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Les jours sont peut-être égaux pour une horloge, mais pas pour un homme ▬ Leah

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Liam Winchester

Liam Winchester
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Les jours sont peut-être égaux pour une horloge, mais pas pour un homme ▬ Leah Vide
MessageSujet: Les jours sont peut-être égaux pour une horloge, mais pas pour un homme ▬ Leah Les jours sont peut-être égaux pour une horloge, mais pas pour un homme ▬ Leah EmptySam 12 Mar - 21:05


Leah MacAlisterLiam Winchester

     Dans la vie, il y avait des moments où vous aviez de la chance et d'autres moments où vous aviez la poisse. Certaines personnes semblaient naturellement attirer la poisse, comme si quelque chose dans leur vie faisait qu'ils avaient le mauvais œil, peut-être un sale comportement dans une vie passée qu'on leur ferait payer dans cette vie actuelle, allez savoir. De toute manière, Liam était ce qu'on appelle couramment un « porte-poisse », il n'avait pas particulièrement de malchance de son coté, mais disons simplement que chaque fois qu'il se trouvait à coté de quelqu'un d'autre, celui-ci avait tout de suite une malchance monstre. S'il n'avait pas été en froid total avec les Gambino, il aurait même certainement réussi à se faire engager par le casino pour porter la poisse aux clients trop chanceux. Cette fameuse poisse s'était manifestée le matin même, il avait dû prêter sa montre à un collègue, Kailee plus exactement, elle avait fait tomber la sienne à l'eau et comme c'était de la pacotille achetée à deux dollars dans un supermarché, autant dire qu'elle n'avait pas résisté, même si la gravure « Waterproof » semblait vouloir indiquer le contraire. L'agent spécial Winchester, affectionnait les vieilles choses, un réfractaire comme lui qui refusait de voir un ordinateur ou une télévision entrer dans son appartement, ne pouvait porter qu'une bonne vieille montre à cadran avec chiffres romains et tout le bataclan. En plus, quand on l'emmerdait dans le métro pour lui demander quelle heure il était, il pouvait se permettre de montrer l'heure directement à l'emmerdeur, ce qui les décourageait généralement, les jeunes ne savaient même plus lire les chiffres romains. Quelle honte ! Des fois, lorsque Liam s'exprimait, on avait la vague impression qu'il avait cinquantaine balais alors qu'il entamait juste sa trentaine du bon pied, chacun sa manière de penser me direz-vous !

     Le policier avait donc plutôt mal commencé la journée après que Kailee ait fait tomber sa montre dans l'eau alors qu'ils étaient dans les vestiaires et comme elle ne cessait de se plaindre qu'elle était totalement dépaysée sans sa montre autour du poignet, son collègue avait décidé de la dépanner pour qu'elle ferme sa bouche. La demoiselle avait encore trouvé le moyen de râler parce que c'était une montre à cadran, ce à quoi Liam avait rétorqué que de toute manière, seules les vieilles choses valaient la peine d'être utilisées. La jeune femme lui avait lâché un sourire moqueur en disant qu'elle l'imaginait bien utiliser une vieille et que c'était peut-être pour ça qu'il n'avait pas de copine de son âge, mais Liam avait préféré ignorer cette remarque graveleuse et s'occuper de se préparer pour la journée. Kailee était insupportable, elle trouvait toujours le moyen de lui rendre la vie impossible en se plaignant et lorsqu'il en avait fait la remarque à Dorian, celui-ci n'avait rien trouvé de mieux que lui faire remarquer que la jeune femme lui faisait les mêmes observations à son sujet. Pour le coup, Liam avait sérieusement été vexé, le comparer à Kailee, une femme ! Râleuse et qui passait les trois quarts de son temps à emmerder son monde ! Non franchement, ils n'avaient rien de comparable et de toute manière le policier ne ressentait rien de plus qu'une nette frustration à son égard. Ils étaient donc sortis en mission tous les deux, en compagnie de quelques autres agents spéciaux, pour aller traquer des mutants de niveau 5 comme toujours. Il ne savait pas encore que sa pauvre montre allait terminer la journée en miette.

     Ils étaient tombés sur un groupe de mutants qui ne semblait rien avoir à se reprocher de prime abord, mais lorsqu'ils avaient procédé aux échanges habituels avec eux, leur demander les papiers etc., les jeunes hommes s'étaient soudain montrés moins coopératifs. Finalement, après quelques échanges verbaux plutôt difficiles et frisant l'insulte, ils avaient pris la fuite et les agents spéciaux s'étaient lancés à leur poursuite. S'en était suivi une espèce de course-poursuite entre les bâtiments du centre-ville alors que les membres de l'Opération essayaient de ne pas se faire distancer par leurs cibles et Kailee n'avait rien trouvé de mieux pour s'amuser que de lancer une pique à son collègue en lui disant qu'il ne tiendrait pas la route. Quelle sale garce, elle n'arrêtait pas de le provoquer sur son âge alors qu'il pouvait en faire de même et au final, ils avaient tous réussi à récupérer leur cible, sauf que la demoiselle avait été repoussée par son mutant contre un mur et qu'en essayant de se rattraper pour ne pas se blesser, elle avait percuté le mur en béton avec la montre qui avait lâché un bruit sourd de craquement qui ne disait rien de bon à son propriétaire. Après l'arrestation des mutants, alors qu'ils étaient tous remontés en voiture, la belle avait ôté la montre avant de la rendre à Liam en déclarant que « ce n'était pas son jour de chance avec les montres », mais sans prendre la peine de s'excuser. Sale garce. Alors qu'ils étaient rentrés, il avait glissé la pauvre montre et les quelques débris de vitre qui restaient coincés dans le cadran, dans un sachet en plastique avant de ranger celui-ci dans le casier, puis il était retourné au boulot, oubliant le léger incident de la matinée.

     Après le retour de la journée de boulot, le soir, en fin de service, alors qu'il avait décidé de rentrer à l'heure pour une fois, Liam s'était rapidement changé dans les vestiaires avant de retrouver le sachet glissé dans son sac. Kailee était entrée à ce moment, elle avait la sale habitude d'emprunter les vestiaires des hommes en prétextant qu'ils étaient plus spacieux que ceux des femmes et elle avait jeté un coup d'œil sans gêne par-dessus son épaule avant de lui demander si c'était une montre de valeur. L'agent Bastet avait refermé avec brutalité son casier, preuve qu'il ne désirait pas discuter avec elle, puis il s'était retourné pour lui faire face avant de lui déclarer que c'était une montre achetée aux puces et que ça ne la regardait pas. La belle brune avait ri en lui disant qu'elle le voyait mal faire des puces, ce qui n'était pas faux, mais Liam était sorti de la pièce sans ajouter quoi que ce soit. En réalité, cette montre lui venait de son père. Sa mère la lui avait offerte pour son anniversaire lors de sa majorité, en lui disant avec douceur que c'était une montre avec une valeur sentimentale. En fait, l'agent Bastet s'en contrefichait, il n'avait pas connu son père, mort trop jeune et de toute manière, c'était sans aucune importance, une montre restait une montre, même si elle avait appartenu à dieu en personne. Le policier avait détesté l'air solennel que sa mère avait emprunté pour lui donner ce bien si « précieux », et pour tout dire, il la gardait uniquement parce qu'il était économe et détestait devoir acheter quelque chose qu'il possédait déjà.

     Il était donc sortit dans la rue, à pied comme toujours, détestant toujours autant marcher, et inutile de payer pour utiliser le métro, il y avait trop de monde à cette heure-ci, il préférait profiter de l'air frai que ce mois de Mars offrait enfin. Le policier avait glissé son sac en bandoulière autour de lui, avant de passer ses mains dans ses poches, puis il se dirigea vers un bâtiment dont il avait entendu parler il y a quelques temps par un collègue policier : une horlogerie. Le collègue en question avait acheté une belle montre pour sa fille à l'occasion de l'obtention de son diplôme, et du coup, s'était trouvé obligé de faire partager sa joie à Liam qui s'en moquait comme de Mathusalem. Au moins le fait de supporter les bavardages insupportables de son collègue servait à quelque chose, faire réparer sa montre ! Il ne lui fallut pas très longtemps pour rallier le fameux magasin, et avec surprise, l'Américain nota que depuis le temps qu'il vivait ici il n'avait jamais remarqué cette devanture, peut-être une nouvelle boîte ? Dans son esprit, seul un homme méticuleux pouvait avoir décidé d'ouvrir une telle entreprise, et c'est donc absolument persuadé de tomber sur un humain du sexe fort qu'il poussa la porte du magasin qui fit légèrement tinter une clochette accrochée au-dessus de la porte. Le regard de jais du trentenaire parcourut les environs, il n'y avait personne, seulement quelques « tic tac » qui se faisaient entendre des horloges exposées, bref, l'horlogerie par excellence. Liam profita de quelques secondes de répits pour regarder les horloges présentes ici, elles étaient plutôt belles, mais lui ce qu'il aimait, c'était les choses fonctionnelles. Il s'avança donc vers le comptoir pour appuyer son coude dessus, et s'apprêta à appeler lorsqu'il entendit un bruit derrière lui. Liam tourna la tête vers la porte pour constater que c'était juste quelqu'un qui avait cogné sans faire exprès, tournant le dos au comptoir, et lorsqu'il reporta son attention sur ce dernier, il eut la surprise de poser les yeux sur une jeune femme qu'il ne connaissait que trop bien, et pourtant ils s'étaient vu juste une ou deux fois : une mutante.

     « Vous ?! »

     Il fronça les sourcils, Liam n'avait pas consulté le dossier de la jeune femme puisqu'elle ne l'intéressait pas particulièrement, et s'il s'était attendu à la trouver ici, il ne serait certainement pas venu faire réparer sa montre. Son regard d'ébène quitta un moment le visage de la mutante pour regarder autour de lui, comme s'il cherchait quelqu'un d'autre, mais non, c'était bien elle l'horlogère. Soupir lassé, la poisse ne le lâcherait jamais, il devait au moins avoir été dictateur dans son ancienne vie pour déguster autant dans celle-ci. L'agent glissa sa main vers son sac, ouvrit rapidement une fermeture avant de sortir son petit sachet en plastique pour le poser sur le comptoir devant lui avant de reposer les yeux sur son interlocutrice.

     « J'imagine que vous devez être la responsable de ce magasin. J'ai un problème avec ma montre, j'aimerais savoir si on peut me le réparer ou si elle est bonne pour la poubelle. »

     Il ne restait pas de gaieté de cœur, mais ne connaissant pas d'autre horlogerie ouverte à cette heure-ci, il se voyait mal aller chercher ailleurs juste parce que la demoiselle était mutante. Pour une fois, il pourrait peut-être passer outre, restait à voir de quoi elle était capable.

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Les jours sont peut-être égaux pour une horloge, mais pas pour un homme ▬ Leah Vide
MessageSujet: Re: Les jours sont peut-être égaux pour une horloge, mais pas pour un homme ▬ Leah Les jours sont peut-être égaux pour une horloge, mais pas pour un homme ▬ Leah EmptyDim 13 Mar - 15:44

    Le réveil l’avait sortie de son sommeil assez léger. Elle se redressa sur son lit, las. Elle toisa la pièce et constata que la lumière du jour perçait à travers ses petits transistors. Elle vérifia rapidement que son lit n’avait pas fondu. Lors de cauchemars particulièrement virulents il lui arrivait des fois de produire un peu d’acide, son corps ne sachant plus si c’était réel ou fictif. Elle avait déjà changé une fois de matelas depuis qu’elle était ici. He oui, la vie était chère et dure pour quelqu’un qui détruisait tout ce qu’elle touchait quand elle était énervée ou stressée. Leah avait donc recours à des petits exutoires variés et divers comme la relaxation, le fait de faire ce qu’elle avait envie au moment où elle le ressentait, acheter des trucs amusants ou apaisants. Ce matin, elle se sentait un peu inconfortable. Ca lui arrivait souvent en ce moment, signe d’une petite déprime ? Possiblement le mal du pays.

