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Jace Valeskine

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۞ Mutante Hostile ۞

Iseult O'Reilly

Iseult O'Reilly
۞ Mutante Hostile ۞

◊ Nombre de Messages : 88
◊ Nombre de Messages RP : 29
◊ Age : 34
◊ Informations :
◊ Age du Personnage : 35 ans
◊ Pouvoirs / Armes : Phytokinésie


Informations

» Métier
: Chanteuse lyrique

» Statut RP
: Ouvert

» Particularités
:

Jace Valeskine Vide
MessageSujet: Jace Valeskine Jace Valeskine EmptyMar 12 Avr - 12:47

» Informations de Base
Ce que nous nommons rose, sous un tout autre nom, sentirait aussi bon.

● Nom : VALESKINE
● Prénoms : Jace
● Sexe : Mâle
● Âge : 25 ans
● Origine Génétique : Mutante.
● Origine Géographique : Jace est originaire de Pologne, puisqu'il est né à Cracovie. Par ailleurs, toute sa famille est originaire de ce pays à l'histoire tourmentée, à l'exception de sa pièce rapportée de père, un russe qu'il n'a que très peu connu comme vous aurez l'occasion de le constater à la lecture de son histoire.
● Métier : La nature curieuse du jeune homme et son pragmatisme matérialiste l'ont conduit sans grande surprise aux offices commerciales, et sa passion pour l'histoire intime à caractère anecdotique l'a convaincu de s'offrir au monde des affaires comme antiquaire. Certes, il ne possède pas encore sa propre entreprise, mais il ne désespère pas d'y réussir.
● Date de Naissance : Jace est né entre la poire et le fromage, à la fin de l'été 1999. Le 19 septembre, pour être tout à fait exact.
● Lieu de Naissance : Cracovie, pour faire simple, mais comme j'en sais plus d'un passionné de détails, je préciserai qu'il est né à l'hôpital de la Bonne Nouvelle, au pied de la colline du Wawel.
● Orientation :Jace n'a jamais vraiment eu à se poser la question, et vous comprendrez sans doute pourquoi à la lecture de son histoire.

» Informations des Groupes
"S'il est utile d'apprendre de ses erreurs, je préfère toujours apprendre de celles d'autrui."
● Groupe : Les mutants neutres.
● Raisons : « […] et j'ajoute qu'il ne doit y avoir aucune honte à chercher le profit partout où le parfum du pouvoir balaie l'impression du devoir, car la moralité n'est qu'une laisse que d'autres, plus puissants, passent à notre cou, chiens galeux que nous sommes. L'Histoire voit s'écrouler les royaumes et les empires, disparaître les idées et les croyances, et draine en sacrifice à l'infini noirceur de nos pensées le sang des hommes, et je ne veux pas être de ces fous qui s'émeuvent et s'écrient, qui se font un honneur de lutter pour une cause quelconque, temporaire, fortuite. Les idées sont une mode passagère, une fièvre soudaine et brûlante, et c'est folie d'y prêter du crédit. Mourir pour elles est une folie plus grande encore. Quant à se battre pour elle, je suppose que ce peut être utile dans la mesure où l'intérêt pratique existe, mais n'est-il pas préférable là encore de laisser d'autres se battre et mourir, quand je peux tout à fait survivre sans m'intéresser à ces vagues luttes polycentriques ? Quand tel tyran à la perruque lustrée et au visage enfariné a soumis le duché voisin en pliant à sa volonté tel gendre qu'il ne tolérait qu'à moitié, certains ont acclamé la victoire, d'autres ont pleuré la défaite, mais à la lecture de cette histoire, je n'ai vu que le confortable fauteuil au siège brodé sur lequel le vainqueur demeurait assis, son cul bien à l'abri. Je veux m'asseoir dans l'ombre des vainqueurs, sur ce même fauteuil, et pour cela, je dois survivre. »

Ceci est un extrait du journal de Jace Valeskine.

● Pouvoir(s) : Dérobade Psychique
● Description : L'esprit est une grande force, mais une faiblesse encore plus grande. Le pouvoir de Jace en est une illustration des plus pertinentes. Jace est un télépathe d'un genre particulier, puisque son aptitude est une sorte de télépathie dévoyée, dont la portée offensive aurait été profondément altérée. Aurait-il pu devenir un puissant télépathe, capable de lire l'esprit d'autrui comme n'importe quel livre ? Aurait-il pu devenir assez habile pour prendre possession d'autres esprits que le sien ? Rien n'est moins sûr, car les premières manifestations de son pouvoir ont démontré leur orientation défensive.

Pour le dire avec simplicité, le jeune homme a la possibilité de se dématérialiser en une brume gazeuse d'un genre particulier, puisque celle-ci prend l'apparence, et j'insiste sur ce terme d'apparence, d'une vision de cauchemar personnalisée selon le spectateur. Il faut classer le pouvoir de Jace parmi ceux qui ont une manifestation physique, mais céder à cette simplicité n'aidera en rien la compréhension. Car en effet, il n'est pas idiot de préciser dans l'immédiat que personne n'a jamais vu la manifestation physique du pouvoir de Jace, puisque jamais personne n'a vu la brume, mais la vision d'effroi propre à chacun.Voyons d'abord les caractéristiques principales de cette brume : visuellement, c'est difficile à dire, car comme vous l'aurez compris, je ne l'ai jamais vue de mes propres yeux – et par pudeur, je ne vous révélerai pas ce que j'ai vu. La brume est inodore, inoffensive, mobile, volatile, insensible aux variations climatologiques légères. Elle est capable de traverser la matière pourvu que celle-ci soit suffisamment poreuse. Lors des premières manifestations de ce pouvoir, fruits d'émotions incontrôlées et de chocs violents, Jace perdait ses vêtements, et ne savait guère se diriger sans peine. Mais avec le temps et la pratique, sa maîtrise s'est accrue, et il ne perd désormais plus ses vêtements que dans les situations de grande détresse.

