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Une filature ratée | Blake |

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Une filature ratée | Blake | Vide
MessageSujet: Une filature ratée | Blake | Une filature ratée | Blake | EmptyLun 23 Nov - 10:50

Lou était sortie très tôt ce matin, elle aimait bien profiter du jour qui se levait, et d’un coté, elle savait aussi que c’était le meilleur moyen pour éviter ses parents. Depuis qu’elle vivait seule avec eux et depuis la disparition de son frère, la jeune femme se sentait étrangère, elle avait l’impression que ses parents avaient du mal à la voir comme leur fille et non comme la coupable de la fuite de leur fils. Mais cela n’entamait plus la bonne humeur de la jolie brune, elle était prête à toujours sourire, une chose que son frère avait réussi à lui donner au fil du temps, et qu’elle gardait précieusement, c’était le seul souvenir de li vraiment impérissable qu’il lui restait. Comment est-ce qu’elle voulait avancer dans la vie si elle n’était pas toujours souriante, ouverte aux autres, et surtout très altruiste ? Avec les pauvres mutants qui semblaient aussi bienvenues que des parasites aux yeux de la majorité des gens de la ville, elle devait bien les aides comme elle pouvait, même si ce n’était pas en combattant physiquement, elle le ferait à coup de protestations et autres mouvements de ce genre !

La jeune humaine s’était habillée très simplement comme toujours, une espèce de pantalon dont elle se servait souvent pour traîner ou peindre, ainsi constellé de taches de toutes les couleurs, une haut très coloré qui rappelait presque les années 60 et leur mouvement hippie. Enfin, elle adorait les accessoires un peu farfelus, et portait plusieurs bracelets, colliers ou autres bijoux et ceinture avec des couleurs voyantes et très inhabituelles. Le tout donnait une impression de joie et de bonne humeur, même si elle savait bien qu’elle n’était pas toujours très bien vue en raison de son apparence pour le moins inhabituelle. Mais tant pis, si elle devait être différente non en étant une mutante mais en ayant un style vestimentaire trop coloré, ce serait comme ça ! Lou enfila ses converses avant de prendre son sac pour sortir dans la cour de sa maison. Son chiot labrador était en train de vadrouiller dans l’herbe et arriva en courant et en jappant lorsqu’il vit sa maîtresse sortir du bâtiment. Lou fut charmée par l’apparence et le caractère du petit animal, elle craquait toujours sur les animaux, plus particulièrement sur ceux abandonnés comme c’était le cas du petit chiot. La jeune femme devint alors complètement gaga, frappant sur ses cuisses pour attirer la petite bête elle se pencha en prenant une voix typiquement féminine lorsqu’une femme s’adresse à un animal, et un peu stupide il fallait l’avouer.

« Oh mais qui voilà ! Mon petit Daya ! T’es vraiment trop mignon toi tu sais ! Je t’adore mon bébé, mais bon, là je ne peux pas te prendre, je dois faire un tour à la bibliothèque ! A tout à l’heure ! »

La jeune femme adressa une dernière caresse à son petit chiot avant de sortir de la cour et de fermer le portail derrière elle en souriant lorsqu’elle vit son chiot essayer de la suivre. Lou avait prévu d’aller emprunter un livre à la bibliothèque au sujet du recensement des mutants, elle voulait en savoir plus sur tout ça, et même si elle savait qu’elle allait certainement être à nouveau mal vu par la responsable du bâtiment, elle s’en moquait, après tout elle avait encore le droit d’avoir son propre avis non ? La jeune humaine marcha donc en direction de la rue ou se trouvait le bâtiment, regardant de temps en temps autour d’elle histoire de voir si elle rencontrait quelqu’un qu’elle connaissait, mais en vain, et en même temps dans une ville aussi grande qu’Achaea difficile de croire le contraire. La jeune femme était de très bonne humeur et son sourire déclencha plusieurs regards suspects à son intention mais elle s’en moquait, et continuait patiemment son chemin pour finalement arriver devant le bâtiment une vingtaine de minutes plus tard. Poussant la porte de la bibliothèque la jeune femme salua d’un geste la responsable avant de se rendre dans le rayon qui l’intéressait, puis elle attrape le livre qu’elle voulait avant de retourner dans le hall d’entrée pour se placer devant le bureau d’emprunt. Après un regard hostile de la femme derrière, Lou lui donna sa carte de bibliothèque et la salua avant de récupérer le tout pour sortir du bâtiment, rangeant en même temps sa carte dans son porte-monnaie. Sur le palier du bâtiment, Lou décida finalement de se rendre dans le parc pour lire un peu, elle dévala donc les escaliers avant de prendre le chemin du parc à quelques minutes d’ici. Lorsqu’elle arriva, les lieux étaient presque vides, et finalement la jeune femme réussi à trouver un banc libre et un peu à l’ombre. Lou s’assit avec un soupire de soulagement, puis tira le livre de son sac avant de l’ouvrir pour en commencer la lecture. Finalement après quelques minutes, un bruit attira son attention, quelqu’un arrivait vers elle, ou plutôt sur le chemin dans sa direction, un homme qui semblait regarder autour de lui comme s’il cherchait quelque chose.

Lou était de nature à être tentée, lorsqu’elle voyait quelqu’un qui cherchait quelque chose où qui avait une quelconque attitude qui sortait de l’habitude, elle était tentée de suivre le concerné pour savoir ce qu’il faisait. Combien de fois son père lui avait-il dit que c’était une mauvaise idée, que certaines personnes pouvaient être dangereuses et qu’elle risquait fort de tomber que quelqu’un qui lui voudrait du mal. Lou savait qu’il avait raison, elle ne le faisait pas habituellement, du moins elle essayait, mais là, c’était différent. L’homme avait l’air d’être originaire d’un autre pays, peut-être le Mexique ou l’Espagne, il avait la beauté coutumière des hommes venant des pays chauds. Pendant quelques secondes, Lou ne put s’empêcher de se dire qu’il ressemblait aux acteurs dans les films de mafioso, elle pourrait facilement le voir en train de vendre de la cocaïne sous cape à des jeunes du quartier. Mais mieux valait éviter de se faire trop d’idées, elle ne tenait pas particulièrement à voir sa curiosité trop aiguisée. Mais c’était trop tard malheureusement ! Lorsque l’homme passa devant elle, la jeune humaine fit mine de regarder dans son livre, mais dès qu’il l’eut dépassée, elle ne put s’empêcher de relever les yeux pour diriger son attention sur lui. Décidément, cet homme attirait l’attention et la curiosité de la demoiselle ! Après une seconde d’hésitation pendant laquelle elle se mordit la lèvre inférieure finement maquillée, elle se redressa immédiatement avant de glisser ses affaires dans son sac coloré, puis de se lancer à la poursuite de l’homme en essayant de ne pas avoir l’air trop étrange, chose difficile il fallait l’avouer. La jeune femme était habillée d’une manière très voyante, par conséquent elle était plutôt difficile à ne pas voir, mais malgré tout elle avait du mal à se défaire de son idée que cet homme avait quelque chose d’étrange qui émanait de lui !

L’humaine aux yeux d’ambre marchait à une bonne distance de l’homme, mais elle avait tout de même un air qui devait éveiller l’attention des autres, car elle agissait comme si elle avait quelque chose à se reprocher, ce qui était le cas puisqu’elle n’avait logiquement pas le droit d’être ici ! Ou du moins de suivre un homme dont elle ignorait tout, et qui justement avait l’air d’être un homme qu’on ne fréquentait pas. Mais Lou était comme ça, elle avait du mal à pouvoir désobéir à ses envies, l’exemple naturel était qu’elle avait été à la piscine avec Eric, un mutant qu’elle ne connaissait que depuis quelques jours, et qu’elle aurait très bien put risquer quelque chose. Nathan ou son père auraient été fous de savoir qu’elle risquait ainsi sa vie pour rien, mais elle manquait de divertissement il fallait croire, car dès que quelque chose se présentait devant elle et représentait un quelconque intérêt, elle devait s’y jeter corps et âme ! Malheureusement cette fois-ci, ça tournait mal, au détour d’un tournant dans la rue, la jeune femme voulut le suivre, et elle fut surprise de constater que l’homme n’était plus devant elle. La jeune femme ouvrit grand les yeux sous le coup de la surprise, mais ou avait-il donc put passer ? Peut-être était-il entré dans un bâtiment avant qu’elle ne puisse rejoindre le coin de la rue ? C’était fort probable, la jeune femme regarda autour d’elle d’un air scrutateur comme si elle cherchait à voir ou l’homme mystérieux avait disparut. Il s’était peut-être volatilisé ! Peut-être qu’elle avait tout simplement imaginé cet homme et qu’il n’existait pas ? La jeune femme poussa un soupir de dépit avant de détourner le regard pour essayer d’apercevoir une dernière fois l’homme, en vain.

« Et bien là, on peut dire que je n’ai pas de chances, ou que je ne suis pas très douée. Bien que je parierais pour les deux à la fois je crois. »

La jeune femme secoua doucement la tête, elle devait vraiment venir complètement folle pour pouvoir parler toute seule, mais c’était une chose secondaire, après tout s’il n’y avait personne dans le coin, elle ne risquait rien à parler toute seule ! Finalement, la jeune femme se retourna pour reprendre le chemin qu’elle venait d’emprunter, et retourner dans le parc lire un peu, mais elle vit soudain une ombre se dresser devant elle, et la demoiselle ne put s’empêcher de sursauter et de lâcher un cri de surprise, elle n’aimait pas les apparitions comme ça, c’était comme les films d’horreur, et elle détestait vraiment les films d’horreur ! Lou leva les yeux, la personne la dominait largement et elle n’avait pas encore vu son visage, la personne était à contre-jour et l’humaine avait du mal à cerner les traits de l’inconnu.

[ HP : Bon désolée, pas glorieux, j’essaye de te laisser libre sur la fin, j’espère que ça te va ! ]

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Une filature ratée | Blake | Vide
MessageSujet: Re: Une filature ratée | Blake | Une filature ratée | Blake | EmptyMar 24 Nov - 9:53

[ HP : Ça va, chère Lou, ne t’inquiète pas. Il ne m’en faut pas beaucoup pour m’inspirer. ]

Je me suis réveillé à l’aube, comme à mon habitude. Le soleil venait juste de se lever ; les fins rideaux de sa chambre le laissant passer à flots. Chaque matin, c’est ça qui me réveillait, les rayons me brûlant les paupières. Je me suis extirpé de mes draps en rampant, jetant presque aussitôt un regard sur la photographie sur ma table de chevet. Moi enlaçant Magdalena, mon épouse décédée, et ma fille Isobel. C’est une de mes préférées. Un sourire est apparut sur mon visage tandis que je me suis levé. Je suis entré dans la salle de bain attenante à ma chambre et j’ai pris une douche. Je me suis essuyé avec une serviette douce et propre puis me suis habillé rapidement d’un jean sombre, d’un t-shirt blanc et d’une chemise de la même couleur, que j’ai laissée déboutonnée.

Je me suis dirigé vers l’escalier menant au second puis ait monté le second escalier menant à mon bureau dans la tour. J’ai allumé les lumières avec le mot actionnant l’allumage et me suis installé à mon fauteuil. J’ai allumé une cigarette puis fait de même avec l’ordinateur. Trois mots de passe et mon empreinte de pouce. Rituel matinal, quoi. Je me suis connecté au réseau téléphonique puis j’ai fait rapidement le tour de mes e-mails. Rien d’important, hormis un mail de Fernando me rappelant notre rendez-vous de ce matin à la bibliothèque d’Achaea. J’ai refermé l’ordinateur et suis redescendu au premier. À la cuisine, j’ai salué Ramon qui était déjà attablé devant un copieux petit déjeuner. Après avoir mangé, nous sommes sortis et Ramon m’a conduisit dans la mercedes noire vers Achaea.

Nous nous sommes arrêtés dans la rue principale, le temps que j’achète un café pour Ramon et un milk-shake aux agrumes pour moi, ainsi que le journal d’Achaea. Dans la voiture, j’ai bu et lu lentement, un plaisir simple que j’apprécie grandement. C’est mon rituel du samedi matin.

Il n’était pas loin de neuf heures lorsque j’ai terminé le journal. Ramon a reprit la route et s’est dirigé tranquillement vers la bibliothèque, non loin de là. Peu après, je suis sorti du véhicule après avoir demandé à Ramon d’aller m’attendre quelques rues plus loin, près du parc. Je suis entré dans la bibliothèque, ne jetant même pas un regard vers la responsable, assisse derrière le comptoir. Mes yeux firent le tour de la grande salle et j’aperçus Fernando assis à une table un peu à l’écart. Habillé comme à son habitude – chemise sous un léger manteau de cuir noir, ses lunettes noires sur le nez, qu'il portait uniquement lorsqu'il était sur l'ordinateur – il avait un petit portable posé sur la table devant lui et il pianotait rapidement sans regarder le clavier. Je savais par expérience que Fernando n’avait nul besoin de cet appareil pour accéder au net, mais qu’il aimait se faire passer pour ‘’normal’’ aux yeux des autres. À moitié chauve et fier de l’être, mon ami était l’homme le plus intelligent que je connaisse – à part moi, bien sûr – et il savait que je l’appréciais à la fois pour lui-même, mais aussi pour son don, indispensable à mon organisation. Je le saluais mentalement par télépathie et je vis ses yeux quitter l’espace d’un instant l’écran de son portable pour se poser sur moi. Il fit un discret signe de tête dans ma direction avant de retourner à son écran.

Je suis passé dans le rayon concernant les livres d’histoire, en ai pris un au hasard et suis ensuite allé m’asseoir à une table non loin de celle de mon acolyte. Durant la demi-heure qui suivit, je fis semblant de lire le livre, tournant les pages de temps en temps, les yeux fixés sur les lettres, même si je ne lisais pas. Fernando, lui, continuait à taper sur son portable, l’air de rien. Hors, nous fûmes en grande conversation télépathique durant le temps que dura notre courte rencontre. Lui pensait aux problèmes à régler, me les exposant mentalement. Moi, je ‘’lisais’’ ses pensées et répondais à ses questions et lui proposais des idées qu’il notait sur son ordinateur grâce à son don. Comme moi, il était capable de faire plusieurs choses en même temps. Par exemple, il m’exposait les problèmes, m’écoutait lui parler mentalement et notait le tout en même temps. Surprenant ! Mais comme je suis capable de faire la même chose, ça ne m’étonne pas tant que cela. Deux génies, quoi. Qui se ressemble s’assemble, dit le dicton. Dans notre cas, c’est diablement vrai. En résumé, nous parlâmes des problèmes liés au transport de certaines marchandises du marché noire – drogues dures et moins dures surtout – et il m’expliqua les résultats des conversations qu’il avait eu avec certains dirigeants des cartels sous mon commandement. Tout allait plutôt bien, en somme. Il y avait bien eu quelques arrestations mineures par la police des frontières et dans certaines villes, mais rien d’important. Rien qui ne soit menaçant, donc rien d’alarmant.

Après notre entretien, je me suis levé le premier et ai déposé le livre au comptoir de retour. La femme me jeta un regard mauvais, mais je me suis contenté de lui faire un signe de tête accompagné d’un sourire. C’est ton travail, ma grande, alors fait-le. Je n’ai pas pris la peine de lire son esprit ; ça n’en valait même pas la peine. Je suis sorti de la bibliothèque et me suis allumé une cigarette. Fernando m’a rejoint quelques minutes plus tard, son portable sous le bras, et nous nous sommes engagés dans le sentier faisant le tour de la bibliothèque.


- Comment va ta fille, Blake ?

