En ce début de journée, quand, malgré les changements climatiques, les saisons respectent leur échéance, les trottoirs d’Achaea sentent bon. Jared aimait le parfum du ciment chaud et humide qui montait du sol sous l’effet ondulant des rayons du soleil. Un parfum plus raffiné que celui du foin coupé ou que tout ceux existant : le ciment, le béton, l’ardoise des villes et le zinc éblouissant des toits en été après la pluie ; délicat comme les estampes des grands Japonais.

Un parfum dans lesquel on ne peut plonger n’importe comment. Accusé depuis des mois d’être « en voie de clochardisation » par Sèverine, il débarqua ce matin-là au centre-ville, dans le coin regrouppant la grande majorité des commerces et des boutiques d’Achaea, au rayon d’Ermenegildo Zegna et fit l’emplette de diverses chemises magnifiques et de pantalons confortables. Jared se sentait ainsi vêtu comme un personnage tiré d’un roman. Il lui coûta une véritable petite fortune pour s’habiller convenablement, aux dires de Sèverine du moins. Il devait cependant avouer que ses anciennes tenues avaient bien du vécu… et c’est presque avec mépris que le vendeur plia celle qu’il portait en entrant, la glissant avec des gestes trop délicats dans un sac blanc frappé du noir de l’enseigne. Un pantalon en velours noir et une chemise en tweed léger déformés par le confort du corps qu’ils avaient su envelopper. Il passa ensuite chez un magasin de chaussures et acheta une paire de souliers confortables, ressemblant un peu à des mocassins. « Il faut mélanger les matières », préconisait sèverine, comme elle lui avait la veille avant que leurs ébats au lit ne l’empêche de parler. Jared sourit aux souvenirs agréables qu’il emmagasinait auprès de sa chère amie. Et c’est avec un sourire presque idiot aux lèvres qu’il ressortit du magasin.

Le temps de remonter la rue pour son rendez-vous avec Walter, Jared pensa que ses nouveaux vêtements seraient juste froissés adéquatement. En effet, il avait invité Walter à déjeuner. Et ce dernier avait accepté. Ils avaient pris rendez-vous pour 10 heures ce matin, et ils devaient se retrouver à un petit café agréable. Tout près d’ailleurs, de celui où il s’était fait surprendre par les hommes de l’Opération, et qui avait mené à sa rencontre avec le jeune mutant capable de créer la glace.

Il marchait d’un bon pas, le nez plein des parfums du trottoir à peine sec. Il aimait bien ce quartier, ses cafés, ses terrasses, ses magasins, ses librairies, dont certaines évanouies, ses prix parfois hors de prix… Il se sentait bien dans ses nouveaux vêtements alors que d’ordinaire, il se fichait de son apparence, quoique cette disposition d’esprit ne fût pas d’une grande courtoisie puisque, selon les préceptes de bien des gens, Sèverine notamment, soigner son apparence était une politesse envers les autres, et d’abord envers elle, il aimait cette fois observer les gens qui l’observaient. Cette petite dame avec son chien, par exemple, qui l’observait avec un petit sourire. Ou cet homme au coin de la rue, avec son air jaloux sur le visage. Ou encore cette femme d’un certain âge, jolie, qui lui souriait d’un air sous-entendu. Il pénétra dans le café et repéra aussitôt Walter. Assis au comptoir sur un tabouret branlant, son ami avait une cigarette éteinte au coin de ses lèvres et il bavardait gentiment avec la serveuse. Jared avait pourtant pris soin d’être en avance. Son ami se tourna dans sa direction au moment même où il pénétrait dans le café.

- Est-ce si grand crime pour toi d’arriver après moi, Jared ? Tu es élégant, mon cher.

- Tu l’as remarqué, fit Jared avec une grimace. Pire, c’est tout neuf…

- Néanmoins, ça te fait bien, Jared.

