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Wonderful word

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۞ Membre de l'Opération Genesys ۞

Curtis Langford

Curtis Langford
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◊ Nombre de Messages : 124
◊ Nombre de Messages RP : 30
◊ Age : 34
◊ Informations : _
Fiche de Curtis Langford
Sujets & Relations

◊ Age du Personnage : 33
◊ Pouvoirs / Armes : Clairsentance & Omnilinguisme


Informations

» Métier
: Professeur d'archéologie

» Statut RP
: Ouvert

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MessageSujet: Wonderful word Wonderful word EmptyMer 29 Déc - 19:19

16h12. Curtis s’étira de la tête au pied, ses fesses sur le rebord du siège. Il finit le fond de café qui attendait froidement sur le bureau, enveloppé de notes et d’ouvrages. Il était temps de faire une pause. Voilà trois jours que Curtis travaillait. Les seuls moment pour lui furent quand il dormait, ou se douchait. En plein repas ou aux toilettes, il avait toujours quelque chose sous les yeux. Il éteignit son ordinateur où il venait d’écrire la dernière ligne de la nouvelle séquence qu’il allait entamer à la fin de son prochain cours : l’architecture gréco-romaine était si riche que le chapitre allait être costaud.

Il se pencha et gratta la tête de son chien. Le dalmatien de trois ans était dans sa couche et restait relativement calme toute la journée lorsqu’il travaillait. Vianney (son nom) se leva d’un coup, s’étira aussi et suivit son maître au pas. Il avait sa petite balle en mousse, bleue, dans sa gueule. Il espérait secrètement qu’il l’utiliserait au parc ce jours là. Et il allait être ravi. Curtis fit un détour par un petit square non loin de l’université. Il joua une bonne demi-heure avec Vianney et ensuite, en voiture pour retrouver la maison. Il aimait le gardé toujours près de lui, mais les chiens n’étaient pas acceptés dans tout les établissements. Curtis souhaitait aller à la bibliothèque et avec la présence d’un si grand chien risquait d’être un gros problème. Le chien ne râla pas. Il entra et se mit sur le canapé, s’allongeant de tout son long. Il avait l’habitude de s’encrouter dans la maison et ça ne le gênait pas plus que ça. Puis, il s’était bien dépensé aujourd’hui, sans compter le footing tout les matins. Curtis alluma le chauffage, pas trop fort, mais assez pour le confort de son animal, et ainsi quand il rentrera ce soir, la salle de sera pas glacée. Il repartit en fermant le verrou, puis repris sa voiture. Il n’habitait pas si loin de son lieu de travail, ni de la bibliothèque, mais il était parfois si fatigué que de faire quelques mètres à pied, c’était une torture et avec le froid de ces derniers jours…

Il fit un détour par un petit pub dans le quartier et se prit un verre de vin chaud légèrement épicé à la cannelle. Le gout était si fin et la chaleur marié à l’alcool était revigorant. Il était rare de pouvoir apprécier des alcools chaud, comme le saké, mais il préférait de loi le vin. C’était ce qu’il adorait même dans la période des fêtes. Il se régala donc un petit moment et marcha les quelques mètres qui le séparait de la bibliothèque. Il y en avait une à l’université, mais elle était surtout spécialisé et très petite. De plus, il avait besoin de quitter le cadre de travail dans lequel il passait le plus clair de son temps. Il salua la documentaliste et directrice de la bibliothèque, puis quelques étudiants.

Il retira son blouson en cuir, vintage et son foulard en soir d’un dégradé partant d’une douce couleur sable au kaki. Il avait choisit un petit fauteuil avec une petite table de chevet dont une jolie lampe l’égayait. Le cache était de couleur crème et adoucissait l’éclat cru de l’ampoule. Il posa aussi sa besace sur le côté et partit en quête d’aventure, de pays imaginaires, fantastiques, féériques, ou la nourriture était si bien décrite qu’elle vous donnait l’eau à la bouche, les décors majestueux, utopiques, et même si de nos jours les pouvoirs était une chose qui était partie en désuétude, on les voyait comme un don, une force ! Rien de mieux qu’un livre Héroïque-fantaisie. Il en choisit un sur le pouvoir des runes, la magie. Il l’avait déjà lu, mais il chercha les moments qu’il préférait pour les lire en toutes détente. Il connaissait déjà l’histoire, pas besoin de se creuser les méninges et se perdre dans les suspicions, les intrigues à établir, les noms des personnages. Il avait déjà assez de choses à retenir comme ça. Il s’installa, enfin s’avachis confortablement dans le fauteuil en toile, puis l’ouvrit en plein milieu. Ah, les premiers échanges non innocent entre l’héroïne et le lycante. Il trouvait ces scènes risibles, mais si tendres et amusantes. Il se laissa emporté dans le monde féérique de la belle Arcane.

Soudain, une main imposante se posa sur son épaule. Il sursauta, sortant de l’histoire rigoureusement bien écrite, celle du genre qui vous plongeait littéralement dedans en quelques lignes. Il releva la tête et se pasa la main dans les cheveux, rangeant quelques mèches qui s’étaient aussi penché sur la lecture du jeune professeur. C’était un collègue. Il lui serra la main avec une très bonne poigne. Il était professeur de composition et de littérature. Il échangea quelques politesses et l’autre professeur, plus vieux, plus propre sur lui engagea sur autre chose :

_Le hasard fait vraiment bien les choses. Nous voilà tout les trois réunis…

Curtis pencha la tête sur le côté et regarda autour de lui, cherchant la tierce personne dont il avait l’air de parler. L’homme claqua sa langue sur son palais.

_Arrête de faire la girouette. Tu sais la fameuse fille dont je t’ai parlé. Gentil, très doué, un grand vocabulaire, sérieuse… Bah, elle est là. A la table, avec un très bon livre en main.
_La fille super ravissante là ? … Hm, je vois. Je vais en profiter pour aller la voir. Je dois t’avouer que j’ai un peu oublié ces derniers jours. J’ai tellement de boulot, faut vraiment que je trouve un assistant pour mes cours. Merci.
_Oh de rien. Par contre, n’y va pas comme un pochetron ! Elle est timide, présente toi. Je lui ai dit deux trois mots à ton propos…

Curtis hocha la tête et referma son livre quand son collègue prit congé de lui. Il rangea le conte à sa place sur les rayonnage et prit ses affaires sous le bras. Il s’approcha de la jeune fille. Elle avait une candeur dans le visage qui se perdait de nos jours. Elle était encore plus charmante, ses yeux bleus concentrés sur l’ouvrage. Il resta un petit moment à l’écart, pour l’observer tranquillement. Il arriva enfin à sa hauteur et lui tapota l’épaule avant de lui tendre la main.

_Rachel Bosk, c’est bien ça ? Je me présente, je suis le professeur Langford. L’un de vos tuteurs vous a parlé de moi.

Il prit place sur la chaise non loin d’elle en posant manteau et besace sur la table. Il continua son récit.

_Je suis professeur d’archéologie. Enfaite, je vous propose du travail. Enfin, il a du t’en parlé. J’ai juste besoin d’une assistante, qui réécrirait mes cours, ou des articles que j’écris pour mon blog et certain magazines. J’ai beaucoup de travail, et c’est vrai qu’une aide me ferait le plus grand bien. Tu sera bien payé. Bon après, je te propose ça comme ça. Tu n’es pas obligé d’accepter. On m’a juste dit que tu écrivais très bien et que tu étais assidue. C’est-ce que je cherche.

Il laissa ensuite ses yeux se balader sur quelques papiers qu’il trainait. Il n’eut pas le temps de lire sans que cela ne se voit. Il finit par regarder encore un peu la jeune fille, espérant une réponse positive. Il n’avait vraiment de temps à perdre à diffuser une annonce, et passer des entretient. Il avait confiance en son collègue et s’il disait que cette Rachel était la fille qu’il lui fallait, c’est que c’était le cas. De plus, il se disait qu’elle était belle à regarder, rien de mieux. Il secoua sa tête pour retirer ces idées farfelues. Il pencha ensuite son regard sur la couverture du livre. Oui, il était vrai : magnifique choix.

_Tu lis pour toi, ou pour les cours ? Ce n’est pas un livre facile…

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MessageSujet: Re: Wonderful word Wonderful word EmptyMer 29 Déc - 20:53

Rachel enleva le casque audio qu'elle avait enfoncé sur ses oreilles, dans l'espoir de couvrir le brouhaha venant de la salle de bar, en bas. Peine perdue, elle n'était pas dans un bon jour ; tout ce qu'elle avait réussi à faire depuis une heure, c'était rêvasser sur la musique. Cette dernière était trop forte pour la laisser se concentrer sur ses cours, mais si elle baissait le volume, elle allait se laisser distraire par les bavardages joyeux de sa mère et d'Allan. La jeune fille poussa un soupir, secoua la tête et referma son livre. En temps normal, elle serait simplement descendu discuter un peu, le temps de retrouver une humeur plus propice à la concentration ; mais elle devait finir cette analyse de texte pour dans quelques jours, et ne voulait pas se retrouver avec le fameux stress de la deadline, qu'elle détestait comme tout le monde et évitait comme la peste. C'était le meilleur moyen pour bâcler un travail en plus, et comme elle aimait beaucoup le livre à étudier, qu'elle avait déjà lu auparavant plusieurs fois, elle comptait sur ce devoir pour remonter sa moyenne – bien que cette dernière soit loin de raser les pâquerettes.

Elle se leva et prépara rapidement son sac, y mettant de quoi travailler, puis enfila un manteau, ses bottes et prit ses clés de voiture, avant de descendre d'un pas leste l'escalier qui menait à la salle de bar.


- Tu t'en vas, Chel ? s'enquit sa mère en la voyant passer.

- Oui maman, je vais travailler à la bibliothèque. Sauf si tu as besoin de moi pour...

- Pas du tout, vas-y, l'interrompit Flavia. Je ne sais pas combien de fois je vais devoir te répéter de faire passer tes études avant tout.

- Voilà un très mauvais conseil à donner à une étudiante ! lança le vieil aveugle depuis le fauteuil où il se chauffait confortablement devant le feu. Crois-moi ma petite Rachel, tu ferais mieux de t'amuser tant que tu le peux encore.

- Allan, avec tout le respect que j'ai pour toi...

- On en parlera plus tard, déclara précipitamment Rachel avant d'être prise à parti dans la discussion, et donc retardée. A ce soir ! Je rentre avant dîner.

Après une dernier salut, elle quitta le Powerhaus pour s'installer dans sa voiture, cadeau de ses dix-huit ans, un rien poussive mais suffisante pour faire le trajet jusqu'à la ville. Le moteur ronfla, récalcitrant car refroidi par cette journée d'hiver, avant d'emmener le véhicule sur le chemin de graviers qui semblait jaillir des arbres qui dissimulaient le bar clandestin.


Environ une demi-heure plus tard, Rachel gravissait les marches bien connues de la bibliothèque, un des endroits où elle passait le plus de temps, en dehors de chez elle et du campus. Ce dernier possédait bien une BU, mais elle était en général surpeuplée. Même si les livres qu'on y trouvait étaient plus spécifiques aux études, notamment aux siennes, Rachel n'aimait guère y aller. Il y faisait toujours trop chaud, les tables étaient trop basses, les chaises trop proches les unes des autres. Non pas que cela ait une importance capitale, mais autant être bien installé pour travailler. Et évidemment, rien ne remplaçait le charme de l'ancien édifice, bien plus agréable que la déco moderne de la bibliothèque étudiante.

La mutante jeta un coup d'oeil à sa montre ; il était à peine quinze heures trente, elle avait un peu de temps devant elle avant la fermeture. Une fois le portique de détection des métaux passés, rituel incontournable de ces lieux, elle se dirigea vers un de ses coins préférés pour s'y installer. Elle avait quelques places où elle se retrouvait quasiment tout le temps, trouvant qu'un environnement récurant aidait à la concentration. En l'occurrence, il s'agissait d'un endroit un peu à l'écart où il y avait peu de monde, lui permettant de se nicher à l'abri des regards, ce qui satisfaisait sa grande timidité. Elle s'installa sur sa chaise habituelle et sortit ses affaires qu'elle étala un peu partout, profitant du peu de personnes présentes pour se mettre à son aise. Après avoir rassemblé ses cheveux en chignon pour qu'ils ne la gênent pas, elle ouvrit le livre qu'elle avait à commenter pour le cours de littérature américaine. Il s'agissait d'un de ses ouvrages préférés, à savoir
Une prière pour Owen de John Irving. Elle avait déjà dû le lire une bonne dizaine de fois, mais elle n'allait pas laisser passer une occasion de se laisser plonger dans son univers ; en plus, c'était pour la fac, donc forcément pour la bonne cause. Oubliant complètement qu'elle était censée prendre des notes pour son explication de texte, elle se laissa absorber par sa lecture, fermée à tout ce qui se passait autour d'elle.


