Mon ange au nouveau pouvoir \o/ [PV Sven]

C'était cet début d'après-midi ensoleillé, la jeune femme était descendue en ville attiré par une agitation soudaine et elle avait finit par tuer trois personnes. Pourquoi ? Juste pour sauver un enfant mutant que deux policiers étaient sur le point d'emmener, et ça Abby ne voulait pas. Elle revoyait la scène de la capture de son frère et c'était insupportable. Elle était donc passé à l'attaque, louve noire enragée en pleine ville, près des usines. La jeune mutant gothique avait donc sauvé le jeune mutant des mains de l'opération apocalypto, et ainsi sauvé d'une longue enfance et vie comme cobaye dans une prison, comme de nombreux mutant avait vécu et vivait encore. Elle s'était donc retrouvée à se battre seule face à deux policiers armés. Elle tua le premier aisément grâce à l'effet de surprise, mais le deuxième lui donna un peu plus de fils à retordre. Après une balle à l'épaule et une dans la hanche, elle avait réussit à l'abattre, mais elle s'était retrouvée face à un agent membre de l'opération apocalypto. Depuis le temps qu'elle attendait d'en rencontrer un pour se battre et le tuer, il fallait que ce soit quand elle était dans cet état ! Après une morsure d'Abby, ils avaient longuement discutés sur les possibilités. Il lui proposait de la soigné et ainsi de la capturer, ou de la tuer. Le jeune femme n'hésita pas et choisit la deuxième solution, enfin, c'est ce que l'agent interpréta. L'homme avait dégainé son arme, visé la tête et tiré entre les deux yeux.

Abby se voyait morte avec ce tir parfait, quand la balle dévia dans un arbre. Avec le soleil, seul Abby vit l'ombre responsable, et su instantanément que Eric était là. Le maître des ombres avait créé une ombre pour s'interposer et ainsi dévier la balle, au grand soulagement de la louve. L'agent ne comprit rien, et la jeune femme profita de ce moment d'hébétude pour le désarmer, puis lui sauter à la gorge, signant son arrêt de mort. La jeune femme était tellement soulagée et heureuse quand le grand ténébreux ai intervenu qu'elle avait récupéré espoir et un peu de force. Eric avait engagé leur alliance en tant que mutant hostile pour la guerre à venir, confirmant que ses dires étaient vrais. Mais la jeune femme, enfin la louve, était maintenant à bout de force et prenait peu à peu conscience de ses blessures. Elle n'avait pas le courage de remercier le sombre mutant, ni même de rester là. Ses pensées étaient ailleurs, dirigées et fixées sur le visage clair d'un allemand blond aux yeux bleus, son ami, son ange gardien. Il avait exprimé cette envie de l'aider absolument, et dans cette situation il en avait les moyens, enfin son père pouvait, car avec son pouvoir il avait la capacité de la soigner comme le jour de leur première rencontre. Mais cette fois ci, elle ne réagirait pas de la même façon, elle ne le fuira pas, ne se méfiera pas, bien qu'elle n'aimait pas cette situation, cet état de faiblesse et de vulnérabilité. Cette fois ce sera l'inverse, c'est elle qui ira le chercher, elle voulait bien son aide, elle le demandera.

Dans l'idée de chercher Eric quand elle sera soignée pour le remercier et honorer cette nouvelle alliance encore fragile mais sure, elle fila dès qu'il détourna son attention pour achever et abréger les souffrance de l'agent, avec une balle dans la têtes tiré de sa propre arme. La louve s'éloigna à vive allure, camouflée dans les buissons, se servant du peu de force qui lui servait, sans se retourner vers son sauveur, son allié, elle n'avait plus le temps de rester quelques minutes pour développer cette nouvelle relation entre les deux mutants hostiles. La louve fila, inaperçue dans les buissons, activant dangereusement sa circulation sanguine a cause de la vitesse de son cœur qui devait oxygéner ses muscles dans la courses, accélérant en même temps la perte de sang déjà considérable. Elle filait en direction d'une maison qu'elle ne savait même pas si elle la trouverait. Sven lui avait sonné l'adresse et la description du quartier et de la maison, et Abby y avait si souvent pensé en haut de sa colline, qu'elle s'y rendait presque naturellement. L'animal au pelage noir ébène trouva rapidement la maison qu'elle avait imaginé, dans une rue chic, appartenant à un des quartiers riches de la ville. Elle s'arrêta un instant pour admirer l'immense demeure, digne d'un médecin haut placé, ce qui était le cas. Mais le temps pressait, et tout en priant pour que Sven et son père soient là, elle prit son courage à deux mains, et reprit forme humaine dans une grimace de douleur, utilisant le peu de force qui lui restait dans son maigre corps fragilisé. La jeune femme se rendit seulement compte de l'ampleur des dégâts, les blessures étaient plus grave qu'elle n'avait pensé, et elle perdait du sang avec abondance, et bien trop vite. Dans le feux de l'action, elle n'avait pas sentit la douleur, et les blessures ne semblaient pas si importantes. Et pourtant. A bout de force, elle tambourina sur la porte de bois massif, replié sur elle-même, la main droite sur la hanche gauche touchée, pliant ainsi son bras droit contre elle pour soulager l'épaule droite touchée. L'autre main était appuyé au cadran pour permettre à la gothique de garder l'équilibre déjà précaire.

La porte finit par s'ouvrir lentement, découvrant le visage qu'elle voulait tant voir. Ses lèvres pâlis s'étirèrent en un maigre sourire, elle s'apprêtait à lui sauter au cou et le supplier de l'aider, quand elle se figea, son sourire s'effaça, quelque chose l'avait frappé. D'abord ses vêtements, ce n'étaient pas les vêtements simples qu'il utilisait quand elle le voyait. Ils était beaucoup plus voyants tape à l'œil, beaucoup trop. Pourquoi s'habillait-il différemment chez lui ? Et puis ce style ne lui correspondait pas... C'était compris dans le contrat non recensé ? Ne pas se faire remarquer par son style vestimentaire dans les rues ? Puis son expression la choqua. Elle semblait supérieure, presque prétentieux, sûr de lui, et seulement légèrement surpris de la voir là. Même ses yeux bleus ciel étaient froids et beaucoup trop inexpressifs pour lui. Où était la douceur ? Le calme ? La patience ? Pourquoi n'était-il pas paniqué ou inquiet, comme il l'était à chaque fois qu'elle était en danger ?

Il n'avait pas bougé pendant cette réflexion de quelques secondes, la main sur la porte, attendant qu'Abby dise ou face quelque chose, indifférent au sang qui maculait la jeune femme. Il aurait du l'aider, la soutenir, ou au moins s'avancer, juste un pas vers elle. Le connaissait-elle mal ? L'imaginait-elle pas de la bonne façon ? Ou jouait-il un rôle en dehors de chez lui ? Ou encore se passait-il quelque chose ? Abby doutait sérieusement sur son ami. Elle fit un pas en arrière, inquiète, méfiante. Puis elle se concentra sur ses autres sens surdéveloppé, autre que sa vue banale, seulement observatrice. L'ouïe capta le battement de cœur dans la poitrine du blond. Il était étrangement neutre et régulier, alors qu'il aurait du battre la chamade à son apparition dans cet état là. L'odeur avait aussi quelque chose d'étrange, anormale. D'un côté elle était semblable, ou très ressemblante, et pourtant, elle était plus puissante, plus masculine, bien moins agréable pour l'odorat d'Abby, qui préférait quand elle était douce et discrète. Mais Sven était tellement sincère et simple, et c'était impossible de changer à ce point là. C'est là qu'elle capta, elle tilta en un flash. Comment s'appelait-il déjà ? Il avait un prénom autre que 'Frère jumeaux de Sven' !Sven l'avait mentionné une fois ! Il manipulait le métal, et s'appelait...

« Siegfried !Oui, c'est ça ! Siegfried ! Où est Sven ? Je dois voir ton frère ! »

Toutes ces réflexions dans le cerveau d'Abby semblèrent durer une éternité, et pourtant elles n'avaient pas durer pus de quelques secondes. Quelques secondes qui permirent à Abby de reprendre confiance, d'être rassurée, mais en même temps se paniquer à la pensée que Sven n'était peut-être pas chez lui... Sans s'inquiéter de ce que pouvait penser le jumeau de son état, ensanglanté, faible, tremblante. Elle se réappuya sur le cadran de la porte pour ne pas tomber et cria à l'intérieur de la maison, ignorant Siegfried :

« Sven !! »

Sa voix était panique et pressante, et en même temps extrêmement faible, ce qui devrait faire rappliquer Sven rapidement, à condition qu'il soit là, et en espérant que son père soit dans les parages. Sinon le jumeau pouvait peut-être la conduire à Sven ou à son père. Non, elle préférait se débrouiller seule que de devoir passer plus de temps avec cet inconnu qui avait l'apparence de Sven, ce qui la troublait hautement. Ceci dit, il pouvait peut-être être utile pour retirer les balles logées dans l'épaule droite et la hanche gauche de la jeune femme, avec son pouvoir, après tout les balles étaient du métal. Et puis non, son père était capable de s'en occuper seule. A condition qu'il soit là ! S'il est absent, que faire ? Le temps qu'il revienne ce sera peut-être trop tard ?! Elle n'aura surement pas deux fois la même chance qu'il soit si proche ?! La jeune femme se mordit la lèvre inférieure en attendant Sven.

La jeune femme était vraiment en piteux état. Après les trois meurtres, il s'était mis à pleuvoir fortement, en cette après-midi qui touchait à sa fin, comme pour accompagner les deuils, la tristesse des familles. Oui, anti-mutant ou non, c'étaient des humains avec femme, enfants, amis. Le soleil s'était caché derrière de gros nuages noir assombrissant le ciel et déversant toute l'eau sur la ville. Le peu de temps que passa Abby sous forme humaine, le temps de traverser le jardin jusqu'à la porte, et elle était déjà trempée, dégoulinante de la tête aux pieds. La jeune femme était donc à la porte du maison luxueuse, repliée sur elle même, couvrant ses blessures saignant abondamment, grimaçante de douleur, appuyée sur le mur blanc à côté de la porte. Les cheveux trempés collaient à son visage bien plus pâle qu'à l'ordinaire, dépourvu de globules blanches, les lèvres bleutées par le froid, les membres tremblants de froid, de douleur et de fatigue. Oui, elle faisait peur à voir.

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[Tant pis pour la chronologie \o/ J'espère que ça te dérange pas que je t'emprunte ton frère et que je l'imagine bien ? Sinon désolée, j'espérais faire plus long, je suis déçue... Et j'espère que ton pouvoir est assez fort, j'ai mis la barre haute \o/ Je t'aime <3]

[Désolée pour le double post, mon HS ne rentrait pas \o/]

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Sven avait dû se réveiller tôt ce matin, il ne savait plus exactement, ses pensées étaient complètement chamboulées, il avait vraiment passé une sale nuit. Le blondinet ne savait pas pourquoi, mais depuis plusieurs jours ses nuits étaient agitées, il n’arrivait plus à fermer l’œil comme s’il se sentait coupable de quelque chose. Oui en réalité, il se sentait vraiment coupable d’une chose, mais seulement le problème, c’était qu’il ne s’en était jamais rendu compte avant ce jour. Comment est-ce que vous vouliez ouvrir les yeux lorsque les choses que vous aviez l’habitude de voir vous semblaient normales, et qu’en réalité, elles étaient simplement une illusion ? Depuis des semaines, depuis sa rencontre avec la jeune mutante hostile, Abby, il ne cessait de penser et repenser à toutes ces choses. Le jeune homme se demandait comment son père avait pu accepter de vivre comme un humain toute sa vie, pourquoi il ne pouvait pas se servir de son don pour sauver des vies, pourquoi est-ce qu’il se comportait comme ça avec ses fils… La veille au soir avait été très difficile pour la famille, une dispute assez violente avait opposé Sven à son père. Une dispute non seulement verbale, mais aussi physique, même si le jeune garçon n’avait pas riposté.

La famille Liederven était à table, les deux jumeaux face à face dans le sens de la longueur de la table, et les parents face à face dans le sens de la largeur. Tout semblait normal, Sven ne mangeait pas, jouant plus qu’autre chose avec sa fourchette et la nourriture présente dans son assiette. Son père le fixait depuis plusieurs secondes, il semblait comprendre que quelque chose n’était pas normal dans l’attitude de son fils, il afficha une expression réprobatrice avant de soupirer sur un air de contrariété, déclenchant les regards intrigués de tous les membres de sa famille, tous sauf Sven, toujours concentré dans ses pensées, sans remarquer qu’une scène de famille était en train de se préparer. Soudain la voix du père s’éleva, froide et dure comme lorsqu’il était en train de faire la morale à des enfants qui embêtaient les animaux comme leurs petits voisins en Allemagne, et Sven sursauta instinctivement sur sa chaise, plongeant son regard bleu dans les yeux de la même couleur de son père.

« Sven, peux-tu m’expliquer ce qu’il se passe ? »

Sven resta silencieux, ne voyant pas ce qu’il pouvait répondre, de quoi parlait son père ? Il ne lui avait jamais parlé aussi froidement, habituellement cette voix était réservée aux enfants que son père n’appréciait pas trop. Le regard du blondinet se baissa immédiatement en direction de son assiette comme pour essayer d’échapper au regard inquisiteur de son père. Non, mieux valait ne rien dire, il se lasserait tout seul et il le laisserait tranquille, il serait obligé de le faire. Mais le père reprit la parole.

« Sven, je te parle, regarde-moi ! Et arrête de jouer avec ta nourriture, je devrais te le dire combien de fois ? Des fois je me demande si tu as vraiment 19 ans, tu n’es pas encore majeur et heureusement, tu n’es encore qu’un gamin au fond de toi. »

Regard intrigué et surprit de la mère de famille et du jumeau, bien que ce dernier arbora un léger sourire amusé, décidément il avait bien changé depuis leur arrivée ici, quelques années avant jamais Siegfried n’aurait sourit en voyant son frère rabaissé de la sorte. La mère regardait son époux en fronçant les sourcils comme si elle demandait ce qui lui prenait, mais Hans, le père, ne prenait pas garde à sa femme. Il était énervé, Sven le savait, sa voix était dure et ses yeux s’étaient assombri, le blondinet avait hérité de son père physiquement et il connaissait les signes qui ne trompaient pas, les signes dangereux et effrayants, le moment ou il fallait s’inquiéter de quelque chose… Hans fixait toujours son fils avec une dureté que ce dernier ne lui connaissait pas, heureusement pour lui, le jeune garçon avait toujours le regard baissé sur son assiette encore pleine, n’osant pas se confronter à son père. Comment pouvait-il lui parler de la sorte ? ! Sven en était énervé, mais il ne montrait rien, pourquoi son père semblait encore et toujours le voir comme un enfant alors que son frère jumeau, du même âge donc, était vu comme la personne la plus importante de la famille ? ! Sven n’était pas jaloux de son frère, simplement agacé que son père ne remarque pas qu’il change avec le temps. Après quelques secondes d’un lourd et pesant silence, il reprit finalement, d’une voix encore plus froide qu’avant si c’était possible du moins, et avec un léger fond de déception.