    Les Etats-Unis étaient pas mal différents en bien des points, ce qui avait rendu les premiers jours de Leah assez chaotiques. Déjà, passer d’une ville qu’elle connaissait depuis toujours à une autre grande ville qu’elle ne connaissait pas du tout, c’était étrange. D’habitude elle marchait dans la rue, sans vraiment voir où elle mettait les pieds. Elle avançait avec un lieu en tête et son corps tout entier y aller sans qu’elle n’y pense. Aujourd’hui, elle avait du apprendre à lire les panneaux d’indication, s’était familiarisée avec les plans de la ville et avait même un petit plan sur elle, fournit par la compagnie de bus, répertoriant les arrêts du coin. Il lui arrivait même quelques fois de demander la route, ce qui ne lui était encore jamais arrivé. Mais les américains, contrairement à leur réputation outremer, n’étaient pas des infâmes connards et répondaient volontiers à une jeune femme qui avait tout l’air d’une touriste.

    Ensuite les activités qu’elle faisait étaient aussi assez différentes. En premier et avant tout : elle ne s’occupait plus de son père comateux. Il devait se débrouiller tout seul et si la voisine jugeait ça nécessaire, elle appelait l’hôpital pour qu’ils viennent s’en charger. Décision hautement cruelle qui lui avait été reprochés par bien des gens à son départ, mais elle le faisait pour son propre bien et celui de son paternel. Vivre au crochet de sa fille ce n’était pas super sain et il faudrait bien qu’il arrive à faire quelque chose de sa putain de vie au lieu de rester comme une larve devant la télé. Les aides aux handicapés ne l’aidaient clairement et ce n’était pas en restant se rouler dans son caca qu’il en sortirait. En plus, fréquenter des gens négatifs, n’aidait clairement pas la jeune femme à essayer d’avoir une vie normale. Être une sorte de mère pour son père, ce n’était pas ce que les femmes de son age faisaient (horlogère non plus ce n’était pas banal mais soit…). Leonid avait été ensuite la dernière goutte (très grosse mais quand même) qui avait fait déborder tout le vase. Il fallait partir au plus vite, quitter cet environnement anxiogène et essayer de se rendre utile.

    Elle n’aimait pas subir. Chose paradoxale pour une horlogère sans cesse rappelée à l’impératif du temps qui passe. Elle était tout le temps poussée par les « tic tac » vers le futur sans, des fois, terminer ce qu’elle avait entamé dans le passé. Des fois le temps mentait mais jamais ses montres ne l’avaient totalement lâchées. Bien sur, il y avait des cas désespérés. Mais Leah aimait jouer les docteur Frankenstein et reconstruire de toute pièce une montre hybride. Elle essayait généralement de garder un élément important comme le cadran, les aiguilles si elles étaient ouvragées d’une manière assez précieuse, ou le fond de la montre pour ensuite reconstruire autour de ses éléments. C’était par plaisir et goût du défi et aussi pour fidéliser la clientèle. Car si ses clients avaient l’idée saugrenue d’aller voir de la concurrence peu expérimentée dans l’espoir de payer moins cher, ils seraient surpris de constater que le marchand ne reconnaîtrait peut être pas la marque originelle de l’objet. Un peu diabolique mais très perfectionniste surtout. Pourquoi acheter du neuf quand on peut retaper le vieux ? Encore une fois, étrange pour une femme qui avait tout quitté comme ça pour refaire sa vie… Mais lorsque les mécanismes de bases ne marchaient plus, ce n’était plus la peine d’insister, le rotor ne tournait plus, c’était terminé.

    Elle avait ouvert sa boutique assez tôt, avait passé un coup de ballait et avait mit en réserve une horloge qui s’était arrêtée dans la nuit. Ca n’était pas normal, elle vérifiait régulièrement les mécanismes : une montre cassée en vitrine, ça fait désordre et ça n’attire pas les clients. Elle avait reçu un père de famille voulant une montre originale pour sa fille de 16ans. Leah lui avait proposé des modèles de montres avec mécanismes apparents. Certaines personnes trouvaient ça esthétiques et quand ils s’ennuyaient, regarder les rouages et les rotors s’activer, ça détendait et ça faisait passer le temps (ironique pour une montre). Elle lui avait montré diverses autres montres originales qu’elle était un peu obligée de posséder pour avoir accès à une clientèle plus jeune. L’homme avait finalement préféré viser le classique en prenant une montre à cadran (à bat l’électronique !) en argent assez simple avec un bracelet en cuir noir. Ca faisait toujours plaisir et elle garantissait les montres 1an, preuve qu’elles devaient normalement tenir plus longtemps sauf si l’adolescente s’amusait au squash avec. Elle regarda alors son premier client de la journée s’en aller, satisfaite d’avoir encore une fois permit à un père de famille d’échapper au casse-tête des cadeaux. Mine de rien, un nombre non négligeable de clients venaient pour des anniversaires. Il se disaient généralement que quand ça venait d’une boutique spécialisée, c’était fiable, et que ça servait toujours. Leah n’allait pas dire le contraire, elle vivait sur les anniversaires des adolescents américains aux parents peu originaux.

    Ne voyant personne arriver depuis dix minutes, la jeune femme décida d’examiner sa grosse horloge récalcitrante qui avait décidé de faire un petit somme dans la nuit. Elle l’ouvrit et la démonta, pièce par pièce avant de constater que le remontoir s’était glissé dans un engrenage, bloquant la totalité de l’édifice. He oui, c’était ça l’horlogerie : un petit problème qui empêche toute la machine de marcher. Elle enleva le remontoir. Il avait été un peu déformé sur la force du mécanisme, par mesure de précaution il fallait aller en chercher un autre à la réserve. Elle ouvrit la porte interdite au public et se faufila dans les étagères qui contenaient divers mécanismes selon les types de montres et les marques puis elle arriva au niveau des remontoirs de grosses horloges. Elle regarda celle qu’elle avait en main et compara sur plusieurs avant de trouver la bonne. Elle la prit et délaissa l’autre dans la boite des pièces à jeter avant de ressortir. C’est là qu’elle constata qu’un homme était rentré et été accoudé au comptoir. Lorsqu’il tourna la tête et qu’il la vit, il sembla la reconnaître avant de dire un « vous » en fronçant les sourcils. Sur le coup, Leah ne comprit pas vraiment avant de finalement revoir dans sa tête le lieu où elle l’avait vu.

    Elle s’était déjà rendue quelques fois dans les laboratoires de l’état pour des analyses sur sa condition. Bien sur ces expériences n’étaient absolument pas faite comme ça, c’était pas le club med non plus, mais des « gardes » ou du moins des gens armés étaient présents en cas de problème. La jeune femme ne se formalisait pas du tout d’une telle présence, après tout, elle n’avait pas une capacité inoffensive et aurait certainement prit les mêmes dispositions à leur place. Et du coup, oui, elle se souvenait de lui, il avait été présent quelques fois pendant qu’on lui pompait du sang ou qu’on lui faisait des tests divers. Il regarda dans la boutique à la recherche probable du vrai propriétaire. Mais pas de chance coco, c’était Leah. Il soupira, blasé. La jeune femme haussa les épaules comme pour dire « désolée mon vieux » avec un sourire un peu gêné. Habituellement ses clients ne connaissaient pas sa condition et des amis ? Pour l’instant elle n’en avait pas vraiment… Donc oui, elle ne savait pas vraiment comme réagir. Il ouvrit finalement son sac pour en sortir un sachet avec des petites choses dedans. Il le posa sur le comptoir. Leah passa derrière et prit le sachet dans ses mains. L’homme émit donc l’observation fort juste qu’elle devait être la responsable ici. Il indiqua qu’il avait un problème avec sa montre et voulait savoir si elle pouvait la réparer. Elle jaugea quelques petits instants la bouillie qui restait de l’objet. Il n’y avait pas été du tout avec le dos de la cuillère. Le verre avait volé en éclat et aux vues de son ancienneté ce n’était pas du verre spécial qui ne se casse qu’en gros morceau pour éviter les blessures malheureuses.


    Le choc a du déplacer des rouages, je pense pas qu’elle soit foutue.

    Elle ouvrit le sachet en poussant les morceaux de verres, irrécupérables eux, du côté. Elle déchaussa les aiguilles à présent immobiles et fit glisser l’écran qui paraissait intacte même si il s’était un peu déplacé de son rail. Elle se pencha sur la montre et observa l’intérieur. Des débris de verre s’étaient glissés à l’intérieur et avaient coincés des rouages divers et l’échappement semblait foutu. Et sans, ça, rien ne marchait. Elle releva la tête vers l’homme en lui souriant d’une manière rassurante.

    Va falloir que je voie si j’ai les pièces. Va falloir tout démonter et remonter, et il faudra aussi remplacer quelques pièces. Vous savez d’où elle vient, pays, marque, date de fabrication ?

    Ca lui allègerait la tâche. Les gens ne sont pas au courant du nombre différent de montres produites dans l’année et dans les différents pays, toutes avec des techniques différentes et donc des méthodes de montages radicalement éloignées les unes des autres. Elle semblait être assez vielle pour être une sorte de bijoux de famille comme en possédait beaucoup. Elle espérait juste qu’il n’allait lui ressortir tout l’historique de l’objet jusqu’à sa création comme l’avait fait un vieux y a pas longtemps. Des fois ça passe le temps, mais seulement quand il y a une ou deux morts tragiques dans l’histoire avec une guerre si possible… Sinon ce n’était pas intéressant. Bien sur, elle ne refuserait pas de prendre sa pauvre petite montre martyrisée pour la réparer si il ne savait pas d’où elle venait, mais ça prendrait plus de temps. Elle allait aussi devoir peut être commander quelques pièces. Et puis comme elle ne faisait pas les choses à moitié cette petite veinarde (la montre hein) aurait droit à un petite ménage en règle. L’étanchéité du verre avait été compromise avec les années et il n’était pas rare de trouver de la poussière à l’intérieur. Une petite remise à neuf tout en gardant son charme ancien… Ha les vielles siliconées et botoxée, qu’est ce qu’elle aimait ça !

    De toute façon, va falloir commander des pièces je pense. La réparation reviendra moins cher que le rachat d’une montre de qualité équivalente. Je dirais entre 200 et 300 dollars…

    Elle jaugea la pièce entre ses mains et calcula rapidement le prix d’un remontoir et de quelques rouages qu’elle retaperait elle-même au pire, ça ne revenait pas très cher surtout quand on était dans une grande ville facilement desservie par les fournisseurs. Elle estimait relativement bien les pièces mais avec un truc aussi vieux ça devenait tout de suite plus compliqué.

    Je pense que ça vous reviendra pas à plus de 50 dollars.

    Et encore, elle prenait large. Un verre ? C’était rapide, facile à monter et pas cher, les rouages et le remontoir, si elle ne trouvait pas le même système depuis le temps, elle referait l’organisation interne selon les basiques mais l’homme serait contraint de revenir ici pour la réparer si il s’amusait encore à détruire sa pauvre petite montre. Elle avait relevé la tête, souriante. Normalement, c’était une bonne nouvelle, il pourrait garder sa modeste compagne de poignet pendant encore un bon bout de temps grâce au lifting que lui referait la jeune femme pour un petit prix. Mais comme toute vielle venant se refaire faire les seins, elle ne s’arrêterait certainement pas là. Et généralement, les gens constatant de l’efficacité de la réparation, revenaient plus facilement. Leah avait le commerce dans le sang.

