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Ennui (Libre)

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MessageSujet: Ennui (Libre) Ennui (Libre) EmptySam 7 Nov - 14:28

Après qu’ils eurent fait l’amour, Jared enfila un pantalon de coton et le premier t-shirt qui lui tomba sous la main. Sèverine s'étira comme un chatte sur le lit puis se leva et entra dans la salle de bain. Pendant que Sèv entrait sous la douche, il se rendit dans la cuisine pour chercher une bière et préparer le souper. Il pela un oignon, qu’il hacha ensuite, ainsi qu’un poivron vert. Il fit glisser tout le contenu de la planche à découper dans une poêle et fit rissoler le mélange avec du beurre, de l’ail en poudre et divers condiments. Il ajouta ensuite deux morceaux de poulet qu’il fit cuire jusqu’à ce que la viande se détache aisément de l’os avec une fourchette. Il ajouta une boîte de sauce tomate, une autre de tomates pelées et quelques épices supplémentaires. Pour finir, il versa une petit dose du vin rouge de Sèverine. Pendant que tout mijotait, il fit bouillir l’eau pour le riz.

C’était le meilleur plat qu’il savait préparer. Il aurait préféré faire griller quelque chose au barbecue, mais Sèverine n’en possédait pas. De toute façon, son appartement n’avait aucun balcon. Il jeta le riz dans l’eau bouillante.


- Ça sent bon.

Il se retourna ; Sèverine se tenait sur le seuil de la cuisine. Vêtue d’une simple culotte et d’une chemise fine. Ses cheveux étaient encore humides après la douche. Belle à croquer ! En la regardant, Jared eut de nouveau envie de faire l’amour avec elle.

- J’espère que le goût sera bon aussi, dit-il en détournant le regard. C’est rare que je cuisine, Sèv. Trop rare…

Elle sourit.

- Je suis sûre que c’est délicieux.
- Tu veux bien remuer ça de temps en temps, pendant que je prends une douche ?
- Entendu. Et je mettrais la table.

Jared ne répondit pas et se contenta de l’embrasser sur le front en passant près d’elle. Après avoir pris sa douche, il versa le dernier ingrédient de sa recette dans la poêle et brassa le tout. Il apporta ensuite le plat et le vin sur la table. Sèverine était déjà assise à sa place habituelle, un verre de vin à la main. Jared les servit tout les deux puis alla chercher sa bière restée près de la cuisinière avant de s’asseoir à son tour. Ils commencèrent à manger en silence. Il attendit, observant son amante.

- J’aime beaucoup, déclara-t-elle enfin. Comment s’appelle ce plat ?
- Je ne sais pas. C’est une vieille femme qui m’a montré ça il y a longtemps.
- Très bon en tout cas.

Jared sourit et commença son assiette. Ils mangèrent le reste en silence, Jared continuant à l’observer à la dérobée, pour voir si elle appréciait réellement le repas. Il en était quasiment convaincu. Lorsque tout deux eurent terminés, Jared emporta les assiettes et les couverts dans la cuisine, les rinça et les déposa dans le lave-vaisselle. C’était la première fois qu’il s’en servait, et il passa un moment devant l’appareil, à essayer d’en deviner le fonctionnement. Le rire de Sèverine le fit sourire, lui aussi. Ayant enfin réussit à le mettre en marche, il entreprit de laver la poêle et la casserole dans l’évier. Cette simple tâche ménagère l’ennuyait, mais il fallait bien que ça se fasse. Sèverine le rejoignit dans la cuisine avec son verre de vin ; elle le regarda faire pendant quelques instants, avant de parler.

- Je pars bientôt travailler.
- Je sais, répliqua Jared en tournant la tête vers elle. Quant à moi, je vais aller faire un tour dans un des bars de la ville. J’aime bien le Powerhaus, mais j’ai envie d’aller faire un tour ailleurs.

Sèverine s’approcha de lui et déposa son verre dans l’évier avant de l’enlacer par derrière. Elle agrippa doucement sa tête et le força à tourner le cou dans sa direction. Elle l’embrassa un long moment, avec tendresse, avant de le relâcher. Elle lui demanda s’il serait ici cette nuit et le mutant hostile répondit par l’affirmative. La jeune femme se dirigea ensuite vers sa chambre pour se changer, Jared détaillant son agréable silhouette, son regard s’arrêtant surtout au niveau de ses fesses. Il secoua doucement la tête, un sourire ravi lui mangeant le visage. Il avait terminé la vaisselle et allumé une cigarette lorsque la belle ressortit, habillée pour le travail. Elle l’embrassa une dernière fois avant de partir et Jared se retrouva seul.

Il jeta un coup d’œil à l’horloge et vit qu’il n’était que 19 : 35. Il avait amplement le temps. Il se prépara un dessert rapide : glace à la vanille avec bananes en morceaux et caramel par-dessus. Facile à faire, mais quel délice ! Une fois cela dégusté, il déposa le bol et la cuiller dans l’évier, puis alla à son tour se changer. Il ressortit quelques minutes plus tard, changé et propre : pantalon noirs, chemise blanche ouverte sur le col, comme il les aimait, montre au poignet, chaussures propres et confortables aux pieds, pas comme les espadrilles usées qu’il portait d’habitude. Il s’observa un moment dans le miroir, notant avec surprise à quel point il paraissait changé lorsqu’il se donnait la peine de s’arranger un peu. Pour un bonhomme de quarante-huit ans, tu es bien conservé, mon vieux, songea-t-il mentalement en esquissant un sourire amusé.

Il fouilla dans ses poches et alluma une nouvelle cigarette. Il fit une vérification de ses poches avant de partir. Tout était là : cigarettes, zippo, argent, clés, et il sortit enfin et barra la porte derrière lui. Il empocha les clés et descendit la volée de marches. Moins d’une demi-heure plus tard, il se trouvait dans un des nombreux bars de la ville. Il s’était rendu dans l’artère principale d’Achaea à pied et était entré dans le premier établissement aperçu. Il ne connaissait même pas le nom de l’endroit ; il n’y avait même pas porté attention. Quoi qu’il en soit, l’endroit était bien. Pas autant que le Powerhaus, mais néanmoins… Assis seul avec son whisky, dos au comptoir, Jared observait les premiers clients qui, comme lui, avaient décidés d’arriver avant la foule. On était vendredi soir après tout, et les bars étaient pleins à craquer passé une certaine heure. Le mutant n’avait pas particulièrement envie de rencontrer quelqu’un ce soir, il voulait juste un ambiance différente autour de lui. De fait, ce bar-ci avait tout ce qu'il fallait pour passer du bon temps : de la boisson à profusion, de la musique intéressante - même si Jared n’avait aucune idée de quoi il pouvait bien s’agir - et surtout une faune locale très intéressante, s’il se fiait aux clients déjà présents. De nombreux corps, masculin et féminin à regarder évoluer.

Il demanda au barman de lui filer la bouteille de whisky, qu’il paya en faisant glisser quelques billets sur le comptoir. L’homme hocha la tête, lui fila la bouteille puis le change ensuite. Le mutant lui laissa un généreux pourboire avant d’aller s’asseoir dans un des petits box situés dans les coins de la salle. De là, il pourrait à loisir observer à la fois les danseurs sur la piste et les nombreuses tables. Tout à fait ce qu’il lui fallait pour espionner comme il aimait le faire. Il s’y installa donc confortablement, sirotant tranquillement sa boisson et s’allumant une autre cigarette. Pour l’heure, c’était calme, et Jared se plongea dans ses pensées. Encore. Avant de perdre contact avec la réalité autour de lui, il nota mentalement qu’il réfléchissait trop ces temps-ci.

Lorsqu’il reprit contact avec la faune du bar et qu’il leva les yeux, bien plus tard, la salle s’était bien remplie. De nombreuses femmes, certaines séduisantes, d’autres pas, évoluaient sur la piste de danse au son de la musique entraînante, des hommes se mêlant à elles. Des couples ou des groupes d’amis étaient installés aux tables, qui étaient d’ailleurs presque toutes occupées. Même les tabourets au comptoir étaient occupés. Jared laissa ses yeux s’égarer sur les courbes féminines gracieuses des danseuses, une cigarette fumant au bout de sa main gauche, celle où il lui manquait deux doigts. Nombreuses étaient les femmes qui pouvaient attiser son désir parmi les danseuses et en d'autres temps, ou plutôt s’il n’était pas si épris de Sèverine présentement, son principal dilemme aurait été de faire un choix. Il y en avait tant... sur laquelle porter son attention ? Satisfait de sa relation avec la belle brune, il ne bougea aucunement et resta là, dans l’ombre, à siroter son verre, un mince sourire sur le visage. Il le remplit de nouveau lorsqu’il le trouva vide. L'idée de danser ne lui avait même pas effleurée l’esprit. Oh, il était bon danseur s’il le voulait, mais il n’en avait aucune envie. Nul ne lui prêtait attention et c’était tant mieux.

Jared poussa un profond soupir, qu'il identifia en décalage comme une preuve d'ennui, ou d'insatisfaction. Il ne voyait pourtant pas ce qu'il lui fallait de plus et cela l'agaça un brin. Il avait une femme magnifique avec qui passer la nuit, des amis – au Powerhaus, certes, pour la plupart et donc loin d’ici – et sa mission pour les Mutants Hostiles à réaliser, avec en prime un excellent whisky à boire, alors que pouvait-il vouloir de plus ? Mécontent, il termina son verre cul sec et s’en versa un nouveau. Il alluma une nouvelle cigarette, éteignant la précédente dans le cendrier déjà à moitié plein, et une nouvelle fois, son regard fit le tour de la salle, cherchant quelqu’un qu’il connaissait. Rien. Il poussa un nouveau soupir et supposa qu’il devait simplement être en manque d’action. Oui, c’était probablement ça. Depuis quelques mois, rien d’exceptionnel ne s’était passé. Pas de combat, de tentative d’arrestation. NADA. Le calme lui pesait…


Ouais, murmura t-il de sa voix profonde. Ça doit être ça…

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Dernière édition par Jared Nar'Soll le Dim 8 Nov - 6:29, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Ennui (Libre) Ennui (Libre) EmptySam 7 Nov - 16:27

La journée avait été fructueuse, du moins en partie, la nuit était généralement toujours plus appropriée pour les rencontres instructives. Ces derniers temps, Marek avait eut l’occasion de profiter de ses talents naturels pour découvrir des choses intéressantes, il avait notamment entendu parler de quelques échauffourées qui avaient eu lieu dans les rues de la ville, opposant les mutants aux humains. Rien de très intéressant pour tout dire, l’hostile avait simplement noté que des mutants avaient agressé des forces de police, mais son intérêt était immédiatement retombé lorsqu’il avait apprit qu’il n’y avait eut qu’un blessé léger et rien de plus. Le mutant ne perdait pas son temps à s’accrocher aux détails insignifiants que les différentes situations qui se passaient autour de lui pouvaient lui offrir. Non, c’était simple, il se bornait uniquement à se souvenir des faits intéressants à ses yeux, à savoir tout bêtement, lorsqu’il y avait des morts ou lorsque des mutants ou humains se donnaient une réputation de ‘tueurs’. Sinon le reste, c’était très secondaire. La lutte qui opposait les mutants aux humains, il s’en contrefichait éperdument, disons que c’était une simple excuse de la part de l’être humain pour justifier des pseudos violences. Seulement Marek ne voyait l’humain ou le mutant que comme une seule et même race, il savait qu’à l’intérieur ils étaient tous fait pareils, excepté bien sûr ce fameux gène mutant, mais lui ne voyait pas les gènes, seulement les organes et le sang des gens, et là il n’avait jamais noté de différence notoire qui mérite son attention.

Très souvent son comportement était mal comprit, même d’autres mutants hostiles, il s’en fichait pour tout dire, savoir qu’il était approuvé ou non ne le ferait pas changer d’avis, il était partit sur une idée et n’en démordrait que lorsqu’il en mourait, si du moins il mourait à cause de cela. Quelqu’un qui n’a pas connu l’expérience de la mort et de la souffrance ne pouvait pas comprendre les idées de l’hostile, c’était bien pour cette raison qu’il faisait son maximum afin de prêcher son but un peu partout. Mais ce n’était pas de simples paroles qui pouvaient changer un homme, il y a longtemps que Marek ne croyait pas ça, depuis qu’il était enfant en réalité. L’hostile savait que c’était stupide de songer que l’on pouvait seulement imaginer modifier l’esprit d’un homme en lui disant des choses ou en le faisant croire à quelque chose. Le mutant n’était pas un fanatique non, il ne se prenait pas exactement pour un Inquisiteur, cela aurait été stupide de s’imaginer qu’il avait été envoyé par ‘Dieu’, sachant qu’il n’y croyait pas. A ses yeux, une force supérieure ne pouvait exister, c’était complètement improbable, l’Homme était trop complexe pour avoir été créé par une personne, même ‘toute puissante’. Par conséquent, il était tut à fait logique à l’esprit du trentenaire que jamais il ne pourrait abandonner sa tâche, trop de monde dépendait de ce qu’il faisait. Chaque heure passée à ne pas mettre ses dons en application rendait la vie un peu plus stupide, il devait donc par conséquent dispenser ses enseignements à un maximum d’élus. Seulement il fallait encore mettre la main sur eux, ce n’était pas une mince affaire hélas, mais ça le faisait faire durer l’apprentissage encore plus longtemps.

La journée avait donc été plutôt intéressante, en début de matinée, très tôt, alors que la nuit était encore sur la ville endormie, il était tombé sur une jeune femme, une des femmes qui vendait son corps contre de l’argent. De l’argent, il n’en avait pas et n’en avait nul besoin, mais ce qu’elle avait besoin, il l’avait, à savoir un apprentissage, celui de la souffrance. Marek avait donc accepté la proposition de la demoiselle qui l’avait tiré dans une ruelle derrière un bar sans intérêt, puis elle lui avait annoncé qu’il devait payer avant de pouvoir goûter. Un sourire s’était dessiné sur les lèvres ornées du sourire de l’ange du mutant qui avait glissé la main dans sa poche pour en tirer une sorte de porte-monnaie. Puis, l’hostile avait tendu sa main vers la jeune femme qui s’était laissée faire sans comprendre, et il avait retiré un premier souvenir de son esprit. Elle n’avait pas beaucoup de bons souvenirs, le dernier remontait à quelques heures seulement, lorsqu’elle avait prit sa dose d’héroïne visiblement. Marek avait chassé la pensée avec rapidité pour la stocker dans un coin de son esprit, puis il avait poussé la demoiselle un peu plus loin dans le noir. Elle se laissait faire, une fois les pensées positives ôtées d’un esprit, la personne devenait malléable à souhait, et il pouvait faire ce qu’il voulait de ses élèves. Le trentenaire fit s’asseoir la jeune femme avant de poser son doigt sur ses lèvres pour l’inciter à ne plus parler. Il se pencha ensuite doucement vers elle et arrêta son visage à une trentaine de centimètres de celui de la demoiselle. Elle était assise contre un carton sur le sol goudronné, et lui accroupi devant elle lorsqu’il se mit à parler très doucement pour que seule elle entende le cours qu’il était en train de commencer, juste pour ses beaux yeux brillants de panique.

« Ne sois pas triste tu vas profiter d’un apprentissage comme peu de gens ont la chance d’avoir un jour. Tu vas comprendre ce que c’est réellement de souffrir, et ainsi tu pourras m’aider à prêcher cette parole, en faisant pareil aux autres âmes égarées. Entends-tu ma voix jeune brebis égarée ? »

Une larme coula le long de la joue de la demoiselle, faisant couler son maquillage dont elle s’était outrageusement couvert le visage, laissant des sillons noirâtres sur ses joues poudrées. Marek ouvrit le porte-monnaie qui se révéla être en réalité l’étui qui contenait son rasoir. L’hostile l’ouvrit avec un bruit de lame qu’il aimait plus que tout, et il avança doucement l’objet vers les joues de la demoiselle. Il passa sa main sur l’autre joue de la prostituée pour recueillir une larme qui coulait avant d’en goûter le goût. Un jour de sel plutôt agréable lorsqu’on songeait quelle était la raison de leur apparition. Elle pleurait des larmes de sel, il allait lui faire pleurer des larmes de sang, elle comprendrait alors peut-être qu’il ne fallait pas montrer ses faiblesses. Le mutant entreprit alors de dessiner des larmes sanglantes sur les joues rosées de la jeune femme, avant de reculer légèrement pour admirer son travail. Les joues étaient ensanglantées à un tel point qu’il avait du mal à voir son travail, mais cela ne lui suffisait pas pour le moment. Le mutant allongea alors la jeune femme sur le sol, puis attrapa le sac de la jeune femme posé à coté d’elle. Il fouilla rapidement dedans et trouva son bonheur, une bombe lacrymogène et un briquet dont elle se servait certainement pour fumer des drogues. Durant ses années d’internement, le mutant avait expérimenté plusieurs montages, et il songeait à celui-ci depuis longtemps. La ruelle était parfaite, des morceaux de ferrailles traînaient un peu partout, et ils étaient juste situés sous une échelle coulissante pour évacuer les bâtiments en cas d’incendie. Marek prit alors un petit moment à monter son système, accrochant la bombe lacrymogène à un morceau de ferraille, et plaçant le briquet juste au-dessous, le tout diriger vers le visage de la jeune femme et situé juste à quelques dizaine de centimètre de sa peau. Il relia le tout à l’aide une sorte de corde fine qu’il trouva dans le sac de la demoiselle et lesta le tout avec une brique, avant de se pencher vers cette dernière pour s’assurer qu’elle était encore sous son emprise. Comme c’était le cas, il continua son bricolage en accrochant la ceinture de la jeune femme après le dernier barreau de l’échelle de secours au-dessus d’eux, puis il relia le tout au cou de la jeune femme en prenant soin de passer autour d’un tuyau de manière à faire poulie. Une fois son astucieux bricolage mis en place, il se pencha vers la jeune femme pour expliquer le tout.

« Ma brebis, tu vois je te laisse le choix. Tu peux choisir désormais entre la vie et la mort, si tu ne fais rien c’est là que tu mouras. Ce briquet est relié à ta bombe dont tu te sers pour te protéger, et le tout lesté d’une brique. Je vais allumer la corde après la fin de mon explication, tu auras environ 3 minutes pour essayer de te libérer avant qu’elle ne cède et que le briquet et la bombe ne se déclenchent. Tu sais ce que le gaz fait lorsqu’il est exposé à une flamme ? Ton visage risquera d’en prendre un coup je crois malheureusement…. Mais si tu bouge, tu devras réfléchir et aller doucement, ce qui est relié à ton cou, si tu bouge de trop, elle tirera l’échelle et t’empaleras avec. Tu dois donc bien réfléchir avant de bouger, mais attention, pas trop, le temps avance rapidement. »

Marek se redressa, puis attrapa le briquet pour allumer la corde avant de le remettre en place, puis il forma simplement les quelques mots qu’il disait toujours avant, destinés à la jeune femme. « Tu me remercieras un jour. » Avant de se détourner pour sortir de la rue, les mains dans les poches, sa capuche rabattue sur la tête. La journée était seulement commencée, et Marek devait se débrouiller pour avancer dans sa quête de l’apprentissage. Mais pendant les heures qui suivirent, il se contenta de se reposer un peu dans un squat du coin, et il sortit seulement lorsque la soirée était bien entamée. L’hostile se décida à passer non loin du bar où il avait laissé son élève pour voir si elle était sortie victorieuse de son apprentissage ou non. Lorsqu’il arriva sur les lieux du cours, la police n’était pas encore là, à croire qu’ils n’avaient rien trouvé ou qu’elle était partie, mais il vit simplement deux jeunes passer devant lui et le bousculer avant de se diriger vers la ruelle en question. L’homme trouva dommage de venir ici sans pouvoir savoir le fin mot de l’histoire, et par conséquent il décida de rentrer dans le bar histoire d’attendre quelques temps voit comment tout cela allait avancer.

Poussant la porte de l’établissement, le mutant regarda rapidement autour de lui. Quelques personnes se retournèrent, certains le regardèrent plus que d’autres, mais il ne porta pas d’attention à leurs visages et se dirigea simplement vers le comptoir où il commanda simplement un jus de citron, sans alcool bien sûr. Regard moqueur de quelques personnes, mais elles ne portèrent pas plus d’attention à cet homme pour le moins original, et le barman lui servit ce qu’il avait demandé, avant de ramasser le billet froissé que Marek avait extrait de sa poche, et qu’il avait gagné d’un moyen plutôt habituel pour lui, mais qui aurait fait frémir le barman, s’il l’avait sut. Après cela, l’hostile se redressa pour se diriger vers un coin un peu plus tranquille du bar ou il pouvait observer les autres mais sans l’être, comme à son habitude. Le regarde d’ébène du sociopathe parcourut les environs, allant des silhouettes des jeunes femmes qui dansaient sur la piste, aux personnes présentes dans les boxs aux environs. Il y avait là une belle coupe pleine d’élèves qu’il pourrait former. Surtout ces femmes qui s’imaginaient pouvoir séduire le moindre des hommes en dansant de leur manière provocante. Marek détestait ce genre de personne, mais il ne formait pas d’après ses envies, uniquement d’après les besoins que les gens avaient, il ne ferait donc rien dans l’immédiat. L’homme aurait bien put aborder une des femmes qui l’écœurait tant et s’occuper de lui apprendre ce qu’il savait comme avec la femme de ce matin, mais il resta simplement assit, avant d’être tiré de ses rêveries par les paroles d’une voix profonde et masculine, non loin de là.

Marek tourna la tête pour regarder dans la direction de la voix, et son regard se posa sur un homme plus âgé que lui mais nettement plus élégant aussi, qui visiblement avait parlé tout seul. Marek l’analysa rapidement, est-ce qu’il représentait un intérêt quelconque ? L’hostile ne faisait pas de différence, même si l’individu était plus âgé que lui, il avait l’air tout aussi athlétique que lui et s’il devait le former, il n’y avait aucun doute que se serait difficile, mais Marek aimait la difficulté, seulement il aurait bien apprécié de sonder d’abord cet homme avant de faire quoi que ce soit, et de prendre une décision. Sa capuche toujours rabattue sur sa tête, il avait néanmoins le visage de visible, et après quelques secondes d’analyse, le skyzophrène se tourna légèrement pour faire face à l’homme, une distance d’environ deux mètres les séparaient, l’homme assit à son banc et Marek debout juste appuyé contre la séparation du box en face, ce dernier prit la parole d’un ton qui ne laissait pas filtrer sa folie pourtant existante.

« A parler tout seul, vous allez passer pour un fou. Mais comme on le dit, c'est bien la pire folie que de vouloir être sage dans un monde de fous. »

[ HP : Han j’ai pas résisté \o/ J’espère que tu attendais quelque chose comme ça ^^ ]

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MessageSujet: Re: Ennui (Libre) Ennui (Libre) EmptyDim 8 Nov - 6:28

[ HP : T’inquiète, c’est excellent. Et tu as bien fait de ne pas hésiter à me répondre. ]

- Ouais, murmura t-il de sa voix profonde. Ça doit être ça…

Une fois ces quelques mots prononcés à voix haute, Jared retomba dans un silence morose. Il ne bougeait que pour amener soit son verre d’alcool ou sa cigarette à sa bouche et c’était tout. Avec son regard braqué devant lui sur les silhouettes des clients, constamment à l’affût d’un élément intéressant, et sa quasi-immobilité, on aurait pu le prendre pour un élément du décor. Il se savait assez discret pour que la grande majorité des gens se contente de poser les yeux sur lui sans même réellement se rendre compte de sa présence. Pourtant, sur sa gauche, dans la pénombre du bar, Jared entendit s’élever une voix :

« A parler tout seul, vous allez passer pour un fou. Mais comme on le dit, c'est bien la pire folie que de vouloir être sage dans un monde de fous. »

Aussitôt, le regard de Jared se focalisa sur la personne qui avait prononcé ces mots avec une puissance presque animale et une acuité impressionnante. C’était la voix d’un homme. Un homme appuyé contre la séparation du box à sa gauche, un verre à la main, liquide jaune à l’intérieur. Deux mètres à peine les séparaient l’un de l’autre. Il portait un vêtement sombre à capuche, qui camouflait habilement sa silhouette. Jared ne voyait que ses mains et une partie de son visage, le reste étant caché dans l’ombre de la capuche. Et ce qu’il vit au fond des yeux de cet homme le poussa à l’observer plus avant et à activer son don. Aussitôt, son Armure Souple l’enveloppa totalement, à l’exception de son nez et de sa bouche ; il désirait être capable de boire et de fumer. Oh, il avait vu l’homme traverser le bar et se poster à cet endroit, mais le second des mutants hostiles ne lui avait pas vraiment porté d’attention. Il avait cru qu’il s’agissait d’un de ces si nombreux célibataires venus prendre un coup et peut-être en tirer un avec une des nombreuses femmes présentes. Hors, il s’avisait maintenant qu’il s’était lourdement trompé. Il n’avait jamais aperçu cet homme auparavant, mais il se doutait bien qu’il n’était pas comme les autres, loin de là. Une sorte d’aura sombre, ténébreuse, l’enveloppait. Le même genre d’aura que lui-même pouvait créer par la simple force de sa volonté et qui faisait baisser la tête à la majorité des gens. Une impression de danger émanant de sa personne…

L’inconnu était assez grand, plus que lui et moins que Chow Watanabe, et Jared évalua qu’il devait être en très bonne forme physique, même si les vêtements qu’il portait lui cachaient cette information. Assez bel homme, la trentaine environ, d’après ce qu’il voyait de son visage ; un nez bien fait, des lèvres fines et un bouc savamment entretenu. Il ne voyait pas ses cheveux. Deux choses détonnaient chez lui et c’était ces deux choses qui avaient retenues l’attention du mutant. Les yeux de l’homme et les cicatrices que Jared pouvait voir : celle sur son cou et celles sur ses joues. La première était assez large et il pouvait voir que la carotide et la jugulaire avaient été touchées. L’homme avait survécu à cette blessure, puisqu’il était près de lui ce soir, et Jared devina qu’il devait s’être fait agressé de façon violente pour récolter une telle cicatrice. Les cicatrices sur ses joues formaient une sorte de sourire bizarre, et Jared vit que la cicatrisation n’avait pas été parfaite. Presque machinalement, son regard glissa l’espace d’une seconde sur sa main gauche et il contempla les chairs cicatrisées, blanchâtre, là ou s’étaient autrefois trouvés le petit doigt et l’annulaire. Il se remémora aussitôt comment il les avait perdus, à savoir la première fois qu’il avait réussi à créer son Armure Souple, dans son jeune temps. Cette manifestation de son pouvoir qui l’entourait présentement était aujourd’hui particulièrement efficace et puissante, et il la contrôlait à la perfection. Au tout début cependant, il avait eu du mal à s’entourer complètement ou en partie d’un champ de force. La minutie nécessaire était immense et difficile, et Jared avait mis longtemps à perfectionner la technique. La première fois qu’il s’en était servi, il avait omis par inadvertance d’inclure ses deux doigts dans l’armure, et ils avaient été tranchés net, ou presque. Il se remémora la douleur qu’il avait ressentie alors. Oh, il avait connu pire depuis, bien pire, mais c’était la première fois qu’il avait eu si mal. Ce genre de chose restait gravé dans la mémoire, oh oui. Son regard perçant se reporta sur l’inconnu qui l’observait toujours.