La brume est inoffensive, car la vision d'effroi est une illusion générée dans le but d'effrayer quiconque pose ses yeux sur elle. C'est un pouvoir défensif de nature psychique, car en effet son siège se trouve dans l'esprit de Jace, si bien qu'un télépathe plus puissant et plus habile que lui sera capable de briser l'illusion, contraignant Jace à retrouver sa forme originelle. Ce qui m'amène à traiter du pendant psychique de la mutation : les tentatives d'intrusions psychiques conduisent l'intrus dans ce que nous appellerons par simplicité l'antichambre de l'esprit de Jace où se manifesteront des visions d'effroi destinées à dissuader l'intrus de poursuivre. Cette antichambre prendra différente forme, et l'aisance avec laquelle l'intrus gérera cette situation dépendra de sa puissance. Jace n'est jamais totalement immunisé, et il va de soi que les illusions déployées gagneront en puissance avec sa propre évolution. Vous trouverez une illustration dans le récit de l'histoire de Jace.

Dans les premiers temps, il ne fut pas aisé de dissimuler ce pouvoir, notamment quand ses manifestations étaient inopinés. Mais avec les années, la pratique et l'émergence de l'habilité, ce fut de plus en plus facile. La peur n'est pas une chose qu'on confesse avec plaisir, après tout ...



» Informations Descriptives
"J'appelle un chat un chat, et Jace un fripon."

● Description Mentale :« Madame, votre fils est un polisson. Il ne cesse de jouer des tours à ses camarades, et si j'osais blasphémer, je dirais que le diable en rit encore. »

Extrait de la correspondance privée de Soeur Maria Feodorina, Mère supérieure du couvent de la Tour Solitaire.

Pour vous qui espérez côtoyer Jace d'un peu plus près, de façon plus ou moins prolongée, sachez que vous aurez affaire à une personne discrète, plutôt froide et réservée, du moins de prime abord. Le panache audacieux, l'exubérance passionnée ne sont pas de son goût. L'attention, le discernement et l'entregent ont de toute évidence sa préférence. Son sens critique est aigu, et il n'est pas le dernier à distribuer ses jugements. Il a une opinion sur à peu près tout, spontanément, et bien souvent celle-ci s'avère d'une grande pertinence à ses yeux, si bien qu'il n'éprouve jamais le besoin d'écouter celles des autres. Cette aptitude peut déplaire, mais elle lui a grandement facilité la vie, et même si l'or n'a pas toujours pavé sa route, il sait être de ces individus que le sort a privilégié, parce qu'il l'a doté de prédispositions certaines pour le bien-être. Sa chance est souveraine, et s'il a toujours su se tirer de toutes les affaires, c'est peut-être parce que les fées de la légende se sont penchées sur son berceau.

L'océan ne suffirait pas à contenir toutes les larmes que son égoïsme aura fait verser, mais il faut supposer que c'est le lot de ceux qui savent qu'ils méritent de se détacher de la mêlée. Il aime prendre son temps pour vivre, et surtout pour agir, car la patience est la clef de toutes les réussites. Avec la minutie et le zèle d'une fourmi, il agit toujours sans hâte, dans le souci constant d'une remarquable efficacité. Rien ne doit être laissé au hasard, pour avoir réponse à tout, toujours, et partout. C'est la meilleure façon de supporter la vie, quand on est impuissant à redéfinir les règles qu'impose la nature. Il a de la ressource, et ne refuse jamais d'offrir ces nombreuses aptitudes aux plus offrants, quand l'occasion se présente. Fin diplomate, il a l'art de la négociation dans le sang, ce qui s'avère utile pour séduire et créer des liens plus facilement que d'autres. Toutefois, vivre dans son proche entourage n'a rien d'une sinécure, car il est un maniaque abominable et accompli. L'imprévu le dérange, même s'il sait toujours plus ou moins s'adapter. Son obsession de l'ordre, du prévisible et du connu est viscérale, et rares ont été les moments où il fut ravi d'aller aux devants d'aventure quelconque.

Jace n'a que peu d'estime pour les moralisateurs et les donneurs de leçon. Ce n'est pas qu'il ne s'intéresse pas au bien et au mal, mais il préfère s'intéresser à ce qui est bon ou mauvais pour lui. Et il piétinera tous les obstacles entre lui et son objectif, fût-ce un cookie ou tout autre chose.
● Description Physique : « Ma chère, ton fils a perdu à la loterie de la génétique. Si je n'avais pas d'affection pour toi et si je ne chérissais pas le souvenir de notre père, je dirais qu'il est le fruit des amours coupables d'une grenouille écervelée et d'un coyote décérébré. »

Extrait de la correspondance d'Agatha Valeskine, sœur de feu Constance Valeskine, mère de Jace Valeskine.

Le jugement d'Agatha est souvent pertinent, mais en l’occurrence, il est très clairement exagéré. Jace est d'une taille moyenne et traîne du haut de son mètre soixante-quinze une charpente efflanquée et noueuse – pas de quoi effrayer les enfants dans les jardins. Certains se demanderont peut-être ce qui maintient son squelette en place, mais le jeune homme ne souffre pas d'une trop mauvaise constitution. Dieu l'a préservé de toute allure athlétique, il a plutôt l'air d'un échassier trop maigre pour être fier, et trop fier pour se remplumer. Son visage trahit ses origines slaves, car il est aisé d'y lire la tristesse des forêts qui pleurent les rivages de la Vistule. Ses yeux clairs, sa peau blanchâtre et son nez bourbonien achève le portrait d'un jeune homme étranger à la compétition acharnée que se livre les jeunes de la bonne société européenne, courant les salons de coiffure et les instituts de beauté pour ne jamais se laisser distancer. Jace n'a pas de mépris pour ces rituels sociaux, mais il refuse de céder à leur totalitarisme primaire. Il ne se maquille pas, et n'accorde que peu d'importance à l'entretien d'un visage et d'un corps qu'il considère comme des accessoires, des attributs dispensables.

