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Il fait vachement froid ici, vous ne trouvez pas ? | Barbie |

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Il fait vachement froid ici, vous ne trouvez pas ? | Barbie | Vide
MessageSujet: Il fait vachement froid ici, vous ne trouvez pas ? | Barbie | Il fait vachement froid ici, vous ne trouvez pas ? | Barbie | EmptyLun 21 Déc - 14:02

Le début de la journée se faisait comme toujours, levé plutôt tard, passage rapide au journal, ou je croisai Sin par le plus grand des hasards (bien que je commençais à douter du hasard à chacune de mes rencontres avec la demoiselle qui m’hébergeait très aimablement dans son appartement), puis petit tour dans la rue histoire de voir ce qu’il en retournait. Encore une fois, il n’y avait rien d’intéressant dans la ville, et pour tout dire, depuis que j’étais sortis de cette base dans le désert, je n’avais pas spécialement pu noter des changements épatants dans ma vie, par rapport à avant mon emprisonnement bien sûr (il allait de soi que sinon, en comparaison avec mes quelques années passées dans une chambre close avec seulement des miroirs aux murs, c’était le paradis !). Mais bon, c’était peut-être mieux comme ça d’un coté non ? Ca voulait dire qu’il n’y avait aucune bataille de clairement avancée, mais tout de même, c’était louche, après tout, est-ce que je n’avais pas lu dans le dernier article de ma charmante colocataire (la belle Sin aux formes séduisantes et avantageuses) que la guerre semblait enclenchée. Alors pourquoi un tel calme ? Peut-être justement le calme avant la tempête qui sait, et très bientôt, je pourrais être aux premières lignes afin de prendre les photos du siècle. C’était plutôt bizarre pour un pacifiste de se réjouir de ce genre de choses, je devais l’admettre, mais bon, d’un autre coté, la lutte signifiait l’avancée des choses, même si je préférais très largement avoir une avancée des choses sans besoin de combattre. Le principe même du pacifiste de base, nous dirons que j’étais un peu trop ‘particulier’ du point de vue de mes idées pour toujours être qualifiable de pacifiste, et de trop nombreuses fois, je me demandais si je n’aurais pas du rejoindre un autre groupe. D’ailleurs ma sœur, elle était avec quels mutants ? La question importante, qui me torturait l’esprit de nombreuses fois, le comble ça serait vraiment que je me retrouve avec une sœur hostile alors que j’étais moi-même pacifiste.

Quoi qu’il en soit, il était tout à fait inutile de palabrer sur le sujet (enfin surtout de penser à des choses qui ne changeraient rien), et je devais avant tout, trouver un endroit ou je pourrais avoir quelques informations intéressantes. Inutile de me demander ce que je pourrais faire, il fallait se bouger et s’activer, rien de plus, rien de moins. Je me mis donc en route pour m’éloigner un peu de la zone qui se trouvait dans le centre-ville, de toute manière, je n’avais aucune chance de décrocher un sujet intéressant, ou du moins un sujet qui puisse me rapporter assez gros pour éventuellement espérer engager un détective pour obtenir quelques informations (enfin, une détective peut-être même, ça permettrait de lier connaissance avec une nouvelle personne qui sait !). C’était une idée que j’avais entendue prononcée par la jolie bouche de la secrétaire du journal lorsqu’on avait parlé la veille (et que j’avais bien facilement obtenu son numéro de téléphone au passage), elle avait simplement parlé par hasard du fait que pour retrouver quelqu’un, passer par les annonces du journal ou un détective privé, c’était la meilleure chose à faire. Bien entendu, le coup du journal c’était complètement hors de question, trop dangereux pour elle comme pour moi, et le détective privé aussi cela dit, restait juste à voir si cet homme serait digne de confiance où non. Enfin, c’était simplement une idée comme une autre que j’avais mise de coté, mais ça ne signifiait pas pour autant que j’allais me jeter dans la gueule du loup aussi facilement. Après une bonne dizaine de minutes de marche dans la rue, j’attendis un moment de voir si quelqu’un ou quelque chose d’intéressant pourrait bien se présenter, mais rien de spécial, peut-être bien que la journée allait être aussi commune que d’habitude qui sait ? Alors que je me détournai de mon chemin pour revenir sur mes pas, je me retrouvai à nouveau devant l’immeuble du journal (et les jolies filles qui y travaillaient). Je ne savais pas pourquoi j’étais revenu ici, peut-être une intuition (pas féminine cela dit, vous pensez bien), mais en tous les cas, elle se trouvait être justifiée, car un des journalistes de l’AN sortit au même moment et me fit signe de le rejoindre lorsqu’il me vit. Alors qu’il s’approchait, l’homme s’adressa à moi avant de me tendre la main pour me saluer, chose à laquelle peu de journalistes se prêtaient, s’estimant généralement mieux que les photographes comme moi. Je serai la main au gars en l’écoutant.

« Salut Justin ! Comme ça va ? Je ne t’ai pas croisé depuis un moment, ça fait plaisir de te revoir ! J’ai entendu raconter qu’une zone de grand froid se trouvait près de la zone éloignée de la ville, tu sais, vers le désert, là où l’on a retrouvé le cadavre d’une jeune fille y’a quelques semaines. »

« Oh, oui je vois, je vais aller y jeter un œil dans ce cas. »

« Bonne idée ! Et bonne journée mon gars. »

Le jeune homme, ou plutôt journaliste, échangea une dernière poignée de main avec moi avant de s’en aller en appelant une autre personne qui se trouvait non loin de là. Décidément, les journalistes étaient une race à part ! Je me détournai donc du journal, histoire de me diriger vers la zone que le gars venait de me citer, mais après un petit moment de marche, je décidai finalement d’attendre un peu, il n’y avait pas le feu (en même temps normal, il faisait froid là-bas), et puis la zone se trouvait pas mal en dehors de la ville, je n’avais aucune envie de me retrouver à marcher pour m’y rendre. J’aimais le désert, mais il ne fallait pas abuser quand même. Je me posai donc dans le parc à coté du journal pendant quelques dizaines de minutes, avant de me rendre compte que finalement, l’heure était bien avancée, il était 13h00 passée, et pour tout dire, c’était franchement déplaisant en sachant que je n’avais toujours rien fait de ma journée. Plutôt que de continuer à traîner donc, je me rendis en direction des bus du coin pour essayer de regarder les arrêtes les plus proches de l’endroit où je devais me rendre, mais en vain, il n’y avait rien de plus que l’endroit ou j’étais actuellement. Soupira agacé, puis je me dirigeai en direction du désert à grands renforts de soupirs, pour finalement me retrouver à marcher le long de la nationale qui sortait de la ville en direction de Reno. Les voitures défilaient et m’envoyaient dessus le sable qui traînait sur la route, puis finalement, une voiture sembla prendre pitié du pauvre gars qui marchait avec son sac à dos, simplement vêtu de son jean, d’un tee-shirt et d’une veste en cuir, car j’entendis une voiture freiner, et je me retournai dans la direction du bruit pour poser les yeux sur une charmante conductrice dans une voiture plutôt pas mal (et la carrosserie de la propriétaire était tout aussi belle cela dit). Je m’approchai de la jeune femme en la saluant d’un hochement de tête et d’un petit sourire en coin, puis je me penchai vers la fenêtre que la demoiselle venait d’ouvrir.

« Je peux te déposer ? »

« Pourquoi pas ! Je regardai la jeune femme avant d’orienter mon regard vers l’intérieur de la voiture, et je reportai mes yeux verts sur son beau visage en souriant toujours aussi aimablement, avant de reprendre la parole d’un ton amical. Je vais un peu plus loin dans le désert, juste là-bas Je désignai le désert vers l’est, plus loin, avant de reprendre. Ça te dérange ? »

« Pas du tout. Montes donc. »

Pas la peine de me le dire deux fois, alors que la beauté se penchait pour ouvrir la porte de l’autre coté, je contournai la voiture pour m’asseoir sur le siège passager qui était libre, la place du mort (mais d’où j’avais une vue mortelle je dois dire). Quelques échanges de banalités alors que la demoiselle conduisait avec aisance, en m’adressant des sourires charmeurs qui n’étaient pas pour me déplaire, mais après quelques minutes de marche, je fus arrivé à bon port, et avec un salut pour la jeune femme, je sortis de sa voiture pour continuer à pied, et arriver à l’endroit que je cherchais à rejoindre depuis le début de l’après-midi. Je consultai ma montre, il était près de 17h00, plutôt pitoyable comme journée, je commençais à peine mon travail à l’heure ou les gens normaux le terminaient. J’arrivais dans la zone froide désignée par le journaliste quelques heures avant, et je remarquai aussitôt le brusque changement de température, puis avec surprise, alors que j’avançais dans la zone, il se mit à neiger légèrement, de petits flocons qui tombaient du ciel sans aucune raison, dans le désert du Nevada quoi ! Alors que je regardais autour de moi pour chercher une explication plausible, mon regard vert se posa sur une silhouette féminine juste à quelques mètres de moi. Je la regardai d’un air étonné, la conductrice ? Non, une autre femme, pas mal du tout cela dit. Un peu surprit, je m’adressai à elle.

« Je peux vous aider ? »

Petite pause, la jeune femme était même franchement séduisante, des beaux cheveux assez longs d’une couleur plutôt inhabituelle, j’étais un peu trop loin pour voir ses yeux, mais le reste de son visage était franchement charmant, sans parler de ses formes générales, vraiment, j'étais chanceux aujourd'hui ! A défaut de trouver un super article, je tombais sur des canons (et juste des femmes).

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MessageSujet: Re: Il fait vachement froid ici, vous ne trouvez pas ? | Barbie | Il fait vachement froid ici, vous ne trouvez pas ? | Barbie | EmptyLun 21 Déc - 17:42

Comment en était-elle arrivée jusque là? Barbara regarda autour d'elle. Assise dans sa voiture, un paysage de désertation humaine et végétale. La nuit doucement, paisiblement tombait. La française observa le manège des nuages et du ciel qui se dissumulaient les uns les autres pour timidement faire apparaître la Lune, pleine ce soir-là. Elle sortit du véhicule dans un soupir de contentement. Elle toucha ses cheveux pour mieux sentir la brise qui s'éprenait d'eux et ferma les yeux, le sourire aux lèvres. Elle laissa la Lexus à quelques mètres, sur le rebord de la route déserte pour faire quelques pas. Regardant ses chaussures fouler la terre rouge majestueuse du lieu, elle repenssait à la voute étoilée qui peuplait ses yeux à un moment de sa vie.
Diego...