Et ces yeux ! Deux billes sombres ou brillait la folie. Car cette étrange lueur au fond des prunelles sombres de l’inconnu ne pouvait pas être autre chose que cela. Des yeux scrutateurs, perçants comme les siens, qui s’étaient très légèrement entrouverts lorsque le regard clair de Jared avait rencontré le sien. Curieusement, Jared trouvait une certaine ressemblance entre les yeux de l’homme et le regard que lui-même pouvait avoir par moment. Comme dans ce cas précis. L’expression dans les yeux du second des Mutants Hostiles changea du tout au tout, et son regard devint terne, glacial, inanimé comme celui d’un requin. Jared comprit qu’il se trouvait en face d’un prédateur complet, comme lui-même pouvait l’être. Et il savait que l’inconnu venait soudain de comprendre que lui aussi se trouvait face à un prédateur. Deux loups évoluant incognito au milieu du troupeau. Qui donc pouvait bien être cet homme ?

À sa connaissance, ce genre de regard n’était présent que chez deux genres de personnes. Chez les fous des asiles psychiatriques, tels ceux qu’il avait visité avec Chow des décennies auparavant dans d’autres pays, ou chez les meurtriers en puissance, ces hommes totalement dénués de conscience et capables du pire. Comme Wyatt Blueberry, le jeune mutant hostile rencontré quelques mois auparavant seulement, avec son pouvoir d’Illusions. Ou comme lui-même. Jared ne savait pas dans quelle catégorie entrait l’inconnu au regard fou, mais il était absolument certain qu’il faisait parti de ces groupes fermés. À coup sûr, il était dangereux. À quel point ? Telle était la question. Restait à découvrir la réponse.

Jared pencha légèrement la tête de côté, sans quitter l’homme du regard. Il le jaugeait, et il savait que l’autre faisait de même de son côté. Un léger sourire apparut sur le visage de Jared. C’était le sourire cruel et sadique qu’appréciait tant Chow Watanabe, son mentor. Ce dernier avait créé un mutant à son image, et bien plus encore ! Un homme capable de montrer plusieurs facettes de sa personnalité selon le moment opportun : doux, gentil et sensible avec les femmes, amical, comique et joyeux avec ses ‘’amis’’, mais impitoyable et totalement dénué de remords lorsqu’il s’agissait d’éliminer un obstacle de son chemin, qu’il s’agisse de meurtre, de torture ou de quoi que ce soit d’autre. Oui, Jared Nar’Soll, second des mutants hostiles, était passé maître dans l’art de la comédie, et seul quelqu’un possédant un talent similaire ou une excellente faculté de perception pouvait détecter cela. Son sourire s’accentua un peu, dévoilant ses dents blanches. Cela n’était pas sans remémorer l’attitude d’un loup, d’ailleurs. Jared n’avait pas l’intention de perdre ce duel de regard. Il n’avait perdu qu’un seul et unique duel de ce genre, et c’était contre son mentor, au regard si sombre, encore plus que celui d’un requin. Nul autre n’avait réussi à le faire plier.

Les deux hommes restèrent ainsi un long moment, chacun tentant de faire plier l’autre devant la puissance de son regard. Les secondes s’égrenèrent lentement, comme si elles étaient des heures, puis quelques minutes passèrent, des années fictives. L’air et l’ambiance du bar autour d’eux parut chargée d’électricité tant le combat visuel qu’ils se livraient était terrible. Certains clients situés aux tables près d’eux frissonnèrent sans même savoir pourquoi. Mais aucun des deux hommes ne quitta l’autre du regard, aucun ne plia. À peine clignaient-ils des paupières. Regard de folie contre regard glacial. Qui l’emporterait ? Au bout d’un moment, le sourire cruel de Jared s’accentua. Les sentiments de mélancolie et d’ennui qu’il avait ressentis plus tôt furent puissamment repoussés par le flot d’adrénaline qui passa dans ses veines. Il se passait enfin quelque chose de vraiment intéressant après tout ce temps ! Finalement, il avait bien fait de sortir en ville ce soir plutôt que d’aller au Powerhaus ! Bien qu’il aimait l’endroit, il n’y venait pratiquement jamais de nouveaux visages. Jamais il n’aurait cru quelqu’un capable de lui tenir tête ainsi. À dire vrai, cet inconnu était le premier à ne pas flancher devant son regard. En excluant Chow Watanabe, son cher ami et mentor, bien entendu.

Jared éclata finalement d’un rire profond qui brisa l’envoûtement. Souriant, il tapa dans ses mains, applaudissant silencieusement l’homme sans le quitter des yeux. Sa voix profonde jaillit de nouveau, et cette fois, ses paroles étaient destinées à quelqu’un.


- Soliloquer, c’est simplement reprendre, au-delà de notre faculté de penser, les bribes de notre inhibition latente… En termes simples, ce n’est qu’un mécanisme de la parole mené par la pensée.

Jared sourit de nouveau et écrasa le mégot qu’il tenait à la main dans le cendrier. Il prit une nouvelle cigarette sans en proposer une à l’homme et l’alluma, toujours sans quitter le balafré du regard, la flamme du briquet illuminant l’espace d’un instant le coin d’ombre ou il se trouvait. Il souffla la fumée devant lui avant de reprendre la parole :

- Ou alors, c’est simplement que je me sentais seul, ou que je souffre bel et bien d’une pathologie et qu’il s’agit d’une forme précoce de skyzophrénie… Peut-être devrais-je aller consulter un psychiatre ? Suis-je fou, selon vous ?

Au ton de sa voix, il était clair que Jared ne comptait pas aller consulter un quelconque médecin. Il était très rarement malade et ne se croyait pas atteint de skyzophénir. Par contre, la dernière question, elle, était directement posée à l’inconnu. Jared coupa enfin le contact visuel avec l’homme pour engloutir son verre de whisky d’une traite. Il le remplit de nouveau puis s’adossa plus confortablement au dossier de sa chaise. Il n’invita pas l’homme à s’asseoir et se contenta de fumer sa cigarette. Ses yeux clairs, pourtant, ne quittaient pas la silhouette de l’homme. Du coin de l’œil, il le surveillait, au cas où il tenterait quelque chose. Mais Jared en doutait. Il avait détecté, juste avant de rompre le contact visuel, quelque chose ressemblant à de l’intérêt ou du respect dans les yeux sombres de l’inconnu. Ou peut-être qu’il se faisait simplement des idées. Il haussa les épaules de façon imperceptible pour chasser ce doute. De toute façon, il ne voulait prendre aucun risque ; il n’avait pas survécu jusqu’à présent en étant imprudent. Il fit légèrement bouger sa main gauche, celle tenant la cigarette, créant par le fait même un second champ de force, une simple sphère ronde de la taille d’une petite bille. Il observa les couleurs formant le champ de force minuscule, mélange de plusieurs bleus et de plusieurs verts, absolument unique. Lui seul pouvait voir l’effet de son don et rares étaient ceux pouvant apercevoir la minuscule distorsion dans la réalité quand il en usait de quelque façon que ce soit. Il leva la main pour prendre une nouvelle bouffée de cigarette, bougeant en même temps la petite sphère, qui vint se placer juste au-dessus de sa tête. Une simple garantie… Il lui suffisait de bouger un doigt pour que la sphère invisible se propulse à la vitesse d’une balle sur la tête de l’inconnu. Avec les mêmes effets, sans les inconvénients…

- Quoiqu’il en soit, reprit-il, comme vous l'avez si bien dit, il me paraît évident que nous sommes dans un monde de fous…

Il n’exprima pas son point de vue plus en détails et n’ajouta rien de plus. Seul le léger sourire sur les lèvres de Jared indiquait qu’il s’amusait bien et avait apprécié le duel visuel. Il écrasa sa cigarette dans le cendrier et un alluma une autre. Oh que oui, il sentait qu’il allait grandement apprécier la soirée. À coup sûr, l’inconnu, avec son regard fou, n’y était pas pour rien…

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MessageSujet: Re: Ennui (Libre) Ennui (Libre) EmptyDim 8 Nov - 14:11

L’homme dirigea son attention sur Marek après que celui-ci eut prit la parole. L’hostile observait déjà l’homme depuis un moment avant de parler, et il s’était déjà fait une première idée avant même qu’il ne porte attention à lui. C’était les avantages lorsque la folie habitait notre esprit, de ne pas s’arrêter aux petites choses que la moitié des gens remarquaient et qui étaient totalement inutiles. Le fait par exemple que l’inconnu semble plus âgé que son observateur, certains auraient peut-être vu là un homme approchant de la cinquantaine qui venait prendre un verre pour se détendre voir même peut-être trouver une femme avec qui finir sa soirée. Marek ne pensait pas comme ça, les femmes représentaient un simple intérêt d’apprentissage à même titre que les hommes, il ne pouvait donc pas imaginer que cet homme puisse venir ici pour ces raisons. Une seule chose s’imposait donc à l’esprit du fou, il pensait que cet homme était venu ici dans le but de se détendre ou de trouver quelqu’un, ou qu’il attendait quelque chose. La perspective de se détendre ne pouvait venir à l’esprit de l’hostile qui n’avait de répit que lorsqu’il était en train d’apprendre quelque chose à quelqu’un, il ne connaissait pas le bonheur qu’il y avait à pouvoir s’asseoir et profiter d’une bonne musique dans un endroit plutôt agréable comme ici, pour lui c’était simplement un regroupement d’élèves éventuels, rien de plus, rien de moins. Par conséquent il ne voyait l’inconnu que comme quelqu’un qui serait éventuellement venu ici dans l’optique d’attendre ou de trouver quelqu’un, restait à voir la suite des évènements.

Le regard de l’homme posé sur lui, Marek le regardait droit dans les yeux en silence, et les yeux de l’hommes ne quittaient pas plus les siens que l’inverse. Un sourire aurait presque put s’étendre sur les lèvres ornées de cicatrices de l’hostile lorsque le regard de l’inconnu se durcit encore comme s’il venait de voir quelqu’un qui ne lui était pas agréable. Cette expression, Marek l’aimait, il la cherchait souvent dans le regard des gens avec qui il parlait, bien que c’était chose rare, ou encore des personnes qu’il avait comme élève. Malheureusement trop souvent, cette expression laissait tout simplement place à une sorte de regard paniqué et suppliant qui gâchait absolument tout le plaisir de l’hostile. Peut-être que cet homme était un peu intéressant après tout ? Sa voix avait déjà attiré l’attention de l’homme face à lui, il avait suffit qu’il entende le ton rocailleux et profond de l’homme pour remarquer qu’il n’était pas comme les autres. Aux yeux de l’évadé, le fait de vieillir au fil du temps ne revenait pas à une chose négative, Marek était rarement attiré par les personnes plutôt jeunes, l’expérience de l’âge était prédominante chez lui, et cet homme l’intéressait amplement plus que toutes les jeunes personnes présentes dans ce bar. D’autant plus, le regard de l’inconnu semblait être celui d’un prédateur, pendant quelques secondes, le fou se serait presque crut devant un miroir à regarder ses yeux d’ébènes, sauf que l’homme avait le fond de folie pure en moins, bien que Marek ressentait quelque chose de semblable au fond de l’expression affichée par l’inconnu.

Qui était-il ? Un mutant, un humain ? La question ne se posa pas dans l’esprit fou de l’homme, il se fichait comme de savoir si cet homme était un père adorable, un piètre mari ou encore un travailleur clandestin arrivé tout droit du Mexique ou d’un autre pays de ce genre. Ce qui l’intéressait c’était le regard qu’il avait, la confrontation silencieuse qui opposait à présent les deux hommes dont les regards ne semblaient pourtant pas aimables. L’inconnu pencha légèrement la tête sur le coté sans cesser de regarder l’homme debout en face de lui, pendant quelques secondes ce geste fit penser au chien qu’il avait en face de chez lui lorsqu’il le regardait pour le jauger du regard en se demandant s’il devait le craindre ou non. Sauf que cet homme n’avait pas du tout la même expression que l’animal, loin de là, il ressemblerait d’avantage à un loup qu’à un chien errant. Il n’était pas sûr que l’homme assit aurait apprécié de savoir qu’il était comparé à un chien errant qui sentait le poil mouillé chaque fois qu’il avait plut, mais Marek s’en contrefichait, il n’avait rien à faire du fait que les gens l’estiment bien ou non. Les secondes passèrent, lentement, pendant que l’hostile dégustait la confrontation du regard qu’il avait avec cet homme, que plaisante partie ! Il avait été réellement inspiré en venant attendre ici l’arrivée des autorités ! L’autre homme ne quitta pas son regard, et l’évadé remarquait une expression rude et presque hostile au fond des pupilles claires de l’homme, aucun doute que ce regard devait pétrifier de nombreuses personnes qui détournaient leur regard. Mais la folie aidant, le danger attirait Marek comme une mouche sur du vinaigre, par conséquent il se voyait mal quitter le regard de l’homme pour briser ce moment de délectation.

Après un petit moment, le sourire de l’homme devant plus présent, un sourire que l’hostile apprécia tout particulièrement, bien que lui-même l’arborait assez peu. En effet, même si son comportement était tout à fait fou et dénué de sentiments, l’homme n’était pas du genre à sourire d’un air cruel pour autant, il était simplement persuadé qu’il agissait comme tout être normal devait le faire. Mais voir ce sourire chez une autre personne, signifiait tout simplement le danger à ses yeux, et par conséquent éveillait forcément son intérêt. Au final, l’homme éclata d’un rire tout aussi profond que sa voix qui coupa court à la confrontation, puis il applaudit silencieusement sans quitter son interlocuteur des yeux. Quelques personnes se retournèrent pour regarder les deux hommes comme s’ils étaient dérangés avant de reporter leur attention sur leur verre ou sur la jolie fille à coté d’eux, pendant que l’inconnu prenait la parole d’une voix qui collait tout à fait à son image, mûre et profonde qui imposait le respect. Celui-ci expliqua qu’il avait simplement parlé à voix haute en pensant à quelque chose, rien de plus, qu’il ne s’adressait à personne de précis, et bien que Marek l’avait deviné tout seul, il sentit une légère touche de regret au fond de son cœur sombre. Dommage, l’homme n’était pas fou, du moins pas comme Marek l’entendait. Il ne jugea pas utile de répondre à la réplique de l’homme, il ne parlait pas lorsque le silence exprimait seul ce qu’il avait à dire. Le barbu ne quitta toujours pas son interlocuteur du regard en souriant légèrement avant d’écraser ce qu’il tenait en main pour tirer quelque chose d’autre de son paquet avant de l’allumer pour souffler une bouffée de fumée devant lui.

Marek détestait l’odeur de ce truc, il en avait plusieurs fois vu dans la bouche de ses élèves, combien de fois avait-il ressentit de bonnes choses en prenant des souvenirs lié à cet objet ? A la fois une étrange sensation de manque et de plaisir comblé, et lorsqu’il tendit légèrement son don vers l’homme, il ressentit une vague de contentement rapide, puis il retira aussitôt sa ‘main’ invisible qui lui servait à absorber les souvenirs positifs de ses élèves. Lomme reprit la parole sans remarquer que quelque chose l’avait rapidement sondé, c’était une chose tout à fait normal il fallait dire, personne ne sentait lorsqu’il ôtait des souvenirs, c’était comme une déprime soudaine, rien de plus, et personne ou presque ne devinait qu’il était lié à ce sentiment de mélancolie et de tristesse soudaine. L’inconnu exprima l’idée qu’il pouvait bien souffrir d’une forme de skyzophrénie et que par conséquent, il devrait peut-être consulter. Puis il demanda à Marek s’il pensait qu’il était fou. Les lèvres finement ourlées de l’hostile s’étirèrent dans un sourire mi-amusé, mi-mélancolique, accentué par les cicatrices qui ornaient ses joues. Est-ce qu’il était fou ? Assurément non ! Du moins pas dans le même cadre que son interlocuteur, mais tout le monde était fou à sa manière après tout non ? La voix calme avec une pointe de folie de l’hostile s’éleva doucement, lente et réfléchit, comme si le trentenaire prenait tout son temps pour formuler sa réponse.

« La skyzophrénie, c’est quelque chose de bien complexe, à des stades différents plus ou moins dangereux bien entendu…. Je ne pense pas que vous souffriez de cela, ou alors vous ne vous en rendriez pas compte tout seul. Ce terme n’est qu’une aberration de la médecine pour expliquer une chose qu’ils ne connaissent pas. Vous savez, c’est comme le gène des mutants, les humains ne le comprennent pas et le qualifient d’une maladie à soigner. Qu’est-ce qui stipule que la skyzophrénie n’est pas pareille, et n’est pas une évolution de l’esprit ? »

Marek observa une pause, il parlait ouvertement du gène mutant au milieu d’un bar bondé de monde, certainement des humains pour la plupart, son interlocuteur en était peut-être même un, alors était-il fou à ce point ? Oui c’était une chose certaine, mais encore plus simple, il ne voyait pas l’intérêt de brider ses paroles, quel que soit le moment et la chose à dire, et comme il voyait tout bêtement les mutants et les humains comme des personnes semblables, pourquoi est-ce qu’il se fatiguerait encore plus à essayer de trouver des mots moins choquants ? Certaines personnes tournèrent la tête vers lui, mais peut-être pas forcément pour ce qu’il venait de dire, il parlait trop calmement pour attirer l’attention des autres personnes qui ne suivaient pas directement la conversation des deux hommes. Après un petit moment, l’hostile reprit la parole tout aussi calmement, sans se préoccuper des autres encore une fois.

« J’ai entendu quelque part, que la différence entre les psychiatres et les autres malades mentaux, c'est un peu le rapport entre la folie convexe et la folie concave. En résumé, il n’y a rien qui les différencient. Consulter un de ces ‘spécialistes’ ne servirait donc à rien. Tout le monde est fou à sa manière, vous êtes fou de fumer cette chose alors que vous savez que ça peut vous tuer, je suis peut-être fou de vous parler sans vous connaître. La folie est un terme tellement général qu’on en perd la véritable définition. Pour moi, oui vous êtes fou, à votre manière, mais la folie a son utilité. »

L’inconnu coupa le regard pour boire son verre d’une traite, et à la couleur, Marek imagina que ce devait être certainement un des liquides alcoolisés que les personnes semblaient toutes tellement apprécier. L’hostile préférait l’aigreur du citron pur à ce breuvage sans sensation, mis à part après une certaine dose, il vous assommait complètement. Après avoir versé de nouveau du liquide dans son verre, l’homme reprit la parole en se remettant plus confortablement en place sur son siège. Il conclut simplement en disant qu’il avait raison de dire qu’ils étaient dans un monde de fou, certes, il ne donnait rien de plus sur ce qu’il pensait de tout cela, mais cela suffit néanmoins à faire sourire l’hostile. Qu’on abonde dans son sens ne lui était pas une chose familière, habituellement trop souvent on lui reprochait son esprit étriqué ou complètement loufoque, mais ce n’était rien de très important pour le balafré au final. L’attention de Marek fut un instant attirée par une personne qui entra bruyamment dans la pièce en poussa la porte avec force, faisant tinter la clochette accrochée au-dessus de l’entrée. L’homme reconnut un des deux jeunes qui était allé dans la ruelle juste avant, et son sourire s’étira d’avantage alors qu’il le vit approcher du bar pour s’adresser un barman d’une voix visiblement paniquée, mais dont l’hostile ne saisissait pas les paroles. Le barman sembla un moment surprit, puis il se détourna pour saisir le téléphone et le tendre au gamin.

Le reste n’intéressa plus le trentenaire qui orienta son regard sur son interlocuteur qui affichait un sourire exprimant visiblement qu’il s’était bien amusé. L’intérêt de Marek fut encore plus éveillé, et il ne put s’empêcher de tendre son don vers l’homme pour triturer un peu ses derniers souvenirs histoire de voir ce qui provoquait ce sourire. Bien sûr, il devait le retirer pour pouvoir le visionner, et il n’en avait pas encore envie, pas pour le moment, mais le barbu aux yeux clairs avait certainement dû ressentir une légère gêne passagère et un bref moment de tristesse, à moins qu’il ne surveille pas assez ses sentiments pour s’en rendre compte. La conversation était plutôt étrange, Marek parlait comme un fou, normal, mais l’homme trouverait peut-être ça inintéressant, et à force comme la plupart des gens il pourrait en venir à repousser cet homme étrange, mais cela importait peu à l’hostile qui continua à réfléchir en silence. Il avait encore quelques bonnes dizaines de minutes à perdre, alors pourquoi ne pas sonder un peu cet homme qui éveillait son intérêt, et peut-être même quelque part une bribe d’une sorte d’admiration ? Ce n’était pas de l’admiration pure, il ne pouvait admirer un autre alors qu’il était narcissique sur de nombreux points, mais l’idée de base était presque pareille. Le fou reprit donc la parole, ignorait le remue-ménage qu’il y avait à coté d’eux depuis l’entrée du gamin dans la pièce, mais qui n’attirait pas l’attention de tout le monde pour autant.

« Vous avez l’air de porter de l’intérêt à la folie, ou serait-ce à ce que les autres pensent de vous ? Demander aux gens s’ils nous prennent pour fou, c’est de s’exposer à une réponse positive, ce qui n’est pas agréable pour tout le monde. Les hommes sont tous fous, ils ne peuvent juger leur égal, seulement leur apprendre ce qu’ils savent…. Pour certains seulement. La folie est une excuse pour des actes injustifiés, mais la plus dure folie est tout à fait logique dans l’esprit de son possesseur. C’est la différence entre les fous et les simulateurs…. »

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MessageSujet: Re: Ennui (Libre) Ennui (Libre) EmptyMar 17 Nov - 1:54

Jared nota la légère grimace qui apparut sur le visage du l’inconnu lorsqu’il alluma une nouvelle cigarette. Apparemment, il n’aimait pas la cigarette. Désapprouvait-il simplement le fait de fumer ou n’aimait-il pas l’odeur ? Les deux peut-être… Jared ne s’en formalisa pas. Il fumait depuis tant d’années que perdre cette habitude serait impossible pour lui. Du moins le supposait-il, n’ayant jamais eu l’intention, ou le désir, d’arrêter. De toute façon, malgré le fait qu’il fumait près de trois paquets par jour, il n’en ressentait aucun effet néfaste. Il était toujours aussi en forme, avait toujours autant de souffle que lorsqu’il était âgé de vingt ans. Il était un peu moins rapide, certes, mais en dehors de cela, rien n’avait changé. La couleur de ses poils et des ses cheveux, si. Sa chevelure autrefois noire de jaie commençait à être striée de gris, tout comme sa barbe, mais cela ne faisait qu’ajouter à son charme. Il n’avait jamais été homme, de toute manière, à se préoccuper de son apparence physique. Il était comme ça, et ceux qui ne l’aimaient pas pouvaient bien aller se faire voir.

Il ressentit alors une étrange pression contre son Armure Souple, sans qu’il sache de quoi il s’agissait, vite suivie par un frisson étrange et très désagréable le long de sa colonne vertébrale. C’était la première fois qu’il ressentait un truc comme ça. Très déplaisant. Comme si une main invisible l’avait frôlé, puis s’était retirée. Un peu comme si on marchait sur sa tombe… Il secoua discrètement la tête, se demandant s’il n’avait pas rêvé. Puis il ajouta quelques mots, décidant de faire comme s’il n’avait rien ressenti, demandant à l’homme s’il croyait qu’il était fou.

Les lèvres fines de l’inconnu s’étirèrent en un sourire où se mêlaient l’amusement et… la mélancolie, peut-être ? Jared n’en était pas vraiment sûr. En tout cas, l’homme semblait avoir trouvé amusant sa question. Les cicatrices sur ses joues accentuaient son expression et Jared ne put que se demander une seconde fois comment il avait bien pu recevoir de tels ornements. L’homme parla après un moment, d’une voix calme et posée, où Jared percevait comme un zeste de folie.