« Tu as vraiment l’air décidé à me mette en colère cette fois-ci. Ca ne va pas se passer comme ça cette fois-ci tu m’entends ? Je suis bien décidé à ne plus te laisser sortir tout seul. Tu me prends pour un idiot ? Tu crois que je n’ai pas remarqué que tu as changé depuis le jour ou tu m’as fait venir dans la forêt pour soigner cette fille,… Cette mutante ! Depuis, on a l’impression avec ta mère, que tu ne vis plus avec nous, que tu as l’air de considérer les mutants et cette fille plus importante que nous ! »

Sven sursauta une nouvelle fois en entendant les paroles de son père, en l’entendant parler de Abby de la sorte, le jeune homme se redressa sous le coup de la surprise, comment est-ce qu’il pouvait ainsi trahir leur secret ? ! Son père lui avait formellement juré de ne jamais en parler avec les autres, que ce secret resterait entre eux, il avait essayé de lui soutirer le nom de la jeune fille mais Sven avait tenu bon, et mon dieu, qu’il était heureux de ne pas avoir été berné par son père ! Le regard de Sven était un peu perdu, il n’en revenait pas, comment son père avait le droit et pouvait se permettre de parler de ça maintenant, et surtout d’accuser ainsi sa seule véritable amie, l’accuser de le changer alors que ce n’était pas le cas ? Le blondinet laissa tomber sa fourchette, en se levant il avait fait tomber son verre et l’eau se répandait lentement sur la table, mais le temps semblait s’être arrêté, le père et le fils se regardaient dans les yeux, la mère et l’autre fils suivaient la scène en spectateur. Après un petit moment de silence pendant lequel Sven ouvrait et fermait la bouche comme un poisson hors de l’eau, il réussi enfin à répondre d’une voix tremblante, regardant encore son père, une expression de douleur et de trahison dans le regard.

« Comment tu peux me faire ça ! Tu m’avais juré de ne jamais en parler, et puis tu dis ça à maman et là à table devant tout le monde ! Et ne parle pas d’elle comme ça, on dirait que tu as honte de tes origines de mutant ! Je te signale qu’on est tous mutant ici, sauf maman, alors ne parle pas d’elle comme si c’était une malade incurable ! Tu te crois peut-être mieux qu’elle parce que tu es non recensé et que tu es un médecin bien en vu à l’hôpital ? Tu te trompe mon pauvre papa, le jour ou tu seras recensé tu ne seras plus rien, alors arrête de te voiler la face comme ça ! »

« Sven ! »

Cri de la mère, cri d’avertissement mélangé à une indignité, elle s’était redressée elle aussi, mais le père avait déjà réagit vivement. Il était grand, plus grand que le jeune homme, et lorsqu’il se releva légèrement pour étendre sa main et frapper Sven en plein visage, ce dernier ne s’y attendait pas. Sur le coup il recula et retomba assit dans la chaise, dirigeant vers son père un regard effrayé et étonné, levant sa main à sa bouche, l’endroit ou son père l’avait touché. Ce dernier était debout à le regarder, derrière la table les poings serrés sous le coup de l’énervement et de l’envie de recommencer son geste. Sven n’en revenait pas, depuis 19 ans jamais son père ne l’avait ainsi touché, jamais il n’avait osé lever sa main sur un de ses enfants. Mais le blondinet n’eut pas l’occasion de réagir à ça, son père contournait déjà la table pour s’avancer vers son fils, puis il l’attrapa au col avant de le redresser comme il l’aurait fait avec un vaurien du coin, puis il le plaqua contre le mur juste derrière eux. La situation était effrayante, elle avait déviée d’une telle manière que personne ne comprenait comme l’amour avait pu se transformer aussi soudainement en haine passagère, en colère, et en honte. Hans secoua son fils, cognant sa tête contre le mur, son regard bleu plonger dans celui de son enfant, son visage à quelques centimètre à peine de celui de Sven, et il se mit à hurler dans les oreilles du jeune homme comme s’il était en train de l’exorciser.

« Jamais ! Tu entends, jamais plus tu ne me parleras comme ça Sven ! Je suis ton père tu m’entends, pas un des mutants que tu crois connaître ! Je t’ai sauvé la vie à toi et à ton frère en vous dissimulant aux autorités ! Tu me dois et tu me devras toujours un respect supplémentaire pour ce que je t’ai donné comme chance ! Tu ne connais pas vraiment la vie des mutants, tu n’es pas fais pour avoir des amis comme ça alors oublie cette fille rapidement et reprends toi ! »

Hans n’avait toujours pas lâché son fils, il le secouait toujours comme pour essayer de lui remettre les idées en place mais cela ne semblait pas avoir d’effet sur son fils qui le regardait toujours d’un air éberlué, mais cette fois-ci profondément blessé. Sven essaya de se dégager en vain, il répondit alors à son tour, essayant toujours de repousser son père.

« Arrête ! Tu veux me faire un lavage de cerveau ! Tu as déjà pensé que j’avais peut-être envie de ne plus vivre comme toi ! Tu me fais honte à vivre comme ça, au lieu de signer les gens avec ton pouvoir tu te contente d’essayer de les sauver avec les techniques des humains et ils meurent par centaine à cause de ça ! Tu me fais honte, je n’ose même plus parler de toi aux autres. Tu n’as pas le droit de me demander de te revaudre ça, tu ne peux plus m’obliger à t’aimer, je ne suis plus un gamin et tu ne l’as jamais remarqué, je grandis aussi moi, ouvre les yeux ! »

La réaction ne se fit pas attendre, Hans ouvrit grand les yeux sous le coup porté par son fils, puis il leva une nouvelle fois sa main pour le toucher plus violemment que la première fois au niveau de la lèvre. Sven la sentit s’enfoncer dans ses dents, et il regarda son père complètement perdu, la tête qui tournait en raison du choc qu’il avait eut contre le mur en recevant la claque de son père. Jamais il ne s’était attendu à ça, son père était visiblement très en colère, Sven pouvait voir sa lèvre frémir sous le coup de l’indignation et de la colère qui le rendait presque malade. Après quelques secondes à le regarder dans les yeux, Hans finit par souffler de colère en recommençant à secouer son fils, et à cet instant le reste de la famille réagit. Siegfried s’était levée et avait contourné la table pour poser sa main sur l’épaule de son père pendant que la mère de famille suppliait son mari d’arrêter ou qu’il risquait de se faire mal à force. Les paroles résonnèrent dans l’esprit du blondinet qui n’en revenait pas de penser que se mère soit plus intéressée par le fait que son mari puisse se faire mal en frappant son fils que par le fait que son fils soit blessé dans l’excès de colère de son époux. Après un moment de silence pendant lequel le jumeau du blondinet essayait de convaincre son père de laisser tomber, Hans jugea finalement que c’était mieux comme ça, et il lâcha brutalement Sven qui glissa le long du mur pour tomber assit sur le sol sous le coup de la surprise. Levant les yeux vers son père, le jeune homme reçu un regard noir et bouillant de colère en même temps qu’une remarque cinglante.

« A partir de maintenant tu ne sortiras plus d’ici sans ma permission et je ne veux plus jamais entendre parler de mutant ou de quoi que ce soit approchant ce sujet. Tu es comme moi et je refuse de mettre ma famille en danger pour tes lubies. Disparais dans ta chambre et tu n’en ressortira que lorsque je te le dirais ! »

Sven ne se fit pas prier, il se redressa tant bien que mal, évitant le regard navré de sa mère et l’expression pensive de son frère, puis il était monté rapidement dans sa chambre, depuis quelques jours il ne dormait plus avec son frère, leurs parents jugeant mieux que chacun ait sa chambre. Ce soir-là il en était heureux, comme ça il pouvait se reposer tranquillement dans sa chambre en songeant à tout ça sans devoir tolérer les questions de son frère. En entrant dans la pièce, Sven avait regardé sa lèvre dans le miroir, elle saignait et elle allait très certainement être enflée de colorée le lendemain, mais tant pis, il s’en moquait. Habituellement il en aurait presque pleuré, mais là il n’avait même plus la force de faire ça, il voulait aider Abby et il n’était même pas capable de tenir tête à son père. Le blondinet entendit des pas monter les marches et il se glissa rapidement sous sa couverture, ignorant les coups frappés à sa porte, il finit par s’endormir sans entendre son frère entrer voir comment il allait quelques heures plus tard, la tête pleine de rêves plus effrayants les uns que les autres, ses peurs se dessinaient en cauchemars et il passa la pire nuit de sa vie.

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Le matin au réveil donc, tout avait été très dur, il faisait encore nuit lorsqu’il avait ouvert les yeux, il se sentait affreusement mal et sa lèvre le faisait encore souffrir, finalement peut-être que c’était plus qu’une simple petite morsure de rien du tout comme il avait pensé au début. Le blondinet s’était levé, lavé puis habillé, évitant de regarder les dégâts dans la glace, et il avait bien raison, sa lèvre inférieure était bleuit et légèrement gonflée, mais il pourrait toujours dire que c’était lorsqu’il s’était cogné contre quelque chose, hors de question d’avouer ce qui s’était passé. Le blond en voulait énormément à son père, comment est-ce qu’il avait pu oser lever la main sur lui comme s’il n’était qu’un vulgaire gosse rencontré comme ça ? Sven se sentait mal, il était resté longtemps assit au bout de son lit, ses coudes appuyés sur ses genoux et sa tête enfoncée dans ses mains, les yeux fermés il voulait oublier tout ça, ne pas se souvenir de la honte qu’il avait ressentit et qu’il ressentait toujours, comment est-ce que c’était possible ? Il ne savait même pas se protéger convenablement, alors quel espoir avait-il de pouvoir un jour devenir réellement quelqu’un capable d’aider les mutants ? C’était ridicule, comme il était ridicule de penser qu’un jour il trouverait le moyen de pouvoir changer de vie tout en continuant à partager sa vie avec les gens qu’il aimait. D’ailleurs, aimait-il réellement sa famille ? Le doute se posa, il se souvenait du regard de son père lorsqu’il l’avait frappé, juste de la colère et de la haine, colère qu’il se dresse contre lui et haine que son fils ne lui obéisse plus. Il doutait à présent que son père l’a aimé un jour… Et sa mère ? Si docile et au même caractère doux que lui, mais elle était effacée et n’avait pas osé interrompre son père, comme quoi il était ridicule de penser qu’un jour il pourrait espérer devenir quelqu’un, il ressemblait trop à sa mère, elle ne l’aimait pas autant que son père… ni que son frère. Siegfried d’ailleurs ! Sven grimaça en repensant que son jumeau, une partie de lui, sa moitié, avait défendu son père au lieu de le défendre lui, c’était un coup de couteau en plein cœur tout simplement, une mort lente.

Soudain le jeune homme entendit des bruits frappés à la porte, et il sortit de ses pensées pour se rendre compte que plusieurs heures étaient passées, et que qu’un frappait en bas à la porte d’entrée. Sans qu’il ne sache pourquoi, le jeune homme se leva et sortit de sa chambre pour regarder par-dessus la rambarde de l’escalier la porte en bas. Siegfried était déjà allé ouvrir et lorsque Sven entendit une voix après quelques secondes de silence, son cœur bondit dans sa poitrine. Abby ! Mais, que faisait-elle là ? C’était obligatoirement parce qu’elle était en danger, il n’y avait pas d’autre explication. Son père était au travail, sa mère à la bibliothèque avec des amies, il y avait juste lui et son jumeau à la maison. Immédiatement, Sven dévala l’escalier alors que Abby cria son prénom, déclenchant une nouvelle vague de panique dans le cœur et l’esprit du jeune homme. Celui-ci arriva devant la porte et poussa un peu brutalement son frère qui fixait bêtement la jeune femme sans bouger. Abby était bien là, dans un piteux état, sa vue brisa le cœur du jeune homme qui regretta de ne pas être allé plus vite pour descendre l’escalier.

« Abby ! Mon dieu ! »

Remarque stupide, mais tant pis, il était déjà à coté de la jeune femme devant la porte, pour glisser son bras autour de sa taille là ou elle n’était pas blessée, et passer sa main à elle derrière sa nuque à lui pour pouvoir la soutenir et l’aider à entrer. Il l’amena doucement dans la maison, laissant à son jumeau de fermer la porte derrière lui, et la fit s’asseoir sur un des fauteuils moelleux du salon. Il faisait chaud ici mais la jeune femme devait certainement trembler de froid. Sven s’agenouilla devant elle, passant sa main sur le visage de Abby, cherchant à voir si elle était brûlante de fièvre mais fut effrayer de constater à quel point elle était gelée. Son cœur s’arrêta de battre un moment et il se retourna pour attraper une couverture épaisse et la passer derrière le dos de la jeune femme pour la réchauffer un peu, sans recouvrir ses blessures pour autant. Pendant ce temps Siegfried était arrivé, il regardait la scène avec une hauteur effrayante, comme s’il était là pour juger. Sven l’ignorait, il était trop inquiet pour son amie.

« Tu vas attraper des ennuis Sven, papa t’as bien fait comprendre hier que tu devais arrêter ça. »

« Tais-toi Siegfried ! Va t’en je n’ai pas besoin de toi dans mes pattes ! »

Siegfried regarda son frère avec une expression hostile avant de finalement reculer et faire mine de s’en aller, mais les observant toujours de loin, Sven espéra simplement que l’idée de téléphoner à leur père ne lui viendrait pas ! Après s’être brièvement occupé de mettre Abby à l’aise, le blondinet plongea son regard bleu dans les yeux verts de la jeune femme, puis effrayé par sa blancheur, il attrapa sa main en essayant d’en savoir plus, si seulement il pouvait la soigner !

« Abby ! Qu’est-ce qui c’est passé ? Dis-moi je t’en prie ! Tu es gravement blessée, qu’est-ce qui c’est passé ? Ou est-ce que tu as été touchée et par quoi ?