Ils étaient tous les deux à la plage, ses cheveux étaient encore blonds à l'époque et un léger sourire ne quittait pas son visage, ses mains dans les siennes, ses yeux sur ses pieds, les siens cherchant à les croiser. Lui, il souriait constamment, avec ses grands yeux bruns, sa frimousse d'enfant, sa barbe qui lui donnait cette air craquant duquel Barbara ne pouvait détacher ses yeux. Dans un petit rire, elle relevait les yeux vers lui et se mordit doucement la lèvre inférieure. Comment en était-elle arrivée là? Comment en étaient-ils arrivés là? Si ce n'est pas l'amour, j'en sentirai presque le goût dans ma bouche, se disait Barbara. Elle le savait, elle n'était pas amoureuse de Diego, mais elle savait qu'elle se rapprochait de ce sentiment. C'était dangereux, elle était sur un fil qui risquait de se rompre à tout moment, c'était comme ça qu'elle définissait quelque part l'amour. C'était une île dangereuse où il fallait être accepté ou mourir, pour l'instant, l'île était dans son champs de vision, elle la distinguait clairement mais elle n'osait s'en rapprocher davantage. La nuit tombait sur la plage d'Achaea, ça faisait peu de temps que la française connaissait le coin, elle avait appri à le connaître avec lui. Il éclata de rire en voyant l'expression sur son visage.

- Qu'est ce qui te fait rire? avait-elle demandé, elle aussi à moitié hilare.
- Rien, avait-il répondu avec son accent chaud.
- Tu mens, dis-moi...
- C'est toi qui me fait rire Barbie.
- Pourquoi? Qu'est ce qui te fait rire?
- Rien, rien.
- Arrête de rire!

Et il continuait de rire, et elle ne le remarquait ou ne se l'avouait pas mais elle était déjà bien enfoncé dans la forêt de l'île à ce moment précis. Barbara était bien, mieux qu'à aucun autre moment de sa vie, sauf peut être dans son enfance, mais ce n'était pas pareil.

- Tu me plaît vraiment Barbarita...

Il avait lâché cette phrase alors qu'elle savourait cet instant, les yeux aux ciel, ne remarquant les siens qui ne la quittait pas. Elle se disait alors, que c'était la personne la plus chanceuse sur cette bonne vieille Terre, qu'elle ne méritait pas Diego, que Dieu était trop clément avec elle, elle le remerciait d'ailleurs avec toute la force que son coeur pouvait offrir...
Elle se tourna vers lui, un peu surprise et elle répondit:

- Et toi, je ne t'aime pas mais je ne vois que toi, je ne peux plus me passer de toi.

Elle avait encore un léger sourire, qui ressemblait à un vieux sourire sur son visage d'aujourd'hui mais qui à l'époque était si lumineux, la mer d'étoile dans ses yeux transperçant ceux de Diego.

- Menteuse...

La nuit s'était enfoncée, ils avaient marché intuitivement, sans se demander où ils allaient. Elle, la tête dans les nuages, caressant la Lune, comme ce soir, pleine et blanche. Lui, les yeux sur elle et sur l'océan divin. Ses yeux frôlèrent les siens, il serra plus fort sa main et elle détourna sa tête, le rouge pourprant ses joues blanches, le regard sur la mer et la Lune qui s'y plongeait le temps d'un reflet. La française ne savait pas ce qui se passait, le temps s'était arrêté, ses yeux étaient un peu humide, ses joues écarlates, son coeur léger comme jamais, sa respiration courte. Subitement, le jeune homme tira sa main vers lui et son bras suivant elle fut entraînée dans la foulée. Ils tombèrent tous les deux sur le sable froid en ce mois de janvier, elle sur lui, rouge comme jamais, ses yeux dans les siens. Sans hésitation, Diego ferma les yeux et lui ôta le plus divin des baisers, si beau et surprenant que ses yeux à elle demeuraient ouverts et écarquillés pour quelques secondes avant de se clôre et de remercier le Saint Père. Quand le morceau de paradis eut pris fin pour quelques secondes, les yeux dans les yeux, ils restèrent.

- Je n'ai pas menti, murmurait Barbara. Je ne vois personne que toi, rien ne compte sauf toi, celui dont je ne peux plus me passer c'est toi.


Elle ne souriait plus, son visage était semblable à cette mine qu'elle affiche aujourd'hui constamment, oscillant entre l'indifférence et le mépris. Sauf que quelque chose dans son regard n'était pas le même. La passion? Sans doute. Le jeune homme ferma les yeux et enfouit son visage dans ses doux cheveux, lentement, il atteint son oreille auprès de laquelle il susurra:

- Ne dis rien, je sais que tu m'aimes, adorable menteuse...

Elle avait fermé les yeux et l'avait laissé faire, de toute sa douceur, leurs pupilles se croisant fréquemment dans le tumulte de la passion, ce soir-ci comme la mer avaient fait l'amour avec le ciel, Barbara avait couchée avec Diego sur le sable de la plage.


Diego...
C'était loin mais tellement près. Si elle avait su, elle n'aurait sans doute rien connu de ça et elle aurait préféré. La douleur de sa trahison avait été un feu difficile à attiser dans son coeur meurtri. Elle aurait voulu connaître l'enfer des prisons d'Apocalypto à ce qui lui avait infligé. Elle sourpira encore, les yeux rivés sur la mer du ciel. Elle ne l'avait pas revu depuis, mais elle ignorait ce qu'elle ferait si ça produisait. Elle revivrait le chagrin, la douleur, elle lui en voudrait. Revivrait-elle ça avec un quelqu'un un jour?

Elle marchait...et elle pensait. Personne ne pourrait lui offrir ce qu'elle avait cru que Diego lui donnait. Elle avait été dupe, et pourtant elle ne pouvait s'empêcher de demander au Seigneur si elle revirait un jour la même chose...? La question restait sans réponse, alors à défaut de celle-ci quelque chose en elle la persuadait d'y croire. Elle avait toujours attendu un signe du Seigneur dans ce sens et elle avait réellement cru que Diego avait été un don du ciel, mais à l'heure actuelle elle le considérait comme un châtiment pour expier les crimes dont elle s'était rendue coupable.

La voûte céleste était pareille à l'autre soir avec Diego, auquel elle repensait. La Lune, la quantité d'étoiles, le noir du ciel, les nuages qui jouaient à dissimuler le Reflet de l'Astre Lumineux sur le satellite. Elle entendit un petit bruit, une voiture sans doute. Elle ne détourna pas les yeux du ciel, et ignora la voiture qui s'arrêtait à quelques mètres. C'est alors que l'impensable se produisit, ce soir de Décembre. De la neige, de la neige en plein désert.

Elle regarda de ses yeux désolés le joli flocon tomber dans sa paume ouverte, fondre et mourir dans celle-ci pour y devenir un goutte d'eau. Elle leva à nouveau la tête, ses frères et soeurs le suivaient. Des flocons, dans le désert. Était-ce un signe? Elle tourna la tête et trouva alors un homme. Il n'était là que depuis quelques secondes seulement car elle ne l'avait pas remarqué avant. Ce devait pour ça le bruit de moteur. Que faisait-il ici, la paume ouverte, le regard ébahi, désolé et presque triste, le nez rouge, les yeux larmoyants par le froid, elle plongea alors son regard dans le sien.

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Il fait vachement froid ici, vous ne trouvez pas ? | Barbie | Vide
MessageSujet: Re: Il fait vachement froid ici, vous ne trouvez pas ? | Barbie | Il fait vachement froid ici, vous ne trouvez pas ? | Barbie | EmptyLun 21 Déc - 20:12

Elle avait l’air…. A coté de la plaque, ou alors elle venait dans le désert pour se fumer un petit joint tranquillement. Quoi qu’il en soit, la demoiselle ne répondit pas à ma question, à savoir lui demander si elle avait besoin d’aide. Je restai un moment immobile, quelques secondes, la nuit était tombée rapidement, et en hiver à cette heure-ci, seule les étoiles restaient normalement à se balader au-dessus du désert, quoi de plus étrange donc, que de tomber sur une autre personne, surtout dans ce coin. Elle avait sa paume ouverte devant elle, un regard ébahi comme si elle venait de rencontrer un fantôme (à moins que je sois si effrayant que la demoiselle en reste pantoise), le nez rouge (un peu comme Rudolf, et je ne pouvais m’empêcher de me demander s’il faisait aussi du bruit lorsqu’on appuyait dessus), les yeux qui semblaient pleins de larme, bref, la femme sexy par excellence. Je ne savais pas exactement si elle n’avait pas entendu ce que je venais de lui poser comme question, ou si je l’avais prise en faute, ce qui provoquait cet étonnement certain sur son visage. Un léger sourire amusé ne put s’empêcher d’apparaître sournoisement sur mes lèvres bien dessinées, elle avait réellement l’air paumée, à croire qu’elle ne savait pas ce qu’elle faisait là. Je ne me moquais pas d’elle, certainement pas, ce n’était pas mon genre, mais l’expression qu’elle affichait était tellement comique que j’avais du mal à me retenir de réagir de la sorte. Le silence était retombé, de légers flocons tombaient du ciel comme si soudain nous nous trouvions au milieu de la Laponie (ce qui expliquerait l’effet Rudolf de son nez éventuellement), ou encore au Canada, il neigeait souvent là où nous habitions avant, c’était plutôt joli, mais ici, c’était…. Inhabituel, et surtout, ce n’était pas naturel. Est-ce que cette femme mystérieuse était la responsable de la neige qui tombait ? Possible, mais tout de même, il était plus conseillé de se méfier, on ne savait jamais, elle était peut-être justement là pour attirer d’éventuels mutants intrigués, qui sait. Mon regard vert toujours posé sur la demoiselle, je me rendis compte que je la fixais depuis avant, et je me repris donc avant d’avancer d’un pas dans sa direction puis de m’immobiliser nouveau à quelques mètres d’elle, un ou deux, pas plus, et je repris la parole.