« La skyzophrénie, c’est quelque chose de bien complexe, à des stades différents plus ou moins dangereux bien entendu…. Je ne pense pas que vous souffriez de cela, ou alors vous ne vous en rendriez pas compte tout seul. Ce terme n’est qu’une aberration de la médecine pour expliquer une chose qu’ils ne connaissent pas. Vous savez, c’est comme le gène des mutants, les humains ne le comprennent pas et le qualifient d’une maladie à soigner. Qu’est-ce qui stipule que la skyzophrénie n’est pas pareille, et n’est pas une évolution de l’esprit ? »

L’inconnu marqua une pause, ce qui laissa le temps à Jared de réfléchir à ses paroles sans pour autant le quitter du regard. L’homme était dangereux, Jared en était de plus en plus convaincu. Moi aussi, je le suis, songea le second des Mutants Hostiles en esquissant un fin sourire. Et l’homme parlait ainsi des mutants, au beau milieu d’un bar empli d’humains ? Voilà qui était plus qu’intéressant ! Certaines personnes regardèrent vers l’inconnu, peut-être pour ce qu’il avait dit, mais Jared en douta ; il n’avait pas parlé assez fort pour que ses paroles s’entendent au-delà de la musique et des autres conversations. Il se demanda si l’homme n’avait pas mentionné le gène mutant et fait une telle comparaison pour déclencher une quelconque réaction de sa part. C’était possible, mais si c’était vraiment le cas, c’était raté. L’homme parle de nouveau, expliquant que rien ne différenciait vraiment les malades mentaux de leurs médecins, psychiatres et autres professionnels. Selon lui, consulter l’un d’eux ne servait à rien, ce en quoi Jared était pleinement d’accord. L’inconnu ajouta que tous étaient fous, mais à leur manière et à certains degrés de folie. Il traita Jared de fou parce qu’il fumait, disant que ça pouvait le tuer. Peut-être, se dit Jared, mais pour l’instant, je n’ai ressenti aucune différence. En résumé, tout le monde était fou, mais à sa manière. Shield ne put d’approuver en hochant légèrement la tête.

Gorgée de whisky, remplir le verre de nouveau, paroles de la part de Jared qui firent sourire l’inconnu. L’attention de ce dernier fut attirée vers sa gauche, soit la droite de Jared, qui jeta lui aussi un bref coup d’œil. Un jeune venait d’entrer dans le bar, l’air complètement paniqué, et se dirigea vers le barman, qui prit le téléphone derrière lui pour le tendre au jeune homme. Jared détourna le regard et retourna à son inconnu ; ce dernier affichait un sourire plus ample qu’un instant auparavant. Se pourrait-il qu’il soit relié d’une quelconque façon avec le jeune homme paniqué qui venait d’entrer ? Possible encore une fois.

Le regard de l’homme retomba sur Jared, qui affichait un sourire amusé. Le second des Mutants Hostiles ressentit alors pour la seconde fois l’étrange sensation, comme si une main invisible poussait à nouveau sur son champ de force, suivit d’un frisson. Son instinct lui soufflait que ceci n’était pas bon pour lui. Pas bon du tout. Cette fois, cependant, il remarqua qu’il éprouvait un soudain sentiment de tristesse, sans savoir d’où cela venait. Jared fronça les sourcils, irrité de cette soudaine émotion et cette ‘’poussée’’ contre son champ de force qu’il ne savait expliquer. Et c’était quoi, cette sensation de tristesse ? La pression sur son Armure Souple se dissipa comme plus tôt et le sentiment de tristesse disparut aussi. Il en conclut que cela n’avait rien de naturel et son sentiment de méfiance vis-à-vis de l’homme s’accrut. Qui d’autre que lui pouvait en être responsable ? C’était presque assurément un mutant. Un mutant possédant un quelconque pouvoir relié aux sentiments, peut-être ? Ou au mental ? Dans tous les cas, c’était une situation étrange avec un interlocuteur inhabituel. Jamais encore il n’avait rencontré en face à face quelqu’un comme ça. Un fou, un vrai. Et s’il possédait réellement un pouvoir quelconque, s’il était un mutant comme lui-même, alors c’était un fou d’autant plus dangereux. Mais ô combien intéressant ! Et cette sensation, cette ‘’poussée’’ sur son Armure Souple, c’était du nouveau, ça aussi ! Comment l’expliquer ?

Jared haussa finalement les épaules, incapable de trouver une réponse maintenant. Il se dit que son intuition sur l’homme devait être fondée ; il avait côtoyé tant de mutants au fil des ans qu’il avait développé une sorte de sixième sens lorsqu’il s’agissait de les détecter. Pas du tout comme le pouvoir de Walter, lui qui pouvait les détecter à distance et évaluer leur don, mais Jared savait détecter les signes qui les différenciaient des humains. Un petit air supérieur, une certaine assurance, une arrogance ou une démarche… Et cet inconnu, c’était son regard qui le trahissait. Oh, il pouvait certainement se faire passer pour normal aux yeux des autres, ou pour un homme un peu spécial, mais Jared n’était pas comme eux. Chow l’avait rudement bien formé. Et voilà que par deux fois, en plus, il détectait quelque chose d’inhabituel, qu’il n’avait jamais ressenti auparavant, même s’il ne savait pas de quoi il s’agissait. Jared bloqua ses pensées et ferma son esprit comme Chow lui avait appris à le faire, et il espéra que ça suffirait contre le pouvoir de l’homme, quel qu’il soit. Qui vivra verra, ajouta-t-il mentalement. Il jeta un nouveau regard vers le bar et nota que le gamin paniqué semblait parler avec quelques autres personnes. Il était complètement sous le choc d’avoir vu il ne savait quoi, ça crevait les yeux. Cela ne le concernait pas, même s’il soupçonnait son interlocuteur d’y être pour quelque chose. Ce dernier reprit la parole :


« Vous avez l’air de porter de l’intérêt à la folie, ou serait-ce à ce que les autres pensent de vous ? Demander aux gens s’ils nous prennent pour fou, c’est de s’exposer à une réponse positive, ce qui n’est pas agréable pour tout le monde. Les hommes sont tous fous, ils ne peuvent juger leur égal, seulement leur apprendre ce qu’ils savent…. Pour certains seulement. La folie est une excuse pour des actes injustifiés, mais la plus dure folie est tout à fait logique dans l’esprit de son possesseur. C’est la différence entre les fous et les simulateurs…. »

De l’intérêt pour la folie ? Par particulièrement. Quant à ce que les autres pouvaient bien penser de lui, c’était le moindre de ses préoccupations. Il écouta l’homme jusqu’au bout, sans l’interrompre, tout en réfléchissant à ses paroles. En tout cas, il semblait parfaitement à l’aise avec ce qu’il racontait, comme s’il nageait en plein dans son élément. Et à voir son regard fou et ses cicatrices, Jared le croyait volontiers. Un tel sujet de conversation aurait gêné la plupart des gens, mais pas le second des Mutants Hostiles. L’homme, bien qu’étrange et visiblement fou, l’intéressait. Surtout si son intuition se révélait juste et qu’il se trouvait en face d’un mutant comme lui.

- Je ne m’intéresse pas particulièrement à la folie, c’est surtout qu’elle semble me suivre partout ou je vais. Tu ne peux même pas imaginer les choses que j’ai vues et faites au cours de ma vie… ni ceux que j’ai côtoyés au fil des ans…

Bien entendu, la petite remarque sur la folie le suivant partout où il allait était en partie dirigée envers l’homme, et Jared se doutait qu’il en saisirait l’allusion. Sauf que ce n’était pas tout à fait faux non plus… Il se remémora de nombreuses rencontres que des psychiatres auraient qualifiées de ‘’potentiellement dangereuses et déstabilisantes’’ et qui , pourtant, avaient contribuées à forger ses nombreux talents et son caractère bien trempé. La grande majorité de ces rencontres étaient d’ailleurs dues à son mentor, qui avait tenu à ce que son élève et aujourd’hui bras droit, voit tous les recoins de l’esprit humain. Des déséquilibrés de la vie, Jared en avait rencontré plusieurs, mais aucun avec un regard comme celui de l’homme rencontré dans ce bar. Un tel regard, fou mais intelligent, c’était la première fois. Ou peut-être que cet homme-là était une exception.

- Quant à savoir si quelqu’un se considère comme un fou, ou est considéré par les autres comme étant fou… Je crois que la réponse dépend de la personne, en effet. Ou de la façon dont les gens se perçoivent entre eux. Prenons les tueurs en série, par exemple. Se considèrent-ils comme fous ? Non. Ils font ce qu’ils croient être juste, ce qui donne un sens à leur vie. Les autres, par contre, les croient fous car ces hommes et ces rares femmes font des actes considérés comme immoraux et illégaux par la société. Tout est question de point de vue. Quant aux fous des asiles, c’est encore la société qui les a enfermés, les jugeant inadaptés à une vie dite ‘’normale’’. Mais qu’est-ce donc que cette normalité ? Une petite vie parfaite style american dream ? Petite maison avec clôtures, avoir femme et enfants et un animal domestique, un travail ennuyant et routinier… ? Ce n’est pas cela. Tout cela n’est qu’illusion, poudre aux yeux. Du vent ! Vivre librement, faire ce que l’on a envie de faire sans songer aux conséquences, sans être bridé par des conventions, voilà ce que moi je vois comme la normalité. Qu’en pensez-vous ?

Il secoua lentement la tête, un petit sourire aux lèvres. La normalité… Pfff ! Une norme établie par une société obsolète, un gouvernement avide de tout contrôler. Comme avec les mutants. Ils sont différents ? Enfermons-les, disséquons-les. Ils se défendent ? Détruisons-les, brisons-les tous ! Ils doivent être humains, comme nous, sans quoi ce sont des monstres, des inadaptés sociaux. Jared secoua une nouvelle fois la tête, de dégoût cette fois, envers toutes ces choses qu’il détestait. Et qui les avaient mises en place ? Les humains bien sûr, si terrifiés par ce qu’ils ne peuvent contrôler, ce qu’ils ne comprennent pas, ce qui est différent. La même chose était arrivée aux animaux par le passé. Aujourd’hui, il y a les zoos où on peut les admirer. La même chose pouvait arriver aux mutants s’ils ne se défendaient pas. S’ils ne tentaient pas d’empêcher cela. Voilà ce pour quoi Chow Watanabe, et par conséquent, Jared Nar’Soll, se battaient. Pour la liberté, en fait, tout simplement, sous sa plus simple expression. Liberté.

Jared reposa son regard sur l’homme et son sourire réapparut, animal, carnassier, cruel. Était-il un mutant ? Probablement. Un mutant dangereux ? Probable aussi. Une idée traversa l’esprit de Jared : celle de tester un peu son interlocuteur. Voir s’il réfléchissait aussi rapidement que lui et s’il se ferait une idée de ce qu’il était vraiment. À savoir un mutant.

Il posa sa main droite sur la table devant lui et tapota en rythme le rebord. Aussitôt, la petite sphère qui se trouvait au-dessus de sa tête se mit à bouger, se modifiant au passage pour prendre la forme d’une aiguille, avant de se diriger vers l’inconnu. Jared, bougeant toujours ses doigts, prit une bouffée de cigarette sans quitter l’homme des yeux, dirigeant son champ de force vers une des mains de l’inconnu. Lorsque l’aiguille-champ de force ne fut plus qu’à une trentaine de centimètres de la main de l’homme, il la lui planta pile au centre, violemment, puis fit aussitôt disparaître son champ de force. L’effet devait être beaucoup plus douloureux qu’une piqûre d’abeille, mais sans faire particulièrement mal. Il ne voulait pas le blesser fatalement. Pas encore. Juste le surprendre. Lui faire comprendre qu’il n’était pas le seul ici à pouvoir s’amuser. À savoir rire. À être différent. Après tout, être piqué sur la main sans que rien ne vous ait piqué, il y avait de quoi être surpris, à tout le moins. Jared vit un mince filet de sang s’écouler de la plaie, et il ne put s’empêcher de parler, histoire de piquer l’inconnu.


- De nos jours, la folie se retrouve sous de nombreux traits. J’ai connu un avocat en apparence respectable, mais qui se trouvait être un homme abominable qui violait de petits enfants. Oh, il n’est plus en vie aujourd’hui, je peux vous l’assurer. J’ai aussi rencontré certaines personnes dans certains bars qui semblaient être normaux en apparence, mais j’ai vite découvert que leur folie n’avait d’égale que le pouvoir qu’ils détenaient… ou que leur audace…

L’allusion aux pouvoirs mutants n’était pas très subtile, Jared devait en convenir, mais il s’en fichait. Il lui avait clairement fait savoir qu’il savait que l’inconnu avait usé de son pouvoir, quel qu’il soit, sur lui plus tôt, et que lui-même n’hésiterait pas à ce servir su sien s’il se sentait agressé de nouveau. Il jeta son mégot dans le cendrier, avala le whisky de son verre puis le rempli de nouveau avant d’allumer une nouvelle cigarette. Un mince sourire aux lèvres, il souffla la fumée entre eux, créant une sorte d’écran factice. Peut-être parviendraient-ils à discuter comme deux êtres civilisés, peut-être leur rencontre déboucherait-elle sur un combat ? La balle était dans le camp de l’inconnu… Dans un cas comme dans l’autre, Jared était paré.

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MessageSujet: Re: Ennui (Libre) Ennui (Libre) EmptyLun 23 Nov - 10:08

Rien ne répondit aux paroles de l’hostile, du moins pendant un petit moment, Marek parlait seul, pour peu n’importe qui se serait dit que c’était un fou qui conversait avec lui-même. Le trentenaire regardait droit devant lui en général, sans porter d’attention à son interlocuteur, ce qui renforçait encore le sentiment de solitude qui émanait de lui. Malgré tout, Marek s’en fichait, il n’était pas du style de l’hostile de s’amuser à essayer de passer pour quelqu’un de ‘normal’. Après tout s’il était considéré comme fou, ce ne serait que justice, il l’était non ? L’hostile devait être une des rares personnes à assumer entièrement son style, il était fou et s’assumait complètement. Depuis le début de leur ‘conversation’ ou du moins de leurs échanges verbaux, Marek ressentait quelque chose d’inhabituel avec cet homme, peut-être simplement était-il lui aussi un mutant ? Quoi qu’il en soit, l’hostile comprenait que cette personne n’était pas n’importe qui, habituellement le mutant se fichait de savoir ce que les autres étaient, qu’ils soient clochards, princes ou ambassadeurs, à l’intérieur ils étaient tous pareils, et la souffrance était comme la mort, elle mettait tout le monde sur un pied d’égalité. Mais pour une fois, quelque chose attirait l’attention du fou, quelque chose qui émanait de cet homme, une certaine prestance, bien que cela n’expliquait nullement ce qui attirait autant son regard justement. Seulement l’hostile n’était pas du genre à s’arrêter à des détails aussi minimes, il se fichait de savoir si l’homme était réellement quelqu’un de très important où s’il avait simplement le don d’attirer le regard des autres. C’était une chose secondaire, sans réelle importance pour un homme qui était complètement fou, et par conséquent se moquait éperdument de savoir qui était la personne qui lui faisait face. Un simple exemple, le fait que Marek n’eut pas donné son nom à cet homme, ou encore demander le sien à l’inconnu. Pour lui il ne représentait simplement qu’un homme quelconque, les prénoms étaient secondaires aux yeux du fou. En réalité, tout était secondaire aux yeux de l’homme, les choses importantes l’étaient, alors que les choses habituellement considérées comme inutiles prenaient des places de choix dans son esprit.

Mais voilà que finalement l’homme reprit la parole, pour la seconde fois depuis le début de leurs échanges. Il répondait aux multiples déclarations plus où moins étranges de son interlocuteur, et Marek l’écouta attentivement, bien qu’il ne détourna pas son attention du mur devant lui pour autant. Ce dernier n’avait nul besoin de voir les gens pour pouvoir ressentir ce qu’ils pensaient, c’était beaucoup plus facile que cela, il lui suffisait de tendre un peu son don pour cerner immédiatement l'état dans lequel étaient ses interlocuteurs. En effet, lorsqu’il ‘tâtait’, l’esprit des gens comme il l’avait fait avec l’inconnu juste avant, Marek pouvait ressentir en atténué quelques sentiments dominants. Par conséquent, si des sentiments positifs dominaient, il savait très bien qu’il pouvait risquer de tomber sur une personne de bonne humeur, et à contrario, s’il était en présence de quelqu’un avec des sentiments négatifs, c’était tout bon pour lui. Les paroles de l’homme arrivèrent jusqu’aux oreilles de son interlocuteur, et Marek ne manifesta rien qui signifiait qu’il avait entendu les paroles de l’inconnu. Ce dernier avait simplement répondu qu’il ne s’intéressait pas spécialement à la folie mais que c’était juste elle qui le suivait. Il semblait avoir vu et côtoyé beaucoup de choses ou de personnes étranges au cours de sa vie, et Marek pouvait en dire autant, surtout lorsqu’il avait été interné pour tout dire. Depuis ce jour là, il avait côtoyé des personnes dont la folie dépassait parfois la sienne, mais c’était extrêmement rare, ceux qui avaient été plus fous que lui étaient morts désormais, car ils avaient accepté volontairement de jouer à ses jeux, sans oser y aller jusqu’au bout finalement. Jusqu’à ce jour, personne n’avait survécu à un apprentissage de sa part, mais l’hostile ne perdait pas espoir, un jour cela arriverait !

Un léger sourire se dessina sur les lèvres ornées de leur cicatrice, de Marek, il était plutôt amusé par les paroles de l’homme au sujet de la folie qui le suivait, sans aucun doute cela devait être un sous-entendu pour lui faire comprendre qu’il avait très bien deviné qui il était, à savoir un fou. Certes, ce n’était pas une chose difficile, un regard sur ses yeux, sur ce qui habitait son regard, et généralement cela suffisait à cerner ce qu’il était, mais l’hostile ne laissait voir que ce qu’il voulait, et Marek ne doutait pas de pouvoir se faire passer pour un homme ‘normal’ s’il en avait envie. Néanmoins, bien que la remarque lui était directement envoyée, Marek n’en doutait plus à présent, il observa un silence parfait, seul son sourire exprimait le fait qu’il puisse avoir entendu ce que l’inconnu venait de lui adresser, mais c’était bien suffisant. Après une légère pause pendant laquelle Marek resta parfaitement silencieux, l’inconnu reprit finalement la parole pour dire des choses qui intéressaient grandement l’hostile, cela faisait longtemps qu’il n’avait pas eut de ‘conversation’ avec autant de sens, du moins à ses yeux, Marek s’en rendait compte maintenant. Le fait qu’il dise qu’être considéré comme fou dépendait de la personne, intéressa l’hostile, en effet, le fou partageait cet avis, lui-même ne se jugeait pas comme fou, mais néanmoins la plupart des gens qu’il rencontrait le voyait comme ça. Non. Tous les gens le voyaient comme ça. C’était simple, ils étaient tous stupides, les yeux bandés, portant des œillères, incapables de voir au-delà des apparences, sans quoi ils auraient rapidement compris qui il était réellement. Un Inquisiteur qui ne travaillait pas au service de dieu, mais de la souffrance. La conversation s’orienta sur les tueurs en série, et l’inconnu expliqua qu’ils étaient simplement jugés comme fous à cause de leurs actes alors que eux pourtant voyaient ça normalement. Puis il parla des fous dans les asiles, disant que c’était simplement une excuse parce qu’ils ne pouvaient pas vivre ‘normalement’.

Le fait que l’homme se pose des questions sur le mot ‘normalité’ intéressa grandement Marek, ce dernier avait une vision toute particulière de la normalité depuis sa plus tendre enfance. Pour lui il était normal de détester ses parents, de ne ressentir aucune douleur lorsqu’on faisait souffrir quelqu’un de ‘proche’, tout ce qui était ‘anormal’ était ‘normal’ pour lui. Il n’était pas différent, juste, original…. Après avoir expliqué que la vie avec une famille et une belle maison peuplée d’enfants et d’animaux, n’était pas la vie rêvée de tous les Américains, l’inconnu demanda son avis à Marek qui tourna enfin la tête vers son interlocuteur pour l’observer pendant quelques instants. Le fou ne voyait pas cela comme une vie ‘normale’, mais plutôt une vie stupide, sans compter que le fait de pouvoir faire naître un enfant dans un monde comme celui-ci était quelque chose de qualifiable de ‘folie’ justement, et non le fait de ne pas vouloir vivre comme tout le monde. Sans aucun doute, ils avaient en partie la même vision de la normalité, les deux hommes semblaient ne pas avoir envie de vivre la jolie petite vie rêvée de toute personne ‘normale’, mais ce n’était pas pour autant quelque chose qu’on pouvait réellement cerner en une conversation. Un léger silence prit place entre les deux hommes, puis Marek se décida finalement à répondre d’une voix toujours aussi calme, bien que les paroles qu’il prononçait étaient toujours aussi étranges, et certaine fois, dérangeantes.

« Je déteste les tueurs en série. Les meurtriers. Tout cela, c’est une chose que je n’approuve pas. Je ne considère pas le fait de tuer les autres comme quelque chose de particulièrement intéressant. Bien trop souvent, le tueur est incapable de faire ressentir la réellement souffrance et il tue trop rapidement, par conséquent son élève ne peut pas apprendre. Pour pouvoir faire ressentir la souffrance il faut avoir réussi à l’éprouver pleinement, au moins une fois dans sa vie. Malheureusement ce n’est pas le cas de la moitié des tueurs en série. Je déteste les personnes qui peuvent tuer sans y prendre de plaisir. »

Etrange, encore une fois en effet, malheureusement c’était la vérité. Marek ne s’estimait pas comme un tueur, il n’avait jamais tué directement les personnes qui étaient mortes de ses apprentissages. Il avait toujours laissé la possibilité aux élèves de survivre, ils se tuaient seuls, par conséquent si l’on regardait sur le point de vue de l'étique, jamais l’hostile n’avait réellement tué quelqu’un. Il les avait poussés au suicide simplement, c’était une fine différence, mais une différence certaine, et par conséquent, le fait de tuer pour tuer ne l’intéressait pas. Combien de fois Marek avait-il vu quelqu’un mourir sans souffrir avant ? Trop de fois, tout ça parce que le meurtrier était incapable de pouvoir réellement faire souffrir, et ce, parce qu’il n’avait jamais souffert lui-même. S’ils avaient tous été les élèves du fou, ils auraient pus faire réellement souffrir leurs élèves, et leur laisser une possibilité de survivre. Marek jugeait le fait de tuer quelqu’un sans lui laisser une chance de survie comme un manque d’étique, et il détestait réellement ça. L’homme devait avoir comprit. Ou peut-être pas. Après quelques secondes de silence, l’hostile reprit.

« Les fous des asiles sont placés là-bas parce qu’on a peur qu’ils puissent être l’évolution de la race humaine actuelle. C’est comme toujours, ce qui fait peur doit être dissimulé, et par conséquent ils ne peuvent pas les laisser en liberté. La vie parfaite que vous décrivez, et qui malheureusement est celle qui habite l’esprit de la plupart des gens, me fait tout simplement grimacer de dégoût. La vraie folie c’est de pouvoir croire réussir à être heureux dans un tel monde, ou pouvoir donner naissance à un enfant dans un monde perdu comme celui qui est actuellement le notre. C’est une illusion certes, mais plus quelque chose pour rassurer l’homme et la femme moyenne, ceux incapables de pouvoir voir plus loin que le bout de leur nez. Je vois la normalité comme vous, sans liens, sans obligations, à pouvoir faire justice soi-même. Mais malheureusement, la majorité des personnes croient ce que l’état leur dit. »

Un nouveau silence, Marek avait terminé de répondre ce qu’il avait à dire, et se fichait désormais de voir le silence se planter entre lui et son nouvel interlocuteur. Mais l’inconnu brisa le silence en posant sa main sur la table et en tapotant cette dernière, produisant un ensemble de bruit normalement agaçant, mais qui ne dérangeait pas plus l’hostile que ça. L’inconnu aspira une bouffée de son poison, et l’hostile sentait les yeux clairs de l’homme posés sur lui, mais ça ne le dérangeait nullement, il commençait à être habitué à sentir les regards des autres sur lui, c’était une chose à laquelle on finissait par s’habitude, et en l’occurrence, Marek ne ressentait rien d’hostile ou de méfiant dans ce regard, où du moins, pas comme d’habitude. Mais voilà que soudain l’hostile put ressentir une douleur soudaine, fine et piquante dans sa main libre. Sans sursauter, Marek baissa les yeux vers sa main pour constater qu’un léger filet de sang commençait à faire son apparition. C’était plutôt surprenant, il n’y avait logiquement rien qui puisse le blesser ou lui provoquer une mince souffrance, mais peut-être que l’homme en face de lui était en partie responsable de tout cela ? Possible quoi qu’il en soit, Marek avait apprécié l’attention. Il n’avait pas sursauté, la douleur avait été trop mince pour le faire souffrir, il avait une trop grande expérience de la souffrance pour se contenter de quelque chose comme ça. Mais l’inconnu devait l’ignorer sans aucun doute. Malgré cela, l’hostile était plutôt agréablement surprit de constater que l’homme était lui aussi doué d’un don certain, celui de provoquer la douleur ? Peut-être, si c’était le cas, l’hostile espérait juste qu’il était capable de mieux ! L’inconnu reprit finalement la parole comme pour appuyer ce qu’il venait de faire, expliquant que la folie avait de nombreux visages. Il donna un exemple en parlant d’un avocat visiblement parfait en tous points, mais qui se trouvait être un violeur. Il était mort depuis, peut-être que le conteur était en partie responsable de sa mort d’ailleurs, l’idée traversa l’esprit de

Marek qui resta malgré tout silencieux. L’homme continua en disant qu’il avait rencontré des personnes dans des bars qui avaient aussi l’air très normales, mais qui finalement s’étaient révélées être aussi folles que le don qu’ils possédaient. Puis l’inconnu ajouta quelques mots pour conclure, des mots qui firent sourire l’hostile lorsqu’il les entendit. Pas un sourire amusé, pas un sourire moqueur, simplement un sourire d’intérêt. Marek commençait à trouver l’entrevue réellement intéressante, il avait bien envie pour une fois de pousser un peu plus loin tout ce qu’il y avait comme potentiel dans cette conversation. Aucun doute que l’inconnu lui annonçait clairement qu’il savait qu’il était mutant, et qu’il était fou aussi bien entendu, mais cela n’inquiétait pas l’hostile qui orienta son regard vers son interlocuteur, après l’avoir passé sur une jeune femme qui passait juste au même moment. Marek voyait là une possibilité de s’amuser un peu, il ne comptait pas se laisser marcher dessus, ça jamais, il était beaucoup trop narcissique pour imaginer une telle chose, mais il pardonnait à l’homme sa témérité, car celui-ci semblait connaître un peu la souffrance, la seule chose capable d’imposer un certain respect à l’hostile. Le regard noir de Marek se durcit légèrement, il plongea ses yeux de fou dans les yeux clairs mais durs de l’homme, un nouveau duel des regards ? Non, pas spécialement, il sondait simplement l’inconnu pendant quelques secondes. Puis, sans y être invité, l’hostile prit place sur le siège face à l’homme, il se fichait de savoir que l’homme allait peut-être lui en faire vertement la remarque, Marek ne portait pas d’attention aux choses secondaires, et en l’occurrence, c’était une chose secondaire. Son verre était encore à moitié plein, ou à moitié vide suivant son humeur, mais il le posa sur la table, gardant sa main dessus, sans quitter l’homme du regard. Puis, après quelques secondes, il reprit la parole de son habituel ton, mais cette fois-ci, légèrement bercé d’un arrière fond d’une légère folie.