[ HP : Bah ça ne fait rien on fait comme si ! Sinon c’est parfait comme tu as imaginé le frangin, ça colle au personnage que je m’étais imaginé donc parfait ! Et c’est déjà très bien comme ça tu m’as vachement inspiré pour le coup, merci lol ! On va voir si le pouvoir est assez fort ! =D Je t’aime <3 ]

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[Mon pauvre Svenounet !!! Je vais devoir te protéger contre ton propre père \o/ Tu me fais honte avec ta réponse –']

A peine Abby eut-elle appelé Sven qu'elle entendit le corps léger comme les plume de ses ailes d'anges du deuxième jumeaux dévaler l'escalier à vive allure. Celui-ci bouscula son frère pour se poster face à la jeune mutante blessée. La jeune femme, inquiète après la rencontre de Siegfried, détaille la nouveau venu pour vérifier que c'était bien celui qu'elle était venue trouver. La visage du blondinet affichait encore plus d panique et d'inquiétude qu'elle s'était imaginé. Ses yeux étaient bien ceux qu'elle aimait, bleus comme l'océan des tropiques, doux et apaisant, même si là ils débordaient d'inquiétude. Même ses vêtements étaient simples, à limage de celui qu'elle aimait autant, reflétant le caractère en or de Sven, caractère qui collait si bien avec celui bien trop fort d'Abby. Et son odeur, elle était douce et agréable, une odeur qu'elle distinguerait parmi milles. La jeune femme esquissa un sourire, c'était bien son ange qui était face à elle, l'ange qu'elle voulait voir par dessus tout en ce moment particulier, et qui obnubilait ses pensées.

La jeune femme mal en point fut tout de même choquée de voir les jumeaux côte à côte. Ils étaient semblables et pourtant si différents. Elle était mal à l'aise de voir quelqu'un de la même apparence que son ami et en même temps tellement contrasté. Et pourtant, elle ne voyait pas du tout la même personne, juste les même traits. En tout cas, tout ce que dégageait Siegfried ne lui donnait pas du tout envie de le connaître, et elle se demandait comment les gens pouvait faire pour confondre des jumeaux, en tout cas, eux, c'était impossible, enfin pour elle. Mais bon, la jeune femme se reconcentra sur son ami, elle était tellement contente et soulagée de le voir. Elle s'avança d'un pas hésitant et incertain, puis l'enlaça. Elle glissa son bras valide, le gauche, autour de la nuque du blondinet et se serra contre lui, ignorant Siegfried encore une fois, et tachant le tee-shirt de Sven, pour changer... Décidément, il lui faudra acheter des réserves de tee-shirt s'il voulait continuer à fréquenter la jeune mutante hostile. Le bras droit toujours replié sur sa blessure, elle réprima une grimace de douleur dû à ce contact, mais elle l'ignora, trop heureuse d'être contre lui.

« Oh Sven ! C'est toi ! C'est bien toi ! »

« Abby, mon dieu. » Même la voix de Sven exprimait la panique. Décidément, il était sincère et tellement facile à comprendre. Faut dire aussi que dans ces moments là, peu de gens s'efforçaient de continuer à se cacher derrière une façade. Même Abby avait laissé tombé la sienne, elle n'avait pas vidé ni renfermé son visage et ses yeux. Elle exprimait pleinement la douleur, en grande partie cachée derrière le soulagement et la joie qu'elle éprouvait à ce moment là. Le blondinet glissa alors son bras autour de la taille de la gothique et l'entraina dans la maison tout en la soutenant. Elle aurait voulu lui dire qu'elle était encore capable de marcher toute seule, mais elle avait trop peur de le blesser, et surtout de mentir, vue comme le sol vacillait et que ses jambes flageolaient, tremblantes et de moins en moins sûre sous son corps. La gothique grimaça légèrement pendant qu'ils se déplaçaient, et en s'asseyant. Tous les mouvements lui faisaient affreusement mal maintenant que la douleur s'était réveillée et que son cerveau en était pleinement conscient, et n'avait rien d'autre à faire de plus important que d'y penser.

Une fois assise sur un fauteuil confortable, Abby ne regarda même pas autour d'elle, le salon luxueux dans cette maison majestueuse. Son regard humide ne fixait que Sven, elle n'avait d'yeux que pour lui. Il s'était agenouillé devant elle, et Abby ne le lâchait plus des yeux, comme si elle avait peur que ses blessures ne lui provoque des hallucinations, ou qu'il s'envole en l'abandonnant ici, dans ce lieu inconnu, cette demeure bien trop grande, avec son semblable inintéressant. La jeune femme tremblait effectivement de froid, de douleur et de fatigue, elle était détrempée, très blanche, et elle saignait abondamment. Elle ferma les yeux au contact de l'allemand sur son visage, la chaleur de ses doigts la choqua, ils étaient brûlants, mais agréable, un long frisson la parcourra, invisible parmi les tremblements violents. Elle rouvrit les yeux en sentant un mouvement du jeune homme, son cœur se serra en imaginant qu'il pouvait profiter de ce moment d'inattention pour filer. Puis le poids de la couverture sur ses épaules la rassura.

La jeune blessée était recroquevillée sur elle-même, le bras droit le long de son ventre, la main droite sur la blessure de sa hanche, penchée en avant. Elle vit la copie conforme de son ami du coin de l'œil, mais ne le regarda pas, consciente de son expression hautaine et de son hostilité envers elle. Sa voix accusatrice s'éleva, confirmant la pensée d'Abby. Arrêter quoi ? Des ennuis ? Abby finit par lever des yeux étonnés sur le jumeau, qui les fusillaient tout les deux du regard. Comment Sven pouvait-il aimer tant ce frère qui semblait si distant et froid envers lui ? Il ne semblait pas apprécier la présence de le jeune femme, mais pas du tout. Sven interrompit ses pensées en renvoyant son frère. Celui-ci s'exécuta à contre cœur et s'éloigna sans cesser de les fixer, leur laissant un peu d'air, et comme s'il attendait un faux-mouvement pour passer à l'offensive.

La jeune mutante gothique reporta son regard sur celui des jumeaux qui comptait tellement à ses yeux. Lui avait l'air si paniqué, si effrayé par son état, et si inquiet, qu'elle regrettait de lui infliger tous ces sentiments si désagréables. Elle-même jurait avec les émotions de Sven. Elle était d'un calme inhabituel, souffrant en silence, apaisée par la présence de son ange gardien. Abby serra la main que Sven avait utilisé pour saisir la sienne, enfin, serra, c'était vite dit avec le peu de force qui lui restait. C'était plus un effort pour calmer ses tremblements et laisser sa main dans celle de Sven, comme pour le rassurer que ça allait, bien que ce sentiment contrastait avec son état. Mais elle semblait prête à mourir, du moins elle n'en avait pas peur, surtout en compagnie de l'un des deux seuls qu'elle voulait absolument avoir près d'elle. Sven lui demanda alors ce qui s'était passé et ce qu'elle avait. Un faible sourire étira ses lèvres beaucoup trop pâles, limite violettes délavées.

« J'ai tué un agent de l'opération apocalypto ! Sven ! J'en ai tué un ! J'ai réussis ! Deux ans que j'attends ça ! Deux policiers allaient emmener un enfant mutant, donc j'ai attaqué. J'ai tué le premier facilement avec l'effet de surprise. Mais le deuxième m'a tiré une balle dans l'épaule et une dans la hanche. Mais je l'ai tué aussi. Et ensuite je me suis retrouvée face à un agent, il voulait me soigner pour me capturer, je l'ai mordu, puis il m'a tiré une balle dans la tête, enfin elle était partie pour, mais Eric est arrivé juste avant et l'a dévié avec son pouvoir. L'agent était tellement surprit que je l'ai désarmé, puis tué. Je suis venue directement après, pendant qu'Éric l'achevait d'une balle dans la tête pour abréger ses souffrances. J'ai besoin de ton père, s'il te plait ! Je t'en supplie, il faut qu'il me soigne ! Aides-moi Sven, je ne veux pas mourir comme ça ! »

La jeune femme parlait avec enthousiasme, bien que les événements, qui avaient duré quand même toute l'après-midi, depuis qu'elle était intervenu, jusqu'à maintenant, n'avaient rien de joyeux. Elle ne précisa pas qui était Eric, il s'en fichait surement, ou posera la question, et elle répondra. Et elle n'eut pas la force de se redresser pour lui montrer ses blessures. Les yeux pétillants, Abby regardait son ami, fière d'avoir accompli ce pourquoi elle s'était préparé pendant deux ans, et réjouit d'avoir eut le courage de demander de l'aide à Sven. Et si elle s'en sortait vivante, elle était bien évidemment prête à recommencer à affronter un agent, Eric avec ou pas. Mais quelque chose interpella Abby, qui fronça les sourcils. Elle tendit une main tremblante et gelée vers Sven, et effleura avec douceur sa lèvre gonflée et bleutée. Ça ne lui ressemblait vraiment pas. Pourquoi ne l'avait-elle pas remarqué plus tôt ? Était-elle obnubilée par ses yeux à ce point là ?

« Qu'est-ce que tu t'es fait ? Tu t'es battu hier ? »

La blessure datait évidemment d'hier, la jeune femme était douée pour voir ça, avec le nombre de blessure de ce genre que son frère ramenait (souvent à cause de ses petits copains de l'époque quand il se battait ou de leur propre père) et qu'elle devait soigner. Elle n'avait que trop vu ce genre de blessures causées par son propre père. C'est en prononçant 'hier' qu'Abby se figea. « Tu vas attraper des ennuis Sven, papa t’as bien fait comprendre hier que tu devais arrêter ça. » Cette phrase résonna dans sa tête et elle regarda alternativement les deux jumeaux tout en comprenant peu à peu ce que ça voulait dire. Abby écarquilla les yeux à mesure que l'idée faisait son chemin dans le cerveau embrouillé de la gothique. Elle se releva alors brusquement, la couverture retomba et elle geignit de douleur. Se pliant en deux, elle s'éloigna de Sven.

« Sven ! Je ne peux pas rester là ! Je ne veux pas que tu ais des ennuis par ma faute ! Ton père ne veut clairement pas que tu m'aides. Pourquoi as-t-il fait ça ? C'est bien lui n'est-ce pas ? C'est lui qui t'as fait ça ? Il t'a frappé ? »

La jeune femme était horrifiée, choquée. Son frère et elle-même ayant vécu la même chose, en pire surement, elle ne pouvait rester là plus longtemps. Elle devait fuir, elle ne supportait pas l'idée qu'on frappe Sven par sa faute, elle ne supportait pas l'idée qu'on frappe Sven tout court ! Heureusement que son père n'était pas là, elle aurait risqué de l'attaquer, de se venger pour ce qu'il avait fait à son ami. Elle qui s'était préparée à le protéger et le défendre quoi qu'il arrive, elle ne s'était pas attendu à ce, elle ne pensait pas qu'elle devrait le protéger face à son propre père, et encore moins qu'elle pourrait faire ça en laissant Sven. Cette fois des larmes brûlantes coulèrent sur les joues dépourvues de couleur du visage gelée d'Abby.

La jeune mutante ne supportait pas l'idée de partir, de le laisser et de mourir seule dans un coin, mais si c'était le seul moyen de le protéger, elle n'hésiterait pas une seconde, elle ne supportait pas de savoir Sven blessé, surtout à cause d'elle. Il n'y avait pas d'autre solution, elle ne pouvait pas tuer le père des jumeaux, ils l'aimaient trop, elle n'avait pas le choix, elle devait disparaître de la vie de Sven. La fuite était la seule solution, il n'y avait rien d'autre à faire. Elle disparaitra et ne laissera plus aucun signe de son existence. Elle ne laissera pas un seul prétexte pour que son père le frappe encore.

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[ HP : Non je te rassure ça n’arrivera plus logiquement ce genre d’incidents ! Et très franchement il n’y a vraiment pas de quoi avoir honte je te l’ai déjà dis ! ^^ ]

La manière dont Abby avait réagit en le voyant avait vraiment mit du baume au corps inquiet du jeune mutant, même si la jeune femme lui avait plusieurs fois répété qu’il représentait quelque chose pour elle, rien n’était plus parlant et plus véridique d’une expression faciale. Abby avait l’air tout simplement heureuse et soulagée de le voir arriver, mais son visage marquait aussi une souffrance aiguë, et ce point était un peu plus difficile pour lui, il n’aimait pas voir souffrir les gens qu’il aimait, c’était trop dur et trop triste. Le blondinet avait rattrapé la jeune femme lorsqu’elle s’était avancée d’un pas incertain pour l’enlacer de son bras valide. Elle était glaciale, il avait été inquiet et surprit de voir comme elle pouvait être froide, et même si habituellement elle était déjà bien souvent gelée, là c'était encore pire que d'habitude, sans compter que la pauvre jeune femme était complètement trempée par la pluie. Elle avait du traverser toute la ville et une bonne partie de la zone industrielle pour venir ici, c’était tellement loin qu’il se demandait encore comment est-ce qu’elle avait seulement réussi à venir ici sans tomber dans les pommes. Le blondinet était en colère contre lui-même, il avait été égoïste, il avait simplement donné son adresse à la mutante au lieu de lui donner un numéro ou le joindre. Même s’il doutait qu’Abby avait un téléphone ou tout simplement l’idée de l’utiliser, il aurait pu venir la chercher et même demander à son père de le rejoindre ? Non, mauvaise idée, très mauvaise idée, après le problème de la veille jamais le blondinet n’aurait pu faire ça. De toute manière, maintenant c’était trop tard, il serrait la jeune femme blessée contre lui et il n’y changerait plus rien, il pourrait toujours prévoir pour plus tard après tout, bien qu’il espérait franchement que la jeune femme ne serait jamais plus blessée de la sorte.