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Liam Winchester

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Les jours sont peut-être égaux pour une horloge, mais pas pour un homme ▬ Leah Vide
MessageSujet: Re: Les jours sont peut-être égaux pour une horloge, mais pas pour un homme ▬ Leah Les jours sont peut-être égaux pour une horloge, mais pas pour un homme ▬ Leah EmptyLun 14 Mar - 14:22

     La jeune femme eut un haussement d'épaules comme si elle s'excusait d'être la propriétaire, il l'observa en silence quelques instants avant de soupirer une nouvelle fois, elle ne pouvait plus avoir de doutes pour le coup : il n'était pas ravi de voir que c'était elle la responsable de ce magasin. Une femme, décidément, il avait la poisse, elles semblaient être partout, dire qu'il avait espéré en rencontrer moins en entrant de l'Opération, c'était visiblement le contraire ! Le policier resta alors silencieux après lui avoir demandé ce qu'elle pouvait faire pour sa montre, puis la jeune femme prit le sachet dans les mains en l'observant quelques instants. Il se demanda si elle allait se décider à l'ouvrir pour jeter un coup d'œil à l'état général, avant de se dire que finalement, c'était elle la patronne, elle devait savoir ce qu'elle faisait. Certes, Liam n'était pas un homme « bon », il y avait les altruistes, les gars qui faisaient tout pour aider leur prochain, et de l'autre coté il y avait aussi les connards, ceux qui refusaient tout simplement d'envisager pouvoir porter leur aide à quelqu'un d'autre que leur petite personne. L'agent spécial n'était d'aucun des groupes, ou tout du moins, il était un mixe des deux. Son manque de gentillesse à l'égard des femmes en général et des mutants n'était que le fruit d'une éducation trop réfractaire et trop raciste. Sa mère avait trop cherché à en faire l'enfant parfait dont elle rêvait, et il en avait découlé une haine pour les femmes qui lui donnait le sentiment de pouvoir rejeter sa mère en refusant tout lien avec le sexe faible, quant à sa haine pour les mutants, c'était ce qu'on lui avait enseigné tout simplement. Les mutants étaient mauvais, tous autant qu'ils étaient, et il fallait les éradiquer. Un racisme apprit par cœur qu'il considérait comme normal pour le coup. Il n'y avait pas vraiment de désir de nuire derrière son comportement, simplement la suite logique d'une éducation ratée.

     Mais bien évidemment, lorsqu'on ignorait tout de cela, autant dire qu'il passait pour un simple connard mal embouché, et pour le coup, ça ne le gênait pas. Il considérait son comportement comme normal, et n'allait donc pas plaider sa cause auprès des autres, personne ne connaissait cette personnalité complexe et on le résumait simplement comme une raciste misogyne, rien de plus, rien de moins, et il ne s'en plaindrait pas. Liam préférait croire lui-même qu'il était comme ça, résumé à deux mots aussi peu flatteur, c'était tellement plus simple que de voir la vérité. La jeune femme coupa court à ses pensées en déclarant que le choc avait dû déplacer les rouages et qu'elle devait encore être en état. Haussement de sourcils interrogateur, il avait quelques difficultés à imaginer qu'elle puisse encore être en état, mais si elle le disait. Quant au fait que les rouages avaient été déplacés, pour le coup, même quelqu'un d'aussi novice que lui en matière d'horlogerie aurait pu le dire. L'agent Winchester ne voyait que le mauvais coté des choses, un don naturel chez lui qu'il usait quotidiennement, restait à voir si elle arrivait à en faire quelque chose. Le visage toujours aussi fermé et peu aimable, il la regarda ouvrir le sachet avant de séparer les morceaux de montre des morceaux de verre qui s'étaient glissés avec le reste. Elle ne l'avait pas ratée cette salope de Kailee, heureusement qu'il n'était pas sentimentalement attaché aux objets quand même. Il manquait peut-être des vis ou des choses de ce genre, Liam avait rapidement ramassé les morceaux qui traînaient sans vérifier partout autour pour voir s'il restait des bouts.

     Elle fit quelques petites choses sur la montre avant de se pencher pour observer plus précisément, puis elle se redresse en lui adressant un sourire qui ne le dérida pas pour autant. Elle espérait quoi, qu'il lui décroche un sourire charmant ? Sa manière de lui adresser un sourire rassurant donnait à Liam l'impression d'être aux urgences à attendre que sa mère où quelqu'un d'autre de sa connaissance sorte du bloc opératoire. La jeune femme reposa le tout avant de lui annoncer qu'elle allait devoir contrôler si elle avait les pièces nécessaires en sa possession, puis expliqua qu'il faudra en remplacer certaines. Ça il s'y attendait d'un coté, et pour tout dire il avait même songé à devoir remplacer l'ensemble de la montre, c'est pour dire, une ou deux pièces ne le tueraient pas. Elle lui posa alors une question, ou plutôt une colle, lui demandant si elle savait d'où la montre était originaire, de quelle marque et de quelle date de fabrication. Alors là... Il la regarda quelques instants en silence comme s'il était en train de se demander si elle se foutait de sa gueule, elle ne voulait pas l'historique complet de sa vie pendant qu'elle y était ? En réalité, la jeune femme agissait avec ses montres comme lui agissait avec ses armes semblait-il. Il réfléchit rapidement, cessant de lui décrocher des regards peu aimables pour poser son attention sur le comptoir en bois.

     « Elle est Américaine, de Reno je crois. En fait il en était sûr, sa mère lui disait toujours qu'elle l'avait achetée dans la ville de leur amour, à savoir celle où lui-même était né. La marque, aucune idée, pas quelque chose qui casse des briques je pense. Elle n'avait qu'une valeur sentimentale, pour sa mère du moins, mais ne pourrait pas valoir très chère vu l'aspect général. La date de fabrication... Il calcula rapidement, elle l'avait achetée juste l'année de la mort de son père, il y a environ trente ans en somme. Elle doit avoir une trentaine d'années au minimum, mais je ne saurais pas dire quelle date exacte. »

     Ça lui donnait l'impression d'être sur la chaise du suspect dans son commissariat, il aimait poser les questions mais nullement y répondre, quelles qu'elles soient pour tout dire. Ses réponses n'étaient pas extrêmement précises mais devaient logiquement suffire à la jeune femme, Liam doutait qu'elle puisse avoir l'historique précis de chaque montre lorsqu'elle en réparait. De toute manière, même si ses réponses avaient été très concises, elles devaient lui aller. Elle n'en aurait pas davantage quoi qu'il en soit. Après quelques secondes, elle déclara qu'elle allait certainement devoir commander des pièces, ce qui signifiait qu'il allait devoir patienter un bon moment, et surtout devoir revenir ici, c'était ce qui l'embêtait le plus. La demoiselle expliqua alors que le rachat d'une montre équivalente reviendrait entre 200 et 300 dollars, il lui décrocha un regard quelque peu pensif et plein de doute. Une simple montre comme ça qui vaudrait autant ? Il doutait que ça ait été le prix d'achat de la montre en kit qui se trouvait entre eux, mais bon. La mutante jaugea la montre qu'elle tenait à nouveau entre les mains avant de finalement lui annoncer la couleur : 50 dollars. Nouveau sourire à son encontre qu'il ignora superbement, 50 dollars, c'était quand même quelque chose, même s'il n'avait pas de femme ou de gosse à entretenir pour le coup. Liam se voyait mal envisager d'acheter une montre de pacotille soit-disant Waterproof qui rendrait l'âme en moins de deux, c'était simplement un souci pratique et non un souci de valeur marchande.

     L'agent Apocalypto n'était pas du genre à s'amuser à porter une montre hors de prix, du moment qu'elle donnait l'heure et ne tombait pas sans cesse en panne, ça lui suffisait, elle devait aussi être résistante comme on le constatait. Il hocha légèrement la tête, décidant finalement que ça se passerait comme ça, après tout 50 dollars ça passait encore. Il se mettait un petit pécule de coté chaque mois sans raison précise, simplement par précaution comme son esprit cartésien le lui conseillait, cette fois-ci ça passerait dans la réparation de sa montre ! Ça lui éviterait une crise de larme si jamais il revoyait sa mère et qu'elle constatait qu'il n'avait plus la montre si précieuse de son père. En fait, il n'y avait que des avantages à ce traitement.

     « Très bien, va pour la réparation alors, mais ça prendra combien de temps, vous avez une idée précise ? »

     La patience n'était pas le point fort du policier, même si pour tout dire il pouvait en faire preuve dans une traque ou dans son métier. Dans la vie privée, c'était une autre paire de manche ! Si elle lui déclarait devoir l'appeler pour lui signaler lorsque sa montre serait prête, ce serait le pompon, il se voyait mal filer son numéro de téléphone à une horlogère mutante pour savoir lorsque sa montre serait disponible, à la rigueur il préférait encore se taper le chemin ici pour des prunes que de faire le moindre lien entre elle et lui. Liam n'avait pas trop envie de taper la discute avec une mutante, c'était tout simplement ce qu'il exécrait, sans compter qu'en prime celle-ci était une mutante assez « particulière ». Il essaya rapidement de se souvenir de son don, son prénom c'était inutile, elle apparaissait juste avec un numéro sur la gueule dans son esprit. Un don spécial, un truc en rapport avec le poison ou les acides, il ne savait plus trop. Sa méfiance était toujours présente, il aurait préféré qu'elle ait les pièces sur place et la répare sous ses yeux pour qu'il soit assuré qu'il n'y avait pas le moindre danger. Elle pourrait toujours glisser un truc pas net dedans pour lui poser des problèmes, il était certes paranoïaque mais s'en contrefichait. Avec sa délicatesse naturelle, Liam ne cacha pas sa méfiance.

     « Vous travaillez seule ici ? Je n'aime pas trop l'idée de devoir laisser quelque chose sans pouvoir garder un œil dessus, dans la boutique d'une mutante. »

     Aucune finesse, tout Liam quoi, mais au moins elle savait à quoi s'attendre, visiblement son origine génétique posait beaucoup de soucis à son client, elle était fixée, restait à voir si elle piquerait la mouche ou non.

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Les jours sont peut-être égaux pour une horloge, mais pas pour un homme ▬ Leah Vide
MessageSujet: Re: Les jours sont peut-être égaux pour une horloge, mais pas pour un homme ▬ Leah Les jours sont peut-être égaux pour une horloge, mais pas pour un homme ▬ Leah EmptyLun 14 Mar - 19:00

    Leah n’était pas habituée à voir de vielles montres. Et les gens ne se doutaient pas que des fois, les montres de leurs grands-pères ou les vieux trucs reçus en héritages pouvaient valoir très cher alors qu’à l’époque, ça n’avait rien coûté du tout. Il ne suffisait que de voir l’essor du retro-gaming qui opérait depuis des années. Des supernes ou des gameboys noir et blanc qui, à l’époque, n’avaient rien coûtés du tout et qui, aujourd’hui, s’achetaient pour des centaines, voir des milliers de dollars. Si, au départ, ce genre d’objets avaient été prévus pour les classes moyennes, maintenant ils se revendaient à prix d’or sur le net par des collectionneurs ou des nostalgiques des vielles années. Les montres avaient aussi leur cercle d’adeptes. Une vielle montre, avec de préférence un défaut générationnel, pouvait vite monter dans les prix. A une époque ils étaient souvent fabriqués à la main, chaque modèle étant unique. C’était le rêve de chaque horloger de se retrouver avec un tel modèle entre les mains. Mais pas de chance, ce n’était pas le cas de la montre en ruine sur le comptoir de la jeune femme. Elle était assez classique dans son genre. Mais son genre, il remontait pas mal déjà alors ça en faisait une pièce peu commune.