« La folie, pourquoi appeler ça de la sorte ? Je dirais plutôt de la témérité. Je vous trouve bien téméraire de m’attaquer de la sorte. Je pourrais bien être plus dangereux que vous ne le pensez et pouvoir m’en prendre à quelque chose qui vous tient à cœur. J’ai rencontré des êtres étranges moi aussi, j’ai vu toute la folie que l’âme mutante ou l’âme humaine peut abriter, et croyez-moi, plus rien ne saurait me surprendre. Juste une chose, si vous faites quelque chose pour faire souffrir quelqu’un, même rien qu’un peu, il faut vraiment le vouloir, sinon, ça ne sert à rien. »

A ce moment, quelqu’un passa à coté d’eux, il avait déjà repéré la jeune femme justement, elle lui avait jeté un regard lorsqu’il était entré dans le bar, puis un sourire quelques instants après, et elle venait de passer dans l’autre sens deux secondes avant. Lorsqu’elle fut juste à coté de Marek, ce dernier tendit la main pour attraper son poignet avec une douceur mais une fermeté qui laissait penser qu’il avait une bonne expérience en la matière. La demoiselle le regarda d’un air surprit, et après avoir constaté que c’était lui, elle sourit légèrement. Malgré tout, l’hostile n’avait pas quitté les yeux de son interlocuteur du regard ce qui avait de quoi troubler la demoiselle. Seulement Marek s’en fichait complètement, il ne voulait pas savoir ce qu’elle pensait de lui, et par conséquent, il s’occupa tout de suite de son cas. L’hostile plongea son don dans l’esprit de la demoiselle, puis après avoir trouvé un bon paquet de bons petits souvenirs, il en tira une certaine quantité. Au fur et à mesure de l’avancée du tri de Marek dans les souvenirs de la jeune femme, le visage de cette dernière se tinta d’une tristesse profonde et sincère. Le beau et ravissant sourire qu’il l’habitait juste avant l’avait désormais quitté et semblait ne plus jamais pouvoir revenir habiter ses lèvres pulpeuses et outrageusement maquillées. Il n’allait pas la mettre à l’épreuve, simplement lui ôter un petit espoir de vivre pour le moment, pour appuyer les paroles qu’il avait prononcées à l’attention de l’inconnu juste avant. Cela ne prit qu’une dizaine de seconde, après lesquelles l’hostile lâche le poignet de la demoiselle, puis lui fit signe de s’en aller. L’expression de tristesse intense qui habitait son visage ne la quitta pas, et elle fondit en larme après quelques pas, puis sortit dans la rue, coupant court à ses pleurs lorsque la porte se ferma sur elle. Marek n’avait pas quitté l’homme du regard, et il reprit la parole d’un ton calme et toujours aussi fou, bien que cette fois-ci, on sentait un arrière fond d’un certain plaisir, comme de la satisfaction personnelle.

« Il faut savoir prendre du plaisir à ce que l’on inflige aux autres, sinon quel intérêt de se donner autant de mal ? J’imagine que vous devez avoir une certaine expérience de la vie, vous l’avez dit vous-même, mais j’ai du mal à imaginer que vous connaissiez la souffrance comme votre poche. Laissez-moi deviner… Vous êtes un assassin ? Est-ce que lorsque vous ôtez la vie, vous appréciez au moins ce que vous faites ? Où est-ce que vous êtes un assassin sans envergure ? »

Une attaque personnelle ? Non, pas du tout, en réalité Marek cherchait simplement à cerner cet homme, pourquoi est-ce qu’il n’avait pas cherché à lui ôter un souvenir tout de suite ? Parce qu’il n’en avait pas éprouvé l’envie pour le moment, il voulait attendre un peu encore, savoir qui était réellement cet homme sans fouiller dans ses souvenirs, parce que quelque chose lui disait qu’il n’était pas un mutant comme on en rencontrait partout. Seulement serait-il à la hauteur des attentes du fou ? Possible, seulement la seule chose qu’il y avait à savoir sur Marek, c’était qu’il n’avait de respect que pour les personnes capables de comprendre son intérêt pour la souffrance, et jusqu’à ce jour, il n’avait rencontré personne qui soit suffisamment à la hauteur pour tenir une conversation avec lui qui ne se soit pas terminée en apprentissage pour l’autre interlocuteur. Dehors, des cris des passants commençaient à se faire entendre, mais cela semblait être dans un autre univers, comme si tout cela le dépassait pour le moment.

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MessageSujet: Re: Ennui (Libre) Ennui (Libre) EmptyVen 27 Nov - 12:48

[HRP : Je n'étais pas trop certain de la manière d'aborder Marek. J'espère que cela conviendra ^^]

Jared remarqua bien vite que son interlocuteur, si on pouvait ainsi qualifier l’inconnu aux yeux fous, ne le regardait absolument pas en parlant. L’homme semblait converser seul, regardant droit devant lui sans porter la moindre attention à Jared. En apparence, du moins, car Jared voyait bien qu’il intéressait l’inconnu. Pourquoi ? Peut-être parce qu’il était un homme attirant les regards malgré lui, par son magnétisme personnel, son charisme en fait. Jared se fichait bien de savoir si l’homme était réellement fou ou non : il était intéressant et l’avait sorti de son apathie des derniers jours, ce qui était appréciable. Restait à voir ce qui ressortirait de leur rencontre…

S’il était bien un mutant comme lui, peut-être réussiraient-ils à s’entendre et à faire équipe, d’une manière quelconque. Ou peut-être pas. L’inconnu était de toute façon différent des gens avec qui le second des mutants hostiles avait pour habitude de traiter. Son apparence pour le moins inhabituelle, ses cicatrices multiples, son regard, tout était différent. Le fait qu’aucun d’eux n’ait dit son nom à l’autre, ou ne l’ait demandé, n’était en rien incommodant. Au contraire, cela signifiait simplement que tout deux ne se fiaient pas à de si simples détails insignifiants. Choses secondaires, que tout cela. Pour eux, du moins. Jared savait que l’inconnu balafré l’écoutait avec attention, même si son regard ne quittait pas le mur. Le mutant hostile ne ressentit pas l’étrange sensation de tâtonnement et Jared se dit que l’homme ne devait pas utiliser son don, quel qu’il soit. Quoiqu’il en soit, Jared était persuadé que cela avait un lien quelconque avec les sentiments – les enlevait-il ? Ou les insufflait-il ? -, même s’il ne pouvait dire de quoi il s’agissait exactement. C’était secondaire, cela aussi, pour le moment.

Il sembla amusé par les commentaires de Jared sur la folie, ses lèvres cicatrisées s’ornant d’un fin sourire. L’homme savait que Jared l’avait identifié pour ce qu’il était réellement – à savoir un fou – mais cela ne sembla pas l’affecter. Il resta silencieux un moment, souriant simplement, mais Jared savait avec certitude que l’homme l’avait entendu. La suite du discours de Jared sembla intéresser un peu plus le fou. Partageait-il certains de ses avis ? Probable, oui. Mais Jared savait que l’homme n’était pas simplement fou, non ; il était autre chose aussi, bien que le second des Mutants Hostiles ne puisse pas encore dire quoi exactement. Enfin, après les paroles de Jared demandant à l’homme son avis, ce dernier tourna la tête vers l’élève de Chow Watanabe, l’observant un moment. Jared ne détourna pas les yeux – et d’ailleurs, pourquoi l’aurait-il fait ? – et le silence se fit de nouveau entre les deux hommes. L’inconnu rompit le silence de sa voix étonnamment calme, comme dénuée du moindre sentiment. C’était peut-être ça, en fait…

L’homme expliqua qu’il n’aimait pas les tueurs, les meurtriers, affirmant qu’il n’approuvait pas. Jared se doutait que l’homme lui-même était très probablement un meurtrier sadique, mais que dans sa vision des choses personnelle, il ne se voyait absolument pas comme cela. Il continua, disant que le fait de tuer n’était pas particulièrement intéressant, mais que ressentir, ou plutôt faire ressentir la souffrance, était l’important. Il ajouta que les tueurs tuaient rapidement, beaucoup trop pour que leurs ‘’élèves’’, terme qui fit hausser un sourcil à Jared, n’avaient pas le temps d’apprendre. Ainsi, l’homme se voyait en professeur de la souffrance ? Étrange comme idée… Savourer pleinement la souffrance, la douleur, serait un but en soit ? Possible, mais Jared en doutait fort. L’inconnu était assurément un tueur, peut-être même un maître en la matière, apte à prendre et à donner la douleur. Avec du plaisir ? L’inconnu semblait persuadé que ses paroles étaient la seule vérité. C’était là sa vérité, en tout cas… Quel genre de vie avait donc vécue cet homme pour réfléchir ainsi et voir la vie de cette façon ? Jared ne pouvait que spéculer, n’ayant pas assez d’informations pour pouvoir se faire une idée claire. L’inconnu avait tué, c’était certain, mais comment ? Jared réfléchit à la question, tandis que l’inconnu retombait dans le silence un moment avant de reprendre.

Tuait-il indirectement ? Si c’était le cas, comment faisait-il ? Son don pousserait-il les gens à se tuer eux-mêmes ? Un pouvoir poussant au suicide serait étrange, mais certes pas… impossible, oui. Après tout, Wyatt, le jeune homme qu’il avait rencontré quelques mois auparavant, ne pouvait-il pas tuer par contact avec ses illusions, créant les pires peurs de sa ou ses cibles en leur cœur ? Le pouvoir de l’inconnu était peut-être semblable d’une quelconque manière… Jared reporta attention aux paroles de l’homme, qui parlait maintenant à son tour des fous des asiles. Évolution de la race humaine ? Oh, c’était autre chose, ça. Très différent, mais vrai d’une certaine manière. Comme avec les mutants, en fait. ‘’Ce qui fait peur doit être dissimulé, ne peut être laissé libre’’, comme avait dit le balafré. Vrai pour ceux y croyant, et faux pour ceux qui s’en retrouvent chassés… ou privés. Au moins les deux hommes étaient-ils d’accord sur le fait qu’une vie parfaite comme en avaient idée la majorité des gens était folie. Mais Jared n’était pas tout à fait d’accord : n’avait-il pas trouvé des amis chez les gens du Powerhaus, une amante dans les bras de Sèverine et un mentor, presque un père, dans Chow Watanabe ? Oui, la vie valait la peine d’être vécue, de cela il en était certain. Mais le monde devait changer pour pouvoir pleinement en profiter. Certitude absolue. Pour le moment, liens minimaux, aucune obligation – ou le moins possible – et se faire justice soi-même, sans remords ni pitié. La guerre avait court, et Jared était en plein dedans…

Le silence revint à nouveau, et ce fut le moment que choisit Jared pour utiliser son don sur l’inconnu, lui plantant une aiguille-champ de force dans la main. L’inconnu balafré ne sursauta pas sous la mince douleur – Jared s’y attendait – après tout, un homme qui se disait professeur de la douleur devait assurément y avoir goûté plus souvent qu’à son tour, non ? Jared vit la surprise chez l’homme lorsqu’il baissa les yeux sur sa main blessée. Jared reprit la parole, et ses paroles firent sourirent le balafré d’intérêt. Tout comme Jared, l’inconnu semblait trouver à la tournure que prenait leur rencontre un intérêt certain.

Une jeune femme passa près d’eux à ce moment et l’hostile vit comme une lueur s’allumer dans les yeux fous de l’homme. Voyait-il dans son geste un défi ? Possible. Leurs regards se rencontrèrent une nouvelle fois. Clairs contre sombres. Chacun sonda l’autre un moment, puis le balafré s’installa d’un mouvement vif sur la chaise en face de Jared, sans qu’il ne s’en offense. Jared se contenta de sourire à nouveau, affichant le genre de sourire qui avait fait fuir quantité d’homme durant sa vie. Mais il savait que l’homme qui lui faisait face, ce fou, ne fuirait pas. Non, l’homme était fier, comme lui-même l’était, narcissique même, peut-être. Jared appréciait ce genre de personne. Le verre de l’inconnu fut posé sur la table, les deux hommes se mesurant encore du regard, puis il prit la parole. La folie, cette fois, était plus perceptible derrière les mots…


« La folie, pourquoi appeler ça de la sorte ? Je dirais plutôt de la témérité. Je vous trouve bien téméraire de m’attaquer de la sorte. Je pourrais bien être plus dangereux que vous ne le pensez et pouvoir m’en prendre à quelque chose qui vous tient à cœur. J’ai rencontré des êtres étranges moi aussi, j’ai vu toute la folie que l’âme mutante ou l’âme humaine peut abriter, et croyez-moi, plus rien ne saurait me surprendre. Juste une chose, si vous faites quelque chose pour faire souffrir quelqu’un, même rien qu’un peu, il faut vraiment le vouloir, sinon, ça ne sert à rien. »

L’homme était courageux, Jared devait le reconnaître. Bien peu l’avait ainsi mis en garde ou menacés de manière indirecte et étaient ressortis vivants de l’affrontement. Il ne craignait pas l’homme – il ne craignait que Chow en ce monde – et se savait apte à l’affronter à armes égales. Mais les paroles de l’homme amusèrent et intéressèrent le second des Hostiles, qui esquissa un léger geste de la main, comme pour dire ‘’Allons, comme si cela vous avait dérangé ! ‘’ Jared aussi avait vu la folie sous toutes ses formes – Chow y avait veillé, histoire de bien le former – et il était plus que préparé à perdre tout ce à quoi il tenait. Mais pas sans combattre ! Que l’inconnu s’essaie à lui dérober quoi que ce soit et il finirait en miettes, piétiné comme une mouche qu’on écrase. Pas de pitié quand on est en guerre ! Et Jared n’avait jamais hésité à faire souffrir lorsque c’était nécessaire…

La femme repassa près d’eux – encore – et l’inconnu lui prit le poignet à son passage, d’une poigne ferme. L’inconnu ne quitta pas Jared du regard, et lui-même observait la scène sans rien dire. Il se doutait qu’il allait faire quelque chose, même s’il ne savait pas encore quoi. La fille sembla se sentir soudainement mal sans que Jared ne puisse savoir ce qui avait provoqué le changement. Son visage s’emplit de tristesse, son sourire disparaissant pour devenir une moue affligée. On aurait dit… Oui ! On aurait dit que la vie, la volonté de vivre plutôt, la quittait ! L’homme était en train d’enlever quelque chose d’important à la femme, très certainement pour appuyer ses dires. Peut importe ce qu’il faisait, c’était drôlement efficace en tout cas. Quelques secondes suffirent pour que la femme ne devienne que tristesse intense, toute joie l’ayant quittée. Le balafré la lâcha et la femme se mit à pleurer à chaudes larmes avant de sortir en titubant par la porte. L’inconnu n’avait pas quitté Jared du regard durant la scène, et il reprit la parole de sa voix ou pointait la folie, mais aussi du plaisir, un satisfaction évidente. Les paroles de l’homme intéressèrent Jared, bien qu’il n’ait pas tout à fait les mêmes valeurs que le fou, c’était évident. ‘’Savoir prendre du plaisir à ce que l’on inflige aux autres…’’ Jared ne pensait pas ainsi, même s’il n’hésitait nullement à éliminer sans remords ceux qui se dressaient face à lui. Faire souffrir inutilement ? Pfff !

S’il connaissait la souffrance et s’il était un assassin ? Jared faillit éclater de rire, mais il se retînt. Il se posa néanmoins à lui-même la question de l’inconnu, juste par curiosité : ‘’est-ce que lorsque j’ôte la vie, j’apprécie ce que je fais ?’’ Ou ne suis-je qu’un assassin sans envergure ? Bonne question, admit-il mentalement. C’est à réfléchir… Que dis-je ? Je ne suis pas un assassin, ou du moins je ne me considère pas comme tel, mais l’état et le gouvernement, ainsi que l’Opération donc, me considèrent, eux, comme un assassin. Pourquoi ? Parce que j’ai éliminé sans états d’âme toute personne s’étant dressée entre moi et mes objectifs. Cela fait-il de moi un fou, selon les critères établis ? Oui, sans aucun doute possible. Ne suis-je qu’un assassin sans vergogne, sans véritable passion ? Oui… et non… Le sourire de Jared s’accentua et il laissa fuser un léger rire amusé, autant par les questions de l’homme que par ses propres réflexions. Il alluma une nouvelle cigarette avant de parler :


- Impressionnant, comme démonstration, mon cher. Cherchiez-vous à faire un concours, du genre qui fera souffrir qui ? Si tel est le cas, mon ami balafré, observe bien l’homme à ta droite, celui à la casquette noire. Distance : douze mètres environ…

Jared pointa le doigt dans la direction ou se trouvait l’homme en question et son sourire carnassier s’élargit. Il forma deux champs de force en forme de bille, pour commencer, attendit que l’inconnu jette un œil, puis il fit mine de tirer par deux fois vers l’homme, comme un gamin qui s’amuse avec un revolver en plastique. Une seconde plus tard, on entendait, au-dessus des conversations et de la musique, deux craquements sonores et morbides. Le silence se fit dans le bar tandis que l’homme – qui pourtant se trouvait à plus de dix mètre d’eux – s’effondrait au sol en hurlant, se tenant le bras gauche. Du sang gicla un peu partout. Ma-gni-fi-que ! Le coude et le poignet de l’homme venaient d’être transpercés par les balles-champ de force puis, en un sursaut de sadisme latent, Jared avait fait grandir les champs de force à l’intérieur même de la chair de l’homme à la casquette. Résultat : fractures ouvertes multiples, perte de sang abondante ET douleur atroce. Le sourire du second des hostiles s’accentua tandis que son regard retournait à son interlocuteur et il ouvrit à nouveau la bouche :

- …Mais cessons ces enfantillages, voulez-vous ? Nous sommes deux hommes téméraires, beaucoup plus dangereux que chacun de nous ne veut bien l’admettre. Tu pourrais certainement, je l’admets volontiers, t’en prendre à certaines choses qui me sont chères, mais je suis certain que tu trouveras rapidement que je suis une cible beaucoup plus difficile à digérer qu’une femme sans défense. Tu pourrais fort bien t’en mordre les doigts – ou les perdre, le cas échéant – et te retrouver à l’hôpital comme cet homme à la casquette, ou pire encore… Quoique personnellement, je préférerais que nous continuons à discuter un moment entre hommes civilisés, si c’est bien le mot qui convient pour nous deux…

Jared jeta un œil vers l’homme qu’il venait de mutiler, haussant un sourcil devant l’attroupement paniqué qui s’était formé autour de lui. Il nota que le barman était à nouveau au téléphone, appelant probablement une ambulance pour le pauvre blessé, mais cela était le dernier souci de Jared. L’homme qui lui faisait face, bien qu’il ne connaisse pas son nom, lui plaisait bien. Dangereux, insouciant d’une certaine manière, mais qui lui ressemblait beaucoup. Cela faisait longtemps – quelques mois en fait, Wyatt ayant été le dernier - que Jared n’avait rencontré un tel personnage. S’affronter en un duel saugrenu et inutile serait véritablement une perte de talent. Car c’était une certitude, si les deux hommes venaient à s’affronter en cet instant, et dans cet endroit, les dégâts matériels et pertes humaines seraient nombreuses, et un des deux mutants ne s’en sortirait pas vivant. Jared était à peu près certain de vaincre l’inconnu, mais pourquoi éliminer un élément du chaos, si nécessaires en ces temps troublés ? Et Chow serait enchanté qu’un tel homme rejoigne leurs rangs, bien que Jared se doutait que l’homme était déjà un hostile, sans pour autant être membre de leur groupe… Quoique le fou balafré était peut-être trop dangereux pour être admis ; il leur fallait des gens un minimum contrôlable, mais surtout dignes de confiance... et Jared n'était pas certain que ce soit le cas d'un tel phénomène...

- L’endroit devient quelque peu agité, ne trouves-tu pas ? Je pense que nous pourrions aller marcher un peu… Prendre l’air et changer d’espace… Qu’en penses-tu, Monsieur Sans Nom ?

Jared alternait les vous et les tu, sans vraiment y porter attention. Lorsqu’il rencontrait quelqu’un de vraiment intéressant, il portait peu attention à son langage. C’était un détail insignifiant, de toute manière. Jared observa son interlocuteur d’un regard qui se modifia un peu, passant par un éclat mi-amical, mi-méfiant. L’homme lui était sympathique, mais le second des Hostiles n’allait tout de même pas devenir imprudent pour autant. Oh, il aurait pu immédiatement se débarrasser de l’homme, lui faire subir le même supplice que l’autre homme – qui, soit-dit en passant, hurlait toujours comme un déchaîné – ou pire encore, Jared n’étant pas à cours de surprises, mais cet homme était encore en grande partie une énigme à ses yeux. Il tenait à mieux le connaître, voir s’en faire un allié occasionnel. Un ami ? Certes pas ; les hommes dans son genre n’en ont pas. Jared chassa ses pensées en prenant une longue bouffée de cigarette, son regard ne quittant pas l’autre hostile. Cet homme serait-il à la hauteur des standards nécessaires pour devenir membre des Hostiles ? Probable, quoique à vérifier. Les cris s’amplifièrent encore, à croire que tout le monde s’était donné le mot pour crier et paniquer, ce soir…

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MessageSujet: Re: Ennui (Libre) Ennui (Libre) EmptySam 28 Nov - 17:57

[ HP : C’est niquel ne t’en fais pas, de toute manière vu que Marek est intéressé par Jared, je crois que presque tout passeras. ]

Après la réponse de Marek, et sa petite démonstration qui en réalité n’était qu’un agissement parmi tant d’autres, l’inconnu laissa son sourire s’agrandir sur ses lèvres. L’hostile n’avait pas agit de la sorte dans l’optique de faire peur à l’homme ne face de lui, Marek n’était pas stupide il se doutait bien que cet homme n’était pas du genre à avoir peur d’une chose aussi mineure. Il n’avait pas agit de la sorte pour impressionner l’inconnu, ce n’était pas le genre du fou, Marek ne prenait pas la peine de chercher à se faire mousser, après tout est-ce qu’il n’était pas justement du genre à être tellement narcissique, qu’il ne pouvait pas imaginer qu’on puisse avoir une piètre opinion de lui ? L’hostile n’essayait pas d’impressionner son interlocuteur tout simplement parce qu’il se fichait complètement de savoir ce qu’il pouvait penser de lui. Marek n’eut pas à attendre trop longtemps pour savoir les pensées qui traversaient l’esprit de l’homme en face de lui, il n’eut pas besoin non plus de sonder son esprit pour se renseigner, l’inconnu répondit lui-même pour exprimer ses pensées. Mais avant, l’homme alluma une nouvelle cigarette, ce qui provoqua une grimace contrariée de la part de l’hostile qui ne dit rien néanmoins. L’inconnu dit à son interlocuteur qu’il trouvait la démonstration impressionnante, bien que Marek sentait clairement qu’il avait une certaine réserve, ou qu’il était en train de se moquer de lui. Mais l’Américain s’en fichait, il écouta donc la suite de la réponse de l’homme sans prendre la peine de manifester son humeur. Le fumeur lui demanda s’il était en train de faire un concours pour savoir qui ferait souffrir qui, ce n’était pas le cas aux yeux de Marek, mais puisque l’homme lui suggéra de regarder l’homme à la casquette noire, l’hostile obtempéra pour voir ce que l’autre préparait. Sans aucun doute, l’hostile allait voir quelque chose de très intéressant, il n’en doutait pas, restait juste à voir ce que ça donnerait en action. Pendant quelques secondes, Marek se dit que finalement, il avait peut-être trouvé une perle rare, un homme capable de comprendre ce qu’il exprimait dans ses agissements ?

