La vie est ainsi faite (Barbara)

La vie est ainsi faite, c'est une phrase que Katherine aime à dire souvent, surtout à elle même car la sienne a quand même été pleine d'embuche en tout genre, pleine de mort aussi, bien qu'elle ne l'ai pas voulu mais c'est ainsi, la vie suit son cours bon gré malgré ce que nous y faisons à l'intérieur. Le destin, la prédestination voilà de grands paradoxe sur lesquels elle se devait d'être impartial de part son métier d'enseignante en théologie. Il faut avouer qu'elle était spécialisée dans la religion chrétienne, entre catholique et protestant, il avait énormément de points communs mais aussi des divergences, des choses absurdes sur quoi la religion reposait parfois. Pour tout vous dire, Katherine pense qu'il existe un être supérieur, mais elle n'est pas tellement pratiquante, juste croyante. En fait, elle se fait sa religion à la carte avec ce qu'elle connait et enseigne à merveille. Cependant, son métier n'était qu'un "passe temps lucratif". Il lui permettait juste d'avoir des rentrées régulières d'argent sans avoir à trop se casser la tête. Bien entendu, elle préparait ces cours, il n'y avait pas de doutes là dessus, mais ce qu'elle adorait faire, c'était voler dans tout les sens du terme. Parfois, elle montait en haut d'un building et elle se suicider presque, pas qu'elle ait se genre de tendance, mais juste pour avoir quelques sensations, les sensations de la chute libre faisant vibrée son cœur avant qu'elle ne s'envole vers d'autres cieux. Bien entendu, elle faisait très attention à cet usage de son pouvoir, mais il y avait un building à l'abandon vers les anciennes usines de la ville, il n'était pas forcément très grand, mais il lui donnait pleinement satisfaction, une chute d'environ 50 mètres, quelques secondes. Parfois elle attendait le dernier moment avant de vaincre la gravité, si bien qu'elle a faillit vraiment se tuer une fois en le mettant à léviter au dessus du sol alors qu'elle n'était qu'à 50 cm de celui-ci. Mais c'était quand même marrant pour elle de faire ça.

Cependant, en ce début de soirée, ce n'était pas cela qu'elle recherchait, elle avait envie de s'amuser un peu, de faire un peu la fête après une journée mi figue mi raisin. Les élèves n'avaient pas été particulièrement attentif, et puis c'était un triste anniversaire, celui de la mort de sa mère. Cela ne lui fait pas toujours plaisir, elle se souvient de cette morte horrible, elle n'en a jamais vu de pire même dans sa carrière dans la police scientifique d'Achaea. Et c'est pour cela qu'elle avait envie de se changer les idées, peut être trouvé un homme avec qui prendre du bon temps qui pourrait la réconforter, cela ne lui ferrait pas de mal surtout si cette relation ne dure qu'une nuit, quelques heures ... Elle se rendit donc dans un de ces bars à la réputation moyenne, mais où elle avait plus ou moins l'habitude de se rendre. Elle ne savait simplement pas qui il y aurait mais l'horaire était bon en principe, il y avait pas mal de monde à cette heure là, des hommes déjà à moitié bourrés, des jeunes couples, des écoliers ayant finis l'école, des étudiants plutôt enfin la différence n'est pas si grande. Elle se posa alors au comptoir, commandant une vodka pomme, sa boisson alcoolisée favorite. Pour le moment, rien à l'horizon, mais tout cela ne saurait tarder.

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Une mauvaise journée. Simplement mauvais pour Barbara Bouquet ce soir. Elle voulait simplement se changer les idées. Elle savait bien que l'ordre des choses voulaient qu'il y ait de mauvais jours pour qu'il y en ait de bons mais celui-ci l'avait exaspéré et contrarié plus qu'un autre mauvais jour. La pluie ne venait pas, la nuit tombait en ce soir de novembre. Elle se consolait en se disant que c'était son mois préféré mais une autre note lui annonçait son vingt-sixième anniversaire à la fin de celui-ci. Elle avait envie parfois d'arrêter de compter son âge.