Les deux mutants se serrèrent la main en une étreinte virile qui représentait le lien qui les liait. Tout deux se connaissaient depuis un certain temps et Walter lui avait confié le secret de l’endroit où il habitait. Le ‘’Powerhaus,’’ bar clandestin et inconnu du vaste monde, était en réalité un refuge pour mutants. Walter leur commanda à déjeuner, ainsi qu’un café pour chacun d’eux et les deux amis se dirigèrent vers la terrasse extérieure. Il faisait beau aujourd’hui et ils comptaient bien en profiter. Quelques minutes plus tard, ils étaient installés à une table un peu à l’écart, une cigarette entre les doigts. Tout deux étaient d’ailleurs des fumeurs compulsifs. Peu après, la serveuse avec qui Walter discutait vint leur porter leurs plats et leur café, qu’ils attaquèrent avec appétit. Un peu plus tard, leurs assiettes vides devant eux, ils allumèrent une nouvelle cigarette et parlèrent un peu, Jared lui demandant comment allait la famille. Walter lui répliqua que tout le monde allait bien, que Flavia s’ennuyait un peu, que Rachel aimait son école, que Jackson buvait comme un trou… Les trucs habituels, quoi. Mais bien vite ils se turent, car tout deux aimaient le silence. Et ils se comprenaient sans avoir besoin d’échanger des mots.

C’est pourquoi Jared, quelques cigarettes plus tard, se reddressa sur sa chaise lorsque Walter lui jeta un regard rapide avec un petit signe de la main pointant la rue. Ses yeux bleus-gris voletaient à droite à gauche rapidement, explorant la rue et ses passants. Jared sû immédiatement ce que cela voulait dire. Walter avait détecté un mutant tout près d’eux. Dans un rayon de 50 mètres, à tout le moins, cette distance étant la limite d’action du pouvoir de Walter. Et à voir son visage, c’était un mutant qu’il n’avait jamais croisé jusqu’à aujourd’hui. Ce qui intéressa d’autant plus Jared. Nouveau mutant voulait peut-être dire nouvel allié.

- À ta gauche, Jared. Dans le groupe qui traverse la deuxième rue à 40 mètres.

Il se tourna immédiatement dans la direction indiquée par son ami et observa le groupe. Des hommes et des femmes de tous les âges, certains en complet cravate, un couple âgé et un couple de jeune, quelques adolescents… Lequel était-ce ? Jared savait que Walter ne pouvait pas le lui dire à cette distance ; le groupe se trouvait à presque 40 mètres d’eux. Et s’éloignait rapidement d’eux, vers les commerces et les boutiques où il se trouvait moins d’une heure auparavant, et où il avait fait ses emplettes.

- Je vais perdre son signal, Jared…

Le mutant le savait, ça. Il se leva rapidement, écrasant sa cigarette dans le cendrier avant de sortir son portefeuille de la poche arrière de son pantalon. Il en sortit deux billets, qu’il glissa sous son assiette. Et il fit signe à Walter de lui emboîter le pas. Ils traversèrent la rue rapidement, Walter en avant et se dirigèrent vers le groupe qui peu à peu, s’éparpillait dans toutes les directions. Les yeux de Jared scrutaient les gens, cherchant qui pouvait paraître suspect ou qui tentait de se passer inaperçu. C’était de cette façon que beaucoup de leurs semblables se faisaient repérer par ceux de l’Opération. Hors, cette fois, il ne voyait personne qui correspondait à cette description. Peut-être la personne n’était-elle pas au courant qu’elle possédait un pouvoir ? Possible…Il jeta un coup d’œil vers son ami, qui se concentrait pour mieux cerner l’énergie du mutant. Walter pointa un groupe d’adolescents un peu plus loin.

- Il est parmi ce groupe-ci...

Il y avait plusieurs garçons et plusieurs filles, tous âgés entre 16 et 20 ans. Bientôt, ils arrivèrent dans le coin du centre-ville regroupant les différentes boutiques et commerces. Encore une fois, le groupe se dispersa rapidement, se mêlant aux autres passants et clients. Jared regarda Walter, tout en allumant une cigarette.