« Ça ne va pas ? Vous avez l’air perdue ? »

Elle avait l’air vraiment perdue oui, plutôt larguée mais je n’allais pas sortir quelque chose avec aussi peu de finesse quand même, ça craignait. La jeune femme ne semblait pas trop réagir, elle avait un accoutrement plutôt inhabituel, ou plutôt qui sortait de l’ordinaire, un peu comme si elle était étrangère à cette ville et à ses habitudes. Contrairement à moi en fait, je m’étais parfaitement collé à la vie de l’Américain type, et même si le Canada se situait sur le continent Américain, nous n’avions pas les mêmes habitudes pour autant. Mais il se trouvait que moi, justement, j’avais décidé que le meilleur moyen de passer inaperçu, c’était de se fondre dans la masse (excepté mon physique parfait qui attirait les regards bien sûr ! Non, blague à part, ça fonctionnait plutôt bien jusqu’à présent). Elle avait malgré tout l’air aussi étonnée que moi de constater qu’il neigeait dans le désert, et je décidai de détourner le regard de son beau visage histoire de ne pas la mettre mal à l’aise, je fis donc glisser mon sac de mon épaule avant de le poser sur le sol pour me pencher et en tirer l’appareil qui ne me quittait jamais, en tant que journaliste, et par raison sentimentale aussi pour tout dire. Après avoir attrapé l’objet de mon désir, je refermai le sac pour le remettre sur mon épaule, décrochant un nouveau regard en direction de la demoiselle pour constater qu’elle n’avait pas spécialement bougé. C’était un mannequin ma parole ? J’avais rencontré une mannequin il y a peu, voilà que j’en rencontrait un au sens premier du terme. Blague à part, je repris la parole histoire d’essayer de la dérider un peu.

« C’est bizarre qu’il neige, vous pensez que c’est de la vraie neige, ou un truc artificiel ? Voir même de la cendre peut-être ? »

Elle devait se demander pourquoi je lui causais en réalité, je n’étais pas tout à fait le type de gars à apprécier de faire la conversation à mon pote invisible (ou à un ballon de volley comme dans un film de naufragé que j’aimais bien, je l’appellerai Wilson.), alors c’était bien logique que je m’adresse à elle, mais visiblement ça ne fonctionnait pas des masses. Décidé à faire ce pour quoi j’étais venu ici, j’ôtai le cache de mon appareil photo avant de tendre ma main libre devant moi, paume vers le ciel, imitant la jeune femme sans le vouloir, pour recueillir quelques flocons, et constater que leur fraîcheur était bien celle de la neige. Le flocon tomba sur ma peau avec le léger ‘pchhh’ et je me hâtai de baisser ma paume aussitôt, ça faisait bizarre d’entendre un flocon crier à l’agonie en tombant sur la peau de quelqu’un, je ne voulais pas déclencher sa surprise (même si à moi de s’appeler superman, elle ne devait pas avoir entendu le bruit). Je pris donc mon appareil correctement en main avant de viser une zone ou les flocons étaient déjà bien tombés et laissaient une petite zone glacée et blanche. Je pris quelques clichés, plutôt moyens en raison de la lumière, mais je ne pouvais pas faire mieux. Après coup, je dirigeai une nouvelle fois mon attention vers la jeune femme, constatant qu’elle était encore là. Et bien, pas spécialement bavarde la demoiselle, elle avait l’air aussi intéressée par ce que je faisais, qu’un rat par un cours de cuisine. (Mis à part Rémy, le rat de Ratatouille évidemment). Mon léger sourire flottant toujours sur mes lèvres, je baissai à nouveau mon appareil pour reprendre une dernière fois la parole.

« On peut dire que vous n’êtes pas bavarde. »

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Il fait vachement froid ici, vous ne trouvez pas ? | Barbie | Vide
MessageSujet: Re: Il fait vachement froid ici, vous ne trouvez pas ? | Barbie | Il fait vachement froid ici, vous ne trouvez pas ? | Barbie | EmptyMar 22 Déc - 9:42

Elle regarda et le jaugea du regard. Pas mal, bel homme. Vêtu simplement, américain moyen. Qu’est ce qu’il faisait ici ? Barbara n’en avait pas grand-chose à faire à vrai dire. Elle était perdue dans ses pensées et avait difficilement compris qu’il lui avait adressé la parole.

- Je peux vous aider ?

Elle n’avait pas capté, son esprit était loin. L’aider ? Honnêtement, avait-elle l’air d’agoniser, elle voulu soupirer mais elle n’en trouva pas la force. Elle cligna les yeux et une petite goutte d’eau tiède tomba dans sa main ouverte. Elle la regarda puis fronça les sourcils, elle était bonne pour un rhume. La température avait considérablement baissée entre le moment où elle s’était habillée ce matin pour aller travailler et maintenant. Elle n’avait qu’une robe en mousseline à col roulé et de frêles collants, pour tout chausson elle avait des bottes et son long manteau mais ça s’arrêtait là. Une brise légère la fit tressaillir, le froid se répandait dans son corps mais elle n’avait envie de quitter cet endroit.

Elle voulait se sentir, bien, en vie, chanceuse, sans Diego après tout ce temps. Mais la française ne pouvait s’empêcher de penser à lui, furieuse contre elle-même, elle se consolait avec cette neige insolite dont la nuée se faisait plus dense et dont le blanc manteau recouvrait peu à peu le sol de terre rouge. Ses yeux glissèrent avec les flocons. Une nuit pareille, la première nuit de neige qu’elle connaissait à Achaea, elle ne la laisserait pas glisser comme ça.

Elle releva la tête. En règle générale, Barbara passait les fêtes en France pour voir les premières neiges, en dehors du reste, elle adorait la neige depuis toujours. Froid, gelée même, douce mais dur à la fois, c’était quelque chose qui ne différait pas tant que ça d’elle, et elle aimait ça.

- Ca ne va pas ? Vous avez l’air perdue.

Elle ne su comment ça arriva mais elle eut après ces mots un petit rire spontané, l’effet de la neige et de la nostalgie sans doute. Elle s’en étonna elle-même tant elle ne s’y attendait, néanmoins, elle lui répondit.

- Je vais bien, ne vous inquiétez pas.

Ca allait vraiment cette fois-ci, elle expira et de la buée blanchâtre se forma dans la nuit profonde. Elle redressa son manteau sur ses épaules et se frotta les bras pour avoir chaud. Le jeune homme tira son appareil photo de son sac et commença à shooter la neige insolite. La française gardait une espèce d’expression malicieuse sur le visage, un visage qu’elle n’avait pas eu depuis longtemps. Elle tourna son regard vers le paysage majestueux de désert recouvert de sucre neige, il fallait le voir pour le croire. Les teintes rougeoyantes des terres noyées dans le haras de noire de la nuit séparé par la couverture neigeuse hivernale. Le spectacle incroyable que lui livrait la nature ce soir-ci alors qu’elle était toute seule prévalait bien ses tendres moments sur la plage avec Diego, c’était ce soir la chance que la vie lui donnait de dépasser complètement ce qui c’était passé et de se tourner vers l’avenir. Empli de ces affirmations, la française croisa son regard à celui de la Lune et eut un pincement au cœur qui nous vient comme de ces intuitions qu’on ne sait expliquer mais qui nous apporte un message très peu détaillé. Quelque chose, se produirait. C’était ça la raison de cette nuit. L’angoisse s’éprit de son corps. Etait-ce cet homme qui lui causerait du tort ? A priori non, ce serait quelque chose de postérieur. Quelque chose de vraiment grave. C’était une intuition, pas une vision alors l’exactitude de ce courant de pensées ne pouvait être pris sérieusement en compte, cela dit, la tension ne baissa pas. Il fallu que le photographe eut repris la parole pour que sa tête se détacha de cette pensée.

- C’est bizarre qu’il neige, vous pensez que c’est de la vraie neige, ou un truc artificiel ? Voir même de la cendre peut-être ?
- Non, avait-elle presque murmuré. Cette neige là ne peut être que vrai.

Elle sentait qu’il ne l’avait peut être pas entendu, mais…qu’importe. Elle ne lui accordait pas d’importance réelle et ne le vit pas s’abaisser pour recueillir un peu de neige dans sa main. Mais au moment où la neige entra en contact avec la paume de sa main, un bruit étrange et étouffé s’échappa de liquidation. La française se tourna vers lui en fronçant les sourcils, son regard soutenant le sien. Ca, c’était étrange. Le problème ne venait pas de la neige mais de lui…elle retint un sourire. Etait-il particulier ? Ce soir, peu importe, elle avait suffisamment travaillé la journée pour pouvoir faire un break ce soir. Elle l’avait bien mérité et puis peut être qu’elle se trompait et que son esprit voulait lui faire entendre une vérité autre. Ca ne l’aurait pas spécialement arrangée de se retrouver face à un mutant, mais le jeune homme n’avait pas l’air de lui être antipathique, et rien que pour ça, la française chassa de son esprit cette pensée.

- On ne peut pas dire que vous êtes bavarde.

Quand il eut prononcé ces mots, ils continuèrent à résonner dans l’esprit de Barbara, comme un écho. Bavarde, c’était un qualificatif que personne jusque là ne lui avait donné et en règle générale, cette phrase revenait souvent. C’était un défaut ou une qualité ? Elle ne le voyait ni comme l’un, ni comme l’autre et au final, elle s’en fichait pas mal. Mais ce n’était pas ça qui avait retenu ces mots dans sa tête. Ca, c’était des mots que lui il avait prononcé.

- Tu ne parles pas. Je ne sais pas si c’est une bonne chose ou une mauvaise, Barbie.
- Ne te poses pas trop de question, ou tu auras mal à la tête Diego.
- Pourquoi tu t’obstines ?
- M’obstiner ?
- A ne pas décrocher un mot.
- Je parle là, ça ne te suffit pas ?

Il la plaqua contre le mur à sa surprise générale, car en effet à cette époque, ils ne faisaient que se tourner autour puérilement, sans entamer grand-chose. C’était sûrement mieux qu’ils en restèrent comme ça se disait aujourd’hui la française, mais les choses se passèrent autrement et nous connaissons la suite.

- Non, ça ne me suffit pas.
- Je ne te suffis pas dans ce cas.
- J’aurai bien quoi faire avec toi, et largement, ne t’inquiètes pas.
- A quoi tu joues, idiot ?