Elle sortit discrètement du bureau et entra dans sa Lexus qu'elle démarra dans la nuit. Elle avait besoin et envie d'oublier tout le reste, le boulot, les soucis, la maison. Barbara adorait la nuit. Personne ne verrait ses amis et les autres pouvaient sortir sans être inquiétés lors de celle-ci. La nuit et son épais manteau bleu foncé ne l'avait jamais trahi. Quand ça n'allait pas elle l'a réconfortait dans ses bras jusqu'à ce qu'elle s'endorme, elle apaisait ainsi ses craintes et elle embellissait les lieux de lumière. Jamais elle n'avait souffert dans la nuit, sauf celle qui avait marquée la fin de l'existence de son père. Achaea était très belle la nuit, elle adorait rouler la nuit, regarder les illuminations naissantes de Noël, voir les gens rentrer emmitouflés dans leurs manteau.

C'est là où elle se posait une question absurde. Y a-t-il quelqu'un pour moi sur cette terre? Y aurait-il quelqu'un un jour? Aussi étonnant que cela puisse paraître, Barbara était malgré les apparences curieuse de connaître l'amour. Ce n'était jamais arrivé malheureusement et elle n'était pas sûre que ça arriverait un jour. Comment un sentiment pareil pouvait subsister au sein d'un monde aussi instable? Elle repensa à Ai Mei et à son fiancée Piotr. C'était deux êtres similaires, ils avaient connus de longues et lourdes souffrances et étaient tout deux comme des enfants. Y avait-il sur cette terre quelqu'un comme Barbara? Sûrement pas... sûrement pas.

La jeune femme accéléra dans un allée et se gara devant un bar. Le moteur mis à zéro elle ne descendit pas tout de suite. Elle soupira dans l'obscurité et regarda ses cuisses fermes et bien dessinées. Elle avait gardée de son adolescence la forme féminine de ses hanches autrefois plus volumineuses qu'aujourd'hui. Elle n'en avait bavé tout de même sur son poids. Elle n'avait jamais souffert de surcharge pondérale ou d'obésité même mais elle avait eu des formes pendant quelques années. Ces formes lui avaient en quelques sorte, gâché la vie. Sa mère lui avait toujours reproché ces formes pas assez gracieuses et trop à son goût alors quand Barbara avait intégré l'armée, elle avait enfin réussi à perdre ce petit surplus qui mettait son indice de masse corporel à 24. Aujourd'hui elle ne regrettait pas d'avoir été "un peu forte" grâce à cela, elle avait des formes plus que sensuelles. Une très belle poitrine et des hanches sublimes pour parfaire son torse menu. Elle regarda son visage dans le rétroviseur. Il ne l'avait jamais satisfaite. Elle toucha son nez. Elle aimât qu'il fut autrement. Ses yeux étaient irréprochables mais elle daignait sa myopie qui la contraignait à porter des lentilles optiques. Sa bouche était peut-être pulpeuse mais pas assez rouge à son goût... C'était ainsi que l'on voyait que mis à part les apparences, cette jeune femme n'était pas à l'aise avec son physique et qu'elle manquait tout de même de confiance en soi.

Elle sortit de la voiture puis entra dans le bar. Il était assez fréquenté mais seul un léger bruit de son assez agréable régnait donnant un cachet au lieu. Elle alla s'assoir à côté d'un femme blonde, assez belle qui semblait complétement perdue dans ses pensées en sirotant sa boisson. Elle commanda du café au barman ce qui l'étonna un peu s'attendant à la voir lui demander de rajouter un doigt de cognac dans celui-ci mais Barbara ne buvait pas, ou uniquement lors d'occasions très particulière.