- Walter ?

- Je l’ai toujours, Jared. T’inquiète ! Il marche toujours devant nous, à 1 heure.

Jared vit plusieurs personnes dans la direction indiquée, encore trop pour qu’il puisse dire avec précision de qui il s’agissait. Ils marchèrent ainsi un moment, 15 minutes peut-être, avant que Walter ne lui donne un coup de coude dans les côtes.

- Il s’est arrêté. Devant la librairie, là-bas.

Jared laissa percer un sourire et jeta sa cigarette au sol. Il se dirigea vers la librairie indiquée, Walter à ses côtés. Devant, ils virent quelques personnes, beaucoup moins qu’à l’intérieur. Une vieille dame et son époux, quelques hommes d’affaire et plusieurs adolescents. Parmi ceux-là, il y avait une jeune femme qu’il ne voyait pas bien ; ses longs cheveux cachaient son visage et elle était de plus accroupie, de dos à lui, et semblait absorbée par la lecture d’un livre.

- C’est elle, Jared, la jeune femme accroupie…

Jared reposa son regard sur la jeune fille. Elle ? Il l’observa attentivement. Elle était habillé avec élégance mais avec une touche certaine d’exhibitionnisme. De dos, elle semblait belle, mais lorsqu’elle se releva d’un mouvement gracieux, et qu’elle ramena ses cheveux dans son dos d’un mouvement de la main, Jared aperçut son visage et il comprit pourquoi les autres adolescents aux alentours jetaient de fréquents regard à le jeune femme. Elle était belle, c’était l’évidence même. Plus que belle en fait. Un charme fou enveloppait la jeune brunette et ses yeux, lorsqu’elle les posa un instant sur Jared, étaient d’un bleu sombres, profonds, envoûtants. Ses courbes étaient une invite silencieuse au plaisir et même Jared, qui pourtant partageait le lit de la belle Sèverine, dû faire un effort pour détourner son regard de la jeune femme. Et cette beauté était une mutante ? Elle n’en donnait vraiment pas l’impression, en tout cas. Elle se mêlait avec une grâce, une aisance facile, aux humains. Elle ignorait probablement qu’elle était porteuse du gène mutant. Les yeux du mutant descendirent sur le livre qu’elle avait entre les mains et un sourire amusé apparut sur ses lèvres. ‘’Évolution. Ètes-vous un mutant ?’’ Tel était le titre du livre qu’elle observait de ses yeux magnifiques. Curieuse, la petite !

- Merci, Walter, dit-il en s’addressant à son ami. On se voit plus tard.

Walter ne s’offusqua pas d’être renvoyé de la sorte. Il connaissait trop bien Jared et sa curiosité envers les pouvoirs des mutants pour se fâcher contre lui. Il ajouta simplement que le don de la jeune femme était puissant mais qu'il ne croyait pas qu'elle en ait conscience puis il tapota simplement le dos de son ami avant de s’éloigner en s’allumant une cigarette. Jared attendit qu’il ait disparu de sa vue pour s’avancer vers la jeune femme, toujours plongée dans la lecture du livre. Il se posta près d’elle et prit sur le présentoir le même livre qu’elle. Il était si près qu’elle leva les yeux vers lui, son joli visage se plissant de contrariété. Mademoiselle n’aimait pas être dérangé, semblait-il. Avant qu’elle puisse dire quoi que ce soit, Jared se pencha vers elle, pointant le livre qu’ils avaient tout deux en main, et lui murmura à l’oreille :

- Vous croyez vraiment apprendre quoi que ce soit de véritablement utile là-dedans ? Celui qui l’a écrit n’a probablement jamais rencontré un mutant en face à face. Si en apprendre plus sur eux t’intéresse, jeune femme, tu devrais t’addresser directement à un mutant.