    L’homme répondit qu’elle était américaine et de Reno apparemment. La femme hocha la tête en l’écoutant. Des chiffres romains sur le cadran, ça faisait plus européens. Peut être une imitation ou quelque chose du genre. Il n’avait pas d’idée quant à al marque et ajouta que ça ne devait pas être génial. Ouai, parce que si ça avait été une grande marque, il y aura eu une griffe quelque part. Les montres étaient devenues un accessoire de mode et surtout un signe de richesse. Dans certains salons où elle se rendait, elle en voyait des vertes et des pas mûres. Des strass, des diamants faisant monter les prix à plusieurs milliers de dollars ainsi que des accessoires à la con juste pour faire « style ». C’était une catastrophe et généralement, pour trouver des bonnes affaires il fallait faire le tour des stands discrets et sobres pour arriver sur des petites merveilles. Des systèmes révolutionnaires (quoi que, souvent éphémères) ou des modèles astucieux que Leah prenait beaucoup de plaisir à regarder. Elle avait un petit faible pour les clepsydres. Niveau montre classique, elle préferait les modèles découverts où l’ont pouvait voir les rouages sous le verre. Mais ça, c’était son opinion.

    L’agent rajouta qu’elle devait avoir une trentaine d’année au minimum mais il ne saurait pas dire une date exacte. He ben. Elle devait être sacrément solide cette montre pour durer autant de temps alors que là elle était en miette. C’était d’ailleurs ça qui faisait vite monter les prix. Lorsqu’on faisait beaucoup de sport ou un métier violent, avoir une montre incassable pour éviter les accidents, c’était important et les fabricants le savaient parfaitement. Et comme les gens déboursaient sans compter lorsqu’il s’agissait de leur sécurité, ils ne lésinaient pas sur les matières précieuses et les verres incassables. Ils comprimaient tout le système dans un boîtier minuscule pour réduire le frottement et le déchaussement de certaines pièces. Les anciens modèles, de plus de trente ans par exemple, avaient plus de place à l’intérieur pour les manipulations humaines. Aujourd’hui, les montres de grands magasins étaient montées à la chaîne, par des machines pour payer moins cher. Si on recherchait du modèle vielle génération comme celle la, il fallait y mettre le prix. D’ailleurs, l’homme sembla sourciller quand elle lui annonça la couleur.

    Elle ne savait pas vraiment si cette montre avait une quelconque importance pour l’homme. Mais quand on se trimbale un tel fossile alors qu’on sait que la durée moyenne d’un tel objet chez les gens c’est au maximum 6 ou 7ans, c’était un sacré défi. Mais que voulez-vous ? Il y a trente ans à la limite, on en trouvait très facilement et beaucoup de camelot qui ne tenait pas un an ou deux ans. Si cette montre avait durée autant, ou bien son propriétaire était un maniaque un peu étrange, ou alors ses matériaux était d’une sacrée bonne qualité. Tristement, ça se faisait de plus en plus rare en ce moment. Ben oui, il fallait percer le métal pour insérer des décorations diverses et variées pour plaire aux vielles couguars qui veulent impressionner les gens. Elles pourraient porter une montre arrêtée pendant des semaines avant de s’en rendre compte. Tout ça pour dire, un verre et une monture ainsi que des rouages durant autant, ce n’était pas aussi nul que ça y paraissait. Tout était dans le ventre de la bête. Elle avait beau rayonner de milles feux, ce n’était pas ça l’important. Si à la moindre secousse ou goutte d’eau elle déraillait, elle ne valait pas grand-chose.

    En plus, il ne venait pas dans un supermarché acheter une montre de pacotille. Il allait chez un horloger (horlogère qui plus est) donc un spécialiste en la matière. Lorsqu’on achetait une montre, on comptait sur la qualité et le service client moins cher par la suite que si il fallait tout rechanger. Ainsi, les 50 dollars pouvaient semblés excessifs mais elle allait devoir payer les frais de livraison et travailler, peut être en dehors de ses heures d’ouverture. Tout était plus ou moins comprit. Si elle avait dû tout réparer sans exceptions, ça aurait vite grimpé. Mais si il n’était pas content, la porte derrière lui était toujours ouverte et elle ne l’attaquerait pas si il refusait. De toute façon, les gens se rendaient vite compte que la petite montre achetée dans un magasin de vêtement parce que ça faisait trop bien avec la nouvelle jupe qu’ils avaient trouvés, durait largement moins longtemps et tombait vite en ruine que si ils avaient prit le temps d’aller chez un spécialiste.

    Le type qui ne semblait pas être un sympathique à en voir sa mine totalement renfermée et rigide, se décida pour la réparation. En même temps, il n’avait pas une tête à se laisser tenter par une nouvelle petite folie avec des essayages et tout le bazar. Et puis la différence de prix annoncée était assez alléchante. La différence pouvait semblée étrange vu que dans la réparation, l’horloger donnait de lui alors que pour l’achat, il n’était, la plus part du temps, qu’un intermédiaire. Mais ça, c’était les fournisseurs et les constructeurs qui les vendaient trop cher. Pour un montage personnalisé, le plus cher était largement le contenant et le verre. La plus part des pièces après, ça ne valait pas énorme. L’homme se renseigna sur le temps que ça prendrait et si elle avait une idée précise. Aï, elle n’aimait pas répondre du tout à cette question car les gens aujourd’hui étaient pressés, tout le temps. Et les gens n’aimaient pas recevoir une réponse approximative. Et ce qui était con, c’était que dans le métier, on avait beau vendre des montres, les livreurs et les fabricants n’étaient pas toujours ponctuels. Elle, le serait même si pour ça elle allait devoir trimer pendant des jours et des nuits, mais elle ne pouvait pas non plus arrêter le temps.


    Faut que j’appelle le fournisseur pour les pièces. Ça dépendra de lui. Après, la réparation, pour ça, je mets 1 heure ou 2 heures. Pose de la colle pour le verre et séchage inclus.

    En somme, presque rien. Si il avait exactement les pièces qui manquaient, ça ne prendrait même pas le temps d’un battement de cil, alors que si il n’avait plus les modèles pour diverses raisons : pas la bonne marque, pas la bonne taille, pas la bonne forme… Il faudrait que Leah improvise avec ce qu’elle avait en faisant possiblement un système original. Tout ça, ce serait possible lorsqu’elle aurait les pièces évidemment. Elle en avait quelques unes en réserve mais elles dataient des dernières années et des derniers modèles en vogue. Elle n’était pas vraiment préparée à recueillir toutes les montres du dernier siècle. L’échappement était généralement assez similaire d’un modèle à l’autre, mais celui-là semblait un peu plus petit à première vue. Et un décalage d’un millimètre dans une montre, c’était comme un immense fossé. Et si on essayait de changer la place d’une pièce, il fallait que tout le reste concorde. Un truc compliqué ? Vous vous demandez jamais pourquoi il y a si peu d’horlogers dans les villes ? Ben voilà : c’est une grosse prise de tête et si vous en voulez pas, allez voir un peu dans un magasin de baskets pour voir si ils savent ce que c’est un fermoir. Alors que la jeune femme s’apprêtait à mettre le reste de la montre encore réutilisable, l’homme demanda si elle travaillait seule dans la boutique expliquant qu’il n’aimait pas l’idée de devoir laisser sa montre sans pouvoir la surveiller dans la boutique d’une mutante.

    Il y avait une chose qu’on ne pouvait pas lui reprocher : la franchise. Et mine de rien, même si ce n’était pas agréable à entendre, Leah préferait largement qu’il lui dise ça plutôt qu’il trouve des prétextes abracadabrants pour ne pas lui laisser sa montre. Elle s’arrêta dans on mouvement et la considéra un instant, ne perdant pas sa mine agréable et souriante. Marketing on vous dit ! Même si le client vous insulte, il faut toujours sourire, c’est bon pour la peau en plus. Bon, elle ne souriait pas à pleines dents non plus, mais elle gardait un léger sourire de bonne humeur. Elle enleva sa main de la montre et dit, toujours aussi agréable.


    Oui je suis seule. Et je ne connais pas d’autres horlogers dans la ville mais je pense que dans la ville à côté il peut y en avoir.

    Elle laissa planer un temps avant de rajouter :

    Si vous voulez, je regarde les pièces qui manquent, je les commande aujourd’hui, je vous rends votre montre et vous revenez dans une ou deux semaines pour voir si j’ai le tout ; et je la répare devant vous.

    En bref elle lui donnait trois choix possibles : laisser sa montre et revenir la chercher plus tard, ou alors la reprendre et l’emmener chez quelqu’un qui lui plaira plus, ou encore, récupérer la dite montre pour revenir et vérifier qu’elle ne faisait pas de bêtises. L’homme devait certainement savoir sa capacité destructrice et avait possiblement peur qu’elle ne laisse couler de son acide sur l’objet. Enfin, c’est ce qu’elle pensait. Elle aurait eu aussi du mal à laisser un truc aussi précieux dans les mains de quelqu’un qui pouvait se transformer en piège mortel en un clin d’œil. Elle devrait peut être être en colère contre lui, mais en même temps, elle ne se cachait, acceptait les regards des autres et même, essayait d’éradiquer sa condition car elle la détestait tout autant que cet agent. Maintenant, il ne restait plus qu’à savoir si l’homme haïssait tellement les gens de son genre au point de trimer à chercher un réparateur qui accepterait de prendre une montre aussi explosée.

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Liam Winchester

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Les jours sont peut-être égaux pour une horloge, mais pas pour un homme ▬ Leah Vide
MessageSujet: Re: Les jours sont peut-être égaux pour une horloge, mais pas pour un homme ▬ Leah Les jours sont peut-être égaux pour une horloge, mais pas pour un homme ▬ Leah EmptyMar 15 Mar - 13:12

     La jeune femme expliqua qu'elle devait appeler le fournisseur pour commander les pièces et que ça dépendrait de lui. C'était bon signe tiens, ironiquement vous l'aurez cerné, ce n'était pas dans les habitudes des fournisseurs d'être très ponctuels et très pressés. Même pour livrer des pièces à une horlogère, ils ne seraient pas réglés comme des montres, le policier pensait que cela prendrait facilement quelques semaines. Ça ne l'arrangeait pas des masses, il avait besoin de sa montre assez rapidement, l'avoir prêtée à cette greluche de Kailee était vraiment sa pire boulette, mais visiblement les femmes lui porteraient toujours la poisse. Restait à espérer que cette horlogère, doublée d'être une mutante en prime, n'allait pas tourner la situation à son désavantage. Il pinça légèrement les lèvres dans un mouvement de réflexe, c'était son habitude de manifester de légères contrariétés de cette manière, et pour tout dire, la jeune mutante pouvait le prendre plutôt bien. Habituellement il affectionnait le fait d'afficher une expression totalement neutre et de fusiller son interlocuteur du regard sans prendre la peine de manifester le moindre sentiment humain. Une sale manie qui avait le don d'en énerver plus d'un en général. Le policier l'écouta continuer d'expliquer qu'elle pourrait mettre une à deux heures pour réparer le tout, avec la pose de la colle pour sceller le verre comprise dans le temps. Ça allait encore, c'était même plutôt abordable comme délais, et de toute manière l'agent spécial doutait de trouver quelque chose de mieux dans le coin. Il fronça légèrement les sourcils, pas de manière contrariée, mais plus pour calculer rapidement le temps que cela nécessiterait pour venir ici et attendre qu'elle répare, en envisageant qu'il puisse être là pour la surveiller évidemment.

