Est-ce que vous allez bien ? [ Katherine ]

‘Chacun admire le passé, regrette le présent et tremble pour l'avenir’. Quelqu’un avait dit ça un jour, Piotr avait entendu le voisin le prononcer avec un ton sentencieux dans la voix, il ne s’était jamais douté que ce vieil homme d’apparence si négligée pouvait avoir de telles connaissances. Pourquoi est-ce que ces paroles revenaient à l’esprit du blondinet alors qu’il était simplement en train de marcher dans la rue, que ses pas semblaient le mener à un endroit dont il ignorait l’existence. Il marchait, sans but, il ne savait pas vraiment ce qu’il faisait, le jeune homme laissait ses pas le mener au hasard des ruelles, sans se soucier du fait que n’importe qui pourrait le reconnaître et vouloir jouer les héros en appelant les autorités. Mais tout cela n’était plus important, depuis quelques temps il avait purement et simplement du mal à se concentrer sur la vie ‘réelle’, et penser que quelques temps avant il n’osait même pas mettre le nez dehors sans avoir sondé la rue de sa chambre avant. Là, sur le moment, il songeait seulement à une personne, une jeune demoiselle dont le visage habitait toutes ses pensées en permanence. Ai était partie de son coté, Piotr essayait de la surveiller autant qu’il pouvait, enfin plutôt la protéger. Il s’en voulait encore énormément d’avoir pu mettre la jolie demoiselle en danger en s’approchant d’elle la première fois qu’ils s’étaient rencontrés. Enfin, il ne se souvenait plus si c’était lui qui était allé vers elle ou inversement, il se souvenait simplement de la course qui les avait menés tous deux dans ce bâtiment désaffecté ou ils avaient rencontrés un clochard. Il se souvenait aussi qu’il avait rencontré le frère de la jolie asiatique, un jeune homme plutôt hostile au fait qu’il puisse approcher sa sœur au premier abord, mais qui finalement lui avait fait confiance semblait-il.

Il devait arrêter de penser à toutes ses choses sans intérêt, c’était passé, maintenant il devait uniquement se concentrer sur la jeune femme, ne pas porter d’importance à ce qui s’était passé avant. Il essayait mais pourtant toutes ses pensées ne cessaient de revenir au même point, celui qui lui trottait dans la tête depuis quelques temps. Il ne pouvait s’empêcher de se demander si les tortures que la jeune femme avait malheureusement subies n’étaient pas simplement un écho de ce qu’elle avait comme relation avec lui. Si elle ne s’était pas rapprochée des mutants à ce point, elle ne serait peut-être pas sortie seule et ne serait pas tombée sur ce malade, elle n’aurait donc pas été blessée. Mais d’un autre coté, s’il avait été avec elle justement elle n’aurait pas été la cible de ce fou, il fallait donc comprendre quoi ? Qu’elle était à la fois malheureuse lorsqu’elle le connaissait et lorsqu’elle était seule ? Il devait faire la part des choses, quelque chose au fond de lui le poussait à penser qu’il n’était pas le fautif de tout ce qui pouvait arriver, la vie était faite de bonnes choses et de mauvaises choses, il ne pouvait pas éternellement protéger la jeune femme, mais pourtant il voudrait tellement le faire. C’était ça le plus frustrant, de remarquer que même s’il désirait aider quelqu’un, il ne saurait jamais le faire convenablement, il ne pourrait jamais sauver tout le monde, protéger les gens qu’il aimait. Il était…. Humain… ? Peut-être bien, c’était une réponse évidente, mais qui posait pourtant problème, est-ce que les mutants étaient des humains, bonne question, lui ne savait quoi répondre.