A quoi tu joues, idiot ?....
Pourquoi il fallait repenser à ça, maintenant ? Ce n’était pas juste, elle voulait oublier, elle aurait aimé chasser de sa mémoire ces pensées, faire comme si ces instants n’avaient jamais existé mais voilà ce n’était pas possible, le mal était fait. Et elle était pleine de regrets. « Il te manques ? » disait une voix dans sa tête. Non, non, il ne lui manquait pas…comment l’objet de sa souffrance pourrait lui manquer ? Elle n’était pas une sado-masochiste. Mais ce n’était pas une question, c’était une affirmation « Il te manque ». Elle refusait d’admettre une telle chose. La solitude n’était pas une plaie mais un fait qu’on se devait d’accepter à n’importe quel moment de sa vie, non pas par choix mais par dépit, car il n’était pas question de choisir de demeurer seul toute sa vie mais de ne pas trouver quelqu’un qui nous convienne au monde. Et puis elle n’était pas si seule, il y avait à la maison la petite Hannah et son frère, c’était loin d’une famille mais c’est ce qu’elle avait tout de même. De toute façon, la fin de son histoire avec Diego avait été un calvaire à vivre. Il lui avait d’abord dit qu’il devait voir son père, pour une affaire importante sans trop rentrer dans le détail mais Barbara ne cherchait pas de détails, bref, une simple rencontre avec son père. De son côté, la française était allée en ville, commencer son travail, faire les repérages sur les possibles lieux de rencontre mutants et elle l’avait croisé. Ce jour-là, elle avait sourit et voulait voir à quoi pouvait bien ressembler son père. Alors elle suivit Diego, et le vit rentrer…dans un Love Hôtel. Les sourcils froncés, le cœur battant à la chamade, elle poussa les portes de l’établissement et l’interpella dans le hall. Elle avait alors accablé, sans nulle preuve de culpabilité, juste en raison de sa présence dans le lieu. Mais elle connaissait Diego, un irrémédiable dragueur qui n’hésitait pas à aller voir ailleurs et ça, elle ne pourrait le supporter. Alors ce fut fini, comme lorsque l’on tire une balle entre les deux yeux d’un gusse et qu’il meurt sur le coup.

Ses pensées revinrent à la réalité et elle s'aperçu que le photographe devait attendre une probable réponse de sa part. Il ne lui déplaisait pas, et paraissait cordial même mais elle devait passer à ses yeux pour une espèce d’originale peu bavarde, et tant pis après tout mais néanmoins, elle pris le temps de lui répondre :

- Excusez-moi, vous m’avez un peu surprise, je pensais être complètement seule ici, comment êtes vous arrivé là ? Je ne vois pas de voiture.

Elle voulu sourire, et même si elle en avait l’envie, elle ne le fit pas. C’était sûrement cette euphorie qu’elle ressentait à cause de la neige qui lui rappelait la France. Elle se mordit ses lèvres rouges et se retenait d’ouvrir la bouche pour y laisser les flocons fondre sur sa langue.

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Il fait vachement froid ici, vous ne trouvez pas ? | Barbie | Vide
MessageSujet: Re: Il fait vachement froid ici, vous ne trouvez pas ? | Barbie | Il fait vachement froid ici, vous ne trouvez pas ? | Barbie | EmptyMar 22 Déc - 15:46

La demoiselle semblait me jauger du regard, j’avais un peu de mal à savoir ce qui passait dans sa tête à ce moment, c’était comme de chercher à lire un livre en braille alors qu’on était parfaitement voyant. J’avais pourtant toujours été assez empathique, mais il fallait croire qu’avec certaines personnes, ça ne fonctionnait pas des masses (et pourtant, ce n’était pas faute d’essayer). Je lui avais demandé si je pouvais l’aider, mais elle clignait simplement des yeux en semblant attendre la suite, comme si elle ne comprenait pas ce que je voulais dire, comme si elle était perdue, une enfant. Voilà ce à quoi elle me faisait penser, une enfant perdue. La demoiselle fronça les sourcils, elle avait l’air de ne pas tout à fait comprendre tout ce qu’il se passait autour d’elle, c’était…. Bizarre, oui, exactement, l’atmosphère de cet endroit était étrange (enfin pas aussi étrange que notre échange de mot, échange à sens unique dans mon cas). Une brise passa et je fus sûr de la voir frissonner, pardi elle avait l’air d’avoir froid la pauvre ? J’allais encore jouer les galants en lui proposant de prendre ma veste, décidément, j’allais en faire payer la location à ce rythme. Néanmoins, avant d’offrir mon bien le plus précieux (après mon appareil photo comprenons-nous, et ma sœur bien sûr), je voulais qu’on échange quelques mots, et le truc un peu bizarre, c’était… Que je parlais à sens unique simplement. Elle était aussi bavarde qu’une carpe (les écailles en moins toutefois).

La jeune femme leva la tête pour regarder le ciel, et bien, je ne savais pas comme prendre la chose, la demoiselle avait l’air aussi intéressée par ce que je disais qu’un gamin par un documentaire sur la reproduction des baleines. Est-ce qu’elle se moquait de moi ? Difficile à dire, quoi qu’il en soit, j’observai un moment de silence, alors qu’elle contemplait la voûte céleste avec une adoration qui en viendrait presque à m’effrayer. Elle essayait peut-être de contacter les extraterrestres qui sait ? Je levai un moment les yeux vers le ciel pour essayer de voir si je distinguais une soucoupe volante, mais non, rien. Nada. Le vide total. Je reportai alors mon regard vers la jeune femme avant de lui demander une nouvelle fois si ça allait bien. Réaction bizarre, l’inconnue rigola doucement, mais au moins c’était une réaction, ce n’était pas si mal lorsque j’y repensais, et elle m’honora même de quelques mots pour me dire de ne pas m’inquiéter, qu’elle allait bien. (Oh, je ne mourais pas d’inquiétude en voyant qu’elle avait l’air aussi à l’aise qu’un escargot sur la planche menant à la casserole d’eau bouillante, mais tout de même, c’était trop aimable de sa part de s’assurer que je ne m’inquiétais pas). Elle souffla légèrement, libérant une petite buée blanche, puis elle remit son manteau sur ses épaules en semblant essayer de se réchauffer un peu. Elle avait froid ? J’avais tellement chaud que je le demandais encore comme c’était possible de pouvoir avoir froid une fois dans sa vie. (Tout comme Einstein se demandait comment est-ce que c’était possible de ne rien comprendre aux maths). Elle affichait une expression étrange, regardant autour d’elle, un regard étrange, je n’arrivais pas à comprendre ce qui pouvait bien lui passer par la tête (et en même temps, venant d’une femme, je crois que je préférais même ne pas imaginer).

Un silence pesant alors que je la regardais encore, elle finit par sembler sortir d’une bulle momentanément du moins, lorsque je repris la parole pour lui demander quelques trucs au sujet de la neige. Elle répondit aussitôt après, disant que cette neige ne pouvait être que réelle, rien de plus, elle retomba dans le silence. Elle avait parlé tellement bas que je n’avais pas tout à fait entendu ce qu’elle avait dit au début, la jeune femme se retourna finalement, fronçant les sourcils avec un air assez étrange, est-ce qu’elle était contrariée ? Ou bien elle s’imaginait que je j’étais coupable de quelque chose ? De l’avoir abordée par exemple ? En même temps, au milieu du désert, qu’est-ce que je pouvais faire d’autre ? Je repris alors la parole pour lui déclarer qu’elle n’était vraiment pas bavarde, mais d’un autre coté, elle en avait peut-être l’habitude non ? Je restai silencieux, une nouvelle fois, essayant de voir ce qu’elle pensait de tout cela, puis elle laissa durer le silence, encore une fois. Un long silence se fit, les yeux de la demoiselle se troublèrent, elle semblait, perdue dans ses pensées. Je la regardais, attendant patiemment, mon appareil appuyé contre ma jambe, une expression amusée, légèrement moqueuse sur le visage, mais rien de méchant contre elle, au contraire. Je trouvais sa manière d’agir, originale… Etrangement originale, j’aimais bien, c’était marrant de rencontrer des originaux dans la vie, ça mettait de la couleur, et dieu savait à quel point la mienne était morne et monotone. Elle sortit soudain de ses pensées, ses yeux semblèrent sortir d’une sorte de rêve, et elle répondit ‘sérieusement’, pour la première fois depuis le début de la conversation (enfin à sens unique du moins). Elle s’excusa avant de me déclarer que je l’avais surprise (je commençais à avoir l’habitude de ça pour tout dire), puis elle me demanda comment j’étais arrivé ici, déclarant ne pas avoir vu de voiture. Léger sourire flottant sur mes lèvres, je plongeai mon regard dans celui de la demoiselle, avant de répondre.

« Oh, bin, navré si je vous ai fait peur ! Ce n’était pas le but, mais rassurez-vous, je ne compte pas vous attaquer ou quoi que ce soit de ce genre si c’est ce qui vous inquiète. Enfin, je suis venu ici en stop, on vient de me déposer il y a quelques minutes. Et vous, vous êtes en voiture ? »

La demoiselle se mordit la lèvre avec un air calme, elle ne souriait pas, c’était presque stressant pour tout dire, je n’avais pas l’habitude que mes blagues tombent à plat (enfin si, mais au moins elles provoquaient le dédain et pas la neutralité), mais pour tout dire, jusqu’à maintenant je n’avais pas encore réussi à en placer une bonne (ou une mauvaise au contraire), et son sourire était aussi absent que le soleil dans le ciel pendant une pleine lune. La demoiselle semblait distante, j’avais du mal à comprendre ce qui se passait. Le silence passa pendant quelques secondes, et je me dirigeai vers la jeune femme, réduisant à néant les quelques mètres qui nous séparaient, puis je plongeai à nouveau mes yeux dans les siens, cherchant à voir si elle était aussi tendue qu’elle en avait l’air, et je repris la parole, un ton amusé et amical.

« Vous avez l’air d’avoir froid ? Non, j’avais fait Harvard pour deviner ça ou quoi ? Elle avait l’air gelée alors quoi de plus normal ? Je repris d’un ton toujours aussi enjoué. Je peux peut-être te donner ma veste, je n’ai pas si froid, et puis on peut dire que tu n’es pas spécialement habillée pour une sortie dans la neige, quoi de plus normal ici tu me diras. »

J’étais soudain passé du vouvoiement au tutoiement, mais c’était plus fort que moi, j’avais tout simplement du mal à rester trop longtemps ce que j’appelais ‘snob’. La demoiselle était habillée d’une manière tout à fait originale, j’avais bien envie de lui demander d’où elle venait. La demoiselle avait un accent plutôt spécial au fond de ses mots, et j’avais du mal l’identifier (de toute manière je n’avais jamais été doué pour les langues étrangères (juste pour les langues des étrangères) mais ça me faisait une excuse pour pouvoir poser des questions à la demoiselle non ?).