Marek suivit le regard de son interlocuteur pour poser ses yeux sombres sur un homme qui se trouvait à une dizaine de mètres de là. Visiblement, rien de très intéressant, il fallait se l’avouer, le fou n’aurait jamais porté un quelconque intérêt à cet homme, rien en lui n’éveillait l’intérêt d’apprentissage qui habitait l’Américain. Ce dernier observa tout de même l’homme qui ne se rendait pas compte qu’il était au centre de l’attention de deux prédateurs, attendant de voir ce que l’autre en face de lui semblait préparer, puis il reporta son attention sur ce dernier. L’inconnu fit mine de tirer avec un revolver invisible à la manière des enfants lorsqu’ils étaient dans les cours de récréation à jouer aux gendarmes et aux voleurs, puis soudain, à peine quelques secondes après, deux horribles craquements se firent entendre. Marek tourna la tête en direction des bruits qui l’intéressaient grandement, persuadé bien entendu que l’homme en face de lui était le responsable de ces bruits inhabituels mais tellement plaisants aux oreilles de l’hostile. L’homme qui avait été désigné par l’inconnu quelques instants avant était effondré sur le sol en poussant des cris de douleur, se tenant le bas gauche d’où sortaient des flots de sang. On aurait dit que deux balles venaient de traverser le bras de l’homme, avec en prime une explosion interne. Malheureusement, difficile pour l’hostile de pouvoir réellement se rendre compte de ce qu’il se passait réellement à ce niveau, le sang qui giclait et la plaie ouverte semblait avoir effacée toute trace qui pourrait donner une idée de la cause de cette blessure soudaine. Marek tourna à nouveau la tête pour regarder son interlocuteur, une lueur d’intérêt et de satisfaction brillait dans son regard d’ébène, ainsi qu’un léger sourire qui flottait sur les lèvres cicatrisées de l’homme. A ce moment, son interlocuteur reprit la parole, et le fou observa donc simplement un silence parfait comme s’il n’avait absolument pas réagit à ce qui venait de se dérouler, bien que son esprit tournait à plein régime.

Marek trouvait plaisant de voir le sourire sur les lèvres de l’inconnu face à lui, malheureusement il ne pouvait pas en savoir plus pour le moment. Au fond de lui, l’hostile avait ressentit quelque chose d’étrange lorsqu’il avait sondé l’esprit de l’homme, comme une sorte de résistance, il ne tenait donc pas à réitérer l’opération sur-le-champ, et ne pouvait donc analyser la raison de ce sourire. C’était étrange d’avoir quelqu’un comme ça en face de soi, Marek cherchait depuis longtemps à tomber sur un être capable de pouvoir avoir les mêmes idées que lui, et maintenant qu’il avait peut-être eut la chance d’en rencontrer un, que ferait-il, le mettrait-il à l’épreuve ? Sans aucun doute, depuis le premier jour de sa vie, Marek devait savoir au fond de lui qu’il était venu sur terre pour trouver des êtres comme lui, et les mettre à l’essai. Cet homme n’échapperait donc pas à son traitement, mais pas tout de suite, pour le moment, le fou voulait savoir ce qu’il pensait réellement, et en apprendre un peu plus à son sujet. L’homme en face de l’hostile avait prit la parole, disant qu’ils pouvaient cesser leurs enfantillages, et enchaînant en disant qu’ils étaient tous deux téméraires et dangereux. Ca, c’était une chose que Marek ne pouvait nier, il n’en avait aucune envie de toute manière, ce n’était pas son style de nier la vérité, c’était beaucoup plus simple de dire les choses comme elles étaient réellement. Le mutant inconnu enchaîna en changeant de registre, passant du ‘vous’ au ‘tu’, chose que Marek ne remarqua nullement cela dit, et il dit que même si le fou pourrait certainement s’en prendre à des choses chères pour lui, il risquait de s’en mordre les doigts pour se retrouver à l’hôpital, voir même dans un pire état. Cela n’inquiétait nullement l’hostile qui écouta la conclusion de l’autre qui disait qu’il préférait largement que tous les deux prennent le temps de discuter en hommes civilisés. Mais est-ce que ce n’était pas justement ce qu’ils venaient de faire à l’instant ? S’il y avait bien une chose que le fou ne supportait pas c’était de palabrer, il devait avoir un sujet intéressant, accrocheur, comme celui qu’il venait d’aborder avec le mutant au pouvoir étrange, mais pourtant l’hostile avait l’impression d’avoir à présent fait le tour de toutes les discussions possibles avec cet homme.

Mais peut-être se trompait-il ? Possible, Marek n’était pas expert en discussion et par conséquent, on allait résumer la situation en disant qu’il ne connaissait pas énormément de nouveaux sujets assez intéressants pour retenir son attention. Quoi qu’il en soit, l’hostile n’avait pas trop apprécié tout ce qu’il avait entendu de la bouche de l’homme. Ainsi donc il s’imaginait que Marek serait rapidement à sa merci ? Possible, probable même, le pouvoir de Marek était dangereux mais pas autant que semblait l’être celui de son interlocuteur. Marek aimait prendre son temps, l’autre devait visiblement ne pas hésiter à tuer sur-le-champ. Mais par contre, si une certitude habitait bien l’esprit du fou, c’était que l’autre se trompait lourdement sur un point. La jeune femme n’était pas sans défense, lorsqu’elle était passée devant eux, Marek en avait profité pour sonder son esprit, elle prévoyait de s’attaquer à l’un d’entre eux, lui ou l’homme barbu qui lui faisait face, et de lui tirer son porte-monnaie en l’attaquant avec un couteau, si du moins l’on pouvait appeler ça un couteau. Marek s’était occupé de lui faire comprendre qu’elle n’avait aucune chance, et il avait ôté quelques bons souvenirs le temps de pouvoir s’occuper d’elle plus sérieusement, il gardait un lien avec sa future victime de la sorte. Seulement l’inconnu ne pouvait pas être au courant de tout cela, il ne lisait pas dans l’esprit des autres et par conséquent il n’avait aucune chance de pouvoir savoir ce qui habitait réellement chaque personne autour d’eux. Néanmoins Marek était tout de même intéressé par une éventuelle autre… Discussion, ou du moins un échange, il hocha donc simplement la tête d’un air entendu.

« Pourquoi pas. »

Marek n’approfondit pas ses pensées, il se fichait complètement de pouvoir répondre à l’autre qu’il se trompait parce que cette femme était dangereuse, c’était secondaire, si l’autre le voyait comme un homme faible ou incapable de s’attaquer à quelqu’un d’autre qu’à des femmes sans défense, libre à lui ! L’hostile n’allait pas s’embêter à essayer de le faire changer d’avis, lui-même savait de quoi il était capable, ça lui suffisait largement, le reste n’était que secondaire. L’hôpital n’inquiétait pas outre mesure l’hostile, il en était sortit déjà une fois, y retourner ne lui faisait absolument pas peur par conséquent, mais il ne tenait pas à partir sur ce sujet. Les cicatrices qu’il portait partout sur son corps montraient assez qu’il était quelqu’un qui avait passé du temps dans les services des urgences des hôpitaux du coin. Un coup d’œil de son interlocuteur en direction de sa cible attira à nouveau le regard du mutant hostile qui commençait à se perdre dans ses pensées comme ça lui arrivait souvent lorsqu’il était dans de telles situations, avec des nouvelles informations qui affluaient à son esprit. Le barman était une nouvelle fois au téléphone, décidément les services de police risquaient de trouver étrange que deux appels successifs dans cette zone soient lancés, ils allaient très certainement se dire qu’il y avait anguille sous roche, ou plutôt mutant sous couverture. Mais on va dire que Marek n’était pas spécialement du genre à s’inquiéter de menus détails, il était bien entendu recherché par la police, mais il se fichait comme d’une guigne de savoir qu’il pouvait être éventuellement appréhendé, si c’était le cas, il pourrait sortir très bientôt, ce n’était pas les murs d’une prison qui allaient le bloquer. Alors qu’il sentait l’attention de son interlocuteur à nouveau sur lui, l’hostile eut la surprise d’entendre la voix profonde de l’homme s’élever une nouvelle fois. L’inconnu lui proposa de s’en aller, histoire de changer d’espace comme le coin devenait un peu agité. Il conclut en l’appelant d’une manière étrange ‘Monsieur Sans Nom’, ce qui fit franchement sourire l’hostile qui trouvait l’appellation plutôt intéressante, et qui lui collait parfaitement pour tout dire. Cela dit, si c’était une quelconque tentative de l’autre pour connaître son prénom, c’était peine perdue, Marek ne s’arrêtait pas à des détails sans importances comme le nom que ses géniteurs lui avaient donné à sa naissance, ce n’était qu’une stupide idée de plus dans ce monde. L’hostile ne se fatigua pas à attendre trop longtemps néanmoins, le regard de son interlocuteur passa par une expression mi amicale, mi méfiante, chose que le mutant pouvait comprendre concernant le second sentiment, mais le premier lui était inconnu. Après un petit moment de silence, les lèvres ornées du sourire de l’ange de Marek s’entrouvrirent pour qu’il formule une réponse de sa voix si étrange ou ne perçait aucun accent, et d’un ton ou l’on sentait encore la folie qui l’habitait.

« Soit. Vous avez raison, cet endroit est légèrement trop agité pour moi. Et les appellations que vous considérez comme des noms sont sans importance à mes yeux, appelez-moi comme vous le désirez, ce n’est que provisoire de toute manière. »

Sa dernière réplique devait avoir l’air vraiment étrange, Marek en était tout à fait conscient, mais la réplique d’un fou ne pouvait pas être logique après tout non ? L’hostile avait simplement dit la stricte vérité, pour lui un nom était provisoire, chaque fois qu’il était ‘né’ il avait changé d’appellation. Certes il conservait le prénom donné par sa mère, mais son nom ‘de famille’ avait changé de multiples fois, chaque fois qu’il considérait qu’une époque était terminée en réalité. Hopkins n’était que provisoire, dans quelques jours peut-être serait-il quelqu’un d’autre ? Il n’avait donc pas demandé à l’homme quel était son nom, si celui-ci voulait le lui donner, Marek l’enregistrerait, mais il se contentait de l’appeler ‘l’intéressant’ dans son esprit, ni plus ni moins, cela lui suffisait. Marek n’enregistrait que les gens qu’il considérait comme dignes d’intérêt, la femme de ce matin était déjà évacuée, oubliée, alors pourquoi aurait-il demandé son nom ? Peut-être que cet homme trouverait sa place dans l’esprit et la mémoire de l’hostile, peut-être pas.
Marek ne se fit pas prier plus longtemps, il se redressa sans se soucier de voir que tout le monde se pressait autour du blessé toujours allongé sur le sol, visiblement quelqu’un venait de lui faire un garrot, mais tout cela n’intéressait plus l’hostile qui passa à coté de la foule sans leur jeter un œil. Bien que le fou ne fasse pas attention à ces gens, il fut suivit du regard pendant quelques secondes par des gens qui étaient placés juste à coté du bar, peut-être avaient-ils remarqué ‘l’incident’ avec la jeune femme cinq minutes avant, en tous les cas, Marek s’en fichait et ne leur porta aucune attention alors qu’il se dirigeait vers la porte sans faire attention à s’assurer que l’autre homme le suivait. Après avoir poussé la porte d’entrée (qui servait aussi de sortie), Marek tourna la tête en direction de la ruelle ou il avait abandonné la jeune prostituée ce matin même, et il constata avec plaisir qu’une foule de voitures de police était garée non loin de là. Avec le vacarme dans le bar depuis l’accident de l’homme à la casquette, ils n’avaient pas entendu arriver les voitures de police et les journalistes qui tentaient d’obtenir quelques informations en se pressant contre les barrières mises en place par les autorités. Visiblement elle n’avait pas réussi l’épreuve. Au moment ou Marek était arrêté, les mains glissées dans les poches de sa veste, sa capuche toujours rabattue sur son visage, les yeux tournés vers les voitures de police, il entendit des bruits de pas s’arrêter juste derrière lui. Pendant quelques secondes, le fou avait oublié l’inconnu rencontré quelques minutes avant, il était revenu au matin même avec la jeune femme aux larmes de sang. L’hostile tourna la tête en direction des bruits pour poser son regard sombre sur le visage barbu de ‘l’intéressant’ qui l’avait visiblement suivit hors du bar. Marek reporta son attention sur l’attroupement de policiers et de journalistes avant de déclarer d’un ton sentencieux :

« Elle a échoué. »

Sans porter plus d’attention à cela, Marek constata qu’il n’avait plus rien à faire ici, il était juste venu dans l’optique de pouvoir voir ce qu’elle était devenue, et vu que les policiers et le coroner étaient présents, ça signifiait qu’elle avait échoué. L’hostile passa donc le souvenir de la jeune femme à la trappe, elle ne représentait plus rien du tout à ses yeux désormais. Marek détourna son attention de la foule, elle n’était plus aussi intéressante tout à coup, et pour tout dire il n’avait absolument aucune envie de s’entretenir à ce sujet avec l’autre homme. L’hostile lui avait simplement donné le verdict de l’essai parce qu’il était à ses cotés, mais il se moquait pas mal de laisser l’autre dans l’incompréhension. A ce moment, le fou se posa quelques questions sur l’homme juste derrière lui, est-ce qu’il était hostile, est-ce qu’il pensait être quelqu’un d’important, est-ce qu’il avait peur de mourir ? Des questions qui pourraient obtenir des réponses mais que pour le moment Marek ne tenait pas à chercher dans l’esprit de l’autre. L’hostile soupira, il n’avait pas spécialement envie de traîner dans le coin alors qu’il voyait des policiers patrouiller non loin d’eux, il ne voulait pas d’affrontements pour le moment, c’était une chose certaine dans son esprit. Il se mit donc en tête de s’éloigner de la zone, puis commençai à marcher tranquillement dans la direction opposée, juste après avoir lancé quelques mots à l’attention de l’autre mutant.

« Je crois que de ce coté, c’est légèrement bouché pour … Changer d’espace. »

L’autre pourrait décider de ne pas le suivre, après tout Marek saurait s’en sortir seul, mais c’était l’inconnu qui lui avait proposé de quitter le bar, par conséquent s’il voulait continuer cette rencontre plutôt intéressante, il ferait ce qu’il fallait pour. Pendant une fraction de seconde, Marek ne put s’empêcher de tendre son don vers l’esprit de l’homme, il avait acquit cela en automatisme, chaque fois qu’il passait à proximité d’une personne il se devait de caresser son esprit, autant pour trouver un mécanisme de défense si jamais l’autre l’attaquait, que pour pouvoir en profiter pour apprendre de nouvelles choses. L’effet fut immédiat, Marek sentit une nouvelle fois l’espèce de blocage qu’il avait ressentit juste avant, puis il poussa la chose un peu plus loin en cherchant cette fois-ci à toucher pour de bon les souvenirs plus importants que la bouffée de cigarette d’avant. L’hostile savait très bien qu’il n’allait pas du tout aimer ça, mais pour tout dire, Marek s’en fichait, qu’il essaye de le tuer si c’était ce qu’il voulait, mais le fou ne se prendrait pas la tête avec ça. Un visage de femme apparut devant les yeux sombres du voleur de souvenirs, et il rejeta immédiatement la pensée, il y avait beaucoup trop de bons sentiments liés à ce souvenir ! L’autre devait avoir sentit le souvenir qui s’échappait de son esprit avant d’y revenir brutalement, et l’hostile tourna donc la tête en direction de son interlocuteur d’avant, une expression neutre sur le visage, et il reprit la parole.

« J’ai tendance à oublier rapidement de me contrôler. Je crains hélas de vous avoir pris pour une cible comme un autre. Il faut dire que je n’ai pas l’habitude de côtoyer trop longuement les mêmes personnes. Rassurez-vous, je n’y ai pas touché. »

Pas d’excuses, rien, en fait Marek ne voyait pas de raisons de s’excuser de quelque chose qu’il venait de faire et qui était tout à fait normal à ses yeux. Mais pour le reste, il y avait fort à parier que l’autre n’allait pas aimer cette incursion dans son esprit. Seulement ‘l’intéressant’ devait comprendre qu’à traîner avec un fou, on devait forcément à venir à risquer de s’exposer à ses réactions étranges. Marek avait au moins fait l’effort de rejeter le souvenir au lieu de le garder comme il en avait l’habitude, un énorme effort pour lui, peut-être l’attente de quelque chose d’intéressant de part cette rencontre ?

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MessageSujet: Re: Ennui (Libre) Ennui (Libre) EmptyJeu 3 Déc - 4:50

[J'espère que ça te conviendra...]

Le regard du balafré se posa sur l’homme que Jared avait blessé gravement au bras, et lorsqu’il se tourna à nouveau vers Jared, ce dernier décela dans son regard et son attitude un léger changement. Dans le cas de cet homme étrange, l’hostile ne douta pas que cet éclat d’intérêt dans son regard était inhabituel. Un léger sourire apparut également sur son visage, auquel Jared lui répondit. Le visage du fou, hormis le sourire et le léger changement dans son regard, n’avait pas affiché aucune autre émotion. À croire que rien ne le ferait réagir autrement que par de minimes modifications de ses expressions… Au moins approuva-t-il la phrase prononcée par Jared, comm quoi ils pourraient continuer à discuter.

« Pourquoi pas. »

Deux mots seulement furent prononcés. Mais c’étaient deux mots qui sous-entendaient que les deux mutants ne se sauteraient pas immédiatement à la gorge. Car Jared avait le pressentiment que c’était très certainement ce qui allait se passer, à l’apogée de leur rencontre. Tout deux étaient des prédateurs dangereux et généralement, rien de bon ne résultait jamais de la rencontre entre deux êtres tels qu’eux-mêmes. Et non, Jared ne croyait pas l’homme uniquement apte à s’attaquer aux jeunes femmes ; il le savait dangereux, avec son don de jouer avec les émotions et l’esprit d’une façon quelconque. Le balafré ne devait pas hésiter, lorsqu’il le jugeait nécessaire ou qu’il trouvait la cible intéressante, à user de son don sans remord. Comme lui, tout compte fait… Autour d’eux, le brouhaha provoqué par Jared agitait les clients du bar. Pour finir, le surnom que donna Jared à l’homme le fit franchement sourire, cette fois, brisant pour la première fois depuis le début de leur conversation son masque impassible. Le surnom lui plaisait-il ? Quoiqu’il en soit, le sourire de l’ange de l’homme s’aggrandit tantis qu’il ouvrait la bouche pour parler de sa voix calme et lancinante, empreinte de folie.

« Soit. Vous avez raison, cet endroit est légèrement trop agité pour moi. Et les appellations que vous considérez comme des noms sont sans importance à mes yeux, appelez-moi comme vous le désirez, ce n’est que provisoire de toute manière. »

L’autre mutant approuvait donc sa proposition de quitter les lieux. C’était déjà un point commun. Le balafré ne semblait pas prendre les noms au sérieux, sans importance comme il l’avait lui-même dit, chose en quoi Jared était plus ou moins d’accord. Mais c’était une chose tout à fait secondaire à ses yeux et il n’allait vraiment pas se formaliser pour des détails. Mais la fin de sa phrase, comme quoi ce n’était que provisoire, fit légèrement froncer les sourcils de Jared. Cela sous-entendait-il que l’homme changeait de nom régulièrement ou bien qu’il ne croyait pas qu’ils se reverraient dans le futur ? Non pas que cela le dérangeait particulièrement, mais cette phrase pouvait aussi dire qu’il était certain d’écraser la volonté du Second des Hostiles avec son pouvoir… Chose qui, bien que Jared n’y croyait pas le moins du monde, le fit néanmoins réfléchir. On n’est jamais trop prudent en ce monde, après tout. Jared se contenta de sourire, tandis qu’il jetait un nouveau regard vers l’homme qu’il avait blessé.

Toujours autant de gens l’entouraient, mais l’un d’entre eux lui avait, d’après ce qu’il pouvait voir, fait un garrot pour atténuer le saignement. Un mouvement en face de lui le fit reporter son attention sur l’autre mutant. Celui-ci s’était levé et se dirigeait vers la sortie. Il passa près du rassemblement autour du blessé sans même jeter un coup d’œil. Jared nota que plusieurs personnes assisses au bar, des hommes surtout, suivirent le balafré du regard. Encore une fois, ce dernier ne leur jeta même pas un coup d’œil. Jared sourit à nouveau, amusé par l’attitude de l’homme. Pas impressionné par sa capacité à ignorer ce qui ne l’intéressait pas, non. Lui-même était assez doué à faire cela, mais c’était assez rare que Jared ait rencontré des gens comme lui. Chaque fois, cela l’amusait. Il se leva à son tour et prit la direction de la sortie. Près de l’attroupement, il jeta un œil curieux vers le blessé. Blême, celui-ci regardait droit devant lui d’un air hagard. Plus coriace qu’il n’en avait l’air, l’homme ne s’était pas évanoui sous la douleur ressentie. Jared continua son chemin et sortit.

Dehors, des cris et les hurlements des sirènes de police assaillirent ses oreilles. À l’intérieur, les cris du blessé et le trouble occasionné par l’évènement avaient camouflés l’arrivée de la police. Leurs voitures étaient stationnées non loin de ce qui semblait être une ruelle, et Jared pouvait voir plusieurs policiers courir aux allentours. Quelque chose s’était déroulé dans ce coin-là. Quelque chose qui semblait terrifier les représentants de l’ordre. Jared n’avait aucune idée de ce que ça pouvait être, mais lorsqu’il vit l’autre mutant observer lui aussi la scène, il s’arrêta derrière lui. Les mains dans les poches de sa veste, toujours son capuchon rabattu sur sa tête, le balafré observait avec grande attention ce qui se déroulait non loin. Au bout d’un moment, l’autre mutant se tourna vers Jared l’espace d’un moment, puis son regard retourna se poser sur les policiers, journalistes et autres qui observaient la scène.


« Elle a échoué. »

Jared laissa percer un fin sourire à ces paroles. Comme il l’avait pensé, le balafré était pour quelque chose dans ce qui était arrivé dans cette ruelle, peu importe ce que cela pouvait bien être. Jared nota un homme en particulier dans la foule de policiers. Le coroner. Cela signifiait qu’il y avait un mort. Dans le cas présent, une morte. Probablement tuée par le mutant au sourire si… particulier. Peut-être pas tuée directement de ses propres mains, mais il y était assurément pour quelque chose. À vrai dire, Jared se contrefichait un peu de ce qui pouvait bien créer un tel remus ménage dans l’auberge ; cela ne l’intéressait que dans le mesure où il avait la preuve que l’autre n’hésitait pas à se servir de son don. À ce moment, le fou se tourna vers lui, n’ayant apparemment aucune intention de discuter ici. Trop de monde, sans doute. Surtout des policiers et des journalistes… Le balafré soupira, pour une raison que le Second des Hostiles ne comprit pas. Peu importait vraiment, encore une fois. Il prononça quelques mots avant de s’éloigner dans la direction opposée à l’attroupement.

« Je crois que de ce coté, c’est légèrement bouché pour … Changer d’espace. »

- Effectivement.

Jared ne pouvait qu’être d’accord. Non pas que les policiers ou les journalistes pouvaient faire quoi que ce soit contre lui si jamais l’un d’eux le reconnaissait, mais parce que poursuivre une discussion avec un mutant si intéressant – et dangereux – n’était pas nécessairement la meilleure idée dans un endroit si fréquenté. C’est alors qu’il ressentit à nouveau l’espace de tatonnement contre son Armure Souple. Aussitôt, son regard se reporta sur l’autre mutant. Cette fois, cependant, il sentit que l’autre avait poussé plus avant l’utilisation de son pouvoir et que ce dernier, quel qu’il soit, avait traversé son champ de force. Jared savait depuis longtemps que les pouvoirs mentaux étaient son point faible, soit l’une des rares choses capables de l’affecter. Tout attaque physique contre ses champs de force était stoppée – au moins un temps – et il avait le temps de réagir. Là, contre ce pouvoir-ci, il ne pouvait rien faire. Et il n’aimait pas ça. Pour un mutant de sa trempe et de sa puissance, être ainsi agressé était fort désagréable. Le visage de Sèverine apparut dans son esprit sans qu’il n’y ait pensé, ce qui l’intrigua et l’énerve à la fois. Il sentit le souvenir de son amante comme être.. tiré de son esprit, oui, c’était le terme qui s’en approchait le plus. Jared ressentit à nouveau le sentiment de tristesse qui l’avait traversé auparavant, mais en beaucoup plus puissant, cette fois. Désagréable ! Jared bougea les doigts, ce qui fit apparaître un champ de force entre lui et l’autre mutant, et le façonna sous la forme d’un mur. Il allait le projeter contre le balafré, ce fou assez audacieux pour oser s’attaquer à lui, lorsqu’il sentit le souvenir relié à Sèverine réintégrer son esprit brutalement. Jared laissa filtrer un grognement irrité, semblable au grognement d’un loup. L’autre avait cessé son geste mental. Juste à temps. Une seconde supplémentaire et il aurait été frappé par l’attaque de Jared. Ce dernier laissa le mur entre eux, au cas où, mais décida de ne pas s’en servir immédiatement. Le fou tourna la tête vers lui et reprit la parole de son ton calme et inexpressif :

« J’ai tendance à oublier rapidement de me contrôler. Je crains hélas de vous avoir pris pour une cible comme un autre. Il faut dire que je n’ai pas l’habitude de côtoyer trop longuement les mêmes personnes. Rassurez-vous, je n’y ai pas touché. »

L’autre ne s’excusait pas de son incursion mentale dans les souvenirs de Jared. Il devait trouver cela normal, ce que Jared comprenait. N’avait-il pas lui aussi pris l’habitude de s’entourer presque inconsciemment de son Armure Souple presque en toutes circonstances ? L’autre était pareil ; c’était inné, inconscient. Mais terriblement désagréable pour un homme comme Jared. Son visage était légèrement crispé par la colère qui s’était emparée de lui et qui ne l’avait pas encore totalement quitté. Jared comprenait qu’à rester ainsi avec un tel homme, dangereux et fou à lier, le danger n’était jamais loin. Et il venait de se renddre comte, à ses dépends malheureusement, que son pouvoir, bien qu’étant particulièrement puissant, ne le protégeait absolument pas de ce dont était capable le balafré. Une constatation qui le mettait un peu mal à l’aise, il devait se l’avouer, qui l’enregeait aussi, mais qui le remplissait surtout d’intérêt. Pourrait-il sortir vainqueur d’un combat avec cet homme ? Pour la première fois depuis sa rencontre avec le fou, Jared eut un léger doute. Doute qui le fit songer à une citation que Chow lui avait dites : «Sois proche de tes amis, et encore plus proche de tes ennemis. » Voilà qui seyait parfaitement à cette situation !