Un bruit de porte qui claque tira le jeune homme de ses pensées, il tourna la tête en direction du bruit pour poser son regard vairon sur une silhouette fine et svelte, celle d’une jeune demoiselle qui se rendait visiblement en ville pour y faire un petit tour. Elle était enveloppée dans une épaisse veste et portait une écharpe autour de son cou blanc, à croire qu’elle était en plein antarctique. Dire que le blond trouvait encore la température impossible à supporter, il dût détourner la tête de la jeune femme pour ne pas suffoquer en la voyant si couverte. Piotr avait simplement passé une veste fine sur son éternel tee-shirt, il n’allait pas se couvrir encore plus, il souffrait déjà assez de la chaleur comme ça pour risquer encore d’avoir un coup de chaud ! Le blondinet avait été tiré de ses pensées, s’était un point positif, mieux valait ne pas trop traîner dans le coin, il n’avait aucune envie de risquer de se faire attraper simplement parce que quelqu’un viendrait lui demander l’heure comme il était en plein dans le passage, il se retourna donc et partit du coté opposé à celui emprunté par l’inconnue à l’écharpe. Le blondinet glissa ses mains dans ses poches avant de planter son regard sur le sol en marchant la tête baissée son éternelle casquette visée sur ses cheveux en bataille, il n’avait pas énormément changé physiquement depuis son évasion, mais mentalement c’était autre chose, un retournement total, personne ne pourrait imaginer que ce garçon était, il y a encore un an, prisonnier et prêt à mourir sans se défendre. Maintenant il avant évolué, par forcément toujours dans le bon, souvent il songeait à sa rencontre avec Jared, mais il se plaisait à penser qu’au final, il pourrait peut-être tirer quelque chose de bon de tous ces évènements, du moins il l’espérait….

Le jeune homme emprunta la première ruelle qu’il vit, il ne savait toujours pas où il était et ou il se rendait, mais depuis l’année qu’il avait passée à traîner dans les rues, il commençait désormais à s’y retrouver, il n’aurait donc pas trop d’ennuis pour retourner chez lui logiquement, du moins il l’espérait. Le Russe continua de marcher, prenant des ruelles plus ou moins fréquentées, et ce pendant une dizaine de minutes, puis il déboucha finalement sur une sorte de grande place qui se trouvait non loin de la place centrale de la ville. Immédiatement le blondinet reconnut un lieu qu’il évitait habituellement, c’était la zone ou le siège du gouvernement se trouvait. Sur le coup la seule idée qui lui vint à l’esprit fut qu’il devait essayer de s’en aller le plus discrètement et rapidement possible, mais le visage du mutant hostile, Jared, se dessina devant ses yeux, et pendant un moment il repensa à ce que l’homme lui avait dit, au sujet des humains qui craignaient les mutants. Ils avaient autant le droit que les autres de vivre ici après tout ! Pourquoi est-ce qu’il devrait s’en aller alors qu’il n’avait pas de raisons de se reprocher quelque chose ? Il pouvait se promener ou il voulait après tout non ? En théorie oui, mais en pratique c’était autre chose, si tout à coup quelqu’un décidait de vérifier son identité il serait dans les ennuis jusqu’au coup ! Le blondinet craignait encore énormément les membres de l’opération, il ne tenait pas à être reprit pour le moment ! Du moins pas après ce qu’il avait ressentis en tenant Ai dans ses bras sous la neige ensanglantée, il voulait être là pour elle…..

Courageux mais pas téméraire, le blondinet regarda autour de lui d’un air visiblement calme, mais il ne l’était pas exactement, pour le moment il avait envie de tester son courage en quelques sortes, il s’avança donc vers un banc en retrait, sous un arbre malade de la pollution environnante, et il s’assit de manière à pouvoir voir toute la place sans forcément trop attirer l’attention. Voir sans être vu, c’était son lot quotidien. Le blondinet parcourut les environs du regard, ses yeux vairons se posèrent alors sur une silhouette svelte et élancée, celle d’une femme visiblement plutôt séduisante. Habituellement il ne regardait pas les filles, il avait d’autres soucis que ça, mais sans qu’il ne sache pourquoi son attention fut retenue par cette silhouette hypnotique. La jeune femme se dessina plus clairement au fur et à mesure qu’elle approchait, elle venait en direction du jeune homme, suivant simplement la rue comme si elle se dirigeait vers un bâtiment officiel. Pendant quelques instants le jeune homme se demanda si la demoiselle était une haute responsable qui travaillait pour la ville, une femme hostile aux mutants, une femme d’affaire, il essaya d’imaginer la vie de cette demoiselle mais se lassa rapidement de ce jeu, et essaya de détacher son regard de la silhouette sans y arriver.