- Bien, Fernando, merci de t’en inquiéter. Elle suit ses cours assidument et semble toujours aussi passionnée.

- Et Diego ?

- Acun problème, mon ami. Ton fils gère plus qu’adéquatement le Bailarín. Les filles l’aiment bien, d’ailleurs.

Fernando a secoué la tête et j’ai lu dans son esprit qu’il considérait son fils comme un coureur de jupon. C’est vrai, mais Diego est quelqu’un de fiable et de responsable. Aujourd’hui, du moins. Je sais que Diego a un casier judiciaire long comme le bras, qu’il a fait de la prison deux ou trois ans, mais ses conneries de jeunesse sont finies. Heureusement, car je n’aurais jamais accepté de lui confier le rôle de gérant de mon établissement. Depuis, il est fiable et ne m’a jamais fait faux bond. Il boit beaucoup trop certes, mais il semble être capable de se contrôler. Je sais aussi que Fernando et Diego ne se parlent plus beaucoup depuis quelques années, mais ce n’est pas mon problème. C’est quelque chose à régler entre eux.

- Il boit beaucoup, mais il fait bien son travail. Ne t’en fais donc pas. Pourquoi ne vas-tu pas le voir ? Vous avez beaucoup à vous dire, je crois.

Fernando a grommelé un peu avant de répondre :

- Ouais, je pourrais peut-être… mais pas aujourd’hui, Blake. J’ai trop à faire, tu sais bien.

J’ai hoché la tête, souriant d’amusement. Il a beaucoup à faire, c’est vrai, dont une grande partie pour l’organisation, mais il a le temps d’aller voir son fils s’il le veut vraiment. J’ai haussé finalement les épaules, signifiant par là que c’était à lui de voir. J’ai fait un signe de tête vers un banc, situé non loin d’un des murs de la bibliothèque et nous nous y sommes assis. Nous sommes restés un moment en silence, étant tout deux assez réservés et peu enclins à parler pour rien. J’ai fumé une seconde cigarette puis lui ai serré le bras en signe d’amitié avant de me lever.

[On se reparle plus tard.] lui ai-je dit télépathiquement avant de m’éloigner.

- C’est ça, a-t-il fait simplement.

Je l’ai laissé assis là et j’ai pris la direction du parc ou devait normalement m’attendre Ramon. Je suis repassé devant l’entrée de la bibliothèque, croisant un couple de vieillard que j’ai salué d’un sourire. Quelques minutes plus tard, je suis arrivé à l’entrée du parc. Quelques personnes étaient présentes, mais c’était calme. Sans cesser de marcher, j’ai cherché la Mercedes et Ramon du regard, mais sans le voir lui ou la voiture. Une jeune femme a attiré mon regard. Elle était assise sur un banc à l’ombre d’un arbre, un livre ouvert sur ses cuisses. Ce furent surtout ses vêtements qui attirèrent mon regard. Elle portait des vêtements criards ; un jean constellé de taches de couleurs et un haut coloré. Elle avait aussi divers accessoires colorés et étranges – bracelets, colliers, bijoux – et une ceinture aussi voyante que le reste. Elle ressemblait à une hippie, en fait. Une jolie hippie. Je n’ai pu m’empêcher de lire ses pensées, qui me furent accessibles sans que j’ai à forcer le moins du monde.

Un sourire amusé apparut sur mes lèvres lorsque je vis à quoi elle pensait. Elle trouvait que je ressemblais aux acteurs des films de mafieux, qu’elle me verrait bien en train de vendre de la drogue aux jeunes du quartier. Si seulement elle savait ! J’étais plus qu’un simple revendeur. Bien plus ! J’étais la tête pensante, celui qui filait du boulot à ces revendeurs. Oh, curieuse, la demoiselle ! *En voilà une qui doit s’attirer régulièrement des ennuis !* me dis-je à moi-même. Mon sourire s’accentua tandis que je passais devant elle sans la regarder. Elle fit mine d’être plongée profondément dans sa lecture, mais il fallait être vraiment dupe pour ne pas se rendre compte de son intérêt à mon égard. Je ne rompis pas le contact mental avec son esprit, car une fois que le contact est fait, je n’ai nul besoin de voir ma cible. Je me doutais qu’elle me suivrait peut-être. Et de fait !

Elle marchait à bonne distance de moi, mais j’entendais néanmoins ses petits pas pressés. Il faut dire que je suis grand et que mes enjambées sont grandes. Je marche vite et avec une démarche particulière, assurée. *Un peu comme les criminels des films*, me fis-je la remarque, ce qui accentua encore mon sourire amusé. La jeune fille savait qu’elle n’aurait pas dû suivre un inconnu ainsi, mais elle n’avait pu s’en empêcher, apparemment. Je notais mentalement la donnée suivante, tirée des pensées de la jeune fille : elle avait été à la piscine avec un dénommé Éric, un mutant comme moi. Intéressant, ça ! La petite connaissait d’autres mutants… Le pouvoir de cet Éric était-il utile ? Pouvait-il m’être utile, à moi ? Utile à l’organisation ?

Mes pensées retournèrent au présent et je m’extirpais de l’esprit de la jeune fille. J’aperçus enfin la Mercedes. Ramon, derrière le volant, semblait s’ennuyer. Je lui envoyais le message mental suivant :


[Je suis suivis. Transporte-moi derrière elle dès que je tourne le coin.]

Ramon se redressa dans la voiture, me localisa rapidement et me répondit que ce serait fait mentalement. Son regard était braqué sur moi. Je perçus son étonnement devant l’apparence de mon poursuivant sous la phrase suivante : ‘’ C’est rien qu’une gamine !’’

Je franchis le coin en jetant ma cigarette au sol, accélérant un peu le pas, heureux de constater qu’il n’y avait absolument personne dans la rue. J’entendis Ramon énoncer mentalement la phrase activant son pouvoir étonnant : ‘’Trick Room !’’

L’instant d’après, j’ai senti l’étrange sensation indiquant que le transfert d’une " boite " à l’autre était en court, le don de Ramon s’activant. Même après tant d’utilisations, vues directement ou sur moi, je trouve toujours le don de mon meilleur ami et bras droit étonnant. C’est un pouvoir relié à la téléportation en fait, mais très différent. Il a la capacité de transporter des objets ou des personnes d’un endroit à l’autre à l’aide de deux " boites " liées ensembles par une dimension parallèle, que lui seul peut voir. En gros, les objets ou les personnes dans une des deux " boites " sont transférées dans l’autre. C’est un don très puissant, que Ramon maîtrise à la perfection. Il y a plus de détails que cela, mais dit simplement, c’est ça. C’est d’ailleurs Ramon qui se charge de beaucoup du transport des marchandises de la « Vouivre » et lui aussi est indispensable.

Quelques secondes suffirent. L’instant suivant, j’étais derrière la jeune fille qui regardait devant elle, fort surprise de ne pas me voir dans la rue. J’activais de nouveau mon don, lisant ses pensées. Elle était effectivement fort surprise de ne pas me voir devant elle dans la rue. On le serait à moins !


« Et bien là, on peut dire que je n’ai pas de chance, ou que je ne suis pas très douée. Bien que je parierais pour les deux à la fois je crois. »

Elle poussa un soupir tandis que je lisais ses pensées. Elle se disait qu’elle devait être folle pour parler toute seule, mais que ce n’était pas grave, puisqu’elle était seule. La jeune fille se tourna pour reprendre le chemin inverse et sursauta violemment en me voyant devant elle. Elle poussa un cri de surprise, et je lus dans sa tête qu’elle n’aimait pas les apparitions comme dans les films d’horreur. Je la vis lever les yeux, chercher à apercevoir mon visage. J’étais à contre-jour et je savais qu’elle ne cernait que très mal mon visage.

- Manquez-vous à ce point d’interlocuteur que vous deviez parler seule, jolie demoiselle ? Si c’est le cas, je me ferais un plaisir de bavarder un peu avec vous ! Puis-je seulement vous mettre en garde ? Suivre ainsi un inconnu peu être très dangereux, ma chère, surtout avec un tel talent de pisteuses. Vous avez de la chance d’être tombée sur moi et non sur un de ces illuminés ! Vous devriez être plus prudente…

Je me déplaçais un peu vers le mur à ma gauche, lui permettant ainsi de voir mon visage. Mon air était charmeur, mon sourire invitant, rassurant. Je me sais beau gosse et j’en profite amplement. Je perçus le ricanement mental de Ramon dans la Mercedes, amusé par mon numéro. Lui me connait trop bien pour se laisser piéger. J’ouvris à nouveau la bouche, dévoilant mes dents parfaites et blanches, et fis une légère courbette en me présentant :

- Je suis Blake, très chère, à votre service ! Comment vous appelez-vous ?

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Dernière édition par Blake Salazar le Mar 1 Déc - 1:30, édité 2 fois
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Une filature ratée | Blake | Vide
MessageSujet: Re: Une filature ratée | Blake | Une filature ratée | Blake | EmptyMar 24 Nov - 14:26

Lou entendit une voix masculine alors qu’elle cherchait toujours à pouvoir discerner le visage de la personne face à elle. Avant, elle n’avait pas entendu la voix du mafieux de cinéma, il était simplement passé devant elle, et l’humaine n’avait donc pas la possibilité de savoir si cet homme était celui qu’elle suivait maladroitement quelques instants auparavant. Et quand bien même cet homme puisse être justement le séduisant trentenaire qu’elle avait vu juste avant, qu’est-ce que ça aurait changé sur le coup ? Elle avait gaffé en pensant pouvoir suivre quelqu’un comme ça, sans raisons, simplement parce qu’elle en avait envie, elle n’était pas un détective privé, simplement une jeune lycéenne qui n’avait aucuns droits particuliers ! La petite brune déglutit difficilement, encore prise par la surprise (décidément elle détestait les films d’horreur et leurs apparitions, il n’y avait pas besoin d’une musique angoissante pour l’effrayer semblait-il !), mais tenta d’écouter les paroles de l’homme, puisque s’en était un qui lui faisait face. La jeune femme fut surprit de ce qu’il dit, lui demandant si elle manquait tellement d’interlocuteur pour pouvoir parler seule, mais c’était surtout le qualificatif qu’il lui donna qui lui fit agrandir les yeux de surprise. Jolie demoiselle ? Depuis quand est-ce qu’on lui donnait du ‘jolie’ et encore plus du ‘demoiselle’ ? Bon, il fallait se l’avouer, si c’était l’homme d’avant il avait bien le droit de dire une telle chose, son physique d’acteur de cinéma devait l’habituer à sortir de tels compliments à des inconnues. Mais seulement le fait que la jeune femme soit un peu trop le souffre-douleur de ses camarades masculins au lycée la poussait à se montrer méfiante dès qu’on lui faisait des compliments, même minimes. Malgré cela, la belle ne put empêcher ses joues de se teinter légèrement de rose, bien que ses yeux exprimaient encore la surprise sincère du compliment.

Lou savait pertinemment qu’il devait servir ça à toutes les filles qu’il rencontrait, un peu comme Eric, mais elle trouvait ça louche malgré tout, les hommes ne faisaient pas des compliments aussi facilement normalement, il suffisait de voir son père avec sa mère, ou les autres garçons de son âge. Mais Lou n’eut pas l’occasion de songer plus longtemps à ce qu’il venait de lui dire, car la suite suivit tout de suite après, ses pensées n’avaient durées que l’espace de quelques secondes dans son esprit. L’inconnu lui dit qu’il se ferait un plaisir de parler un peu avec elle, chose qui surprit une nouvelle fois la demoiselle. Mais visiblement elle n’était pas au bout de ses surprises, car l’inconnu enchaîna en lui demandant s’il pouvait la mettre en garde, et expliqua cette question en disant qu’il était dangereux de suivre un inconnu, surtout avec le talent dont elle faisait preuve, puis il conclut en disant qu’elle avait de la chance d’être tombée sur lui, et qu’elle devrait être plus prudente. Quelle honte ! Lou piqua un fard, elle sentit son visage rougir soudain sans qu’elle ne puisse rien faire, dire que c’était ce que son père et Nathan ne cessaient de lui servir depuis tout le temps, et là elle se faisait sermonner, certes gentiment, mais sermonner tout de même, par un inconnu ! La jeune humaine ne put s’empêcher de baisser ses yeux d’ambre pour regarder le trottoir comme si on venait de lui faire la morale, mais surtout pour cacher sa gêne, puis elle serra son sac avec son livre contre elle comme pour se donner une contenance sans pour autant y arriver. La jeune femme ne trouva pas la force de répondre, trop honteuse d’avoir été découverte aussi facilement, elle n’était pas douée, ça c’était une chose claire c’était vendu, mais tout de même, elle aurait put agir plus prudemment en effet !

La jeune demoiselle fut tirée de sa honte lorsque l’homme se déplaça doucement vers le mur pour qu’elle puisse le voir plus clairement, et la curiosité fit son apparition une nouvelle fois alors que la belle leva ses yeux couleur de miel pour regarder le visage de l’homme. C’était bien lui ! L’acteur des films mafieux, enfin dans son esprit du moins, et elle se sentit encore plus sotte de s’être fait remarquer aussi facilement. Comment est-ce qu’il avait fait ? Peut-être qu’il était réellement mafieux et donc forcément habitué à être pisté, ce qui expliquerait pourquoi il avait repéré la jeune aussi facilement ? Non, elle était nulle c’était ça et rien d’autre tout simplement ! Mais heureusement, il la tira une nouvelle fois de ses pensées lorsqu’elle le vit afficher un air rassurant qui eut tôt fait de la mettre plus à l’aise et de faire légèrement disparaître la honte de son visage. Après une légère et élégante courbette qui collait merveille à son charme méridional, il reprit la parole pour se présenter avant de lui demander son prénom. Blake ? C’était original comme prénom, Lou ne connaissait personne sou ce prénom, enfin jusqu’à présent. La demoiselle ouvrit sa bouche bien dessinée pour s’apprêter à répondre, mais elle hésita un moment. Bien sûr, donne lui ton vrai prénom, idiote, tu viens de le suivre il doit trouver ça louche, tu ne veux pas lui dire ou tu habite pendant que tu y es ? Mais c’était trop tard, elle avait déjà commencé à parler pour se présenter, malgré elle, prise par l’air rassurant de son interlocuteur.

« Enchantée monsieur Blake… Je m’appelle Lou. »

Une simple phrase, mais elle s’insulta mentalement de l’avoir formulée, quelle idiote elle était ! Comment est-ce qu’elle pouvait seulement imaginer une seule seconde que tout le monde était beau et gentil ? Il avait l’air gentil, et il était trop charmant pour qu’elle puisse le soupçonner d’être quelqu’un de dangereux, mais justement, elle se fiait trop aux apparences et devait se méfier des autres ! Seulement c’était contre sa nature, elle le savait bien, et la demoiselle afficha un léger sourire un peu plus rassurée, bien qu’elle sentait toujours un léger malaise planer dans son esprit. Après avoir analysé quelques secondes le visage de son interlocuteur, la jeune femme sentit ses questions revenir au galop. Comment avait-il disparut aussi rapidement ? Pourquoi est-ce qu’il avait deviné qu’elle le suivait ? C’était réellement un mafieux ? Et ou est-ce qu’il se rendait ? Rah ! Elle se posait trop de questions, trop curieuse, il t’arrivera un tour Lou ! Son frère ne cessait de lui dire cette phrase, et visiblement ce n’était pas encore entré dans la tête bien faite de la demoiselle, car elle ne put s’empêcher de reprendre la parole d’une voix toujours aussi perturbée, mais avec une pointe de curiosité qui perçait néanmoins et qu’elle ne pouvait dissimuler.