- Il n’y a pas d’offense, dit-il d’un ton glacial et dénué de toute émotion, mais je me répète : je ne suis pas une cible comme une autre. Des moutons, il y en a à la pelle autour de nous. Des prédateurs, il n’y en a par contre qu’une poignée. Vous en êtes un, j’en suis conscient, mais j’en suis un autre, Monsieur Souvenir, ne croyez jamais le contraire.

Il fit un signe de tête vers l’attroupement non loin, incitant l’autre mutant à regarder. Puis il fit bouger son champ de force en forme de mur vers eux, augmentant progressivement sa vitesse. Massée autour des voitures de police, la foule comportait des policiers, des journalistes et une foule de curieux. Il suffit de quelques secondes, dix ou quinze peut-être, pour que le mur invisible percute avec violence les premières personnes, les envoyant valser contre les voitures, contre d’autres personnes, ou que les gens bousculés ne tombent au sol. Les premiers cris de peur et de douleur amenèrent un sourire carnassier sur le visage du mutant, et il se défoula, évacuant un peu de la colère que l’autre homme avait fait naître en lui en pénétrant effrontément son esprit. Il fit bouger dans tous les sens son champ de force, simplement pour créer plus de confusion et de chaos. La confusion fut totale. Finalement, il se détourna de la scène et commença à marcher dans la direction opposée au chaos qu’il venait de créer, sans porter attention à l’autre mutant. Suivrait-il ? Jared en était presque certain. L’un et l’autre venait de découvrir un être intéressant, et l’hostile ne doutait pas que l’autre était aussi intéressé par lui-même que lui l’était. Qu’apporterait la suite ? Jared ne le savais pas, mais assurément, quelque chose allait se passer cette nuit.

Il s’éloigna d’un pas tranquille, sortant une nouvelle cigarette de son paquet cabossé et l’allumant avec son zippo. Nul ne tenta de l’arrêter, bien que certaines personnes l’observaient – peut-être l’un ou l’autre l’avait reconnu ? -, tant la confusion autour de la scène de crime était grande. Un claquement de doigt et son champ de force disparut. Seuls des cris de terreur et des gémissements de douleur se firent alors entendre. Au coin de la rue, Jared bifurqua vers la gauche et le bruit devint vite moins fort. Il entendit, derrière lui, un bruit de pas. Le balafré, très certainement. Il continua son chemin, ne s’arrêtant que plusieurs rues plus loin. Le coin paraissait calme et tranquille. Personne en vue. Parfait pour parler. Jared s’adossa au bâtiment proche et tourna légèrement la tête pour apercevoir le fou. C’était effectivement lui qui arrivait, les mains toujours dans les poches de sa veste et le visage caché par sa capuche. Lorsqu’il fut proche, Jared parla d’un ton neutre, posant une unique question. La question qui définirait la suite…


- Et maintenant ?

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MessageSujet: Re: Ennui (Libre) Ennui (Libre) EmptySam 5 Déc - 15:44

[ HP : C’est parfait, je ne te laissais pas énormément de possibilité de réponse avant je me suis rendu compte, alors c’est vraiment niquel ! Bon moi désolé, j'ai un peu de mal à beaucoup en remettre pour l'action comme je dois avoir ta réponse avant. Je ferais mieux après ! ]

L’autre homme sembla réagir plutôt positivement à la réplique et à l’attaque de Marek, ou du moins il en donnait l’impression. Pour tout dire, l’hostile se fichait complètement de risquer de se faire agresser oralement ou physiquement par cet homme, dont le don était visiblement extrêmement puissant, mais c’était secondaire. En réalité, Marek avait tout simplement du mal à imaginer pouvoir craindre quelqu’un, la mort était une continuité de la vie, il prônait depuis des années, depuis sa naissance en réalité, le fait qu’on ne devait pas craindre ce passage, alors pourquoi agirait-il autrement à ce moment précis ? Si l’inconnu l’avait attaqué, l’hostile se serait peut-être défendu, peut-être pas, il ne songeait pas aux choses qui pourraient arriver, mais uniquement à celles qui arrivaient. Ainsi donc, l’idée que l’inconnu ait pu avoir l’idée de le tuer ne l’avait même pas effleuré. Il était comme ça, depuis toujours chaque fois qu’il passait à coté de quelqu’un, le fou ne pouvait s’empêcher de glisser son don dans l’esprit de ces personnes. C’était comme respirer pour un humain, une chose tellement naturelle qu’il n’y pensait même plus, lorsqu’on vit avec une habitude, elle devient tellement naturelle que l’on n’y songe que très rarement. En l’occurrence, il y avait songé après avoir laissé son don vagabonder dans l’esprit de l’autre homme, et il avait rapidement comprit qu’il risquait de ne pas spécialement apprécier, Marek avait donc simplement retiré son esprit histoire de ne pas trop gâcher la première rencontre avec cet homme qui promettait d’être intéressant. Mais cela n’avait rien eut à voir avec le risque qu’il venait de frôler, pour tout dire l’hostile ne s’en doutait même pas. L’inconnu avait donc répondu qu’il n’y avait aucune offense, bien que son ton glacial pouvait clairement le contraire, et il se répéta en disant qu’il n’était pas une cible comme une autre, et que si Marek était un prédateur, lui aussi, que par conséquent, le fou ferait mieux de ne pas perdre ça de vu. L’interpellé le regarda de ses yeux sombres pendant quelques secondes comme s’il se moquait complètement de ce qui se disait, alors qu’en réalité c’était simplement sa manière naturelle de se comporter vis à vis des gens, puis il répondit brièvement, comme pour se débarrasser de tout ça.

« Demandez à un humain d’arrêter de respirer et j’arrêterais de me servir de mon don pour me renseigner sur les autres, ensuite nous verrons. Je ne sous-estime pas les gens que je côtoie, sinon je ne leur laisserais jamais aucune chance. Vous ne faites pas exception, même d’un autre style. »

En gros, ça signifiait que même s’il ne voyait pas spécialement l’inconnu comme quelqu’un pouvant devenir un élève, il le considérait quand même comme une cible pour son don. C’était difficile de comprendre lorsqu’on n’était pas dans la tête du fou, il voyait son don et son apprentissage comme deux choses différentes. Seules les âmes égarées avaient droit à un apprentissage en règle, ce n’était pas le cas de ‘l’intéressant’, lui entrait dans la section ‘personnes normales’. Et ces personnes étaient toutes les autres qui l’entouraient, par conséquent, ce groupe était une cible pour son don, même s’il ne se servait pas des souvenirs recueillis pour mettre leurs propriétaires à l’épreuve, mais pour augmenter sa quantité de renseignement. Finalement, l’hostile fut coupé de ses pensées par le signe de la tête que lui fit l’autre, il lui désigna l’attroupement qui avait prit forme non loin de là. Pendant un moment, Marek pensa que l’inconnu voulait simplement lui poser une question et il s’en sentait déjà agacé, mais non, ce n’était pas ça, la surprise fut de taille, même si l’hostile ne montra rien des pensées qui le traversaient à ce moment. Au bout de quelques secondes, les premières personnes, ou plutôt celles qui se trouvaient derrière, furent poussées en avant comme si elles avaient été percutées par un mur ou quelque chose d’approchant, mais d’invisible. L’hostile jeta un coup d’œil en direction de l’autre comme s’il cherchait à savoir ce qu’il était en train de faire, car il n’y avait absolument aucun doute dans l’esprit du fou, c’était cet homme le responsable de tous ces chamboulements. Les cris de peur et de douleurs se firent entendre très rapidement, et un sourire se dessina sur les lèvres de l’autre, sourire que le fou connaissait bien d’ailleurs, et il reporta donc son attention sur la foule de badauds dont la moitié était allongée sur le sol. L’intéressant décida soudain de se détourner de la scène pour s’éloigner comme s’il n’était plus intéressé par tout ce qui se passait, et il commença à s’éloigner doucement.

Marek resta immobile un petit moment, observant la scène avec un mélange de délice et d’intérêt modéré, c’était sincèrement intéressant comme démonstration, et il n’y avait aucun doute sur le fait que les autorités allaient prendre ça comme l’attaque d’un mutant, et donc forcément lier l’apprentissage de la prostituée à un autre mutant. Mais le fou se moquait de tout cela, il savait qu’il était recensé comme mutant, mais ce n’était pas son inquiétude première, en réalité c’était même quelque chose qui ne montrait aucun intérêt à ses yeux. Les pas de l’autre se firent entendre doucement, il s’éloignait comme s’il était en train de se balader dans la rue en compagnie d’un ami, sauf qu’il s’éloignait seul pour le moment. Marek n’hésita pas longtemps après l’avoir entendu se détourner, il s’éloigna à son tour pour suivre doucement l’autre qui marchait une dizaine de mètres devant lui. Le fou ne se demandait pas pourquoi il le suivait, c’était comme ça sans aucune raison, il était intéressé par cet homme et par ce qu'il semblait avoir, alors pour quelle raison se fatiguerait-il à chercher une raison à sa décision ? L’hostile était un homme qui agissait suivant ses envies et ce que son esprit lui disait, il le faisait pour prendre ses décisions aussi bien que pour ce genre de choses, et il n’était pas prêt de changer. Après quelques minutes de marche, le barbu s’arrêta finalement dans une rue lointaine et moins fréquentée, une cigarette toujours à la bouche comme s’il ne pouvait pas se passer de sa drogue. Marek arriva quelques instants après, alors, s’arrêtant juste à quelques mètres de l’autre comme s’il restait sur la défensive alors que son attitude ne montrait pourtant rien pour le justifier. Une question fut alors posée, simple, courte, visiblement rien ne pouvait être plus sobre comme question, mais pourtant, de la réponse dépendraient de nombreuses choses : ‘Et maintenant’. Marek resta silencieux un petit moment, il ne donnait pas du tout l’impression de réfléchir à la question qui venait de lui être posée, mais en réalité son esprit actif et fou était en train d’analyser tranquillement les informations qui l’intéressaient. L’hostile posa finalement son regard sur le visage marqué par les années de son interlocuteur, ses yeux d’ébènes dénués de toute expression, puis il répondit du même ton calme et posé ou filtrait toujours un arrière goût de folie.

« Et maintenant ? Pourquoi se borner aux questions sans intérêt ? Vous l’avez dit vous-même, nous sommes tous les deux des prédateurs, mais une seule chose m’intéresse. Une seule chose a fait que je ne tente pas de vous utiliser comme élève. Je veux savoir ce que vous avez au fond de l’esprit, je pourrais aller le chercher moi-même, mais je n’en ai pas spécialement envie. Pourquoi est-ce que vous vous êtes intéressé à notre…. Conversation de la sorte ? Une raison particulière ? »

En résumé, il cherchait à savoir si l’autre avait une idée derrière la tête en lui demandant de continuer la conversation ailleurs, et pour tout dire, l’hostile ne doutait pas une seule seconde qu’il y avait anguille sous roche. Mais en fin de compte, le fou ne savait pas réellement si la réponse l’intéressait réellement, il avait posé la question sans conviction, parce qu’il savait que tout cela n’arrivait pas sans raison. En réalité, au fond de lui Marek se posait une simple question, il se demandait si l’intéressant allait lui dire les choses habituelles qu’on lui servait lorsqu’on cherchait à se lier avec lui ou à en apprendre à son sujet. De – trop – nombreuses personnes lui avaient demandé s’il n’était pas trop solitaire, s’il ne cherchait pas à être aidé par d’autres, les inconnus qui n’avaient plus de visage dans son esprit mais qui ne cessaient de lui parler comme s’il pouvait devenir leur ami. Seulement Marek n’était pas le type d’homme qui pouvait avoir une amitié avec qui que ce soit, c’était le genre d’homme qui vivait seul, comme le loup sans sa meute, il chassait en solitaire, et les gens qui pensaient le contraire étaient plus fous que lui. Posant les yeux sur l’autre, Marek se dit que cet homme ne correspondait pas aux autres, il ne serait jamais assez fou pour lui demander de le rejoindre ou quelque chose d’approchant, il savait que deux personnes comme eux ne pourraient jamais vivre dans le même coin sans risquer d’en arriver aux mains, ou plutôt aux pouvoirs. Cela signifiait donc forcément que l’autre avait une idée derrière la tête, une idée qui n’avait encore jamais été proposée à l’hostile, à moins que ce dernier se trompe complètement et ne surestime l’autre ? L’homme resta un moment silencieux, puis sa bouche ornée du sourire de l’ange s’ouvrit de nouveau pour laisser passer quelques derniers mots, comme pour faire comprendre à l’autre qu’il ne désirait pas s’être déplacé sans raison.

« J’espère que vous n’êtes pas comme les fous. »

Les fous, dans son esprit, représentant bien entendu les personnes assez folles pour s’imaginer qu’il puisse seulement une seule fois, s’allier avec quelqu’un. Même cet homme pourtant si spécial ne représentait pas quelqu’un capable de devenir son allié, ils étaient pareils sur de nombreux points, mais pourtant pensaient totalement le contraire sur de nombreux points. Marek ne pouvait pas imaginer une seule minute qu’ils réussissent un jour à comprendre l’idée qui habitait ce fou, l’idée que la souffrance aidait à devenir meilleur. Après tout, il était un meurtrier non ?

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MessageSujet: Re: Ennui (Libre) Ennui (Libre) EmptyDim 6 Déc - 15:24

[J'espère que ça t'ira... Je ne savais plus trop quoi écrire...]

« Demandez à un humain d’arrêter de respirer et j’arrêterais de me servir de mon don pour me renseigner sur les autres, ensuite nous verrons. Je ne sous-estime pas les gens que je côtoie, sinon je ne leur laisserais jamais aucune chance. Vous ne faites pas exception, même d’un autre style. »

Telles avaient été les paroles du balafré après que Jared lui ait dit de ne jamais le sous-estimer et qu’il était lui aussi un prédateur. Jared y avait réfléchi en s’éloignant de la scène chaotique qu’il avait créée. Un peu difficile à comprendre dans un certain sens, mais cela signifiait aussi – et surtout – que l’autre ne l’avait pas sous-estimé. Il le testait, en somme. Le début de son raisonnement était tout à fait censé ; Jared était pareil. Utiliser son don était exactement comme respirer. Un automatisme. Il ne pouvait lui en vouloir pour ça. Oh, il avait été offensé, comme l’avait démontré son ton un peu sec, mais cela ne dura pas.

Le fou fut très surpris par ce que fit Jared avec un seul de ses champs de force, même s’il cachait très bien son étonnement. Le léger écarquillement de ses yeux ne trompait pas, tout comme le regard qu’il portait sur la scène. C’est là que Jared s’était éloigné, d’un pas tranquille et anodin, comme s’il était seul au monde. Comme il s’y était attendu, l’autre le suivit, restant à distance, dix mètres environ. Adossé à un mur quelconque, loin de la scène qui serait assurément attribuée à un mutant, tout comme le cadavre de la ruelle, Jared posa sa question. Simple, mais beaucoup de choses dépendraient des réponses à cette question.

Le fou resta silencieux un moment, puis il posa enfin son regard sur Jared. Son regard sombre était vide, deux billes sombres comme les yeux des requins. La mort. L’hostile n’était point impressionné par un tel regard ; le sien pouvait être presque aussi inanimé. Mais la raison pour laquelle le regard du fou ne l’inquiétait nullement, c’était simplement que Jared avait été élevé par un homme qui avait ce même regard. Sauf que celui de Chow Watanabe était encore plus impressionnant, résultat d’une vie longue – très longue – de plusieurs millénaires. Et si un homme connaissait bien la souffrance, c’était Chow. À côté de lui, le balafré n’était qu’un minable bébé novice, à peine sorti de son berceau. Que donnerait leur rencontre ? Une idée se mit à germer dans l'esprit de l'hostile...

La réponse de l’autre mutant fut à la hauteur de sa folie. Il lui demanda pourquoi ils devaient se borner à des questions sans intérêt, ajoutant que, comme l’avait dit Jared plus tôt, tout deux étaient des prédateurs. Le balafré avoua qu’une seule et unique chose l’intéressait. Qu’une seule chose avait évité à Jared d’être ‘utilisé’, terme qui le fit très légèrement grimacer, comme élève. L’homme s’imaginait pouvoir l’utiliser comme il l’entendait ? Il allait être singulièrement déçu ! La chose que le fou voulait savoir, c’était ce que Jared avait au fond de l’esprit, qu’il aurait pu aller lui-même le chercher, mais que l’envie n’était pas spécialement présente. Ainsi, son don avait rapport avec les souvenirs d’une personne, comme il en avait fait la désagréable découverte plus tôt dans la soirée, et il pouvait apparemment les consulter pour voir les informations qui y sont détenues. Pouvait-il également les voler carrément à ses… élèves ? Probablement, étant donné la réaction de la femme du bar, qui s’était mise à pleurer comme si elle savait qu’elle allait mourir dans l’heure, puis s’était enfuie en courant. Étrange, comme pouvoir, mais encore une fois, à la hauteur de la folie du balafré. Ça lui allait assez bien, tout compte fait… * Se pourrait-il que ces vols de souvenirs, utilisés à long terme, aient contribués à le rendre comme il est présentement ? * se demanda Jared. Il faudrait qu’il en parle à Chow, éventuellement. Cela l’intéresserait grandement. Le balafré demanda finalement pourquoi Jared s’était ainsi intéressé à leur conversation, s’il avait une raison particulière de l’avoir fait.

Pourquoi s’était-il intéressé à cet homme et avait-il conversé un moment avec lui ? Bonne question. La raison ? Une autre bonne question. Le pourquoi, s’était assez simple : il s’ennuyait ferme dans ce bar et l’inconnu, avec son air bizarre et sa voix si calme et empreinte de folie, lui avait semblé un moyen fort – non pas agréable – mais possible de passer le temps. Et effectivement, l’autre mutant s’était révélé être digne d’intérêt, bien que ses paroles fussent étranges. La raison ? Assez semblable au pourquoi, en fait. Jared s’ennuyait, tout simplement. Pourquoi chercher plus loin ?

Il devait cependant avouer que le fou lui avait ouvert de nouveaux horizons. Le fou, lui, trouvait des élèves et leur faisait passer une, voire plusieurs épreuves, pour voir s’ils méritaient de vivre. Pourquoi Jared ne ferait-il pas de même ? Trouver un, voire des élèves, et les élever, les instruire, selon son mode de pensée. Mais non. C’était une idée comme ça, de celles qui, nombreuses, envahissaient parfois l’esprit de l’hostile. Pourtant, s’il réussissait à faire cela, il disposerait d’un outil fort adéquat pour poursuivre sa tâche, un peu comme Chow qui lui avait tout appris… Intéressant. Jared mit l’idée dans un coin de son esprit, pour la ressortir plus tard, puis il fixa l’autre mutant. Si semblables, mais aussi si différents… C’est le moment que l’autre choisit pour ajouter une phrase :


« J’espère que vous n’êtes pas comme les fous. »

Pas comme les fous ? Étrange, encore une fois. Mais tout ce qui touchait à cet homme, à ce mutant, l’était, alors pourquoi s’en formaliser ? Jared sourit à son tour, amusé, et il répondit au balafré :

- Pour quelqu’un qui dit que les questions sans intérêt sont inutiles, vous en poser beaucoup…

Ce n’était nullement pour se moquer du fou que Jared avait dit cela, mais c’était tout simplement la première pensée qui avait traversé son esprit et c’était sorti tout seul. Il continua sur sa lancée, avant d’être interrompu :

- Le pourquoi et la raison du pourquoi ? Assez simple, mon ‘ami’ balafré. Je m’ennuyais dans ce bar. En fait, je m’ennuyais depuis quelques mois ; rien d’intéressant ne m’était arrivé. Je stagnais dans ma routine. Et voilà qu’un homme étrange, aux yeux fous, m’addresse la parole ? Tiens, me suis-je dit, voilà peut-être ce que j’attendais. Et discuter avec vous fut… instructif, pourrais-je dire, oui. Suis-je comme les fous ? Ne sachant pas de quoi vous parlez – de quels fous plutôt -, je ne peux me permettre de répondre. Ce que je peux dire, par contre, c’est que je sais que jamais nous ne serons alliés. Vous êtes un loup solitaire, tout dans votre comportement le dit – dans vos paroles aussi – et je crois que ceux qui pensent le contraire sont fous. Est-ce là les fous dont vous parliez ? Possible. Quoi qu’il en soit, je n’ai aucune offre à vous faire, ni alliance à vous proposer. Ce serait vain, de toute façon, alors pourquoi essayer, n’est-ce pas ?

Jared laissa percer un rire amusé, sa voix rauque résonnant dans la rue déserte. L’autre afficha un air étrange, mais comme il cachait aussi bien que Jared ses sentiments, ce dernier ne put évaluer de quoi il s’agissait. Il devait se dire que Jared lui avait fait perdre son temps. Hors, le Second des Hostiles avait une idée derrière la tête. Le fou cherchait un ‘élève’ capable de survivre à ses tests ? Jared connaissait quelqu’un qui survivrait à tout ce que le fou pourrait lui faire subir, que la chose soit mentale ou physique. Son mentor, oui, vous l’aurez deviné. Peut-être le fou serait-il assez curieux qu’il accepterait de rencontrer Chow Watanabe ? Il haussa les épaules pour lui-même puis jeta sa cigarette dans le caniveau. Il savait en tout cas que Chow serait ravi de rencontrer un tel phénomène de foire. C’était certain. Il s’alluma une nouvelle cigarette avant de reprendre la parole.

- Je ne vous ai pas fait vous déplacer pour rien, par contre. J’aurais peut-être une… offre, disons, à vous proposer. Pas une alliance ou quoi que ce soit d’approchant. Encore moi vous offrir mon amitié. Je ne veux pas être votre ami, de toute façon ; je tiens à garder le peu de lucidité qu’il me reste. Mais auparavant, je veux comprendre. Vous dites chercher des ‘élèves’… Pourriez-vous m’en dire plus là-dessus ?

Jared était sincèrement intéressé. L’homme l’avait intrigué et il voulait en savoir plus. Il espérait juste que le balafré accepterait de lui parler un peu plus, car il savait déjà que ce genre d’homme – de mutant plutôt – considérait souvent la discussion comme une perte de temps. Cette fois-ci serait-elle différente ?

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MessageSujet: Re: Ennui (Libre) Ennui (Libre) EmptyLun 7 Déc - 16:55

Visiblement l’autre ne sembla pas cerner immédiatement ce que Marek voulait dire en parlant des autres fous, car un moment d’hésitation précéda le léger sourire amusé de son interlocuteur. La réponse ne tarda pas, et l’intéressant lui répondit que pour quelqu’un qui disait que les questions sans intérêt étaient inutiles, il en posait beaucoup. Le fou sourit intérieurement, il savait bien que l’autre n’était pas en train de se ficher de lui, et pour tout dire même si ça avait été le cas, il s’en serait complètement moqué. Marek n’aimait pas les questions inutiles, en effet, il l’avait clairement fait comprendre à son interlocuteur, mais lorsqu’il posait une question, elle n’était pas dénuée d’intérêt selon son point de vue. Ainsi, les questions que l’hostile venait de poser à l’autre avaient leurs raisons, et même si l’intéressant était amusé de constater que son interlocuteur si fou posait soudain de multiples questions, il ne pouvait deviner la véritable raison de ce soudain intérêt. Marek était généralement avare de paroles, il venait d’échanger plus de mots avec cet homme qu’il n’en avait échangé avec tous les gens qu’il rencontrait depuis les trois dernières années de sa vie. C’était un effort pour lui, et pour tout dire cet effort commençait à l’épuiser, ou plutôt à le lasser. Marek était homme à se désintéresser soudain de quelque chose sans raison, il aurait aussi bien pu être comparé à un chat jouant avec une souris, qui se lasserait soudain et s’en irait, laissant son jouet agonisant sur le bitume. Sauf qu’en l’occurrence, il se fatiguait de cet échange qui commençait à retomber doucement dans les traditionnelles discussions qui l’ennuyaient tellement. S’il ne voulait pas décrocher par conséquent, le fou devait relancer la conversation, un gros effort pour un homme comme lui, mais qui valait peut-être la peine puisque l’intéressant semblait d’un intérêt supérieur à celui de ses anciennes rencontres, qui n’étaient d’ailleurs plus là pour en témoigner.

Marek avait donc fait un immense effort, lui qui habituellement refusait l’idée même de changer pour mieux coller aux attentes ou aux besoins des autres, il fallait croire qu’il attendait beaucoup de cette discussion. Pourtant ce n’était même pas spécialement le cas, l’intéressant était simplement arrivé à un moment ou l’hostile était de meilleure humeur et cela lui suffisait largement comme explication. L’autre reprit la parole en expliquant pourquoi. Il s’ennuyait depuis des mois, rien d’intéressant ne lui arrivait, et le fou était simplement arrivé à cet instant pour lui adresser la parole. Leur discussion avait été instructive de son pont de vue, et il enchaîna sur les fous, n’étant pas sûr de comprendre de qui il parlait, mais qu’il savait bien une chose : qu’ils ne deviendraient jamais alliés. Un sourire satisfait aurait pu se dessiner sur les lèvres balafrées du fou, mais il resta stoïque en attendant la suite, bien que l’intérêt était monté d’un cran dans son esprit. Un autre genre de discours, ça faisait longtemps tiens ! Il comprit soudain de quels fous l’hostile parlait, des gens qui pensaient le contraire que ce qui était possible, à savoir que Marek puise être possible une seule seconde d’être allié ou proche de quelqu’un. La réplique fut conclue sur un ton qui plaisait à Marek mais lui laissait un arrière-goût agacé. Aucune offre, aucune alliance, c’était ce que l’hostile attendait mais pourtant il avait la très claire impression de s’être déplacé pour rien, une perte de temps !