Lorsqu'une main vint tapoter son épaule, elle sursauta violemment, tirée sans préavis de sa lecture. Elle s'y était tellement plongée qu'elle n'avait pas du tout entendu l'homme s'approcher. Dans sa surprise, elle échappa son livre qui tomba brusquement sur la table, sa couverture rigide produisant un claquement qui résonna dans ce temple du silence comme un juron dans une cathédrale. Rouge de honte, Rachel le reprit pour le refermer et le reposer plus silencieusement, n'osant pas regarder autour d'elle de peur de ne croiser que des regards courroucés. Puis elle réalisa enfin que celui qui l'avait dérangée attendait sans doute une quelconque réaction de sa part, et elle se mit debout brusquement, manquant de renverser sa chaise. Cramoisie, elle serra la main tendue, la tête baissée par réflexe pour cacher son visage dans ses cheveux, ce qui était profondément inutile vu que sa tignasse était tirée en arrière par la pique.


- Euh, je, bonjour, bredouilla-t-elle d'une petite voix. Rachel Bosk.

Elle rougit de plus belle en se rendant compte que cette présentation était idiote et inutile, puisque l'homme avait dit qu'il la connaissait. Mortifiée et ne sachant que dire, elle se rassit avec raideur pendant que l'autre prenait place sur la chaise adjacente avec une désinvolture qui contrastait avec sa propre gaucherie. Elle inspira profondément, s'efforçant de retrouver son calme. Déjà qu'elle n'était guère à l'aise avec les étrangers, en plus quand il s'agissait d'un homme, qui pour finir la prenait par surprise, tout cela donnait de sa part une magnifique démonstration de ridicule. Bref, elle espérait que ce professeur Langford n'était pas du genre à se fier à sa première impression.

Elle osa lever prudemment les yeux de ses bottes qu'elle contemplait passionnément pour lui jeter un bref coup d'oeil. Elle l'avait déjà vu plusieurs fois sur le campus ; difficile de le rater à vrai dire, avec une allure pareille. Rachel évitait de s'intéresser aux hommes avec un soin presque maniaque, sans doute effrayée par l'inconnu comme tant d'autres de ses homologues ; mais d'après ce qu'elle avait pu observer, ses collègues féminines ne se gênaient pas de leur côté, le fantasme de la relation élève/professeur restant apparemment bien présent. La mutante se refusa formellement à avoir un avis sur le sujet, mais elle devait bien admettre qu'il était plutôt séduisant... ah zut, trop tard.

Si ses souvenirs étaient bons, il était professeur d'archéologie – chose confirmée dans les paroles qu'il prononça juste après. Son allure décontractée, ses cheveux mi-longs et sa barbe mal taillée lui donnaient plus l'air à se balader dans des jungles hostiles avec un chapeau et un fouet, à courir sur les murs pour récupérer des idoles maudites, que dans une université entouré de bouquins et de groupies. Rachel aimait bien les gens originaux, sans doute parce qu'elle n'aurait jamais le courage de l'être elle-même.

Elle garda le silence pendant que le professeur lui exposait l'objet de sa visite. Elle essaya de réfléchir pour situer le collègue dont il lui parlait ; elle finit par comprendre que c'était son professeur de composition. C'est vrai qu'il lui avait touché deux mots sur une histoire de travail d'assistante ; sur le coup, elle avait été intéressée par l'idée, contente d'avoir l'occasion de lire des choses un peu différente de ce qu'elle avait l'habitude d'étudier, mais comme il ne lui en avait pas reparlé, elle avait supposé que l'affaire en était resté là. Et voilà que son employeur potentiel débarquait en lui mettant carte sur table ; le moins qu'on puisse dire, c'est qu'il était du genre direct.

C'était une bonne idée sur tous les plans et elle avait tout intérêt à accepter. L'argent n'était pas un problème pour elle, mais quelques économies en plus ne seraient pas de refus. Elle avait du temps libre, ayant peu d'heures de cours, il n'y aurait donc pas de problèmes non plus de ce côté-là. En plus, cela la tiendrait éloignée du Powerhaus et vu la situation complexe dans laquelle elle se trouvait vis-à-vis du bar, ce n'était pas plus mal non plus. Langford n'était pas un de ses professeurs, mais elle n'avait pas entendu du mal de lui et le Pr Ivory, celui qui l'avait recommandé, était quelqu'un de bien et ne l'aurait pas mise dans les mains d'un taré ou d'un pervers. Les articles qu'il écrivait seraient sans doute très intéressants et lui permettraient de s'instruire un peu. Enfin, sans fausse modestie, elle se savait bonne en écriture et n'avait pas peur de ne pas être à la hauteur. Bref, elle n'y voyait aucune objection et même si elle n'avait pas tellement eu le temps d'y réfléchir, était bien décidée à accepter cette proposition.

Comme elle n'avait pas répondu toute suite, il fit une remarque sur
Une prière pour Owen qu'elle avait laissé sur la table entre eux deux. Elle hocha la tête et répondit à mi-voix, encore un peu rougissante.

- Je le lis pour les cours mais je l'avais déjà lu avant.

Le rouge lui revint aux joues alors qu'elle se rendait compte qu'elle devait avoir l'air de se vanter, ce qui n'était pas son intention. Elle inspira profondément et enchaîna rapidement.

- Comme je l'ai dit au professeur Ivory, je suis tout à fait d'accord pour le travail que vous me proposez. Ce serait avec plaisir et je suis disposée à commencer quand vous voulez. Mais, vous êtes sûre que je fais l'affaire ? Un de vos étudiants ne serait pas plus approprié ?

Cela ne la servait guère de faire pareille suggestion mais elle ne s'en rendit pas compte, ne voulant pas être acceptée pour quelque chose dont elle n'était pas capable.

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Curtis Langford

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MessageSujet: Re: Wonderful word Wonderful word EmptyLun 3 Jan - 13:32

Curtis jusqu’à maintenant la regardait avec un sourire affreusement attendrie. Il aimait sa maladresse, ses rougeurs, sa voix qui se perdait dans le silence. Elle si adorable et pure. Puis, il se sentait moins seul. Il était identique à elle face à Me Bjørn. Cela ne donnait que plus de charme à Rachel, il espérait que l’avocate pensait pareil pour lui. Soit. Elle aimait ce livre ? Elle le lisait même plusieurs fois ? Elle était vraiment très assidue. Elle aurait pu le prendre par facilité pour lui éviter plus de travail, mais tant qu’à faire on ne relisait pas le livre, ou alors en diagonal et vu ses yeux, elle ne ratait pas un seul mot de l’écrivain, appréciant ses figure de style avec jouissance. Il savait très bien reconnaitre les gens passionnés par la lecture. Il l’écouta attentivement et se retint de taper sur la table face à une réponse éventuellement positive de sa part. Tant d’effort peut-être économisé ! Si elle travaillait vraiment pour lui, il n’oublierait pas de remercier son collègue avec une bonne bouteille de bourbon. Elle avait une voix si douce qu’il ne pourrait cesser de l’écouter parler. Elle ferait une magnifique conteuse pensa-t-il.

Puis alors, elle suggéra une idée si logique, mais qui des fois ne suffisait pas. Des élèves de ses cours ? Comment pouvait-il expliquer ça ? Soudain, une illustration arriva vite à eux. Un étudiant du cours de Curtis arriva. Il balança un bouquin devant les yeux d professeur après l’avoir saluer. Il lui posa une question sur les différence d’architecture des kofun japonais qu’il n’avait soit disant pas saisi. Curtis se pencha sur la question, puis bientôt la présence du jeune homme passa à sa droite, là où se trouvait Rachel. Il prit une pose ridiculement confiante et viril, le tout pimenté d’un sourire narquois.

_Eh saluuuut … On se connait pas, moi c’est Dan. T’es pas dans les cours de Curtis non ?
_Déjà c’est professeur Langford et va faire semblant de travailler ailleurs ! Grogna l’archéologue en lui écrasant le ventre au niveau du bassin. Arrête de nous embêter, on parle sérieusement là. Va plutôt embêter la petite blonde qui travail ici.
_Eh arrêtez ! Elle m’a envoyé chier et elle a même préciser que si vous continuiez à lui envoyez n’importe qui, elle s’occuperait de vous !

Le jeune étudiant partit alors que Curtis riait. La pauvre Svetlana avait du fil à retordre avec le professeur. Il adorait la chahuter de temps en temps. Il vérifia que le jeune homme s’en alla sincèrement. Il ne manqua pas de se retourner pour envoyer un petit signe de main à la jeune fille. La pauvre Rachel avait l’air complètement crispée. Il lui frotta le dos.

_Tu comprends mieux pourquoi je ne prends pas mes étudiants ? Le seul qui est sérieux et qui travaille sérieusement je l’ai déjà asservi, mais pour mes recherches. Puis j’ai pas tellement envie de faire des entretient et des milliards de journée d’essaie. M. Ivory m’a dit que tu étais la fille qu’il me fallait, alors je le crois et je commence à le penser. Tu m’as l’air discrète et vraiment sérieuse. Je me demande finalement si ce n’est pas moi qui vais te déranger en plein travail. Tu peux commencer demain non ? Voir si ça t’ira. Moi je suis sûr que je vais vite t’adopter. Attend ! Je peux te prendre un papier ?

Il n’attendit pas la réponse de la jeune fille et lui vola une feuille et un stylo. Il commença à rédiger un petit contrat. Il disait qu’il la payait à l’heure, qu’elle pouvait travailler ou bon lui semblait mais qu’elle devait rendre les travails en temps et en heure, ainsi qu’aucune informations ne doit être divulguées. Il signa et lui donna.

_Tu réfléchis, je te demande pas un « je le veux » tout de suite. Même demain, t’es pas obligée de signé et d’accepter. Je veux juste te montrer ma bonne foi et la sureté du travail. Tu n’auras qu’à venir vers 15h ici même. Mon bureau est trop bordélique, j’ai pas de place pour t’accueillir. Je rangerai plus tard et te ferai une place si tu acceptes. C’est juste un teste hein ? On s’est compris. Ca ne donne aucun engagement.

Il lui plia le papier et le glissa entre les pages de son livre. Il regarda l’heure. Ah, qu’il était dur de repartir s’enfermer dans son bureau au milieu de papier, de papier et seulement de papier.

_Désolé d’être aussi expéditif, mais comme tu vois, j’ai pas beaucoup de temps, je dois déjà retourner travailler. Je vais m’en aller comme un voleur, même si j’aurais aimé parlé un peu plus. On aura sûrement un peu plus de temps demain. Sincèrement, tu me sauve la vie si tu travailles un peu pour moi. Ah, mon numéro. Si jamais t’as un empêchement. Par contre, je t’en supplie, ne le donne à personne. J’ai déjà eu des problèmes avec une fanatique dans cette université. J’ai du changer.

Il lui nota sur un coin d’un de ses brouillons. Il avait encore des frissons avec cette jeune étudiante. Elle avait quelques problèmes psychologique et était complètement folle amoureuse du professeur. Il s’en voulait un peu de s’en être plain à sa famille qui l’envoya consulter un psychiatre et elle dut prendre des cours à domicile. Curtis était toujours très sociale et avenant, gentil, amicale. La jeune fille était déjà très attiré par son professeur, mais quand elle venait le voir pour des questions futiles sur des cours à son bureau ou même à la bibliothèque, à la fin des cours, pendant un petit verre, Curtis ne comprit pas. Il prenait son temps pour lui parler et l’écoutait quand des fois elle se confiait, puis discutait souvent avec elle. Il avait nourrit la jeune fille d’espoir et elle était encore plus amoureuse de Curtis. Elle finit par avoir son numéro par un autre élève qu’elle avait harcelé. Elle lui téléphonait tout le temps, l’attendait devant chez lui, lui faisait des avances. Oh, il aurait bien aimé se laissé allé et passer un de ses grands principes « pas de relation avec des étudiants » (même s’il a enfreint la règle une ou deux fois), il voyait bien qu’elle était un peu trop collante, et inquiétante. Il fut ferme avec elle et ce fut pire. Elle creva les pneus de sa voiture, lui envoyait des lettres d’insultes, l’appelait pour lui dire à quel point c’était qu’un égoïste, etc.. Il avait désormais un peu peur. Non pas de Rachel, mais qu’on lui soutire son numéro de téléphone.

Il se leva et lui serra la main à nouveau. Il la remercia de l’avoir écouté alors qu’elle était en plein travail et l’informa qu’il l’attendrait demain. Il ajouta qu’elle n’était pas obligée d’être à l’heure car il ne le serai sûrement pas. Il s’en alla et rentra chez lui.