« Et sinon, en effet je manquais un peu d’interlocuteur avant…. Je sais que je ne dois pas suivre les inconnus, on me l’a dis assez souvent, mais, pourquoi pensez-vous que je vous suivais ? Vous auriez quelque chose à vous reprocher pour penser qu’une jeune fille comme moi puisse vous pister ? Ou alors vous ne craigniez que je sois une de vos admiratrices qui veuille vous suivre pour vous demander un autographe ? »

Qu’elle était sotte ! Elle parlait de choses qu’il ne devait pas comprendre, une fan, elle avait sortit ça de son imagination lorsqu’elle le voyait en tant qu’acteur de film mafieux, il ne comprendrait rien à ses pensées, l’esprit de la demoiselle était un pêle-mêle de sottises, aussi entremêlé que sa tenue était colorée ! Et pourquoi est-ce qu’elle lui demandait s’il avait quelque chose à se reprocher ? Soudain la dernière phrase de l’homme sonna différemment, ‘vous devriez vous méfier’ et si c’était une menace ? Mais non idiote ! Pourquoi un homme comme lui prendrait la peine de menacer une minette à peine sortit de ses études secondaires, et sans aucune importance ? La brunette piqua à nouveau un fard devant son audace, et craignit qu’il ne le prenne mal, elle parlait trop vite, plus vite qu’elle ne réfléchissait, et s’il croyait qu’elle le suivait pour une autre raison que sa simple curiosité ? Et s’il était réellement un mafieux ? Le cœur de la demoiselle fit un bond dans sa poitrine et rata un battement alors qu’elle ne put s’empêcher d’ouvrir grand les yeux sous le coup de la panique, sentant son sang battre ses tempes, et elle posa sa main qui serrait l’anse de son sac sur son cœur comme si elle était sur le bord de mourir d’un arrête cardiaque, ce qui n’était pas totalement faux cela dit. Elle était stupide, à force d’une vie sans intérêt elle se faisait des films sur n’importe quoi, sur une simple phrase et risquait de mourir d’un arrêt cardiaque à cause de son imagination ! Puis une dernière phrase revint à l’esprit de la brunette : ‘Vous avez de la chance d’être tombée sur moi et non sur un de ces illuminés’, mais de quoi parlait-il en parlant des illuminés ? Des mutants ? La curiosité étant trop forte, la jeune femme ne put s’empêcher de reprendre la parole en essayant de se maîtriser.

« Et de quels illuminés parlez-vous ? Je ne savais pas qu’il y avait des fous qui se baladaient librement dans les rues de la ville ! »

Enfin, à part elle bien entendu, mais elle n’avait pas à se craindre elle-même ! Enfin du moi, pas tant qu’elle ne mourait pas d’une crise cardiaque à cause d’un film qu’elle se serait fait sur un charmant trentenaire qui se montrait aimable avec elle, et qu’elle pensait voir comme un mafieux qui venait de la menacer de mort. Heureusement que personne ne lisait ses pensées, le pauvre concerné risquait de se perdre dans les méandres d’un esprit artistique trop imaginatif !

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Une filature ratée | Blake | Vide
MessageSujet: Re: Une filature ratée | Blake | Une filature ratée | Blake | EmptyVen 27 Nov - 5:29

En fouillant ses pensées, j'appris que la jeune fille n'était qu'une lycéenne, ce dont je me doutais déjà. Vu sa taille et son apparence, dont sa tenue quelque peu colorée, c'était évident. Elle devait avoir... quoi ? Entre 16 et 18 ans, environ ? Pas beaucoup plus, selon moi... Elle m'avait suivie parce qu'elle en avait envie, simplement. Étrange ! Mon apparition l'avait surprise énormément. Elle m'écouta parler et écarquilla ses jolis yeux de surprise devant le qualificatif que je lui donnais. Apparemment, elle n'avait vraiment pas l'habitude de se faire donner des compliments. Elle était le souffre-douleur à son école, surtout de ses camarades masculins, et mon compliment anodin la laissait méfiante. Malgré tout, elle rougit sous le compliment. Elle s'imaginait que je devais dire ce genre de choses à toutes les filles, ce qui était vrai en y réfléchissant. La galanterie avait presque entièrement disparue en cette époque troublée, je me devais de rester un vrai gentleman !

Mes paroles suivantes surprirent d'autant plus la jeune fille. Elle rougit encore plus sous le sermon amical que je lui servis. Son père et son frère semblaient l'avoir eux aussi mise en garde contre sa curiosité, mais elle ne semblait pas avoir changée depuis. Elle baissa les yeux vers le sol, honteuse et gênée de s'être ainsi fait surprendre et sermonner, serrant son sac contre elle comme une protection bien inutile. Lorsque je me déplaçais pour qu'elle puisse voir mon visage, la curiosité s'empara à nouveau de son esprit. Elle me qualifia une nouvelle fois d'acteur de films mafieux, ce qui me fit sourire une nouvelle fois. Une foule de questions défilèrent dans son esprit : Comment est-ce qu’il avait fait ? Était-il réellement mafieux et habitué à être suivi ? Comment l'ai-je surprise aussi facilement ? Des questions auxquelles j'avais la réponse, mais dont je ne pouvais absolument pas lui faire part. Mon air rassurant et amical la mit plus à l'aise et elle trouva que ma courbette allait à merveille avec mon aspect hispanique. Elle trouva mon prénom original, ce qui était une fois de plus vrai, mais elle hésita un instant avant de se présenter elle-même. Doute légitime, compte tenu de mon apparition soudaine. Sa petite bouche d'adolescente s'ouvrit et resta ainsi un instant, entrouverte, ce que je trouvais à la fois amusant et craquant. Elle se fit un petit débat mental pour voir si elle me donnerait ou non son vrai prénom, notamment sur le fait que je devais trouver louche qu'elle m'ait suivie. Louche, non. Curieux et amusant, ça oui ! Elle parla avant que son esprit ne l'enregistre, prise par mon charme habituel :


« Enchantée monsieur Blake… Je m’appelle Lou. »

La jolie brune se traita mentalement d'idiote d'avoir répondue aussi rapidement, se demandant comment elle pouvait s'imaginer que tout le monde était beau et gentil. Une question légitime, mais qui n'était pas nécessaire avec moi. La jeune femme s'insurgea à être plus méfiante et a moins se fier aux apparences. Sauf qu'elle semblait trop naïve, beaucoup trop, ce qui pourrait se révéler dangereux pour elle... Elle afficha un petit sourire, mais je sentais qu'elle était toujours un peu mal à l'aise. Une nouvelle volée de questions traversa son esprit tandis qu'elle m'observait, et je ne pus m'empêcher de sourire à nouveau. Une machine à questions, cette petite ! Elle se demanda comment j'avais fait pour disparaître ainsi, pourquoi et comment j'avais fait pour découvrir sa filature aussi rapidement. Étais-je réellement un mafieux ? Ou est-ce que je me rendais ? D'autres questions auxquelles j'aurais pu répondre, mais je ne pouvais pas le faire sans la mettre en danger. Sans ME mettre en danger ! C'était trop risqué et le risque n'en valait pas la chandelle. La jeune Lou reprit la parole d'une voix légèrement hésitante, mais ou perçait une curiosité incroyable, même si elle tentait de le cacher :

« Et sinon, en effet je manquais un peu d’interlocuteur avant…. Je sais que je ne dois pas suivre les inconnus, on me l’a dis assez souvent, mais, pourquoi pensez-vous que je vous suivais ? Vous auriez quelque chose à vous reprocher pour penser qu’une jeune fille comme moi puisse vous pister ? Ou alors vous ne craigniez que je sois une de vos admiratrices qui veuille vous suivre pour vous demander un autographe ? »

Cette fois, j'éclatais de rire pour de bon. Je l'aimais bien, cette petite ! Amusante et comique, Lou avait sans aucun doute une imagination débordante qui devait lui jouer de nombreux tours. Une fan ? Quelle idée ! Je notais mentalement que je me louerais un de ces films mafieux dont elle me rabattait l'esprit, histoire de voir réellement de quoi elle parlait. Je n'ai jamais été grand fanatique de cinéma, mais j'avais, selon Lou du moins, l'apparence d'un de ces mafieux de cinéma. Ce serait à vérifier... En tout cas, l'esprit de Lou était un ramassis d'idées diverses, toutes entremêlées. Étonnamment facile à lire et à comprendre pour moi, cependant. Ses pensées m'étaient totalement ouvertes ; je n'avais qu'à tendre l'esprit pour tout ''lire'' comme dans un livre. Trop facile ! Avais-je quelque chose à me reprocher ? Aux yeux du monde, non. Aux yeux du gouvernement, j'étais l'une des cibles principales à abattre. Presque autant que les mutants activement recherchés. Mais que faire sans preuves, n'est-ce pas ? Ils étaient coincés, ils le savaient, et devaient se résoudre à me voir agir dans l'ombre de la société à ma guise. Lou se demanda si je l'avais menacé par mes paroles, mais ce n'était qu'un avertissement sans conséquences de ma part. Suivre un inconnu de façon aussi ouverte pouvait être terriblement risqué de nos jours, surtout pour une jeune fille seule.

La jolie brunette rougit de nouveau - encore ! - et elle craignit que je ne le prenne mal. De nouvelles questions naquirent dans sa tête, qui m'amusèrent encore. Je commençais à l'apprécier, cette petite illuminée. Mafieux ? Encore ? Ses yeux bleus s'ouvrirent sous le coup de la panique qui s'empara d'elle soudainement. Elle se demanda enfin ce que signifiait ma dernière phrase et de qui je pouvais bien parler. Sa curiosité pris le dessus et elle parla avec empressement :


« Et de quels illuminés parlez-vous ? Je ne savais pas qu’il y avait des fous qui se baladaient librement dans les rues de la ville ! »

Quel esprit créatif ! Mourir d'une crise cardiaque en se faisant un film dans sa tête ? C'était la première fois que je voyais quelqu'un avec autant d'imagination ; c'était nouveau pour moi. Mais ô combien divertissant ! Et quelle curiosité, mes amis !

- Je suis moi aussi enchanté de te rencontrer, Lou. Mais je t'en pris, appelle-moi simplement Blake. Monsieur Blake... Je secouais la tête en souriant. J'ai l'impression d'avoir soixante ans quand on m'appelle ainsi... Pour répondre à ta question : Pourquoi je crois que tu me suivais ? C'est assez évident, Lou : tu étais assise a l'ombre avec ton livre, mais tu as relevé les yeux en me voyant, puis tu t'es replongée dans ton livre avec un peu trop d'empressement quand je suis passé devant toi. Ensuite, en marchant, j'ai entendu tes pas. Facile comme tout, tu vois ? Je n'ai rien à me reprocher, si ce n'est qu'apparemment, j'ai attiré ton attention et ta curiosité pour une raison que j'ignore encore... Et enfin, je ne crois pas avoir d'admiratrice... Pas à ma connaissance, du moins. Par contre, si tu veux un autographe, je t'en donne un immédiatement !

La jeune Lou devint rouge une nouvelle fois, mes paroles étant faites pour la faire réagir. Elle était adorable ainsi et je n'avais pu m'empêcher de la taquiner. Je repris la parole de ma voix à l'accent hispanique, affichant mon air le plus charmant :

- Quant aux illuminés auxquels je faisais allusion, c'était un terme général et vague impliquant les gens dangereux qui existent de par le monde ; voleurs, vagabonds parfois, assassins ou meurtriers... parfois même ces fameux mutants ! De nos jours, on ne sait jamais vraiment sur qui on peut tomber... Et une fille comme toi devrait faire plus attention ; je suis certain que ton père ou ton frère, si tu en as un, t'ont déjà dit ça de nombreuses fois. Rassure-toi, je ne cherche pas à te faire la morale. De plus, c'est ton jour de chance, Lou ! Aujourd'hui, ta curiosité t'a fait suivre un simple père de famille propriétaire d'un bar. Je me rendais à ma voiture après un rendez-vous près de la bibliothèque avec un ami. Rien que du très banal...

Simple bar et simple père de famille... c'était vite dit ! Mais néanmoins vrai. Si j'avais mentionné que mon bar, le Bailar, était un bar pour adultes avec des danseuses nues, la petite serait partie à toutes jambes ! Et elle se serait évanouie en apprenant que le charmant mexicain qui lui faisait face était en fait le plus grand narcotrafiquant du Sud des États-Unis... Rien que ça ! Comme quoi ma phrase ''on ne sait jamais sur qui on peut tomber'' était particulièrement vraie en ce moment précis ! J'ai l'air de tout en apparence, sauf d'un narcotrafiquant. Pourtant, cette jeune fille, à peine sortie de l'adolescence, me trouvait l'air d'un mafieux... C'était étrange.

- Et toi, petite Lou... Pourquoi as-tu soudainement décidée de me suivre ? Simplement par curiosité, je m'en doute, mais tu devais être poussée par quelque chose d'autre, non ? L'aventure et le frisson que cela procure, peut-être ? Pourquoi crois-tu que je pourrais avoir des admiratrices ? Je trouve ça curieux, comme idée...

Petite Lou trop curieuse ! Voyons voir où nous mèneras cette rencontre !

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Une filature ratée | Blake | Vide
MessageSujet: Re: Une filature ratée | Blake | Une filature ratée | Blake | EmptyVen 27 Nov - 18:58

Lou ne savait pas réellement comment prendre l’éclat de rire du mafieux, comme elle l’avait mentalement nommé désormais, est-ce qu’il riait devant sa bêtise comme pour se moquer d’elle ? Ou se contentait-il de rire simplement parce qu’il trouvait ce qu’elle venait de dire, drôle ? La seconde possibilité était préférable aux yeux de la jeune femme, et pour tout dire, habituellement c’était plutôt la première possibilité qui l’emportait ! Mais l’humaine se plaisait à penser que cet homme était visiblement différent des autres, et les compliments qu’il avait adressés à son intention confortaient la demoiselle dans son idée. C’était un gentleman, comme Zorro ! Bon, certes, Zorro n’était pas qualifiable de gentleman puisque généralement c’était plus les Anglais mais il avait le charme des espagnols, et par conséquent ça s’imprimait parfaitement dans l’esprit de la jeune femme. Lou avait vraiment une manière de réfléchir qui devait en laisser pantois plus d’un, la demoiselle sautait du coq à l’âne en songeant à toute sorte de choses sans aucun intérêt, à se demander comme est-ce qu’il pouvait encore être possible qu’elle s’y retrouve dans une conversation ! L’habitude mes amis, serait éventuellement tentée de répondre la jeune femme, mais à force elle en venait des fois à se demander si en effet, elle avait assez l’habitude de sa manière de penser pour ne pas s’y perdre complètement. Quoi qu’il en soit, Lou observa l’homme de ses yeux ambrés comme si elle ne comprenait pas tout ce qui se passait. A cette vitesse là elle allait très rapidement passer pour une demeurée à le regarder avec des grands yeux vides, il ne manquait plus que la bouche légèrement entrouverte pour avoir l’air d’une parfaite gourde. La jeune femme essaya donc de reprendre un air à peu près sérieux pour ne pas passer pour une débile, enfin essayer du moins, vu comme elle était partit, c’était plutôt mal engagé.