Jared se redressa toujours en souriant. Il jeta le livre avec mépris sur la table et après un dernier regard à la jeune femme, il s’éloigna en sortant son paquet de cigarettes. Il en alluma une nouvelle et tira une longue bouffée. Il avait vu une lueur d’intérêt dans les yeux de la jeune femme avant qu’il ne s’éloigne. Il se doutait qu'elle avait saisie l'allusion contenue dans sa phrase et comprit qu'il était un mutant. Plus important encore : un mutant prêt à lui parler ! Si elle le suivait, ils pourraient discuter et peut-être même Jared lui apprendrait-il qu’elle était une mutante, si elle l’ignorait. Dans le cas contraire, il apprendrait peut-être quel était son pouvoir… Il secoua doucement la tête, ne vérifiant même pas si la jeune femme le suivait. Oui, vraiment, elle avait de magnifique yeux !

Au bout d’un moment, il avisa un nouveau café avec une terasse où les tables étaient assez espacées pour permettre aux gens de parler sans pou autant que leurs voisins ne captent leurs paroles. C’était pile ce qu’il voulait. N’hésitant pas une seconde de plus, Jared se glissa à une table et fit signe à une serveuse qui passait non loin de lui. Il commanda un autre café crème pour lui et éteignit sa cigarette dans le cendrier avant d’en allumer une nouvelle. Bien vite, la serveuse revint avec son café…

« Helena ! Attends ! »

La jeune femme se retourna , interrompus dans sa marche. On venait de l'appeler ? Et Bien , visiblement, la jeune femme fit alors face à une bande de jeune adolescents de son ancienne école . Cela dit , une seule de ce petit groupe de trois personnes lui était familière. Les deux autres ,des garçons, ne lui était pas connus. Voilà maintenant quelques jours qu'elle était partit de l'université, elle avait eu alors le plaisir de croire qu'on aller lui laissé un minimum de tranquillité, mais apparemment , la jeune fille devant elle, n'était qu'en quête d'un grain d'amitié chez Hell . Elle s'en plaindrait presque. Pourtant, elle n'éprouvait rien ou presque pour cette fille : pas d'amitié, même pas un semblant d'inimité. Peut-être un peu de pitié, de quoi l'inciter à entendre sans écouter ce qu'elle lui racontait avec cette passion que l'on a pour les choses inutiles. Les autres tenaient sa compagne d'ennui à part, la rejetaient de par sa différence. Il faut dire qu'elle était assez bizarre et très ennuyeuse, idiote même. On avait à plusieurs reprises reproché à Hell cette fréquentation. Il fallait trier sur le volet jusqu'au simples connaissances si on ne voulait pas être rejeté par les "puissants" de l'université Parce que ceux qui dominaient tout ce qui touchait à la vie des élèves c'était bien eux, l'élite des élèves. Sauf que la demoiselle pouvait se révéler utile quand l'on voulait être tranquille tant que ses bourdonnements incessants ne dérangent pas. Ça avait servi à la Hel à plusieurs reprises, il fallait l'avouer.

« Dis Hell , tu fais quoi ?
- Rien.
- Ah... Sa se passe comment en ce moment pour toi ?
- Laisse tomber, j'ai rien à en dire et toi ?
- Ben moi tu vois,il y avait un mec... Un vrai canon ! C'était là où je suis allée, tu te souviens ? En France. Il habitait juste à côté de chez mes grand-parents et...
- Et tu ne lui as jamais adressé un seul mot te contentant de le fixer derrière tes rideaux. Ils devaient même avoir été faits par ta grand-mère, tes rideaux. Et ils avaient une odeur particulière, celle de l'âge...
- Peut-être bien que je suis restée muette mais... Et puis, de toute façon, il en restait quand même moins beau que le nouveau . T'as vu comme il est charismatique ? Il rayonne littéralement.
- Le... ? Ah, oui ! Je ne l'aime pas trop..
- Mais comment fait tu Hell, pour ne pas être intéressée par les garçons ?
- Rien. C'est peut-être ça le problème...
- T'es bizarre.
- Je te supporte.
- T'es pas drôle... »

Pendant cette joute verbale, Helena n'avait pas esquivé les regards des deux compagnons de cette pauvre idiote. Ils la fixaient de ce regard d'envie et d'admiration. Un visage d'ange au premier abords...Mais il ne pouvait pas savoir ce que cachait vraiment Hell , derrière cette barrière de charisme et de beauté . Elle soupira d'un air agacé et reprit, sans adressé la moindre attention aux deux jeunes hommes.