« D’ailleurs en parlant de ça, tu as un accent que je ne connais pas au fond de la voix…. Tu es étrangère ? Au fait, je m’appelle Justin. »

Le fait de mentir sur mon prénom était devenu tellement naturel que je pouvais presque croire que je m’appelais réellement Justin à force. Je tendis la main vers la jeune femme à la manière des rencontres typiques, je ne savais pas si elle allait apprécier l’attention, pas plus que de voir si elle allait apprécier le fait que je me permette de la tutoyer aussitôt. Mais qui ne tente rien, n’a rien comme dit l’adage !

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Il fait vachement froid ici, vous ne trouvez pas ? | Barbie | Vide
MessageSujet: Re: Il fait vachement froid ici, vous ne trouvez pas ? | Barbie | Il fait vachement froid ici, vous ne trouvez pas ? | Barbie | EmptyMar 22 Déc - 20:59

Il devait la prendre pour quelqu’un de bizarre, les yeux au ciel comme lors d’une procession. Elle avait envie de rire subitement, elle repensait à Diego, comme pour la dernière fois et elle venait de le remarquer. Alors c’était ainsi que l’on marquait la fin, des souvenirs, un instant, des adieux jamais évidents. Dire au revoir ne plaisait pas à Barbara, alors elle ne le faisait jamais. Quand il s’agissait de retourner aux Etats-Unis quand elle allait voir sa mère en France, la jeune femme se sauvait dans l’aube en embrassant sa mère Marguerite dormante. Même quand elle était partie pour s’installer à Achaea, elle avait préféré fuir les adieux. Pauvre Marguerite.

Le souffle de la nuit s’en prit à elle et la couvera d’une agréable chair de poule qui dressa ses cheveux sur son échine. Une main s’approcha de son cou et une autre croisa ses bras pour se blottir sous la poitrine. Ce soir, était une belle nuit. Elle choisissait de la rendre presque éternelle et se décida à ne pas quitter jusqu’à l’aube au moins le lieu.

Le jeune photographe répondit à sa question. C’était étrange, il ne semblait pas avoir aussi froid qu’elle mais il fallait le comprendre, sa veste paraissait chaude et il ne se baladait pas comme elle avec un collant fin sur les jambes.

- Oh, bin, navré si je vous ai fait peur ! Ce n’était pas le but, mais rassurez-vous, je ne compte pas vous attaquer ou quoi que ce soit de ce genre si c’est ce qui vous inquiète. Enfin, je suis venu ici en stop, on vient de me déposer il y a quelques minutes. Et vous, vous êtes en voiture ?
- Oui, répondit-elle en désignant sa voiture noire. La Lexus, là-bas. Et ne vous inquiétez pas je n’entendait pas surprise dans ce sens…

Il la regarda avec son air amusé sur le visage et reprit :

- Vous avez l’air d’avoir froid ? Je peux peut-être te donner ma veste, je n’ai pas si froid, et puis on peut dire que tu n’es pas spécialement habillée pour une sortie dans la neige, quoi de plus normal ici tu me diras, dit-il de ce ton enjoué qui collait avec l’expression qui paraissait presque naturelle à son visage.

Subtile procédé pour passer du tutoiement au vouvoiement mais ça ne dérangeait pas tant que ça la française, ce soir, du moins, elle s’en fichait complètement, elle se sentait libre et libérée d’un certain poids. C’est ainsi qu’elle répondit comme elle ne l’avait pas fait depuis longtemps, avec un rire.

- Non, merci, c’est très gentil mais je crois que c’est toi qui attraperas froid plutôt que moi, si tu te découvres. Et puis j’ai une toque et une écharpe dans la voiture. Ca ira, merci.

Sa propre réaction l’étonna d’autant plus qu’elle ne s’était pas entendu rire depuis quelque chose près d’une éternité. Elle devait sourire en écoutant « Quando, Quando, Quando » mais ça n’allait pas plus loin. En fait depuis qu’elle n’était plus avec Diego, c’était lui qui avait fait renaître le sourire et le rire sur son visage qu’ils avaient déserté depuis l’enfance. A cette pensée, nulle frustration ni colère s’éprit de son cœur, elle restait calme, neutre, heureuse étrangement.

- D’ailleurs en parlant de ça, tu as un accent que je ne connais pas au fond de la voix…. Tu es étrangère ? Au fait, je m’appelle Justin.

Il lui tendit une main qu’elle serra y joignant sa propre présentation.

- Je suis française. Madelaine, je m’appelle Madelaine.

Elle donnait toujours son vrai prénom mais ce soir encore, tout semblait sortir de l’ordinaire, d’une réalité qui n’existait que pour le quotidien, et la routine. Ce soir, la routine mourrait pour une nuit et l’imprévu se glissait dans le trou béant qu’elle laissait, alors pour Justin ce soir, peu importe Barbara serait Madelaine, tout simplement. Sa voix grave avait d’ailleurs un peu accent de miel suave qu’elle ne reconnaissait pas mais qui restait dans une note unique faisant la différence avec le ton froid et chaleureux à la fois, indifférent presque hautain qu’elle avait d’ordinaire.

- C’est bientôt les fêtes…soupira la française.

Cette année, elle les passerait seules mais qu’importe, cette pensée de lui obscurcir en rien les idées ni le sentiment d’invulnérabilité qu’elle avait développé. Elle voulait savourer pour une fois, une rare fois dans sa vie, sans que personne à part elle n’en soit à l’origine, le bonheur de se ficher bien d’être une mutante et de se foutre des conséquences de cette nuit. Ce serait peut être le dernier souvenir de cette vie…

- Que faites…que fais-tu ici, ce soir ? Tu es photographe indépendant, non ?

Tant qu’à faire. Elle n’était pas seule et c’était prise d’empathie pour le bougre qui lui avait gentiment proposé sa veste contre le froid, alors autant faire la conversation. Le manteau neigeux commençait à s’épaissir ce qui en temps normal aurait causé une profonde interrogation sur les dérèglements climatiques chez Barbara, mais rappelons que la normalité était éteinte en ce soir. La française regarda Justin, ce n’était peut être pas le cas pour lui.

C’est vrai, que faisait-il ici ? Les fêtes approchaient et un beau jeune homme comme lui devait avoir une petite fiancée à combler de cadeaux ? Alors pourquoi perdrait-il son temps ici ? Pour le travail, songea Barbara en repensant à l’appareil photo. Oui, mais qui avait-il d’insolite à part cette neige, inattendu et inopinée que nul n’aurait pu prévoir ? A moins qu’il n’en fût à l’origine, ce qui était très peu probable vu l’expression qui l’affichait lorsqu’il découvrait le premier flocon. Alors quelles autres possibilités lui restait-il ? Barbara était curieuse de le savoir juste savoir si elle était seule sur cette planète ce soir là à vouloir interrompre le temps ou non. Peut être que l’univers et Dieu seraient avec elle ou peut être qu’ils voulaient qu’elle savoure ce moment seule…qui sait ?

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Il fait vachement froid ici, vous ne trouvez pas ? | Barbie | Vide
MessageSujet: Re: Il fait vachement froid ici, vous ne trouvez pas ? | Barbie | Il fait vachement froid ici, vous ne trouvez pas ? | Barbie | EmptyJeu 24 Déc - 14:55

La jeune femme approcha une de ses mains de son cou, et l’autre de telle manière à la blottir sous sa poitrine (vu le volume qu’elle avait à cet endroit d’un coté, ça devait être comme la graisse des photos, et donner plus chaud qu’une veste en coton) et elle répondit aussitôt après ma réplique au sujet du fait que je n’avais pas l’intention de l’effrayer. De toute manière quelle idée de se retrouver ici avec une fille qu’on venait d’effrayer alors qu’à la base, j’étais arrivé avec l’idée d’être seul. La jeune femme expliqua qu’elle était arrivée en voiture, désignant une Lexus noire en retrait, un bon bolide cela dit, plutôt inhabituel pour une fille avec son apparence en conclusion. Elle avait une voiture ? Je me sentis un peu (même beaucoup), stupide de me trouver ainsi à dire que j’étais venu en stop alors qu’elle avait un véhicule personnel, décidément, nous n’avions pas les mêmes valeurs (et en plus elle était blonde quoi…). Après coup, la jeune femme sembla plutôt bien prendre mon changement de discussion, et mon changement d’appellation, elle ne se vexait visiblement pas du fait que je passe soudain du vouvoiement au tutoiement, et c’était tant mieux, elle n’avait pas l’air beaucoup plus âgée que moi, alors quelle raison aurions-nous de nous parler comme des snobs ? (Certes, elle était largement mieux habillée que moi, mais quand même, l’habit de ne fait pas le moine, même si je n’étais pas moine ni elle nonne). La jeune femme rigola légèrement, et elle répondit en disant que se serait moi qui risquais d’attraper froid si je me découvrais, et elle expliqua avoir ce qu’il fallait dans la voiture. Je répondis à mon tour avec un léger sourire amusé, comme à mon habitude.

« Oh, le froid ce n’est pas trop ce qui m’inquiète, j’ai l’habitude et je ne suis pas frileux. Mais puisque tu as ce qu’il faut ma foi. »

Elle ne pouvait pas deviner à quel point je disais la vérité, si une personne dans cette ville était bien du genre à ne surtout pas avoir froid, c’était bien moi ! Après tout mon pouvoir me permettait d’avoir plus chaud que n’importe quoi, et même si je pouvais facilement être affecté par une température trop basse comme j’étais très chaud (enfin, corporellement parlant bien sûr) je m’en sortais toujours plutôt bien sur ce point, il fallait l’admettre ! Elle avait plutôt un rire agréable, je n’en entendais pas tous les jours des comme ça, et puis il fallait admettre que comme Tina, l’accent que la demoiselle semblait cacher était plutôt un petit plus que le contraire. Juste avant que je ne lui demande si elle était étrangère, son regard se changea légèrement, devenant plus sérieux (est-ce qu’elle avait finalement laissé l’idée des extraterrestres lui traverser l’esprit ma foi ?), et elle répondit avant de tendre la main à son tour. Madelaine ? Plutôt original comme prénom, ça me faisait penser aux gâteaux que mon père ramenait des fois lorsque nous étions enfant, à ce qu’il paraît ça se prononçait pareil en Français. Et tout s’expliqua lorsqu’elle avoua être du pays de Molière (enfin je crois que c’était lui ? Je n’ai jamais été très calé en littérature et en théâtre… Enfin s’il faisait du théâtre !). Alors qu’elle retombait dans le silence, je jugeai utile d’ajouter quelques mots.