Quelques minutes passèrent pendant lesquelles la jeune femme rougit encore une fois, puis Blake se décida à répondre d’un ton toujours aussi galant, avec l’accent en prime. Décidément, elle avait l’impression qu’il savait qu’il était beau, et qu’il en profitait à merveille. Encore une fois l’humaine ne put s’empêcher de le comparer à Eric, ce dernier aussi se savait séduisant et s’en servait à merveille. Enfin, elle espérait juste que Blake n’était pas du genre à draguer des jeunes filles de l’âge de celles que l’autre dragueur visait, non qu’il était trop vieux pour ça, le charme ne s’atténuait pas avec l’âge, mais tout de même, il devait au moins avoir l’âge de son père, ça ferait plutôt bizarre ! Elle pensait à des choses bizarres décidément ! Pas étonnant qu’elle ait l’air bête lorsqu’on y songeait ! Lou essaya de se concentrer sur les paroles de son interlocuteur en affichant une expression qui se volait neutre. Il lui pria de l’appeler simplement Blake, prétextant qu’il avait l’impression d’être vieux lorsqu’elle ajoutait un ‘monsieur’ devant. C’était vrai, pourquoi elle l’avait appelé monsieur comme ça ? Quelle idiote décidément ! Par contre, là où elle se sentit vraiment stupide, c’est lorsqu’il lui expliqua pourquoi il avait remarqué qu’elle le suivait. Elle était aussi peu douée que ça décidément ? Vraiment pitoyable, elle avait au moins espéré avoir l’air un peu plus… fine dans sa démarche, mais visiblement c’était loin d’être le cas, regarder des films policiers n’aidait en rien à devenir une bonne pisteuse ! Pour conclure, Blake expliqua qu’il ne savait pas pourquoi il avait attiré son attention (chose que Lou préférait qu’il ignore encore cela dit, elle n’avait pas envie de lui dire qu’elle l’avait remarqué parce qu’elle le trouvait très séduisant pour son âge, le ridicule le tue pas, mais il amoche pas mal tout de même, et à ce rythme elle allait devenir aussi amochée qu’une boxeuse), puis il annonça qu’il n’avait pas d’admiratrice, mais que si elle désirait un autographe, il pouvait lui en signer un. Lou ne put s’empêcher de sourire malgré elle, et le fait qu’elle essaye de se retenir devait la rendre encore plus ridicule, décidément elle n’était définitivement pas douée.

La jeune femme ne put s’empêcher de rougir une nouvelle fois, mais heureusement Blake reprit la parole lui permettant de masquer un peu sa gêne. Elle aimait bien son accent décidément, ça changeait tellement des autres qu’elle entendait à longueur de temps ! Le mafieux expliqua qu’il pensait à la une généralité en parlant des illuminés, des personnes qui n’étaient pas fréquentables, des vagabonds, des voleurs, et pourquoi pas des mutants ? Le mot fit sursauter la demoiselle qui plongea son regard dans les yeux de son interlocuteur, elle avait soudain une expression plus farouche comme s’il venait de tourner le bouton sur le mode ‘râleuse’. Lou resta un moment silence, et baissa les yeux lorsque Blake lui dit qu’une fille comme elle devait faire plus attention, et que son frère ou son père devait le lui dire assez souvent. En imaginant qu’elle en avait, ce qui était le cas, quelle surprenante coïncidence ! Finalement, Blake conclut qu’elle avait de la chance d’être tombée sur lui, un père de famille propriétaire d’un bar. Un père de famille ? Oh, cela cassait un peu l’image du mafieux, elle les voyait plus célibataires endurcis. Mais heureusement elle réussit à masquer son expression déçue, mieux valait ne pas se faire remarquer davantage. Pour masquer son embêtement, elle répondit tout de suite après en essayant de changer un peu de sujet pour ne pas avoir l’air encore plus gênée.

« Je suis si peu douée que ça pour les filatures alors ? J’avoue que je me sens un peu honteuse, j’espère au moins que vous aviez compris parce que vous aviez l’habitude d’être pisté, enfin, je ne dis pas que vous avez l’air d’un criminel. Enfin si mais… Non rien, oubliez ! Je le sais maintenant, je ne suis pas douée, et pis j’avoue que je n’étais pas trop habillée pour pister quelqu’un. Je m’excuse de vous avoir suivit comme ça alors, vraiment j’étais trop curieuse, navrée ! Et pour l’autographe, en fait je croyais que vous étiez un acteur de cinéma, vous ressemblez beaucoup à un acteur que j’aime bien…. C’est pour ça que je vous ai filé, oui voilà, c’est l’explication ! »

Ouf ! Elle avait à peu près sauvé la situation, les meubles déjà ! Elle avait fait la bourde du siècle en disant qu’elle trouvait qu’il avait l’air d’un homme habitué à être pisté, puis l’avoir démentit et finalement l’avoir à nouveau affirmé. Quelle boulette elle était lorsqu’elle s’y mettait ! Lou espérait juste avoir sauvé la situation en prétextant le prendre pour un acteur de cinéma, ça risquait de le flatter en plus, et au final elle ne mentait pas, enfin pas trop. Pour ne pas trop laisser traîner sa honte, Lou enchaîna la réponse au sujet des illuminés pour afficher une expression soudain plus farouche, avec le ton qui allait avec bien entendu, elle semblait voir soudain changé.

« Vous savez, les mutants ne sont pas tous des illuminés ! Ils sont comme les humains, il y en a des normaux et des plus fous, mais franchement, ils auraient raison d’être aussi illuminés comme vous dites s’ils étaient tous comme ça. Avec le comportement qu’on a à leur égard, quoi de plus normal ? Et les vagabonds sont comme ça parce qu’ils n’ont rien, je n’ai pas peur d’eux, pas plus que je n’ai peur des mutants pour tout vous dire. Mais bon, vous ne disiez certainement pas ça méchamment. Et je dois dire que je ne vous voyais pas en père de famille, plus en… Homme d’affaire. Vous avez des enfants vous dites ? Et, je vous retiens peut-être ? Vous disiez que vous aviez rendez-vous ? Je comprendrais que vous deviez vous absenter, vous devez avoir des responsabilités contrairement à moi…. »

La curiosité reprit le dessus après un petit passage farouche, elle ne pouvait s’empêcher de lui poser pleins de questions sans aucun intérêt. Après un petit moment de silence, la jeune femme entendit Blake reprendre la parole d’un ton toujours aussi charmant qui commençait sérieusement à la mettre en confiance. Pas difficile l’humaine, il suffisait d’être un beau parleur et elle vous regardait avec des étoiles dans les yeux, la preuve avec Eric. Le fait de s’intéresser à elle était tellement inhabituel à ses yeux, qu’elle avait tendance à trop rapidement faire confiance. Le mafieux père de famille lui demanda pourquoi elle avait décidé de le suivre, et il continua en lui demandant pourquoi elle pensait qu’il pouvait avoir des admiratrices. Il trouvait ça curieux, Lou trouvait ça logique, ça sautait aux yeux bon dieu ! La jeune femme ne trouvait pas le courage de mentir une seconde fois, enfin elle s’apprêtait à le faire lorsqu’elle croisa le regard charmant de Blake, qui la fit fondre intérieurement et l’empêcha tout simplement de broder un mensonge. Lou baissa un moment les yeux avant de serrer son poing droit, tenant son sac de l’autre main, puis elle l’agita comme si c’était une évidence et qu’il lui posait une question totalement stupide.

« Pourquoi ? Mais c’est logique mons… Blake ! Vous pouvez avoir des admiratrices parce que vous ressemblez à un acteur du cinéma alors j’imaginais que vous en étiez un, et que du coup, vous aviez plein de fans ! Je vous ai suivis parce que je voulais voir ce que vous alliez faire, le frisson et l’aventure en effet en grande partie, mais j’ai décidé de vous suivre parce que vous me plai…. Parce que vous m’intriguiez avec votre apparence espagnole, ou hispanique. Voilà. »

Elle avait faillit gaffer en disant qu’elle l’avait suivit parce qu’i lui plaisait bien, elle sentit son cœur s’emballer devant la grosseur de la bêtise qu’elle avait évitée, pour peu elle ferait une crise cardiaque ! La jeune femme se rendit compte à quel point elle savait être sotte lorsqu’elle parlait sans réfléchir, décidément elle était la fille blonde par excellence, enfin, sauf qu’elle n’était pas réellement blonde. La jeune femme resta un moment silencieuse le temps de se calmer un peu avant de reprendre, l’air de rien, pour essayer de changer un peu de sujet.

« Et pourquoi vous vous êtes arrêté au lieu de continuer sans m’aborder ? Vous devez avoir autre chose à faire que bavarder avec les filles qui vous pistent non ? »

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Une filature ratée | Blake | Vide
MessageSujet: Re: Une filature ratée | Blake | Une filature ratée | Blake | EmptyMar 1 Déc - 13:43

Décidemment, les pensées de la jolie Lou étaient un ramassis d’idées, d’hypothèses diverses et d’imagination débordante ! Cela faisait très longtemps que je n’avais pas rencontré un esprit aussi divertissant et amusant à lire. Elle me compara à Zorro, gentleman non Anglais, ce qui accentua mon sourire. Sauter du coq à l’âne, voilà qui était exact et qui expliquait pleinement comment la jeune femme pensait. Elle semblait s’y retrouver à merveille dans son esprit, ce qui était normal. Ou du moins, moi je trouvais cela normal, étant habitué à penser à plusieurs niveaux et à plusieurs choses en même temps. Oh, pas constamment, mais dès que je me plongeais dans les méandres de la Vouivre, mes pensées divaguaient dans un dédale d’informations diverses, d’idées diversifiées, de plans à concevoir, du prix que tout cela coûterait, et j’en passe… Alors, oui, on pouvait dire que, d’une certaine manière, j’ai un esprit semblable à celui de la demoiselle. Quoique bien souvent, les sujets que j’avais à traité différaient grandement des soucis d’une lycéenne !

Allait-elle passer pour une demeurée à mes yeux ? Effectivement, elle pouvait passer pour telle, à me regarder ainsi, les yeux ronds et la bouche en cœur. Attrayante, la petite. Vraiment. Elle s’essaya à reprendre un air moins ahuri, ce qui fut plus ou moins réussit.

Oui, je sais que je suis bel homme, et oui j’en profite ! Pourquoi m’en priver ? Elle me compara à cet Éric qu’elle avait mentionné plus tôt. Apparemment, lui aussi se savait séduisant et en profitait auprès de la gent féminine. Sauf que moi, je ne draguais pas sérieusement la grande majorité des femmes auxquelles je m’adressais. Seule une minorité avait droit au grand jeu. Avec la jeune Lou, il était simplement charmeur, sans plus. La petite doit à peu près avoir l’âge d’Isobel, songea Blake avec un sourire amusé. La courtiser serait comme courtiser ma propre fille ! Inconcevable !

Une foule de pensées traversèrent l’esprit de la jeune fille, une rafale rapide qui m’amusa encore plus, en ma qualité de télépathe. Drôles de pensées, pourquoi elle l’avait appelé monsieur ? Elle était aussi peu douée que ça en filature ? Regarder des films policiers ne suffisait donc pas ? Ce qui suivit cela manqua me faire éclater de rire, mais encore une fois, je me retins, me contentant de sourire un peu plus largement. J’avais attiré son attention parce qu’elle me trouvait séduisant pour mon âge ! Heureusement, comme le pensa si bien Lou, que le ridicule ne tue pas !

Ma petite blague, celle concernant ma signature, amena un sourire sur le visage de la petite Lou, même si je m’aperçus qu’elle essayait de se retenir. Elle rougit une nouvelle fois, et son regard se fit plus dur tandis que je mentionnais les mutants. Oh. Était-elle un pro-mutante ? Ça m’en a tout l’air, en tout cas. Elle trouva que l’image du père de famille n’allait pas avec mon image de mafieux. Célibataire, je l’étais, certes, mais… cela n’avait en aucun cas été voulu. Si Magdalena – paix à son âme -, mon amour, était encore vivante, peut-être que la Vouivre occuperait une place moins importante dans ma vie. Qui sait ?

La petit ouvrit aussitôt la bouche et un flot de paroles s’en échappa. Lou tentait de sauver la situation, d’une façon qui me fit rire sans que j’y puisse quoi que ce soit. Que n’irait-elle pas inventer pour tenter de sauver sa gaffe ? Que j’ai l’air d’un criminel, d’accord, ça passe encore. C’est vrai, alors pourquoi le nier ? Mais que j’ai l’air d’un acteur… N’importe quoi, oui ! Et effectivement, petite Lou : tu n’es pas, mais alors pas du tout, habillée pour suivre quelqu’un. Peut-on faire plus voyant ? J’en doute…

Elle parla à nouveau, avant même que j’ai le temps d’ouvrir la bouche. Ah, ça, ça m’intéressait beaucoup plus ! Oui, je ne m’étais pas trompé : la belle est bel et bien une pro-mutant…


« Vous savez, les mutants ne sont pas tous des illuminés ! Ils sont comme les humains, il y en a des normaux et des plus fous, mais franchement, ils auraient raison d’être aussi illuminés comme vous dites s’ils étaient tous comme ça. Avec le comportement qu’on a à leur égard, quoi de plus normal ? Et les vagabonds sont comme ça parce qu’ils n’ont rien, je n’ai pas peur d’eux, pas plus que je n’ai peur des mutants pour tout vous dire. Mais bon, vous ne disiez certainement pas ça méchamment. Et je dois dire que je ne vous voyais pas en père de famille, plus en… Homme d’affaire. Vous avez des enfants vous dites ? Et, je vous retiens peut-être ? Vous disiez que vous aviez rendez-vous ? Je comprendrais que vous deviez vous absenter, vous devez avoir des responsabilités contrairement à moi…. »

Ah, ça n’a pas duré longtemps… D’autres questions, encore et toujours. Est-elle seulement capable de s’arrêter ? Ça n’en a pas l’air. Mais Lou n’était pas la seule femme à être facilement bernée par les beaux parleurs ; j’en connais à la pelle qui se sont fait avoir, et pas seulement par moi. Diego, le gérant du Bailar, me ressemble beaucoup par certains côtés… Quoique lui passe à l’acte et va jusqu’au bout, ce que moi je ne fais pas. La jeune fille fondit devant mon regard et agita son sac pour répondre à mes paroles :

« Pourquoi ? Mais c’est logique mons… Blake ! Vous pouvez avoir des admiratrices parce que vous ressemblez à un acteur du cinéma alors j’imaginais que vous en étiez un, et que du coup, vous aviez plein de fans ! Je vous ai suivis parce que je voulais voir ce que vous alliez faire, le frisson et l’aventure en effet en grande partie, mais j’ai décidé de vous suivre parce que vous me plai…. Parce que vous m’intriguiez avec votre apparence espagnole, ou hispanique. Voilà. »

Bon, une autre à qui je plaisais bien et qui cachait la vérité sous un tissu d’autres paroles. J’avais rapidement remarqué que la pauvre fille parlait beaucoup trop souvent sans réfléchir, ses pensées ne suivant son raisonnement qu’après ses paroles. Pas très futée, si vous voulez mon avis… mais au moins, ses pensées étaient intéressantes. Le silence se fit quelques secondes, et comme je pressentais que Lou allait parler de nouveau, je restais silencieux. De fait :

« Et pourquoi vous vous êtes arrêté au lieu de continuer sans m’aborder ? Vous devez avoir autre chose à faire que bavarder avec les filles qui vous pistent non ? »

Changement de sujet, hein ? Mal à l’aise, Lou ? Je vais répondre à tes questions, petite, histoire de voir comment tu t’en sortiras après. Voilà qui me changera de mes journées habituelles ! J’avertis Ramon par télépathie que je parlerais encore un moment avec ma petite espionne, comme je la surnommais sur le coup. Il me répondit qu’il attendrait, et ajouta : ‘’C’est mon job, non ?’’, avec une pointe d’humour et d’ironie qui ne m’échappa pas. Mes pensées revinrent sur Lou, et j’ouvrit la bouche.