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Katherine ne savait pas trop quoi faire en cette journée au goût si amer pour elle. Ce bar serait sans doute un bon moyen de se distraire, de penser à autres choses de plus joyeux. Sa vie avait été quand même bien particulière à cette blondinette, elle en avait vécu plusieurs si l'on peut dire, une jeunesse pas très reluisante avec une adolescence un peu raccourcie par la mort de son père. A ce moment là, elle avait eu sa seconde vie si l'on peut dire, celle dans la police scientifique. Elle avait été enquêtrice de niveau 3 à la fin, mais la mort de sa demi-sœur lui avait fait quitter la police pour une vie plus simple, mais plus dangereuse encore. Sa troisième vie fut donc celle d'une grande voleuse de temps modernes, et cela lui plu beaucoup, mais au bout de 4 ans cela l'a lassé, elle a donc choisie une nouvelle voix, celle de professorat, et c'est la théologie qu'elle choisit, simplement pour avoir plus de contacts avec les gens, des élèves et tout ça, pour ne pas finir seule comme elle l'avait été pendant presque 4 ans. C'est dans ce contexte là qu'elle fêtait l'anniversaire de la mort de sa mère. La journée n'avait pas été franchement excitante mais bon, que voulez-vous, c'est comme ça qu'il faut exister dans ce bas monde remplis de contradiction et de paradoxe.

Elle était donc dans ce bar, en train d'attendre le moment propice pour péter un peu son câble, après quelques verres de trop. Pour le moment, elle n'avait pas jeter son dévolu sur quelqu'un mais peut être qu'elle n'aurait pas à le faire. Elle remarqua à peine une jeune femme qui s'assit non loin d'elle. Elle ne faisait pas tellement attention à ce qui l'entourait à vrai dire, elle était à moitié perdue dans ces pensées, et à moitié dans son verre de vodka pomme. Comment faire pour éloigner de vous une pensée qui vous hante depuis des années ? C'était une chose difficile que Katherine essayait de faire depuis des années, mais en vain, comme si cela ne devait pas être fait, comme si elle devait se souvenir de tout ça, qu'elle ne devait jamais oublier, pour ne jamais devenir comme son père. C'était peut être une première raison, mais il faut l'avouer, Kath' ne savait pas vraiment pourquoi ce souvenir lui revenait en mémoire toujours à cette date précise. Le reste de l'année, elle ne s'en souvenait jamais, à croire que sa mémoire avait un petit calendrier interne pour que certains souvenirs apparaissent juste aux bons moments, aux bons jours. Elle avait bu la moitié de sa vodka pomme quand elle posa son verre figeant en même temps la pièce pour que tout devienne intemporel durant quelques secondes, quelques minutes.

Elle observa la pièce qui était complètement figée, plus rien ne bougeait. Elle se souvenait, au début quand elle faisait cela c'était pour faire des petites blagues à ces collègues de classe. Elle observait les détails de leur corps parfois, elle s'amusait comme une petite folle, mais là, ce n'était pas pareil, elle n'allait faire de blagues à personne à vrai dire. Elle allait observer la force de ceux qui étaient en présence. Il y avait ce petit couple dans le fond du bar. Surement qu'ils ne se connaissaient pas depuis très longtemps, ou en tout cas, il n'y avait aucune marque d'une alliance durable autour de leur cou ou à leur poignet, ils semblaient être ensemble se tenant la main, mais il n'y avait absolument rien d'autres. L'homme semblait mater sa copine, il avait un regard vicieux dans son décolleté. C'est vrai que la miss était plutôt bien fournie à ce niveau là, mieux que la petite Katherine, mais elle s'en fichait pas mal de sa poitrine, celle qu'elle avait lui convenait parfaitement. Elle s'était dit pas de blagues, mais elle ne pu s'empécher de glisser la main droite du jeune homme dans le décolleté de la jeune femme, la réaction serait sans doute marrante à voir. Peut être qu'un petit camouflet de la part de la jeune femme arriverait sur le visage du jeune homme à moins que ce soit la passion qui naissent et que le fait qu'il glisse une main à cette endroit soit un signe de désir et qu'ils se retrouvent aux toilettes d'ici quelques instants.