« Enchanté dans ce cas. La France, c’est un pays que je ne connais pas je dois l’avouer…. Je suis Canadien pour ma part, c’est d’un peu moins loin. »

Léger sourire flottant encore sur mes lèvres, je regardai la demoiselle en attendant de voir ce qu’elle comptait faire. Ma foi j’étais juste venu ici dans le but de prendre quelque clichés et ensuite de m’en aller, mais puisque j’étais tombé sur quelqu’un qui ne semblait pas être d’une autre planète (ou alors uniquement dans sa tête peut-être), autant en profiter pour discuter un peu non ? Du moins si elle désirait faire de même de son coté, et elle n’était pas du genre très bavarde visiblement (un succès pour une femme, réussir à garder le silence deux minutes, elle devait faire la joie de son petit ami, et une économie énorme de la facture téléphonique). Elle reprit la parole, un ton un peu étrange, comme…. Un peu hautain, mais il en fallait plus que cela pour me refroidir, et lorsqu’elle déclara que c’était bientôt les fêtes, je constatai qu’elle posait ça comme un fait et rien d’autre. Je hochai donc légèrement la tête en souriant toujours, j’allais passer les fêtes seul, mais au moins je serais en liberté c’était déjà ça ! Finalement après un moment de silence alors que j’observais les alentours de mon regard vert, j’entendis sa voix s’élever à nouveau alors qu’elle me demandait ce que je faisais, et si j’étais photographe indépendant. Je hochai doucement la tête, ne quittant pas la demoiselle du regard comme si elle était en train de me poser la question du siècle, puis après une petite pause de quelques secondes, je répondis enfin, m’animant en désignant mon appareil d’un geste de la tête.

« C’est lui qui t’as fait te demander ça hein ? Enfin, oui, je suis photographe, mais on va dire que j’ai un emploi ‘fixe’ au journal de la ville, même si je prends des photos à coté aussi. Et comme tu t’en doute, j’étais juste venu ici pour prendre quelques clichés de la neige, ils avaient repérés une zone froide, alors comme tout le monde était occupé, j’ai été envoyé voir ce que c’était. »

‘Ils’, qui est-ce que c’était ? Aucune idée, moi je savais juste que le journaliste m’avait envoyé ici et voilà tout. Il savait de toute manière mieux que personne que j’étais le type même du gars qui passait ses fêtes en solitaire. De toute manière, j’avais clairement dis à Sin que je ne serais pas là, histoire de lui faire croire que j’avais quelque chose d’autre à faire, elle avait l’air d’en savoir plus sur moi que moi sur elle, alors du moment que je pouvais m’éloigner un peu, et me forger un alibi, je ne crachais pas dessus ! La jeune femme avait l’air d’avoir parlé des fêtes avec une fatalité plutôt bizarre. Logiquement avec la classe qu’elle avait, la voiture qui allait avec, elle devait certainement avoir un bon boulot, donc quoi de plus bizarre qu’une fille comme ça dans un tel endroit pendant les fêtes ? (Sans oublier qu’elle ne parlait pas trop, le pied quoi !). Ma curiosité fit surface, et je ne pus m’empêcher de reprendre la parole d’un ton toujours aussi enjoué.

« Et toi on peut dire que tu as l’air plutôt blasée de fêtes vu le ton que tu as pris ! Qu’est-ce que tu peux vouloir faire à part t’ennuyer dans un tel endroit ? J’aurais plus tendance à penser qu’une fille dans ton genre puisse être en train de préparer les fêtes avec son copain ou sa famille. »

Je ne la draguais pas (enfin pas encore), lui dire ça n’avait pas pour but de savoir si elle avait un copain (non, qu’allez-vous imaginer sincèrement), même si je devais avouer que l’idée était plutôt bonne. De toute manière, il n’y avait pas photo entre nous deux, elle avait autant de classe que j’en manquais, ce n’était pas peu dire en résumé ! La jeune femme avait l’air plutôt à l’aise dans cet endroit, c’était bizarre, je n’aimais pas trop le désert et pourtant j’étais un ‘adorateur du feu’ si je puis dire (je préférais les chameaux que le désert). Après une petite pause, je repris donc.

« En tous les cas, t’as un accent qu’on entend presque plus, tu parles très bien l’Américain pour une française, ça fait longtemps que tu vis ici ? »

HP : C’est très bien, mais je m’excuse, pas super inspiré ce coup-ci pour ma part.

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Il fait vachement froid ici, vous ne trouvez pas ? | Barbie | Vide
MessageSujet: Re: Il fait vachement froid ici, vous ne trouvez pas ? | Barbie | Il fait vachement froid ici, vous ne trouvez pas ? | Barbie | EmptySam 26 Déc - 8:00

La neige continuait de tomber comme si c’était parfaitement normal qu’il ait neigé au désert. Barbara regardait les pupilles du jeune homme intensément. Elle avait une profondeur, quelque chose qui parlait beaucoup, comme un sentiment, une faille, une douleur. Lorsqu’elle plongeait son regard dans celui d’une autre personne, la française discernait selon son intensité certains traits ou comprenait quelque chose sur son locuteur. Là, c’était comme toujours assez flou, mais quelque chose se dégageait réellement du fond du regard de cet homme. Justin. Elle avait dit s’appeler Madelaine, ce qui n’était que son second prénom et lui semblait lui avoir donner le sien. Elle était un peu gênée de cet état de fait mais se rassurait en se disant qu’elle n’était pas complètement sûre qu’il s’appelât Justin.

Si une sensation d’allégresse se dessinait en elle, un étourdissement dans l’estomac la prit. Tout ça, ça ne durerais pas et comme une claque donnée à un enfant, Barbara réalisait enfin combien tout était relatif. Cette descente d’adrénaline s’amorçait lentement et l’appréhension la contaminait peu à peu, il fallu que Justin reprit la parole pour que son regard divagant converge à lui à nouveau. Il lui apprit qu’il était Canadien, pays qui n’était pas la France mais qui avait tout de même été colonisée par celle-ci sans compter le Québec francophone. Elle était cruellement désillusionnée, il fallait qu’elle profite de l’instant présent et qu’elle se change aussitôt les idées. Comme qui dirait, une chance qu’elle ne fût pas seule. Un élan d’empathie envers Justin l’envahi et elle souri presque. Il lui expliqua la raison de sa présence :

- C’est lui qui t’a fait te demander ça hein ? Enfin, oui, je suis photographe, mais on va dire que j’ai un emploi ‘fixe’ au journal de la ville, même si je prends des photos à coté aussi. Et comme tu t’en doute, j’étais juste venu ici pour prendre quelques clichés de la neige, ils avaient repérés une zone froide, alors comme tout le monde était occupé, j’ai été envoyé voir ce que c’était.

Elle s’étonna d’apprendre que la neige avait été prévue, elle était si peu perspicace, se disait-elle. Sinon, que ferait-il ici d’autre. « Peut-être qu’il est comme toi, sans famille, sans ami, sans rien, un peu perdu peut être presque à ta façon, pensait la française dans une fraction de seconde. Pensée qu’elle réfracta aussitôt se sentant presque honteuse d’avoir été traversée par celle-ci. Non, Justin n’était pas comme elle. Il avait une petite copine mignonne qui devait l’attendre à la maison, sa famille au Canada à qui il rendrait visite et puis il achèterait des cadeaux pour sa fiancée et ses parents. Une bague ou un bijou pour la mignonne petite amie, un voilier miniature pour Papa qui aimait la navigation, une belle nature morte pour sa Maman qui aimait l’art. A peu de détails près, ce devait être sa vie. Ce n’était pas un mutant, et pas un mutant idiot comme elle qui risquait sa vie à chaque seconde pour sa survie. Elle l’enviait certainement au fond d’elle et refusait de l’admettre. Elle avait une normalité, la sienne, complètement opposée à celle de Justin et différente de toute autre. Le paradoxe entre ce qu’elle croyait que Justin était, un humain comme on disait, normal avec une vie équilibrée et Barbara avec sa situation délicate comme on pourrait l’appeler avec cette vérité : c’était une mutante ; et son emploi qui consistait à traquer les gens de sa race la déconcertait. Les forces de l’univers voulaient sans doute se jouer d’elle.

La française remarqua dans un subit élan de finesse qu’elle était quelqu’un d’instable. Changeant d’humeur du tout d’un instant à un autre, ce n’était décidemment pas quelqu’un qu’on qualifierait de normal un jour. Elle regarda Justin. A quelques jours de Noël, elle voulait à tout prix que cette fête, qu’elle avait pourtant toujours aimé, n’ait pas lieu.

- Et toi on peut dire que tu as l’air plutôt blasée de fêtes vu le ton que tu as pris ! Qu’est-ce que tu peux vouloir faire à part t’ennuyer dans un tel endroit ? J’aurais plus tendance à penser qu’une fille dans ton genre puisse être en train de préparer les fêtes avec son copain ou sa famille, dit Justin à la surprise de sa locutrice.
- « Blasée de fêtes » ? répéta Barbara avec une mimique qui ressemblait à un sourire, elle réfléchit. Oui…je crois. Je ne m’ennuie pas ici, à vrai dire, je suis là un peu par hasard, je rentrais du boulot et je me suis arrêtée. « Une fille dans mon genre » n’a pas de petit copain ou de famille avec qui préparer quoique ce soit, ce ne serait pas plutôt « un mec dans ton genre » ?