     « Deux heures.... »

     Simple réflexion à voix haute, son regard d'ébène quitta le visage de la jeune femme pour s'accrocher quelques secondes à une horloge tout à fait traditionnelle qui trônait à coté du comptoir, ça lui laisserait le temps de quitter l'asile et de venir ici, mais il y avait peu de chances pour qu'il puisse le faire après le boulot. Son regard passa rapidement sur le comptoir où étaient collés les horaires, mouais, ça fermait normalement peu de temps après sa fin de journée de travail, et il y avait donc très peu de chances pour qu'elle accepte d'ouvrir un peu plus longtemps pour ses beaux yeux. Sans compter qu'il venait clairement de l'insulter en lui disant ne pas faire confiance à une mutante, seulement Liam préférait largement dire la vérité que jouer les faux-cul et prétexter autre chose pour ne pas laisser sa montre. Un jour un collègue qui se passionnait pour la science lui avait raconté que le cerveau était largement plus demandé lorsqu'on mentait, un mensonge déclenchait beaucoup d'activité dans le cerveau et épuisait plus que de dire simplement la vérité. L'agent de police choisissait donc la facilité, de plus la franchise devait être la seule véritable qualité qu'il possédait, en imaginant que le fait d'envoyer des bâches comme ça dans la gueule de jeunes mutantes qui ne demandaient rien, était de la franchise. C'était beaucoup trop chiant, il allait certainement devoir sortir du boulot avant, ce qui ne poserait pas problème vu les heures supplémentaires qu'il accumulait depuis des années, mais ça l'emmerdait que ce soit pour se plier aux règles d'une mutante. Même si c'était tout à fait normal de demander à ce que l'on respecte ses horaires de travail.

     La jeune femme avait quitté son sourire niais pour se contenter d'un poli avant de poser la montre pour lui rétorquer, d'un ton agréable qu'elle était seule et qu'elle ne connaissait pas d'autres horlogers dans la ville. Cette remarque l'agaçait. Il savait bien qu'il n'y avait aucun autre horloger dans la ville, chose qui l'avait toujours étonné cela dit, après tout les montres ça faisait partie du quotidien et normalement tout le monde devait avoir besoin de rendre visite à un horloger, mais bon. Il devrait prendre les transports en commun rien que pour apporter sa montre dans une autre ville, par exemple Reno, ce qui lui ferait une excuse pour devoir passer chez sa mère, chose qu'il détestait plus que tout évidemment. Elle le savait bien cette mutante, c'était pour ça qu'elle gardait ce ton poli et agréable qui lui donnait envie de lui refermer sa bouche. C'est à ce moment que le policier se rendait compte qu'il était exactement pareil, à garder un ton toujours professionnel et une expression neutre lorsqu'un suspect s'énervait devant lui, ça avait généralement le don de les rendre encore plus énervés. Elle jouait à la même chose avec lui, même si quelque chose lui disait qu'elle faisait ça simplement par habite et non par envie de le faire sortir de ses gongs. Après un bref moment de silence, l'horlogère reprit la parole pour lui dire qu'elle pouvait regarder les pièces qui manquaient et les commander aujourd'hui pour qu'il puisse revenir lorsqu'elle aurait le tout et qu'elle réparerait la montre devant lui. Bonne idée, il l'observa en silence pendant quelques instants avant de rétorquer.

     « Je sais que vous êtes la seule horlogère de la ville, sinon je ne serais pas resté ici après vous avoir reconnu. »

     Ça avait encore une fois le mérite d'être clair, en somme son talent passait après son origine génétique ! Même si c'était difficile à croire de prime abord, Liam était quelqu'un qui appréciait les gens qui connaissaient leur métier, il était tellement appliqué dans son rôle de défenseur des humains qu'il ne pouvait que respecter les personnes qui s'investissaient autant que lui. Peut-être que s'il constatait que c'était le cas de la mutante face à lui, cela lui ferait gagner des points ? Elle semblait déjà être une « bonne » mutante à collaborer avec les humains en acceptant de se faire pucer et de travailler pour aider aux recherches des scientifiques. Mais elle restait mutante, et il ne pourrait jamais la respecter totalement à cause de cette tare. Un bref moment de silence seulement avant qu'il ne prenne la peine de répondre.

     « Je pense que ça peut se faire oui, deux semaines vous me dites, est-ce que c'est un à-peu-près ou vous en êtes sûre ? »

     Il ne tenait pas particulièrement à se taper le chemin jusqu'ici et éventuellement à devoir sortir plus tôt simplement pour constater qu'elle n'avait pas les pièces finalement. La jeune femme avait l'air d'avoir le sens du commerce, il ne pouvait pas le nier, et Liam doutait que ce soit simplement parce que c'était un agent de l'Opération qu'elle faisait de tels efforts. Au moins on pouvait dire qu'elle savait appâter le client, même si pour le policier ce n'était que secondaire. Il inspira légèrement avant d'aborder le sujet des horaires, autant lui poser les questions qu'il avait en tête pour choisir au mieux non ? En parfait consommateur avertit qu'il était, l'Américain explorait toujours toutes les pistes.

     « Est-ce que vous travaillez plus tard certains jours de la semaine ? Je ne finis pas assez tôt pour pouvoir me permettre de vous regarder bidouiller ma montre pendant deux heures, avant que vous ne terminiez votre journée. »

     En somme il voulait savoir si elle pouvait occasionnellement laisser sa boutique ouverte un peu plus longtemps, peut-être que 50 dollars n'en valaient pas la peine, dans ce cas il irait les dépenser ailleurs. Liam aimait trop son boulot pour pouvoir sacrifier deux heures de libre pour regarder une mutante trifouiller sa montre. Au moins il pourrait apprendre quelques petites choses en la regardant faire, même s'il doutait que ça lui servirait, il n'était jamais contre apprendre des petites nouveautés qui restaient rangées dans un coin de son esprit pour ressortir peut-être plus tard. Il reprit donc la parole pour lui demander de préciser un dernier point.

     « De quel genre de réparation elle a exactement besoin ? Vous devez changer beaucoup de pièces ? »

     Elle trouverait certainement cette question étrange, elle ne devait pas avoir l'habitude que ses clients demandent des précisions sur les réparations. Ce n'était pas un être vivant, elle n'allait pas opérer sa sœur ou sa femme, mais pour Liam c'était tout simplement normal de savoir ce qu'elle allait faire à sa montre. Il ne demandait pas les termes techniques évidemment, mais pouvoir savoir qu'elle allait changer telle ou telle pièce, c'était déjà bien, au moins il pourrait à peu près cerner ce qu'elle ferait lorsqu'il la surveillerait. En imaginant qu'il revienne bien sûr.

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Les jours sont peut-être égaux pour une horloge, mais pas pour un homme ▬ Leah Vide
MessageSujet: Re: Les jours sont peut-être égaux pour une horloge, mais pas pour un homme ▬ Leah Les jours sont peut-être égaux pour une horloge, mais pas pour un homme ▬ Leah EmptyMar 15 Mar - 22:20

    Après lui avoir sortit le temps de réparation l’homme le répéta pour lui-même comme pour se rendre vraiment compte de la durée. C’était assez court comparé aux magasins de marques de pacotilles qui renvoyaient les montres au fournisseur qui remplaçait les pièces ou carrément toute la montre à l’usine avant de la renvoyer au magasin et ça prenait tout de suite beaucoup plus de temps comparé à la manœuvre simplifiée de la jeune femme. Mais les gens avaient souvent peur de tomber sur des vieux ne comprenant rien aux montres à cadrans modernes comme si ils en étaient restés aux premiers modèles. Mais non, Leah n’était pas une espèce d’ermite avec une longue barbe qui jetait son caca sur les gens en hurlant (elle jetait de l’acide c’était potentiellement plus dangereux mais jamais en hurlant !) et sa boutique n’était pas poussiéreuse comme celles qu’on montre dans les films. Ca se passe toujours de la même manière : le héro est amené à aller dans une boutique qui inspire tout sauf la modernité : une quincaillerie ou une horlogerie. A l’intérieur il y a un bazar monstre, une horloge qui fait peur, des têtes d’animaux empaillés, tout est vide et silencieux. Le personnage s’avance lorsque résonnent les coups dans l’horloge. Une sonnerie glauque, profonde et terriblement déprimante comme si on annonçait la mort de quelqu’un. Ensuite, le propriétaire des lieux, généralement un vieux cynique avec des allures de bossues ou une vielle femme avec une pustule sur un nez crochu, trop maquillée et ressemblant à la sorcière de blanche neige : à vous coller les miquettes assez rapidement.

    Mais à côté de ça, la boutique et Leah ne ressemblaient en rien à ça (sauf peut être pour le nez… Mais ce n’est pas le plus pire rassurez-vous) et tout sentait plus le neuf et le rangé qu’autre chose. Pour les clients c’était toujours rassurant car ils avaient l’impression qu’elle savait exactement tout ce qu’elle faisait. C’était vrai la plus part du temps mais comme partout elle n’était pas divine et n’était formée que pour les modèles occidentaux. Si le lendemain un vieux chinois avec un modèle ancestral venait se pointer dans sa boutique, derrière son sourire agréable et commercial ce serait sûrement la panique totale et elle aurait vite passée sa nuit à téléphoner à ses anciens professeurs et maîtres de stages pour avoir les renseignements nécessaires. Bon, elle pourrait aussi lui dire simplement qu’elle ne pouvait pas mais Leah n’aimait pas renoncer et être inactive dans sa destinée. Fidèle à Leonid et ses principes elle irait jusqu’en Chine pour y dégoter jusqu’au fermoir idéal… Et si elle n’arrivait pas, ce serait à genoux et pleurant à chaude larme qu’elle rendrait l’objet l’ayant défaite. Excessif ? Peut être un peu. Aussi étrange que cela puisse paraître pour une mutante recensée, elle n’avait pas loupée grand-chose dans sa vie professionnelle. Le fait qu’elle se soit montre irréprochable avait considérablement joué en sa faveur durant toute ses études. Et à présent elle ne comptait pas relâcher ses efforts une fois les clés de sa boutique en main.

    Et en face d’elle, elle avait un sacré défi. Non pas qu’elle veuille devenir copine comme cochon avec, surtout pas. Mais un client réfractaire c’était toujours une défaite lorsqu’il quittait la boutique sans qu’elle n’ai rien pu faire. A rajouter à ça le fait qu’il n’aime pas vraiment les mutants… Elle le comprenait, elle n’aimait pas non plus même si c’était peut être un peu plus complexe de son côté. Finalement, l’homme dit une vérité qu’elle ne connaissait que trop bien pour avoir sélectionné Achea spécialement pour ça : il n’y avait pas d’autres horloger dans la ville. Il ajouta qu’il ne serait pas resté en ayant vu ce qu’elle était. Et encore, il ne semblait pas vraiment bien la connaître. Si elle avait été humaine et avait su ses antécédents elle aurait vite fait déguerpit de peur de finir totalement brûlée ou défigurée. Heureusement qu’elle n’avait pas un métier qui pouvait être un potentiel risque pour autrui. Elle s’était trouvée un boulot relativement peinard et sans contact avec les gens. Si elle avait été médecin ou masseuse ça aurait largement été différent… « comment ça, ça picote monsieur ? Ha oui désolée je vous ai brûlé le dos au troisième degrés, les greffes de peaux seront remboursées ne vous inquiétez pas » génial niveau pub, vraiment. Là, elle ne touchait que des montres et elle les manipulait rarement quand elle était énervée. Ca la détendait au contraire.