«- Qu'est ce que tu me veux à la fin ?
- Tu vas où ?
- Faire un tour ! C'est bon maintenant ?! Tu me lâches ? »

La jeune femme,aimer faire preuve d'excentricité dans son comportement mais elle s'appliquait à dissimuler un à un ces élans inappropriés et préférait le silence aux conversations vidées de tout. Néanmoins, avec le temps, les gens s'étaient habitués et passaient volontiers un moment avec elle. Il y avait une part de mystère en elle qui attirait, qu'est-ce qui faisait d'elle ce qu'elle était ? Ils s'évertuaient à chercher une chose dont il n'avait aucune certitude d'existence. Peu encline à parler, elle l'était encore plus quand on abordait le sujet et, inconsciemment, elle entretenait cette part d'inconnu si honteuse pour elle. Elle écoutait les autres déblatérer pendant des heures avec plus de complaisance et se prenait parfois elle aussi au jeu, quand ça concernait les autres... Mais là, il fallait le dire, elle s'ennuyait ferme. Elle qui avait voulu s'exilait dans la ville venait de changer à nouveau d'ennui . Elle attendit une réponse de sa part , mais au lieu de cela, la pauvre fille vint à murmurer quelques murmures éparses aux deux garçons qui l'accompagnait . Elle ne se le fit pas dire deux fois, Helena s'autorisa à tourner les talons.

« Je me casse. »

A peine eut-elle fait un pas vers l'avant , pensant qu'elle allait à nouveau être tranquille , que cette voix si désagréable se fit de nouveau entendre :

« - Attends ! On vient avec toi !
- Hors de question .
- Allez Helena ...
- Non... »

A quoi bon , Helena aurait beau protesté, cette petite éberluée n'allait pas la lâcher...Mais que voulait-elle à la fin ? La jeune femme opta pour marcher sans rien dire, si ils devaient la suivre, elle n'aller pas les couvrir de paroles agréables et...Amicales ! Tout ce qu'elle voulait s'était la paix ! La paix et rien d'autre, mais de nos jours, il était visiblement impossible d'avoir un moment à nous ! Alors qu'elle marchait d'un pas rapide, Hell n'esquivait pas les cachoteries des trois personnes derrière elle...Dieu seul sait ô combien , il lui était désagréable d'entendre leur conversation :

« - Dean , elle te plait eih ?
- Et comment ! Tu crois que j'ai une chance ?
- Bien sur! Pourquoi tu n'en aurai pas ?
- Ouais, t'as raison .»

La jeune femme fronça ses sourcils sombres, serrant les poings. Le sang chaud coulait dans ses veines Mais que s'imaginaient t-ils ? Pensaient -ils une seule seconde, que les lèvres d'Hell se lieraient avec les siennes, que ses mains viendraient à parcourir son corps si parfait , et déclenchait le feux d'artifice ? Pathétique, elle les trouvait tout simplement pathétique. Comment pouvait-elle appartenir à leur race, la race humaine...Il arrive que certains jours, Helena se demande vraiment si elle était si semblable à ses êtres pittoresques. Ses pensées venaient à se percutés avec une telle violence une telle envie qu'elles se terminaient toujours ou presque souvent par une de ses migraine très difficile à supporter . Que l'existence serait plus intéressante pour elle , si elle se retrouvait distinct des autres, par ses capacités. Comme eux...Les mutants. Elle soupira une nouvelle fois rien que d'y penser. Ses êtres la fascinait, elle ne pouvait le nier , mais au fond d'elle, elle se doutait que sa ne changerait pas grand chose...