Son chien lui fit la fête et après une petite caresse derrière ses oreilles tombantes, Vianney retourna dans sa couche et mâchouillait un os en peau de buffle. Il se prit un verre d’eau et regarda tout le travail qui ‘accumulait et n’avançait pas, dépité. Il y avait autant de note et d’ouvrage que dans son bureau, rongeant la moitié de la table du salon. Il mangeait souvent débout ou dans un tout petit coin de la table par conséquent. Son appartement n’était pas assez grand pour avoir une salle qui lui serve de bureau. Il avait de la place dans sa chambre pour un meuble et travailler, mais tout lui était à porté de main dans le salon et il portait une certaine affection aux grandes règles du feng shui, comme celui de ne pas mettre d’ordinateur ou de télévision dans la chambre. Ca perturbait le sommeil et ô combien il en avait grand besoin. Il se fit une boîte de ravioli à la sauce tomate et s’installa dans le canapé pour déguster son repas de fortune. Il alluma l’ordinateur portable qui était resté sur la table basse. Il consulta ses mails. Il avala presque de travers en voyant une réponse d’une certaine Maelys Briec. Il avait trouvé son dernier livre sortit il y a deux ans en France et depuis trois mois en Amérique. Il était resté bouche bée devant la dédicace sur une des premières pages « à Curtis Langford, un archéologue qu’on ne peut oublier… ». Il était touché par le message, et ne comprenait pas trop. Puis il lui envoya un simple message pour la félicité de l’ouvrage qu’elle avait écrit. Elle lui répondit qu’elle tait ravi qu’elle l’avait lu et le remercia de ses critiques, puis lui demanda non innocemment quelques nouvelles. Il ne comprenait vraiment pas. Elle était mariée et avait un enfant en route. Il n’envoya pas de retour pour l’instant. Il finit ses raviolis et prépara les documents à retaper pour la jeune fille demain. Il n’eut pas la force de travailler un peu plus sur ses recherches. Il le ferai demain.

Le lendemain, il hallucina sur le potentiel de son sac. Il n’imaginait pas qu’il pouvait mettre autant d’affaire à l’intérieur. Son ordinateur, une partie de ses recherches, et le travail pour Rachel. Il se rendit finalement relativement tôt à la bibliothèque. Rachel n’était pas encore là. Il en profita pour aller voir la jeune femme qui travaillait à mi-temps. Une jolie blonde et si innocente. C’était devenue une amie à lui avec le temps, il passait tellement de temps ici. Il discuta un peu avec la jeune femme, Svetlana. Il lui appris qu’il allait peut-être avoir une nouvelle recrue, une jeune étudiante ravissante et bûcheuse. Puis il lui demanda aussi s’il pouvait prendre une des salles de travail. On y tait vraiment au calme et on avait des prises à proximité. Elle lui donna la clé sans rechigner. Si Rachel comptait vraiment être à ses services, il demandera à la jeune femme de la laisser emprunter ce genre de salle quand elle le souhaiterait. Il alla déposer ses affaires et retourna faire la conversation à la blonde, mais pas pour longtemps. L’étudiante finit par pointer le bout de son nez. Curtis marcha vers elle et l’invita à le suivre. Une fois dans la salle, il lui donna quelques instructions et lui donna le travail à faire. C’était plein de brouillon à recopier. Il lui brancha l’ordinateur et la laissa se mettre en route. On avait pas le droit à la boisson ou la nourriture, mais, ainsi enfermés, seuls témoins, il sortit un thermos de café avec deux tasses en plastiques. Il lui en proposa un verre, puis prit place en face d’elle. La table était un grand rectangle et il y avait tout juste assez de place pour deux et étalés toutes leurs affaires. Elle comptait normalement six place. Il y avait une autre table identique, couleur sombre en bois à côté. De grande fenêtre laissait la lumière entrer, mais vu le temps nuageux, les lampes se devaient d’être allumé. Des spots très clairs à la lumière vives pour une vision assuré.

Curtis déballa le reste de ses affaires, un livre et un papier. L’ouvrage était décoré de post-it partout, il ressemblait à une piñata avec des franges partout de toutes les couleurs. Il ouvrit un boitier en cuir et rigide pour sortir des lunettes sobres à la monture fine en métal blanc. Il les enfila et commençait à lire. Il voyait très bien de loin, mais de près sa vue s’était gâtée. On lui avait dit mainte et mainte fois de ne pas lire dans la pénombre, mais il en faisait qu’à sa tête, alors ses yeux s’étaient vite fatigué. Après une heure d’un long silence, il regarda la jeune fille.

_Alors ? Ca va ? T’arrive à me relire ?

Il demanda souvent plusieurs fois ce genre de question, puis bientôt la bibliothèque annonça sa fermeture. Il rangea ses affaires et remercia la jeune fille d’être venue. Il l’accompagna jusqu’à sa voiture et regarda sa montre. Il était encore tôt.

_alors ? Tu veux bien travailler pour moi ? Et pour cette journée là, tu veux que je te paie en liquide ou alors tu veux peut-être aller manger un truc ? J’ai pas envie de rentrer et faire la cuisine, mais manger seul au restaurant, c’est un peu triste… Je ne te fais aucune avance, je te le promets. Tu apprendras vite que tout ce que je propose est sans arrière pensée avec le temps.

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MessageSujet: Re: Wonderful word Wonderful word EmptyDim 16 Jan - 19:17

Rachel évitait soigneusement de regarder Curtis, et à la place observait passionnément les moulures de la table. Belle table hein, sans doute d'époque, avec de jolies arabesques dues au bois. Presque pas abîmée, ce qui dans ce genre de lieux était... Bref, elle avait beau essayer de s'absorber dans des pensées inutiles, elle avait quand même l'impression que le professeur était entrain de la fixer. Elle s'efforçait de ne pas trop rougir et d'avoir l'air aussi à l'aise que possible, en espérant qu'il ne se fasse pas une mauvaise opinion d'elle sur cette première impression.

Alors que le professeur Langford allait répondre à sa question innocente sur l'intérêt de la choisir elle, qu'un des étudiants en question choisit justement ce moment pour arriver. Il les interrompit avec un sans-gêne qui étonna Rachel. Elle n'aurait jamais osée s'interposer comme ça alors qu'ils étaient manifestement occupés à parler. Enfin, vu la façon familière dont le jeune homme s'adressait à son professeur, elle le soupçonna d'avoir un caractère clairement à l'opposé du sien. Elle attendit donc poliment que Curtis ait fini ses explications sur un truc asiatique, dont elle n'avait jamais entendu le nom avant, ayant simplement salué l'étudiant d'un signe de tête à son arrivée.

Apparemment, Rachel était plus passionnée que le concerné par les précisions du professeur sur son cours, qu'elle écoutait avec intérêt à défaut de pouvoir faire autre chose, puisque l'étudiant se déplaça subtilement pour venir se placer à côté de la jeune fille. Il lui lança un sourire qu'il devait espérer ravageur, pimenté par une pose qui laissa la mutante sans voix. Bouche-bée, elle lui adressa un regard perdu, ne comprenant pas du tout ce qu'il venait de dire, avant d'enfin saisir où il voulait en venir. Le résultat logique fut que la jeune fille redevint cramoisie et détourna violemment le regard avant de se perdre dans une réponse embrouillée d'où rien de compréhensible n'émergea. Heureusement pour elle, Curtis vint à son secours et convia gentiment le jeune homme à aller voir ailleurs, ce qu'il fit au grand soulagement de Rachel. Le professeur semblait trouver la scène amusante, elle était affreusement gênée et mit quelques instants à se reprendre. Elle n'avait pas l'habitude d'être abordée de la sorte, surtout pas devant un enseignant ; il devait bien rire intérieurement de ses dépends. Rachel en avait presque les larmes aux yeux, réaction qu'elle ravala bien vite avant de retrouver un semblant de calme. Heureusement pour elle, elle ne vit pas le petit signe de main qui lui était adressé par l'étudiant qui s'en allait. Et malheureusement pour elle, Langford avait bien évidemment remarqué sa gêne puisqu'il lui frotta le dos pour la réconforter. Elle apprécia le geste même s'il ne l'aida guère à se détendre.

Si tous les étudiants en archéologie étaient comme ça, elle était bien contente d'être en lettres. Quoiqu'il devait bien y avoir des dragueurs de ce genre de sa promo, cependant comme elle faisait tout pour ne pas se faire remarquer, ce genre d'incident arrivait rarement. Rachel ne se jugeait pas non plus comme canon, ayant trop peu confiance en elle pour se mettre en valeur. Si ce type-là l'avait remarqué, c'était simplement parce qu'elle se trouvait avec Curtis. Elle essaya de se persuader de ce dernier point pour se consoler. L'archéologue la couvrit d'éloges transmis par Mr Ivory, et cela la détendit de voir que son professeur avait une si haute opinion d'elle. Elle retrouva le sourire et le rouge quitta enfin ses joues. Les arguments de Langford sur ce qui avait motivé son choix lui suffirent. Elle le laissa prendre un stylo et une feuille et lut le contact de fortune qu'il rédigea, appréciant qu'il mette tout par écrit ; ses parents seraient sans doute plus facile à convaincre. Même si elle était majeure, ils restaient très protecteurs avec elle et ne la laisserait pas travailler avec n'importe qui.

Il lui annonça qu'il devait déjà repartir et s'excusa de ne pas pouvoir rester plus longtemps. Rachel se leva après avoir soigneusement rangé le contrat dans son trieur, lui assurant que ce n'était pas grave et qu'elle comprenait parfaitement. Il lui laissa son numéro, lui demandant de ne pas le donner, ce qui lui parut évident ; la mention cependant de la fanatique la fit tiquer. Un peu étonnée, elle se demanda s'il plaisantait. Apparemment pas. Elle réalisa alors que Curtis devait vraiment être bel homme pour entraîner une telle démonstration d'affection de la part d'une jeune fille, et cette pensée embarrassante la tint cramoisie pendant une bonne dizaine de minutes, heureusement sans témoin puisque l'archéologue était déjà parti.


Rachel resta à travailler jusqu'à vingt heures, essayant au maximum de se concentrer sur son livre et son commentaire de texte, même si l'assiduité n'était pas toujours au rendez-vous. Lorsqu'elle arriva à saturation complète et comprit qu'elle ne pourrait plus avancer efficacement pour aujourd'hui, elle rangea ses affaires et quitta la bibliothèque, un peu contrariée de n'avoir pas autant travaillé qu'elle le voulait. Cependant, cette sortie avait été profitable puisqu'elle avait rencontré le professeur Langford et qu'il lui avait proposé un travail. Y repenser la mit de bonne humeur, et elle s'installa guillerettement dans sa voiture avant de prendre le chemin du retour au Powerhaus.

Pendant le dîner, elle résuma les évènements de l'après-midi à ses parents et à Allan, avant de leur montrer le contrat rédigé par l'archéologue et de leur demander ce qu'ils en pensaient. Ni Flavia ni Walter ne s'y opposèrent, et déclarèrent que cet homme avait l'air honnête et qu'ils s'en remettaient au bon sens de leur fille pour décider ce qu'elle devait faire. Après quelques secondes de réflexion, Rachel finit par dire qu'elle pensait accepter. En cas de problème elle pourrait « démissionner » facilement de toute façon, le professeur avait l'air gentil, cela lui ferait un peu d'argent de poche et elle pourrait se cultiver sur des sujets qu'elle n'avait pas l'habitude d'étudier.


- Et toi Allan ? finit-elle par demander, l'avis du vieil homme lui étant très cher. Tu n'as pas dit ce que tu en pensais.

- C'est une bonne idée, je reste d'accord sur ce point. Mais ma petite, tu es une mutante et ton pouvoir n'est pas toujours facile à cacher. De plus, étant fichée, ce professeur peut se renseigner et savoir que tu es mutée.

Rachel échappa sa fourchette, consternée. Elle n'avait pas du tout pensé à cette éventualité.

- Allan, je ne pense pas que ça pose vraiment problème, Rachel a toujours bien agit et si ce professeur était vraiment un anti-mutant, il se serait renseigné avant pour ne pas prendre le risque d'engager quelqu'un comme elle, intervint Flavia.

- Et si lui-même est un mutant non recensé ou je ne sais quoi ? Si les autorités me surveillent et le soupçonne d'en être un parce que je passe du temps avec lui ? paniqua la jeune fille.

- Il n'y a pas de raison que ça arrive ma chérie, la rassura Walter. Une élève qui travaille pour un de ses professeurs, je ne pense pas que cela puisse les intéresser. C'est plutôt pour le Powerhaus que je m'inquiète.

Cette remarque jeta un froid et laissa Rachel déprimée pour la soirée. Malgré les tentatives de ses parents pour la rassurer, elle ne cessa d'y penser et dormit mal. Une crise de somnambulisme se produisit et Allan la retrouva en bas entrain de faire le tour du bar en marmonnant des choses incompréhensibles. Comme toujours après ces promenades nocturnes non désirées, la jeune fille se réveilla avec le dos en compote et le moral frôlant le zéro. Ses inquiétudes à propos du fait que Langford puisse savoir qu'elle était une mutante, ou même le sache déjà, que sa présence puisse présenter un danger pour lui, tout cela lui tournait et retournait dans la tête et la matinée ne fut guère productive au niveau du travail scolaire. Elle aida ensuite sa mère à faire la cuisine et passa le début d'après-midi à faire le ménage dans le bar, ce qui lui occupa un peu l'esprit et l'empêcha de trop se démoraliser ou même de stresser en pensant à son rendez-vous avec son nouveau « patron ». Finalement, quand quinze heures approcha, elle salua sa mère et Allan, rappela qu'elle rentrerait tard parce qu'elle avait théâtre et prit la route de la bibliothèque. Même s'il lui avait dit de prendre son temps parce qu'il risquait de ne pas être à l'heure, Rachel était trop ponctuelle pour songer à venir en retard. D'ailleurs, elle fit bien, puisqu'en arrivant elle vit que Langford était déjà là. Il la salua avec bonne humeur, ce à quoi elle répondit plus timidement. Elle le suivit et vit qu'il avait réservé une salle de travail pour eux seuls, ce qui lui plut assez vu qu'elle appréciait l'idée d'être tranquille sans personne pour l'observer. L'idée d'être seule en tête à tête avec le professeur fit alors parler d'elle et elle dut faire un effort pour ne pas rougir de nouveau. Elle se permit une gifle mentale ; pauvre fille, ne va pas t'imaginer n'importe quoi, tu restes une gamine et tu es là pour bosser. Elle fit donc son possible pour considérer l'homme d'un regard neutre et se concentrer au maximum sur son travail.