Elle ne voulait pas qu’il se prenne de pitié pour elle, mais elle n’allait pas inventer qu’elle avait un petit fiancé bien sage et bien beau qui l’attendait à la maison pour préparer le sapin et la fête en famille du 24 ! C’était au-delà de ses moyens, même pour une menteuse comme Barbara. Non, la vérité nue n’était que sa seule solution dans ce cas présent, de plus ça lui permettait de lui retourner la question et d’ainsi savoir quant était-il de son père pseudo navigateur et sa mère amatrice d’art. Il la complimenta sur son accent et elle sentit peser un peu de rouge sur ses joues blanches. A la question suivant où il fallait lui dire depuis combien de temps elle vivait ici, elle fut obligée de se rappeler…

Lunettes de Soleil sur le nez, léger impair sur sa robe, ses longs cheveux blonds noués en chignon, Barbara arrivait sur le seuil de la maison. Elle leva la tête. A côté d’elle, ses bagages, tous en Louis Vuitton, oui, car il lui arrivait de commettre quelques folies et la maroquinerie hors de prix en faisait partie. A sa droite, un homme entre deux âges, un plan à la main qui regardait lui aussi la maison.

- Alors, qu’est ce que vous en pensez ? demanda-t-il.
- Je ne sais pas, ça m’a l’air d’être du bon travail, passez-moi les plans, répondit Barbara en prenant le rouleau que lui tendant l’homme.

Elle le déroula et le regarda.

- Ca m’a l’air d’être bon, ne vous inquiétez pas, dans une heure vous aurez votre versement, je vous remercie pour tout.
- Mais c’est moi qui vous remercie, dit-il en lui serrant la main.

- Ça fait quelque chose comme dix ans je crois, même un peu moins que je suis à Achaea, et vous ? Répondait Barbara.

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MessageSujet: Re: Il fait vachement froid ici, vous ne trouvez pas ? | Barbie | Il fait vachement froid ici, vous ne trouvez pas ? | Barbie | EmptyDim 27 Déc - 23:01

[ HP : Bon, je suis navré mais j’ai un mal fou à trouver matière à répondre dans tes réponses, et je n’ai pas envie de broder partout autour juste pour étoffer mon post sans faire avancer le schmilblick, donc ça m’arrangerais si tu pouvais un peu relancer Shawn à la fin de test posts comme je fais, ça m’aiderait à avancer dans mes posts T .T ]

Blasée des fêtes oui, elle avait l’air surprise par ma réponse, est-ce que je parlais chinois ? Ou finalement la Française comprenait-elle moins bien que prévus ma langue maternelle ? (Ou le coté blond ressortait aussi, au choix). Quoi qu’il en soit, elle semblait réfléchir un moment avant de répondre qu’en effet, elle croyait. Elle croyait, la vache, elle n’était même pas sûre de ce qu’elle aimait et de ce qu’elle n’aimait pas, j’étais bien tombé, elle avait l’air aussi bavarde qu’une tombe, et aussi sûre d’elle qu’un poisson hors de l’eau. Au moins j’avais le droit à une esquisse de sourire, pas mal pour débuter, mais après avoir essayé de lancer la conversation comme ça, j’aurais bien apprécie d’avoir un peu plus tout de même. Fallait croire que ce n’était pas mon jour, et je devais admettre que la conversation commençait à tourner en rond, et ça m’agaçait légèrement. Je n’étais pas le type de gars à apprécier rester planter là regarder les étoiles et risquer de me faire chier dessus par une chauve-souris, très peu pour moi. D’abord je me plaignais de parler avec des filles bavardent comme des pieds (Je pensais notamment à Ella), et maintenant je me plaignais de ne rien avoir à dire à la jeune femme blonde. Elle était d’ailleurs visiblement beaucoup plus âgée que moi, enfin beaucoup, l’histoire de cinq ou six ans certainement, et elle n’était pas encore ridée comme un pruneau, c’était donc encore abordable pour moi. Enfin abordable, je ne pensais pas spécialement à lui faire du gringue, mais manière de penser typiquement masculine, on estimait avant de se lancer, histoire d’être sûr de ne pas tomber sur une folledingue. Visiblement je devais m’entraîner un peu de nouveau, parce qu’elle avait l’air d’entrer tout à fait dans la section ‘étrange’ de mon registre des nanas. (Etrangement, mes anciennes conquêtes étaient toutes tirées de cette section, est-ce que je devais me faire du souci ?) La jeune femme repris alors la parole, disant qu’elle rentrait du boulot et qu’elle s’était donc arrêtée ici. Puis elle ajouta qu’une fille dans son genre n’avait ni copain ni famille pour préparer les fêtes, puis elle dit que se serait plutôt ‘un mec dans mon genre’, expression familière qu’Ella m’avait aussi sortie. Je souris légèrement avant de secouer la tête en répondant tranquillement.

« Un mec dans mon genre, non, pas vraiment, un mec dans mon genre vit juste pour son travail, et il n’a pas de copine ou de famille pour passer les fêtes non lus. Et quel genre de boulot est-ce que tu peux faire pour passer dans le désert à cette heure-ci ? T’observes les étoiles ? Ou tu essayes d’entrer en contact avec les extraterrestres ? J’espère que je ne t’ai pas dérangée en venant ici au moins ? »

Bah oui, je pouvais au moins essayer de me renseigner un peu non ? Et j’étais sincère en lui demandant si elle n’était pas gênée que je sois ici, après tout si ça se trouvait elle avait réellement besoin de rester ici toute seule qui sait. Je me ferais une joie de m’en aller dans ce cas. Non que la demoiselle me gênait, loin de là même, j’aimais beaucoup son originalité et j’avais bien envie de continuer la discussion, mais les lieux commençaient à se refroidir encore d’avantage, et les flocons tombaient plis épais et plus nombreux. Lorsque certains se posaient sur ma peau, ils fondaient instantanément avec un léger bruit familier pour moi ‘Pchhhh’. J’essayais de couvrir le bruit en soupirant doucement et en parlant, mais ce n’était pas spécialement très positif comme réaction. Alors que la jeune femme reprit la parole pour annoncer qu’elle vivait ici depuis environ dix ans, puis qu’elle me retourna la question, je fis glisser mon sac de son dos ver mon ventre en gardant le lanière autour de mon bras, dans un geste familier et mille fois répété, puis je répondis toujours aussi calmement sans me départir de mon sourire, en rangeant avec précautions, mon appareil photo, seul bien que je possédais encore à jour, excepté mon collier bien entendu.

« Hum, on va dire que je vis ici depuis pas mal de temps, environ 14 ans un truc du genre, je ne sais plus exactement, mais ce n’est pas très important lorsqu’on y pense, le temps ne fait pas oublier le passé non ? »

Je remis mon sac en place sur mon dos alors que je terminais ma phrase, en effet le temps n’aidait pas à oublier, il m’arrivait encore de me réveiller la nuit en sursaut, plein de sueur, en repensant à ce que j’avais fait pour ma sœur. Je ne regrettais pas, mais je n’avais pas totalement assumé pour autant. Je jetai un regard autour de moi, puis m’aperçus que la neige tombait toujours plus fort, je reportai alors mon attention sur la jeune femme, lui décrochant un sourire, puis je désignai une sorte de rocher plat soutenu par un autre rocher au-dessous, comme les abris des lions au zoo, comme un abri naturel, puis je pris la parole d’un ton toujours aussi enjoué.

« Ca ne vous dit pas qu’on aille s’abriter un peu ? »

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MessageSujet: Re: Il fait vachement froid ici, vous ne trouvez pas ? | Barbie | Il fait vachement froid ici, vous ne trouvez pas ? | Barbie | EmptyMar 29 Déc - 23:29

Barbara sentait qu’ils tournaient un peu autour du pot, c’est vrai il lui posait des questions mais elle répondait et ne le relançait pas, elle lui rendait la question et se débarrassait de conversation. Alors forcément, elle avait du lui couper le sifflet, lui qui paraissait si bavard au premier coup d’œil, ça ne déplaisait pas à la française c’est sûr mais le plaisir de le faire taire était un plaisir rare qu’elle préféra cette fois-ci écourter. Ainsi se résolut-elle en cette nuit hors du commun à faire un effort de socialisation.

Elle lui laissa le temps de répondre tout en se disant qu’elle aurait besoin d’une cigarette pour rendre cette instant encore plus délectable qu’il ne l’était déjà. De la neige au désert. Voilà qui ferait une jolie carte postale pour sa petite mère.

- Un mec dans mon genre, non, pas vraiment, un mec dans mon genre vit juste pour son travail, et il n’a pas de copine ou de famille pour passer les fêtes non lus. Et quel genre de boulot est-ce que tu peux faire pour passer dans le désert à cette heure-ci ? T’observes les étoiles ? Ou tu essayes d’entrer en contact avec les extraterrestres ? J’espère que je ne t’ai pas dérangée en venant ici au moins ? dit-il.

Ça la fit doucement rire, elle avait vraiment l’air de passer pour dingue à ses yeux. Des extraterrestres. Et quelque chose la réconforta, pas de famille, pas de petite fiancée, elle n’était pas la seule alors, ça avait quelque chose de rassurant bien que ça ne l’ai jamais dérangé jusqu’à ce jour de ne pas avoir de fiancé (depuis Diego, elle ne cumule que les aventures d’un soir) ni de famille.

- Je ne crois pas aux extraterrestres, je suis ici pour…me reposer un peu, j’ai eu une semaine difficile. Et… tu ne me déranges pas, au contraire, je pensais pas être aussi contente de n’être pas seule. Je…je vais prendre une cigarette dans la voiture, euh tu en veux peut être une ? Viens.

Elle avait eu du mal à dire qu’elle était malgré tout pas mécontente de s’être trouvé quelqu’un dans le coin qui était plus ou moins dans la même situation qu’elle. Il lui expliqua qu’il vivait ici depuis une quinzaine d’années, sans plus, précisant que le temps importait peu. Elle le regarda alors qu’ils marchaient dans la neige vers la Lexus. Avec cette lueur dans les yeux, celle qui en disait long, celle qui disait « trouves-moi une façon intelligente de passer le temps où je te tues » non pas que c’était ce que pensait la française, enfin plus ou moins, mais elle se demandait si il allait se passer quelque chose entre eux.

Elle lui offrit un sourire aimable, ouvrit la portière et se pencha dans la voiture pour attraper les Davidoff dans la boîte à gant, c’est alors qu’elle allumait sa cigarette qu’il proposa d’aller s’abriter quelque part.

- Avec cette neige, on est plus ou moins coincés, mais on peut rester dans la voiture, ya toujours une couverture dans le coffre, le chauffage et au moins on est assis, non ?