Finalement, elle n’était qu’à une dizaine de mètres lorsqu’il décrocha enfin son regard de la demoiselle, et il porta son attention sur les pavés devant lui comme s’ils étaient hautement intéressants, il ne tenait pas à ce qu’elle croit qu’il la regardait pour de mauvaises intentions. Il fut soudain tiré de sa pseudo analyse des pavés lorsqu’il entendit un bruit familier, celui de quelque chose qui tombe, et lorsqu’il leva les yeux au ciel, puisque le bruit venait de là, quelle ne fut pas sa surprise de voir un morceau de branche tomber à quelques dizaines de centimètres de lui. L'inconnue qui arrivait à ce moment même se décala juste à temps pour esquiver la branche, et le Russe se redressa immédiatement pour s’écarter de l’arbre avant de reporter son regard sur l’inconnue. C’était une jolie blonde pas beaucoup plus âgée que lui, mais il ne vit pas ça en premier lieu, avant il tenait à savoir si elle n’avait rien, même s’il n’était pas fautif de ce qui venait de se passer, il avait le droit de s’inquiéter pour autrui non ? Il essaya de brider son accent pour ne pas trop attirer l’attention, et se contenta d’une formule de politesse normale, il ne devait pas trop attirer l’attention sur lui, mais il ne pouvait pas non plus s’en aller sans rien dire, et sans s’être assuré de l’état de santé de la demoiselle. Mutant ne signifiait pas pour autant rustre et asocial !

« Est-ce que ça va mademoiselle ? Vous n’avez rien ? »

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Spoiler:

Voici maintenant un peu plus d'un an que Katherine était dans la place de professeur de théologie. Et, il faut bien le dire, elle adorait enseigner à ces élèves, que ce soit en cours particulier ou devant pas mal d'élèves dans une classe ou même un amphi. Cela lui plaisait grandement, et pour le moment, elle n'avait aucune raison de changer de vie. Si l'on regarde bien, elle change de vie tout les 4 ans environ. A 12 ans, sa mère est mort, à 16 ans son père est mort à son tour, puis à 21 ans elle quitte la police, et à 25 ans, elle change de vie pour se poser un peu. Elle en a aujourd'hui 26, ce qui implique qu'elle changera peut être à nouveau dans environ 3 ans, quand elle aura atteint l'âge de 29-30 ans. Que pourrait-elle faire à ce moment là ? Impossible de savoir, elle arrive tellement bien à se métamorphoser, elle est presque un caméléon de la vie. En effet, quand vous passez de membre de la police criminelle, à voleuse puis professeur de théologie, il y a quand même de grands espaces entre toutes ces professions. Pourquoi n'a-t-elle pas fait professeur de criminologie puisqu'elle avait passé pas mal de temps sur le terrain à enquêter ? Parce qu'elle voulait simplement relever un nouveau défi, et il faut le dire, pour le moment, le défi était plutôt bien relevé, elle avait pas mal de connaissance, et puis elle y avait trouvé un grand intérêt, elle adorait enseigné, peut être que d'ici quelques années, elle changerait simplement de matière, passant de la théologie, à la géographie, ou à l'histoire. Qui sais de quoi elle est capable ? Pas sa famille en tout cas puisqu'elle n'en avait pas du tout. La seule qui puisse peut être la comprendre pour le moment étant Francesca, la seule amie, enfin si elle pouvait la considérer ainsi, qu'elle avait. On va dire plutôt qu'elle est une connaissance approfondie, mais pas vraiment une amie. Enfin ce n'est pas bien grave, elle sait simplement qu'elle peut pleinement lui faire confiance tant qu'elle ne lui dit pas qu'elle est une mutante, car si Francesca est une femme de caractère, elle est surtout une anti-mutante, pour des raisons que Katherine ne connait pas pleinement, mais bon, ce n'est pas très grave.