En parlant de travail, il s'agissait de quelque chose de simple : des brouillons à recopier. Rachel pensait décemment pouvoir s'en sortir sans rougir (façon de parler), aussi reprit-elle courage et s'installa derrière l'ordinateur qu'il venait d'allumer pour elle. Elle repoussa ses cheveux en arrière et les attacha avec sa pique habituelle, attrapa les brouillons et se mit au travail sans plus attendre. Langford de son côté s'était installé en face d'elle et commença également son boulot. Elle remarqua qu'il portait des lunettes, avant de se défendre aussitôt de décider si cela lui allait bien ou non. Il lui proposa une tasse de café qu'elle accepta avec joie, pas fâchée d'avoir le privilège de déroger à la règle stricte qui interdisait d'apporter de la nourriture ici. Elle fit quand même attention de ne pas laisser de tâches sur la table.

La pièce était lumineuse et agréable, au calme, y travailler était un véritable plaisir. Rachel était habituée à se servir d'un ordinateur, ses doigts courant rapidement sur le clavier et produisant un crépitement constant. Pouvant taper sans regarder ses mains, elle avança ainsi très vite dans le recopiage des notes. Ces dernières parlaient d'édifices anciens du Japon dont encore une fois elle ignorait totalement l'existence jusqu'à ce jour. Elle dut demander plusieurs fois des précisions car ne connaissant pas certains termes employés et voulant être sûre de ne pas faire de fautes, en dehors de cela l'écriture de Langford ne lui posa pas le moindre problème. Les heures s'écoulèrent donc rapidement et dans un parfait silence qui n'avait rien de pesant, chacun étant absorbé dans son travail respectif.


Lorsque l'heure de la fermeture de la bibliothèque sonna, relativement tôt ce jour-là, Rachel était très satisfaite de ce qu'elle avait fait et ne s'était pas ennuyée une seule seconde. Même si elle n'y connaissait pas grand-chose, les notes étaient intéressantes et elle espérait à force finir par se perfectionner sur le sujet. Elle pensait également s'en être bien sortie, même si elle redoutait quand même que Langford ne soit pas satisfait du travail qu'elle avait effectué. Cependant la satisfaction du boulot abattu primait et elle avait complètement oublié ses peurs à propos de sa nature de mutante, ayant retrouvé sa bonne humeur.

Baignant dans l'euphorie, elle retourna à sa voiture, raccompagnée par Langford. Celui-ci n'eut pas l'air de vouloir la recaler vu qu'il lui demanda de nouveau de travailler pour lui. Rachel se retint de sauter de joie, ne pouvant empêcher un grand sourire d'étirer son visage.


- Oui ! Je veux dire, si je vous conviens, si vous êtes satisfait de ce que j'ai fait, et tout...

Il lui proposa ensuite d'aller manger au restaurant, avant de préciser rapidement que c'était sans aucune arrière pensée. La jeune fille ne sut pas si elle devait être déçue ou non, et décida de ne surtout pas réfléchir à cette question. Elle réfléchit quelques secondes, jetant un coup d'oeil à sa montre également. Elle avait largement le temps de manger avant de se rendre au théâtre, habituellement elle le faisait seule alors puisque Langford lui proposait de lui tenir compagnie et de lui payer le repas, pourquoi pas ? Elle ne voyait pas de raisons de dire non, à part peut-être la crainte de se retrouver en tête à tête avec lui et de devoir tenir une conversation avec cet homme qui l'intimidait quelque peu.

- Je vais au théâtre vers 21h30, j'ai encore le temps, aussi j'accepte votre proposition avec plaisir, surtout que je devais de toute façon manger seule en ville.

Elle ne fit aucun commentaire sur l'histoire des avances, ne voulant pas prendre le risque de se couvrir de ridicule en bafouillant. Ils se mirent d'accord pour le Baker Street, une brasserie correcte où Rachel allait souvent manger le soir quand elle avait théâtre et qui se trouvait non loin de la bibliothèque, leur permettant d'y aller à pieds.


Le Baker Street était un endroit chaleureux, volontairement meublé dans une atmosphère londonienne de la fin du XIXème, histoire de coller au nom qui lui était attribué. La nourriture qu'il servait était simple mais bonne, et surtout suffisamment variée pour qu'il y en ait pour tous les goûts. Rachel venait souvent ici, aussi le serveur avait-il finir par la reconnaître et lui adressa-t-il un joyeux salut, doublé d'un clin d'oeil entendu lorsqu'il vit qu'elle n'était pas seule. La mutante laissa son compagnon passer devant pour pouvoir foudroyer du regard le plaisantin, ce qui ne réussit qu'à le faire éclater de rire. Il revint rapidement avec les cartes une fois qu'ils se furent installés à une des tables.

Rachel connaissait bien le menu aussi fit-elle rapidement son choix et patienta en attendant que Langford ait fait le sien. Une fois les cartes reposées fermées devant eux, elle se retrouva dans l'obligation de faire ce qu'elle redoutait le plus : entretenir une conversation. Elle pouvait attendre que l'archéologue se lance, mais elle se refusait à cette lâcheté aussi fit-elle un effort pour trouver un sujet de conversation. Elle se rappela alors du contrat et plongea sous la table pour le récupérer dans son sac.


- Voilà votre contrat signé, j'en ai gardé un exemple photocopié...

Elle lui tendit le morceau de papier couvert de l'écriture déjà familière de Langford.

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Curtis Langford

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MessageSujet: Re: Wonderful word Wonderful word EmptyMar 18 Jan - 0:33

Curtis l’avait donc raccompagné jusqu’à sa voiture et attendait une réponse positive. Il devinait d’avance sa soirée : broyer du noir, ne pas avoir la force de travailler. Et surtout se sentir horriblement seul. Il avait besoin de se changer les idées et il avait l’occasion d’une nouvelle rencontre. De plus, elle avait l’air cultivé, il ne s’ennuierait pas. Certes, on pourrait croire qu’il joue avec le feu. Rachel était une jeune femme très séduisante. Ne risquait-il pas de s’empêtrer dans une autre situation compliquée ? Non, il était sûr que ça n’arriverait pas. Enfin, on ne devait jamais dire jamais. Or, il avait bien remarqué que la jeune femme était discrète, voire complètement effacé. Elle n’exultait pas d’un fort caractère, loin de là. Il avait bien remarqué ses rougeurs, ses malaises pour trois fois rien. Comme l’étudiant l’autre jour. Elle avait l’air de se crisper à chaque fois qu’il lui proposait quelque chose ou lui parlait. Curtis n’aurait jamais dit non contre quelques câlins avec elle, aussi innocent soient-ils, mais il préférait de loin les femmes avec du caractère. Rachel était loin de son ex, Maelys, de Trinity, de Solveig ou même Svetlana. C’était sûr, la jeune étudiante était intelligente, mais ça ne faisait pas tout.
Il finirait par se lasser. Il n’était pas du genre soumis, mais n’aimait pas qu’on ne s’énerve pas un peu, qu’on ne s’impose, qu’on ne dise pas ce qu’on pense. Pour lui, ça apportait une certaine complicité avec son caractère pas rancunier et patient. Or, la timidité et la candeur le séduisait aussi, mais pas tout le temps. Voilà pourquoi Solveig avait volé son cœur : une princesse et une impératrice à la fois. Alors aucun risque avec Rachel. Puis, elle travaillait pour lui ! Il ne pensait pas une seconde à flirter. Dans d’autre conditions et avec de belles occasions, peut-être. Ah que sa vie sociale était compliqué en présence du sexe opposé. Il fallait tout calculer ou presque. Depuis un moment, avec Solveig et son travail, il avait tendance à les ignorer. Ou alors, après Maelys, s’arrangeait pour ne trouver que des aventures sans lendemain. Choses rares. Il concrétisait pas souvent du tout, plutôt friand du jeu de séduction, s’arrêtant à un simple échange non innocent.

Elle accepta alors le restaurant. Curtis était agréablement surpris. Il l’imaginait déjà trouver une excuse, fatiguée, occupé, couvre feu, pour éviter ce rendez-vous légèrement louche quand même. Curtis ne prenait pas de pincette. Il ne voulait pas que la journée se finisse trop vite, il avait faim, et il était curieux à mieux connaitre la jeune femme qui allait travailler pour lui. Ca se faisait de moins en moins de nos jours, inviter une belle fille juste pour discuter et se régaler, surtout après une rencontre aussi fraîche. Ah ! Il était heureux. On ne le voyait pas comme un vieux pervers. Il remercia la force des choses. Grâce à elle, il ne resterait pas sa soirée à repenser à ces pauvres femmes qui hantait son pauvre esprit de célibataire subit. Il grimpa dans sa voiture. Il aurait bien aimé proposé à l’étudiante de prendre la sienne et il aurait pu la conduire en toute galanterie. Or, c’était déjà une proposition douteuse qu’il venait de lui faire, mieux valait pas en rajouter.

Elle choisit le restaurant. La devanture était appréciable tout comme le nom. Il ne connaissait pas du tout. Pourtant, il mangeait souvent dehors. Une fois à l’intérieur, le professeur fit la girouette pour apprécier toute la décoration. Quelle agréable surprise. Il était totalement séduit par l’endroit. Même l’ambiance, elle était chaleureuse et calme. Il ne remarqua pas les grimaces du serveur qui taquinait la jeune femme, trop obnubilé par sa découverte. Elle avait l’air habituée. Il n’avait jamais vu quelqu’un faire son choix aussi vite dans un restaurant fraîchement fréquenté. Puis vu la familiarité du serveur dans son attitude, elle venait souvent. Il pouvait parfaitement comprendre que Rachel soit fidèle à cet endroit. On était totalement transporté.

Il prit enfin la carte après s’être confortablement installé sur le siège. Il y avait tant de choix, c’était très varié. Il avait du mal à faire un choix. Il finit par opter pour des tagliatelles au saumon qu’il indiqua au serveur. Celui-ci prit les cartes et partit déposer son bout de papier vers les cuisines. Il vérifia son téléphone portable, allant sur sa boîte mail. Entre son ex et Solveig, il ne cessait de surveiller d’éventuels mails. Enfin, pour l’avocate, il n’aurait rien, c’était à lui de faire le premier pas. C’était sûrement mieux comme ça. Puis pourquoi répondrait-elle alors qu’il lui avait demander de lui laisser du temps. Il tenait à leur amitié, mais il n’était pas apte à la voir sans sentir son cœur s’arrêter. Il fallait que ça lui passe. C’est tout. Faite qu’elle ne lui en veuille pas trop. Quoi que, à sa place, il s’en voudrait. Puis alors, la jeune fille se pencha sur la table. Elle sortit un petit bout de papier. Curtis le prit, la regardant, les yeux plein de question. Ah, le contrat. Elle avait eu le bon reflexe de le photocopié. Il était signé. Curtis sourit et replia le contrat avant de le glisser dans la poche de son jean. Il était content. Peut-être arriverait-il enfin à se décharger et à se retrouver un peu, le tout en bonne compagnie. Le serveur arriva déposer les boissons. Ce fut une bière pour Curtis. Il remplit son verre et le leva.

_A notre association ! Trinqua-t-il joyeusement.

Il but une gorgée après avoir cogné légèrement son verre contre celui de Rachel. Il lui demanda ensuite d’être plus précise sur cette affaire de théâtre. Le professeur lui donnait l’occasion de remplir les blancs qu’elle redoutait tant. Bien sûr Curtis ne l’avait pas sentit. Il était juste curieux. Elle lui détailla ce qu’elle faisait et son rôle dans la troupe. Il fut surpris de savoir qu’elle n’était qu’une souffleuse. Les plats arrivèrent, mettant en pause une discussion que Curtis ne considérait pas comme terminée. Il goûta les pâtes. Il gémit presque. La sauce était onctueuse, le saumon frais et bien cuit, salé comme il le fallait. Parfait !

_Mon dieu ! C’est délicieux ! Je te remercie de m’avoie amené ici ! Je me régale ! Tu viens de m’offrir une jouissance des papilles … lui dit-il, passionné. J’adore manger, fais pas attention…

Il reprit une bonne bouchée et apprécia, les yeux fermés. Il s’essuya la bouche. Ce n’était pas le genre de plat pratique, très tâchant. Il reprit ensuite l’échange commencé plus tôt.