Après cela, il accompagna donc la jeune femme sur le fauteuil, s’occupa d’elle en envoyant son frère voir ailleurs, et au final, il posa la fameuse question qui se trouvait être la raison de la venue de la jeune femme. La jeune femme serrait sa main dans la sienne, enfin serrer était un mot bien fort, une simple pression à peine perceptible qui fit se rendre compte au jeune homme à que point son amie était gravement blessée. La jeune femme devait certainement avoir perdu beaucoup de sang, elle devait être extrêmement faible et ça relevait certainement du miracle d’imaginer qu’elle ai réussi à venir ici toute seule de la sorte, sans devoir se traîner, et surtout avec la pluie qui avait du rendre la tâche encore plus difficile. La jeune femme était glaciale, trempée, elle tremblait avec une telle force qu’il avait une peur bleue qu’elle se fasse encore plus mal de la sorte. Sven avait toujours la main de son amie dans sa main, il observait son visage d’un blanc laiteux, un blanc qui lui donnait presque l’impression d’être une morte en sursit, mais c’était terminé maintenant, il allait l’aider, et il obligerait son père à venir soigner son amie, il ferait tout ce qu’il voudrait pour ça, mais il refusait de baisser les bras. La jeune femme parla alors rapidement, avec une expression joyeuse et un ton passionné. Abby expliqua qu’elle avait tué un membre de l’opération et qu’elle en avait blessé un autre, puis elle parla d’un autre mutant qui lui avait sauvé la vie, et Sven sentit un élan d’amitié pour ce dénommé Eric, il avait sauvé Abby et le blond lui en serait éternellement reconnaissant. Tout ça pour sauver une enfant, elle avait été extrêmement courageuse et Sven ne pouvait s’empêcher de sourire légèrement en voyant comme elle était heureuse d’y être enfin arrivée, mais lorsqu’elle aborda le sujet de son père et du fait qu’elle ne voulait pas mourir comme ça, le sourire disparut immédiatement et le regard du blondinet se broya légèrement. Jamais son père n’accepterait de venir soigner la jeune femme, non vraiment il avait été trop violent hier, jamais le jeune homme n’avait vu son père comme ça, mais comment est-ce qu’il voulait seulement espérer pouvoir sauver son amie autrement ? Abby parla de mourir, et le regard de Sven se fit douloureux, il grimaça légèrement, alors là non ! Il refusait de la laisser mourir, elle n’avait pas à avoir peur sur ce point. Le jeune homme tenait toujours la main de son amie et posa l’autre sur le genou tremblant de la jeune mutante, puis de sa voix rassurante avec un léger sourire rassurant mêlé à une profonde tendresse, il lui répondit en la regardant dans les yeux, ses magnifiques yeux vert.

« Ne te fais pas de soucis Abby, je ne vais jamais te laisser mourir, tu pense que je te laisserais me quitter aussi facilement ? Je vais t’aider, nous allons y arriver Abby, tu vas être soignée et dans quelques jours nous rigolerons en pensant à ce moment tu verras ! Je suis heureux que tu ai réussi à sauver cet enfant, mais tu risque vraiment ta vie à chaque fois Abby ! Quoi qu’il en soit, je crois que je vais bénir ce Eric pour qu’il t’ai sauvée comme ça, c’est quelqu’un de bien. »

La jeune femme était tellement enthousiaste que le jeune homme se rassura un peu, il allait tenir parole, il allait se débrouiller pour la faire soigner, même s’il devait obliger son père, c’était une question de vie ou de mort justement, et si son père gardait une once de tendresse pour lui, il ferait bien ça plutôt que de risquer de perdre son fils pour toujours non ? Soudain le visage de la jeune femme changea, elle fronça les sourcils avant de tendre sa main gelée et tremblante vers son visage et toucha sa lèvre à l’endroit ou il avait remarqué le bleu la veille au soir. Le jeune homme avait presque oublié ce détail, et lorsqu’il avait vu son amie dans cet état, tout lui était sortit de la tête, il était trop inquiet pour elle et penser à ça n’était vraiment pas important pour lui ! La jeune femme avait l’air perplexe, est-ce qu’elle était en train de se demander à quoi c’était dû ? Certainement, elle avait le droit d’être interloquée, ce n’était pas le genre du mutant de se battre et forcément le voir avec une telle blessure devait sembler plus qu’étrange à ses yeux. La voix d’Abby s’éleva soudain, lui demandant ce qu’il avait fait, s’il s’était battu hier. Comment la jeune femme pouvait savoir que la blessure datait d’hier avec autant de précision ? Tout de qu’il espérait c’était qu’elle ne ferait pas le lien avec la phrase de son frère lorsqu’il lui avait dit qu’il n’avait rien comprit à ce que son père lui avait fait comprendre hier. Sven ouvrit la bouche pour répondre mais rien ne sortit, il voulait tellement lui dire, mais il ne voulait pas en même temps, Sven savait que la jeune femme comprendrait que c’était parce qu’il était ami avec elle, et jamais il ne voudrait qu’elle se sente coupable de ça puisque ce n’était pas le cas. Mais mentir ? Non, c’était hors de question, jamais il ne mentirait à son amie, et surtout sur des points aussi importants que ça. Alors quoi ? Détourner la vérité ? Ca restait la meilleure chose à faire, même s’il n’aimait pas devoir en arriver là, mais il craignait vraiment trop de risquer se trouver dans une situation ou il devrait expliquer à la jeune femme pourquoi il était comme ça. Sven inspira légèrement avant de répondre, un léger sourire sur les lèvres comme pour dire que ce n’était vraiment rien d’important, ce qui était le cas d’ailleurs. Malgré tout le blondinet avait du mal à contenir sa voix normalement et on sentait une inquiétude, autant liée au fait que son amie se vide de son sang pendant qu’il cherchait des excuses, que par le fait de devoir agir comme ça et lui cacher la vérité. Au fond de lui, le mutant se jura de lui dire la vérité lorsqu’elle serait soignée.

« Oh ! Non ce n’est rien Abby, une simple dispute, mais rien de grave j’avais complètement oublié pour te dire, c’est impressionnant mais rien de plus. Abby ce n’est pas le problème, il faut te soigner maintenant, c’est toi mon souci, pas ce petit bleu. »

La jeune femme s’était figée soudain, elle ne semblait pas avoir réellement entendu la fin de ses paroles, puis elle se redressa brusquement, se pliant en deux, faisant tomber la couverture que le blondinet avait posée sur elle, et elle s’éloigna avant de reprendre la parole. Soudain la jeune femme répliqua en plein dans le mille, il avait du mal à comprendre comment elle pouvait toucher à ce point dans le mille, c’était comme si elle avait lu la vérité dans ses yeux alors qu’il n’y pensait même pas réellement. Le jeune homme avait sauté sur ses pieds et s’était déjà avancé pour s’approcher de son amie. Lorsqu’elle répondit cela, il hésita un moment, une expression perturbée passa dans ses yeux si expressifs, puis il porta rapidement la main à sa lèvre avant de stopper son geste à mi-chemin, et de laisser sa main retomber. Non, il devait se débrouiller pour ne pas qu’elle s’en aille, il devait peut-être déformer la vérité, mais ça ne ferait rien, il ne voulait pas qu’Abby parte, il devait la soigner, c’était le plus important pour le moment. Le jeune homme avança encore vers son amie avant de répondre en secouant la tête, sa voix légèrement transformée, elle était extrêmement inquiète pour son amie, et en même temps horriblement perdue.

« Abby, non reste s’il te plait ! Il ne voulait pas, il s’est excusé, c’était de ma faute, je lui ai mal parlé, il avait raison Abby. Ne t’en fait pas, que ce soit pour ça n’est même pas sûr, il avait passé une sale journée, il n’était pas d’humeur et moi je l’ai provoqué, Abby c’est de ma faute, je n’ai pas d’ennuis à cause de toi ! Il a trouvé cette excuse pour expliquer son geste, mais je sais qu’il regrette ce qu’il a fait, et il t’avait sauvé l’autre fois, il ne l’aurait pas fait s’il n’avait pas voulu ! »

C’était faux, entièrement faux, le jeune homme savait très bien qu’il mentait ouvertement à son amie, mais il n’avait plus le choix maintenant. Son père ne regrettait rien non, en fait Sven ne savait même plus si son père l’aimait vraiment ou si c’était une façade, quelque chose s’était brisé hier et ne reviendrait jamais plus. Mais s’il devait devenir ami avec Satan pour sauver son amie, et bien il le ferait, qu’à cela ne tienne ! Sans attendre plus de choses que cela, le jeune homme s’avança vers elle avant de passer son bras autour de sa taille, elle était tellement faible et avait perdu tellement de sang que même si elle voulait se défendre elle ne pourrait plus. Il ne la laisserait plus partir, le jeune homme prenait la situation en main, et il ne lui laissait plus le choix désormais ! Siegfried avait observé la scène et finalement avait reculé pour remonter dans sa chambre et disparaître sans plus de cérémonie. Sven savait qu’il n’aimait pas voir le sang et si Abby avait aidé à le faire partir tant mieux. Sven se pencha légèrement, puis passa alors son autre bras derrière les genoux de la jeune femme pour la forcer à les plier, et il la souleva purement et simplement sans lui demander son avis. Avec une expression inquiète, il se retourna pour se diriger une seconde fois vers le divan, mais allongea cette fois-ci la jeune femme sur le grand canapé en cuir de son père, celui dont il était si fier. Son tee-shirt était maculé de sang mais il ne remarquait rien, il posa un coussin sous la tête de la jeune femme pour qu’elle se sente mieux avant de s’agenouiller à coté du fauteuil et la regarder dans les yeux en répliquant de son ton éternellement doux, et avec un léger sourire sur ses lèvres.

« Abby je suis désolé de te forcer comme ça mais tu es venue me voir alors maintenant c’est à moins de faire mon rôle, tu vas rester allonger ici, je t’avoue tout de suite, je ne peux pas chercher mon père, il refusera de venir, mais je peux essayer de te soigner comme ça, ce sera plus long et plus douloureux que grâce à mon père, mais je ne vais pas te laisser mourir ne t’en fais pas. Fais-moi confiance. »

Fais-moi confiance, une phrase très simple, le jeune homme se pencha alors sur la blessure de la jeune femme, celle dans la hanche, et il avança ses mains pour commencer à ôter le morceau de pull imbibé d’eau et de sang qui bloquait la blessure. Cela devait déjà faire mal à la jeune femme car la blessure étai tirée par les petits fils de pull, mais il n’avait pas le choix. Après avoir effectué ça, le jeune homme regarda la blessure de la jeune femme, elle était salement amochée et il fallait sortir la balle qui était restée dedans. Puis soudain, après une légère hésitation, Sven sentit son corps l’obliger à avancer sa main pour la placer au-dessus de la blessure. Il ne comprenait pas, mais c’était comme ça, il s’exécuta donc, et plaça sa main à peine un centimètre au-dessus de la plaie de son amie. Puis instinctivement, il imagina la balle, essayant de la localiser, il savait ou elle était, pourquoi ? Aucune idée, c’était comme ça et voilà tout. Après avoir légèrement inspiré, il s’adressa à son amie sans quitter sa plaie des yeux.

« Abby, ça va faire mal, serre les dents. »

Et dans son esprit, la balle se mit à bouger légèrement, pour se diriger vers le point d’entrée, et visiblement vu l’effet de surprise qui se peignit sur le visage de la gothique, il semblait que la balle dans son corps faisait de même, bien qu’il n’y avait aucune explication normale à cela. Après un petit moment, Sven eut réellement l’impression qu’il était en train de faire la même chose que ce que son père faisait lorsque des gens étaient blessés, mais comment est-ce qu’il pouvait expliquer ça ? Avant ce jour malgré le fait qu’il avait essayé de soigner ses animaux comme ça lorsqu’il était petit et qu’il avait vu son père le faire, il n’y était jamais arrivé, alors pourquoi maintenant ? Peut-être que la jeune femme devait avoir déclenché quelque chose qui sommeillait en lui, en tout les cas, il ne quittait pas la blessure de son amie des yeux, et se concentrait pour essayer de lui faire le moins mal possible.

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Heureusement pour la jeune gothique mutante, son pouvoir pouvait avoir d'autres avantages que de tuer facilement. Elle pouvait courir deux fois plus vite que sous forme humaine, et, ayant quatre pattes, elle avait pu supporter ces blessures plus facilement, bien qu'elles soient plus imposante proportionnellement à la taille de la louve. Elle avait pu parcourir toute cette route en boitant, seulement de deux pattes, sans avoir besoin d'être plié en deux, elle était donc arrivée bien plus vite que si elle avait du faire toute cette route en marchant, plié en deux par la douleur, gênée par la pluie, qui sous forme de louve ne faisait aucun effet. Bref, c'était plus facile pour elle de se déplacer blessée, grâce à sa forme animale.

A mesure qu'elle expliquait les événements, un sourire se formait sur les lèvres de Sven. Que signifiait-il ? Était-il heureux qu'elle ait tué un agent ? La joie d'Abby était-elle communicatif ? Ou était-ce le fait de vois les yeux pétillants et le faible sourire tellement rares sur le visage de la jeune femme ? Ou alors il compatissait à sa joie tout simplement ? Elle opta pour la dernière solution, il devait être content qu'elle soit fière de cet exploit... Mais le sourire du jeune mutant disparu à la fin de ses paroles. Même ses yeux s'assombrirent quand elle mentionna son père et le fait de mourir ? Pourquoi ? Y avait-il un problème avec son père ? Ou alors il tenait vraiment à elle et c'était une torture pour lui si la jeune gothique rendait l'âme. A moins qu'il ne supporte pas d'entendre Abby le supplier, comme s'il s'était fait une image d'elle qu'elle était en train de casser. Pourquoi n'arrivait-elle pas à le comprendre aujourd'hui ? Elle se sentait vraiment bizarre, c'était même la première fois qu'elle disait ouvertement qu'elle ne voulait pas mourir, elle qui était suicidaire, c'était vraiment étrange. Habituellement, elle aurait été joyeuse de disparaître, surtout après avoir sauvé un mutant des griffes de l'opération, d'avoir eut sa revanche sur son frère, une vengeance contre l'opération. Elle avait revu le jour où son frère c'était fait prendre, et cette fois, elle l'avait sauvé, en tuant les gens qui avaient essayé de l'emmener.

Le contact de Sven était encore plus rassurant que sa présence, il n'avait pas lâché sa main, et avait posé l'autre sur elle, comme pour lui assurer qu'il était là pour elle, ce qui fit chaud au cœur gelé d'Abby. Elle était si bien proche de lui, qu'elle en oubliait la douleur peu à peu, comme anesthésiée. Il se fit alors encore plus doux et tendre pour répondre, ce qui lui fit penser à l'image terrifiante d'un proche assurant à un malade sur son lit de mort que tout allait bien, que tout allais s'arranger, comme pour lui faire garder espoir jusqu'à la mort. Il lui affirma en effet qu'elle allait être soignée, qu'il ne la laissera jamais mourir. Il parla même de rigoler quand tout sera finit... Qu'y avait-il de drôle ? Elle, elle voyait ça comme un très mauvais souvenir, comme beaucoup d'autre, en espérant que la fin se terminerai bien. Il ajouta par contre qu'elle risquait sa vie à chaque fois, courageuse ou non, mais elle s'en fichait, elle avait choisit cette vie et ce groupe en connaissance de cause, et ce n'est pas cet argument qui allait la faire changer d'avis. Elle laissa Sven penser à Eric en sauveur, sans lui donner son pouvoir, ni sa réelle nature d'hostile, et encore moins de lui confier qu'elle pensait qu'Éric agissait simplement pour s'en faire une allier de choix dans cette guerre, c'était plus par intérêt que par bonté.