Elle fit une moue un enjôleuse qui ne disait rien d’autre que entrez et faites comme chez vous. Elle s’assied sur la place conducteur et lui passager, le moteur vrombi à sa mise et route et le chauffage démarra dans un petit bruit de ventilation. La chaleur s’engouffra immédiatement à travers tous les membres de la française, elle ferma les yeux appréciant cet instant et tira négligemment sur sa cigarette. Elle se pencha à nouveau cette fois par-dessus les genoux de Justin et prit le cendrier dans la boîte à gant, déposant les cendres au fond du cendrier, elle entreprit de faire poliment la conversation.

- Vous savez, au risque de passer pour une dingue, je crois qu’après cette nuit rien ne serait plus pareil pour moi et peut être même pour vous, c’est juste impression mais je ne sais pas si je suis douée pour ce genre de choses alors…

Elle se tourna vers lui pour voir s’il la prendrait vraiment pour une dingue et s’enfuirait jambes à son cou, apparemment non, sauf si le froid et la distance de la ville l’en empêchait, il ne semblait pas être en fuite.

- La neige, maintenant, dans une telle région du globe, c’est très inattendu et vraiment anormal. Je me fis quand je le peux aux signes, et c’est un signe, c’est le changement, le début du grand chamboulement. Je crois.

Elle sourit en prononçant les deux derniers mots et tira encore sur sa cigarette. Tout ce qu’elle disait n’était pas faux. C’était une nuit à part même quelqu’un qui ne croirait à rien devait se dire que l’atmosphère était lourde et que quelque chose clochait. Sa se sentait, alors quoi faire ? On sent quelque chose qui ressemble à la fin, qu’est ce que l’on doit faire ? Barbara tourna les yeux vers Justin. Barbara Bouquet n’était pas une femme qui faisait du rentre-dedans, elle faisait plutôt en sorte que les hommes lui fassent du gringue. Elle le regarda de côté et respira un coup avant de tirer sur sa cigarette.

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MessageSujet: Re: Il fait vachement froid ici, vous ne trouvez pas ? | Barbie | Il fait vachement froid ici, vous ne trouvez pas ? | Barbie | EmptyMer 30 Déc - 22:01

La jeune femme rigola doucement, est-ce qu’elle se fichait de moi ou quoi ? Je la regardai d’un air interloqué, sans trop comprendre ce qui provoquait vraiment ce soudain changement d’état (peut-être la couleur blonde qui tapait sur le cerveau, peut-être les vapeurs du désert, peut-être qu’elle avait fumé un truc pas clair avant de venir, peut-être de l’alcool, ou peut-être tout simplement que j’avais une tête à faire marrer qui sait ?). Quoi qu’il en soit, Madeleine répondait qu’elle ne croyait pas aux extraterrestres (c’était déjà ça, elle n’allait pas me balancer de l’Head and Shoulders en pleine face) et qu’elle était juste ici pour se reposer. La bonne blague ! Habituellement ce n’était pas trop dans ce genre d’endroits qu’on se reposait ! En même temps, vu l’originalité que la jeune femme semblait avoir, est-ce que c’était logique que je sois surpris ? Pas vraiment non… La demoiselle continua en disant qu’elle n’était pas dérangée par ma présence, puis elle ajouta être contente de ne pas se trouver seule. Un sourire amusé se dessina aussitôt sur mes lèvres (enfin, celui que j’avais s’accentua plutôt comme je souriais toujours), et Madeleine poursuivit en disant qu’elle allait chercher une cigarette dans sa voiture, avant de m’en proposer une. Oh, la chose à ne pas proposer, Abby détestait que je fume, et j’essayais de ne plus me laisser tenter, mieux valait refuser, enfin si du moins j’y arrivais. Je secouai légèrement la tête alors que la jeune femme s’éloignait en direction de sa voiture, avant de me faire signe de la suivre. Je la suivis tranquillement en jetant un dernier regard autour de moi avant qu’elle ne me décroche un regard plutôt surprenant. Il avait l’air à la fois…. Plein de défis, et comme si elle me demandait quelque chose. Mais je n’étais pas doué pour interpréter les regards des gens, alors je ne compris absolument rien.

Un joli sourire se dessina sur les lèvres maquillées de la jeune femme, puis elle se pencha dans la voiture après avoir ouvert la portière (me laissant une vue plongeante sur le fait qu’elle portait bien une jupe et des collants sous son manteau, décidément je commençais à apprécier de plus en plus les Françaises), puis elle se redressa en allumant sa cigarette alors que je lui proposais de s’éloigner un peu pour se mettre à l’abri. L’idée ne sembla pas particulièrement enchanter la jolie demoiselle qui en proposa une légèrement plus intéressante, se servir de sa voiture (juste pour s’asseoir bien sûr, n’allez pas imaginer autre chose !), et en effet, c’était bien plus intéressant que de rester debout sous un rocher (en plus avec ma chance, je risquais de me payer une chute de rochers juste à ce moment précis). Madeleine afficha une moue plutôt sympathique et tout à fait charmante qui m’invitait à prendre place dans sa bagnole, ma foi, je n’allais pas jouer les difficiles, et alors que la séduisante étrangère se glissait derrière le volant de son véhicule, je contournai tranquillement la caisse pour ouvrir l’autre portière, et m’installer du coté passage (la place du mort, quel plaisir !). Je tournai la tête vers la demoiselle alors qu’elle allumait le moteur pour faire démarrer le chauffage, coup de bol, elle ne devait pas attendre depuis longtemps car la chaleur sortie tout de suite, le moteur devait donc être encore pas mal chaud. Pour ma part, je n’avais pas spécialement froid de toute manière, mais ça serait légèrement bizarre de le dire alors qu’il faisait froid dehors (ou elle allait me prendre pour un chaud, ce qui n’était pas faux, mais tout de même. C’était le genre de remarque à éviter à la première rencontre).

La jeune femme se pencha alors, juste après avoir tiré sur sa cigarette, puis elle attrapa le calendrier dans sa boîte à gant en passant au-dessus de mes genoux, alors que je décrochai un regard scrutateur sur ses cheveux. Elle était vraiment blonde c’est sûr, mais j’aimais bien son originalité finalement, et puis elle avait un parfum pas mal du tout en prime, bref, tout ce qu’on pouvait demander à une femme ‘comme il faut’ (et elle avait l’air de l’être). Après avoir débarrassé sa cigarette des surplus de tabac grillé, la jeune femme prit la parole de son plein gré pour la première fois depuis le début de la conversation (qui se trouvait plutôt être des questions de mon coté et de brèves réponses de celui de la jeune femme, je me faisais l’impression d’être un flic dans ces moments). Madeleine déclara qu’elle prenait le risque de passer pour une dingue avant de dire qu’elle trouvait qu’après cette nuit, rien ne serait plus pareil pour elle, puis elle ajouta que c’était une impression, et qu’elle ignorait si elle était douée pour ce genre de choses. Ce genre de choses ? A quoi est-ce qu’elle pensait réellement ? (Moi habituellement c’était à connotation légèrement différente je crois). Elle tourna la tête dans ma direction alors que je la regardai d’un air toujours aussi souriant. Je ne la prenais pas pour une dingue, pas du tout même ! Moi-même je commençais à avoir la sensation que cette rencontre était étrangement liée à quelque chose de plus…. Profond (sans sous-entendus). La jolie demoiselle reprit en disant que dans une telle région, la neige c’était anormal. Elle croyait visiblement aux signes du destin, et annonça celui-ci comme un grand chambardement. Je lui décrochai un regard un peu perplexe avant de reprendre la parole à mon tour, silencieux depuis un moment, mais affichant néanmoins un sourire toujours aussi amusé. Je ne me moquais pas d’elle, loin de là, c’était simplement ma manière d’être ‘normal’.

« Oh, tu sais, il en faudra plus que ça pour que je pense que tu es dingue ! Ou alors je le suis aussi. Même si je dois avouer que je ne vois pas spécialement ça comme un signe. En fait, je crois juste à un éventuel hasard, ou alors un caprice du climat tout simplement. Tu sais, avec tous les changements climatiques et tout ça, je ne suis même pas trop étonné. Après tout, il paraît qu’il a neigé il y a quelques mois non ? »

Je tournai la tête pour voir Madeleine en train de tirer une bouffée sur sa cigarette, elle avait vraiment les lèvres très maquillées, ça contrastait étrangement avec son teint pâle, un peu comme Abby en réalité. J’aimais bien. L’air autour de nous semblait alourdi, je ne savais pas comment prendre ça, mais pour tout dire, la discussion commençait réellement à m’intéresser. La jeune femme avait recommencé à me vouvoyer, étrange pour tout dire, mais je m’étais contenté de la tutoyer encore, comme avant., en plongeant mon regard dans ses yeux foncés. C’était une belle femme indéniablement, à l’ancienne mode pour tout dire, originale, c’était tout à fait le type de femme que les gars adoraient mais n’osait jamais aborder. Je souris d’un air intéressé (pas dans le sens que vous imaginez quand même !) avant de reprendre la parole.

« Tu imagines, que ce n’est pas quelque chose de naturel mais plutôt de…. Je ne sais pas… Peut-être en lien avec les derniers évènements ? Je veux parler…. De l’attaque du siège et tout ça, tu vois…. Des mutants ? »

L’attaque du siège, le visage de la femme…. Soudain tout ça me sauta aux yeux. Je savais que j’avais déjà posé les yeux sur son beau visage ! Bordel, c’était la dingue du siège ! Celle qui contrôlait les morts ! J4avais fait cramer quelques-uns de ses copains même…. Je n’étais pas sûr de moi avant, je pensais avoir juste croisé son regard dans la rue comme ça, par hasard, mais visiblement non. C’était une mutante, un membre de l’opération même. L’inquiétude voilà soudain mon regard alors que je détournai les yeux vers la fenêtre, pour essayer de vérifier que la porte était déverrouillée, et surtout, soustraire mon visage à sa vue. Si je l’avais reconnue, elle pouvait aussi le fait, et je ne tenais pas à voir tout ça tourner au vinaigre. M’étant assuré une fuite si jamais j’en avais besoin, j’essayai de garder mon calme en attendant sa réponse, à quoi bon stresser, je pouvais trouver une excuse et m’en aller poliment non ? Enfin, si j’arrivais à garder mon calme du moins.

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