Katherine n'avait de cours à donner en cette douce après-midi. Certes les températures n'étaient pas extraordinaire, mais pour elle, un simple manteau suffirait. Elle avait son petit sac à dos à la main, elle marchait tranquillement en direction du siège du gouvernement. Elle avait l'intention de voler quelques documents pour savoir ce qu'ils avaient sur elle, et puis sur d'autres mutants, histoire de pouvoir peut être faire quelques connaissances par la suite, car elle savait que l'Operation Apocalypto n'était jamais loin de chacun d'entre eux, chaque mutant étant plus ou moins rechercher. Katherine avait réussit à sa faire très discrète à ce niveau là. Elle ne savait sur quoi ils basaient leur critère de recherche, mais elle ne devait pas avoir un niveau d'alerte très élevé, même si elle avait commis un nombre assez important de vol dans des musées, et ailleurs, des privés qui avaient des objets de valeur à revendre à prix d'or au marché noir. Elle n'y avait pas mis les pieds depuis quelques semaines, elle n'avait rien à vendre, rien à acheter alors elle n'avait pas l'occasion d'y faire un tour, mais cela ne saurait probablement tarder. Il est rare que la belle blondinette ne fasse pas son petit tour mensuel au marché noir. Bref, elle marchait tranquillement donc en direction du siège du gouvernement, son sens de l'observation en éveil, elle essayerait de capter les caméras qu'il y avait pour ne pas entrer dans leur champs de vision à la nuit tomber. Elle savait qu'il y avait des caméras thermiques et infrarouges qui servait la nuit. Il fallait donc bien les voir, car même si vous avez le plan du bâtiment, cela ne vous dit pas comment les caméras de sécurité sont placées.

Elle arriva sur la place qui était non loin du siège, elle mit alors son sens de l'observation en éveil complet. Elle observa les gens qu'il y avait là, elle observa le passage des voitures, les rues adjacentes, simplement pour voir d'où pouvait venir la police s'il le fallait. En effet, même si elle était une "pro" du cambriolage, enfin du vol de données informatiques, il fallait bien avoir une marge de sécurité, non ? Et à chaque fois, elle se le permettait, car bien que douée dans tout ce qu'elle entreprenait, elle n'était pas parfaite, alors vous pensez bien qu'il faut prévoir un peu de marge. Elle observa alors une première caméra qui couvrait les escaliers. Apparemment, elle pourrait disparaitre derrière un pilier qui était devant l'énorme bâtiment et en figeant le temps durant un cours laps, une dizaine de minutes, elle pourrait réapparaitre juste après le pilier. Apparemment, il n'y avait bien qu'une seule caméra comme dit sur les plans, c'était tant mieux. Elle pourrait facilement se faufiler à l'intérieur du bâtiment, sans soucis de se faire prendre. De toute façon quand vous êtes la seule à pouvoir bouger et que les autres sont immobiles ne pouvant pas vous voir, il n'y a pas trop de risques, mais celui qui est trop sûr de lui prenne garde de ne pas tomber. Elle pouvait maintenant repartir tranquillement comme elle était venue, elle avait aperçu ce qu'il lui fallait.