En revanche, s'il est une matière qui mobilise toute son attention, c'est la tenue vestimentaire. Est-ce par amour des belles choses ? Peut-être, mais il faut aussi relever que Jace a très longtemps vécu dans l'observance et la fascination du rite de l'Eglise de Rome, bien connue pour ses fantaisies vestimentaires, sa débauche de luxe et d'extravagance. Jace aime les vêtements, et ne cède en la matière jamais à la facilité. Une personne bien habillée est une personne respectable, et respectée, non ? En tout cas, il en est persuadé, et s'évertue à ne jamais offrir à l’œil d'autrui l'affliction d'une faute de goût, et ce faisant il a placé toute sa confiance dans dans le registre classique, refusant de s'offrir en sacrifice sur l'autel de la dernière fantaisie à la mode.
● Particularités : Jace n'est pas un bigot farfelu qu'on peut voir baiser la bague de Monseigneur l'évêque le dimanche après l'office, pas plus qu'il n'est un chrétien servile et féru génuflexion. Bien au contraire, Jace aime vivre, et sait trouver du réconfort dans les plaisirs terrestres. Mais sa naissance dans une communauté où le prêtre avait plus d'influence et de pouvoir que le prévôt ou le maire a considérablement impacté sa façon de voir les choses. Jace est respectueux de toutes les croyances, et de toutes les autorités religieuses, mais il ne se reconnaît qu'un seul maître spirituel, Dieu, qui sera son seul juge, le moment venu. Son rapport à la religion est tel qu'il ne participe pas de la communauté des chrétiens, mais il n'est pas inhabituel de le remarquer affecter des rites particuliers, depuis le signe de croix jusqu'au pieux recueillement. Jace est un matérialiste convaincu, et un pragmatique de surcroît, mais il aime à croire qu'un jour, son âme trouvera une place dans le plus vaste royaume des Cieux. Son goût pour l'Histoire et ses circonvolutions l'ont très certainement affirmé dans cette position.

Jace parle couramment plusieurs langues : le Polonais, sa langue maternelle, l'Anglais, le Russe et le Français. Toute autre langue lui est étrangère.

Par ailleurs, le parcours universitaire de Jace a développé chez lui la fibre du collectionneur, si bien qu'il souffre d'une fascination quasi pathologique pour les meubles anciens, les babioles curieuses et les bizarreries en tout genre. Il n'hésiterait pas à vendre son âme pour l'acquisition d'un miroir Renaissance, ou pour l'acquisition d'une antiquité quelconque d'ailleurs. Il n'est donc pas rare de le voir visiter les lieux de culture partout où il se rend, y compris pour des raisons autres que professionnelles.

Jace est également un violoniste très talentueux, et, paraît-il, un danseur admirable, à en croire les professeurs du Conservatoire National de Cracovie. S'il n'a jamais songé à en faire sa profession, il s'en est toujours réservé l'option, en dépit des considérations dramatiques que sous-tendent ces facilités musicales.

Jace déteste les oiseaux. Il n'en a pas peur, mais il déteste ces objets volants trop identifiés.

» Informations Générales
"Vous pourriez me plaire ... si vous m'aimiez davantage."
● Histoire : I. Prologue

Pardonne moi, lecteur, si je m'arrête un instant. L'idée de conter l'histoire de Jace m'apparaît très séduisante, mais elle requiert toute mon attention, et malheureusement le vieillard que je suis n'est plus aussi insensible qu'autrefois à l'amertume de certains souvenirs. Tout commence, si je puis dire, un soir d'automne, sur les rives de la Neva, à Saint-Petersbourg. Cyprian Valeskine se repose, dans son hôtel particulier du centre de l'indomptable cité russe. Ses deux filles, Agatha et Constance, l'ont accompagné, et ont attiré à elles tous les pur sang de la bonne société locale, ces crétins qu'on voit parader dans la rue à débattre de qui est le plus important d'entre eux. Agatha se plaît en leur compagnie, mais Constance se lasse. Elle est aventureuse, et préfère l'air frais des parcs à l'atmosphère confinée des salons de musique. Sa sœur désapprouve, son père, veuf inconsolable, se réjouit de voir sa fille préférée retrouver un peu de la joie de vivre que lui-même perdait. Toutefois, ce que le père et la sœur ignore, c'est que Constance ne se promène jamais seule. Chaque fois, dans ce parc, elle retrouve ce même jeune homme, un moscovite désargenté dont les mains tremblantes et rudes trahissent l'origine paysanne. Mais Constance ne connaît que les yeux de celui qu'elle ne veut plus quitter, qu'elle désire présenter à son père. Prudent, il refuse. Ferme, elle insiste. Lâche, il s'enfuit. Brisée, elle se résigne, et rentre à Cracovie avec son père, mais la sœur préfère rester en Russie, où un juteux mariage semble l'attendre. A Berlin, un mur s'écroule.

Constance est inconsolable. Elle se cloître, manque parfois la confession. Son père ne sait comment lui redonner le goût de vivre et interroge Monseigneur l'évêque Roman Glazsech, qui lui conseille des vacances dans leur domaine de la campagne, plus haut sur la Vistule. Le père accepte, la famille baigne dans l'opulence terrienne des grands propriétaires, et rien n'est de trop pour sa fille chérie. Il fait venir ses amis, ses parentes, mais même la compagnie de ses cousines ne suffit à briser le mauvais charme dont elle est victime. Agatha ne peut savourer pleinement son tout jeune mariage en sachant sa sœur presque moribonde et décide de prêter main forte à son père. Une terrible nouvelle vient alors frapper la si digne famille Valeskine. Constance attend un heureux événement. Il faut réagir vite, préserver l'honneur et la réputation de Constance et de la famille avant que la bonne société polonaise ne sache. Cyprian Valeskine cherche conseil auprès de son vieil ami l'évêque, qui ne tarde pas à trouver la meilleure solution. Mais un soir que Cyprian et Roman discute de l'affaire, un jeune homme se présente au château et demande à voir Constance. Elle reconnaît ses yeux. L'évêque retient la main furieuse du père outragé, et laisse parler sa sagesse. Le jeune russe épousera Constance, ou quittera la Pologne sans se retourner, et pour toujours. Une nouvelle noce se prépare, vitrine étincelante qui dissimule un scandale comme tant d'autres. Plus tard, l'honneur éclaire la famille Valeskine, car l'enfant vient au monde, un garçon, annonçant la naissance d'un héritier pour Cyprian, et les bonnes gens de Cracovie se réjouissent. L'évêque trépasse, heureux, confiant à Constance le soin de son père, qu'il croit mourant. Elle fait une promesse. Le jeune russe ne tient pas la sienne, et fuit le peu qu'il avait de famille en Pologne. La jeune épouse croit périr de chagrin, mais son père la devance. Elle le retrouve un soir, pendu dans sa chambre.