Abby avait comprit avant même la fin des explications foireuses de Sven. La jeune femme était tellement habituée à ce genre de blessure, que ce soit sur elle ou sur son frère, qu'elle les reconnaissait d'un coup d'œil, elle connaissait même toutes les étapes d'évolution en fonction du temps, ce qui lui permettait de dire quand le coup avait eut lieux, en fonction du gonflement et de la couleur. Et comme ce n'était pas du tout le style de se battre, ou de ses disputer jusqu'au poings, comme il semblait le prétendre, elle avait de suite sauter à la conclusion du père, comme elle l'avait vécu elle-même, même si le père des jumeaux ne semblaient pas comme ça, il ne semblait pas violent, mais elle ne l'avait jamais rencontré à vrai dire... Elle aurait pu tomber complètement à côté de la plaque, son père aurait très bien pu juste le gronder et lui se prendre une porte, mais l'expression de Sven lui indiqua qu'elle avait vu juste.

Le jeune gothique réfléchit un moment. Elle ne voulait pas que Sven vive la même chose qu'elle. Mais son père était-il vraiment contre elle ? Ou était-elle juste un prétexte pour le frapper ? Devra-t-elle l'en empêcher ou disparaître ? Un coup d'œil vers Siegfried lui prouva que c'était bien elle le problème. Le regard dégoûté qu'il lui lançait et le fait que lui n'avait aucune blessure, c'était la preuve que c'était cette amitié qui était en cause. Alors, elle disparaîtra. Quitte à le blesser moralement, il s'en remettra, alors que les coups de son père, jamais il ne s'en relèvera. Mais voilà que Sven cherchait des excuses, il lui servit tout un discours, prétextant la mauvaise humeur de son père et qu'il l'avait provoqué. Et ce n'était pas mieux, comment pouvait-on frapper son enfant juste car on a passé une mauvaise journée ?

Il niait tout, affirmant que ce n'était rien, pourtant Abby se sentait très mal de voir cette lèvre enflée sur le visage de son ange. Elle voyait ce père comme un démon à exorcisé, il ne devait pas recommencer, qu'elle qu'en soit le prix, quitte à le tuer, ou lui faire détester les mutants pour une bonne raison ! Elle n'eut pas besoin de voir qu'elle avait raison dans les yeux de son ami, juste sa lèvre suffisait, et grâce aux paroles de son jumeaux. Elle jeta un œil au jumeaux, toujours éloigné, puis fixa à nouveau Sven, le regard plus dur et sévère.

« Ne me mens pas Sven !! Je vois bien ton frère froncer les sourcils et te regarder avec cet air dégouté ! Il est aussi facile à lire que toi ! Une fois qu'ils commencent à frapper, ils ne s'arrêtent plus... »

La dernière phrase, Abby l'avait prononcée très doucement, presque un chuchotement, comme pour elle, comme pour se convaincre qu'elle devait agir, contrairement au début, qu'elle avait dit sur un air de reproche et de colère. Sans le vouloir, elle avait dévoilé qu'elle avait vécu ça, que son père avait battu ses propres enfants, sous prétexte qu'ils étaient mutants, sauf qu'on ne pouvait rien y changer, alors que l'amitié avec Sven, elle pouvait y remédier. Choisir son père ou une amie de passage, Sven ne devait pas hésiter une seconde. Et Abby lui montrerai le bon choix. Sur ce, le jumeau s'en alla, avec un air purement supérieur. Puis, Sven sembla ignorer ses états d'âme. Il passa un bras autour de la taille d'Abby, qui essaya de le repousser, en vain, elle avait déjà trop de difficulté à rester debout sur deux jambes. Puis il se saisit de ses jambes pour la faire basculer et la soulever dans ses bras. Abby tenta de se débattre.

« Nooon ! Reposes moi ! »

Elle gigotait, mais sans pouvoir faire plus, autant dire que Sven n'eut aucune difficulté à l'entrainer jusqu'au canapé. D'autant plus, que même si pas aussi légère que Sven, elle n'était vraiment pas lourde, tellement elle était maigre et squelettique, avec juste la peau sur les os. Il la posa donc avec douceur sur le canapé, allongé, elle grimaça de douleur. Elle n'écoutait même pas les paroles de Sven, ravagée par la douleur et la rage. Elle était très en colère, elle ne supportait pas de ne plus avoir le contrôle sur la situation, elle se sentait comme un animal enfermé dans ses cas là, elle avait l'impression d'avoir perdu sa liberté, d'autant plus dans cet état de faiblesse très gênant.

Elle entendit juste que son père ne viendrait pas, et qu'il lui demandait de lui faire confiance. Confiance ? Abby en était incapable, elle lui avait déjà accordé beaucoup à ce niveau là, et comment il la remerciait ? En la forçant à rester ! En profitant de son état pour la manipuler comme il voulait ! Elle reprit son souffle et ses esprits après la douleur provoquer par ce déplacement et d'avoir été posée sur le canapé. Mais Sven avait déjà retiré la main gelée d'Abby qui s'efforçait de recouvrir la plaie, puis soulevé le tee-shirt imbibé de sang et d'eau qui collait à l'ouverture, ce qui provoqua un gémissement chez la gothique, surprise par la douleur fulgurante.

Puis beaucoup de choses se bousculèrent dans son esprit. Le jeune homme ne l'avait même pas encore touché que la douleur se déclencha, la balle sembla bouger. Mais Abby n'y fit même pas attention, trop perturbée par ses pensée. Elle était toujours en colère avec ce problème qu'elle provoquait chez son père, meurtrit entre l'envie de le protéger et l'envie de le tuer pour l'avoir ainsi forcé. Tiraillée par ses sentiments, elle choisit son premier plan, qui correspondait à ces deux situations. Si elle partait, son père ne le frapperait plus, et le comportement de Sven sera une excuse à ce départ. Elle serra les dents, et profita que Sven était occupé et regarder la blessure, pour attraper son avant-bras qui était au-dessus de la blessure, puis elle se redressa, ignorant la douleur. Elle poussa alors Sven brutalement pour le plaquer au sol, enfin, non, en fait c'était son intention, mais elle tomba sur lui, l'entrainant au sol et profitant de cet avantage.

A califourchon sur le ventre du mutant blond, elle réussit à attraper la dague qui était toujours glissée dans sa chaussure. De la main gauche, elle plaqua la dague sur la gorge de Sven, de la main droite, qui était sur l'épaule de Sven pour le maintenir au sol, elle reprotégea sa blessure. Elle arriverait physiquement à le planter, mais surement pas mentalement. Elle avait choisit comment se débarrasser de lui, enfin plutôt comment l'encourager à la laisser fuir. Elle était très douée pour blesser les gens mentalement. Et même si le menacer ainsi avec sa dague était très dur, elle afficha un regard dur et glacial, avec un visage très distant. Sa voix faisait froid dans le dos, surtout ajouter à ce regard haineux.

« Je ne veux pas de ton aide Sven ! Je voulais ton père ! Tu ne peux pas me soigner ! Laisses-moi ! Tu as fait une grave erreur en voulait m'obliger à rester ! Je ne suis là que pour le pouvoir de ton père, pas pour toi ! Tu t'es brouillé avec, tant pis, je trouverai quelqu'un d'autre ! Et il peut continuer à te frapper, je m'en contre-fiche ! »

Si elle avait eut assez de force, elle aurait reprit forme animal, ce qui aurait été beaucoup plus facile pour elle, mais elle avait déjà du mal à se tenir droite, de le menacer et d'en plus modifier les expressions de son visage et de ses yeux. Elle avait changé, comme pour faire croire que c'était vraiment une hostile, qu'elle était juste là pour le pouvoir de son père, qu'elle utilisait Sven tout simplement, même si c'était totalement faux. Sven pouvait la repousser aisément et se saisir de la dague avec facilité, mais Abby se figea à nouveau, les yeux écarquillés, en sentant quelque chose sous sa main. La balle était revenue à la surface, et Abby pu la récupérer. Elle regarda le morceau de plomb au creux de sa main, puis Sven. Sven ? C'était lui ? Ce n'était pourtant pas son pouvoir ?! Lui aurait-il menti ?

« Oh mon Dieu ! Sven ?! C'est toi qui a fait ça ? C'est impossible ! Ce n'est pas ton pouvoir ! A moins que tu fasse aimant en plus ? »

N'en revenant pas, la dague glissa et tomba tout près de la tête de Sven, puis elle glissa à son tour sur le côté pour libérer Sven. Elle resta prostrée sur le sol, repensant alors à toutes les pensées de son ange. Comment avait-elle pu réagir comme ça ? Comment avait-elle pu lui faire du mal ? Même pour le protéger ! Il ne voulait que la soigner et l'aider, et elle, elle le menaçait en le blessant mentalement ! Certes il avait mal agit envers elle connaissant ses défauts et faiblesses, mais c'était juste pour elle, juste pour le soigner, pour l'aider comme elle l'avait demandé. Même si elle pensait que mourir règlerait les problèmes vis à vis de son père, elle ne voulait pas faire de mal à Sven, elle ne voulait pas le blessé. Même s'il était prêt à endurer les coups pour elle, elle, elle ne supportait pas cette idée.

« J... Je suis désolée, je ne voulait pas dire ça... Je voulais juste t'éloigner de moi, te protéger... Si je croise ton père je le tu, et je ne veux pas t'infliger ça, je ne veux pas qu'il te batte... »

Cette fois la jeune femme se laisserait faire, elle pleurait à chaude larmes, toujours au sol, ne sachant plus quoi faire, complètement perdue. Cet état ne l'aidait en rien pour réfléchie, le laisser l'aider ? Ou partir ? Mourir ? Ou lutter avec Sven ? Elle avait peur de ne pas supporter plus que Sven de se séparer, elle n'était pas assez forte mentalement, c'était égoïste, mais elle tenait trop à lui. Elle savait qu'elle ne voulait pas s'attacher, elle avait dit qu'elle ne voulait plus aimer, mais c'était trop tard, elle ne voulait plus vivre sans l'allemand.

SIGNATURE

La jeune femme avait réagit très vivement, elle avait protesté lorsque le mutant l’avait prise dans ses bras pour la coucher sur le divan, et d’un coté le jeune homme ne pouvait s’empêcher de la comprendre et surtout de se sentir coupable de la traiter comme ça. Il se doutait que la gothique n’aimait pas qu’il profite de sa faiblesse pour lui imposer son idée, elle avait voulu partir et lui l’avait obligée à rester, et même après qu’elle se soit débattue il ne l’avait pas laissée s’en aller. Le blondinet détestait devoir risquer comme ça de vexer Abby, mais il n’avait pas le choix, s’il ne faisait rien et qu’il la laissait partir, la jeune femme mourait dans un coin, il en était absolument sûr. S’il devait prendre un risque et la sauver mais perdre son amitié, tant pis, il le ferait, il souffrirait, il penserait à elle pendant des mois, peut-être même des années, mais il saurait qu’elle serait saine et sauve. Est-ce qu’il était ainsi prêt à perdre tout ce qu’il avait réussi à lier comme relation avec Abby ? A imaginer qu’elle disparaîtrait à jamais de sa vie une fois la porte passée ? Tout ça pour pouvoir la soigner, même si après elle le voyait comme tous les autres humains ou mutants ? Oui, il était prêt, le plus important pour lui maintenant c’était de sauver son amie, et si elle s’en allait définitivement après, il garderait son beau visage dans ses pensées pour les années à venir, n’oubliant pas que le destin lui avait un jour donné la possibilité de croiser le chemin d’une personne unique comme elle, d’une personne à la fois très inquiétante et hostile, et pourtant qui représentait tous les sentiments de douceur et de tendresse qui habitaient le jeune homme. Une relation extrêmement complexe, mais il suffisait au jeune homme maintenant de voir la silhouette frêle et chancelante de son amie pour sentir son cœur battre de joie dans sa poitrine, pour savoir que c’était réellement elle et personne d’autre qu’il voudrait aider. La vie était dure, Abby avait eut une enfance très mouvementée, il se souvenait de ce qu’elle avait dit à propos de son père, lorsqu’il battait son frère ou levait la main sur elle lorsqu’ils étaient enfants, il comprenait donc encore mieux la position de la gothique par rapport à son père à lui. Mais ce n’était pas comparable, le père de Sven avait été en colère et avait agit pour protéger son fils, du moins c’était ce qu’il s’imaginait pour se voiler la face bien qu’il savait au fond de lui que son père ne protégeait que son autre fils et lui-même, même s’il devait en arriver là pour le faire. Le blondinet avait toujours repoussé ces souvenirs et ses soupçons, et maintenant à un tel point que si l’on avait demandé s’il pensait que son père l’aimait sincèrement il aurait répondu sans hésitation ‘oui’. Avec les années, on finissait pas se persuader seul de quelque chose qui nous posait problème, et c’était ce qu’il avait fait.

Abby allait certainement ne pas apprécier du tout les gestes du blondinet, mais maintenant sa décision était prise, s’il devait lâcher la jeune femme après et la voir s’enfuir sans aucun espoir de retour, il souffrirait oui, mais il serait heureux de savoir qu’elle serait en bonne santé, et au moins elle ne perdrait plus de temps à vouloir le protéger, lui, qui ne méritait pas l’attention qu’elle lui portait. Sven s’en voulait d’avoir rappelé de la sorte à Abby son enfance avec son père, il détestait son père pour être coupable de ce bleu, non parce qu’il avait eu mal ou parce que celui-ci avait porté la main sur lui, mais parce qu’il avait marqué le visage du blond et qu’Abby était obligée de voir ça. S’il avait été touché ailleurs, il n’aurait pas eu ce problème et il ne se retrouverait pas là à ne pas savoir comment sauver son amie. Sur le coup, le jeune homme regretta amèrement que son jumeau ne possède pas le pouvoir de son père et son père celui de son jumeau, mais de toute manière à présent, Sven doutait tout simplement que Siegfried ait accepté de l’aider si jamais le besoin s’en était fait sentir, l’expression neutre qui habitait son visage lors de ‘l’incident’ hier avait choqué et brisé quelque chose dans l’esprit de Sven. Ce dernier était à présent concentré sur la blessure de son amie, elle avait perdu énormément de sang, et même si son père avait été là, il n’aurait pas pu refaire de sang pour la soigner, non, son pouvoir consistait simplement à reformer plus rapidement que la normale, les cellules détruites et les tissus musculaires et tout ce qui s’approchait de ça. Bien entendu, la souffrance de la personne soignée était réelle, après tout le corps était obligé de produire très rapidement des tissus, et souvent il fallait une bonne dose de repos au blessé pour se sentir à nouveau bien, mais la jeune femme pourrait certainement partir tout de suite après, car Sven était resté dans l’idée qu’elle ne lui pardonnerait jamais et qu’elle n’accepterait pas de rester ici se reposer. Pourtant elle le pourrait, son père travaillait jusqu’au milieu de la nuit ce jour-là, et sa mère se rendrait chez une amie après sa sortie à la bibliothèque, laissant les deux jumeaux seuls à la maison jusqu’à tard le soir. Mais pourquoi songer à ça alors qu’il n’y avait aucun espoir qu’elle n’accepte de lui pardonner son geste ? Pour lui c’était grillé, jamais il ne retrouverait sa confiance, mais le jeun en valait la chandelle à ses yeux, et au moins son amie pourrait continuer sa lutte, seule.