- Ne t’inquiète pas, Lou ; je n’ai rien contre les mutants. Je ne suis juste pas d’accord avec la façon dont on les traite, c’est tout. Tu savais qu’on enfermait certains d’entre eux dans des cellules et qu’on les torturait ? Eh oui, le vérité est fort différente de ce que la télévision ou le gouvernement veut nous faire croire… Quant à ce que tu as dit, je suis d’accord : il y en a des corrects et d’autres qui sont dangereux, comme avec les humains. Mais je vois que tu t’emportes rapidement lorsqu’on parle de ces êtres doués de pouvoirs… Tu aimerais être l’un d’entre eux ?

Je commençais un peu fort, je le reconnais volontiers. Mais je suis curieux de nature, et Lou avait éveillé ma curiosité. De ses réponses, je pouvais apprendre beaucoup, surtout que je n’ai jamais côtoyé, de près ou de loin, des pro-mutants. Des anti-mutants, j’en ai vu et croisé à la pelle, mais des comme elle, jamais. C’était du nouveau. Je repris la parole :

- Et pour les vagabonds… et bien, s’ils le voulaient vraiment, ils pourraient se reprendre en main. C’est de la lâcheté pure et dure, pour la majorité d’entre eux. Mais encore une fois, c’est un sujet à débat. Changeons de sujet. Alors, comme ça, tu ne me voyais pas en père de famille, Lou ? C’est pourtant vrai ; ma fille a environ ton âge, je crois, et elle étudie à l’Université d’Achaea en Biologie Cellulaire, un truc auquel je ne comprend rien. Elle aime ça, et c’est l’essentiel. Je suis un père de famille ET un homme d’affaire. Gérer un bar, as-tu idée du travail que cela demande ? Je suis certain que non, hermosa Lou. Tu n’as pas encore l’âge requis pour y entrer, n’est-ce pas ?

Je lui souris, pour lui prouver que ce n’était pas là un critique, et j’enchaînais avant qu’elle ne puisse parler. Je sentais déjà ses pensées bouillonner…

- Tu ne me retardes pas, Lou. Je reviens de mon rendez-vous, je ne m’y rends pas. J’ai effectivement des responsabilités plus importantes que les tiennes, mais cela n’est aucunement une raison pour que je sois impoli. Tu me suivais, et avait donc par conséquent des attentes vis-à-vis de cette rencontre, je présume… Je vais donc tenter d’égayer un peu ta journée. En commençant par t’offrir mon autographe…

Mon sourire s’aggrandit à ces paroles, et je pris le stylo et le bloc note que je trainais toujours avec moi. Je posais le bloc note sur le mur et signais de mon nom : Blake Salazar. Dessous, j’écrivis : Para el hermoso Lou. Qué tu espíritu imaginativo jamás se agote ! (Pour la jolie Lou. Que ton esprit imaginatif ne s'épuise jamais !). J’enlevais ensuite la page du bloc note et la lui tendit avec une nouvelle culbute. Elle le prit, incertaine…

- En espérant que cela t’apporte un jour quelque chose. Te voilà officiellement ma deuxième admiratrice, la première étant bien entendu ma fille ! Alors, je t’intriguais par mon apparence ? Je viens du Mexique, d’un barrio surnommé « Saints et Pécheurs. » Là-bas, comme ici, chaque personne choisit ce qu’elle devient : un Saint ou un Pécheur. Moi, je me situe à la limite entre les deux : ni totalement l’un, ni totalement l’autre… Toi, Lou, que crois-tu être ? Quant à la raison qui m’a poussé à m’arrêter te faire un brin de jasette, c’est assez simple : tu m’intriguais, toi aussi, avec tes vêtements colorés et voyant et ton petit visage expressif. Si tu avais vu ta tête quand tu m’as regardé pour la première fois… Ce seul spectacle valait ma journée !

Je me tus, souriant toujours, et sortit cette fois son paquet de cigarette. J’ai reculé d’un pas, pour éviter à la fumée d’irriter la jeune demoiselle, et m’en suis allumé une. Oui, vraiment, cette conversation était fort différente de celles auxquelles je suis habitué !

- Et maintenant, Lou ?

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Une filature ratée | Blake | Vide
MessageSujet: Re: Une filature ratée | Blake | Une filature ratée | Blake | EmptyVen 4 Déc - 20:11

Blake sembla amusé par les perpétuels changements d’humeur de la jeune femme, elle passait du rougissant à la jeune femme sûre d’elle avant de faire une grosse bourde et de finalement retomber dans le rouge pivoine. Lou n’était pas stupide, du moins pas de la manière habituelle du terme. Elle était simplement trop naïve et impulsive pour son âge, ce qui la poussait – trop – souvent à se comporter d’une manière spontanée qui la poussait à dire des sottises sans qu’elle ne puisse rien faire pour se contrôler. C’était une forme de stupidité lorsqu’on y songeait ! Mais la demoiselle essayait de s’améliorer depuis quelques temps, après quelques épreuves plutôt gênantes pour elle, mais se trouver devant un homme aussi original et surprenant que Blake la rendait sans défenses, elle agissait comme avant, sans réfléchir ! Ou plutôt si, elle réfléchissait bien, mais elle ne pensait qu’après coup à la bêtise qu’elle venait de dire, et trop souvent elle se rendait compte qu’elle aurait été plus futée et plus sage de s’abstenir de dire quelque chose. Après un petit moment de silence, le bel homme se décida finalement à répondre aux multiples et – trop – nombreuses questions de la demoiselle qui l’écouta avec une attention redoublée très évidente. L’homme répondit qu’il n’avait rien contre les mutants et qu’elle n’avait pas à s’en faire, ajoutant qu’il n’était pas d’accord avec la façon de les traiter très simplement. C’était exactement comme pour Lou qui considérait cette manière d’agir absolument horrifiante, un peu comme certains étaient ébahis de voir qu’on pouvait traiter certains animaux comme ils étaient traités (notamment les corridas et tout ce qui approchait de près ou de loin à ce genre de ‘loisirs’). La jeune femme le regarda avec un intérêt nouveau, toujours silencieuse alors que le trentenaire enchaînait d’une voix toujours aussi aimable avec son accent si particulier.

Blake continua en demandant à la jeune femme si elle savait qu’on en enfermait certains dans des cellules pour les torturer. Ca non, elle ne le savait pas, même si les paroles que Nathan avait eut quelques années plus tôt avaient poussé la jeune femme à se faire une idée sur les traitements infligés aux mutants capturés. La demoiselle n’était donc pas très surprise d’entendre ces paroles, bien qu’elle était simplement navrée de constater que ses idées étaient bien vraies. L’homme expliqua que les médias et le gouvernement disaient des choses bien différentes de la réalité, et ça elle était bien place pour le savoir, après tout, la demoiselle avait déjà rencontré – à son grand regret – quelques personnes des autorités qui avaient plutôt mal réagit à sa manière de voir les choses, comme le grand noir rencontré pendant la manifestation par exemple. Pour finir, Blake expliqua qu’il était d’accord avec elle selon le point de vue du fait que les humains étaient comme les mutants et inversement, il y en avait des bons et des mauvais, c’était une chose logique en même temps ! Personne ne pouvait être parfaitement bon ou parfaitement mauvais, sans compter que de qualifier une chose de bonne ou mauvaise n’était pas donné à tout le monde, après tout cela dépendait des points de vue non ? Pour conclure, l’étranger au teint mat posa une simple question à la jeune femme, lui demandant si elle aimerait être l’un d’eux. Sur le coup, la demoiselle ouvrit les yeux sous le coup de la surprise, quelle question étrange ! Comment est-ce qu’il pouvait la lui poser ? Et d’ailleurs, comment pouvait-il être sûr qu’elle n’était pas mutante ? Certes la jeune femme était du type à se faire trop remarquer pour être véritablement quelqu’un de traqué comme la majorité des mutants l’étaient, mais après tout, il ne fallait pas juger un livre à sa couverture non ? L’humaine observa un petit moment de silence, puis elle répondit d'une voix étrangement sérieuse et posée, en totale contradiction avec son comportement jusqu’à présent.

« Oui. Oui j’aurais beaucoup aimé être l’une d’entre eux comme vous dites. Mais pourquoi êtes-vous si sûr que je ne suis pas mutante ? Je sais, je n’ai pas…. Le physique de l’emploi si je puis me permettre cette expression. Mais il ne faut pas juger un livre à sa couverture non ? Et je pourrais vous poser la même question, pour que vous orientiez la conversation sous un tel angle, c’est certainement que vous devez avoir le même point de vue, ou que vous en êtes déjà un. »

Elle avait énormément de raisons de préférer les mutants aux humains, mais elles étaient toutes un peu trop futiles pour être comprises par un homme comme Blake. Il n’y avait aucun doute que cet homme devait avoir beaucoup d’expériences à son âge, mais cela n’expliquait pas pour autant qu’il puisse poser ce genre de questions. Lou avait certainement été trop loin en lui retournant la question ou en pouvant tout simplement suggérer que lui-même était peut-être un mutant, mais d’un autre coté, il lui avait tellement tendu la perche qu’elle n’avait malheureusement pas réussi à la repousser. Sa réponse avait été très rapide, et la demoiselle ne s’attendait pas spécialement à ce que Blake décide de répondre pour de vrai à sa question, il allait très certainement détourner la conversation pour ne pas avoir à continuer sur ce point, exactement comme elle venait de le faire, néanmoins il finit par reprendre la parole sur un autre sujet, ou plutôt enchaîner sur l’autre partie de cette étrange conversation. Blake expliqua que pour lui, les vagabonds vivaient ainsi simplement par lâcheté et que tout le monde devait pouvoir réussir à s’en sortir avec la volonté, avant de conclure en disant que c’était un sujet à débat et qu’il valait mieux en changer. La demoiselle ne répondit rien bien qu’elle grimaça légèrement, elle ne reprendrait pas le sujet mais n’était pas du tout d’accord avec l’homme, pour elle les vagabonds ne pouvaient pas tous s’en sortir seuls ! Combien de fois était-elle tombée sur des jeunes à peine plus âgés qu’elle, qui avaient été jetés dehors par leur famille ou qui étaient arrivés ici clandestinement après avoir fuit leur pays en guerre ? Ils ne pouvaient pas s’aider seuls, ils ne savaient ni lire ni écrire et étaient complètement perdus. Des personnes comme ça devaient être aidées par des gens comme Lou qui avaient eus de la chance en naissant et en grandissant.

Le Mexicain continua en lui demandant, sans vraiment lui demander cela dit, qu’elle ne le noyait pas en père de famille, et il expliqua qu’il avait pourtant une fille d’à peu près son âge qui était étudiante à l’université d’Achaea dans un domaine visiblement plutôt difficile. Lou le regarda sous un nouvel angle, c’était bizarre, elle avait du mal à réussir à superposer l’image de cet homme et celle de son père ! Ils devaient avoir le même âge et pourtant, elle ne pouvait pas comparer ces deux personnes tellement différentes. Son père avait tellement l’air plus…. Plus père que cet homme qui donnait plus l’impression d’un éternel célibataire séducteur ! Ca ne rentrait pas dans l’idée qu’elle avait d’un père de famille voilà tout, rien ni personne ne changerait ça ! Blake continua toujours aussi calmement en expliquant qu’il était père et surtout aussi gérant d’un bar. Il lui demanda si elle avait l’idée du travail que ça pouvait demander, en répondant que non bien entendu, à sa place sans lui laisser le temps d’approuver ou non. En même temps, il avait raison, elle n’avait pas l’âge requit, loin de là même, la jeune femme devrait encore attendre environ 3 ans avant d’avoir sa majorité, et dans ce pays l’alcool était interdit aux mineurs. Lou fut intriguée par le qualificatif employé par l’homme ‘Hermosa’, elle ne connaissait pas la langue d’origine de Blake et hésita donc un petit moment sur la signification de ce mot, avant d’être coupée dans ses pensées par la voix à l’accent du soleil de son interlocuteur qui reprenait la parole. L’homme lui expliqua qu’elle ne le retardait pas mais qu’il revenait de son rendez-vous et n’y allait pas. Visiblement il avait des responsabilités plutôt importantes, ce qu’elle pouvait comprendre, gérer un bar n’était certainement pas de tout repos, mais il conclut en disant que ça ne lui donnait aucune raison pour se montrer impoli. Une bonne chose en effet. Lou avait apprécié qu’il s’arrête pour lui adresser la parole, même de manière aussi surprenante pour elle, mais elle avait estimé que c’était une marque de respect, et ses parents avaient pour habitude de lui dire d’être toujours respectueuse.

Blake lui dit ensuite que si elle le suivait c’était certainement qu’elle avait des attentes vis à vis de cette rencontre, et il se chargerait de la distraire un petit moment. Sur le coup elle fut légèrement gênée de s’imposer de la sorte, la jeune humaine savait bien qu’elle était du genre à trop chercher à se divertir par des moyens que tout le monde n’approuvait pas spécialement (comme par exemple de suivre des étrangers), mais après tout, il n’était pas vexé alors pourquoi se rendre malade ! Surtout qu’il avait bien réagi à sa remarque sur l’autographe puisqu’il lui annonça qu’il allait lui en donner un. La jeune femme lui décrocha un regard mi-étonné, mi-intéressée, et le regarda sortir un stylo et un bloc note de nul part (preuve qu’il devait souvent signer des autographes !), et écrit quelque chose dessus, toujours observé par les yeux d’ambre de la demoiselle. Après avoir griffonné quelque chose en plus de son nom, il lui tendit le papier que la demoiselle prit d’un air incertain, écoutant les paroles qu’il prononça en même temps. Il disait simplement qu’il espérait que cela lui apporterait quelque chose, et qu’elle était officiellement sa seconde admiratrice (la première étant très logiquement sa fille) ! Blake enchaîna ensuite en lui expliquant qu’il venait du Mexique, elle avait donc bien deviné, d’un endroit surnommé d’une drôle de manière, mais qui laissait le choix à ses habitants d’être des saints ou des pêcheurs. Lui disant être entre les deux avant de lui demander qui elle pensait être, puis il conclut sa tirade en disant qu’il voulait simplement lui parler lui aussi parce qu’il avait été intrigué par ses vêtements colorés et son visage expressif, chose qui fit sourire la demoiselle malgré elle. Elle était habituée à ce que sa mère lui dise qu’elle était très expressive, trop même certaines fois et que cela finirait par lui jouer un tour, puis elle répondit d’un ton calme alors que Blake sourit en sortant un paquet de cigarette.

« Ce que je pense être ? Je ne sais pas, je crois que de toute manière on ne peut pas dire qui est bon ou mauvais, chacun fait de bonnes choses à ses yeux, alors je peux me juger comme une sainte et n’être qu’un pêcheur en fin de compte. Donc je dirais que je me vois un peu entre les deux comme vous. »

Il avait allumé sa cigarette avant de reculer légèrement pour lui éviter d’être enfumée par la cigarette, et elle le regarda de ses grands yeux colorés en se disant qu’en effet, elle n’avait pas du tout fait de bonnes choses certaines fois, elle avait désobéit à ses parents et bravé quelques policiers pour sauver une cassette compromettante, rien de bien méchant mais c’était déjà ça. Pour elle c’était une bonne chose, elle avait aidé les mutants comme elle pouvait et bien que ce n’était pas grand chose, pour elle s’était un bon début, alors que pour les autorités c’était certainement le début d’une délinquance. Elle ne pouvait donc pas se juger seule. Blake reprit alors légèrement la parole, lui demandant ce qu’il en était désormais, et elle le regarda quelques instants en silence, semblant hésiter. Finalement, elle glissa sa main dans son sac pour en tirer un petit carnet ou elle glissa précieusement l’autographe de Blake comme s’il s’agissait de celui de sa star préférée, puis elle redressa son visage vers son interlocuteur avant de tourner la tête pour regarder s’il n’y avait personne d’autre autour d’eux. Personne d’inquiétant en tous les cas, la demoiselle reporta alors son attention enfantine sur l’homme en face d’elle pour reprendre la parole.