Elle continua d'avancer d'un pas rapide lorsque soudain elle s'arrêta brusquement devant la librairie . Helena se mordit légèrement la lèvre inférieure en caressant le bas de son menton du bout de son doigt, signe qu’elle était intensément concentrée, entrain de réfléchir, ce qui pouvait la rendre encore plus irrésistible . Elle avait une soudaine envie de lire...Un livre en particulier ? Hum...Elle en avait une idée . Helena posa à peine la main sur la poignet de la porte, quand le jeune homme, l'amie de la petite effrontée, se pointa devant elle. Il retira la main d'Helena et d'un geste galant et bien attentionné il lui ouvrit la porte , une petite courbette en signe de politesse . Hell arqua un sourcil , elle tenta de calmer ce bruit sourd qui vibrait en elle, elle n'appréciait nullement cette façon de se comporter et sa façon de la dévisager.

« -Je n'ai pas besoin d'un portier , je peux me débrouillé toute seule...Tu me prends vraiment pour une vielle, c'est ça ?»
- Non pas du tout...Je voulais juste te rendre service...
- Évite de me toucher à l'avenir . »

Elle entra d'un pas rapide, laissant le jeune homme perplexe derrière elle. Il s'en remettra . Hell perçut la voix de la jeune fille, qui tenter de lui donner du courage. Bien que son humeur était toujours massacrantes, elle se contenta de ne rien ajouter. Ils n'en valaient pas la peine.

« -Ben au moins tu l'as touchée ! »

Helena commençait à avoir vraiment assez. Ils étaient trop collants à son gout, beaucoup trop ! Elle soupira, elle en avait trop prit l'habitude pour s'en passer . De ses pupilles avide de curiosité , elle balaya du regard son entourage, bon nombre de regards la fixaient, mais elle n'en fit rien . Elle préféra s'aventurait vers les rayons, en quête de ce qu'elle cherchait . Ses doigts fins parcoururent rapidement les étagères, elle se tint accroupis et continua de chercher en bas. Quand soudain sa gymnastiques s'arrêta promptement sur le livre qu'elle voulait trouver .’Évolution. Êtes-vous un mutant ?’’ Le livre était assez osé pour cette époque, mais Hell n'aimait pas vivre sans le risque. Ses yeux s'emplirent d'une vivacité sans nom, puis sans attendre elle commença à feuilleter le bouquin . Les minutes passèrent, et ses pupilles ne décrochèrent pas une seule seconde le contenu de l'ouvrage. Cependant elle dut s'arrêter . Une nouvelle venue venait de s'approcher d'elle. Hell releva la tête lentement et croisa le regard de celui qui osait la déranger dans la lecture. Elle le fixa sans rien dire, son visage adoptait des traits presque félins , ce qui la rendait encore plus charmante. Cela dit, ses yeux se mêlèrent à la surprise quand elle vit qu'il venait de prendre le même livre qu'elle . Ses lèvres se crispèrent sur un sentiment d'effroi. Son regard scrutait toujours son visage, puis elle baissa ses pupilles , essayant de ne pas y prêter attention .

- Vous croyez vraiment apprendre quoi que ce soit de véritablement utile là-dedans ? Celui qui l’a écrit n’a probablement jamais rencontré un mutant en face à face. Si en apprendre plus sur eux t’intéresse, jeune femme, tu devrais t’adresser directement à un mutant.

Ses quelques paroles venait de capturer l'attention de la jeune femme. Elle saisissait dessuite le poids de ses paroles. Helena était doter d'une capacité à réfléchir assez développé, hérité de sa mère, et il lui en fallut peu pour comprendre à quoi il voulait en venir ! Elle ne répondit rien. Elle le regarda s'éloigner, baignant dans la confusion la plus totale...Que devait-elle faire ? Le suivre ? Était ce une bonne idée , un bon prétexte de s'aventurer comme ça en quête d'une personne inconnu, de plus elle ignorait encore ces intentions. Si il se révélait un vrai mutant, pourquoi s'amuser t-il à l'attirer de la sorte ? Trop de question en même temps, assez pour tuer ses capacités à réfléchir . Elle n'allait pas agir avec sagesse. Elle vint alors à réagir. Se redressant rapidement, elle sortit de la librairie, laissant ses trois camarades derrière elle, et le livre qui n'avait plus l'air de provoquer un contentement chez elle .