Cependant, elle remarqua un regard posé sur elle. Il devait probablement y en avoir plusieurs d'ailleurs, mais un parmi ceux là semblait être un petit peu plus persistant. Pourquoi cela ? Elle ne savait pas du tout. Bien que mutante, elle n'avait pas tout les pouvoirs, elle n'était pas télékinésique, ni télépathe même si cela pouvait lui servir par moment. Elle ne pouvait "que" figer le temps et voler dans les airs, ce qui en soit est déjà pas mal, non ? C'est vrai qu'elle avait une bonne combinaison en elle. Mais le regard de ce blondinet sur le banc était un petit peu bizarre pour elle, comme s'il voulait lui transmettre un message, comme s'il voulait communiquer avec elle, à moins que ce ne soit pas du tout le cas. Elle continua ainsi de marcher dans sa direction, elle pouvait passer un peu de partout dans la ville pour rentrer chez elle, alors ça ne posait pas de problème de passer par ici ou par là-bas. Voyant que Katherine s'approchait, le jeune blondinet, qui devait avoir dans la vingtaine détourna le regard pour regarder les pavés, comme s'il s'était sentis gêné d'avoir trop "mater" la blondinette de loin. Ce n'était peut être pas du tout son intention après tout mais elle l'avait perçu comme tel. Enfin, si elle passait devant lui sans rien dire, peut être qu'il l'accosterait s'il n'était pas trop timide, sinon, tant pis, ce ne serait qu'un regard de plus sur sa personne. Elle n'était pas dans un bar, alors ça ne la dérangeait pas. Si cela s'était passé dans un bar, il y aurait certainement eu une réaction bien différente de sa part, elle serait venue à côté de lui pour entamer la conversation, mais là ça ne serait pas le cas. Il n'avait rien à lui offrir et elle non plus alors pourquoi perdre du temps. Il faut reconnaitre qu'il était quand même bien beau ce petit, mais quand même, Katherine avait d'autres priorités pour le moment.

Elle était environ à une dizaine de mètres de lui lorsqu'elle entendit quelques choses tombé non loin d'elle. D'un petit geste de la main, elle arrêta le temps comme si de rien n'était. Elle observa autour d'elle, au dessus d'elle et une branche était en train de tomber sur elle ou plutôt 2 mètres devant elle. Heureusement qu'elle avait entendu le bruit, sinon, il y aurait eu de grandes chances qu'elle se prenne la branche en pleine tronche ce qui ne fait pas forcément plaisir quand vous voyez la taille de la branche. Elle remit le temps en marche et se décala juste à temps pour ne pas se prendre la branche qui tomba également non loin du jeune homme assis sur le banc. D'ailleurs il se leva presque d'un coup, aussi étonné qu'une branche tombe de cette façon en pleine ville. Surtout que les arbres n'étaient quand même pas légion dans le coin, mais il avait fallut que sa tombe sur elle. Un signe du destin ? Peut être devait-elle parler avec ce jeune homme, peut être avaient-ils des choses à se dire ? Possible, elle n'en savait rien mais avec ce qui venait de se produire, la conversation ou tout du moins un semblant de conversation était obligatoire, et c'est d'ailleurs lui qui commença demandant si Katherine allait bien. Heureusement pour elle s'était le cas. Mais que faire ? Lui répondre gentiment et s'en aller ? Ou essayer de faire sa connaissance ? Elle regarda d'un geste rapide et discret sa montre, elle pouvait se permettre de parler un peu avec lui. Elle n'aimait pas trop rester par ici, devant le siège du gouvernement, elle aurait préférée être dans une ruelle peu fréquentée, mais ce n'était pas si grave que ça. En tout cas, il semblait être quelqu'un de sympathique, ce n'est pas tout le monde qui demande ce genre de chose, même en pareil circonstance.

" Oui, oui tout va bien pour moi. Et vous ? La branche n'est pas tombé très loin de vous non plus, vous savez. "

Elle avait perçu dans le son de la voix du jeune homme un petit accent slave, peut être était-il d'origine russe ou quelques choses comme ça. En tout cas, ce petit accent intrigua fortement Katherine. Certaines questions arrivaient dans sa tête, mais bon, elle ne les poserait probablement pas.