    Après un silence, l’homme reprit la parole. Il était d’accord pour la réparation en auditeur libre. Leah n’avait pas l’habitude, mais le client était roi. Elle n’avait jamais songé à une carrière dans le spectacle et malheureusement pour le policier, réparer une montre ce n’était intéressant que pour ceux qui s’y connaissaient. Pendant ses études ils rigolaient comme des ados boutonneux devant des blagues d’horloger (oui, ça existe…), ils se lançaient des défis (d’horloger toujours… Oui oui ça existe). Ils pouvaient plancher des jours sur le montage et le démontage d’une montre comme si ils étaient entrain de désarmer une bombe qui détruirait le monde entier. Une fois que la femme serait plongée dans son boulot, ce type n’aurait pas grand-chose à faire à part regarder Leah avec des lunettes dignes des meilleurs films steam-punk trafiquer son bijou avec des outils minuscules. Il lui demanda des précisions sur l’exactitude de la date.


    Je n’en serais sûre qu’après un ou plusieurs coups de fils aux fournisseurs. Mais ça dépasse rarement les trois semaines sauf en cas de problème.

    Oui, le « sauf en cas de problème » était quelque chose de très mauvais si on était un tant soit peu commercial. Parce que entre elle et les pièces il y avait un grand nombre de gens. Et si elle devait faire fabriquer la pièce sur mesure, ce serait encore plus compliqué. Il y avait des pièces qui ne changeaient jamais et qui étaient adaptables à tous les modèles ou presque. Et après, il y avait les autres, des rouages généralement, qui demandaient des mesures précises pour pouvoir bien faire tourner le tout. Elle, son boulot, ce n’était pas de les faire ou de les acheminer c’était de les monter. On lui donnait des pièces en bordel et elle était capable d’en refaire un système qui marchait. Dommage pour le bonhomme dans sa boutique, elle n’avait pas d’usine à disposition dans sa cave, ni de petits chinois prêt à travailler (et puis, pour faire un travail d’orfèvre comme ça ils allaient coûtés chers les petits asiatiques) et elle n’avait pas non plus de partenariat privilégiés pour être livrée en priorité (et puis c’était cher aussi). Elle rajouta :

    Si vous avez le temps, j’appelle tout de suite et je vérifie directement la disponibilité des pièces pour voir si les ont directement sous la main ou si il faut faire sur mesure.

    L’homme s’enquérit ensuite de savoir si elle travaillait plus tard certains jours de la semaine parce qu’avec ses horaires de travail il ne pourrait pas surveiller ce qu’elle ferait. Aï, normalement elle l’aurait fait de très bon cœur pour un client sympathique qui l’aurait fait hurlé de rire au moins deux fois et étant particulièrement mignon. Lui, il n’avait pas grand-chose pour plaider sa cause. Il n’était ni sympathique, ni drôle et avec sa tête de constipé, même si il aurait pu être un bel homme, ça cassait tout le charme qui aurait pu naître. Mais en même temps il était flic et mine de rien, elle était mutante. Dans l’affaire même si elle était la proprio et donc la dominante, si on y réfléchissait un peu mieux, ce n’était pas elle la mieux logée. Et puis ce serait mentir que de dire qu’elle fermait scrupuleusement toujours à la même heure, rejetant les centaines de clients s’acculant contre sa vitrine en hurlant son nom (ok, j’exagère un tout petit peu). Il n’y a pas si longtemps elle avait débordé d’une heure sur ses horraires. Mais elle, au moins, elle n’avait personne au dessus d’elle pour se plaindre de ses heures supplémentaires qu’il faudrait lui payer. Ce qui ne devait pas être le cas de son très cher client. Elle lui envoya un sourire sincère.

    Je peux fermer un peu plus tard, vous êtes un bon client c’est le moins que je puisse faire. Avec de la chance, ça durera moins longtemps que je ne l’ai estimé.

    Pour le coup, elle n’était pas totalement hypocrite. Il n’était pas un râleur compulsif qui s’était plaint des prix en essayant de négocier bêtement et il n’avait pas vraiment remit en question la qualité de son travail mais sa condition de mutante entachait tout le tableau. Un bon client ce n’était pas quelqu’un qui faisait forcément de la lèche mais surtout quelqu’un… Qui donnait de l’argent. C’était aussi simple que ça. Et peut être que plus tard il lui rapporterait son horloge et elle pourrait en obtenir beaucoup plus que sa petite montre. Puis, il lui demanda des précisions sur les réparations que sa montre aurait besoin et si elle devait changer beaucoup de pièces. Quelques personnes s’y risquaient des fois mais elle avait tendance à vite les perdre. Déjà à l’école ça n’avait pas traîner et les gens qui se contentaient bêtement de simplement assister au cours sans faire de recherches annexes étaient largués en moins de deux mois. Mais avec les novices, il n’y avait qu’un moyen de procéder. Elle prit la montre et sortit de son tiroir derrière le comptoir une petite pince. Elle prit la montre et en sortit une pièce qui ressemblait au niveau de la forme à un os. Il était un peu raillé.

    Ça c’est un morceau de l’échappement. C’est ce qui fait que les aiguilles tournent au temps universel. Et au bout il manque la palette de sortie qui permet au rouage juste là de faire tourner le reste du mécanisme. Le problème, c’est qu’il y a plusieurs modèles d’échappement et que je dois remplacer toute cette partie.

    Elle en sortit un rouage assez épais et gros. Un des plus gros de la montre. Elle le posa à côté de la pièce qu’elle appelait échappement.

    Mais si je change l’échappement et donc ce rouage, il faudra possiblement changer les autres rouages et quelques cornes pour faire coïncider le tout. Faudra voir avec ce que le fournisseur peut m’envoyer. Au pire des cas je peux retaper quelques morceaux pour les mettre à la bonne taille.

    L’explication pouvait sembler floue mais finalement c’était assez simple à comprendre : il fallait juste que le tout soit aux mêmes normes parce que si un rouage ne tournait plus, le reste s’arrêtait. Simple comme un jeu d’enfant dans la théorie mais c’était on ne peut plus compliqué une fois qu’on se lançait dans la pratique. Elle reposa les pièces et finit par demander à l’homme.

    Est-ce que je peux au moins garder l’échappement pour le mesurer et communiquer ses caractéristiques au fournisseur histoire de chercher un modèle équivalant ? De toute façon, vous en aurez un neuf.

    Quelle chance ! Un échappement neuf ! Il allait pouvoir s’en vanter auprès de tous ses collègues, rigolo comme il avait l’air d’être. Bon, elle se moquait mais elle pouvait pas parader parce qu’elle avait en poche quelques vannes franchement pathétiques sur les horlogers et pour le coup, même si elle semblait la plus agréable des deux, elle perdrait le peu de réputation qu’elle avait.

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Liam Winchester

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Les jours sont peut-être égaux pour une horloge, mais pas pour un homme ▬ Leah Vide
MessageSujet: Re: Les jours sont peut-être égaux pour une horloge, mais pas pour un homme ▬ Leah Les jours sont peut-être égaux pour une horloge, mais pas pour un homme ▬ Leah EmptyMer 16 Mar - 13:17

     La jeune horlogère n'avait pas vraiment l'air de se bloquer devant le comportement peu avenant de son client, même si elle avait quitté son sourire ravi pour en arborer simplement un vendeur, d'un autre coté, quoi de plus normal ? Contrairement à lui qui se montrait toujours neutre, elle ne pouvait pas faire autrement, imaginez seulement le vendeur qui s'amusait à tirer une tronche de trois mètres de long et à apparaître aussi aimable qu'une porte de prison, devant ses clients. Autant dire qu'il n'aurait absolument aucune clientèle, c'était bien pour ça que Liam n'avait jamais envisagé de reprendre la suite de son père lorsque sa mère lui avait annoncé que les anciens patrons de son cher et tendre avaient toujours proposé d'offrir un poste à ses fils en cas de besoin. La bonne blague, l'agent spécial se voyait aussi mal en représentant de commerce que son cadet, les deux frères avaient au moins ce point en commun : ils ne possédaient pas la fibre vendeuse. C'était bien pour cette raison que le trentenaire exprimait quelques doutes lorsque sa mère lui confiait avec émoi que leur père était le meilleur vendeur de la boîte, il avait une sacrée tchatche et semblait capable de vendre un ordinateur dernier cri à un couple de Hamlisch, plutôt épatant il fallait l'avouer. Et bien ce n'était visiblement pas génétique, où Seth avait hérité du peu de charisme que la famille pouvait posséder, Liam n'éveillait rien de plus chez ses interlocuteurs que l'aversion et l'agacement. C'était peut-être le coté maternel, si l'horlogère était capable de produire de l'acide avec son corps, on pouvait dire que le don de Liam était de pouvoir balancer de l'acide dans ses paroles. Le policier n'avait jamais eu la moindre parole aimable pour qui que ce soit, quoique, Pixie pouvait presque compter dans les exceptions, même si ce n'était pas fait dans les règles il fallait l'avouer.

     Elle devait certainement chercher des explications où des arguments pour pouvoir le convaincre de faire réparer sa montre ici, ce qui était on ne peut plus normal. L'agent Winchester se doutait bien que ce n'était pas pour ses beaux yeux qu'elle faisait l'effort de trouver des compromis, au contraire, s'il n'avait rien à faire réparer elle lui aurait certainement conseillé d'aller se faire voir depuis longtemps, à moins que ce ne soit son coté d'agent spécial de l'Opération qui joue en sa faveur ? Les rares fois où il n'avait pas été repoussé, ça n'avait été que pour cette raison de toute manière, il occupait un poste difficile, on ne renvoyait pas un flic aussi facilement, et lorsque c'était des mutants, c'était encore autre chose. Comme la pacifiste qu'il avait récemment contrôlée, mademoiselle Parker, qui n'avait pas osé broncher lorsqu'il s'était montré brutal avec elle, l'avantage de l'uniforme me direz-vous peut-être. Ils n'osaient pas protester, et Liam n'allait pas s'en plaindre, autant profiter un maximum des avantages du métier puisque la nature avait jugé bon de ne pas lui donner de don pour mettre les gens dans sa poche, non ? L'horlogère expliqua qu'elle ne pouvait être sûre du délai qu'après un coup de fil à ses fournisseurs, mais que ça n'excéderait pas trois semaines si tout se passait bien. Le « en cas de problème » il connaissait bien ça, que trop bien même, c'était toujours le même topo, et pour tout dire, l'Américain ne pouvait s'empêcher de grimacer à chaque fois qu'il l'entendait. Il y avait toujours des problèmes de toute manière, c'était comme ça, surtout lorsque ça le touchait. Elle allait certainement lui lâcher qu'un tsunami ou une connerie du genre avait bloqué le réapprovisionnement.

     De toute manière en imaginant que ça traîne trop, Liam ne ferait pas dans la dentelle, il balancerait sa montre aux ordures et en achèterait une nouvelle et tant pis, les sentiments, c'était du flanc, ça n'apportait rien et ça n'allait certainement pas permettre à sa montre de revenir à la vie. La demoiselle marqua une pause avant de finalement lui proposer de joindre les fournisseurs dans l'immédiat. Il esquissa un geste vers son poignet comme pour regarder l'heure qu'il était et calculer rapidement s'ils pourraient encore être ouverts, avant de se bloquer en se souvenant qu'il n'avait plus de montre et que c'était juste pour ça qu'il se trouvait ici. Après tout il avait déjà fait le trajet, il pouvait bien se permettre de « perdre » quelques minutes de plus pour éviter de faire le trajet pour des prunes dans quelques jours. Il hocha la tête après quelques secondes de silence.