Il te faut donc comprendre, cher lecteur, qu'en dépit de tous les efforts conjugués de l'évêque et d'Agatha pour maintenir l'honneur de la famille Valeskine, rien n'y fit, et le nom fut traîné dans la boue partout où l'on savait donner son opinion sur demande. Un suicide, c'est regrettable, et une épouse qu'un mari abandonne, c'est impardonnable. Un siècle plus tôt, cela eût sans doute abreuvé d'encre la plume de quelque écrivaillon de seconde zone, et produit un roman de troisième catégorie. Mais à la fin du XXe siècle, c'était tout bonnement pathétique, voire méprisable. La famille Valeskine devint la risée de toute la Pologne – j'exagère volontairement, mais je suppose que vous comprenez que la situation devint difficile pour les deux sœurs. Agatha, mariée à un étranger, put s'en sortir sans trop de problèmes, en suivant son industriel de mari jusqu'aux Amériques, où celui-ci fit fortune pendant un temps, avant de se retrouver sans le sou – il finira par se suicider, suivi de près par son épouse. En revanche, Constance n'avait guère le choix. Elle devait rester en Pologne, mère et sans époux, sans soutien, avec un enfant nouveau-né. Seule consolation, l'héritage que laissait Cyprian Valeskine la laissait à l'abri du besoin. Mais intéressons-nous désormais à la vie même de Jace Valeskine.

II. Des chats et des sourires.

Malgré les malheurs qui accablaient la jeune femme, celle-ci fit très tôt preuve d'un grand sens pratique, probablement mue par une conscience maternelle hors du commun. Elle se retira très tôt de la société, pour éviter à son fils de grandir sous l’œil moqueur et gonflé de sous-entendus des vieilles bigotes de Cracovie. Heureusement pour elle, le dernier allié de la famille était son notaire, maître Skolvoda, qui l'aida de son mieux à mettre en œuvre ses affaires. Les appartements de Varsovie furent vendus, tout comme les hôtels particuliers de Cracovie et de Saint-Pétersbourg. Les domestiques étaient tous loyaux et discrets, si bien qu'il ne fut guère utile de les renvoyer pour en employer de nouveaux. Constance s'avéra dotée d'un pragmatisme et d'un sens des affaires domestiques hors du commun, mais pour cela, elle était la digne fille de feu sa mère.

L'enfant ne manqua de rien, car elle fit attention à ce qu'il eut tout. Sans doute est-ce dû à la peur qu'elle avait de le voir disparaître comme les autres membres de sa famille. De ce point de vue, le nourrisson lui causa plus d'une fois de terribles frayeurs. D'un naturel silencieux et contemplatif, il ne pleurait jamais, était obéissant et docile, et se laissait facilement faire. Point de cris stridents, point de nuits blanches, point de caprices instinctifs. Un après-midi, pour ne donner qu'un exemple, Constance fut horrifiée de découvrir que ce n'était pas son enfant qu'elle promenait dans le parc du château, mais une peluche emmitouflée de langes colorées. Sans même s'en rendre compte, Helena, la nourrice, qui par ailleurs souffrit pendant un temps et par la suite d'hallucinations, avait vêtu le faux animal des habits du bébé et laissé le vrai bébé dans son lit. Jace, quant à lui, avait gardé le silence, comme s'il eût participé à une sorte de farce dont il eût été par ailleurs l'instigateur.

Hors ces quelques incidents, les premières années de notre héros se déroulèrent à ses pieds sans encombre, quoiqu'elles forgèrent un garçon solitaire et silencieux, curieux de beaucoup de choses mais peu de la compagnie d'autres enfants. L'amour de sa mère suffisait à combler son petit cœur que le temps n'avait pas encore balafré de ses fatales meurtrissures. Il apprit très tôt à lire et à parler, et ne refusait jamais la compagnie des chats dont sa mère raffolait. Maintenant que j'y pense, c'est un miracle qu'il n'ait jamais développé d'allergie à ces terribles animaux. Toutefois, c'est probablement en leur compagnie qu'Helena distilla en lui ses premières amours pour la musique, car elle avait l'habitude de lui chanter, le soir, dans le jardin d'hiver, quelques chansons pour le préparer au sommeil. A cette époque, le chagrin rongeait toujours Constance, qui regrettait son innocence, mais elle était heureuse, et son sourire illuminait les jours du petit homme en devenir.

III. Œil pour œil, dent pour dent.

Une routine agréable s'installa alors, et la mère avait plaisir à conduire son fils sur les sentiers de l'existence. Il atteint l'âge d'acquérir une éducation, mais elle n'était malgré tout pas prête à retourner à la société, quoique celle-ci avait oublié le scandale dont elle était l'objet. Elle préféra donc, pendant un temps, employer les services de précepteurs plutôt que de scolariser Jace, garçon timide mais capable. Elle n'hésita pas même à contrarier la paresse de celui-ci en lui imposant l'apprentissage du violon. Mais après quelques mois difficiles, Jace se découvrit une réelle passion pour cet instrument merveilleux. Il n'avait que peu d'affinités pour les sciences, mais en revanche on remarqua très tôt chez lui un goût prononcé et une facilité évidente pour les lettres et la musique. De longs mois durant, les précepteurs, soucieux d'offrir à l'enfant le meilleur, se pressèrent auprès de sa mère pour la convaincre de l'envoyer dans les meilleures écoles du pays, afin d'assurer à l'enfant le meilleur des avenirs.

Constance finit par abdiquer en leur faveur, consciente que cette défaite parachèverait la victoire de son fils. Son soulagement fut sans égal quand l'aristocratie cracovienne l'accueillit chaleureusement comme on accueille une amie qui a manqué. L'enfant intégra donc le prestigieux Collège Thadeus Kosciuszko, établissement privé et catholique de Cracovie, où il fit ses premières classes en compagnie d'autres enfants. Curieusement, avec son départ, les hallucinations de la brave Helena cessèrent. Les premiers contacts furent difficiles, mais assez rapidement il se fit quelques amis avec lesquels il prit plaisir à partager ces plaisirs simples que seule l'enfance sait offrir. Cependant, à cet âge, les humeurs sont aussi légères et volages que la fumée des brasiers funèbres, et s'envolent avec la facilité des oiseaux. Il ne reste aujourd'hui plus rien de cette époque, sinon quelques photographies qu'une vieille dame nostalgique caresse parfois sur l'étagère. J'ajoute, mais c'est sans intérêt, que l'établissement scolaire a été incendié l'année dernière, et l'événement a été revendiqué par un groupe aux opinions politiques extrêmes. Mais la question mutante ne concerne pas encore notre histoire.

