Le Nouveau Voisin

Le taxi s’arrêta dans une rue tranquille d’un quartier résidentiel. Jules remit une poigné de billet au chauffeur avant de se diriger vers le coffre de la voiture pour y prendre deux lourdes valises. Le colosse regarda la maison qui lui faisait face, semblable à toute ses voisines ce qui était typique de tout quartier résidentiel pour personnes aisé financièrement. Il sortit un bout de papier de sa poche sur lequel était écrit l’adresse de la maison qu’on lui avait assigné. La secrétaire du bureau à Miami avait déjà tout prévu. Décidément, cette maison, bien que petite, était trop pour une seule personne. Le style était beaucoup trop délicat et douillet surtout en ce qui concernait le petit jardin de fleur ou bien le perron parfait pour y installer une chaise berçante. Un vieil appartement délabré lui aurait suffit. Le seul avantage de cette maison c’est quelle se trouvait dans un quartier situé dans le centre-ville d’Achea, une bien maigre consolation. L’ancien soldat pénétra dans sa nouvelle maison et déposa ses bagages dans le hall. On lui avait clairement stipulé que la maison était semi-meublée. Après un rapide tour de la maison qui comprenait un seul étage et un sous-sol, Jules découvrit ce que ‘semi-meublé’ impliquait. Le salon était vide, aucun divan, étagère ou bureau. Sa chambre ne contenait qu’un lit simple dont le confort du matelas semblait douteux. La cuisine contenait le stricte minimum; four, réfrigérateur et, dieu merci, une laveuse à vaisselles. La salle à manger était vide. Une buanderie au sous-sol complétait le tout. C’était franchement minimaliste comme ameublement, mais c’était l’essentiel dont il avait besoin pour l’instant. Il pensa qu’éventuellement, il pourrait considérer l’achat d’un sofa et d’une télévision pour regarder les matchs des Marlins de la Floride ce qui constituait son loisir principal. Il transporta ses bagages jusqu’à sa chambre puis défit ses valises. Ceci étant fait, Jules réalisa qu’il n’avait pas mangé depuis son arrivé à l’aéroport et que son dernier repas remontait tôt ce matin alors qu’on était présentement en fin d’après-midi. Évidemment, le réfrigérateur était vide, Jules du donc se résigner à aller à l’épicerie. Mais où pouvait-elle bien se trouver? Il ne possédait pas de voiture et bien qu’il se doutait qu’il devait y avoir au moins un supermarché dans le coin, il ne se rappelait pas en avoir croisé un sur son chemin alors qu’il était abord du taxi. Aucun bottin téléphonique de la région et aucun ordinateur ce qui rendait impossible la recherche d’une quelconque épicerie. Même un simple dépanneur aurait fait l’affaire. Il ne restait qu’une seule chose à faire; demander des indications à son voisin. Le géant sortit de son humble demeure semi-vide. Il n’oublia pas de verrouiller sa porte puis se dirigea vers la maison à sa droite, un choix complètement arbitraire. Il posta devant la porte, cogna trois coups et attendit qu’on lui réponde.

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