     « Oui, téléphonez donc, je préfère perdre quelques minutes maintenant que de faire le chemin pour rien dans quelques jours. Ça sera le plus pratique je pense. »

     l retomba dans le silence, observant la jeune mutante alors qu'elle lui décrocha un léger sourire en disant qu'elle pourrait fermer plus tard parce qu'il était un bon client et que c'était le moins qu'elle puisse faire. Léger haussement de sourcils, bon client pour simplement 50 dollars ? Ça ne signifiait pas qu'il comptait prendre un abonnement à sa boutique, lorsqu'on savait que la dernière visite qu'il avait rendue à un horloger remontait à une dizaine d'année parce que la montre de sa mère avait un problème et qu'elle l'avait bassiné pendant des jours pour qu'il vienne, on pouvait aisément imaginer qu'il ne reviendrait pas de si tôt. Quant à faire de la publicité pour elle, autant rêver, il n'allait certainement pas conseiller son échoppe à des collègues simplement parce qu'elle lui avait bien remplacé les pièces manquantes et endommagées, de toute manière Liam n'avait pas d'amis à qui conseiller ce genre de boutique. À la rigueur Pixie ou Ilona, mais le Bastet doutait tout simplement qu'elles utilisent des montres de ce genre, certainement plus adeptes des montres dernière génération, surtout pour une scientifique comme la Russe. Elle ajouta qu'avec de la chance ça durerait moins longtemps qu'elle ne l'avait pensé, il pinça légèrement les lèvres, la chance, encore une fois ! Elle ne serait pas de mise, il était prêt à parier qu'il allait y avoir toutes les complications possibles et imaginables, même celles inimaginables en réalité.

     « Je doute que la chance puisse avoir quoi que ce soit à voir là-dedans, mais si vous le dites, on pourra éventuellement s'arranger. Tout dépendra de ce que vous pourrez faire pour la réparer. »
     En somme si elle était nulle pour réparer les montres et bien ça empièterait sur son temps libre, donc tant pis pour elle, il ne restait qu'à espérer qu'elle était aussi douée que sa boutique en donnait l'air, sinon ça serait une mauvaise impression pour elle, une de plus. Liam avait bien noté que visiblement elle ne comptait pas exprès s'étendre sur la réparation pour faire augmenter le coût de la main d'œuvre, c'était le type de réaction qu'il ne supportait pas de toute manière, en imaginant qu'elle puisse s'amuser à le faire, il risquait fort de ne pas apprécier et le client fidèle disparaîtrait rapidement. Elle attrapa la montre avant de prendre une pince derrière le comptoir pour de farfouiller dans la pauvre patiente avant de sortir une petite pièce qu'elle montra au client. Il l'observa en silence alors qu'elle disait que c'était un morceau qui permettait aux aiguilles de tourner dans le bon sens et qu'il manquait tout simplement une autre pièce qui permettait de tout faire tourner. Il hocha légèrement la tête alors qu'elle expliquait que c'était assez changeant d'une montre à l'autre et qu'elle devait remplacer cette partie. Il n'était pas expert en horlogerie, loin de là, mais toutefois, le mécanisme l'intéressait, après tout c'était un engrenage parfait que son esprit cartésien ne pouvait qu'admirer non ? Finalement la jeune femme attrapa une autre pièce qu'elle posa à coté de l'autre pièce avant de lui annoncer que si elle changeait le rouage qu'elle venait de tirer, il faudrait changer tout le reste pour que ça colle ensemble, ce qui expliquait qu'elle devait appeler les fournisseurs. C'était on ne peut plus compréhensible d'un coté. Il se voyait mal lui demander de ne changer qu'une pièce si elle savait ce qu'elle faisait !

     Restait à voir ce que ça donnerait, mais de prime abord elle donnait plutôt une bonne impression à l'Américain qui ressortait de cette explication avec le sentiment qu'elle connaissait son boulot. Après, elle avait utilisé de termes techniques qu'il ne connaissait pas, et elle pouvait aussi bien lui servir un lot de conneries qu'il ne saurait pas. Un peu comme s'il lui citait un passage du code pénal qu'elle ne respectait pas alors que ça parlait du droit de porter des chaussettes rouges le dimanche, mais chacun sa manière de faire, et bien que sa méfiance naturelle (sa paranoïa ?) le titillait toujours, il décida de faire confiance pour cette fois. Finalement après un petit silence, elle reposa le tout sur la table tout en lui demandant si elle pouvait conserver une des pièces pour pouvoir communiquer les données dont elle aurait besoin et qu'il en aurait un neuf de toute manière. Après tout, elle pouvait trafiquer les pièces de rechange si elle en avait envie, il n'allait pas jouer les tarés maniaques de sa sécurité non plus, sinon il changerait de boutique et voilà tout. Liam hocha légèrement la tête.

     « Oui, vous pouvez, de toute manière je ne vais pas vous demander de tout me faire contrôler avant sinon autant changer de boutique tout de suite. Vous avez l'air de savoir ce que vous faites, je vais vous faire confiance pour le coup. Mais ça ne change pas le fait que j'aimerais récupérer le reste de la montre en attendant. »

     En somme il lui indiquait avoir un degrés de confiance tout à fait respectable pour le coup et qu'elle devrait s'en contenter parce qu'il n'allait visiblement pas passer sur le fait qu'elle était mutante. Que voulez-vous, on ne change pas un butor comme lui aussi facilement.

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Les jours sont peut-être égaux pour une horloge, mais pas pour un homme ▬ Leah Vide
MessageSujet: Re: Les jours sont peut-être égaux pour une horloge, mais pas pour un homme ▬ Leah Les jours sont peut-être égaux pour une horloge, mais pas pour un homme ▬ Leah EmptyMer 16 Mar - 22:37

    Les clients difficiles, souvent, c’était des gosses mais là elle avait un sacré phénomène. Leah avait du mal à l’imaginer sourire. Comme si ses muscles du visage étaient perpétuellement paralysés. Avait-il sourit un jour dans sa vie ? Bébé, il tirait aussi toujours la gueule ou c’était une expérience un fois adulte qui l’avait rendu comme ça ? Ok, les agents du gouvernement n’étaient pas d’une jovialité légendaire, surtout envers les gens de son espèce, mais de là à être constamment désagréable, c’était vraiment étrange. Au moins on pouvait dire qu’il était égal à lui-même en toute circonstance et il ne devait pas vraiment être quelqu’un qui surprenait beaucoup de gens de part son comportement. Elle ne l’imaginait pas du tout dans un bar avec une bande de potes à rigoler allègrement une chope de bière à la main. Non, il était du genre presque sinistre à passer toutes ses journées tout seul à… Faire quoi d’ailleurs ? Il n’avait pas une tête à faire quelque chose. Enfin, il n’avait pas une tête à faire autre chose qu’être désagréable et de détester les mutants.

    Elle le comprenait assez aisément. Et aussi étrange que cela puisse paraître elle arrivait largement à comprendre l’air répugné que pouvait avoir cet agent dans sa boutique alors que parallèlement le comportement de Leonid l’avait longtemps laissé perplexe. Devant ce type, elle n’avait jamais montré ce qu’elle pouvait faire au meilleur de sa forme. Le médecin russe quant à lui, avait largement vu ce don elle était capable et il avait carrément enterré sa mère à cause de ça. Il aurait dû être un des premiers à la condamner et à l’éviter et pourtant, quand elle s’était pointée chez lui avant qu’il ne meure, il n’avait eu aucune réaction négative et ne s’était même pas protégé les mains pour éviter de se faire brûler.

    Ca lui était déjà arrivé, de répugner les gens à ce point. Elle ne se cachait nullement et acceptait les critiques et les regards haineux comme une pénitence à son péché. Elle n’était pas croyante mais elle croyait en la rédemption d’une certaine manière. Elle pensait qu’en se haïssant assez fort, en rejetant suffisamment violement son pouvoir et en cherchant le plus possible à l’éliminer, elle arriverait peut être à enfin ressembler à n’importe quelle humaine. Elle pourrait enfin aller faire du shopping et essayer des vêtements dans la cabine sans avoir peur de devoir payer des réparations. Elle pourrait accueillir des amis (vu qu’elle se laisserait en avoir cette fois) et les enlacer fortement à chaque fois qu’elle les verrait. Une épaule, des bras qui vous entourent… Elle ne demandait pas grand-chose mais c’était tellement compliqué et le peu de fois où elle avait connue un contact si tendre, elle l’avait stoppé presque immédiatement par peur. Peur de blesser et surtout et avant tout, peur d’y prendre goût et d’en redemander jusqu’à tuer. Parce que finalement, si elle avait pu tuer sa mère en l’enlaçant, elle le pourrait avec n’importe qui. Voilà pourquoi elle acceptait parfaitement que les gens soient réticents à la fréquenter d’une manière ou d’une autre.

    Elle pourrait mentir, dire qu’elle est humaine, se cacher. Mais qu’arriverait-il la fois où elle tuerait encore. Si c’était un criminel qui l’avait agressé elle aurait peut être moins de remords mais ça lui resterait quand même sur l’estomac. Et un amant ? En plus du dégoût de lui avoir menti elle aurait la pénitence de sa mort sur le dos. Très peu pour elle. Elle jouait franc jeu avec les gens qu’elle pouvait blesser et tant pis si elle passait à côté de certaines choses. Elle préferait largement louper une grande amitié basée sur un immense mensonge. Le ronchon hocha la tête avec quelques secondes de silence et lui dit de téléphoner. Il préferait perdre quelques minutes maintenant que devoir revenir plus tard. Il rajouta que ce serait plus pratique. Insidieusement au fil de la conversation il avait répondu à une question que normalement la jeune femme demandait à tous ses clients qui demandaient une réparation. Le numéro de téléphone pour prévenir les gens que les montres était prêtes. Rien qu’avec sa réaction de départ et sa volonté de garder sa montre détruite jusqu’à ce qu’elle reçoive les pièces, ça avait largement répondu tout seul.

    En étant déjà méfiant avec les mutants, il ne devait pas souvent donner son numéro de téléphone à une femme de ce genre. Même pour une question de praticité. Alors oui, dans tout le système compliqué qu’il lui demandait d’effectuer c’était plus simple comme ça. Pourtant l’homme ne semblait pas être quelqu’un de compliqué. Il avait l’air d’être quelqu’un de direct n’aimant pas trop attendre ou faire des détours. Maintenant, si son aversion pour sa condition était plus forte que son côté pratique, ça expliquait tout. Après un petit silence il rajouta que la chance n’avait rien à voir là dedans mais qu’au pire ils pourraient s’arranger et que tout dépendait de ce qu’elle pouvait faire pour la réparer. Concrètement, elle pouvait aussi lui offrir un nouvel intérieur mais le prix grimperait peut être un peu plus. Mais ça, c’était au cas où ce serait vraiment désespéré jusqu’au bout. Elle espérait sincèrement ne pas en arriver là car ça voudrait dire se coltiner son charmant petit client encore un bon petit bout de temps sauf si il cédait à la tentation de s’acheter une nouvelle épave à mettre à son poignet.

    Après qu’elle eut demandée si elle pouvait garder au moins l’échappement il répondit positivement en hochant la tête. Il fit la remarque qu’il n’allait pas tout contrôler sinon il avait qu’à changer de boutique. En effet, ils seraient encore largement là demain à poiroter le temps que l’homme regarde à la loupe la moindre petite vis de tout le système. Il dit quelque chose de plutôt positif : elle avait l’air de savoir ce qu’elle faisait et il lui faisait confiance. Seulement pour les montres en tout cas. Pour le reste, rien n’était moins sur et d’ailleurs, elle ne cherchait pas à s’en faire un pote. Loin de là (et si elle l’aurait voulu, c’est légèrement mal partit). Il rajouta finalement qu’il voulait récupérer le reste de la montre en attendant. Ne se départissant pas de son sourire la jeune femme répondit.