Jace avait à peine quitté le collège qu'un spectre, jailli d'un passé dont il n'était plus tout à fait conscient, se présenta à lui. Il s'en souviendrait probablement jusqu'à l'heure finale, quand la mort viendrait le prendre sur son lit. Un étranger visita sa mère, un soir que le printemps gelait encore. Il était russe, elle était triste. Tante Agatha, qui était présente, car nous fêtions l'anniversaire de Constance, voulut chasser l'intrus. Jace n'aimait pas beaucoup Agatha, cette femme aux joues molles et aux châles criards, mais il savait qu'elle adorait sa sœur. Il considéra donc l'étranger comme une nuisance, et se joignit à sa Tante pour le presser de partir. Mais sa mère en décida autrement, et s'enferma dans le bureau de feu Cyprian Valeskine avec l'étranger. Une heure au moins ils restèrent là. Les invités partirent, on coucha l'enfant, Agatha se retira dans sa chambre. Au matin sonnant, Constance avait pris une décision que sa sœur désapprouva, puisqu'elle avait accordé à l'étranger le droit de rester auprès d'elle quelques temps, pour profiter de la présence de son fils. Quelle contre-partie avait-elle exigé, je l'ignore, mais j'appris bien plus tard qu'elle avait très strictement l'observait la loi du Talion.

IV. Le cadeau de Nicolaï.

L'arrivée d'un père ne bouscula pas trop la vie du jeune Jace. D'une part, parce que la profession du père, qui avait abandonné l'agriculture pour devenir petite main chez un antiquaire de Cracovie, l'éloignait assez souvent de sa nouvelle famille. D'autre part, parce que Jace n'avait que peu d'intérêt pour l'individu qu'il considérait comme tout à fait dispensable. Tout au plus fut-il à ses yeux un atout dans son apprentissage des langues étrangères, car l'homme qui lui servait de père était versé dans plusieurs langues, comme celles de Molière ou de Shakespeare. C'était un atout à ne pas négliger dans un monde globalisé, où les échanges internationaux touchent toutes les strates de la société – du moins, c'est ce que ne cessait de répéter ses professeurs, tous soucieux de briller plus que les autres par les prouesses de leurs singes savants. Quelle sorte d'homme peut tolérer de ne vivre ainsi qu'à travers le potentiel d'un plus jeune ?

Jace ne fit jamais la fierté que de ses professeurs d'Histoire et de Lettres, mais c'était assez pour lui qui croyait se destiner à une carrière musicale, car en effet ses maîtres du Conservatoire de Cracovie lui prédisait une carrière à la hauteur de celle des virtuoses d'autrefois. Sa mère, toutefois, le gardait de trop rêver, et déploya tous les efforts nécessaires pour que son fils ne s'aveugle pas des vaines promesses de ces farfelus du Conservatoire. Le hasard est parfois un sacré farceur, car à la vérité, ce n'est pas tant ses efforts que l'aide inconsciente d'un allié improbable qui persuada Jace de poursuivre ses études et d'oublier pour un temps la carrière fragile de musicien classique. Il accompagnait son père, un jour, pour complaire aux vœux de celui-ci, jusqu'à son lieu de travail, une boutique du centre ville. Ce qu'il vit en entrant changea totalement son regard sur le monde.

La terre entière semblait avoir déposé là quelque morceau de tous ses arts, de toutes ses techniques, de toutes ses sciences. Rien ne semblait manquer, ni la pipe sauvage de l'Indien oublié, ni le chausson d'émeraude et d'or du Sultan tyrannique, ni l'arc long et menaçant du Scythe, ni l'idole de Jade du Bonze tibétain. On y voyait s'entremêler les blagues à tabac des grognards de Bonaparte, les ciboires des prêtres de l'Est du pays, les plumes d'un chapeau français de marquise. La lumière, dans ce fouillis magnifique, semblait s'accidenter sur chaque pointe, sur chaque versant, sur chaque face de chaque objet avec la plus délicate démesure. L'oreille elle-même aurait pu croire entendre les cris interrompus des femmes, des enfants, et des hommes qui avaient tenus, touchés, goûtés, fumés, portés ces reliques d'autrefois ici rassemblées. La poussière elle-même ajoutait au charme de l'endroit, ce sanctuaire où reposaient mille vies inachevées.

On voyait là tant de civilisations, tant de cultes et tant de modes de vie que Jace se sentit submerger d'un ineffable sentiment de petitesse qui serra son cœur dans sa poitrine. Il y avait là la lance d'une Amazone, la harpe d'une Muse, la poêle d'une paysanne, le képi d'un capitaine et la pantoufle d'un nourrisson, mais tout semblait à sa place, rien ne tranchait ni ne gênait. Même le grand miroir brisé du centre était majestueux, reflétant mille mondes et mille royaumes, mille seigneurs et mille serfs, mille âme et mille corps. Les yeux de Jace brillaient de l'envie soudaine de tout connaître, de tout savoir de ces objets qu'il n'imaginait pas même dans ses rêves. Son père lui présenta Nicolaï, le fils du propriétaire, qui proposa au lycéen de faire le tour du magasin en sa compagnie. Jace ne put refuser. Une multitude de figures les entouraient, les observaient d'un œil mort mais vif. Un pharaon, un empereur, un eunuque, une duchesse et un dictateur jetèrent sur eux ce regard impassible et scrutateur que Jace n'oublierait jamais. Nicolaï s'aperçut très rapidement de la très forte impression que ces lieux faisaient sur son invité.

« Passionné d'antiquités ? »

Jace ne répondait pas. Nicolaï sourit.

« Ou alors tu détestes les russes ?

Comment ? Non ce n'est pas ça. Tous ces trésors …

Oui, des trésors acquis pour rien mais vendus des fortunes... »

Jace n'écoutait pas. Nicolaï s'en rendit compte très vite, et cela le fit rire.

« Tu sais, j'ai l'impression que tu as oublié qui tu étais à l'entrée du magasin. Mais cela ne fait rien, tu pourrais revenir, et retrouver ce que tu sembles avoir égaré. »

Le jeune polonais rit à son tour. Il quitta la boutique en promettant de revenir.