_Alors, t’es souffleuses ? Mais pourquoi ? Ils ont pas trouvé de place pour toi ? C’est ton choix ? T’as jamais souhaité réciter les réplique sur les feu de la rampe ? Pouvoir incarné un autre personnage avec tout ton cœur. Puis connaitre ce sentiment de partager quelque chose de puissant avec un public sensuel…

Il parlait bien sûr avec le plaisir de ne pas avoir à expliquer ses termes peut-être peu communs. La monde perdait de son vocabulaire et surtout ignorait le vrai sens de certain mot. Sensualité : qui apporte un intérêt purement esthétique à un objet. Un terme philosophique souvent utilisé pour l’art. Combien de fois un élève avait louché quand il utilisait ce mot en architecture antique. Il vit bien que la jeune étudiante avait prit le mot dans son contexte. Il ne supportait pas de faire rire les gens car ils ne le comprenaient pas. Ce qui expliquait qu’il préférait discuter avec des gens cultivé. Or, il remarqua autre chose, attendant la réponse de Rachel. Elle avait l’air crispée rien qu’à l’idée de s’imaginer sur les planches ? Il sourit à cette éventuelle hypothèse.

_Tu sais qu’on conseille beaucoup le théâtre aux personnes timides… Ca peut aider. Je sais ce que je dis en plus, je parle pas sans savoir. J’étais comme toi avant. C’est vrai qu’on dirait pas, mais j’étais de ceux qui longeait les murs, qu’on tapait ou volait. Je disais jamais rien, même quand je comprenais rien en cours, j’osais pas demander au professeur. Une horreur et je piquais un fard pour n’importe quoi. Puis, j’ai fais du théâtre au lycée, je me suis lancé. Tu devrais essayé sincèrement. C’est simple, il faut pas te dire que c’est toi, là au milieu de million de regard. Forcément, tu vas juste sentir tes jambes t’échapper. Le truc enfaite, c’est de te dire. Je ne suis pas moi, la jeune fille timide et apeuré par la regard du public, mais je suis Juliette, la fille qui est amoureuse du fils ennemi de ma famille et je veux vivre mon amour, ma passion quoi qu’il m’en coute, je donnerai ma vie pour lui. Tu vois où je veux en venir. Avec le théâtre, tu as la chance de pouvoir incarner un autre personnage, être autrement… Faudrait vraiment que tu te lances, au moins une fois, pour voir. Tu commences avec des amis, un tout petit public. Ca aide beaucoup, après je prenais plus confiance en moi. Tu vas vers les gens en disant que tu étais un autre, que tu jouais un rôle et petit à petit, tu oublies cette idée… Tu sautes sans filet…

Il la laissa penser à tout ce qu’il venait de dire, profitant pour manger un peu. A force de parler ça allait refroidir. Ah, qu’il pouvait être idiot des fois. A la fin du repas, il arrêta tout de suite la jeune étudiante avant même qu’elle ne pense à sortir son portefeuille. Il avait attrapé l’addition au vol et n’avait pas laissé Rachel voir le prix. Il paya. Il avait réfléchit lorsqu’il dégustait un pudding fait maison.

_Je peux t’accompagner à ta répétition ? J’aimerai bien voir. Ca me rappellerait ma vie d’étudiant… Ca ne te gêne pas ? Je suis chiant, je sais. Mais de plus, j’aime bien connaitre un minimum les gens avec qui je travaille…

Il ne voulait surtout pas lui avouer qu’il ne souhaitait pas rentrer chez lui, seul avec ses démons. Elle accepta légèrement surprise, du moins c’est-ce que lut Curtis dans les beaux yeux bleus de la jeune fille. Il se trompait peut-être. Elle pouvait être simplement agacé par une telle demande.

Après le bon repas, elle le conduisit donc cette fois-ci à une université, non loin de celle où il travaillait. C’était bien, au moins il pourrait récupérer sa voiture sans trop de mal et éviter de balader Rachel partout. Ils pénétrèrent dans le grand bâtiment. Il suivit l’étudiante. Elle avait l’habitude de venir, ça se voyait. Elle parcourrait le chemin sans même regarder si c’était le bon couloir où tourner. Tout était mécanique. Il ne dit rien. Le silence était bien trop religieux pour qu’il eut envie de le casser. Puis à force de s’enfoncer dans le dédale de salle universitaire, des bruits se firent entendre. Avant tout des voix. Elle ouvrit une double porte et la lumière jura avec l’obscurité des couloirs. Il y avait une petite troupe. Tout le monde tourna la tête. On reconnaissait bien Rachel, mais l’attention se portait sur le professeur. Il laissa la jeune femme expliquer sa venue ici. Il ajouta qu’il se ferait tout petit. Ce qu’il fit immédiatement.

Il ne souhaitait pas déranger Rachel, surtout qu’il venait un peu de s’imposer. Il prit un siège dans le petit amphithéâtre prévu pour le club de théâtre. Il y avait une scène, des rideaux et pas de bureau comparé aux grandes salles de cours. Il prit un siège, non loin d’un étudiant. Sûrement le metteur en scène. Il avait le scenario sur les genoux et un crayon qui reprenait pas mal de réplique. Il y avait des ratures, des rajouts, des corrections ni vues, ni connues. Rachel sortit aussi un cahier avec la pièce écrite à l’ordinateur. Elle devait assister au répétition pour être familière au jeu des acteurs et la mise en scène. Rachel bougeait juste les lèvres à chaques répliques. Elle regardait à peine son texte, elle la connaissait par cœur. Non, c’était pas possible. Il fallait qu’elle monte sur scène. Il passa de chaise en chaise pour se retrouver derrière l’étudiante. Le dramaturge était à côté.

_Vous avez déjà essayé de lui donner un rôle ? Ou elle joue si mal que ça ? Demanda Curtis au jeune homme.
_Non ! Sincèrement on sait même pas si elle joue bien ou pas, impossible de lui faire jouer même un tout petit truc quoi… Même de la figuration… C’est peine perdu.
_Je suis sûr qu’avec un peu d’alcool, ça aiderait … dit-il en riant.

Cela ne tomba pas dans l’oreille d’un sourd. L’homme écarquilla les yeux devant le professeur comme si ses paroles étaient divines. Il tourna lentement la tête vers Rachel, un air machiavélique sur le visage. Il n’était pas le seul à la voir sur scène. Curtis se laissa tomber sur le dossier du canapé, se disant qu’il aurait sûrement pas faire de l’humour. Le jeune homme fit tourner à tout le monde l’idée. Les étudiants, quelle bande d’inconscient. Il avait oublié. Il ramènerait Rachel, pensant fortement que personne n’avait prévu que la jeune fille prenait le volant quand même. Il soupira. Puis alors, on arriva à faire boire une sorte de cocktail très sucrée, dont on ne sentait presque pas l’alcool. C’était une des étudiantes qui faisait partit de la troupe qui en avait ramener plusieurs bouteilles. On lui mentit en lui informant que c’était sans alcool, un mélange de sirop et jus de fruit. Curtis s’enfonçait de plus en plus dans son siège, mais quand même curieux de voir si ça marcherait. Bon quel soit un peu pompette, oui, ça c’était fait. Maintenant, il fallait la faire monter sur scène. Et encore, s’il devinait qu’on allait lui demander de jouer avec elle, il aurait vraiment tourné sa langue sept fois dans sa bouche avant de parler.

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MessageSujet: Re: Wonderful word Wonderful word EmptySam 29 Jan - 23:54

Le Baker Street avait l'air de plaire à Curtis. Rachel en était soulagée, comme à chaque fois qu'elle devait prendre une décision et imposer ses préférences, ce qu'elle essayait d'éviter comme la peste. Enfin, d'après ce qu'elle avait cru comprendre, le professeur n'était pas du genre difficile non plus. Elle décela un brin de mélancolie lorsqu'elle le vit consulter son téléphone, qui se dissipa bien vite pour laisser place à un air plus jovial. Il leva la bière que venait de lui apporter le serveur, lui proposant de trinquer, ce que Rachel fit bien volontiers. Le verre de limonade vint cogner dans celui d'alcool, scellant d'un tintement léger un accord qui, elle l'espérait, allait leur être profitable à tous les deux. Curtis semblait assez content d'elle pour l'instant, elle-même trouvait le travail des plus intéressants ; il n'y avait plus qu'à prier pour qu'ils ne soient déçus ni l'un ni l'autre.

Rachel but une gorgée de son verre, savourant sa boisson préférée, et fut mentalement reconnaissante à Curtis de relancer la conversation. Il la questionna plus avant sur le théâtre qu'elle avait mentionné plus tôt. La mutante ne se lassait jamais de parler de sa passion, aussi répondit-elle bien volontiers.


- Ah oui, c'est que je fais parti d'une troupe, amateur bien sûr. On est quelques étudiants du campus et on se réunit dans un amphi, le soir. Rien de bien extraordinaire, mais je pense que chacun est content de pouvoir profiter de sa passion.

Curtis lui demanda alors quel rôle elle tenait dans la troupe. Rachel répondit avec candeur et d'un ton joyeux.

- Je suis metteur en scène, mais pas toujours, je partage cette fonction avec un autre étudiant. Cependant, ma fonction principale est celle de souffleur.

C'était un long monologue pour Rachel qui n'avait guère l'habitude d'ouvrir la bouche. Mais pour parler de théâtre, ou de lecture, ou tout autre sujet qui la passionnait, elle parvenait à sortir de sa réserve habituelle et s'en retrouvait presque bavarde. Il faut dire qu'elle était aidée par Curtis qui, par politesse ou véritable curiosité, avait l'air de boire ses paroles. L'air de profond intérêt qu'il affichait était on ne peut plus encourageant et poussait Rachel à sortir de son mutisme habituel.

La serveur arriva alors avec leurs plats, préparés rapidement car il était encore tôt et le restaurant était peu peuplé. La jeune fille avait pris son plat préféré d'ici qu'elle prenait souvent, soit une vaste salade composée.


- Les tagliatelles au saumon pour monsieur, et puis la salade Big Ben pour ma cliente préférée, comme d'habitude !

- Euh, merci, Tom, marmonna Rachel en espérant que Curtis ne verrait pas les œillades intéressées de l'employé, qui le détaillait sous toutes ses coutures pour avoir matière à potiner en cuisines.

La tête que fit le professeur en goûtant son plat lui arracha un petit rire. C'était toujours un plaisir de voir quelqu'un apprécier la bonne nourriture. Rachel elle-même avait le palais fin et aimait cuisiner, aussi pouvait-elle comprendre cette réaction, même si elle était un brin disproportionnée et avait quelque chose de comique.


- Ne vous gênez pas, j'ai déjà pris ces pâtes et je sais qu'elles sont vraiment bonnes. Si vous voulez goûter la salade, n'hésitez pas.

Elle-même commença à manger de bon appétit, cherchant entre les feuilles de laitue les croûtons croustillants qui faisait tout le sel de cette fameuse salade. Curtis lui, se battait avec ses pâtes. Les tagliatelles, c'était affreusement glissant, et dès qu'on essayait de les manger, on s'envoyait des giclées de sauce au visage. Le professeur n'échappait pas à la règle et s'en était mis un peu partout. Rachel s'en amusa intérieurement mais n'osa pas le montrer, par peur de le vexer. Cela ne la gênait pas évidemment, elle savait que les pâtes, ça se mérite, et qu'on était tous égaux dans la lutte acharnée pour parvenir à les attraper.

Curtis revint sur le sujet du théâtre, lui demandant pourquoi elle n'était
que souffleuse. Rachel protesta d'abord ; son rôle était très important, indispensable même, il fallait bien que quelqu'un le fasse et elle était très fière de s'en charger. Mais les mots du professeur visaient juste, et elle fut bien obligée d'admettre qu'elle se voilait la face et qu'en réalité, elle rêvait d'être véritablement actrice.

- J'adorerai pouvoir le faire, et je pense que les autres n'y verraient aucun inconvénient. Mais... je n'arrive pas à parler en public. Dès que j'essaye d'aligner deux mots, je bafouille et deviens incapable de dire ma réplique distinctement.

Rien qu'à cette pensée, elle sentit le rouge lui monter aux joues. Que cette phobie était pénible, quand on ne désirait rien d'autre que de monter sur les planches ! Mais la peur était la plus forte. Rachel n'était pas quelqu'un de trouillard pourtant, mais elle avait déjà dû mal à être à l'aise dans une simple conversation, alors parler devant un public composé de dizaines de personnes... Curtis sembla comprendre le problème et commença à lui raconter qu'il était comme elle, avant. La jeune fille sourit intérieurement, elle avait dû mal à se l'imaginer. Honnêtement, elle ne le croyait qu'à moitié, pensant qu'il lui disait cela simplement pour qu'elle reprenne espoir ; mais cela partait d'un bon sentiment alors elle lui en était reconnaissante. Elle approuvait ses paroles bien sûr, il avait raison et peut-être, si elle arrivait à se lancer... Le premier pas était sans doute le plus coûteux, mais elle doutait d'arriver à le franchir un jour. Elle le remercia néanmoins sincèrement pour ses encouragements.

- Je comprends ce que vous voulez dire, et je suis sûre que ça pourrait me « guérir » en quelque sort, si j'arrivais à devenir actrice. Mais il y a encore un long chemin à faire.