« Maintenant ? Je dois dire que je n’avais pas songé à ce que la suite de cette rencontre pourrait donner, juste à ce que je pourrais trouver d’amusant à vous suivre. Mais je dois dire que je suis toujours surprise de votre manière de m’avoir repérée et surtout d’être apparut derrière moi…. Ca avait presque l’air…. Surnaturel dirons-nous. »

Elle était très sotte de le regarder de la sorte comme si c’était le père noël en personne, tout comme elle était stupide de pouvoir lui poser une telle question, mais la demoiselle avait tout simplement du mal à pouvoir imaginer qu’il puisse être venu derrière elle aussi ‘naturellement’. Il avait apparut comme un magicien, et tout le monde savait que les magiciens se servaient de tour, seulement là, c’était différent, ils étaient en terrain neutre et jamais Blake n’aurait put faire ça sans aide, même une aide liée à son éventuel pouvoir s’il se trouvait être un mutant. Lou serra son sac contre elle comme si elle s’attendait soudain à ce qu’il se mette en colère contre elle, chose qui l’aurait très clairement effrayée.

[ HP : Je suis désolée je ne fais pas trop avancer les choses, mais j’ai vraiment du mal à avancer pour le coup. Je ferais mieux la prochaine fois, en espérant ne pas trop te bloquer ! ]

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Une filature ratée | Blake | Vide
MessageSujet: Re: Une filature ratée | Blake | Une filature ratée | Blake | EmptyLun 7 Déc - 14:16

Quelles pensées, mes amis ! La jolie Lou réfléchissait dans tous les sens, sans s’arrêter un seul moment. C’en était presque étourdissant. J’appris ainsi qu’elle ne savait pas qu’on enfermait les mutants prisonniers de l’organisation Apocalypto dans des cellules, que son frère ou son père s’appelait Nathan et était un mutant. À ma dernière question, elle se posa d’autres questions. Notamment pourquoi je lui posais une telle question, à savoir comment je pouvais être certain qu’elle n’était pas une mutante ; la réponse était évidente pour moi, mais dure à comprendre pour elle. Comment ? Je l’avais lu dans son esprit, pardi ! Mais cela, je ne pouvais absolument pas le lui dire. C’était même hors de question ! Lou garda le silence un moment avant de répondre. Sa voix avait un ton sérieux, presque étrange dans sa bouche, vu son comportement que je jugeais habituel pour elle. Elle m’avoua qu’elle aurait aimée être une mutante et me posa la fameuse question : pourquoi étais-je si sûr qu’elle n’en était pas une. Elle avoua qu’elle n’avait pas, comme elle le dit elle-même, ‘le physique de l’emploi’. La majorité des mutants s’habillaient le plus simplement possible et tentaient d’éviter de se faire remarquer. Elle, elle se démarquait un peu trop pour être une mutante ! Ne pas juger un livre à sa couverture, j’étais d’accord, mais dans son cas, la réponse était évidente, même sans télépathie. Lou me retourna la question, comme je m’étais lancé là-dedans. On ouvre la porte à quelqu’un et il entre sans hésiter ! Classique. Avais-je le même point de vue qu’elle ? Plus ou moins, puisque j’étais mutant. Mais si je ne l’avais pas été, j’aurais aimé l’être, c’était certain. Décidemment, je ne comprendrais jamais ceux qui détestent les mutants. Ou plutôt, si, je les comprenais : ils étaient jaloux. Tout simplement jaloux. Eux aussi auraient aimés avoir un don surhumain. Mais le destin, Dieu ou je ne savais pas quoi en avait décidé autrement. Pauvre eux !

Je comprenais pourquoi elle préférait les mutants aux humains, contrairement à ce qu’elle pensait. La petite Lou s’inquiétait d’avoir été trop loin en me posant cette question, mais je n’en étais nullement vexé. Je la lui avais posée avant, non ? Ce n’était que justice. Je savais déjà comment j’allais lui répondre, mais je décidais de parler d’autre chose, continuant de parler. Les vagabonds, sujet qui fit grimacer Lou. L’humaine n’était pas d’accord avec moi. Son esprit enchaîna les pensées ; jeunes rejetés par leur famille, clandestins ayant fuis leur pays. Oui, c’était vrai, il y avait quelques exceptions, mais en majorité, les vagabonds ne s’aidaient pas vraiment à sortir de leur situation. Lou ne me voyait vraiment pas en père de famille, ce qui m’amusait. Bon, il est vrai que je ne ressemble rien au père dit ‘normal’, mais je suis bel et bien père. Éternel célibataire séducteur. Oui, c’est bien de ça que j’ai l’air et je ne le cache pas. Je suis bien ainsi, pourquoi changer ? J’appris ainsi son âge : 18 ans, grâce à ma question sur les bars. Elle se demanda ce que le mot ‘Hermosa’ voulait dire. C’était simple, en fait, mais Lou ne parlait visiblement pas l’espagnol. Cela voulait dire ‘jolie’, tout simplement. Elle aurait rougi en apprenant cela, j’en étais certain. Elle avait également apprécié que je m’arrête pour lui parler et elle considérait que je l’avais fait par respect. Elle se trompait ; je l’avais fait par curiosité pure et simple. Elle m’avait intriguée, cette jeune femme habillée de façon aussi surprenante, à me suivre ainsi. Et je m’étais arrêté, point.

Lou fut étonnée et intéressée par mon offre de lui donner mon autographe et lorsque je sortis rapidement mon bloc note et mon stylo, elle ne put s’empêcher de considérer cela comme la preuve que je signais souvent des autographes. Libre à elle de le croire, on était dans un pays libre (enfin presque, considérant comment on traitait les mutants et autres marginaux). La demoiselle prit son autographe, un air incertain sur le visage. Ensuite, elle a souri lorsque j’ai mentionné ses vêtements colorés et son visage expressif. Sa mère, pensa-t-elle, lui disait souvent la même chose, que cela finirait un jour par lui jouer un mauvais tour. Lou répondit à ma question sur mon barrio natal en répondant qu’elle était, comme moi, entre Saint et Pécheur. Elle disait qu’elle ne croyait pas qu’on puisse dire qui est bon ou mauvais, car chacun fait des actes qui sont, à ses yeux, biens. Ses pensées suivantes furent grandement intéressantes. J’appris qu’elle avait désobéi à ses parents – ce dont je n’avais rien à faire ; c’était sa vie – mais elle avait, semblait-il, caché une cassette compromettante et bravé des policiers pour cela. Quelle cassette compromettante ? Que contenait cette cassette ? Des informations sur des mutants ou sur un seul en particulier ? Ou totalement autre chose de compromettant pour elle ? De nombreuses questions auxquelles je n’avais pas les réponses, mais qui étaient fort intéressantes. Je mis l’information bien au chaud dans mon esprit, histoire de la ressortir si jamais j’en avais l’occasion. Cela n’arriverait peut-être jamais, mais on n’était jamais assez trop prudent. D’ailleurs, si notre conversation s’orientait dans la direction que je sentais venir, peut-être ce sujet reviendrait-il sur la table. Enfin, façon de parler, puisque je n’étais pas supposé être au courant de l’existence de cette cassette. Je reportais mon attention sur Lou.

J’appris aussi qu’elle avait déjà aidé des mutants, chose qui me surprit un peu. Bah, peut-être pas tant que ça en fait… Elle considérait cela comme normal – et j’approuvais – tandis que les autorités, bien entendu, considéraient la chose comme illégale. Ils avaient certainement classée Lou parmi les personnes à surveiller, avec la mention : Fréquente possible des mutants. À surveiller’. C’était même certain. Ma dernière question la fit réfléchir un moment. Elle semblait hésitante. Elle prit un carnet dans son sac et y déposa ma signature, comme un trésor, ce qui me fit sourire. Son regard d’ambre revint se poser sur moi, puis elle observa les alentours, vérifiant si nous étions bien seuls. Effectivement, excepté Ramon dans la voiture, qu’elle ne pouvait voir vu les vitres teintées, nous étions seuls. Elle reporta son attention et parla, avoua qu’elle n’avait pas réfléchi à ce que notre rencontre pourrait amener. Elle avait trouvé amusant de me suivre mais qu’elle trouvait surprenante la façon dont j’étais apparu derrière elle. Je le comprenais. J’avais donné l’impression de disparaître purement et simplement, avant de la surprendre par-derrière. On aurait presque pu croire que je m’étais téléporté. Bon, c’était presque ça en fait. C’était le pouvoir des Trick Rooms de Ramon qui m’avait, comme il le dit lui-même, ‘downloadé’ d’une boîte à l’autre. Rien de surprenant à mes yeux, étant habitué à le voir utiliser son pouvoir pour la Vouivre, mais pour Lou, c’était incompréhensible. Surnaturel ! comme elle venait de le dire, mot qui me fit rire. Lorsque mon rire prit fin, je pris la parole de mon ton toujours charmeur :


- Je vais tout d’abord répondre à te première question, hermosa Lou. Pourquoi je suis certain que tu n’es pas mutante ? La réponse est simple : je suis doué pour découvrir la vraie nature des gens. Ce n’est pas un don mutant, rassure-toi, même si j’aurais aimé que ce le soit. Comme toi, Lou, je n’ai pas le bonheur d’être porteur du gène mutant. Je ne comprendrais jamais pourquoi on les hait tant. C’est merveilleux ces dons qu’ils possèdent ! Mais je comprends qu’on les craigne ; les gens ont peur de ce qu’ils ne comprennent pas et leur peur se transforme en colère, en jalousie pour ceux qui voudraient un pouvoir semblable, et en haine. C’est dommage, mais c’est comme ça.

J’avais répondu à ses deux questions, d’une façon que j’estimais fort satisfaisante. De toute façon, j’étais tellement habitué à mentir et dire des demi-vérités, avec la Vouivre et mon métier réel, que berner une jeune fille comme Lou était un jeu d’enfant. Littéralement. J’ai pris le temps de m’allumer une nouvelle cigarette avant de poursuivre.

- Bonne réponse en ce qui concerne les Saints et les Pécheurs. À la base, dans l’enfance donc, tout le monde est bon, mais ce sont nos actes qui déterminent ce que nous devenons, bons ou mauvais, en tant qu’adulte. Fort heureusement, la majorité des gens se situent, comme nous deux, dans un juste milieu. Si ce n’était pas le cas, le monde serait un endroit soit atrocement ennuyeux ou terriblement dangereux…

La jeune femme m’observait toujours comme si j’étais – et je cite – le père noël en personne. Je trouvais cela vraiment adorable et comique. Elle me prenait pour un magicien, à être ainsi apparu derrière elle, ce que je comprenais.

- Quant à la façon dont je suis apparut derrière toi… Qu'est-ce que tu veux me faire admettre, du haut de tes dix-huit ans ? Je suis curieux, sans vouloir t'offenser. Je vais garder cette informaiton secrète pour le moment, petite Lou. En attendant d'entendre ta réponse…

Je lui fis mon plus beau sourire et elle rougit jusqu’aux oreilles, encore une fois.

- Tu aimes donc les mutants ? Qu’aimes-tu donc particulièrement en eux ? Leur pouvoir ou le fait qu’ils soient considérés comme des parias de la société ? Ou as-tu une raison plus personnelle de vouloir les aider ? Je te pose ces questions car j’ai un ami qui est porteur du gène mutant et que ça m’intéresse de savoir tes raisons. C’est mon tour de t’inonder de questions.

Nouveau sourire, mi-enjôleur mi-amusé. Oui, vraiment, cette rencontre avec Lou se révélait fort amusante. J’avais bien fait de m’arrêter pour discuter un peu avec elle…

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Une filature ratée | Blake | Vide
MessageSujet: Re: Une filature ratée | Blake | Une filature ratée | Blake | EmptySam 12 Déc - 15:52

Après les paroles de la jolie brunette, Blake fut prit d’un éclat de rire qui laissa la jeune femme perplexe quelques instants. Elle posa ses yeux d’ambre sur lui, semblant attendre que ce rire cesse, bien qu’elle devait admettre qu’elle trouvait qu’il avait un bien beau rire, et elle écouta attentivement ses paroles lorsqu’il lui répondit finalement d’un ton charmeur. Il utilisa à nouveau ce mot étrange ‘Hermosa’, et la demoiselle ne dit rien en l’écoutant sagement, un peu comme un chiot écoutait son maître, pour savoir ce qu’il désirait, bien que dans le cas de l’humaine, c’était plus une réponse à sa curiosité. Il expliqua qu’il était doué pour deviner la nature des gens, et que par Conséquent il avait deviné qu’elle était humaine. Blake expliqua que ce n’était pas un don mutant en lui disant de se rassurer, et ajouta que, comme elle, il aurait apprécié d’être porteur du gène mutant, mais que malheureusement ce n’était pas le cas. Lou le comprenait, même trop bien, elle avait été plusieurs remise à sa place tout simplement parce qu’elle éprouvait le désir de posséder un don comme les mutants, sans songer à ce que cela entraînait ensuite à savoir une énorme difficulté pour vivre ‘normalement’. Mais à quoi bon vivre normalement lorsque cette vie n’était pas celle que l’on désirait ? Bonne question, question qui tournait et retournait dans l’esprit de la jeune femme depuis des mois, voir même des années peut-être. Blake continua à parler avec son accent si spécial, en expliquant qu’il ne comprenait pas la haine des humains à l’égard de mutants, que leur don était magnifique, et la jeune femme sourit à son tour en hochant la tête d’un air entendu. Lorsque l’homme ajouta qu’il comprenait qu’on les craignent, et que les gens avaient peur de ce qu’ils ne connaissaient pas, et que leur peur se transformait en jalousie pour ceux qui enviaient ce pouvoir. Blake conclut en disant que c’était dommage mais que c’était comme ça, et Lou baissa un moment les yeux comme pour songer. Elle enviait ces mutants, est-ce qu’elle était comme les humains qui détestaient les mutants pour autant ? Peut-être bien, la jeune femme espérait juste que ce n’était pas le cas, sans quoi elle trahirait Nathan et ses idées.

Blake alluma ensuite une nouvelle cigarette avant de continuer en disant qu’elle avait donné une bonne réponse, que tout le monde était bon dans l’enfance mais que les actes déterminaient par la suite, le fait que l’on devienne bon ou mauvais lorsqu’on atteignait l’âge adulte. La demoiselle releva son visage pour plonger ses yeux enfantins dans ceux de l’homme, et elle l’écouta avec attention. Mais lui pourtant, il disait qu’il était entre les deux, cela signifiait qu’il était encore un peu enfant ? La réponse arriva lorsque Blake expliqué que la majorité des gens étaient comme eux, se plaçant entre les deux, sans quoi la vie serait extrêmement ennuyeuse ou au contraire, très dangereuse. La jeune femme ne put s’empêcher de rigoler légèrement en imaginant un monde ou tout le monde serait beau et gentil, ce n’était pas bisounours land heureusement ! A contrario l’idée d’un monde horrible et peuplé de Pêcheurs fit disparaître son sourire, ils vivaient déjà dans un monde presque comme ça de son avis, imaginer une version pire l’effrayait à un point inimaginable pour un homme comme celui qui lui faisait face. Finalement, après une légère pause, le Mexicain reprit la parole en disant qu’il était apparut derrière elle d’une manière qu’il allai garder secrète pour le moment, demandant ce qu’elle comptait lui faire avouer du haut de ses dix-huit ans. La jeune humaine rougit aussitôt avant de se demander comment est-ce qu’il avait deviné son âge, elle l’avait certes pensé, mais ne se souvenait pas d’en avoir parlé ouvertement. Malgré tout, la jeune femme doutait de ce qu'elle disait, Lou avait tendance à parler en réfléchissant et oubliait des fois, par conséquent, ce qu’elle disait et ce qu’elle pensait seulement.