Mais si elle s'était amusé avec ce petit couple, elle n'avait pas arrêté le temps pour eux. Elle voulait simplement voir s'il n'y avait pas de signe de l'Opération Apocalypto, mais apparemment ce n'était pas le cas, alors elle regarda les mâles en présence. Elle fixa un gros baveux pleins de soupe. il semblait déjà être bien pleins de bière ou d'un autre alcool plus ou moins fort. Elle passa immédiatement son chemin ou presque. Il y avait au fond du bar un homme qui semblait broyer du noir. Il n'était pas particulièrement mignon, mais il avait cette sorte de charme naturel qui se dégageait de lui. Elle lui laissa alors un petit message sur sa table disant : " Regarde autour de toi, tu n'es peut être pas aussi seul qu'il n'y parait." Après, il semblait seul, mais peut être se trompait-elle et qu'il attendait simplement sa femme ou des amis. Cela devait faire une petite minute qu'elle avait figé le temps. Elle se devait de le remettre en marche pour que tout aille bien pour elle et les autres. Elle se rassit donc exactement à la même place, dans une position identique à 95% à la précédente pour ne pas choqué d'un mouvement très rapide de sa part.

Le temps se remit alors en marche, elle observa alors les deux tourtereaux et la réaction de la jeune femme ne se fit pas attendre. Bizarrement, le jeune homme au lieu d'enlever sa main, continua à l'enfoncer, ce qui plut à la jeune femme qui fit de même dans le pantalon ... Bref, vous aurez compris la suite, ils se rendirent bizarrement aux toilettes, une envie pressante peut être ? L'homme a qui elle avait laissé le message sembla être un peu perdu, il observait un peu autour de lui mais il ne semblait pas du tout comprendre ce qui lui arrivait. Il resta sur place, puis ces amies arrivèrent, 4 belles jeunes femmes arrivèrent autour de lui et il les embrassa toutes sur la bouche. Apparemment, il les attendait, il attendait son harem. Enfin, c'était quand même bizarre. La jeune femme qui était rentrée tout à l'heure dans le bar était encore à côté d'elle. Katherine la regarda rapidement mais elle ne dit rien de plus sur elle, elle n'avait pas envie de parler apparemment. Cependant, un autre homme plutôt pas mal arriva dans le bar ...

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Elle regarda son café. C'était ce qui la rattachait à sa mère, le café. Marguerite Bouquet adorait boire du café. Depuis toujours, elle prenait le matin un tasse et demi de celui-ci. Barbara qui depuis sa tendre enfance côtoyait cette boisson, demandait, étant petite, pourquoi sa mère buvait une tasse entière et se contentait en plus de la moitié d'une autre. Marguerite lui avait alors expliqué que c'était la routine. Ce mot plut à Barbara. Aujourd'hui encore, elle s'inscrivait dans la routine de tous les jours des gestes à l'image de sa mère. De ce qu'elle pouvait s'en souvenir, son père Marcel, aimait le café aussi mais il le prenait plus fréquemment que sa femme. Sujet à de violentes migraines, Barbara s'en souvenait encore, le café l'aidait. Il se levait tôt il en prenait un, quand il allait se rendormir aussitôt réveillé il en reprenait et dès qu'une migraine se pointait, il sautait sur l'occasion. Le café, c'était sa famille.

La jeune femme regarda autour d'elle. Puis progressivement elle sentait comme un étau oppressant son crâne lentement et douloureusement. Cette sensation se métamorphosa en un mal de tête progressif. Elle passa sa main dans ses cheveux. Elle savait ce que c'était et non qui était-ce. Quelqu'un l'appelait de l'outre-tombe. Lorsque ce don s'opérait, on ne pouvait pas dire que cela soulageait Barbara. Elle entendait des cris, de larges échos et des lamentations. Les esprits des morts remontant les flot du Styx et s'accrochant à la peine de celui qui réclamait l'aide de la française. Dans cette pièce, quelqu'un avait perdu un être cher, si cher que celui-ci même eut le désir de provoquer une rencontre avec la nécromancienne. Ce devait être un Mutant...Non pas dans le bar mais probablement à l'extérieur. Le mal se renfrogna et se transforma en migraine. Elle n'y prêterait pas attention, elle repoussa la femme qui implorait son aide et but une gorgée de café.