Il y eut une légère pause, pas le moins du monde pesante, pendant laquelle chacun réfléchissait aux paroles échangées en savourant son plat. Puis la conversation reprit sur d'autres sujets, meublant agréablement le temps jusqu'à la fin du repas. Rachel se sentait plus à l'aise avec Curtis, il avait vraiment l'art d'abaisser les défenses des gens. Elle parlait plus librement, plus facilement, sans se sentir mal à l'aise ou rougir. Cette sortie était une bonne idée en fait, lui permettrait d'être moins sur la défensive et plus naturelle avec Curtis et donc comme elle l'escomptait, de travailler plus efficacement. Si elle était tout le temps crispée en la présence de son employeur, cela ne faciliterait certes pas les choses.

Le professeur attrapa l'addition et paya sans lui laisser l'occasion de négocier. Polie, Rachel ne protesta pas et se répandit au contraire en remerciements. Alors qu'elle se levait pour enfiler son manteau, il lui fit une proposition qui ne manqua pas de l'étonner : il voulait l'accompagner au théâtre. Elle ne savait que répondre. Etait-il vraiment curieux, ou y avait-il autre chose, même s'il avait prévenu qu'il n'avait pas d'arrière-pensée ? Elle n'était d'ordinaire pas vraiment du genre méfiante, mais elle trouvait la demande quelque peu surprenante. Elle se demanda si elle devait l'accepter, et si elle ne se faisait pas des idées. Elle finit par dire oui, se disant qu'ils ne seraient pas seuls, que souvent des amis de ses collègues venaient assister aux répétitions et que cela ne dérangerait sans doute personne. Voir Curtis s'intéresser à ce qu'elle faisait était somme toute plaisant et elle n'avait pas de motifs de refus convenables.

Ils allèrent s'installer dans la voiture de Rachel, qui les emmena au campus. Il faisait nuit et l'endroit n'était guère fréquenté. La jeune fille entra dans le bâtiment, suivie par son professeur, et le mena à l'amphithéâtre où se déroulait les répétitions. Son esprit était déjà occupée à passer en revue ses différentes répliques. Même si elle n'était techniquement pas obligée de les savoir par coeur, elle prenait son rôle très au sérieux. Elle en avait oublié la présence de Curtis, qui eut la délicatesse de ne pas interrompre ce silence. Ce n'est qu'en poussant la porte de l'amphithéâtre et en voyant les têtes étonnées de ses camarades qu'elle se rappela qu'il était là. C'était la première fois qu'elle venait accompagnée, d'un homme en plus, et plutôt séduisant de surcroît ; ils avaient de quoi avoir l'air surpris. Un peu gênée, elle expliqua rapidement la raison de sa présence ici, précisant qu'il était professeur. Curtis lui, promit de ne pas les déranger et alla s'installer au premier rang pour les regarder travailler. Personne ne fit d'objection à sa présence tant qu'il ne perturbait pas le déroulement de la répétition, ce qu'il n'avait pas l'air de vouloir faire, aussi après cette interruption, chacun reprit-il bien vite ses activités.

Rachel posa son sac dans un coin et en sortit le script de la pièce, soigneusement tapé à l'ordinateur mais déjà couvert de ratures et de corrections. Il s'agissait d'une pièce écrite par l'un des membres de la troupe, qui était aussi le metteur en scène pour cette fois. Elle se dirigea vers l'estrade qui servait de scène et salua les acteurs présents.


- Bonsoir Judy. Acte IV scène 2, c'est ça ?

- Exact, on attendait plus que toi. Dis donc, vachement mignon ton copain, tu devrais nous le présenter !

- Ce n'est pas mon copain, répondit fermement Rachel, c'est mon employeur !

Judy se contenta pour toute réponse d'un éclat de rire et d'un clin d'oeil entendu. La mutante n'en prit pas ombrage, connaissant le goût de ses camarades pour la taquinerie et ayant parfaitement conscience qu'elle faisait une proie facile. La jeune fille prit place, repéra où ils en étaient et repris le fil des évènements. Elle tenait le texte devant elle et suivait attentivement le jeu des acteurs sur scène, mais cela était presque inutile ; elle connaissait déjà quasiment par coeur cette scène. Elle était fleur bleue et le passage de la déclaration d'amour était son préféré. Elle connaissait les autres actes aussi bien, mais celui-ci était celui qu'elle aimait le plus voir jouer. Concentrée sur la pièce, elle étudiait attentivement chaque déplacement, chaque réplique, reprenant les acteurs lorsqu'ils se trompaient sur un passage. Elle en aurait presque oublié la présence de Curtis, dont elle ne sentait même pas le regard vissé sur son dos.

A la fin de la scène, les acteurs descendirent de l'estrade et partirent s'accorder une pause bien méritée. Rachel restait à sa place, feuilletant la suite de la pièce pour se la remettre en mémoire. Elle ne vit donc pas le conciliabule autour d'Alec, le metteur en scène, et n'eut aucun soupçon lorsque Judy lui apporta un verre rempli d'une sorte de cocktail.


- Tiens, tu dois avoir soif, je te propose ma composition maison.

- Merci, c'est gentil. Hum, c'est très sucré, avec un drôle d'arrière-goût, tu as mis quoi dedans ?

- Secret de fabrication ma grande, je ne divulguerai pas mes recettes !

Rachel haussa les épaules, ne voulant pas insister, et vida son verre d'une traite, avant de faire une petite grimace. Ce n'était pas mauvais, mais quand même trop sucré, et cet arrière-goût bizarre qu'elle n'arrivait pas à identifier... Elle ne s'y attarda cependant pas plus et se reconcentra rapidement sur la pièce.

- On fait une pause, puis après on recommence la scène 2, je voudrais la revoir, lança alors Alec.

Cette remarque fut suivie de nombreux regards entendus que Rachel ne comprit absolument pas. Tout le monde était entrain de la fixer, un air plus ou moins intéressé sur le visage. La jeune fille, un peu perplexe, jeta un coup d'oeil à Curtis ; lui était enfoncé dans son siège et occupé à fixer elle ne savait quoi à l'autre bout de la salle. De plus en plus étrange. Elle finit par lâcher un
 « Quoi ? » un peu inquiet, et Alec cingla tout le monde en leur disant de se remettre au boulot, ce qu'ils firent.

Dix minutes s'écoulèrent. Rachel se sentait un peu bizarre. Elle avait l'impression que la taille de l'amphithéâtre était variable suivant la façon dont elle penchait la tête sur le côté. Très curieux. Elle cligna des yeux, retournant à Judy sur l'estrade qui en était à la tirade poignante qu'elle préférait. Le texte de Rachel avait glissé de ses mains, alors qu'elle murmurait en coeur la réponse de Rose à son amant. Elle sursauta alors qu'une main se posait sur son épaule. Alec venait de surgir à ses côtés, un sourire indéchiffrable sur les lèvres.


- Ca va, Rachel ?

- Euh, oui, merci... Il y a un problème ?

- Non non, aucun... Ton professeur et moi on était juste entrain de se dire que tu ferais une Rose parfaite. Ravissante et rafraichissante, comme notre héroïne.

- Je... quoi ?

- Je la complimente et elle n'a pas rougi. Elle est parfaite ! En scène !

Et sans demander son avis à la pauvre Rachel, il la traîna sur l'estrade. Le reste de la troupe se massa sur le bord, suivant les évènements d'un air amusé. Judy s'approcha de la mutante et la prit par les épaules, lui parlant d'un ton enjôleur.

- Alec a raison, depuis un moment on se dit que tu aurais pu être parfaite pour ce rôle, si tu acceptais de jouer.

- Moi ? Mais non ! Je ne pourrais pas ! Et je ne veux pas te prendre ta place !

- Oh arrête, il ne s'agit pas de cela ! Tu veux pas faire un essai, juste pour voir ? Alec serrait tellement content d'avoir une interprétation différente de Rose, c'est important pour lui !

Alec tirait une tête de chien battu qui réussit à faire culpabiliser Rachel. Pour la première fois, elle se sentit hésiter. Et pourquoi pas après tout ? Elle se sentait pleine de courage, debout là devant tout le monde et, ô miracle, n'avait pas envie d'aller se cacher sous le premier tapis venu comme d'habitude dans ce genre de situation. Elle avait tellement envie de jouer, et les autres insistaient. Elle se rappela les paroles de Curtis, sur le fait que ce n'était pas elle mais son personnage qui se trouvait sur scène. Curieusement, c'était assez ça qu'elle ressentait ; son esprit semblait être terriblement loin de son corps à l'heure actuelle. Elle sentait vaguement un fragment de raison qui protestait, lui rappelait combien elle détestait parler en public, mais son instinct et son envie étaient les plus forts. La raison se prit un coup de pied au cul et, rassemblant son courage, elle laissa tomber :

- Et bien, juste un essai, pourquoi pas, si...

- Parfait ! s'écrièrent ensemble Judy et Alec, l'interrompant comme s'ils craignaient qu'elle change d'avis. C'est partit pour la scène deux alors. Tu l'aimes bien en plus, non ?

- Oui, beaucoup. Je joue avec Max, donc ?

Il y eut un bref silence, pendant lequel le reste de la troupe s'entreregarda. Puis toutes les têtes convergèrent vers Curtis, qui semblait passionnément occupé à se faire oublier.

- Pourquoi pas avec le professeur Langford ? Je te l'ai dit, je veux un regard nouveau sur la scène, autant faire bien les choses.

Au point où elle en était, Rachel ne se rendait même plus compte de ce qui se passait. Pendant qu'Alec allait convaincre Curtis de la rejoindre sur les planches, elle balayait l'endroit du regard, le découvrant pour la première fois sous cet angle. L'adrénaline, vibrante et délicieuse, semblait couler à la place de son sang alors qu'elle sentait son coeur s'accélérer légèrement. Etrangement, elle ne sentait aucune peur, aucun tract, seulement une douce résolution et une excitation croissante.

Lorsqu'elle reprit ses esprits, Curtis se tenait devant elle, les feuilles du script à la main, l'air un peu confus. Rachel fit un pas vers lui et se tourna vers Alec.


- Il est d'accord pour jouer Alean, affirma celui-ci, ne laissant pas le temps à l'archéologue de se justifier. Max est pas loin pour lui souffler les répliques si besoin. Tu es prête ?

- Oui, répondit Rachel, et elle leva les yeux vers Curtis avec détermination.

Elle inspira profondément et commença sa tirade. Les mots tombaient de ses lèvres avec fluidité et au fur et à mesure qu'elle parlait, elle sentait son assurance grandir. Elle en oubliait les réponses hésitantes de Curtis qui ne connaissait bien évidemment pas le rôle ; elle était plongée dans une extase qui lui faisait tout oublier du monde extérieur, y compris l'identité de la personne en face d'elle. Elle n'avait conscience de rien en dehors de l'amour brûlant de Rose pour Alean, qu'elle exprimait avec autant de conviction que si elle ressentait elle-même ces sentiments. Ses yeux brillaient et ses joues se coloraient, alors que la passion rendait sa voix plus forte et plus audible. La transformation était saisissante, bien que Rachel n'en ait aucunement consciente, transportée par le fait de réaliser enfin ce rêve si cher à son coeur.

Les jeux de scène n'étaient pas en reste, elle se déplaçait avec aisance sur les planches. Elle se rapprocha de Curtis avec naturel, alors qu'il lui prenait la main. Elle leva la tête vers lui acceptant résolument le léger baiser qui devait conclure la tirade. Rien de l'embrassade passionnée des deux amoureux de la pièce, mais la répétition ne nécessitait guère que l'on pousse les choses à ce point. Rachel sentit la pression des lèvres du professeur sur les siennes l'espace d'une seconde à peine, avant qu'il ne se recule à nouveau, laissant son souffle effleurer la peau de sa gorge. Elle se rendit alors subitement compte de ce qu'elle venait de faire et manqua d'en perdre toute son assurance nouvelle ; elle puisa cependant dans ses ressources afin de terminer la scène sans faiblir. Mais cette soudaine proximité physique l'avait perturbée et brisé la magie.

Lorsque Curtis prononça le dernier mot, les étudiants de la troupe restés en spectateur applaudirent avec enthousiasme. On se rua sur Rachel pour la congratuler de toute part, mais les félicitations ne parvenaient pas à atteindre son esprit.


- Je ne me sens pas bien, parvint-elle à marmonner avant de perdre l'équilibre.

Alec la rattrapa avant qu'elle ne tombe et la soutint jusqu'à une chaise où elle s'effondra, à bout de nerfs. Le metteur en scène, à l'image de tous ses camarades, exultait littéralement.


- Ah, je le savais, on le savait, que tu en étais capable. Tu vois, tu vois ? Tu as été géniale ! Trois ans pour te convaincre de monter sur scène, mais ça en valait le coup. Maintenant tu peux protester tant que tu veux, on ne te croira plus. Tu viens de nous apporter la preuve que tu sais jouer aussi bien que n'importe qui d'entre nous. Et vous aussi, professeur Langford, vous avez été très honorable pour un débutant, s'empressa-t-il d'ajouter pour ne pas laisser Curtis en reste.

Rachel ne répondit pas. Elle tremblait, encore sous le choc de ce qu'elle venait d'accomplir. Elle ne parvenait pas à croire ce qui venait de se passer. Jamais elle n'aurait cru en être capable. C'était impossible. Elle se massa les tempes. Elle avait mal à la tête et la nausée, se sentait mal. Avait l'esprit embrumé.


- Je ne me sens pas bien, répéta-t-elle. Je ne comprends pas ce qui se passe.