Finalement, après ses multiples déclarations, il reprit la parole pour lui demander pourquoi elle aimait les mutants, ou plutôt ce qu’elle aimait particulièrement en eux. Blake enchaîna en demandant si c’était leur pouvoir ou le fait qu’ils soient des parias qui l’intéressant, puis il termina en suggérant l’idée qu’elle air une raison plus personnelle de s’intéresser à eux. Pour illustrer ses propos, il expliqua qu’il avait un ami porteur du gène et que ça l’intéressait de connaître ses raisons, avant de terminer en disant qu’il l’inondait à son tour de question, et elle ne put s’empêcher de rougir un peu en constatant que, en effet, elle n’avait cessé de lui poser des questions depuis le début de leur rencontre. Se serait-il arrêté s’il avait su qu’il tomberait sur une pie comme elle ? Peut-être pas. Blake sourit à nouveau tandis que la jeune femme réfléchissait activement aux paroles de l’homme. Elle avait envie de répondre directement, mais de nombreuses choses l’intriguaient encore sur les dernières réponses que le Mexicain venait de lui faire. Après quelques secondes de silence pendant lesquelles la demoiselle observait le visage bronzé du séduisant père de famille, l’humaine répondit d’un ton qui se voulait patient, mais qui s’emballa rapidement. Balayez le naturel, il revenait au galop. Personne mieux que Lou ne faisait honneur à ce proverbe.

« Je vais vous répondre, mais je ne peux pas ne pas répliquer à ce que vous avez dis avant ! Vous n’êtes pas mutant alors ? Et votre fille aussi est humaine ? Mais je suis de votre avis, je pense que la majorité des gens qui sont contre les mutants sont en réalité hostiles à ces personnes simplement parce qu’ils n’ont pas la chance de pouvoir avoir leur don. Mais vous pensez donc que les gens qui, comme moi, sont envieux de leur pouvoir sont aussi jaloux des mutants ? »

Encore des questions, toujours des questions ! Blake risquait fortement d’être agacé de la manière de poser des questions sur tous les sujets, qui semblait être une habitude pour la jolie mineure. Mais si Lou posait cette question, c’est qu’elle la taraudait depuis quelques temps, et sa voix était légèrement montée dans les aigus à la fin de sa réplique, ce qui prouvait très expressément qu’elle avait une forte inquiétude qu’elle puisse en réalité être jalouse des mutants, et non simplement envieuse. Après sa réplique, quelques secondes de silence prirent place et elle reprit aussitôt, avant que l’homme ne puisse répondre. Maintenant qu’elle était lancée, elle avait du mal à s’arrêter.

« Et vous savez, je serais tout de même plus rassurée s’il y avait plus de Saints sur Terre, je crois que rien que pour les mutants de cette ville se serait une bonne chose, vous n pensez pas ? »

Une question sans en être une, la demoiselle posa son regard papillonnant sur le visage de l’homme comme si elle s’attendait à une soudaine révélation. La jeune femme resta un moment à réfléchir, et elle hésita avant de poursuivre d’un ton qui était assez traînant, comme si elle n’osait pas clairement poser la question qui l’intriguait depuis qu’il avait répliqué quelques temps avant.

« Et je comprends que vous ayez envie de garder votre secret, c’est un peu comme les magiciens dirons-nous ! Mais, comment vous savez que j’ai dix-huit ans ? Je n’ai rien dis à ce sujet pourtant ! Je fais si jeune que ça ? Ou encore votre habitude de cerner les gens ? »

Une petite pique sans en être une, elle ne put s’empêcher de se mordre la lèvre inférieure devant son audace, baissant ses yeux d’ambre, elle était comme ça ! Tantôt courageuse, Lou lâchait ses pensées sans hésiter et les regrettait deux secondes après, sans pour autant les regretter clairement, car elle n’était pas triste d’avoir parlé, plutôt inquiète de la réaction de l’homme, bien qu’elle semblait avoir remarqué qu’il était plutôt tolérant, mais jusqu’à quel point ? Finalement, ne désirant pas voir le silence s’éterniser, la jeune femme répondit tout de suite après aux questions de l’homme.

« Et pour vous répondre, j’aime les mutants oui, mais ce que j’aime particulièrement en eux, je ne saurais vous le dire exactement…. En fait, je dois dire que leur pouvoir m’a toujours attirée, mais la vie qu’ils mènent m’inquiète beaucoup aussi. En étant humain on peut vivre tranquillement, mais à quoi bon vivre tranquillement si nous n’avons rien d’intéressant pour quoi vivre ? Votre ami, le mutant dont vous parlez, est-ce qu’il vit comme quelqu’un de traqué ? »

Elle répondait sans répondre, laissant planer le doute sur ses raisons, mais elle ne pouvait pas clairement parler de Nathan à cet inconnu, non ? Pourtant le vide qu’il laissait dans sa vie, et le refus de ses parents de parler de son frère aîné disparut lui pesait sur la conscience, et l’idée de pouvoir parler de cet être aimé avec quelqu’un, même un inconnu, la réconforta quelques instants. Baissant les yeux en soupirant doucement, elle reprit donc la parole d’un ton plus calme et plus posé que jamais, comme si une autre Lou venait de prendre la place de la jeune femme.

« Pour tout vous dire, je fais peut-être une bêtise en disant ça à un inconnu, mais j’aime les mutants parce que mon frère, un humain, les aime énormément. Qu’il se bat pour eux en réalité, et depuis qu’il a disparut c’est mon seul lien avec lui. Je me dis que si je les aide, il reviendra peut-être, en fait, c’est purement égoïste si je les aime, et je ne crois pas que mon avis sur la question pourra beaucoup vous aider pour votre ami malheureusement. Et vous, vous aimez les mutants à cause de votre ami, ou est-ce que vous avez d’autres raisons, moins égoïstes que les miennes je veux dire. »

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Une filature ratée | Blake | Vide
MessageSujet: Re: Une filature ratée | Blake | Une filature ratée | Blake | EmptyMar 15 Déc - 7:47

Plus je ‘lisais’ les pensées de la jeune humaine, plus je la trouvais fascinante. Certes, ses pensées étaient pèles-mêles, et elle passait du coq à l’âne rapidement, mais ce qu’elle ne prononçait pas à voix haute était fort intéressant. Ainsi, sous son regard fasciné, étrangement semblable à celui qu’à un chien pour son maître, j’appris qu’elle avait été remise à sa place de trop nombreuses fois parce qu’elle aurait aimée avoir un don comme le mien, sans songer à ce que sa vie aurait été avec. Quoique ma vie n’ait pas tellement changée… heu, non, je rectifie : ma vie avait radicalement changée lorsque j’avais pris conscience de ce que mon don me permettait de faire. Lire dans les esprits ! Magique ! Miracle ! Waouh ! J’étais jeune lorsqu’il s’était déclaré et au tout début, j’avais pris de la drogue pour en atténuer les effets, parce que je ne comprenais pas ce qui m’arrivait. Lorsque je l’avais compris, lorsque j’avais compris que les voix que j’entendais dans ma tête n’étaient pas un délire de fou, mais bel et bien les pensées des gens qui m’entouraient, je m’en étais servi à loisir ! Tricher au poker, gagner des combats, voler de la bière et des cigarettes… pour ne nommer que quelques actes mineurs auxquels je m’étais livré dans ma jeunesse. Oui, c’était assurément un don de Dieu. Décidément, ceux qui s’affichaient anti-mutants et ceux qui les chassaient étaient simplement jaloux. Un peu comme pour ceux qui gagnaient au loto et devenaient millionnaires du jour au lendemain ; il y en avait toujours pour être jaloux et vouloir ce qu’ils n’ont pas. Pareil pour les mutants. Désolé, Jack, t’as perdu.

La jeune Lou se demandait mentalement pourquoi vivre lorsque ce n’était pas la vie que l’on désirait. Excellente question, je devais l’admettre, même si elle ne s’adressait pas à moi. Je suis mutant, je suis riche, je suis père, j’ai des amis loyaux… pourquoi vouloir une autre vie ? Mais dans son cas à elle, elle qui n’est qu’une humain, j’admettais volontiers que ça ne devait pas être la joie. Lou baissa la tête lorsque je mentionnais que c’était la jalousie qui créait toute cette folie anti-mutant et elle se demanda si c’était la même chose pour elle, qui les aimait pour leur pouvoir. J’aurais aimé lui dire que ce n’était aucunement la même chose, mais je me serais trahi, alors je gardais le silence là-dessus et parlais de nouveau, mon don tendu vers son esprit. Elle releva les yeux et m’écouta avec attention. Lou rigola un peu en imaginant dans sa tête un monde empli de gens gentils et joyeux, comparant cela avec un truc que je ne compris pas. * Bisounours ? Qu’est-ce que c’était que ce truc ? * Je notais mentalement qu’il faudrait que je demande à Isobel de me dire ce que c’était ou de faire une recherche sur le net. Ça sonnait comme un dessin animé, en tout cas. * Des ours qui se font des câlins ? Hum… Étrange, oui. * J’écartais l’idée de ma tête, me concentrant sur les pensées de l’humaine. Le contraire de ce monde là, un monde peuplé de gens maléfiques, de Pécheurs, fit disparaître le sourire de Lou. Selon elle, nous vivions déjà dans un monde semblable et la version que je venais de lui faire imaginer l’effrayait énormément. Je comprenais sa peur, ayant vécu durant ma jeunesse dans un véritable enfer. J’aimais l’image que projetait le nom de mon barrio natal, « les Saints et les Pécheurs », mais je n’avais quasiment aucun souvenir agréable de ma vie là-bas. Je me rappelais avec un petit sourire la joie ressentie lorsque j’avais quitté ce trou, longtemps auparavant.

Lou rougit à mes dernières paroles, comme quoi c’était mon tour de l’inonder de questions. La jeune humaine se posa une nouvelle question mentalement, se demandant si je me serais arrêté si j’avais su que je tomberais sur une pie comme elle. Oui, je me serais arrêté, juste parce qu’elle m’avait intriguée à me suivre ainsi. Le silence revint un moment, Lou m’observant intensément, puis elle répondit. Son débit et son ton étaient calmes au début, mais le tout s’emballa rapidement. Je souris de nouveau, amusé par la jeune femme. Elle me dit qu’elle allait me répondre, mais qu’elle répliquerait auparavant à mes paroles. Elle me demanda pour la seconde fois si j’étais mutant et si ma fille était humaine. Oui et non. Je suis mutant et ma fille également. Lou continua, disant être de mon avis sur le fait que ceux qui étaient – du moins la majorité – hostiles aux mutants étaient simplement jaloux de ne pas avoir eux aussi un pouvoir surnaturel. Elle me posa la question qu’elle s’était posée mentalement un moment plus tôt, à savoir si je croyais que ceux qui, comme elle, étaient envieux des pouvoirs étaient aussi jaloux des mutants. Question pouvant être une question piège, mais j’avais la réponse déjà toute formulée. Sauf qu’elle ne me laissa pas parler. Elle songea que j’allais être agacé à force de devoir répondre à des questions, chose habituelle pour Lou, à n’en pas douter ! Mais elle ne m’agaçait pas, non, elle m’amusait, cette petite humaine curieuse. Ça faisait drôlement changement avec mes soucis habituels ! La voix de la jeune femme monta dans les aigus à la fin de sa réplique, mais juste à ‘lire’ ses pensées, je savais qu’elle était inquiète d’être comme les anti-mutants, soit jalouse ou tout simplement envieuse. Il y avait un peu de cela, mais pas uniquement, sans quoi elle serait du côté des anti-mutants. Lou reprit après une petite pause pour reprendre son souffle, disant qu’elle serait rassurée qu’il y ait plus de Saints sur Terre, car ce serait une bonne chose. J’étais d’accord. La vie serait plus facile si les gens étaient meilleurs, mais elle serait aussi plus ennuyeuse. Pour les mutants en tout cas, ce serait une bénédiction certaine. Elle me renvoya la question, son visage tourné vers le mien, espérant mentalement d’avoir une révélation.

Ce ne fut pas le cas sur le moment et après une hésitation, Lou me posa de nouvelles questions. Ces questions étaient plus indiscrètes, du genre qui forceraient la majorité des gens à la laisser plantée là et à se dire : « Mais pour qui elle se prend, cette gamine ? » Fort heureusement pour elle, je ne suis pas de cette race-là. Elle se mordit la lèvre inférieure devant son audace et ma réponse rapide, baissant ses yeux ambrés. La curiosité est un vilain défaut, aurais-je pu lui dire à ce moment, mais cela n’aurait fait qu’ajouter à sa gêne. Enfin, elle répondit à mes questions, disant qu’elle aimait effectivement les mutants, mais qu’elle ne pouvait dire ce qui l’attirait le plus en eux. Elle ajouta qu’évidemment, leurs pouvoirs l’attiraient, mais qu’elle était inquiète de la vie que beaucoup de mes semblables vivaient. Un humain peut vivre sans soucis, certes, mais elle ajouta que ça ne servait à rien de vivre si rien d’intéressant ne se déroulait dans notre vie. Pas dans ces termes là, mais c’était ça. Une nouvelle question suivit : « est-ce que l’ami dont j’avais parlé vivait comme quelqu’un de traqué ? » Mes pensées s’orientèrent un moment vers Ramon, avec son garage, son appétit vorace et ses bières. Non, vraiment pas ! J’avais remarqué que Lou évadait un peu mes questions, qu’elle laissait planer le doute. Ses pensées grandes ouvertes me le confirmaient. Devait-elle me parler de Nathan, à moi, un inconnu ? Cet homme avait laissé un grand vide dans la vie de la jeune humaine, c’était certain. Et ses parents… Oh, ce Nathan était son frère aîné ! Je compris alors pourquoi elle hésitait à me parler de lui. Sujet clos et interdit à la maison. Ses parents refusaient de parler de leur fils aîné. Lâches ! Lou soupira en baissant la tête, et décida de me parler de son frère disparu. On aurait presque dit qu’une autre jeune femme, qu’une autre Lou se trouvait en face de moi à cet instant. Elle se confia, disant qu’elle aimait les mutants parce que son frère, un humain, les aimait lui. Qu’il se battait pour eux et que depuis sa disparition, les mutants étaient son seul lien avec son frère. Je comprenais mieux ses raisons, à présent. Elle aidait les mutants dans l’espoir de retrouver son frère. Elle ajouta que c’était là un amour égoïste, que son avis n’aiderait pas mon ami. Ramon, se faire aider par la petite Lou ? C’était d’un comique ! Elle me posa ensuite une dernière question, me demandant si j’aimais les mutants à cause de mon ami - Ramon – ou si j’avais d’autres raisons, moins égoïstes que les siennes, de les aider. Question piège, encore. La jeune fille était plus brillante qu’elle ne le pensait, tout compte fait…

Je suis resté silencieux un moment avant de répondre, réfléchissant à la meilleure manière de répondre à ses multiples questions. Finalement, je pris une inspiration avant de débuter :


- Commençons par le début, tu veux bien ? Non, je ne suis pas mutant, Lou, même si, comme toi, j’aurais bien aimé l’être et ma fille est humaine également. Tout d’abord, ta question concernant la jalousie et l’envie envers les mutants et leurs pouvoirs… Ceux qui, parmi les humains, voudraient avoir un pouvoir comme les mutants sont légions, tu t’en doutes. La majorité finit par tomber dans la haine vis-à-vis de ceux à qui le destin a donné un don, par dépit et rage de ne pas en avoir un également, tandis que d’autres, beaucoup moins nombreux malheureusement, comme toi et moi, aurions aimés en avoir un, mais nous avons décidés de vivre avec eux et non contre les eux. Je ne sais pas si tu comprends ce que je veux dire. Je vais faire une comparaison pour que tu comprennes mieux. Prenons ceux qui ont beaucoup d’argent, ceux qui sont millionnaires : les gens sont envieux de ce qu’ils ont, mais la majorité les laisse tranquilles. Quelques uns les dérangent, les harassent sans arrêt, histoire d’avoir leur part eux aussi, alors qu’ils n’ont pas eu la chance de gagner. Pour les mutants, c’est la même chose, mais à l’opposé, tu me suis ? Oh, tu n’es pas sûre, hein, hermosa Lou ? Oublions ça dans ce cas. Sache seulement que toi et moi ne sommes pas comme les anti-mutants, Lou, loin de là. Tu n’as pas à t’en faire. Un jour, les gens comprendront peut-être…

Je venais probablement de la mêler, mais je poursuivis néanmoins. Si elle voulait de plus amples explications, elle n’aurait qu’à me le demander. Moi, je me comprenais et c’était là l’essentiel.