Nul ne peut fuir l'inévitable, et Jace revint souvent chez l'antiquaire. Nicolaï devint son ami le plus proche, et son influence sur le jeune homme devint si grande que n'importe quel observateur aurait nourri des inquiétudes pour Jace. Toutefois Nicolaï n'avait rien d'une personne toxique, et Constance se soulagea de voir son fils en compagnie d'une personne d'apparence respectable. Son père, un antiquaire russe, semblait honnête, après tout. Mais allons à l'essentiel. Nicolaï avait des projets pour Jace, mais il savait que le presser risquait de l'éloigner. En effet la nouvelle passion de Jace pour les antiquités le conduisit à poursuivre des études d'Histoire et, en parallèle, des études de Lettres classiques – car Jace souhaitait respecter le vœu de sa mère. Jace partagea donc les quelques années de sa double licence entre l'Université et la boutique, où il aidait Nicolaï et son père, qui en échange lui apprenait les rudiments du métier d'antiquaire, les derniers chasseurs de trésors avec les généalogistes, qui sont plutôt des « chasseurs d'héritage », et des escrocs, d'après ledit père de Nicolaï.

Mais il faut bien comprendre que c'est également à cette époque que Jace entra en contact avec le phénomène mutant. Bien sûr, c'était chose commune et courante, mais dans la bonne société, le braves gent évitaient d'en parler. Le pouvoir de Jace s'était-il jamais manifesté ? Vous le savez déjà, lecteur, rappelez-vous des hallucinations d'Helena. Il avait déjà utilisé son pouvoir, pour la plaisanterie, mais bien souvent inconsciemment, car c'était à la faveur de mauvais rêves qu'il s'éveillait parfois au pied de son lit, sans avoir eu l'impression d'en avoir chu. Bref, un beau soir, car c'est toujours le soir qu'ont lieu les événements clefs ou intéressants, Nicolaï invita Jace, comme il l'avait déjà fait par le passé, à une soirée qu'il organisait entre amis. Une soirée d'un genre particulier, puisqu'il s'agissait d'invoquer, une fois de plus, un énième esprit coincé dans le monde terrestre. Jace n'aimait pas cela, car il était catholique, et pieux, comme sa mère. Mais Nicolaï savait y faire pour corrompre le jeune polonais : Jace n'assisterait pas à la séance, mais resterait pour la nuit – en attendant, il se promènerait dans le magasin. Toutefois, une fois les amis de Nicolaï partis, celui-ci persuada Jace de participer avec lui à un dernier essai – tous les autres se révélant chaque fois infructueux. Jace n'opposa que peu de résistance, sa curiosité souveraine l'emporta sur sa foi fragile. Il s'assit donc à la table où était disposé le matériel, et Nicolaï prit place en face de lui.

Jace manqua d'éclater de rire à l'écoute des incantations grotesques de Nicolaï, mais il préféra affecter un air indigné et réprobateur. Cependant ses sarcasmes s'étranglèrent dans sa gorge quand il vit sa chaise se soulever dans les airs. Il est nécessaire, lecteur, de s'attarder sur le point de vue de Nicolaï, et je me doute que tu devines pourquoi. Nicolaï était sûr que sa plaisanterie ferait mouche. Il récita une incantation sortie au hasard, et se concentra sur la chaisie de Jace pour l'élever dans les airs. C'était un talent qu'il s'était découvert quelques années auparavant et, bien entendu, il se gardait de l'utiliser trop publiquement. Cependant, quelle ne fut pas sa surprise de découvrir, à la place de Jace, un monstre terrifiant qu'il croyait appartenir au ténébreux monde des rêves. Il était pourtant éveillé, et la bête était menaçante. De surprise, de peur et d'incompréhension, il tomba de sa propre chaise, et reçut un coup à la tête qui l'assomma pour quelques temps, car il avait entraîné la table dans sa chute. Ils ne reprirent leurs esprits que quelques heures plus tard. Jace, le premier, s'éveilla nu, et s'inquiéta de se trouver allongé près de Nicolaï, encore assommé. Il se rhabilla en vitesse et se demanda s'il n'avait pas trop bu de la mauvaise vodka que servait le père de son ami. Remarquant que Nicolaï était encore tout habillé, il en déduit, avec soulagement, qu'il n'avait rien fait de trop embarrassant. Une fois rhabillé, il éveilla Nicolaï, et les deux imbéciles observèrent un silence religieux et tendu pendant une dizaine de minute avant d'aborder la question de l'événement. Nicolaï révéla sa véritable nature, parla de son hallucination, accusant l'alcool, et, pour la première fois devant Jace, sembla triste. Il posa une question qui rassura Jace.

« Non, je ne vais pas te dénoncer. Seulement, évite ce genre de plaisanterie, à l'avenir. »

Un voile d'humour dissimulait la délicate difficulté devant laquelle se trouvait Jace. Il n'était pas particulièrement fanatique, et s'intéressait peu à l'avis des uns et des autres sur les mutants. Cependant, être l'ami d'un mutant pouvait se révéler dangereux, de surcroît quand on en est un soi-même. Il n'avait aucun problème avec le fait d'en être un, il vivait très bien dans un anonymat qu'il entretenait soigneusement depuis des années et pour vivre heureux, il s'en cachait. Jace prit la décision de ne rien révéler de sa nature.

« Tu ne devrais pas boire autant. Cela te jouera des tours. »

V. Le miroir brisé

Et voilà le moment intéressant de l'histoire ! Car en effet, la vie tranquille du petit Jace importe peu. Un soir d'été que le soleil caressait l'horizon d'un doigt rougeoyant et tranquille, la petite famille se reposait à l'ombre des peupliers qui bordent la façade sud de la propriété. Agatha était de la partie. Tout allait pour le mieux, mais un cri soudain déchira la quiétude de l'instant.

« Helena, voulez-vous aller voir, s'il vous plaît ? »

Hélas, la brave nourrice ne revint jamais. Un nouveau cri et une nouvelle détonation précédèrent l'arrivée de maître Skolvoda, paniqué comme un dindon joufflu. Du sang coulait de sa bouche.

« Il y a des mutants dans le château ! »

Il s'écroula au sol. Agatha pesta contre lui. Constance, qui peinait à garder son calme, ordonna à son fils de le suivre. Le notaire, cœur de volaille mais rusé comme le renard, avait fermé à clef les ports du couloir qui menait à la terrasse. Jace, sa mère et sa tante grimpèrent quatre à quatre les belles marches d'un escalier dérobé qui menait à la chambre de Constance. Le jeune homme ne comprenait pas pourquoi sa mère tenait à s'y rendre, alors que la sagesse élémentaire commandait la fuite la plus prompte. Mais il se rendit compte bien assez tôt que sa mère n'était pas si écervelée qu'il y paraissait. Depuis la chambre, ils entendaient la rumeur des vandales qui, sans doute s'adonnaient au pillage et au massacre dans les étages du dessous. Jace peinait à garder son calme.