Autour d'elle, il était peu probable qu'un mutant s'y soit trouvé. De toute façon ce n'était pas son affaire, elle était fatiguée, elle ne voulait pas s'accabler d'une dose de travail supplémentaire. A côté d'elle, il y avait simplement une belle blonde d'un âge commun au sien qui buvait un alcool, dans un coin, un couple improbable, à l'autre bout du bar, un homme solitaire et plutôt charmant, dans un autre coin un ivrogne obèse et d'autres stéréotypes ici et là. Les cris s'intensifièrent des syllabes étaient à peine distinguables comme des "Si..." ou des "Vi..." déchirant l'onde morbide l'accompagnant, la femme voulait s'accrocher mais ses ongles semblaient lacérer l'âme de Barbara qu'elle voulait quitter. "Qu'est ce qui se passait...?". Elle se retournait vers l'assemblée à nouveau et l'homme solitaire ne l'était plus, le couple se trouvait dans une position des plus coquasses et s'éclipsait au toilettes, Barbara ne se souvenait pas les avoir quitté du regard autant de temps. Elle délirait. C'était cette femme qui n'arrêtait pas de hurler ses "Si" et ses "Vi".

Elle regarda la femme à côté d'elle. Elle lui rappelait quelqu'un. Elle avait dû la croiser quelque part car son visage ne lui était pas inconnu. Elle réfléchit. Francesca Croiset, le professeur de lettres françaises à l'Université d'Achaea, elle l'avait croisée un jour en sa compagnie. Francesca n'était pas une de ses grandes amies, mais toutes deux françaises, elles s'étaient connues quand Barbara était arrivée aux Etats-Unis et fréquentait l'Université pour accroître sa culture. Croiset avait suggéré plusieurs thèses sur l'existence et la naissance des mutants à travers les écrits du XVIIIe. C'est à cette occasion que Barbara l'avait rencontrée, elle s'était intéressée à sa thèse très contestée à l'époque. Elle ne se souvenait pas le nom de cette jeune femme mais curieuse de reprendre contact avec Croiset, elle s'approcha de la jeune femme.

- Excusez-moi. Vous connaissez Francesca Croiset?, demanda-t-elle.

Elle redemanda un café. Elle se rappelait ses recherches sur les mutants à travers l'Histoire. Officiellement le premier mutant fut découvert vers les années 80 mais officieusement il n'était pas si dur de trouver des traces mutantes à travers l'Histoire. Notamment durant l'Antiquité et la Renaissance. Barbara s'était intéressée à ces deux époques particulières. Elle pensait en effet découvrir de nombreux secrets à leur sujets qu'en revenant à leurs âges d'or. Beaucoup d'études furent menée et en effet beaucoup de théoriciens revenaient sur ces deux périodes significatives dans l'Histoire mutante. Mais il ne s'agissait que de ceux qui pensait que les mutants n'étaient pas né avec le fameux enfant-pierre dans les années 80...

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La vie est ainsi faite, parfois ennuyeuse comme maintenant, parfois plus excitante comme durant ces vols ou ces cours de théologie, parfois encore inquiétante quand vous avez du retard dans une pièce ou que vous avez du retard pour préparer un cours. La vie de Sylvia Pradi était ainsi. A vrai dire, elle était devenue inexistante puisqu'elle était morte, mais tel un phénix qui renait de ces cendres, elle était revenue dans la peau de Katherine Must. Pourtant, à l'intérieur de la personne, il n'y avait rien de changer, c'était toujours la même, en proie à ces doutes, un passé plutôt trouble qu'elle oubliait petit à petit en jouant un autre rôle. Shakespeare a dit un jour : " Je tiens ce monde pour ce qu'il est : un théâtre où chacun doit jouer son rôle. " Sauf que pour Katherine, ce n'était plus son premier rôle mais son 4ème. Elle jouait ces rôles en général durant 4 ans en moyenne, sauf son enfance qui fut un peu plus longue, mais cela faisait 1 an qu'elle était officiellement professeur de théologie. Mais elle était là dans ce bar, cherchant à reprendre son souffle, comme s'évader de ce rôle qui lui colle si bien à la peau que tout le monde n'y a vu que du feu, personne ne sait que tout ces diplômes sont bidons, mais elle a tellement de passion dans ce qu'elle fait, que cela ne se voit pas du tout.