- Tes autres questions étaient un peu indiscrète, niña Lou, mais heureusement pour toi, je ne suis pas du genre à être gêné ou offusqué par cela. Je ne dirais rien sur la méthode utilisée pour passer derrière toi pour le moment – comme les magiciens, il me faut garder mes secrets ! – mais pour ton âge, j’ai simplement donné un âge qui me paraissait approprié vu ton apparence. Tu as donc exactement dix-huit ans, si j’ai bien compris. J’ai ai trente-huit, Lou, soit vingt ans de plus que toi. Dans vingt ans, tu verras, tu seras (peut-être, ajoutais-je mentalement), aussi doué que moi pour cerner les gens que tu côtoieras. Cette capacité que je possède se développe avec la pratique ; je pourrais te montrer si tu veux. Comment développer cela, je veux dire…

Je lui fis à nouveau mon sourire de charmeur et elle rougit encore. Décidemment, j’aime bien cet effet que je produisais assez facilement sur les femmes ! Réfléchissant encore quelques secondes, je pris le temps de m’allumer une nouvelle cigarette, percevant du même coup l’ennui de Ramon, toujours assis dans la voiture. Haussant légèrement les épaules, je reléguais mon bras droit au fond de mon esprit. Il avait l’habitude de m’attendre, lui qui n’aimait pas être au premier plan. Si ça ne lui convenait plus, il n’avait qu’à me le dire !

- Tu aimes les mutants, oui, ça je le savais déjà ! Juste regarder tes yeux briller tandis que je parlais, tout à l’heure, m’a suffit pour le comprendre. Leur pouvoir est fascinant, n’est-ce pas ? Tous ces trucs surnaturels qu’ils arrivent à faire - télékinésie, téléportation, boule de feu, télépathie et j’en passe… -, ça donne envie de pouvoir faire la même chose, n’est-ce pas ? Je crois que c’est ce qui les rend si intéressants. Je dois dire que la vie que beaucoup d’entre eux mènent est dangereuse, en effet. Je n’aimerais pas être à la place de ceux dont les affiches passent souvent à la télévision. La plupart ont l’air si jeunes, en plus ! Crois-tu qu’ils soient véritablement aussi dangereux que le gouvernement s’évertue à le faire croire ? Moi, non. Ils content des histoires pour faire peur aux citoyens normaux, ceux qui ne sont pas au courant de la guerre en cours. Humains contre mutants. Tu n’étais probablement pas au courant de ça non plus, n’est-ce pas ? Quant à ce que tu mas demandé… Si tu n’as rien d’intéressant dans ta vie, change de vie ! Trouve-toi quelque chose que tu aimes vraiment et fait tout pour l’obtenir. C’est ainsi que moi je vis et crois-moi sur parole, ça fonctionne ! Et non, mon ami ne vit pas comme ces mutants qui sont traqués. Il a une belle vie, du moins je crois, et il apprécie ce qu’il a.

Nouveau silence, nouvelles bouffées de cigarette, puis je repris :

- Je comprends ta raison d’aimer les mutants, Lou, et si pour certains ça peut paraître égoïste, moi je te comprends parfaitement. Tu veux retrouver ton frère ! Quel mal y a-t-il à cela ? Aucun. L’espoir de le revoir, c’est ce qui te fait vivre, Lou. C’est normal, ne t’en fais pas avec cela. Moi, j’aime les mutants pour les pouvoirs qu’ils ont et pour mon ami aussi. Égoïste ? Peut-être, mais je crois que ça dépend du point de vue. Moi, j’aimerais les aider, puisque j’en ai les moyens. Sauf que je n’en connais qu’un…

J’ai ensuite gardé le silence un moment, la dévisageant avec insistance, si bien qu’elle se trémoussa nerveusement. Je me suis enfin penché vers elle et lui ai chuchoté à l’oreille mon secret :

- Mon ami, le mutant dont je t’ai parlé plus tôt, son pouvoir est la téléportation. C’est lui qui m’a transporté derrière toi. Tu es digne de confiance, Lou ? Je pourrais te le présenter ; il nous observe depuis le début de notre conversation, mais il ne tient pas spécialement à s’afficher comme mutant. Déjà que sa taille est presque anormale…

Une pro-mutant ! C’était ma première rencontre avec une humaine comme ça. J’aurais voulu lui dire bien d’autres choses, mais l’hésitation et peut-être aussi la grande bouche de Lou-la-Pie, me convainquirent de ne pas en dire plus sur ce que j’avais décidé de faire après ma rencontre avec la douce et belle Tina, nouvelle serveuse du Bailar. Peut-être que si Lou se montrait convaincante… Ce serait à voir avec la suite…

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Une filature ratée | Blake | Vide
MessageSujet: Re: Une filature ratée | Blake | Une filature ratée | Blake | EmptyDim 20 Déc - 15:09

Blake était quelqu’un de très mystérieux, ainsi la jolie humaine attendait impatiemment de voir ce que ça pourrait donner lorsqu’il prendrait la peine de répondre. Elle ne fut pas déçue, après ses paroles, l’homme observa un petit moment de silence, comme s’il cherchait mentalement un moyen de pouvoir expliquer clairement les pensées qui passaient dans son esprit, puis il répondit enfin, de sa voix à l’accent si chaud qu’il semblait dessiner un soleil dans l’esprit de l’humaine. Blake répondit par le début comme il le signifia si bien, racontant que même s’il n’était pas mutant malgré son envie de l’être, sa vie fille aussi était humaine justement. Ce n’était pas obligatoirement le cas, mais visiblement cette fois-ci, ça l’était. La jeune femme écouta attentivement ce qu’il disait au sujet des hommes qui étaient jaloux du pouvoir, comme les hommes pouvaient devenir jaloux d’un autre qui devenait riche par exemple. Visiblement, l’homme connaissait plusieurs autres personnes capables de penser comme eux, car il expliqua justement qu’elles étaient moins nombreuses que les opposants, et la mine de la demoiselle s’assombrit légèrement de dépit, malheureusement elle ne le savait que trop justement, les gens hostiles aux mutants étaient présents partout. Le coup de la comparaison avec les millionnaires était très judicieux, la brunette sourit légèrement en hochant la tête alors qu’elle comprenait tout à fait ce que ça signifiait, qui pouvait le comprendre mieux qu’elle ? Certes elle n’était pas riche, loin de là, sa famille vivait simplement et son père était juste un maçon payé moyennement, mais elle avait de bonnes notes, et ça suffisait à provoquer la jalousie et le rejet des autres de sa classe, tout comme son originalité d’ailleurs. Le visage de la demoiselle restait attentivement dirigé vers celui de son interlocuteur alors qu’elle buvait ses paroles, et lorsqu’il lui demanda si elle suivait, Lou hocha doucement la tête, faisant bouger les bouclettes de ses cheveux en même temps. Oui elle comprenait, malheureusement. Blake rassura la demoiselle en lui disant simplement qu’ils n’étaient pas comme les anti-mutants, et qu’un jour les gens comprendraient peut-être. Rien n’était moins sûr malheureusement, vu la lutte que les noirs avaient du avoir par exemple, ça suffisait à laisser une idée de ce que les gens avaient besoin pour changer. Toute une vie, et même davantage.

Légère pause avant qu’il ne reprenne sur un autre sujet. Blake lui signifia que ses autres questions étaient indiscrètes, et la jolie humaine baissa immédiatement les yeux sous le coup de la honte, sentant ses joues devenir de la couleur des brisques du bâtiment à coté d’eux. Bien heureusement, l’homme semblait être le type de personne qui ne s’offusquait pas de telles questions, et la demoiselle ne put retenir un soupire de soulagement, avant de plaquer rapidement ses mains sur sa bouche comme si elle venait de faire une bourde. Il avait utilisé un nouveau terme que la jeune femme ne connaissait pas, décidément elle aurait dû prendre Espagnol et non Allemand en seconde langue, elle pourrait au moins comprendre ce qu’il disait. Il expliqua qu’il ne dirait rien sur la manière dont il était passé derrière elle, et elle s’en doutait assez pour tout dire, puis il expliqua que pour son âge, il avait simplement donné un âge au hasard mais que désormais, il savait que c’était bien le cas puisqu’elle avait réagi. La demoiselle se sentit stupide d’avoir réagi comme ça, quelle évidence ! Blake expliqua alors qu’il avait exactement vingt ans de plus que lui, et la demoiselle le regarda avec des grands yeux, pleins de surprise, et juste après qu’il n’explique que dans vingt ans, elle serait aussi douée que lui pour cerner mieux les gens qui l’entouraient – bien que la belle doutait sérieusement de ça pour tout dire – elle ne put s’empêcher de répondre du tac au tac pour son âge.

« Vous ne les faites pas ! »

Elle se recouvrit à nouveau la bouche pour se taire et arrêter de débiter des bêtises, avant de mettre de coté le fait que Blake lui avait proposé de pouvoir montrer comme développer ça. C’était réellement intéressant en effet, mais malgré cela, la jeune femme doutait que l’aimable Mexicain puisse avoir assez de patience pour la supporter d’avantage, déjà elle était surprise de constater que c’était encore le cas. Pour tout dire, elle se basait simplement sur ses professeurs, ses amis qui essayaient de lui apprendre quelque chose. En réalité, seul un jeune humain de son école, Sven de son prénom, avait la patience nécessaire pour lui apprendre quelque chose. Et il fallait dire que question ressemblance, Sven et Blake étaient comme le jour et la nuit, autant du point de vu physique que du point de vu mental. Nouveau sourire de la part du bel homme qui déclencha un nouveau rougissement de la belle, puis le silence s’éternisa un petit moment avant que la voix à l’accent si particulier de l’homme se fasse à nouveau entendre. L’humain expliqua qu’il savait qu’elle aimait les mutants, rien qu’à voir ses yeux briller lorsqu’ils en parlaient avant, et la belle se demanda si elle était si transparente que cela. Les pouvoirs étaient fascinants en effet, et ceux qu’il cita faisaient généralement parti des préférés de la belle, bien que Lou s’imaginait mal posséder un tel pouvoir si elle avait été mutante. Trop survoltée pour avoir un pouvoir dangereux dirons-nous, elle risquait de se blesser ou de blesser des innocents. Lorsqu’il demanda si ça donnait l’envie de faire la même chose, l’humaine hocha la tête avec un sourire, pardi, oui ! Lorsqu’il aborda le sujet des recherchés par contre, son sourire s’évapora aussitôt, et elle baissa les yeux de dépit, en effet, la plupart avaient presque son âge, voir même moins pour certains, c’était un crime que d’agir de la sorte envers des enfants qui n’avaient rien fait. Forcément ils risquaient de devenir agressifs si l’on agissait de la sorte avec eux ! Blake expliqua alors qu’elle pouvait avoir une vie intéressante à condition de trouver quelque chose qui lui permettrait de pouvoir s’y accrocher, bonne idée, mais elle l’avait déjà trouvé, et cette personne avait disparut, du coup elle n’avait plus rien désormais.

Bouffe de cigarette, nouveau silence, puis Blake expliqua qu’il comprenait sa raison d’aider les mutants, et elle fut rassurée de l’entendre dire que même si certains trouvaient ça égoïste, lui comprenait parfaitement. Elle voulait retrouver son frère oui, c’était bien ça qui lui donnait une raison de vivre. Le Mexicain expliqua qu’il aimait les mutants pour leurs pouvoirs, et pour son ami, et aux yeux d la jeune femme, ce n’était pas plus égoïste que ses raisons à elle, au contraire justement. Au moins lui aidait plus de personnes, et Lou ignorait comment elle agirait le jour ou elle retrouverait Nathan. Certes elle continuerait la lutte, mais en faisant plus attention cette fois-ci très certainement, contrairement à Blake qui lui devait certainement être plus investi pour toute sa vie. Ce dernier expliqua ensuite avoir en tête un seul moyen pour les aider, mais n’expliqua pas lequel, et la curiosité de la demoiselle fit un pique alors qu’elle se mordait la lèvre inférieure pour garder le silence, espérant la suite. L’humaine se trémoussa doucement sous le regard de Blake alors qu’il observait un silence parfait, et la jeune femme craignit de ne jamais avoir de réponse à sa question, malgré tout, l’homme se pencha doucement vers la demoiselle avant de chuchoter quelque chose à l’oreille de la brunette, son secret. Ainsi son ami le mutant avait le pouvoir de téléportation, et ses yeux d’ambre s’agrandir alors qu’elle le regarda avec surprise lorsqu’il lui demanda si elle était digne de confiance et effleura l’idée de le lui présenter. Ainsi il les observait depuis le début ? La demoiselle tourna rapidement la tête pour regarder autour d’elle mais ne vit rien malgré le fait que Blake précise que l’homme était d’une taille anormale. Trop grand ou trop petit ? La jeune fille reporta son regard pétillant sur le visage de Blake, réfléchissant. Pouvait-elle être assez sérieuse pour observer un silence parfait. La demoiselle parlait souvent pour ne rien dire, mais sur ce sujet, elle devenait aussi muette qu'une tombe, la preuve, mis à part cet homme et sa famille, tout le monde ignorait la raison de la disparition de son frère. Et tout le monde sauf elle, ignorait l’existence de la cassette qu’elle avait filmée lors de la manifestation contre les mutants. Elle prit donc un visage extrêmement sérieux avant de répondre d’un ton qui contrastait avec son attitude de tête en l’air d’avant.

« Je sais que j’ai du avoir l’air très tête en l’air depuis le début de notre conversation, mais croyez une chose, si je promets de ne rien dire, c’est que je le ferai. Je peux garder le silence sur des points aussi importants que celui-ci, la preuve, vous êtes la première personne à entendre parler de mon frère, et j’ai d’autres secrets que je peux garder. Si vous me jugez donc digne de confiance, je peux vous faire la promesse que j’observerai le silence d’une tombe sur ce point. Mais la décision finale vous revient. »

Elle resta sérieuse, toutes les questions qui traversaient son esprit au sujet des réponses de Blake juste avant s’étaient envolées avec la dernière réplique qu’il avait formulée. Par conséquent, hors de question pour la jeune femme de perdre contenance, et lorsqu’elle promettait une chose, c’était pour de bon. L’humaine resta donc silencieuse, attendant attentivement la réponse de beau Mexicain face à elle, comme un chiot attendant l’autorisation de son maître pour pouvoir faire quelque chose.

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