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[ HP : Je te l’ai dis sur la CB, c’est très bien ! =D Et je suis innocent cette fois-ci ! > .< Par contre désolé, c’est un peu bof bof ma réponse, je ferais mieux la prochaine fois, je voyais mal quoi répondre de plus sans alourdir le post inutilement…. ]

La jeune femme avait l’air d’aller plutôt bien, même si Piotr n’avait pas trop compris tout ce qu’il venait de se passer et ce qui expliquait que la branche soit tombée de cette manière, il avait d’autres choses à penser. En réalité le jeune homme n’avait pas spécialement prit la peine de regarder la chute de la branche, il avait entendu un bruit de craquement et ça lui avait amplement suffit ! Le Russe avait porté son attention sur la jeune femme qui venait de répondre, elle lui retourna la question, bien que cela le surprit plutôt. La branche était tombée assez près certes, mais largement moins que chez elle, et puis après tout, cela n’avait aucune importance, l’essentiel c’était qu’ils n’avaient rien tous les deux, et le reste viendrait avec non ? A quoi servait de palabrer sur la question en se demandant pourquoi est-ce qu’elle s’inquiétait aussi. C’était une marque de politesse, le blond avait toujours du mal à croire que les gens puissent avoir un quelconque intérêt sincère à son égard, mis à part de rares personnes bien entendu, mais sinon, c’était toujours inimaginable pour lui. Chaque fois qu’un ou une inconnue lui adressait la parole, le blondinet en venait à penser que cette personne avait certainement une idée derrière la tête et que ça serait une excuse pour lui adresser la parole. Un manque de confiance en lui où tout simplement un manque d’estime, il fallait dire que son passé pesait déjà pas mal dans la balance pour justifier un tel comportement ! Finalement, après quelques instants de silence, le Russe hocha légèrement la tête avant de répondre d’un ton posté, un pseudo sourire collé aux lèvres, il avait remarqué que les gens vous croyaient plus lorsque vous affichiez un sourire.

« C’est très aimable à vous de vous inquiéter mademoiselle, mais ça va parfaitement, je ne l’avais même pas remarqué au début. Enfin, s’il n’y a pas de blessé c’est l’essentiel. »

Piotr laissa le silence se poser quelques secondes, il avait bien envie de continuer la conversation, en fait ce n’était pas réellement une envie, plutôt le sentiment qu’il fallait lui parler. Cette jeune femme avait quelque chose qui avait attiré son attention, certes c’était une belle femme mais le neutre ne portait pas d’attention à cela habituellement, il en conclut donc que ça n’avait rien à voir avec ça. Non, en réalité c’était comme le coup de la branche, combien de chance y avait-il pour qu’une branche tombe par terre juste à coté de lui et juste à ce moment précis ? Presque aucune, environ une sur un million, et c’était arrivé, il fallait donc logiquement en conclure qu’il y avait une raison à tout cela non ? Certainement, mais le blondinet n’arrivait pas à l’identifier, il devait pourtant réagir avant que la demoiselle n’estime qu’ils avaient terminé leur conversation et qu’elle se détourne pour continuer son chemin. Seulement disons que le Russe n’était pas spécialement doué pour réussir à lancer les conversation, son accent le gênait beaucoup pour débuter, et ensuite il ne savait pas vraiment quoi lui demander, elle risquait de le prendre pour un dragueur ou quelque chose de ce genre si jamais il commençait à lui taper la discute, et le blond ne tenait pas spécialement à débuter une conversation sur cette impression. Le neutre allait commencer à parler d’un sujet sans forcément trop d’intérêt lorsqu’il parcourut inconsciemment les environs du regard.