    Pas de soucis. Je regarde juste les mesures de l’échappement et je téléphone sur le champ

    Elle embarqua la petite pièce dans l’arrière boutique où se trouvait un plan de mesure plat sur une table. Elle le posa. Deux centimètres et trois millimètres. De tête, elle savait qu’elle n’avait pas ça en rayon du tout. Elle n’avait que des chiffres ronds qui étaient souvent les standards. Elle fit rapidement le calcul de la taille du rouage principal si l’échappement était aussi long, et ça non plus elle n’avait pas du tout. Elle soupira. Elle décrocha le téléphone qui se trouvait près de la porte ouverte de l’arrière boutique pour que le petit parano de service puisse vérifier qu’elle appelait bien le fournisseur et non une coalition terroriste de mutants surexcités implantés dans toutes les horlogeries du monde. Ca sonna deux trois coups avant que la voix bourrue du type qu’elle connaissait depuis un ou deux mois déjà ne résonne dans le combiné. Une voix pâteuse, il devait être entrain de pioncer ce gros plein de soupe.

    Jeff ? C’est Leah…
    Hein ? Ha ouai… Qu’est ce qu’il y a ?
    Tu as des modèles d’échappement avec un corps de 2,3 ?
    Attend deux secondes.

    Dans le combiné, elle entendait les pas lourds et peu discrets de l’homme s’éloigner du combiner certainement posé sur le côté de son bureau. Des bruits de cliquetis, des bruits de caisses qu’on déplace, des bruits de soupires, quelqu’un qui appelle quelqu’un d’autre, d’autres pas arrivent, on discute longuement, d’autres bruits de cartons… Et Leah s’impatientait. Normalement ça ne lui arrivait pas du tout. Pour une horlogère elle était plutôt cool et se serait posée à son bureau en sirotant son thé mais là, elle avait l’autre grognon au comptoir qui n’allait pas tarder à faire savoir son impatience et ça la stressait par avance. Finalement un craquement dans le combiner lui fit comprendre que Jeff avait reprit le téléphone en main.

    Désolée Leah, j’ai pas. C’est quoi le modèle ?
    Je sais pas, un vieux modèle de trente ans.
    Putain mais qui t’as ramené un truc pareil ? Un homme de Cro-Magnon ?
    … On peut dire ça oui.
    Encore un vieux sénile qu…
    Bon heu… Ca prendra combien de temps à avoir ? Parce que du coup j’aurais aussi besoin du rouage correspondant. Les autres rouages j’ai les tailles qui correspondent.
    Je fais un tour demain au détaillant et je t’en prends. Je t’en prend en rab’ au cas ou ?
    Non, un ça suffira. Merci. Salut.

    Elle raccrocha. Le calcul était à peu près simple à faire. Demain, Jeff a les pièces et il les envoi. Les services de postes n’étant pas super fiables mais pas catastrophiques non plus elle pouvait compter recevoir le tout dans trois jours sans problèmes. Elle sortit de son arrière boutique pour arriver au niveau de son interlocuteur ô combien sympathique, son sourire agréable toujours à la bouche.

    Ils doivent récupérer les pièces demain et normalement, dans trois jours j’ai le tout. Mais histoire d’être sur je vous propose de revenir dans quatre jours.

    Histoire d’être sure de réussir à garder un air jovial lorsqu’il reviendrait avec ses gros sabots et son air de dépressif constant. Mais peut être qu’après tout, il n’était comme ça qu’avec les mutants. Mouais, en entrant dans la boutique il n’avait pas non plus le visage avenant de casimir, fallait pas rêver. Au moins il lui faisait gagner sa vie. Paradoxale quand on y pense. Il passait sa vie à essayer d’éradiquer la menace mutante et à côté de ça, il faisait réparer sa montre chez une horlogère de cette espèce. Ca donnait à réfléchir.

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Liam Winchester

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Les jours sont peut-être égaux pour une horloge, mais pas pour un homme ▬ Leah Vide
MessageSujet: Re: Les jours sont peut-être égaux pour une horloge, mais pas pour un homme ▬ Leah Les jours sont peut-être égaux pour une horloge, mais pas pour un homme ▬ Leah EmptyLun 21 Mar - 14:13

     Liam était de nature plutôt patiente en général, mettez certainement cela sur le compte des années passées à attendre dans une voiture, en planque, regardant l'obscurité en entendant simplement un collègue se bâfrer comme un ogre de donuts sur le siège avant de la voiture de service. Ça apprenait généralement à garder une certaine dose de patience, mais lorsqu'il s'agissait de mutants, c'était une autre affaire il fallait l'avouer. Le trentenaire l'observa en silence alors qu'elle lui adressa un énième sourire en lui répliquant qu'il n'y avait pas de soucis et qu'elle allait simplement regarder les mesures avant de téléphoner à son fournisseur. Il hocha la tête en silence alors que la demoiselle se détourna après avoir attrapé la petite pièce, et passa dans son arrière-boutique pour s'occuper de tout cela. Il pouvait avoir l'air d'un taré à se méfier de la sorte de la plupart (la totalité ?) des mutants, mais c'était comme ça, lorsqu'on passait sa vie à faire une chose, ça finissait par devenir naturel tout simplement. Le policier avait été entraîné à se méfier des gens en général, la première chose que l'on vous enseignait en entrant à l'école de police, c'était bien de ne pas accorder aussi facilement sa confiance au premier venu. Encore moins aux jolies filles, elles vous roulaient toujours et cherchaient à s'en tirer en se servant de leurs charmes. Est-ce que l'horlogère était séduisante ? Il aurait été totalement incapable de le voir, Liam c'était le type d'homme à voir les défauts et à ignorer le reste, le style de mari qui voyait que sa femme n'avait pas terminé de nettoyer les sols alors qu'elle avait fait tout le ménage de la maison à coté. En somme, il voyait simplement le gène de la demoiselle comme si elle portait un masque qui dissimulait son visage et l'empêchait de voir le reste. Il ne se laissait pas avoir par ce genre de procédés de toute manière, et il y avait peu de chance pour que qui que ce soit s'y risque.

     Il regarda la jeune femme s'éloigner doucement, elle passa dans l'arrière-boutique et il en profita pour regarder rapidement les environs d'un œil inquisiteur, comme à son habitude, histoire de contrôler qu'il n'y avait rien de louche dans le coin. Mais mis à part quelques horloges, ce qui était on ne peut plus normal dans une horlogerie me direz-vous, il n'y avait rien de dangereux. Elle pouvait toujours sortir avec une arme de l'arrière-boutique, bien qu'elle n'avait pas réellement besoin d'un pistolet ou de quelque chose de ce genre pour pouvoir lui régler son compte, c'était ça l'avantage avec les mutants : ils étaient toujours armés. Avantage oui, parce que ça lui permettait au moins de pouvoir prétendre qu'un mutant avait cherché à l'attaquer alors qu'il n'avait rien fait de plus que de lever la main, et comme Liam avait une certaine tendance à avoir la gâchette facile, cela ne le gênait nullement de mentir un peu pour tourner les choses à son avantage. Il avait déjà descendu un ou deux mutants qui ne le menaçait pas réellement mais qui avaient fait la connerie d'avoir un geste hostile à son égard, dont une pacifiste, récemment. Il était en mission avec l'agent Paradise lorsqu'il avait réglé son compte à une jeune femme qui était pucée, il avait réussi là où les scientifiques échouaient : il l'avait soignée simplement en appuyant sur une gâchette. En somme, si la demoiselle avait fait l'erreur de faire un geste brusque envers lui, Achaea n'aurait plus eu d'horloger. Même si elle était pacifiste et pucée, il se méfiait d'elle, après tout l'évadé récent de l'Opération, Shawn Sciuto, était aussi pacifiste et avait pourtant déjà tué des gens non ? C'était inscrit dans leurs gènes, ils étaient mauvais et voilà tout, il fallait leur régler leur compte et c'était tout ce qui comptait à ses yeux. Les soigner c'était des fadaises, on ne soignait pas une tare génétique.

     Une voix rompit le silence et le coupa de ses pensées, la jeune mutant se présenta avant de demander s'il possédait des modèles d'échappement d'une certaine taille. Moment de silence, l'autre allant certainement chercher ça dans ses dossiers, mais s'il avait été ordonné, la jeune fille aurait obtenu sa réponse sur-le-champ. Liam c'était le style à noter le moindre détail sur un papier, de manière codée pour qu'on ne comprenne pas ce qu'il notait évidemment, cela évitait de dire le traditionnel « j'ai oublié » ou de mettre trois heures avant de localiser une donnée. Il n'utilisait pas d'ordinateur, par conséquent le meilleur moyen pour s'en sortir c'était d'être ordonné. Il n'y avait pas de recherche rapide dans les dossiers papier et Liam était pourtant plus apte à trouver un dossier que ses collègues. On lui demandait une donnée ? Il ouvrait un tiroir et la sortait aussitôt alors que les autres flics passaient trois heures à chercher dans leurs dossiers virtuels. Encore un exemple de laisser-aller, Liam désapprouvait cela, tout devait avoir sa place ou c'était la porte ouverte à l'anarchie. Alors qu'il pestait mentalement contre le manque d'organisation de certaines personnes en se disant que ça serait sans aucun doute synonyme de retard dans la livraison, il entendit à nouveau la voix de la demoiselle. Elle déclara que c'était un vieux modèle de trente ans et Liam espérait simplement qu'elle ne considérait pas les personnes de trente ans comme vieilles, puis elle conclut en lui demandant combien de temps ça prendrait avant de rétorquer qu'un seul suffirait, puis il entendit le bruit d'un téléphone qu'on raccroche avant de voir la mutante sortir de son arrière-boutique.

     Elle souriait toujours et Liam se dit qu'elle finirait par avoir un blocage aux mâchoires à force de sourire bêtement, puis la jeune fille déclara qu'ils allaient récupérer les pièces demain et qu'elle aurait le tout d'ici trois jours, avant de lui conseiller de revenir seulement dans quatre jours. Il hocha la tête en réfléchissant rapidement avant de répondre d'un ton toujours aussi aimable qui devait certainement le qualifier dans l'esprit de la pacifiste.

     « Très bien, je reviendrai donc dans quatre jours, à la même heure puisque visiblement ça ne vous pose pas de problèmes. »

     Pas de merci, pas d'au revoir, il n'allait pas lui baiser les pieds pour la remercier de s'occuper de sa montre après tout, si jamais elle n'avait pas fait ces efforts elle aurait perdu un client voilà tout ! Liam était déjà assez agacé de devoir donner de l'argent à une mutante, ça lui donnait la même impression que s'il était allé demander les services d'une professionnelle et pas dans le domaine de l'horlogerie. Lorsque vous aviez l'habitude d'avoir une haine pour quelque chose, demander et accepter de l'aide de cette « chose » devenait forcément une difficulté, il allait avoir honte de savoir que sa montre avait été réparée par une mutante mais bon, le trentenaire n'avait malheureusement pas le choix ! Restait à espérer que son fournisseur n'en était pas un non plus ou il aurait la totale. Liam attrapa sa montre qu'il glissa rapidement dans le sachet en plastique, laissant simplement la pièce dont la jeune fille avait besoin, puis il glissa le tout dans sa poche d'habit de civil avant de se détourner sans la saluer. Butor, malpoli ? Éventuellement, mais surtout peu envieux de se faire voir dans cette boutique, même si l'origine génétique de sa propriétaire n'était pas notée sur la devanture. Il poussa la porte du magasin pour se retrouver dans la rue, regarda rapidement à droite et à gauche pour contrôler qu'il n'y avait personne dans le coin, puis il prit le chemin de son appartement de célibataire, toujours aussi peu avenant et bien décidé à se remonter le moral en bossant sur un dossier complexe. Certains buvaient un bon verre, d'autres sortaient draguer pour se remonter le moral, lui il préférait tout simplement bosser sur un truc qui valait la peine. Chacun sa manière de vivre.

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Les jours sont peut-être égaux pour une horloge, mais pas pour un homme ▬ Leah

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