Katherine buvait une gorgée de sa vodka pomme lorsque la femme qui n'avait pas bougé, qui était à côté d'elle depuis son arrivée lui tint à peu près ce langage : Excusez-moi. Vous connaissez Francesca Croiset? Euh, c'était quoi ça ? Le doux chant des oiseaux venant frapper ces oreilles ? Non, on parlait à la belle blonde. Et pour dire quoi en plus ? Si elle connaissait une certaine Francesca Croiset. A sa connaissance, non, à part si c'était l'autre nom de famille de Francesca Cassidy, mais ça Katherine ne le savait pas. Et puis d'abord pourquoi lui répondrait-elle ? Elle n'avait pas envie de parler alors elle ne le ferrait peut être pas, à moins qu'elle réponde par une question elle aussi. Humm. Ouais, c'était suspect que cette femme lui parle surtout qu'elle lui demande si elle connaissait cette femme. Peut être qu'elle confondait après tout, c'est possible. Alors peut être qu'elle ne serait pas trop agressive avec elle, surtout qu'elle semblait avoir un mal de crâne, enfin il semblait car elle buvait son café plutôt tranquillement. Ce qui était le plus mystérieux, c'était qu'elle venait de se retourner d'un coup vers la Must. Alors, que lui dire ? Bon, on se lance, et on va éviter de lui rappeler les formules de politesse, sinon cela pourrait mal tourné dès le début, et Katherine n'avait pas envie de se battre, même verbalement avec cette femme aux cheveux roux, enfin dans ce goût là.

" Euh ... Je connais une Francesca Cassidy, mais pas de Francesca Croiset, pourquoi ? "

Si Katherine avait eu envie d'une petite joute verbale, elle ne lui aurait certainement pas répondu ainsi, mais plutôt dans ce style là, plus assuré, et un peu plus rentre dedans.

" Déjà, j'aime qu'on me dise bonjour avant de me poser une question, si c'est pas trop demandé, et puis, qui vous dit que je la connais ? "

Et encore, ça c'est la version soft, car lorsqu'elle est bien fatiguée, elle peut dire plus de choses, mais nous passerons cela sous silence, ça ne sert à rien. Bref, Katherine commanda une nouvelle vodka pomme puisqu'elle venait de finir la sienne. Ce serait son dernier verre d'alcool de toute façon, elle n'en boirait pas plus, elle ne pouvait se le permettre, car ces pouvoirs pourraient se déclencher d'un seul coup et ça le ferrait moyen. Elle se demanda alors où cette femme avait-pu la voir ou la confondre avec quelqu'un. Parce qu'il faut bien le dire, la tête de la femme lui était parfaitement inconnue, pourtant elle est assez physionomiste bien que blonde, elle savait faire la part des choses, et le visages des autres, elle s'en souvenait. Sa mémoire n'était pas non plus extraordinaire, mais quand même, elle se souvenait bien de tout ça. Elle se demanda alors si elle ne faisait pas partie de l'Opération Apocalypto, peut être qu'elle l'avait vu dans leur fichier, mais qu'elle confondait avec quelques choses d'autres. A moins que ça soit encore une personne complètement paumée de la vie, qui pense que tout le monde connais tel ou telle personne. Enfin, c'était spécial, pourquoi lui avait-elle demandé si elle connaissait cette personne en particulier ? Mystère et boule de gomme, mais ça ne le resterait probablement pas longtemps car elle lui avait retourner la question en lui demandant pourquoi ! Pourquoi elle lui demandait ça, mais aussi pourquoi elle pensait que Katherine pouvait connaitre cette jeune femme, enfin jeune, peut être pas après tout, c'était peut être un auteur de roman policier qui avait juste 65 ans. L'équation ne semblait pas avoir véritablement de solution tant que la femme en face d'elle ne lui en dirait pas plus, mais il faut le dire, c'est assez frustrant qu'on pose des questions de ce genre, surtout quand on ne se présente pas et qu'on ne dit pas bonjour. A la rigueur, si elle avait : " Je peux vous payer un verre à boire ? " Là ça aurait été plus intéressant, pas que Katherine ait envie d'une histoire sans lendemain avec une femme mais pas ce soir. Ce qu'elle voulait ce soir, c'était juste un homme à câliner dans un lit, rien de plus, et pour le moment, elle discutait avec cette femme qui lui semblait hautement étrange. Il y avait bien cet homme qui était entré il y a quelques secondes dans le bar, mais pour le moment, elle était "occupée" avec Miss Je pose des questions sans me présenter.