« -Hé Helena ! Où est ce que tu t'en vas encore ? »

Bon sang sa n'allait pas recommencer, sans attendre, elle opta pour la fuite . Fuir; car il n'y a plus que cela à faire. Fuir cette réalité qui vous tue; fuir ce que vous ne supportez plus; fuir au loin. Vous n'écoutez plus vraiment ce qui se dit autour de vous, vous ne faîtes plus attention à ce que l'on vous raconte; vous ne faîtes plus attention à qui part et à qui reste. Vous êtes comme dans votre bulle, une bulle protectrice, qui vous sauve de la réalité l'espace d'une fraction de seconde. Et cette envie de fuir se rapproche, vous saisissant dans tous vos membres, vous forçant à la suivre. Vous n'omettez aucune résistance, particulièrement excitée de cette proposition. Sans commentaires, vous vous levez, tel un zombie, impuissant, saisissant cette occasion avec plaisir & joie. Et les protestations et commentaires sur votre lâche abandon sans explication ne vous atteigne pas, si tentée par cette fantasque envie de fuir. Celle-ci vous guide impulsivement; chassant tous doutes et questions de votre esprit. Comme dans un état second d'euphorie extrême; vous vous laissez mener a travers tant de couloirs et tant de chemins. Vous ne pourriez pas dire avec précision où vous vous situez, vous ne pourriez même pas dire ce que vous faîtes réellement. Elle seule pourrait le dire. Elle vous murmure des mots à l'oreille; mais celles-ci ne comprennent pas; aucun mot ne semble trouver de sens, ce ne sont que des grésillements indolores. Mais vous voulez savoir ce qu'elle vous murmure; tous vos sens sont en éveil, vous concentrant sur votre ouïe. Et tandis que vous croyez enfin saisir le sens de ces paroles incompréhensible, cela vous échappe. La folie commence peu à peu à vous gagner, mais vous n'entendez rien. Ni les doux mots de la folie, ni ceux de la tentatrice de fuir qui vous parle. C'est ainsi qu'une folle envie de vous jeter contre un mur, faire que cela s'arrête enfin, faire que vous compreniez, enfin. Mais l'euphorie seconde dans laquelle vous vous trouvez est trop forte face a ces nouveaux tentateurs. Vous n'avez pas envie de la laisser, qu'importe si vous vous sentez partir; l'état de béatitude intense contre - balance le tout. Alors vous continuez à vous laissez transportez; reconnaissant uniquement que vous êtes entourés de mur, et de tableaux étrangement suspects. Rien ne vous semble familier, peut-être êtes vous restés dans le même endroit depuis le début. Peut-être avez vous gravis des monts. Vous n'avez plus conscience de vos actes, rien, rien n'a plus d'importance. Vous êtes entièrement consumé par sa force.

A ce moment là ce qui comptait pour Hell s'était de retrouver cet inconnu et cela peut lui importer sa façon d'apparaitre chez les gens . Elle reconnu au loin sa silhouette, elle ne se le fit pas dire deux fois et ne s'arrêta pas dans sa course, au contraire elle accéléra son mouvement. Il venait de rentrer dans un café...

« - Je vous écoute...Où vouliez vous en venir ! »

Elle était apparut brusquement devant l'inconnu. Ses joues parsemées d'une teintes de rouge dut à l'effort, ses yeux brillants de curiosité, ses lèvres retroussés , attendant sa réponse. Miss Hans Cold se tenait penchait devant lui, un bras posé sur la table du client.