Piotr s’interrompit immédiatement, il venait d’apercevoir une groupe de trois ou quatre personnes en costumes noirs, chose habituelle ici il fallait l’admettre, mais disons que pour lui les costumes étaient obligatoirement associés à quelque chose de très effrayant. Le jeune homme se demanda s’il s’agissait de personnes qui travaillaient dans les environs, où si c’était des personnes qui pouvaient lui porter préjudice. Nous dirons que c’était toujours son idée de base, le blond avait un mal certain à pouvoir faire confiance aux autres, mais cette fois-ci c’était encore plus flagrant. Son regard quitta les hommes en uniformes pour aller sur le visage de la jeune femme qui lui faisait face. Ils n’étaient pas présentés, il ignorait tout d’elle, si ça se trouvait elle était des leurs, et il tomberait dans la un piège qu’il s’était tendu à lui-même. Le blondinet n’hésita plus, il n’avait pas le choix, les hommes pouvaient représenter un danger pour lui, et la jeune femme lui inspirait quelque chose de nouveau, pas une confiance non, un intérêt qui titillait sa curiosité, et pourtant ce n’était pas son genre. Piotr essaya de garder une expression neutre et calme, mais elle devait avoir remarqué le regard qu'il avait lancé aux autres hommes de l’autre coté de la grande rue. Elle devinerait rapidement que s’il avait quelque chose à se reprocher, ça signifiait forcément qu’il était en fuite, donc que c’était un mutant ou quelque chose d’approchant. A moins qu’il ne surestime la jeune femme, chose, dont il était sûr, qui n’était pas le cas. Le blond s’adressa donc à elle sans détours, espérant ne pas se tromper.

« Mademoiselle, je sais que nous ne nous connaissons pas, mais est-ce que vous accepteriez de me servir d’alibis quelques instants ? Je n’ai normalement rien à faire dans un lieu comme celui-ci, et vous avez l’air plus à votre place… Je ne sais pas si vous êtes occupée, mais il faudrait que vous m’aidiez juste à sortir de la rue, jusqu’à l’autre coté. Ensuite je vous laisserais en paix, soyez rassurée. »

Requête pour le moins étrange certes, mais il n’avait pas spécialement le choix, s’il restait planté là il pourrait attirer l’attention, qu’est-ce qu’il avait été stupide de traîner dans le coin ! Le jeune homme se retourna pour regarder la route, elle était assez courte mais pourtant il ne pouvait s’empêcher de se dire qu’il se ferait repérer en deux temps trois mouvements s’il marchait seul. D’un autre coté il mettait la demoiselle en danger, il risquait de donner l’impression qu’elle l’aidait en sachant qui il était, et même si c’était le cas et qu’elle acceptait, il ne pouvait pas vraiment accepter de mettre une autre personne dans le pétrin. Le regard vairon du blond passa de la rue aux hommes de l’autre coté de la rue, un d’entre eux s’était arrêté et regardait de leur coté. Il pouvait tout aussi bien mater la jeune femme qui lui faisait face que le regarder lui parce qu’il avait reconnu une quelconque attitude ou un habit qu’il porterait. Piotr ignorait tout du stade ou les recherches en étant en ce qui le concernait, mais il n’avait aucune envie de savoir ce que ça donnerait s’il restait là. Son regard alla à celui de la jeune femme, puis il décida de tenter le tout pour le tout, il n’avait pas le droit de l’impliquer finalement, et s’il attirerait l’attention, ma foi, tant pis il s’en sortirait, du moins il espérait s’en sortir. Piotr se retourna alors, tourna la dos à la demoiselle, et il commença à marcher doucement pour s’éloigner, elle comprendrait normalement qu’il avait choisi de ne pas la mettre en danger, ou qu’il avait changé d’avis concernant sa demande, il ignorait ce qu’elle s’imaginerait.

Le jeune homme risqua un coup d’œil de l’autre coté de la rue, les trois personnes s’étaient arrêtées, le quatrième se trouvait visiblement être un homme qui n’avait rien à voir avec eux, mais cela suffisait à l’inquiéter. A cette distance difficile de voir s’ils regardaient la jeune femme ou le mutant, mais il ne pouvait pas rester encore longtemps au même endroit pour le vérifier. Le Russe se tourna une dernière fois pour jeter un regard à la jolie demoiselle restée quelques pas en retrait, puis il reporta son attention sur la route avant d’entendre un cri derrière lui. Plutôt qu’un cri, une sorte d’appel qui devait être soit destiné à la jeune femme, soit à lui, mais Piotr ne se retourna pas, et préféra mimer l’indifférence. La jeune femme avait les cartes en main, il espérait qu’elle comprendrait et qu’elle réagirait, ou elle resterait indifférente, tout semblait dépendre d’elle….

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