Sven avait toujours sa main placée au-dessus de la blessure de son amie, c’était étrange, il ne contrôlait plus rien, son instinct dictait ses gestes, même s’il avait choisi lui-même d’allonger la jeune femme sur le divan tout de même, à partir de ce moment, c’était comme si quelque chose de nouveau s’était éveillé en lui. Mais il n’y faisait pas vraiment attention, c’était comme dans un rêve, une espèce de rêve flou qui se dessinait devant ses yeux, il avait presque même oublié la présence de son amie qu’il était pourtant en train de sauver actuellement, au risque de leur amitié en prime. Mais tout ça était loin, il voyait juste devant ses yeux, la balle dans l’organisme de son amie, ses muscles blessés qui devait énormément la faire souffrir, et lui ajoutait à sa douleur en faisant remonter la balle vers son orifice d’entrée, si du moins il était bien en train de faire ce qu’il voyait vraiment. Difficile à dire, on ne voyait strictement rien de l’extérieur, c’était comme si le temps s’était arrêté et que tout avançait doucement. Mais soudain tout fut coupé, la vision floue du jeune homme s’effaça toute seule lorsqu’il sentait Abby attraper son avant-bras et le repousser brutalement en arrière, enfin brutalement, en raison de son affaiblissement c’était plus une légère poussée, heureusement que le jeune homme était aussi léger. La gothique glissa du fauteuil, entraînée par son effort, et ils se retrouvèrent tous les deux sur le sol, Abby dans la position de force ce qui n’avait rien de bon du tout. Elle était à califourchon sur le ventre de son ami et chercha rapidement quelque chose avant de brandir sa dague en direction de la gorge du blond. Ce dernier connaissait bien l’objet, Abby l’avait déjà menacé avec lorsqu’ils s’étaient rencontrés dans la forêt la toute première fois, ça remontait à tellement longtemps maintenant, du moins dans l’esprit flou du jeune homme. Il était encore un peu perdu après sa vision, et le regard haineux de son ami le choqua tout autant que la voix qu’elle utilisa pour lui parler, lui lâchant des mots extrêmement durs, et il ne put cacher un instant qu’ils l’avaient touché. Elle ne tenait pas à lui ? Elle était juste venue pour son père et son pouvoir ? Qu’elle se fichait de ce qu’il lui faisait ? Un instant ses pensées furent complètement tourneboulées, comment est-ce qu’elle pouvait dire ça, est-ce qu’il s’était trompé sur elle à ce point ? Non c’était impossible, il se souvint encore l’étreinte qu’elle avait rendu à ses paroles d’encouragement dans le parc, c’était sincère, ses inquiétudes, son envie de partir pour ne pas le mettre en danger, tout ça ! Ca ne pouvait pas être un mensonge, non, il ne voulait pas le croire. Son regard passa d’une note blessée à une note de légère mélancolie, non, il ne voulait pas, il ne devait pas douter d’elle, Abby était son amie, si elle ne le voyait pas comme ça, et bien tant pis ! Mais il ne lâcherait jamais son amie pour ces paroles, elle souffrait, elle était perdue, dans une maison nouvelle, sa rencontre avec Siegfried avait du la surprendre, elle était… Vulnérable ? Non, ce mot ne s’appliquait pas à sa sauvage compagne, non elle était simplement alerte, en terrain neutre, et elle avait toutes les raisons du monde de lui en vouloir. Le visage du blondinet resta un moment neutre, puis il se fit légèrement plus inquiet, pour son amie et non pour lui qui avait toujours la dague dirigée sur sa gorge.

« Tant mieux alors, comme ça tu ne te feras plus jamais d’inquiétudes inutiles pour moi. »

Dans ce qu’elle disait c’était comme si elle n’était pas sincère, mais si il le savait lui, il avait vu qu’elle était inquiète pour lui, et même s’il doutait toujours des sentiments des autres à son égard, là il refusait de le faire, elle était trop importante pour lui, pour qu’il doute de quoi que ce soit à son sujet ! Puis soudain, son regard bleu plongé dans celui de la jeune femme, il vit ses yeux s’agrandir avec surprise, il savait qu’il pourrait en profiter pour retourner la situation, mais il ne fit rien, il laisserait Abby faire ce qu’elle voudrait, il l’avait déjà trop blessée. Alors soudain la jeune femme regarda quelque chose au creux de sa main, et le mutant qui suivit son regard se figea lui aussi en voyant qu’elle tenait une balle abîmée par un choc, mais d’où est-ce qu’elle sortait ? Comprenant alors soudain qu’elle venait de la trouver sur sa blessure, il se demanda soudain si c’était ce qu’il avait vu en rêve quelques instants avant, peut-être que ce n’était pas un rêve après tout non ? Peut-être tout bêtement que c’était quelque chose qu’il ne soupçonnait pas ou un hasard monstrueux ? Non les hasards n’existaient pas comme ça, et il ne su quoi répondre à son amie lorsqu’elle le regarda avec un air surprit en lui demandant si c’était lui. Sa voix à lui était tout aussi hésitante, il ne savait pas ce qui s’était passé, il n’était pas sûr que c’était lui.

« Je.. Je ne sais pas Abby ! Ca s’est fait tout seul, je n’ai rien contrôlé, mais ça ne peut pas être moi, je n’ai jamais réussi à faire quoi que ce soit de ce genre ! Je ne suis pas comme mon père, je ne peux pas soigner les gens ! »

Oh ! Ca oui il ne voulait pas être comme son père, mais pourtant son pouvoir semblait avoir touché le jeune homme, qu’est-ce que ça signifiait ? Pourquoi n’avait-il jamais réussi à soigner ses amis alors ? Les gens qui étaient chers à son cœur et que son père avait refusé de sauver sous prétexte que sinon on devinerait qu’ils étaient des mutants, sa grand-mère, il l’avait aimé plus que sa mère, elle l’avait élevé pendant que sa mère s’occupait de son frère, elle était une mère pour lui, mais le cancer l’avait emporté sans que son père ne lève le petit doigt pour la soigner. Si à cette époque il avait pu, ce serait comme s’il avait changé le monde à ses yeux, la vie aurait été plus facile, mais c’était maintenant qu’il y arrivait. Non ! Il ne pouvait pas être comme son père, et si par le plus grand ses hasards il avait hérité du pouvoir de son père, il s’en servirait pour faire le bien, c’était peut-être un miracle, une ironie de la nature qu’il possède la même chose que celui qu’il détestait à présent ? Tout cela passait dans sa tête et soudain tout fut coupé lorsqu’il entendit un bruit métallique à coté de son oreille, puis il vit que la jeune femme avait laissé tomber sa dague avant de basculer sur le coté pour le libérer, puis elle se retrouva allongée sur le sol sans pouvoir faire quoi que ce soit. La vision de son amie dans cet état brisa le cœur du blondinet qui se redressa pour se tenir à genoux aux cotés de la gothique qui se mit soudain à parler, s’excusant de ce qu’elle avait fait et expliquant qu’elle tuerait son père si elle le croisait et qu’elle ne voulait pas le faire souffrir, qu’elle ne voulait pas qu’il le batte. Elle était inquiète pour lui, son cœur se gonfla de tendresse pour elle et il la regarda avec un regard tendre comme jamais avant de répondre à son amie, car aucun doute maintenant n’habitait plus son esprit.

« Abby, ne soit pas désolée, mais je suis égoïste, je ne veux pas que tu me quitte Abby ! Je te jure qu’il ne recommencera plus, il ne le fera plus, et si jamais il essayait de nouveau, je te promets que je m’en irais d’ici, je ne le laisserais pas faire Abby… Je ne veux pas que tu sois triste ou que tu t’inquiète à cause de moi, ma vie est facile tu sais, ce n’était un accrocha sans importance qui ne se reproduira plus. »

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Cette fois-ci il pensait réellement ce qu’il disait, il ne se laisserait pas faire par son père, il ne deviendrait pas un gamin docile qui se laisse manipuler par son père, si celui-ci avait sous-entendus qu’il serait obligé de lui être redevable pour l’hébergement et la protection qu’il lui ouvrait, et bien il n’en voudrait plus ! Et s’il le fallait, il serait même plus que prêt à s’en aller de chez lui, bien qu’il devait admettre qu’il ne connaissait pas grand chose de la vraie vie, mais ici il n’apprendrait jamais rien de réellement important ! Son amie s’était soudain mise à pleurer à chaude larme, et le blondinet avança sa main pour la passer sur la joue de la jeune femme, ce n’était pas vraiment parlant, mais c’était un geste rassurant qu’il voulait lui présenter, Sven était quelqu’un de très expressif dans ses gestes, même si ses paroles étaient souvent maladroites, il voulait montrer à son amie à quel point il tenait à elle. Il refusait vraiment de la laisser partir, et ses paroles l’avaient conforté dans l’idée qu’il n’accepterait jamais de la laisser s’en aller avant qu’il n’ai à nouveau essayé de la soigner. Sans ajouter de mot, il retira sa main de la joue de Abby avait de porter son attention sur la blessure d’où la balle était sortie il y a quelques instants à peine.

La blessure était comme avant, mais le trou provoqué par la balle avait été comme ouvert à nouveau, certainement par la balle qui était sortie. Est-ce que c’était bien lui qui avait fait ça ? Il devait à nouveau essayer, c’était le seul moyen d’être fixé ! Le blondinet remit à sa main à quelques centimètres de la blessure de son amie, et tout recommença, quelque chose se dessina devant ses yeux, il oubliait son amie, son frère, le sang, l’odeur métallique qui s’en dégageait, tout, il voyait simplement les muscles blessés et les cellules abîmées de son amie, et il essaya d’arranger tout ça. C’était dur de pouvoir imaginer les dégâts effectués par une balle tirée à cette vitesse, mais ils étaient importants, et lorsqu’il commença à voir les muscles se reformer doucement, il fut surprit de voir à quelle lenteur cela se faisait. Il fallait presque deux minutes complètes au jeune homme pour pouvoir voir l’intérieur de la blessure à l’état neuf, puis il commença à voir vers l’extérieur, voyant simplement la peau blanche et maigre de son amie, son flanc était comme neuf, juste sali par le sang qui s’était écoulé durant tout le temps ou elle avait été ouverte. Abby avait vraiment du avoir mal, il ne connaissait pas encore les effets des pouvoirs sur le corps humain, mais voir reformer ainsi les cellules laissait penser que ça devait être douloureux. Toujours dans l’état de semi-transe qu’il était, il détourna son attention de la blessure soignée de sa compagne, puis dirigea son attention vers l’épaule blessée que Abby avait mentionnée au début de la conversation. Le sang avait imbibé le tissu de la jolie gothique, et lorsqu’il le toucha pour dégager la blessure, ses mains furent trempées de sang, impressionnant, mais cela ne le déconcentra pas, comme s’il était dégagé de tout sentiment. Sven entreprit donc d’enlever le tissu recouvrant l’épaule de son amie, et il recommença l’opération, essayant de voir si la balle était toujours dans la blessure. Après quelques secondes, il se rendit compte que oui, mais elle était allée bien plus profondément que la première, et ça allait être beaucoup plus douloureux que la première fois. Sven reproduit l’opération, extrayant la balle de la blessure de son amie, puis il reforma les tissus, avec plus de difficulté que la première fois malgré tout, et cela lui prit bien plus longtemps, il avait presque passé le double du temps, à croire qu’il s’épuisait ? Finalement, après tout cela, le jeune homme cligna des yeux et la vision disparut tout de suite, laissant place au spectacle de son amie allongée sur le sol, couverte de sang, mais sans aucune blessure apparente comme si elle n’avait jamais été blessée. Sven recula légèrement pour s’asseoir complètement sur le sol cette fois-ci, une douleur martelait ses tempes comme le début d’une migraine, mais ce n’était rien à coté de la joie de voir son amie soignée. Le jeune homme n’en revenait toujours pas, mais il regarda le beau visage de son amie avant de reprendre la parole avec un sourire.

« Je crois que ça ira maintenant. »

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La jeune gothique avait bien remarqué qu'elle avait touché Sven par ses paroles, elle avait bien visé si elle voulait le blesser et ainsi qu'il la laisse partir. Avouer qu'elle le manipulait et se servait de lui pouvait provoquer bien assez de dégoût pour qu'il la fasse partir lui-même. Après tout qui voudrait aider les vrais hostiles qui ne pensaient qu'à leur propre intérêt ? Certainement pas Sven, il avait un bon fond, bien meilleur que le sien, mais il n'était pas stupide, il n'allait pas se mettre bêtement au service d'un hostile sans rien en retour, il aidait les gens qui en valait la peine, et Abby ne pu s'empêcher de se demander, pourquoi elle ? Elle n'en valait pas le coup, il n'aura rien en échange, elle s'était déjà trop attachée à lui, elle qui ne voulait plus aimer... Elle ne voulait pas lui faire plus confiance, elle avait peur de s'engager plus vis à vis de lui, et ça risquait de blesser Sven. Elle vit parfaitement l'expression chamboulée de Sven, et elle du redoubler d'effort pour rester si glaciale envers celui qu'elle aurait préféré serrer dans ses bras. Mais son expression blessée passa à une expression de doutes. Se rendait-il compte qu'elle mentait ? Non, elle était trop convaincante... Mais il devait se souvenir de tout ce qui c'était passé avant, soit il la croirait et la trouverait très douée, soit il se souvenait de sa sincérité, et là tout ça aurait été vain. Puis son expression se refit à nouveau identique, inquiet, elle su alors immédiatement qu'il ne la laisserait pas partir, qu'il avait compris que ce n'était pas sincère, juste pour l'éloigner. Puis il lui lança une phrase, comme pour la faire réagir. 'Inutiles' ? Non, elle tenait à lui, égoïste ou non, elle ne voulait pas qu'il lui arrive quoi que ce soit, et ce n'était pas des inquiétudes inutiles. Mais la jeune femme serra les dents et garda le silence, ne répondant pas à ce pique.

