La lune surplombait le ciel, seule lumière dans l’obscurité pesante et inhalatrice. C’était une soirée sans nuage, sans étoiles aussi. Le vent s’engouffrait avec violence dans les feuilles des chênes centenaires. L’air était glaciale, l’hiver allait être rude, c’était une certitude. Je sens mes larmes couler le long de mes joues, eau d’intempérance, de regret et d’indécision. Ma robe vole au rythme de mes pas saccadé, l’allure incertaine, je cours, la respiration coupé. Cette nuit là, j’en voulais au monde entier, j’aurais voulu vomir toutes les promesses qu’ont m’avait faîtes, j’aurais voulu mettre le feu à cette terre obstrué de haine. La tentation suprême, celle de replonger dans la drogue, de laisser ses pensées s’échouer au profit d’une ligne poudreuse. Mon rail de coke installé, je me suis agenouillée, prête à m’envoler, à décoller. C’est alors que la silhouette d’une jeune femme s’est formée. La blondeur de ses cheveux cachait la faible lueur de la lune, dans un geste maternelle elle est venu vers moi, dans un geste protecteur, elle m’a offert ses bras. M’empêchant de rechuter, elle brisa cette ligne blanchâtre, elle brisa cette vulnérabilité. Me raccompagnant chez moi, je l’invitai à prendre un café, lui offrant ma gratitude et mon respect. Cette nuit là, je ne l’oublierai jamais, je me suis complètement ouverte à cette inconnue au blond si parfait, je lui ai compté ma vie, mes peines, mes déceptions et mon statue de mutante. Touchée par ces révélations si troublantes, la jeune femme –répondant au nom de Pixie- fit de même, et me confia peu à peu sa vie. D’étranges similitudes firent alors surface. Tout comme moi, elle avait affronté la solitude et la peine, tout comme moi ses parents s’étaient montrés traîtres. Nous étions faites pour nous entendre, et une magnifique amitié à éclos. Depuis, nous nous revoyons souvent, prenant plaisirs à retrouver enfin une confiance sans faille, une vrai amie, pour le meilleure et pour le pire.

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