L’autre rigola d’un ton amusé avec sa voix rauque alors que le regard froid du mutant balafré se durcit encore un peu, est-ce qu’il se fichait de lui ? Marek venait de perdre du temps, du temps qu’il aurait pu passer à enseigner à un nouvel élève, voilà encore une grosse erreur qui lui prouvait que les autres êtres vivants ne valaient pas la peine qu’on s’intéresse à eux. Humains ou mutants, ils vous faisaient perdre votre temps, et lorsqu’on était comme l’hostile, aussi solitaire et distant, c’était plutôt désagréable de constater dans quoi on s’était fourré. Sous le regard durci de l’hostile, l’intéressant haussa légèrement les épaules comme pour lui-même avant de jeter son mégot dans le caniveau pour s’en rallumer une. Il mourait de ce qui lui faisait tellement de bien, c’était une chose sûr, un peu comme le fou, Marek était persuadé de mourir à force de souffrances un jour, et pourtant il l’aurait assez cherché. Ils n’étaient pas si différents en fin de compte. L’autre reprit finalement la parole, en lui disant qu’il ne l’avait pas fait se déplacer pour rien, et l’intérêt de Marek remonta légèrement, bien que la méfiance était encore très clairement présente dans son esprit. Ainsi donc, l’autre avait finalement une sorte d’offre à lui faire ? Intéressant. L’intéressant expliqua qu’il ne voulait pas d’une alliance, ni lui offrir son amitié car il tenait à garder sa lucidité restante. L’hostile fut satisfait de ce qu’il entendait une nouvelle fois, au moins celui-ci ne prenait pas des chemins détournés, il disait clairement qu’une amitié ou une alliance ne l’intéressait pas, ce qui permettait à Marek de ne pas avoir à supporter les jérémiades d’une personne qui désirait devenir son ‘ami’. Il ignorait le sens même de ce mot. Bien sûr, il connaissait la définition du dictionnaire, mais pas les sentiments qui y étaient liés, ou alors seulement par l’intermédiaire de souvenirs volés.

Néanmoins, l’autre posa une sorte de ‘condition’, il voulait savoir ce qu’il entendait par le fait de chercher des ‘élèves’. Marek n’était pas homme à s’étendre sur des choses qu’ils avait clairement à l’esprit, comme le but de sa recherche, mais si l’autre disait avoir une sorte d’offre…. Après tout, cela permettrait peut-être à sa quête d’avancer plus rapidement ? L’envie d’envoyer tout balader traversa l’esprit fou de l’hostile qui parcouru les environs du regard en restant silencieux alors que l’autre attendait sa réponse. Il n’était pas du genre à se presser pour répondre lorsqu’une chose aussi importante lui était présentée, et il analysait tous les angles avant de se lancer. Finalement, constatant que jusqu’à présent l’intéressant ne l’avait pas – encore – déçu, il estima qu’il pouvait lui expliquer la surface, et ensuite seulement voir si l’autre méritait d’en savoir plus – si du moins il désirait toujours en savoir plus – à ce sujet. Sa voix si particulière avec son intonation étrange s’éleva alors en réponse à sa question de son interlocuteur barbu.

« Les ‘élèves’ dont je viens de vous parler, son simplement des brebis égarées comme cette prostituée qui vendait son corps dans la rue, pour pouvoir se payer sa dose d’héroïne. La vie leur a offert une chance, mutants, humains, nous sommes tous pareils, notre sang est rouge et nos organes sont composés de la même manière, les gènes sont invisibles à l’œil nu, et mutants ou humains, aucun n’a réussi jusqu’à ce jour. Une légère pause et Marek reprit la parole. Je ne me prends pas pour un Inquisiteur ou quelque chose de ce genre j’agis uniquement pur moi, pour rendre ce monde…. Meilleurs. Voyez-vous, je fais comprendre à ces personnes le sens de la vie. C’est lorsqu’on perdu une chose qu’on se rend compte à quel point elle est précieuse. Lorsque je place une personne qui gâche sa vie dans une situation qui met cette dernière en péril, elle me supplie de la laisser vivre. Mais je ne fais pas ça. Je leur enseigne qu’il faut souffrir et survivre pour pouvoir profiter pleinement de sa véritable vie. Comprenez-vous ? Je cherche des âmes égarées qui ont perdu le chemin de la vie pour leur enseigner qu’il ne faut pas gâcher ce qui nous a été donné. »

Pour tout dire, Marek imaginait que l’autre ne comprendrait pas et allait s’imaginer qu’il se prenait pour un véritable dur à s’imaginer pouvoir enseigner la souffrance aux autres. Généralement il provoquait ce genre de réaction chez les gens, mais le fou s’en fichait, certes il n’était pas l’homme qui avait le plus souffert sur terre, mais lui avait comprit ce qui lui avait été donné lorsqu'il s'était éveillé après avoir faillit passer de la vie à trépas. Par conséquent, il se servait de ses connaissances pour les dispenser aux autres. Les professeurs des écoles ne connaissaient pas tout sur tout, et pourtant ils enseignaient aussi non ? On apprenait tous les jours de nouvelles choses, et Marek n’était pas une exception à cette règle. Ce dernier observa un moment son interlocuteur avant de reprendre la parole d’un ton sentencieux.

« Et maintenant, dites-moi pourquoi vous vouliez savoir ça. J’espère ne pas avoir perdu mon temps à vainement expliquer mes raisons. »

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MessageSujet: Re: Ennui (Libre) Ennui (Libre) EmptyMar 15 Déc - 5:52

Décidément, l’homme était encore plus étrange que Jared ne l’avait cru en lui parlant. Fou, il l’était, c’était l’évidence même. N’importe quel idiot l’aurait remarqué, surtout avec le sourire de l’ange qu’il affichait, qui s’étirait presque de façon morbide lors des rares sourires du mutant, et la lueur de folie manifeste qui brûlait dans son regard sombre. Était-ce vraiment une bonne idée de l’avoir invité dehors poursuivre la conversation ? Peut-être que oui, peut-être que non. Quoiqu’il en soit, l’homme avait attiré le regard – et par conséquent l’intérêt de l’hostile – et Jared n’avait pu s’empêcher de vouloir en savoir plus sur son mystérieux interlocuteur. Et voilà que le balafré lui balançait la phrase « elle a échouée » en sortant du bar où ils étaient, ravivant encore plus son intérêt. Quelque chose s’était passé dans la ruelle proche et à voir les nombreux policiers et le coroner présent, cela ne voulait dire qu’une seule et unique chose : quelqu’un était mort là-dedans. Une femme, d’après ce que lui avait dit le balafré. Une femme qui avait croisé sa route et n’avait pas survécu à – Dieu seul savait ! – ce que lui avait infligé le fou. Une sorte de test sans doute, mais de quel test il pouvait s’agir ? Ça, le Second des Hostiles n’en avait aucune idée.

Adossé au mur du bâtiment devant lequel il s’était arrêté, fumant tranquillement sa cigarette, Jared réfléchissait aux dernières paroles de l’autre mutant. À ses paroles et à l’homme lui-même. Jared voyait bien que discuter en coûtait au balafré. C’était assurément un homme renfermé, avare de paroles, ne s’investissant que lorsque quelque chose, ou quelqu’un, l’intéressait fortement. En l’occurrence, lui. Jared avait attiré l’attention et l’intérêt – surtout l’intérêt ! – du balafré, pour il ne savait quelle raison. Et pour cette unique raison, l’autre avait fait l’effort d’échanger des mots avec lui. Se lassait-il de la présence de Jared ? Une autre question dont il n’avait pas la réponse. La pensée que cela lui était arrivé régulièrement ces derniers temps l’amusa et il cacha son sourire en tirant une nouvelle bouffée de cigarette. Bref, le fou devait attendre quelque chose de leur rencontre, sans quoi il aurait soi passé son chemin ou il l’aurait affronté avec son don étrange agissant sur les souvenirs. Dans ce dernier cas, il s’en serait mordu les doigts et c’est lui qui aurait fini sur le bitume, les os brisés. De ça, au moins, l’hostile était certain.

Jared parla, expliquant pourquoi il lui avait adressé la parole. Ennui. Cela ne tenait, en fait, qu’à ce seul mot. Le fait qu’il affirme qu’ils ne seraient jamais alliés quoi qu’il advienne amena presque un sourire sur les lèvres du balafré, dont le sourire de l’ange se serait alors étiré de manière étrange, Jared aurait pu en jurer. Pourtant, l’homme resta stoïque, n’esquissant pas un mouvement, son visage ne trahissant aucune expression. Son rire provoqua un regard froid de l’autre homme à son encontre, mais ses paroles suivantes firent remonter son intérêt. Jared savait que l’autre avait cru qu’il se moquait de lui, mais ça n’avait pas été le cas. La condition qu’il posa avant de mentionner son offre à l’autre homme le fit hésiter et il jeta un regard à la ronde, comme s’il se demandait – ce qui était certainement le cas – s’il n’allait pas simplement ficher le camp et le laisser planté là. Cela n’aurait pas particulièrement affecté l’hostile ; le balafré avait égayé sa soirée et lui avait remonté le moral, bien que ça ait été fait avec des paroles étranges et teintées de folie. Qu’importait, au fond, le contenu des paroles ! L’homme l’avait tiré de son apathie, c’était tout ce qui comptait. Finalement, après un temps de silence, le balafré parla. Jared savait que l’homme n’était – comme lui – par du genre à parler sans réfléchir et qu’il avait ainsi analysé tous les angles de la situation. Sa voix étrange, calme et quasiment dénuée de la moindre intonation s’éleva dans la nuit…


Jared l’écouta attentivement, hochant la tête une première fois lorsque l’autre fit une pause et une seconde fois lorsque le balafré lui demanda s’il comprenait. Oh, il comprenait fort bien ! Le balafré choisissait des ‘élèves’ comme il les nommait lui-même, et leur enseignait le sens de la vie de la façon dont lui la voyait. Ces ‘élèves’ dont il parlait étaient des gens égarés dans la vie – drogués, prostituées, vagabonds -, des humains ou des mutants, peu lui importait vraiment, Jared s’en doutait, croisaient sa route et en sortaient – rarement – changés ou, pour la plupart, morts. Jared était d’accord sur le fait que tous, humains et mutants, étaient pareils à la base. Corps, organes, sang, tous pareils. Quant aux gènes, qui les différenciaient, à l’œil nu, ce n’était pas visible, ce qui, aux yeux du fou, ne changeait de toute manière rien. Jared aurait aimé que les humains – les anti-mutants surtout ! – voient la chose du même œil. Ce n’était pas parce que les mutants avaient… quoi, 100 gènes environ, de différents des humains normaux qu’ils étaient réellement différents. Seul le pouvoir que chaque mutant avait les différenciait. Ses pensées s’égarant, Jared se concentra sur les paroles que l’autre mutant avait prononcées et réfléchit. Ainsi, aucun des ‘élèves’ du fou n’avait réussi son test jusqu’à présent ? Intéressant. Le balafré avait avoué ne pas se considérer comme un Inquisiteur, mais Jared avait un doute là-dessus. Un sourire mi-amusé mi-sérieux apparut sur son visage barbu. Il disait n’agir que pour lui, que pour rendre le monde meilleur ? Quelle blague, oui ! Croyait-il vraiment à ses paroles ? Oui, c’était certain. Il avait une lueur de fanatisme dans le regard. À ses yeux, ce qu’il disait était l’unique vérité existante, ni plus, ni moins que cela. Il leur faisait comprendre le sens de la vie ? La souffrance, l’unique chose réellement vraie ? Ah ! Mais Jared était d’accord sur un point : ce n’était que lorsqu’on perdait une chose qu’on se rendait compte à quel point elle était précieuse. Lui avait perdu sa famille, ses amis et l’amour qu’ils lui portaient lorsqu’il était jeune et il avait dû attendre presque trente ans pour retrouver tout cela, avec les gens du Powerhaus et Sèverine. Les explications de l’homme étaient-elles censées ? Oui, dans un certain sens. Alors, oui, dans un certain sens, la souffrance était nécessaire dans la vie. Mais… mettre quelqu’un en péril simplement pour lui faire comprendre qu’elle gâche sa vie ? Jared, bien qu’hostile, trouvait cela un peu… exagéré, bien que ce ne soit pas le terme tout à fait adéquat. L’homme enseignait ensuite à ses ‘élèves’ qu’il fallait souffrir et survivre pour pleinement profiter de sa vie. Jared comprenait mais il n’approuvait pas. Pas du tout même, loin de là.

« Et maintenant, dites-moi pourquoi vous vouliez savoir ça. J’espère ne pas avoir perdu mon temps à vainement expliquer mes raisons. »

Jared remarqua que le balafré l’observait intensément, guettant ses réactions. Mais Jared était assez doué pour cacher ses véritables émotions et il doutait que l’homme ait pu déceler les très légers changements d’expression de son visage. C’était quasiment impossible. Dans tous les cas, Jared décida de mentionner l’offre qu’il voulait lui faire et il verrait ce que l’autre en penserait. S’il acceptait, bien. S’il refusait… tant pis. Leurs chemins personnels se seraient croisés dans la trame de l’existence avant de s’éloigner simplement. Et si ce fou essayait de le prendre comme ‘élève’, gare à lui ! Jared ne faisait pas de quartier aux hommes comme lui. Jamais. Il jeta sa cigarette dans le caniveau et en alluma – encore – une avant de parler, sa voix rauque et profonde étant carrément aux antipodes de celle du balafré.

- Je voulais comprendre votre mode de fonctionnement et de pensée, voilà pourquoi je voulais savoir tout ça. Je comprends ce que vous faites, mais je n’approuve pas tout à fait. Dans mon cas, j’ai tout perdu dans ma jeunesse pour ne retrouver ce que j’avais perdu il n’y a que peu de temps, alors oui, je comprends vos actes. En réalité, ‘Monsieur Balafre’, ça m’est bien égal ce que vous faites. Vous vivez votre vie à votre façon, à enseigner la souffrance tel un professeur d’école, et c’est votre droit. J’ai d’ailleurs fait des actes assez semblables à ce que vous faites par le passé, alors je ne suis vraiment pas bien placé pour vous juger. Je vous ai assez fait perdre votre temps, alors voilà mon offre : je vous fais une démonstration de souffrance sur un ‘élève’ que vous choisirez et je veux, en échange encore, assister à une de vos séances avec un autre 'élève'. Par la suite, nos routes se sépareront, tout simplement. Pas d’amitié, d’alliance – appelez ça comme vous voulez – simplement un échange de bons procédés. Peut-être même daignerez-vous me parlez de tout cela plus en détails…

Jared esquissa un sourire de prédateur, un de ces sourires qui vous glacent le sang, même s’il savait qu’il n’aurait que peu d’effets sur un mutant du calibre de son interlocuteur. Il n’avait nullement plié lors de leur duel de regard dans le bar, pourquoi ploierait-il ici ? Jared lâcha un rire amusé. C’était ça, en fait. Il s’amusait ! Fréquenter le danger, c’était ça qui lui manquait, tout simplement. Le Second des Hostiles, bien qu’étant en apparence un type normal, genre père de famille banlieusard, pouvant être particulièrement amical et gentil, était néanmoins l’un des mutants les plus dangereux évoluant sur la surface de la planète. Ombre et lumière. Prédateur et proie. Jared avait littéralement la capacité non pas surnaturelle, mais presque, d’être versatile à volonté. Le calme et la tempête. Après tout, n’avait-il pas été élevé par Chow Watanabe, mutant millénaire, expert dans de nombreux domaines, Fondateur et Chef des Mutants Hostiles ?

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MessageSujet: Re: Ennui (Libre) Ennui (Libre) EmptySam 19 Déc - 0:04

L’autre jeta sa cigarette dans le caniveau et en ralluma aussitôt une nouvelle avant de prendre la parole, une voix toujours aussi particulière qui devait en imposer certainement aux yeux des gens moins habitués à ce style de ton que l’était Marek. En effet, ce dernier avait eut plusieurs docteurs et chercheurs de l’asile qui s’étaient occupés de lui, et qui possédaient une voix aux tons très approchants de celle de l’intéressant. Une certaine classe et un charisme en moins tout de même, car même si l’hostile état narcissique, il avait tendance à reconnaître lorsque quelqu’un se trouvait être plutôt…. Original, ou du moins légèrement intéressant. Les paroles qu’il prononça se trouvèrent soudain très intéressantes. Il avouait comprendre son mode de fonctionnement ainsi que de pensées, mais que ce n’était pas pour autant qu’il approuvait. Marek resta stoïque, mais pour tout dire il s’y attendait tout simplement depuis le début de la conversation. Généralement les rares personnes qui comprenaient n’approuvaient jamais, et pour tout dire, c’était assez égal aux yeux du trentenaire qui regardait son interlocuteur d’un air dénué de toute émotion. L’autre expliqua alors qu’il avait tout perdu dans sa jeunesse, et qu’il avait finalement retrouvé tout ça il y a peu de temps. Le regard noir de l’hostile resta de marbre, fixé sur le visage marqué par les années de son interlocuteur, mais ses pensées vaquaient rapidement de tous les cotés. Perdu tout ce qu’il avait ? Et le retrouver ? Une famille perdue, par exemple, ne pouvait pas de retrouver logiquement, la mort d’une personne était irrémédiable normalement, à moins qu’il ne connaisse un remède à la mort éventuellement ?

Peut-être bien qu’il avait tout simplement un mode de fonctionnement qui n’était pas le même que celui de l’hostile ? C’était même fortement probable, disons que personne ne pouvait agir et penser comme Marek, pas même un autre fou très certainement. Sa folie était à un degré trop avancé malheureusement, ou heureusement du point de vu du concerné. Ainsi il comprenait les actes de son interlocuteur, mais il n’approuvait pas, encore une fois la déception passa dans l’esprit de l’hostile, encore une personne prometteuse qui ne pouvait pas approuver quelque chose de si normal. L’autre reprit son surnom si étrange ‘monsieur balafré’, mais rien ne se dessina sur les lèvres ornées de cicatrices de l’homme qui écoutait avec contentement, le fait que l’autre disait que ça lui était égal ce qu’il faisait. Pour tout dire, sur le coup, une lueur contrariée et agacée traversa le regard froid de l’hostile, il se fichait de lui où quoi ? Marek restait ici pour l’écouter et entendre qu’il se fichait de ce qu’il venait de lui dire, il se prenait pour qui à lui parler de la sorte alors qu’il venait clairement de lui demander des informations ? Le balafré sentait très clairement l’agacement et la colère grimper en lui, il avait usé sa dose de patience, et les paroles de l’autre commençaient à lui taper sur les nerfs. Peut-être qu’il s’imaginait pouvoir le traiter de la sorte parce qu’il pouvait tuer un humain à l’aide de son pouvoir ? Qu’il se détrompe, l’hostile pourrait lui supprimer un beau souvenir et le rendre tellement déprimé qu’il en crèverait en se suicidant, et ce avant qu’il soit mort pour de bon sous le coup du champ de force de l’autre.

Mais Marek n’était pas du style à défier d’autres personnes pour le simple plaisir de confronter son pouvoir à celui d’un autre. Pour défier quelqu’un il fallait se juger comme son égal, et aux yeux de l’hostile, les deux hommes étaient tellement différents qu’ils ne pouvaient s’égaler sur tous les points. Mais visiblement le narcissisme de son interlocuteur était trop développé par rapport au reste de ses émotions, car il semblait s’estimer comme étant quelqu’un de nettement supérieur au fou face à lui, alors que ce dernier ne se permettait jamais de dénigrer les gens. Une grosse différence, trop présente pour que l’hostile retrouve son calme et sa patience avec l’homme. Celui-ci expliqua d’ailleurs qu’il avait fait des actes semblables par son passé, mais le doute s’éleva dans l’esprit du balafré, il ne pouvait faire la même chose puisqu’il n’acceptait pas sa manière de penser, et il n’avait pas les mêmes idées ni le même passé. Une ressemblance ne signifiait pas la même chose pour autant. Le chien ressemblait au loup mais ils n’agissaient pas pareillement loin de là. Mais qui était le loup et qui le chien des deux hostiles ? Bonne question. Néanmoins, l’autre remonta un peu dans l’estime de Marek lorsqu’il expliqua qu’il arrêtait de lui faire perdre son temps, et lui fit une proposition plutôt originale. Une sorte d’échange, une démonstration de souffrance sur un élève que Marek choisirait et que l’autre voudrait, puis en échange, que le fou lui permette d’assister à une de ses séances. Après cela, d’après les dires de l’autre, ils se sépareraient tout simplement, totalement neutre, après un simple échange, et il ajouta qu’ils pourraient peut-être parler de tout cela plus en détail.

Un sourire se dessina sur les lèvres de l’autre, alors qu’une expression neutre restait encore et toujours sur le visage du fou, dont les yeux étaient redevenus complètement dénués de toute émotion. Après quelques secondes, l’autre lâcha un léger rire, puis il sembla attendre une réponse. C’était en même temps le but, logiquement, lorsqu’on demandait quelque chose, ou lorsqu’on faisait une proposition comme c’était justement le cas. Pendant quelques secondes, un silence calme et presque naturel restait entre les deux hommes, Marek ses mains glissées dans les poches de sa veste, les yeux braqués sur l’autre en face de lui, et ce dernier en train de fumer une énième cigarette comme depuis le début de leur conversation. Le silence sembla durer des heures, mais le balafré n’était pas le type d’homme à prendre des décisions sur un coup de tête, et il se décida donc à répondre seulement une fois qu’il eut pesé le contre et le pour après avoir longuement réfléchit. Un dernier moment de silence, puis il se décida finalement à prendre la parole. Une voix toujours aussi posée et calme, comme s’ils discutaient simplement de la pluie et du beau temps, pesant ses paroles avec une certaine aisance qui laissait douter du fait qu’il était avare en paroles. Mais bien entendu, personne ne pouvait le remarquer en temps normal, puisqu’il ne prenait jamais la peine de parler avec les autres. Peut-être que l’autre le remarquerait, peut-être qu’il s’en moquerait, peu importait en fond.

« Votre proposition est…. Intéressante. Je ne suis jamais contre le fait d’apprendre de nouvelles choses. Du moins je suis plutôt partant pour voir les points de vue d’autres personnes dirons-nous, et puisque vous dites avoir déjà agis comme moi par le passé, alors que vous avez abordé le fait que vous n’approuviez pas ma manière d’agir…. Je dirais que je suis plutôt intrigué. »

Marek retomba dans le silence, et après un moment de calme pendant lequel il regarda l’autre, il ajouta mentalement ‘Allons-y’, son regard reflétait assez bien ce qu’il pensait à ce moment, et il ne doutait donc pas que vu que l’autre semblait assez empathique, il comprendrait ce qui se passait dans l’esprit de l’autre à ce moment. Le fou se détourna alors, regardant autour de lui de ses yeux noirs comme s’il cherchait quelque chose, puis très calmement, il tendit son esprit autour de lui pour constater qu’il semblait y avoir quelque chose d’intéressant dans la zone Est de l’endroit où ils se trouvaient. Difficile pour lui de ressentir exactement ce qui se passait en réalité, mais l’hostile pouvait à peu près cerner une zone ou les souvenirs étaient très intéressants à ses yeux, et par conséquent très positifs. Cela pouvait des fois le faire tomber sur une fête d’anniversaire ou quelque chose de ce genre, mais en temps normal, le fou ne se trompait pas, il tombait sur des gens qui avaient quelque chose à se reprocher. Marek laissa donc un sourire amusé et intéressé prendre place sur ses lèvres ornées de la cicatrice, puis il regarda quelques instants l’autre hostile avant de prendre la parole une dernière fois.

« Par ici si vous permettez. »

Le silence retomba, et l’homme se retourna alors, tournant le dos à Jared, puis il s’avança tranquillement vers la zone qu’il venait de repérer. Marek n’avait pas réussi à identifier exactement le genre de pensées qui traversaient l’autre qu’il avait repéré à ce moment, loin de là même, mais nous dirons simplement qu’il ressentait que cela pouvait être intéressant. Le fou ne vérifia pas si l’autre suivait, une nouvelle fois, ils agissaient pareillement sur ce point visiblement, et il se dirigea calmement vers le coin ciblé. Cela ne prit même pas cinq minutes le temps de rejoindre l’endroit, et après une légère marche sur un rythme tout à fait posé et patient, le trentenaire regarda autour de lui avant de tourner la tête pour regarder si l'autre hostile l’avait suivit. Bien heureusement c’était le cas, et pour tout dire il valait mieux que ce soit ainsi s’ils désiraient s’échanger des ‘apprentissages’. Le balafré resta un moment silencieux, puis il se retourna, posant les yeux sur un gars qui venaient dans leur direction. Il avait l’apparence type du taulard, et il marchait comme s’il se jugeait le meilleur sur terre. Une rapide analyse lui fit comprendre qu’il venait de pousser trois pauvres filles à se droguer dans le but d’abuser d’elles, et visiblement il avait réussi. Un léger silence, puis l’homme tendit la main en direction du jeune gars qui venait dans leur direction, et le pointa en accompagnant son geste de quelques mots brefs.