Abby avait remarqué qu'il n'avait pas profité de sa faiblesse pour retourner la situation, il était largement capable de se débarrasser d'elle et de récupérer la dague. Mais il n'avait rien fait, comme pour se faire pardonné de l'avoir forcé à rester. Il n'avait pas peur de la dague, ça se voyait sur son visage. Pourquoi ? Était-il conscient qu'elle n'aurait pas pu lui faire de mal ? Physiquement un peu, mais surtout mentalement ? Ou s'inquiétait-il trop pour elle pour faire attention à lui-même ? Peut-être un mélange de tout, mais en tout cas ce n'était pas la peur qu'Abby essayait de provoquer chez lui qui l'empêchait de reprendre le dessus. Quoi qu'il en soit, Abby le remarqua et le remercia intérieurement, c'était ça le Sven qu'elle aimait, qui la respectait, qui la comprenait. Même si l'idée qu'il n'avait agit que pour elle germait dans sa tête, elle était trop en colère pour y faire plus attention, elle n'avait vraiment pas apprécier qu'il profiter de sa supériorité passagère pour prendre le dessus et la contrôler. Elle n'avait pas supporté qu'il se serve de faiblesse, elle était venu en confiance, et là il perdait tout, comment refaire confiance a quelqu'un qui sait qu'on déteste être traité de la sorte et qui le fait dès qu'il peut physiquement ?

Le blondinet répondit à ses interrogations qu'il ne savait pas. Il avait l'air aussi paumé qu'elle. D'un côté il avouait qu'il l'avait fait sans contrôler, d'un autre que ce n'était pas lui, que c'était son père qui avait le pouvoir de soigner les gens. Soigner les gens ? Mais oui ! Comment avait-elle pu ne pas y penser ! Abby avait plus pensé au pouvoir du jumeaux qu'ils auraient pu partager, qu'il ne contrôlait que la balle de métal. Mais c'était possible que ce soit le pouvoir du père qu'il avait dans les gènes, qu'il pouvait lui aussi soigner les blessures, reconstruire les cellules et les tissus abîmés, tranchés, déchiquetés. Ce serait tellement bien s'il pouvait faire ça. Mais pourquoi un deuxième pouvoir se manifestait si tard ? Un gène pouvait-il être activé à la fin de la croissance ? A la fin de la puberté ? C'était possible, car le gène ne pouvait pas muté en milieu de vie ainsi, ce n'était pas possible. Elle ne voyait que ça, gène mutant activé plus tard, quand ses propres cellules auraient finis de grandir. Si c'était bien ça, c'était un pouvoir qui correspondait tellement au jeune allemand mutant. Lui qui était frustré d'avoir un pouvoir qui ne pouvait pas aider, lui qui voulait tout le temps par dessus tout aider, c'était le pouvoir qu'il lui fallait, le pouvoir dont il avait besoin pour agir.

Et Abby en était très heureuse. Elle était contente que ce soit le genre de pouvoir pour son ange gardien. Elle avait juste très peur que Sven crois à ce qu'elle avait dit, et qu'elle pense qu'elle restait toujours pour se servir de lui, mais pour son pouvoir directement cette fois. Comment lui dire que non, c'était lui, et que son pouvoir n'était qu'un bonus ? Le jeune blond était lui aussi perdu dans ses pensées, qu'Abby interrompu en laissant sa dague tomber au sol, et en le libérant. La jeune femme, sur le sol gelé, était encore plus faible, la balle retiré, le sang coulait encore plus. La tête lui tournait et elle luttait de toute ses forces pour rester consciente. Elle avait épuiser tout ce qui lui restait dans ce geste stupide de menacer son ami. Sven s'agenouilla près d'elle et la couva du regard. Abby le regardait droit dans les yeux, mais elle le voyait flou, a cause de la faiblesse et des larmes, elle ne vit pas bien toute cette tendresse. Elle soupira, puis il répondit, d'un air sûr de lui. Elle hocha faiblement la tête, sans pouvoir répondre. Elle espérait franchement qu'il fuirait si son père recommençait, il était assez vieux pour, contrairement à elle et son frère quand son père s'était mit à les frapper. Il paraissait sincère cette fois, et Abby le cru, peut-être qu'elle dramatisait en effet ? Elle ne connaissait pas cette vie après tout, elle ne savait pas ce que c'était de vivre en humain, ou du moins elle était trop jeune à cette époque là pour s'en souvenir.

La jeune femme ferma les yeux, prise de vertiges. Elle sentait Sven près d'elle et s'accrochait à ça pour ne pas sombrer comme la dernière fois dans l'inconscience. Elle n'arrivait pas à parler, mais elle avait envie de lui dire de recommencer, de réessayer, elle croyait en lui, et elle voulait qu'il refasse un essai, quitte à l'utiliser en cobaye. Sven passa une main douce sur la joue de la gothique, et celle-ci frissonna à ce contact si léger et réconfortant. Il avait encore une fois réussit à la calmer et à l'apaiser, à moins que ce soit tout simplement le fait qu'elle s'était vidé de la moindre énergie utilisable de son corps. Elle avait soudain la vague impression de compter ne serait-ce qu'un tout petit peu pour quelqu'un, et cette idée lui fit chaud au cœur. Elle garda les yeux fermé, incapable de les rouvrir pour le moment, et puis elle sentait l'affection de Sven sans même le regarder. Puis il retira sa main et resta comme absent quelques instants. Et comme elle l'avait souhaité,il réessaya.

Mais c'est une douleur fulgurante qui apparu, et Abby se demanda si elle ne s'était pas trompé pour le pouvoir. Il ne la soignait pas, il la torturait. La jeune femme en noir serra les poings, les dents, et laissa échapper un gémissement de surprise. Puis elle rejeta légèrement sa tête en arrière, serrant les mâchoire pour ne pas crier. Elle avait l'impression qu'on étirait, tordait et déchirait sa blessure. La main ne touchait pas la plaie, et pourtant elle avait la sensation que la blessure était cicatrisées au fer blanc. La douleur l'aveugla tellement elle était intense, ses pensées et ses sens étaient brouillés, plus rien ne marchait sur son corps gisant sur le plancher. Le temps sembla s'arrêter, la douleur durant indéfiniment. Puis, comme par miracle, tout cessa. La jeune femme reprit son souffle à grande goulée d'air, puis sa main revient instinctivement sur la blessure. Elle n'était plus là, sa peau était lisse, comme à l'origine, il n'y avait que du sang humide et du sang séché, collant sur sa peau blafarde. Elle ne s'était donc pas trompé, c'était bien le pouvoir du père. Même si l'endroit de la blessure la tiraillait et la faisait encore souffrir, la plaie était soignée, refermée, comme neuve.

Sans lui laisser plus de répit, le jeune mutant s'attaqua à l'épaule. La jeune femme ne bougea pas, même quand le jeune homme retira le tissu pour baisser le col sur son bras pour découvrir son épaule. Le tee-shirt collé dans la plaie lui arracha juste une grimace de douleur, mais elle savait que c n'était rien comparé à ce qui l'attendait. Elle ne se souvenait pas que son père lui avait fait aussi mal, mais c'était surement qu'elle avait perdu connaissance. Elle regretta un instant de ne pas être tombé dans les pommes cette fois là aussi, mais ce n'était pas la peine de rajouter du stress au blondinet. Puis la douleur arriva, elle sembla pire que pour la hanche. Elle sembla se rouvrir au lieu de se refermé, puis elle entendit la balle tomber au sol, c'était donc la balle qui avait retracé un sillon. Puis la même douleur, qui sembla durer encore plus longtemps la submergea. Puis cessa à nouveau, bien après.

La jeune femme su alors que c'était terminé. Toujours à bout de force (les blessures étaient refermé, mais le sang manquait toujours, bien qu'il ne coulait plus, les globules rouges allaient mettre du temps avant de se reconstruire), elle se redressa avec beaucoup de difficultés. Elle rouvrit les yeux et chercha immédiatement Sven du regard. Il était assis juste à côté d'elle et il la regardait, il semblait très joyeux, fière et heureux, mais en même temps épuisé, éreinté. Abby, elle, était dans le même état, blessures et perte de sang en moins, mais elle était toujours gelée, très pâle, et elle tremblait comme une feuille. Elle afficha un très léger et rapide sourire sur ses lèvres décolorées. Puis elle prit la parole, juste après Sven, ignorant la douleur qui traversait toujours l'endroit d'où les blessures venaient de disparaître. Sa voix était un chuchotement très difficile et un peu rauque.

« Sven... T...Tu as réussis... Tu as un nouveau pouvoir, tu m'a sauvé, m...merci.... »

Elle essayait de montrer son enthousiasme, sa joie, ce qui était dur à laisser voir dans cet état, mais elle s'en sortit pas trop mal.

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[Je crois que j'ai réussi, même si c'est pas très long, désolée... Ma migraine est passé sans médoc' \o/ Et je vais me coucher ! Je t'aime mon Svenou <3 (Si jamais tu veux faire évoluer ce pouvoir, j'ai eut une idée XD Puisque c'est un pouvoir qui fait accélérer la reconstruction cellulaire, qu'il agit sur les cellules et peu les contrôler, il pourrait les faire vieillir prématurément, et ainsi tuer quelqu'un de vieillesse \o/ (Idée glauque...))]

[Désolée pour le double post, mon HRP ne rentrait pas --']

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[ HP : C’est parfait, et bonne idée pour le pouvoir, faudra exploiter ça, sinon ça ne sera pas trop si c’est juste un pouvoir passif comme tu dis ! Enfin, je garde l’idée au chaud ! Enfin bref, pour faire ce qu’on avait dit dans ce message je te laisserais aussi un bout parce que je ne suis pas doué pour commenter ça, et puis si c’est Abby qui porte le pantalon chacun sa part ! :P Désolé d’avance du fait que le message soit aussi petit ! ]

Abby avait l’air de souffrir énormément lorsqu’il entreprit de la soigner, mais qu’est-ce qu’il voulait faire d’autre ? Son père avait un don plus puissant que le sien certainement car il arrivait à anesthésier les personnes qu’il soignait, seulement le blond ne semblait pas réussi à faire de même semblait-il, et pendant un moment il le regretta très amèrement ! Qu’est-ce qu’il voulait donc espérer faire s’il ne faisait que souffrir plus son amie pendant qu’il était en train de la soigner ? Bon d’accord il venait de la sauver, mais c’était une vraie séance de torture, et en imaginant que la jeune femme ait été blessée encore plus gravement il n’aurait jamais réussi à la faire tenir le coup en raison de la douleur, c’était dangereux, et à ce moment il se rendit compte qu’il venait de mettre son amie en danger en agissant de la sorte, comment pouvait-il agir comme ça ? Il avait été tellement prit par le besoin de la soigner qu’il ne pouvait pas une seule seconde penser à ce que ça risquait de donner comme résultat sur la blessure de son amie, et surtout sur son physique ! Après un petit moment de silence pendant lequel il s’était assit pour de bon, son regard se posa sur le doux visage de Abby qui se redressa, encore plus blanche que d’habitude, elle avait l’air normale, enfin, physiquement si l’on pouvait dire, indemne et Sven n’arrivait toujours pas à croire que c’était lui qui venait de faire ça ! Le blond ne disait rien, il regardait toujours sa compagne en écoutant ce qu’elle disait. Il avait réussi oui, il avait un nouveau pouvoir en effet, mais comment est-ce qu’il pouvait seulement espérer comprendre la raison de la découverte de cet étrange don seulement maintenant ? Avant il n’avait jamais ressentit quoi que ce soit pour soigner les gens, il n’y était jamais arrivé plutôt, alors pourquoi ? Sven ne put s’empêcher de sourire d’un air joyeux, étrange mais la bonne humeur était revenue avec son amie qui s’était redressée, il n’était pas content parce qu’il s’était découvert un nouveau pouvoir, mais simplement parce qu’il venait de voir que Abby allait de nouveau mieux et qu’elle se soignerait toute seule en se reposant pour que son sang revienne, de toute manière une femme produisait plus de sang qu’un homme, elle serait sur pied avant qu’il ne puisse dire ouf !

Le blond s’approcha de son amie avant de s’asseoir en face d’elle, comme pour mieux la regarder, son sourire toujours sur ses lèvres, tout était oublié, les paroles dures qu’elle avait eut à son encontre, même s’il savait bien que c’était un simple mensonge au moment ou elle les avait prononcées, il avait été touché. Mais plus rien sur son visage et dans son expression ne montrait qu’il était perturbé, triste, ou qu’il gardait une quelconque rancune à son égard, comme si tout était effacé avec sa remise à neuf. Le jeune homme restait silencieux, il pensait à tout ça ! Quel hasard qu’ils se soient ainsi rencontrés des mois avant, sans compter que leur première rencontre avait été extrêmement forte en émotions. A cette pensée, il se souvint soudain du tee-shirt que son amie lui avait donné après avoir salit le sien avec son sang. Sven l’avait rangé précieusement quelque part dans sa chambre pour éviter que sa mère ne tombe dessus et ne pose des questions à ce sujet, le blond avait l’intention de le rendre à son amie dès qu’il ne pourrait, ce tee-shirt était un d’homme il devait peut-être appartenir à son frère ? Si c’était le cas elle devait vraiment y tenir. En parlant d’habit, il constata soudain que le haut de la jeune fille était complètement imbibé de sang, et qu’il devrait lui passer un vêtement de sa mère pour qu’elle se sente mieux et surtout qu’elle passe inaperçue si elle rentrait sous sa forme humaine. Le jeune homme se redressa rapidement avant de parler vite fait à la jeune fille.