« Il faut appeler la police !

La police ! Et que vont-ils faire ? Nous sommes au milieu de la campagne ! Ils ne seront pas là avant une demi-heure.

Alors, il faut partir ! Les portes ne tiendront pas ! »

Ironie du sort, les portes de la chambre s'ouvrirent à cet instant précis, la figure ensanglantée d'Helena apparaissant dans l'embrasure. Celle-ci tremblait et se signait tout à la fois, dans un concert horrible de cris et de sanglots.

« Helena, pauvre sotte, reprenez-vous ! Qu'arrive-t-il en bas ? Combien sont-ils ?

Agatha !

Répondez ! »

La réponse d'Helena fut à peine intelligible. Ils étaient cinq, peut-être six.

« Ils cherchent … ils cherchent les propriétaires … ils tuent tout le monde … ils ont tué Pwyl …

Qui se soucie de votre frère ? Nous devons sortir d'ici.

Agatha ! »

Mais Agatha n'avait pas le temps pour les reproches de sa sœur. Elle saisit un vase de porcelaine qui ornait le coin d'une console et le fracassa contre un majestueux miroir dont la surface fut brisée, révélant une cavité secrète dans le mur. Il s'y trouvait une une chemise pleine à craquer de documents, quelques bijoux d'autres objets précieux.

« Toi, dit-elle à l'attention de Jace, prends les documents.

Pour quoi faire ?

Survivre, ma chère ! Nous ne devons pas perdre le peu qui nous reste, maintenant, fuyons !

Quelqu'un vient !

Pas un bruit ! »

Mais c'était trop tard. L'un des vandales, qui s'avérait être leur chef, entra dans la chambre, une arme à la main. Helena tomba inerte, Constance se précipita à son aide.

« Tiens, tiens ! Les châtelains se cachent pour mourir, maintenant ? Eh bien, vous avez perdu votre langue ? Allons, vous savez, vous ne pouvez rien me cacher ... »

L'oeil d'argent de l'intrus se posa sur Jace. Dans un tourbillon de lumière, ils furent tous deux aspirés et projetés dans une sorte de grand tribunal. Jace siégeait à la place du magistrat, et l'agresseur était à genoux, au pied de l'estrade, des fers à ses poignets.

« Comment est-ce possible ? » s'écriait-il.

Une voix tonitruante interrompit ses jérémiades.

« Silence ! Pour tous vos crimes, August Klavieer, je vous condamne à une éternité de souffrances et de peines. Repentez-vous, et priez pour votre âme ! »

Jace n'était que spectateur, mais il avait la curieuse impression d'entendre ses propres pensées formulées par la voix dont il ignorait la provenance. L'instant d'après, il était revenu dans la chambre, et l'intrus geignait, à genoux, à ses pieds. Agatha fracassait un autre vase sur sa tête, et il tombait comme mort sur le sol. Un mal de tête affreux grésillait entre les temps de Jace.

« Fuyons. Maintenant. »

Agatha mena la course à travers les escaliers dérobés, jusqu'à la chapelle d'où ils purent s'échapper. Cet événement, cher lecteur, laissa plus de trace qu'il n'y paraîtra jamais. Constance ne put jamais se résoudre à revenir au château, alors même que près d'un mois après le drame, les coupables étaient retrouvés et en bonne voie de condamnation. Agatha repartit, pour toujours, aux Amériques, mais ne parvint pas à convaincre sa sœur de la suivre. Constance préféra se retirer dans la solitude d'un cloître. Héléna devint folle, aux dernières nouvelles. Quant à Jace, il put compter sur le soutien de son père pour joindre les morceaux d'une existence brisée par un événement d'une violence rare. A la surprise générale, sa convalescence fut brève, mais c'est un des miracles que la jeunesse sait prodiguer sans compter. Par ailleurs l'événement tragique acheva de le convaincre que seule la survie importait, qu'il faut laisser la lutte à qui veut gaspiller son énergie.

VI. Un nouveau départ.

A ce point précis de l'histoire, il n'est pas inutile de revenir sur la position de Jace à l'égard de la mutation, et je vais tâcher d'en être le témoin fidèle. Jace n'éprouve ni haine, ni rancune, ni colère, ni mépris à l'égard de quiconque, et s'intéresse peu à la politique. Il ne considère sa nature ni comme une bénédiction, ni comme une malédiction. C'est un outil de plus que son Créateur a mis entre ses mains pour réussir sa vie. Je pense ne pas me tromper en assurant que la découverte d'un autre mutant dans son entourage l'a plus perturbé que réjoui, mais cela n'a en rien changé sa position sur la question. Il était hors de question pour lui de répondre aux attentes de Nicolaï, qui espérait de lui un soutien sans faille à « la cause » pour laquelle le jeune russe combattait tout seul et de loin. Pas si seul en revanche, car il avait pour projet de gagner les endroits où les mutants s'organisent, et se battent. Jace trancha net les espoirs de Nicolaï, qui quitta la Pologne avec un cœur brisé dans ses valises.

Jace poursuivit ses études, bien décidé à devenir antiquaire, et alla jusqu'à Varsovie pour suivre les enseignements de terrain des vétérans qui s'y livraient une lutte sans merci. Par chance, un vieil ami de la famille le prit sous son aile, et accepta de lui transmettre son savoir. Il devint en quelques années membre à part entière de l'entreprise, et voyagea beaucoup pour visiter les foires, les brocantes, les salons des antiquaires de tous les pays. Il alla jusqu'en Chine, c'est dire si le jeune homme fut amené à voir du pays. Dernièrement, il était en Amérique, avec son patron.

Je regrette, cher lecteur, de ne pas avoir été plus généreux de détails, mais je suppose que ce n'était là ni le lieu ni le moment pour un récit complet et exhaustif de la vie de celui qui sera toujours dans mes yeux l'enfant chéri que j'ai perdu et retrouvé. Ceci n'est jamais que mon témoignage, et j'espère qu'il te sera utile pour comprendre ce qu'est Jace Valeskine, et ce qu'il sera amené à devenir. Aujourd'hui que je ne suis plus dans ses yeux qu'un souvenir, je peux clore à jamais les miens sur ce monde.