Les étudiants s'entreregardèrent. L'un d'eux se racla la gorge avec un air entendu. Finalement, Judy finit par prendre la parole, d'une voix hésitante.

- On t'a... un peu aidée, en fait.

- Pardon ?

Rachel lui jeta un regard rempli d'incompréhension. Puis soudain elle reconnut les symptômes qui la harcelaient depuis tout à l'heure... depuis qu'elle avait bu le cocktail offert par son amie, en fait. Elle se remit debout d'un bon, faisant sursauter la fautive.

- Tu as mis quelque chose dans mon verre ! De... l'alcool, hein, c'est ça ? Vous savez combien je déteste ça en plus !

- Oui bon, pas grand-chose en fait ! C'était juste pour lever tes inhibitions et de convaincre de monter sur scène ! C'était une idée collective d'ailleurs.

- Et ça a plutôt bien marché, non ? renchérit Alec. Allez, ce n'est pas bien méchant, quelques centilitres de vodka. Et au final, ça t'a réussi ! Maintenant faut le faire sans le coup de pouce.

Rachel se rassit en soupirant, ne trouvant rien à répondre. Ce n'était pas très chic de leur part d'avoir fait ça, mais ils avaient agit pour l'aider. Cela partait d'un bon sentiment et d'un désir réel de la voir jouer enfin, et pour cela elle ne pouvait guère leur en vouloir. Elle posa alors son regard sur Curtis, resté à l'écart. Elle devint rouge brique, à la pensée non seulement du baiser échangé sur scène, ensuite du fait que ses compagnons l'aient plus ou moins forcé à monter sur les planches avec elle, et enfin qu'il ait eu droit au spectacle d'elle pompette. Elle se tassa sur sa chaise, flambante de honte. Elle espérait vivement qu'il soit assez discret pour garder l'incident pour lui, et assez magnanime pour ne pas lui retirer son estime.

- Ne comptez pas sur moi pour vous remercier, vous êtes vraiment inconscient, les rabroua-t-elle mais sans réelle irritation. Enfin, c'est vrai que ça a bien marché. Mais ne refaites plus jamais ça !

- Promis ! Le souvenir d'un si grand triomphe suffira à nous contenter pour le moment !

Chacun se mit alors à rire et à y aller de son commentaire passionné sur la façon de jouer de Rachel. Celle-ci finit par en être gênée et préféra s'éclipser pour rentrer digérer les évènements dans son coin. On consulta alors l'heure et ils décidèrent qu'il était trop tard pour poursuivre la répétition. Ils rangèrent rapidement le désordre occasionné, se saluèrent tous et se souhaitèrent une bonne soirée, avant de partir chacun de son côté. Rachel se retrouva à nouveau seule avec Curtis, toujours assise dans l'amphithéâtre de nouveau vide.

- Je reste encore assise cinq minutes si ça ne vous dérange pas, dit-elle à mi-voix. J'ai le vertige.

Elle avait la sensation que ses propos étaient un poil incohérents, mais n'avait même pas le courage de s'en offenser. Il s'était passé trop de choses dans les dernières minutes, trop de choses qui accablaient son esprit embrumé par l'alcool. Elle se rappela alors brusquement l'incorrection de ses camarades vis à vis du professeur.

- Je suis tellement désolée ! s'écria-t-elle en sortant soudainement de son mutisme.

S'il avait dit quelque chose avant, elle n'en avait rien entendu. Elle était à présent focalisée sur la faute de ses collègues et l'horreur à l'idée que Curtis en soit offensé.


- Ils vous ont fait monter sur scène en plus, alors que vous n'aviez rien demander. Ils sont vraiment intenables, je suis vraiment, vraiment désolée ! J'espère que vous ne nous en voulez pas trop, ni à moi ni à eux. Je vous assure que si j'étais dans... mon état normal, je ne les aurais pas laissé faire.

Elle se tut de nouveau, attendant avec angoisse sa sentence. Au cours du repas, elle avait commencé à réellement apprécier Curtis et se sentir à l'aise avec lui ; perdre son estime lui serait intolérable.



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Curtis Langford

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Fiche de Curtis Langford
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MessageSujet: Re: Wonderful word Wonderful word EmptyLun 31 Jan - 23:19

Un verre, puis un autre, et encore. Bon ce n’était pas une montagne d’alcool qu’elle enfila, mais ils y allaient un peu vite quand même. Le tout prit du temps à monter, mais soudain, ça grimpa d’un coup. La jeune étudiante était légèrement rouge et ses gestes étaient beaucoup moins contrôlés. Il souriait, mais plus il souriait plus la culpabilité le rongeait. Il espérait au plus profond de lui que toute cette histoire ne finirait pas trop mal. S’il y avait le moindre problème, il sentait que ça allait lui retomber dessus et sa trop grande gentillesse risquait de le forcer à en prendre toutes les responsabilités. Puis soudain, ce fut l’apothéose. Les jeunes s’entouraient autour d’elle, la poussant doucement vers la petite scène. Un pas, puis deux, la voilà au milieu, le script hors des mains, dans ceux d’un autre. Elle était là, perdue, mais comme transporter par la magie d’être une autre, la force stressante et agr »able d’être à la vue de tous, la beauté des planches ! Curtis avait presque retenu son souffle quand elle dit « oui », elle allait le faire. Il se rappelait la première fois qu’il avait jouer une scène, et pire encore quand ce fut devant un bon nombre de personne, le soir à une fête de son lycée. C’était une expérience enrichissante. Vous aviez l’impression d’être un chevalier, celui de votre Timidité, face au dragon de vos angoisses. C’était un combat contre vous-même, contre vos peur et il n’y avait rien de plus excitant. Encore heureux, il n’y avait pas grand monde, on évitait donc le malaise en plein moment de la scène.

Puis alors, Curtis entendit son prénom et sentit tout les regards posé sur lui. Il sursauta alors qu’il aurait de loin préféré s’enfoncer tant dans son siège, qu’il aurait fusionné avec. Alors là, il était vraiment mal pour le coup. Bon, il était un petit peu intimidé, mais il ne pensait pas se retrouver à ce point englué dans cette histoire. Le dit Alec s’approcha de lui et n’eut pas besoin de faire des milles et cents pour l’attirer sur la scène. Curtis leva les mains en l’air pour dire qu’il coopérait. Vu leur entrain, mieux valait pas se faire désirer. De plus, si Rachel changeait d’avis entre temps, on risquait de le tenir pour responsable et il se ferait incendier par des adolescents aux idées trop actives. Il n’osait même pas imaginer ce qui risquait de leur passer par la tête. Il se leva et se retrouva avec le scripte dans les mains. Le jeune homme fut gentil de lui donner le début de cette fameuse scène qu’il venait de jouer. Bien sûr, Curtis avait encore jeter un œil à son téléphone au moment du baiser, il ne s’y attendait pas. Il lut une petite partie en diagonal tout en escaladant l’estrade. Pas trop difficile dans l’ensemble, mais il n’était pas vraiment dans le rôle, ne connaissant pas le reste de la pièce. Devant son air incertain, Alec lui fit un rapide briefing du caractère d’Alean, ainsi que sa relation avec Rose. Il était doué. Une relation compliqué et passionné, un caractère difficile, le tout en quelques phrases. Il avait bien choisi ses mots et ceux qui étaient le plus représentatifs pour se faire une idée du personnage. Curtis le prit en note et d’une main, juste une pour ne pas couper sa voix, ni ses gestes, il lisait le texte.

La première phrase manquait cruellement de vie et d’émotion. C’était dur aussi, de lancer le premier jet comme ça, à la première lecture. Puis, il ne s’était jamais vanté d’être bon comédien, mais d’avoir simplement fait du théâtre. Quand il y pensait, cela l’avait aidé avec Solveig. S’il n’avait pas fait cet apprentissage, aurait-il réussi à faire la bêtises qu’il avait fait ? Il faisait de son mieux, perdu entre les lignes et la facilité avec laquelle Rachel récitait chaque mot. Devait-il plutôt dire « Rose » ? Elle n’était pas dans le rôle, elle était le rôle. Époustouflant ! Tant de talent gâché par la timidité ! C’était vraiment dommage. Elle devrait boire un peu plus souvent le remède miracle de son amie. C’était le professeur qui bafouillait à cet instant, lui qui parlait souvent dans des amphithéâtre qui pouvait contenir trois cents élèves. Il ne perdait pas ses moyens, mais au lieu de lire les phrases dans sa tête lorsqu’elle parlait, il admirait sa libération. Il était face à un oiseau qui faisait son premier envol avec prouesse et appréciait le présent que lui offrait son courage : la légèreté, l’évasion et l’excitation d’être plus grand qu’avant.

_Si tout cela ne tenait qu’à toi ! Ou même à moi…

Il lut les didascalies qui suivaient pour la suite. A force de côtoyer les mots et les phrases dans les ouvrages, il arrivait à lire plus vite qu’il ne prenait conscience des mots. Il s’arrêta un petit moment. Il devint presque blême. Il finit par avoir un rire nerveux et grogna, bien sûr gentiment, au public qui était à leurs pieds :

_Je vous déteste … Donc, se prépara-t-il à reprendre. On serait déjà l’un pour l’autre une simple entité de l’amour. La simple essence de la passion… Tu ne sais pas qui je suis, tu ne sais pas ce qui t’attends si tu ne parages qu’une infime partie de ma vie…

Puis, était venu le fameux moment que redoutait Curtis. Il lui fit un petit sourire. Rachel le regardait, toujours dans son rôle. Elle n’avait pas l’air de vouloir s’en aller en courrant, alors il devina bien que c’était Rose en face de lui. La jeune étudiante toute timide et pétrifiée d’un rien était encore bien trop loin. Il fit un pas et tendit la main pour l’attraper au niveau de la nuque. Son pouce releva doucement son visage vers le sien et il posa un baiser plus que chaste sur ses lèvres. C’aurait pu être presque amical. Juste des lèvres qui se touchaient brièvement, sans avoir le temps de se laisser emporter par n’importe quelle chimère vicieuse. Puis juste après, il finit par une phrase qui lui déchira le cœur :

_Mais dans l’amour, il ne faut pas avoir peur de brûler les ailes de sa moitié… Sinon, à quoi l’amour pourrait nous servir ? Elle est tout : notre bonheur, notre malheur, et aussi dangereuse que précieuse soit elle, il faut tout vivre pour l’apprécier que plus encore…

Il fut soudainement expulsé de la jeune femme par une horde d’étudiants qui se bousculaient auprès de la jeune fille qui venait de faire un exploit. Il s’était senti obligé de reculer pour laisser assez de place aux nouveaux admirateurs de Rachel. Elle était modeste et secouée, au milieu de tout les autres. Il recula encore et tendit le script à Alec, le complimentant sur l’écriture de la pièce. Il aimait beaucoup ce passage qui résumait assez bien la situation des deux personnages, et la tournure des phrases rendait le tout que plus touchant. Il n’osa lui dire qu’il avait aussi parfaitement saisi Alean, car il pouvait presque dire qu’il avait le même problème que lui. Certes, ce jeune militaire avait bien plus à perdre, mais l’idée était la même : il ne pouvait aimé et être aimé sans avoir l’angoisse de faire souffrir sa compagne. Malgré tout, cette phrase, cette simple réplique, celle qui clôturait la scène le fit réfléchir. Il était temps d’arrêter de fuir l’avocate. Il fallait au moins qu’il revienne vers elle pour lui parler. Pas maintenant, il n’en avait pas la force. Ah, qu’il aurait aimé avoir une bière là !

Puis alors, ce fut le drame ! Judy lui avoua à demi-mot ce qui s’était passé derrière son dos. Rachel n’avait pas l’air contente face à cette trahison. Elle devait voir le bon côté des choses, ainsi elle put plus facilement passer au dessus de ses peurs et escalader un obstacle qui lui offrait un chemin vers le jardin d’Eden. Cela pouvait facilement se comprendre, mais quand même. Elle était si merveilleuse. On ne regrettait pas de l’avoir saoulé à son insu. C’était pour la bonne cause. Le professeur restait toujours aussi discret, laissant la jeune fille tenter de reprendre ses esprits et son énergie. On aurait dit qu’une fois Rose quittée, elle s’était vidé de toute sa splendeur, de son courage, de sa force. Rachel était revenue, tombée au milieu d’un banc de requin et la peur trop longtemps retenue venait la transir de peur. Elle lui jeta un regard, très court avant de rougir, autant qu’une pivoine qui éclot au première lueur du soleil. Curtis ne put s’empêcher de sourire, attendri. Elle était vraiment trop charmante quand elle cherchait presque une cachette pour calmer ses pommettes roses.

Plus tard, les gens commencèrent à partir. Rachel était toujours sur le siège rembourré à la toile bleu foncé. Elle était comme enracinée. Les épaules qui la tiraient vers le sol, les jambes chancelante, la tête très lourde. Le professeur souriait et saluait tout les étudiants qui partaient. Les revoilà, bientôt seuls tout les deux. Il n’y avait plus toute cette effusion autour de la prestation de Rachel, mais le calme, le silence et celui d’une certaine honte. On le lisait surtout sur le visage penaud de l’étudiante. Curtis finit par s’approcher. Un sourire toujours afficher sur ses lèvres fines Elle s’excusa de l’attitude de ses amis et de cette fourberie qu’ils venaient de faire. Il s’accroupit devant elle et son visage avait prit une expression penaude. Il lui tapota l’épaule puis dit d’une voix peu enjouée :

_ C’est rien, c’est rien… Disons que je savais ce qui se préparait.