« Je reviens dans deux minutes, attends-moi. »

Le blond laissa son amie ici puis il monta rapidement au premier étage, manquant de rentrer en collision avec son frère qui attendait visiblement quelque chose, debout au centre du couloir qui donnait sur toutes les chambres, la salle de bain du haut et l’escalier pour descendre au rez-de-chaussée. Sven lui décrocha un regard intrigué et contrarié qui eut pour effet de faire disparaître Siegfried dans sa chambre après avoir claqué la porte avec violence, puis il entendit le cliquètement de la clé dans la serrure et comprit que son frère ne sortirait plus de la chambre avant d’être sûr que la mutant soit partie. Tant mieux ! Sven entra dans sa chambre avant de se diriger vers l’espère de coffre ou il gardait une petite poupée en bois qu’il ne montrait à personne, puis il en sortit le tee-shirt prêté il y a des mois par Abby, et il se redressa, laissant son coffre ouvert, avant de se diriger vers la chambre de leurs parents. Sven entra, et sans plus de cérémonie, il chercha un haut qui pourrait servir à son amie. Apercevant un pull noir qui ressemblait à celui de la jeune gothique, le blond le prit, heureusement sa mère était une femme svelte et belle, elle faisait presque la même taille que son amie, même si cette dernière était beaucoup plus maigre qu’elle ! Peu importait, elle aurait une raison de grossir comme ça ! Sven ferma le tiroir en faisant attention de ne rien déranger d’autre puis sortit de la chambre pour se diriger vers l’escalier et descendre rejoindre son amie qui s’était juste assise sur le fauteuil ou Sven l’avait installée lorsqu’elle était arrivée ici. Le mutant s’avança devant Abby avant de s’agenouiller pour être à sa hauteur. Il lui montra le pull de sa mère et s’adressa à elle.

« Tu vas prendre ça avec toi Abby, c’est à ma mère, c’est juste à ta taille, enfin bien que tu sois plus fine qu’elle, mais je ne peux pas te laisser te balader dans la rue avec ton habit plein de sang, et puis il est plus chaud, tu es toujours glaciale, ça te tiendra chaud pendant la nuit comme ça. Et ça, je n’ai pas besoin de te dire ce que c’est, tu me l’avais prêté lorsque nous nous sommes rencontrés, tu te souviens ? Je l’ai gardé depuis ce jour pour te le donner lorsque j’en aurais l’occasion. Voilà, tu as récupéré ce qui t’appartenais, je sais que tu y tiens, alors je voulais le faire. »

En parlant de ça, il lui tendit le tee-shirt de son frère, du moins ce qu’il pensait être celui de son frère. Il ne cherchait pas à gagner des points ou quoi que ce soit comme ça, il voulait simplement lui montrer qu’il n’avait pas oublié le geste qu’elle avait fait pour lui lors de leur rencontre ! Le jeune homme souriait légèrement, il était tellement rassuré de voir son amie sans blessure après avoir cru qu’elle risquait de mourir. Soudain, alors qu’il passait sa main sur son visage, il se souvint de ce qui avait déclenché la fuite de son amie, le bleu qu’il portait à la lèvre inférieure. Il s’attarda dessus, puis après un petit moment, ôta sa main, laissant simplement une lèvre intacte, plus aucune trace de ce qui lui faisait si honte avant. Raison de plus de sourire, au moins maintenant elle n’aurait plus à craindre quoi que ce soit pour lui, son père penserait qu’il y avait été fort et qu’il devait se faire pardonner peut-être même ! Après un moment de silence, le jeune homme regarda autour de lui, puis reporta ses yeux bleus sur le visage de son amie en répondant.

« Tu vois maintenant, il n’y a plus rien, tout est oublié, ça recommence à zéros ! Abby, je suis heureux que mon pouvoir soit comme ça, c’est une chance de plus pour pouvoir essayer de t’aider, je suis vraiment touché que tu sois venue ici pour me demander de l’aide, je ferais toujours tout ce qui est en mon pouvoir pour ne jamais te blesser. D’ailleurs en parlant de ça, excuse-moi de t’avoir portée contre ta volonté, j’étais égoïste je ne voulais pas que tu meures, excuse-moi, je ne profiterais jamais plus de mon avantage physique sur toi, je te le promets Abby, je tiens trop à toi pour risquer de te perdre par mon égoïsme, surtout après ta confiance. Tu compte beaucoup pour moi. »

Oh ça oui il regrettait vraiment beaucoup ! Mais qu’est-ce qu’il voulait donc espérer faire de plus pour le lui prouver ? Oui, il tenait à elle, comme il n’avait jamais tenu à personne, mais qu’est-ce qu’il espérait avec cette relation ? Simplement l’aider, pouvoir être là lorsqu’elle aurait besoin de lui comme aujourd’hui, pouvoir lui donner un soutient dès qu’elle en avait besoin, et surtout, surtout, lui faire comprendre qu’il tenait à elle comme jamais, qu’elle représentait beaucoup pour lui, et pour son frère aussi d’ailleurs, qu’elle ne devait pas repousser son aide mais l’accepter ou la chercher comme elle venait de faire aujourd’hui. Le jeune homme regardait son amie avant de soupirer légèrement, elle était si blanche, on aurait presque dit un ange à ce moment ! Le blondinet avait un regard tendre comme jamais, ils étaient juste séparés d’une vingtaine de centimètres, et sans savoir vraiment ce qui lui prenait, le blond avança sa main pour caresser doucement la joue glaciale de la jeune femme, et sans la forcer à quoi que ce soit, il avança son visage vers le sien. Sven marqua un temps d’arrête pour laisser le temps à la jeune femme de reculer si elle le voulait, puis pour la première fois il osa enfin faire ce qu’il voulait pour montrer à quel point elle comptait sur elle, et il embrassa la jeune femme avec la douceur qui lui était si familière, et qui mettait Abby tellement à l’aise avec lui.

[ HP : Hum bon j’espère que tu vas pas me foutre un râteau ou une gifle xD ]

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Abby reprenait doucement ses idées. Assise au sol, les genoux remonté à sa poitrine, son bras douloureux pliée contre son corps, la main sur la hanche anciennement blessée. Et l'autre bras entourant ses genoux. Sven semblait bizarre. Heureux, mais fatigué, interloqué, voire même contrarié. Son pouvoir l'avait surement épuisé, mais il semblait aussi mécontent que joyeux.

« Sven, est-ce que ça va ? »

Ses pensées semblèrent changer quand il se rapprochait. Il semblait heureux. Avait-il oublié tout ce qu'elle avait dit ? La jeune femme se mordit la lèvre inférieure en pensant aux horreur qu'elle avait pu débiter, elle s'en voulait, et elles avaient touchées le jeune homme. Mais là, tout semblait oublié, comme si rien ne s'était passé, comme si sa guérison était le principal. Pourtant elle aurait préféré mourir après avoir dit ce genre de chose. Et elle espérait de tout son coeur qu'il ai comprit que ce n'était que pour le protéger, qu'elle n'avait pas été sincère, et que c'était lui qui comptait tant pour elle. La jeune mutante gothique n'avait pas encore totalement reprit ses esprits, et ils restèrent un long moment à se regarder dans les yeux en silence. Abby se perdit totalement dans l'océan sincère des yeux de Sven.

Puis Sven se leva brusquement. Abby ne pu s'empêcher de se crisper, resserrant son étreinte sur ses jambes pour les serrer contre se poitrine. Quand il lui annonça qu'il revenait, une vague de panique la submergea. Elle le regarda s'éloigner, restant seule dans ce lieu inconnu et inquiétant. Elle profita de l'absence de Sven pour se lever sans qu'il puisse l'aider. Ses jambes tremblantes et flageolantes la supportèrent quelques secondes, vacillantes, avant de se dérober sous son poids. Elle s'affala alors sur le fauteuil, prise de vertiges, la tête lui tournant. Elle s'enfonça, puis se remit dans la même position qu'elle prenait toujours quand elle était mal à l'aise, une position qui évoquait une protection. Elle obéit difficilement au 'attends-moi', elle aurait voulu se lever et fuir en courant que de rester seule deux minutes, mais par chance elle en était incapable. Elle se concentra alors sur ce qui se passait en haut, profitant de son ouïe surdéveloppée. Elle entendit les pas légers de Sven s'arrêter, puis ceux plus lourd, surement de son frère, partir puis claquer et verrouiller une porte. La jeune femme se mordit une nouvelle fois la lèvre. Tout ça par sa faute... Sven entra dans une pièce, puis dans une autre, brassant tiroirs, placards, avant de redescendre.

La jeune gothique ne le quittait pas des yeux dans les escaliers, puis quand il la rejoignit. Il s'agenouilla devant elle, et se mit à parler, en lui tendant un petit haut noir. Il expliqua que c'était celui de sa mère, et la jeune femme le prit, baissant la tête, gênée. Elle chuchota un 'merci', touchée par l'intention, et qu'il ai pensé à prendre du noir, infime détail mais qui comptait pour la gothique. Il avait donc remarqué qu'elle était glaciale... Mais elle n'osa pas lui dire qu'il lui suffisait de reprendre forme animal pour cacher son haut trempé de pluie et de sang, et que si elle avait vraiment froid, elle dormait en loup pour profiter du pelage épais, enfin, quand elle dormait... Puis Sven enchaina avec un autre haut. Un tee-shirt. Quand Abby tendit lentement une main faible et tremblante pour le récupérer, son coeur se serra. Elle reconnaissait le tee-shirt de son frère, qu'elle avait donné à Sven le jour où elle avait taché son tee-shirt, lors de leur première rencontre dans la forêt, bien-sûr qu'elle s'en souvenait. Les yeux humides, elle le serra un instant contre elle, puis le retendit à Sven.

« Merci pour le haut de ta mère Sven, mais ce tee-shirt, tu peux le garder. Je te l'avais donné sans penser le récupérer. J'y tiens, mais je tiens encore plus à toi. Et tu vas avoir besoin de tee-shirt en plus si je continue à tous te les tacher... Tu devrais te changer aussi d'ailleurs... »

La jeune femme se leva difficilement, vacillante, elle s'éloigna un peu pour tourner le dos à Sven. Elle retira alors son haut, découvrant ainsi son énorme croix gothique tatouée dans le dos. Elle n'était pas vraiment pudique, mais elle ne voulait pas montrer à Sven a quel point elle était maigre et squelettique, ni qu'il remarque les petites cicatrices parallèles sur ses avant-bras. Elle espérait que le tatouage détourne l'attention de ses os saillants. Elle enfila alors le haut de la mère de Sven, trop grand pour elle, puis reprit sa place sur le fauteuil, face au blondinet, en cachant le plus possible sa faiblesse. Elle remarqua alors que le mutant avait soigné sa lèvre, le bleu avait disparu, et elle n'était pas gonflée. Il avait ainsi répondu à la question que la gothique se posait inconsciemment, à savoir si son pouvoir pouvait marcher sur lui. La réponse était oui, et soulagea un peu le jeune femme, bien qu'elle soit consciente que son pouvoir l'affaiblissait, et qu'il ne pourrait surement pas soigner de grosses blessures. Mais c'était déjà ça, et au pire, son père le soignerait, il restait son fils.

Sven reprit une nouvelle fois la parole. Il disait que tout était effacé, et que tout reprenait à zéro. D'accord, elle espérait qu'effectivement, son père ne lèverait plus la main sur lui. Et effectivement, ce pouvoir permettrait d'aider encore plus Abby, et mine de rien, ça la soulagea un peu de pouvoir compter sur lui directement, et de ne pas dépendre de son père. La jeune mutante se mordit une énième fois la lèvre inférieure quand il la remercia d'être venue, ce qui gênait Abby, elle qui ne demandait jamais de l'aide, c'était un effort sur-humain qu'elle venait d'accomplir, et qu'il en parle ainsi la mettait mal à l'aise, surtout qu'il enchaina sur ce qui c'était passé. Il s'excusait et se traitait d'égoïste. La jeune femme baissa les yeux, se retenant de pleurer quand il avoua que c'était car il avait peur qu'elle meure et qu'il tenait à elle.

Elle avait voulu lui répondre, lui dire qu'elle tenait aussi à lui, qu'elle le pardonnait, et qu'elle avait aussi très mal réagit. Mais elle avait la gorge trop nouée, et elle n'arriva pas à prononcer quoi que ce soit. Mais quand elle voulu essayer de répondre, elle se perdit une nouvelle fois dans ses yeux, qui exprimait tant de tendresse que son coeur se serra. Puis elle sentit la main chaude et douce du blond contre sa joue, un geste agréable, elle ne bougea pas, muette. Puis il se pencha peu à peu vers elle. Abby ne pu s'empêcher de se figer, surprise. Que faisait-il ? La jeune femme était totalement perdue. Elle ne bougeait pas, comme statufiée. Elle avait vécu tellement longtemps en solitaire ou avec les loups, qu'elle ne comprenait plus les réactions et habitudes de la race humaine.

Toujours sans bouger, elle attendit. Et quand elle sentit enfin le doux contact des lèvres de l'allemand sur les siennes, tout lui revint en mémoire. Elle ferma alors les yeux et s'approcha du blondinet. Sven était si doux et tendre qu'elle était en confiance. Elle glissa sa main gelée sur la nuque de Sven, l'incitant à continuer. Elle prolongea ainsi le baiser un long moment, tout ses soucis s'évaporèrent, tout n'était que bien-être et bonheur. Elle ne pensait qu'à Sven et aux sentiments qu'elle éprouvait pour lui. Sentiments qu'elle n'avait jamais analysés, ce n'était que confiance et bien-être. Les loups s'attachaient aux autres loups seulement pas nécessité, et elle pensait que c'était la même chose, mais ce qu'elle avait oublié, c'est que ce n'était pas une louve, et elle éprouvait quelque chose de plus profond. Quelque chose qu'elle se refusait et auquel elle ne voulait pas penser. Le baiser sembla durer éternellement, et pourtant tout passa très vite.

Puis, comme le bonheur n'existait plus chez la jeune mutante, elle recula vivement, mettant fin à ce moment inattendu et agréable. Abby se mit à paniquer. Son corps, qui s'était apaisé, se remit à trembler de plus bel. La jeune femme bondit brusquement sur ses pieds, bousculant Sven au passage, puis s'éloigna. Elle ignora que ses jambes menaçaient de se dérober sous son poids. Elle se mit à faire les cent pas dans le salon, ignorant simplement qu'elle était à bout de force. Les mains crispées sur ses tempes, elle continua son manège, se mettant à marmonner.

« Non, non, non... Pourquoi ? Je ne peux pas, je ne peux pas, non, c'est impossible...Non... Je ne dois plus aimer, je ne peux plus... »

Abby se demandait comment elle avait pu ne pas voir venir ça ?! La jeune femme était complètement paumée et déboussolée. Elle qui s'était promis de ne plus aimer, de rester solitaire, elle n'avait rien vu venir. Elle avait tout simplement oublié ce que c'était que l'amour. Elle avait complètement changé, elle pensait comme une louve. Elle croyait juste qu'elle s'était attaché à lui, que ce n'était qu'une relation d'entraide réciproque, elle avait oublié les différentes relations possibles entre humains. Elle s'était laissé surprendre et surtout elle n'avait pas compris ni ses sentiments, ni ceux du blondinet. Et ça, elle ne le supportait pas. Comment devait-elle réagir ?

[Désolée, c'est pas super long et pas terrible :/]

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