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Dernière édition par Jace Valeskine le Sam 30 Avr - 18:22, édité 4 fois
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MessageSujet: Re: Jace Valeskine Jace Valeskine EmptyMar 12 Avr - 14:28

Bienvenu sur le forum,

Alors je viens de lire ta fiche, tout est bon mais je ne suis pas sûr d'avoir très bien cerné ton pouvoir. En somme, il permettrait à ton personnage de se transformer en une brume qui matérialiserait leurs peurs ? On pourrait donc dire qu'il se sert simplement des peurs de ses cibles, mais que c'est son corps qui permet de les faire apparaitre, si j'ai bien cerné ?
Ça ne poserait pas de problèmes, sauf pour un point : le fait qu'il soit totalement immunisé aux attaques physiques. Même le télépathe le plus puissant du forum (cf. Blake Salazar) n'a pas cette possibilité et tous les autres personnages qui se servent du mental de leurs cibles ne l'ont pas. Donc il pourrait être immunisé aux peurs éventuellement comme c'est le point de mire de ton personnage, mais sans pour autant qu'il soit résistant à toutes les incursions mentales ;)

Si ça te va (et si j'ai bien cerné ton don), tu peux modifier ce passage et me dire lorsque ce sera bon, puis je m'occupe de ta validation !

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MessageSujet: Re: Jace Valeskine Jace Valeskine EmptyMar 12 Avr - 15:03

Liam Winchester a écrit:
Bienvenu sur le forum,

Alors je viens de lire ta fiche, tout est bon mais je ne suis pas sûr d'avoir très bien cerné ton pouvoir. En somme, il permettrait à ton personnage de se transformer en une brume qui matérialiserait leurs peurs ? On pourrait donc dire qu'il se sert simplement des peurs de ses cibles, mais que c'est son corps qui permet de les faire apparaitre, si j'ai bien cerné ?
Ça ne poserait pas de problèmes, sauf pour un point : le fait qu'il soit totalement immunisé aux attaques physiques. Même le télépathe le plus puissant du forum (cf. Blake Salazar) n'a pas cette possibilité et tous les autres personnages qui se servent du mental de leurs cibles ne l'ont pas. Donc il pourrait être immunisé aux peurs éventuellement comme c'est le point de mire de ton personnage, mais sans pour autant qu'il soit résistant à toutes les incursions mentales ;)

Si ça te va (et si j'ai bien cerné ton don), tu peux modifier ce passage et me dire lorsque ce sera bon, puis je m'occupe de ta validation !

Bonjour ! Merci à vous d'avoir lu la présentation si rapidement.

En effet il est hors de question de faire de Jace V. une sorte de réceptacle anti-Télépathie, je ne m'en étais pas rendu compte, mais il est vrai que la rédaction que j'ai donnée du pouvoir pouvait le laisser sous-entendre. Je comprends maintenant la difficulté à comprendre le pouvoir, car à la relecture, j'ai trouvé cela peu clair, et j'ai même constaté qu'il manquait un paragraphe peut-être crucial à la description. Mon erreur est idiote, mais fi, j'ai réécrit le tout pour que ce soit plus compréhensible. Voilà le résultat, édité par ailleurs :

Citation :
les tentatives d'intrusions psychiques conduisent l'intrus dans ce que nous appellerons par simplicité l'antichambre de l'esprit de Jace où se manifesteront des visions d'effroi destinées à dissuader l'intrus de poursuivre. Cette antichambre prendra différente forme, et l'aisance avec laquelle l'intrus gérera cette situation dépendra de sa puissance. Jace n'est jamais totalement immunisé, et il va de soi que les illusions déployées gagneront en puissance avec sa propre évolution.

Je ne devrais pas dire cela, mais je me trouve encore moins intelligible qu'auparavant ...

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Jace Valeskine Vide
MessageSujet: Re: Jace Valeskine Jace Valeskine EmptyMar 12 Avr - 17:33

     Pas de soucis, je sais très bien que des fois on écrit en pensant que c'est très clair, et après relecture c'est un peu plus difficile de comprendre. Mais cette fois-ci ça me va, pour le reste j'avais compris le gros du pouvoir et avec les petites modifications et les ajouts, je trouve que c'est très bien ! Le pouvoir est original en tous les cas, j'aime bien la manière de le présenter.

     L'histoire est très attrayante, j'ai beaucoup aimé la lire, tu as un style vraiment fluide et ça fait presque roman *o* Mais "Je débute, dans le RP", tu n'as jamais RP ? O.O Vu le niveau de ta fiche, j'ai du mal à l'imaginer sincèrement xD J'aime vraiment beaucoup ce que j'ai lu du personnage, hâte de le voir en action sincèrement !

     Sinon tu gagnes 5 points pour rejoindre un groupe défavorisé ^^

     Je te valide donc avec grand plaisir ! Il te faudra simplement remplir ton profil et ton profil personnalisé, et créer les sujets pour gérer ton personnage par ici. Ensuite je m'occupe de tout te recenser, toi tu peux te chercher des partenaires de RP, il y a des recherches de sujets donc si ça t'intéresse, tu peux y jeter un œil ;) Sinon je m'occupera de ton parrainage, je t'envoie un MP sous peu et tu pourras me poser toutes les questions que tu voudras /o/

     Histoire de ne pas être paumé entre les doubles comptes, je t'invite à lire ce sujet. Sinon merci beaucoup pour les compliments sur le forum, ça fait très plaisir ♥ Et bien sûr, tu peux nous tutoyer ! ^^

     Bon jeu sur Apocalypto !

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Jace Valeskine Vide
MessageSujet: Re: Jace Valeskine Jace Valeskine EmptyMar 12 Avr - 19:34

Waou. J'avais pas reconnu Zegers oO

Citation :
J'aime le chocolat. Désespérément.
Copain \o/

Bienvenue Jace, sympathique fiche (je suis tombée aussi un peu sur le.. Q pour le "débutant en RP" O_O). Bon jeu sur Apo ;)

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Jace Valeskine Vide
MessageSujet: Re: Jace Valeskine Jace Valeskine EmptyMer 13 Avr - 14:16

Bienvenu sur le forum,

Mais débutant, si c'est le cas, je crois que je peux aller me rhabiller directement quoi x)
Je n'avais pas reconnu ta célébrité non plus ! Enfin, très jolie fiche en tous les cas, ça sera sympa de te voir à l'œuvre ! Bon amusement !

Edit-Incruste de Pixie : Allons tous nous rhabiller /o/

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MessageSujet: Re: Jace Valeskine Jace Valeskine Empty


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