« Celui-ci, sera un parfait élève pour vous l’intéressant. »

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MessageSujet: Re: Ennui (Libre) Ennui (Libre) EmptyLun 28 Déc - 18:09

Le balafré sembla irrité, une lueur de contrariété apparaissant dans son regard lorsque Jared lui avoua se ficher de ce qu’il appelait son ‘enseignement’. Jared se douta que l’autre devait penser qu’il se moquait de lui, mais ce n’était même pas le cas. Simplement, il se fichait que l’autre enseigne la souffrance. C’était son droit personnel, même si le Second des Hostiles n’approuvait aucunement de tels actes. Trop… radical pour lui, qui préférait les méthodes moins sanglantes pour parvenir à ses fins. Non pas que Jared hésitait le moins du monde à éliminer ceux qui se plaçaient en travers de son chemin. Simplement, faire souffrir pour ‘apprendre ce qu’était réellement vivre’… Pas vraiment son truc. Pourtant, la curiosité était présente en lui, ce qui expliquait son offre d’échange de bons procédés. Son offre amena une légère contraction presque infime sur le visage couturé de cicatrices. Il était intéressé par son offre, c’était l’évidence, même s’il le cachait plutôt bien.

Le silence se fit après le rire de Jared. Silence que l’on pourrait qualifier de silence de mort, silence surnaturel presque. Le balafré gardait ses mains dans ses poches, ses yeux fous braqués sur ceux glacials de l’hostile qui fumait une cigarette – encore. Le silence se prolongea longtemps, l’autre mutant semblant réfléchir intensément à ce qu’il allait décider. Enfin, après un moment qui sembla extrêmement long, l’autre se décida à répondre, de sa voix toujours étrangement calme et lente. Il déclara que la proposition qui lui avait été faite était intéressante, qu’il n’était jamais contre le fait d’apprendre de nouveaux procédés, qu’il était, à tout le moins, d’accord pour voir le point de vue de Jared. Intrigué, c’est ce qu’il était. Surtout que Jared lui avait avoué avoir usé de méthodes semblables à celles du fou – quoique certainement très différentes – mais qu’il n’approuvait pas cela. De quoi intriguer un personnage comme celui qui lui faisait face, assurément.

Le balafré retomba dans le silence et après un petit moment, son regard invita Jared à le suivre. Le balafré se retourna et scruta l’obscurité comme s’il cherchait quelque chose. Au bout d’un instant, le regard de l’autre mutant se porte vers l’Est. Avait-il découvert quelque chose d’intéressant, ou en l’occurrence, quelqu’un ? Probablement, parce que le balafré se tourna vers l’hostile, un sourire mi-amusé, mi-intéressé, sur son visage. Le sourire de l’ange qui ornait ses lèvres s’accentua grandement.


« Par ici si vous permettez. »

Le balafré s’éloigna en silence après cette phrase simple, le dos tourné à Jared, comme ce dernier avait fait un moment auparavant et sans vérifier s’il le suivait. Semblables sur certains points, mais si différents sur d’autres… Jared lui emboîta le pas, bien entendu, veillant néanmoins à rester à distance respectable, soit quelques mètres du fou. Tranquillement, ils se dirigèrent vers l’Est, vers l’endroit qui semblait intéressant au balafré. C’était un quartier de la ville relativement pauvre ; vieilles maisons, entrepôts – plusieurs étant désaffectés – et magasins louches. Tout à fait le genre de coin que les rebuts de la société – criminels, voleurs, putes, drogués et vagabonds – aimaient fréquenter. Quoi de plus normal que de trouver en ces lieux des gens qui avaient quelque chose à se faire pardonner ? Ils y arrivèrent à peine cinq minutes plus tard et au bout de quelques pas, le balafré tourna la tête pour voir si Jared le suivait. C’était le cas et le fou retourna à sa recherche de la proie idéale, de ‘l’élève’ idéal, dans ce cas précis.

Le trouver ne fut vraiment pas long non plus. Jared suivit le balafré et le vit se tourner vers un jeune homme, mi-vingtaine environ, qui avait l’allure d’un criminel et qui venait vers eux. Il se trouvait encore à environ trente mètres des deux mutants mais se rapprochait rapidement. C’était très probablement un ex-taulard, vu sa dégaine, sa manière de marcher et son comportement général ; il était sur le qui-vive, nerveux, inquiet, ça crevait les yeux. Dangereux aussi, certainement, du moins du point de vue d’un humain. Pour eux, cet homme n’était rien de plus qu’une mouche prise dans une toile, et encore… Mais assurément, il avait fait quelque chose de répréhensible, Jared pouvait quasiment le sentir. Le balafré, avec son pouvoir relié aux souvenirs, devait probablement savoir de quoi il s’agissait, mais Jared ne pouvait se fier qu’à ses yeux et sa faculté à lire le langage non-verbal. Le balafré pointa le jeune homme à l’allure de taulard d’une main tout en prononçant quelques mots.


« Celui-ci, sera un parfait élève pour vous l’intéressant. »

Jared acquiesça en hochant la tête, même si le balafré ne pouvait pas le voir. Il détailla le jeune homme qui allait bientôt souffrir pour les actes qu’il avait commis, quels qu’ils soient. Un mètre soixante-dix huit environ, corpulence moyenne, visage quelconque, barbe mal rasée, courts cheveux noirs, yeux enfoncés dans les orbites… Il portait un simple jeans, des espadrilles de course et une chemise noire sortie de son pantalon. Quelconque, vraiment. Jared s’alluma une nouvelle cigarette et attendit que le gars soit à leur hauteur pour s’avancer vers lui, un sourire qui se voulait amical sur le visage.

- Bonsoir, fit-il en le saluant. Je peux prendre quelques minutes de votre temps ?

Le gars s’arrêta et le dévisagea d’un air méfiant des pieds à la tête. Visiblement, il vit un lui un simple quinquagénaire inoffensif, car un sourire supérieur s’afficha sur son visage.

- Qu’est-ce que tu veux ?

Voix éraillée, quelconque encore une fois, mais où perçait un léger énervement certainement dû au fait d’être dérangé. Jared sourit de plus belle, arborant son air inoffensif digne d’un père de famille. Il leva un doigt, créant une main-champ de force et en enveloppa l’homme, le soulevant de terre. Le taulard poussa un cri de surprise et tenta – en vain – de se défaire de ce qui le retenait. Sa main gauche se porta vers l’arrière de son pantalon et il exhiba une arme à feu, un Sig Sauer tout ce qu’il y avait de plus banal, et le pointa vers Jared avant de tirer. Sans effet, bien évidemment, la balle s’écrasant contre son Armure Souple. Jared s’avança et lui tordit le poignet, lui faisant lâcher son arme. Arme qu’il ramassa ensuite au sol avec une nouvelle main-champ de force et qu’il glissa à sa ceinture après avoir remis le cran de sûreté. Jared jeta ensuite un coup d’œil autour de lui, cherchant un endroit où ils ne seraient pas dérangés. À leur droite, il y avait une petite ruelle entre deux anciens bâtiments. Il s’y dirigea en traînant dans les airs l’homme, sous le regard terne du fou balafré.

Arrivé dans la ruelle, il créa de nouveaux champs de force en forme de glaçon et cloua littéralement le pauvre homme au mur, projetant avec force ses ‘pieux’ invisibles. L’homme se mit à crier de douleur quand les ‘pieux’ invisibles transpercèrent ses chairs. Un ‘pieu’ dans chaque paume et un autre pour tenir les pieds, comme le Christ sur sa croix. Amen ! L’hostile fit disparaître sa main-champ de force puis s’approcha de l’homme, plongeant son regard glacé dans le sien. L’homme gémissait de douleur et Jared le força à le regarder. Ensuite seulement, il parla :


- Nous sommes – je – suis venu pour toi, mon gars, fit l’hostile en esquissant un sourire amusé. Tu as besoin d’aide et je peux t’aider.

- Va te faire f*** !

Jared sourit de nouveau et s’approcha de l’homme pour ne plus être qu’à environ trente centimètres de son visage. Il bougea la main, créant un champ de force en forme de balle minuscule et l’envoya se ficher profondément sous un des ongles du taulard, qui cria. Subitement, il fit grossir le champ de force, ce qui arracha l’ongle. L’homme hurla, cette fois, et son souffle se fit court.

- Allons, sois poli et dis-moi ce que tu as fait. Il te reste encore neuf ongles, sans compter ceux de tes pieds…

L’homme se mit à baragouiner quelque chose d’incompréhensible et Jared lui frappa doucement la joue. Son geste eut pour effet qu’une deuxième ‘balle’ s’infiltra sous un autre ongle, ce qui, en soit, devait être assez douloureux. L'homme cria encore sous l'effet de la douleur.

- Parle clairement, petit. Je ne comprend pas les borborygmes…

L’homme déglutit bruyamment plusieurs fois avant de réussi à articuler assez clairement quelques mots :

- J’ai… j’ai… j’ai forcé trois filles à se droguer… c’est tout, je le jure…

Jared secoua doucement la tête, et fit exploser un deuxième ongle. Le taulard cria de nouveau et débita la vérité rapidement.

- Assez ! Ça fait mal… j’ai forcé les trois filles à se drogyer et j’ai abusé d’elles… Libère-moi, je t'en supplie... ça fait vraiment mal...

- Tu les as violées, donc.

- Oui ! Oui, je l'ai fait !

Et l’homme se mit à pleurer. Vision totalement pathétique en vérité. Jared jeta un regard vers le balafré. Comment lui s’y prenait-il pour leur faire apprendre la douleur, la souffrance ? Il devait probablement leur enlever leurs souvenirs et les torturer, avec un couteau, peut-être ? Oui, sans doute, si on se fiait à ses nombreuses cicatrices… Jared reporta son regard sur l’homme ‘cloué’ au mur et l’observa pleurer et gémir un moment. Comment s’y prendre pour lui faire comprendre le vrai sens de la souffrance ? En lui proposant un choix : se libérer ou mourir. Oui, ça semblait bien…

- Tu aimes ça, n’est-ce pas, cette sensation de contrôle ? Oui, pas besoin de répondre : je sais que ce n’est pas la première fois que tu fais cela. Mais pourquoi le fais-tu réellement ? Tu ne leur apprends rien, tu ne fais que les faire se sentir inférieures à toi. Où se trouves la souffrance là-dedans, tu peux me le dire ?

L’hostile sourit de plus belle, de ce sourire carnassier qu’il affichait lorsqu’il fallait terroriser quelqu’un. Avec le mutant derrière lui, cela ne fonctionnait pas, mais avec l’homme cloué au mur, son regard et son sourire fonctionnèrent. Il se mit à trembler de plus belle, totalement effrayé. Jared prit l’arme à feu de l’homme à sa ceinture, l’arma, ce qui fit passer une balle dans la chambre et le lui pointa au milieu du front. Un mouvement de la main et une main-champ de force prenait l’arme et la maintenait pointée sur lui. Jared recula ensuite pour se positionner près du balafré.

- Tu as deux choix : soit tu forces pour retirer les ‘pieux’ qui te maintiennent en place, soit tu meurs dans disons… trois minutes, une balle dans la tête. Je te laisse choisir.

Il s’alluma ensuite une cigarette et s’adossa au mur derrière lui. Il tourna légèrement la tête vers l’autre mutant et parla une dernière fois :

- Et maintenant ? Ce n’est certainement pas la méthode que tu utilises, mais celle-ci s’est révélée utile par le passé. Ne reste plus qu’à voir si ça fonctionnera avec celui-ci…

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MessageSujet: Re: Ennui (Libre) Ennui (Libre) EmptySam 2 Jan - 15:23

Marek observa le barbu en train d’aborder sa ‘victime’ désignée. Le fou avait bien remarqué de quoi était capable l’autre, mais seulement il voulait voir ce qu’il était réellement lorsqu’il se montrait sous sa véritable forme. Du moins, lorsqu’il démontrait le sadisme dont il pouvait faire preuve. Le trentenaire regardait calmement son ‘compagnon’ du moment, alors que Jared commençait à adresser la parole au jeune homme qui ignorait totalement ce qu’il allait endurer dans les minutes à venir. Le barbu avait affiché un sourire aimable, comme si l’intéressant était un simple vieillard comme on croise tous les jours dans la rue, et le regard du jeune exprima clairement le dédain qu’il éprouvait à son égard. Ce qui était drôle avec les jeunes, c’était qu’ils s’estimaient toujours supérieurs aux personnes plus âgées qu’eux, sans se douter qu’elles pouvaient être de véritables dangers – mortels – pour eux. Mais il s’en rendrait assez compte…. Ce fut après la question de l’élève, que l’intéressant commença son petit traitement spécial. Il leva un doigt, toujours sous le regard du fou, et sembla soulever le truand du sol. Celui-ci lâcha un cri de surprise, puis l’autre s’occupa de retenir les balles que le jeune homme tira sur lui à l’aide d’une stupide arme à feu, puis il ramassa le flingue tombé sur le sol, suite à un désarmement rapide que le fou n’avait pas trop cerné. Tout ce qu’il savait, c’était que ce désarmement soudain était en lien avec son arme, ça lui suffisait plus que largement. Marek resta silencieux alors qu’il suivait du regard, le mutant et son élève, pendant qu’ils se dirigeaient tous les deux ans une zone moins fréquentée – bien que le jeune homme ne devait certainement pas vouloir s’y rendre vu ce qu’il regardait – et le fou se contenta de les suivre en silence.

Alors que le fou suivait les deux hommes, il arriva au moment ou l’intéressant était en train de clouer – littéralement – au mur, le jeune homme à l’apparence plutôt rebelle. L’hostile resta silencieux, il voulait simplement observer et non se mêler de tout ce qui pouvait se passer durant les quelques minutes qui viendraient. Son regard noir dirigé vers les deux hommes, le fou écouta ce qui se passait, il aimait bien le ton de la voix empruntée par l’autre, une voix décidée, mais qui contrastait totalement avec celle que le balafré utilisait lorsqu’il s’occupait d’un de ses élèves. Les deux hommes se ressemblaient sur de nombreux points, même haine des autres, même solitude – bien que Marek était plus qualifiable d’asocial que de solitaire – mêmes pensées et méfiance vis à vis de l’autre…. Mais pourtant ils étaient aussi totalement opposés. Marek pensait que pour faire comprendre aux gens de quoi ils avaient hérité en naissant, alors que Jared lui considérait plus qu’il n’était pas forcément utile de faire souffrir les gens pour qu’ils ouvrent les yeux. Les pensées du fou à ce sujet étaient tout à fait simples, Marek savait ce que c’était que de souffrir, mais plus important, il savait très bien que les gens devenaient totalement différents lorsqu’ils étaient sur le point de mourir, ou lorsqu’ils souffraient réellement. Jamais le balafré n’oublierait le visage de l’homme qui l’avait orné d’une belle cicatrice sur la gorge, au moment ou le fou lui avait annoncé qu’il allait mourir s’il ne bougeait pas. Un visage plein de panique et de crainte, mais cet homme amorphe qui vivait aux crochets de la société s’était pour la première fois de sa vie – et la dernière fois aussi – bougé pour survivre, sans demander l’aide des autres. Mais cela n’avait pas suffit, et le petit système mis en place par le balafré à la patience étonnante, avait eut raison de cet homme aussi sournois qu’amorphe, et tout le monde l’avait rapidement oublié après cela.

Jared prenait la parole, tirant le balafré de ses pensées, et l’homme annonça au jeune garçon qu’il était venu pour l’aider. L’autre lui répliqua d’un ton tranchant, et cela provoqua un sourire sur les lèvres du cinquantenaire qui s’approcha lentement de sa cible pour commencer sa séance de torture. Après coup, il expliqua à l’autre qu’il avait plus intérêt à se montrer poli, sans quoi ses souffrances continueraient. Après quoi, le jeune rebelle répliqua doucement pendant que l’autre continuait sa torture sous les yeux dénués de toute émotion, du balafré qui observait la scène avec l’intérêt d’un scientifique face à un rituel d’intimidation d’un gorille à dos argenté. Car pour Marek, l’intérêt était purement et simplement à titre professionnel, il pourrait peut-être y trouver quelques idées pour améliorer ou changer un peu son système actuel de fonctionnement, qui sait ? S’en suivit un enchaînement de questions entre les deux hommes, avant que le plus jeune ne se mette à pleurer. Cela déclencha un regard de l’intéressant en direction du spectateur de la scène, comme s’il cherchait à savoir ce qu’il aurait fait à ce moment à sa place, puis son attention se reporta sur son élève alors qu’il prenait la parole pour lui donner deux choix. L’intéressant demanda à son élève s’il aimait la sensation de contrôle, même si une telle question n’attendait pas de réponses, puis il lui en posa quelques nouvelles avant d’afficher un grand sourire, il n’y avait nul besoin d’entendre les réponses du crucifié, c’était purement pour combler les silences…. L’autre attrapa l’arme qu’il avait récupérée juste quelques instants avant, puis fit passer une balle à l’intérieur de la bulle qu’il avait formée autour du jeune. La suite, Marek ne le vit pas clairement, il n’avait pas des yeux capables de voir parfaitement pendant la nuit, à une distance aussi éloignée – même s’il était assez proche, il fallait l’admettre – de toute manière, le fou entendait, et ressentait, cela lui suffisait.

Après quoi, L’autre reprit la parole, il expliqua qu’il avait soit le choix de retirer les pieux qu’il avait plantés dans ses membres, ou qu’il pourrait mourir dans environ trois minutes d’une balle dans la tête. Intéressant, il fallait l’admettre, bien que le système de fonctionnement n’était pas du tout celui du fou, c’était une manière d’agir qui devait aussi bien porter ses fruits. Le barbu s’alluma une nouvelle cigarette en se dirigeant vers l’hostile avant de s’adosser au mur derrière lui, puis de tourner légèrement la tête vers la troisième personne présente dans la pièce en s’adressant à lui. Le barbu demanda ce qu’il se passait désormais, et le regard noir du balafré se posa sur le visage de son interlocuteur avec une neutralité absolue, il aurait pu être en train de regarder un film d’animation pour enfant que se serait pareil. Marek voulait voir ce que la technique de l’autre allait donner, et il profita un peu de son don pour farfouiller dans l’esprit du jeune rebelle qui s’agita légèrement en sentant cette intrusion désagréable. Rien que des mauvaises choses : il allait échouer, c’était obligé. Un gamin qui se prenait pour un rebelle tout simplement, il avait peur de souffrir en réalité, et cela se ressentirait sur son acte. Le regard de Marek qui s’était posé sur le gosse crucifié revint au visage marqué par les années de son interlocuteur, puis il répondit d’un ton toujours aussi simple.

« Il va échouer. Il n’a pas…. La rage de vivre. Attendons. »

Marek n’avait donné aucune réponse concernant le fait qu’il utilisait ou non cette technique, mais cela viendrait pas la suite, Jared pourrait assez facilement voir qu’ils n’employaient pas du tout la même manière d’apprendre. Le silence retomba donc, alors que le barbu tirait sur sa cigarette et que le silencieux gardait les mains dans ses poches, ses yeux foncé, rivés sur la silhouette accrochée au mur qui se débattait médiocrement. Il avait peur de souffrir, jamais il n’oserait se faire mal pour sauver sa vie, c’était stupide, car la vie était plus importante que tout. Vision des choses assez étrange pour un homme comme le balafré qui prônait la souffrance, mais pas la mort. Il n’avait pas peur de mourir, loin de là en fait, mais il n’était simplement pas pressé de se retrouver devant saint Pierre dirons-nous. Trois minutes s’étaient écoulées alors, et un cri retentit dans la nuit, de la surprise mêlée à de la rage contenue, puis plus rien, il n’avait même pas osé dégager une de ses mains, il ne méritait pas de vivre, vraiment. Le regard de Marek resta planté sur le cadavre encore chaud pendant qu’il lançait son esprit autour de lui en recherchant un élève à la hauteur de ce qu’il attendait. Cela ne prit pas plus d’une dizaine de secondes avant qu’il ne pose son regard sur le visage de l’autre mutant tout en reprenant la parole du même ton, qui lui devenait habituel à force.

« Attendez-moi ici, je reviens dans trente petites secondes. »

Marek détourna son attention de Jared avant de sortir ses mains de ses poches, puis il s’avança jusqu’à la sortie de la rue juste à temps pour entrer en collision avec une jeune femme qui ne devait pas avoir plus de 25 ans. Elle était jolie, bien habillée, séduisante tout simplement, mais ce n’était pas ce que l’hostile voyait en elle. Il voyait les souvenirs dignes d’un homme comme Jared, elle n’en avait pas l’air, mais cette fille travaillait pour un des brigands les plus en vue de la ville, elle s’occupait de trouver les adresses des gens qui nuisaient à cet homme et devaient être tués pour ne pas témoigner au procès. Des enfants, des adultes, des vieillards, elle prenait la vie des gens comme bon lui semblait. Marek afficha un regard neutre alors que les beaux yeux verts de la beauté se posaient sur son visage, hésitaient un instant, puis s’éclairèrent alors qu’elle lui offrait un beau sourire découvrant ses dents blanches et parfaitement alignées. La demoiselle allait ouvrir la bouche, mais le fou la prit de court en s’adressant à elle d’un ton calme.

« Mademoiselle, j’aurais besoin de vous, il y a quelqu’un de blessé dans la rue, là, il saigne, et je ne sais pas trop ce qu’il en retourne. Je ne veux pas appeler les urgences, vous savez, je ne suis pas sensé être ici normalement. Vous pouvez me suivre ? »

La jeune femme le regarda sans trop comprendre pendant un moment, mais il ne mentait pas après tout. Logiquement il ne devait pas être ici mais enfermé dans un asile, il y avait bien un homme blessé et qui saignait dans la rue, mais il était tout simplement mort. La beauté hésita une fraction de seconde avant de murmure un ‘bien sûr’ en souriant à nouveau au mutant, visiblement elle s’était laissée avoir comme le rebelle avec l’apparente bonhomie de Jared. Ni une ni deux, l’hostile entraîna la jeune femme dans la ruelle alors qu’ils voyaient Jared contre un mur, à une petite distance de là, puis le regard de la beauté se posa sur le cadavre accroché au mur, et ses beaux yeux s’ouvrirent en même temps que sa bouche comme si elle allait crier d’effroi. Marek la devança une nouvelle fois, il frôla sa joue de sa main, ôtant un souvenir assez conséquent de l’esprit de la demoiselle, et le visage de celle-ci se vida soudain de son expression horrifiée pour devenir totalement neutre. Le balafré tourna la tête vers son ‘coéquipier’ avant de lui faire signe qu’il pouvait approcher, puis il attrapa le bras de la jeune femme pour l’amener jusqu’au mur à coté et l’asseoir sur le sol de manière à ce qu’elle se retrouve presque dans la même position que la prostituée de ce matin. Jared devait trouver étrange que son ‘ami’ du moment s’en prenne à une poupée blonde d’apparence tout à fait normale, mais pour le moment, le fou s’en fichait. Il sourit légèrement à la demoiselle, déformant sa cicatrice qui ajoutait une impression glauque à ce qu’il dégageait déjà, puis il glissa sa main vers sa poche arrière de pantalon pour en sortir son couteau bien aiguisé, et il le déballa doucement tout en s’adressant à la jeune femme d’un ton calme.

« La vie t’as donné des avantages physiques dont tu aurais pu te servir pour aider les autres et améliorer leurs vies. Au lieu de cela, tu n’as trouvé bon que de te servir de toute cela pour charmer tes proies, comme la veuve noire, et mieux les tuer. Mais il faut savoir que la vie est une chose précieuse ma veuve noire, et si tu veux jouer avec celle des autres, il faut avant tout que tu saches à quel point la tienne est fragile. Je t’offre désormais le choix de pouvoir sauver ta vie et devenir meilleure, ou de mourir comme tous les pauvres gens que tu as condamnés sans juger…. »

Le silence retomba doucement, et Marek avait extrait son rasoir à la lame parfaitement aiguisée, de son étui de protection, puis il regarda rapidement autour de lui avant de trouver ce qui l’intéressait. Le fou se redressa un instant, s’éloigna doucement pour attraper une sorte de corde métallique et il se dirigea à nouveau vers son élève sans la regarder, et sans regarder Jared. Marek attrapa sa corde et procéda de la même manière qu’avec la prostituée du matin. Il la passa au-dessus de la jeune femme, l’enroulant autour du barreau de l’échelle de secours au-dessus d’elle, puis il descendit la corde pour l’enrouler autour du cou de la jeune femme qui se laissait faire comme une poupée de chiffon. Après coup, il tendit la corde de manière à ce qu’elle tire déjà un peu sur le cou de la jeune femme, sans l’étrangler pour autant – pas encore – puis il continua son installation en se servant de sa lame de rasoir pour la positionner à coté de la jeune femme en l’accrochant à l’autre bout de la corde qui risquait de la prendre. Après coup, il sortit son couteau de chasse de son autre poche, et le positionna juste au-dessus, lesté d’un petit poids qui se trouvait être une canette à moitié pleine qui traînait là, de manière à ce que, lorsqu’elle tirerait sur le rasoir, le couteau se replierait et entaillerait son visage profondément, tout en risquant de la blesser très gravement. Le système était très sommaire pour tout dire, mais c’était fait sans être réellement prévu, et pour tout dire, Marek n’avait pas les moyens de faire mieux pour le moment. Il se redressa légèrement avant de reprendre la parole, s’adressant à la jeune femme.

« Tu vois, veuve noire, tu vas devoir tirer sur cette corde pour arracher le rasoir et couper la corde qui va t’étrangler sous peu, dans deux minutes exactement. Si tu tires sur cette corde, le couteau viendra entailler profondément ton visage, et en te débattant tu ne feras qu’empirer. Je te prive de tes crocs, tu te sers de ton visage pour mettre les gens en confiance. A toi de choisir, préfères-tu mourir pendue mais avec un beau visage, ou sacrifier ton masque de beauté, et sauver ta vie ? »

Marek se redresse complètement, rendant son souvenir à la jeune femme en posant sa main sur le front de la demoiselle pendant quelques secondes, puis il recula doucement, il devrait déclencher lui-même le compte à rebours puisqu’il n’avait pas de système prévu à cet effet sur lui ! Malgré tout, le fou porta son attention sur l’hostile non loin de lui, et il lui adressa la parole alors que les deux minutes avaient débutées.

« Réussira-t-elle d’après vous l’intéressant ? »

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