Oui, il était un peu lâche. Il ne mentait pas non plus, il restait juste vague. Il espérait qu’elle ne lui en voudrait pas trop. Il s’en voulait de la voir s terrassée par l’alcool, mais heureux de la voir se donner corps et âmes lors de la prestation. Il ne lui laissa donc pas le temps de lui faire de reproche, changeant vite de sujet. C’était facile à en voir son air hagard qui traduisait son manque de vivacité. Il lui demandait comment elle espérait rentrer et qu’il pouvait la déposer chez elle avec sa voiture, ainsi elle n‘aurait pas à la récupérer. Il prendrait un taxi au retour. Il n’allait pas la laisser circuler sur la route dans un tel état d’ébriété. Elle lui informa qu’elle allait dormir chez une amie, Judy, qui habitait non loin. C’était plus sûr. Ses parents ? Il ne connaissait pas la jeune fille assez intimement pour être persuadé de son hypothèse. Or, il avait eut son âge et n’était pas souvent sage ; officieusement. Pas seulement la première, mais toutes ses soirées arrosée, il rentrait chez lui qu’une fois l’alcool cuvée. Ses parents étaient très puritains et il ne voulait pas les décevoir, ni les inquieter. Pour lui, ce fut alors un reflexe d’imaginait qu’elle ne voulait pas croiser ses parents. Enfin, si elle habitait encore chez eux. Il avait bien senti qu’elle butait peu. Sincèrement, une « cuite » avec si peu d’alcool…

Quoi qu’il en soit, Rachel rappela son amie. Elle n’avait fait que la moitié du chemin. Elle revint donc très vite récupérer le jeune fille. Elle râla gentiment en lui répliquant qu’elle aurait pu la prévenir avant. Curtis pensa qu’elle aurait pu le lui demander aussi. Elle était saoule, et certes, il était venu avec elle, mais ce n’était pas dit qu’elle rentrerait avec lui. Et s’il était le dernier des cons et la laissait là, toute seule. Puis Curtis plongea sur Rachel, sortant de ses songes. Son amie avait tenté de la relever, mais ses jambes et son équilibre ne lui répondaient plus. Il la maintint debout avec Judy.

_Vous habitez loin ? Demanda le professeur.
_Non, cinq minutes à pieds, à peine… Je suis dans le campus…
_Okay. Tu veux bien m’aider à la mettre sur mon dos ? Dit-il en cherchant le regard de Rachel, lui caressant le front. Ne t’inquiètes pas, je ne te ferai pas tomber. J’ai l’habitude. Je portais mon frère sur mon dos quand on était jeune. Ca le berçait et je parcourrais des kilomètres dans le salon avant qu’il ne s’endorme.

A cause de sa fracture à l’annulaire de la main gauche, il ne pouvait l’attraper au vol, ni la soulever. Il posa un genoux à terre et l’amie de Rachel la guida jusqu’à son dos. Quand il sentit les bras fins de l’étudiante entouré son cou, il chercha ses jambes avec les mans. Judy lui souleva la gauche ainsi il passa simplement son poignet en dessous et l’autre, lui empoigna le genoux. Il se releva et suivit la jeune fille. Elle resta derrière quand ils descendirent les escaliers. Rachel avait la chance d’avoir un palanquin relativement confortable et au parfum léger, doux pour un homme, pas ceux qui vous prenait le nez et qui faisait passer pour un chacal en rut. Une fois dehors, il y avait un vent frais. La jeune fille marchait désormais à côté de lui, puis elle ne cessait de lui jeter des regards en biais. Curtis essayait de passer outre, mais c’était relativement pesant. La petite Judy finit par exploser le silence.

_Vous vous connaissez comment ?
_Elle travaille pour moi. Elle écrit mes cours et mes articles… Je suis professeur en archéologie, dans les bâtiments de l’autre côté de l’avenue…
_Hmm… Ca fait longtemps ?
_Non, deux jours… Enfin une journée officiellement…

Ils continuèrent de marcher, s’enfonçant dans le campus. Ils arrivèrent vite vers les bâtiments réservés au dortoir des étudiants. Il n’y avait pas un chat. On était en milieu de semaine et en période d’examen, ceci expliquait cela. Il n’y avait pas beaucoup de lumière, quelques lampadaire perdu sur le chemin en ciment blanc. La jeune fille laissa encore sa voix mettre mal à l’aise le professeur.

_Je ne vois pas d’alliance à votre doigt… C’est à cause de votre blessure ?
_Non… Je n’en ai pas…
_Vous êtes seul ? Vraiment ? Un homme comme vous… sourit-elle.
_Oui… pensa-t-il suffisant comme réponse.
_Ah ! C’est pas plus mal ! S’extasia la jeune femme pinçant la hanche de Rachel.

Curtis ne put retenir son soupir. Il leva les yeux au ciel et sentit légèrement la jeune fille bouger au dessus de lui. Il la releva un peu et continua de marcher. Fallait-il qu’il réponde ou pas ? Non… Ca ne servait à rien.

_Elle est mignonne n’empêche la petite Rachel…

Non, fallait qu’il réponde. Il n’avait rien contre la jeune fille, mais par mauvaise expérience, il préférait mettre les choses au clair.

_Ne me confondez pas avec les professeurs qu’on sûrement du vous draguer sans vergogne… Je ne suis pas de ce genre là, aussi familier je puisse être… Je n’ai rien contre vos questions, mais elle me mette mal à l’aise jeune fille. J’ai pas envie d’être trop froid avec vous.
_Je suis désolée ! Excusez moi, sincèrement. Je ne voulais pas vous offensez Professeur Langford. Je n’ai jamais pensé ça de vous, je vous assure…

Curtis hocha simplement la tête. Il savait qu’elle ne cherchait rien de mal, mais il souhaitait prévenir que guérir. Puis, même s’il connaissait peu la jeune fille, ce n’était vraiment pas le moment de la faire rougir, alors qu’il la porte contre lui. Manquait plus qu’il ai choisit de la porter telle une princesse en détresse. On arriva enfin. Il déposa Rachel dans le lit et s’assit au bord. Il lui caressa doucement les cheveux, puis attrapa la corbeille à papier qu’il déposa non loin. Il l’informa que si elle sentait que son plat remontait, elle n’aurait qu’à pencher la tête. Il s’excusa dans un murmure et lui dit qu’elle ne devait pas venir travailler pour lui demain. Il la laissa ensuite entre les mains de Judy et rentra chez lui. Heureusement, il n’était pas garer trop loin. Il prit sa voiture et rentra chez lui. Vianney ne manqua pas de venir lui faire la fête. Il le sortit quelques minutes, juste en bas de son miteux appartement. Il repensa à la soirée et ne put s’empêcher de sourire, puis la scène qu’il avait joué. Il sortit son téléphone et appela Solveig. Ca sonna une fois. Non, c’était trop tôt. Il raccrocha. Bien sûr l’avocate n’aurait aucune trace, il cachait son numéro.


Hs : Bug de mes fesses !!!! donc je disais. J'espère que j'ai pas trop dénaturé ton pnj, sinon tu me dis, je modifierai. Ensuite, tu as le choix. Soit on s'arrête là, tu me dis par mp, que je le signal comme fini ^^ Sinon tu peux le clore aussi ^^
Et c'est bon. Puis comme je t'ai dis dans le flood, ton poste était vraiment très bien ^^

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MessageSujet: Re: Wonderful word Wonderful word EmptyLun 21 Fév - 22:13

Rachel lui jeta un regard mortifié. Il savait, et il n'avait rien fait pour empêcher ça ! Parfois elle se demandait si c'était vraiment un professeur. Mais elle n'avait même pas la force de lui en vouloir. Elle était trop fatiguée pour cela. L'effort qu'elle avait dû fournir pour parler en public, additionné à l'alcool dont elle n'usait pour ainsi dire jamais, tout cela l'avait vidé de ses forces. Elle se contenta de lui jeter un regard mi-las mi-surpris, tout en restant assise les bras ballants sur sa chaise.

Curtis ne lui laissa de toute façon par le temps de appesantir sur le sujet. Il enchaîna rapidement sur la façon dont elle comptait rentrer. Ah c'est vrai, elle n'y avait pas pensé, et il fallait avouer qu'elle n'était guère motivée pour bouger. Marcher lui paraissait pour le moment insupportable, alors conduire, c'était hors de question. Si ses parents la voyaient dans cet état... Nul doute qu'Allan s'en donnerait à coeur joie sur « la petite Rachel qui découvre en retard les joies de l'adolescence ». Non, mieux valait éviter un sujet de dispute – surtout quand le sujet en question la concernait de près. Curtis lui proposa gentiment de la ramener, et elle refusa dès qu'elle fut en mesure de comprendre que ce n'était pas une bonne idée. Le Powerhaus était censé être un endroit secret, Rachel ne devait y ramener personne (sauf mutants en détresse), chose certes pesante mais qu'elle comprenait et respectait. Elle réfléchit rapidement à une alternative et dans l'état où se trouvait son cerveau, il ne fut capable de lui en fournir qu'une seule.


- Je préfère éviter de rentrer à la maison dans cet état, mes parents risqueraient de ne pas apprécier, finit-elle par dire.

« Pardon maman et papa, c'est pour la bonne cause » songea-t-elle, un peu honteuse de mentir et de donner une image un peu erronée de ses parents. En ayant l'air si atteinte avec si peu d'alcool, elle se ridiculisait par la même occasion, ce qui vengeait cette calomnie dans un sens. Heureusement que le verre la rendait cramoisie, et que Curtis ne pouvait pas voir qu'elle rougissait de cette réponse.


- Je vais appeler Judy, elle pourra m'héberger sans problème, elle habite seule sur le campus.

Sitôt dit, sitôt fait ; Rachel sortit son téléphone à gestes maladroits et chercha la jeune fille dans son répertoire. Celle-ci décrocha rapidement et à son souffle marqué elle devina qu'elle était entrain de marcher.

- Judy ? Je peux pas rentrer chez moi, je suis pas en état de conduire. Je peux dormir chez toi ?

- Koua ? Tu pouvais pas le dire plus tôt ?

- Désolée...

- C'est bon andouille, j'arrive, je suis pas très loin.

Rachel raccrocha et informa succinctement Curtis de l'acceptation de son amie. Puis elle se replongea dans l'activité passionnante consistant à regarder ses pieds en étant avachie. Elle était complètement HS. Moins par l'alcool que par sa performance. Avoir réussi ce à quoi elle aspirait depuis si longtemps, c'était vraiment trop énorme pour qu'elle puisse l'intégrer encore. Son esprit semblait avoir quitté son corps pour aller flotter quelque part, là où elle ne pourrait pas l'atteindre. Elle était à peine consciente de ce qui se passait autour d'elle, à peine capable d'aligner deux pensées cohérentes. Elle perçut l'arrivée de Judy dans un brouillard de plus en plus opaque. Quand elle essaya de se mettre debout, ses jambes la lâchèrent et ce furent son amie et Curtis qui l'empêchèrent de tomber à terre. Elle se retint à eux, pendant lamentablement sans aucune force. Heureusement, le professeur se proposa de la charger sur son dos. Elle lui en fut reconnaissant car dans la situation actuelle, elle se sentait bien incapable de marcher. Il la rassura en lui disant qu'il n'allait pas la laisser tomber ; comme si une telle pensée lui avait traversé l'esprit. Elle hocha brièvement la tête, rien dans son attitude ne suggérait la peur. Elle se laissa hisser sur le dos de Curtis et posa sa tête contre sa nuque, se laissant complètement aller.

Le voyage se passa dans une ambiance cotonneuse pour Rachel, qui n'écouta rien du dialogue entre Curtis et Judy, le entendant simplement parler entre eux. Pour la première fois, la sensation de lourdeur n'était pas désagréable. Elle se sentait en sécurité, comme dans l'éteinte d'un grand frère ou d'un parent. Elle comprenait fort bien pourquoi le frangin de Curtis aimait bien se faire balader ainsi ; elle commençait à lutter contre l'endormissement. Pour la première fois de sa vie, il lui sembla entrapercevoir ce qu'aurait été sa vie si elle avait eu un frère pour la protéger et s'occuper d'elle comme ça. C'était agréable. Seule pensée cohérente qu'elle fut capable de former.

Les sensations s'étiolèrent en une suite de couleurs et de sons sans liens réels. Rachel se sentait basculer dans le sommeil, tirée par une force contre laquelle elle ne pouvait lutter. Elle se sentit déposée dans un lit, une main passa dans un cheveu, comme une caresse fraîche et rassurante. Les mots murmurés ne parvinrent pas à son cerveau, mais la firent sourire car elle sentait que c'était quelque chose de bienveillant. Curtis s'était à peine éloigné d'elle qu'elle dormait déjà profondément, enfouie dans un sommeil sans rêve.




|| FIN ||

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