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- Bonsoir, je m'appelle Barbara, dit-elle en s'approchant. Je présume que cette Francesca "Cassidy" doit être la Francesca Croiset que je recherche, excusez-moi je suis française et il est possible que j'ai fait erreur en prononçant son nom. C'est-à-dire que je me souviens vous avoir bien croiser à ses côtés. Vous êtes théologienne, si je ne m'abuse?

Elle savait pertinemment que "Cassidy" devait être un nom d'emprunt. Barbara se souvenait bien qu'en France, elle avait vu son nom au côté du sien à l'université de la Sorbonne à Paris pour donner une conférence sur les déclinaisons du gène dans l'Histoire. C'était à cette occasion qu'elle avait connue Croiset. Mais cette jeune femme, c'était vrai, elle l'avait déjà rencontrée, très brièvement. Pas même un bonjour. Barbara avait une très bonne mémoire photo-visuelle, quand elle rencontrait deux fois la même personne, elle s'en rendait tout de suite compte. Personne ne pouvait ainsi la suivre ou la duper. Les circonstances de sa rencontre avec cette jeune blonde pour la première fois demeuraient cependant incertain. Elle savait que c'était avec Croiset qu'elle l'avait vu, donc à l'université mais pourquoi? Elle ne savait plus. Ce n'était par ailleurs pas très important. Après une mauvaise journée comme celle qu'elle venait de passer elle n'était pas d'humeur a cherché là où il ne fallait pas mais simplement ça l'avait quelque peu subjuguée quand elle avait vu la jeune femme avec son verre de vodka. Au delà de cette question que se posaient tous les collègues de Barbara et Barbara elle-même, à dire "était-elle une mutante ou non?", la française voulait juste reprendre contact avec Croiset.

- Mais je peux me tromper, dans ce cas, excusez-moi, ajouta-t-elle d'une voix égale.

On aurait pu la penser cassante, et froide mais ce n'était pas ça à vrai dire. C'était plutôt son tempérament français qu'elle canalisait pour parler en anglais, l'anglais une langue bien différente du français et bien plus simple. Elle se demandait à ce sujet, si elle pouvait se permettre dans le cadre d'une éventuelle rencontre de converser en français avec Croiset, non pas que la langue lui manqua mais juste les gens du pays. C'est vrai, elle parlait français à ses "compères" et à sa mère une fois par mois, c'était suffisant. D'autant plus qu'elle "pensait" littéralement en français. Derrière les mots, Barbara n'avait pas d'intention cachée comme se fut souvent le cas. "Pour une fois" pouvons-nous dire. La fatigue s'en prenait méchamment à elle, ses membres étaient endoloris de son propre entraînement physique, un mal de tête se pointait à sa porte et elle se sentait courbaturée de partout. C'était dans ce genre de circonstances qu'elle souhaitait ne pas travailler du tout. Elle était là pour se détendre avant tout, se détendre. Elle n'avait pas envie d'être au centre de conflits humano-mutants ou de manipulations.

Elle commanda un autre café avec du lait. Elle fumerait peut être une cigarette en rentrant se disait-elle. Elle n'en était pas dépendante mais de temps à autre elle en prenait une pour se détendre.

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