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Le souvenir des peines passées est agréable ▬ Zhenya

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Le souvenir des peines passées est agréable ▬ Zhenya Vide
MessageSujet: Le souvenir des peines passées est agréable ▬ Zhenya Le souvenir des peines passées est agréable ▬ Zhenya EmptyVen 31 Déc - 15:02


Zhenya AlexanderMarek I. Hopkins

          Marek ne voyait pas le temps passer, pas plus qu'il ne voyait le changement d'année, et pourtant, il était difficile de rater un tel événement en cette journée de fin d'année. Le 31 Décembre 2024, dans quelques heures ils passeraient le cap de l'année pour entrer dans une nouvelle ère. Les bonnes résolutions, les changements pour commencer l'année du bon pied, tout un tas de choses qui n'avaient aucun intérêt du point de vue de l'hostile qui se contrefichait de tout ce qui pouvait avoir un lien avec ces réjouissances. Le balafré était plus du genre à fêter l'évolution d'un élève, le passage d'un cap qui serait réussit, mais visiblement son esprit était trop décalé pour rejoindre celui des autres. La veille, il avait testé un nouvel élève qui avait donné des pensées positives au professeur qu'il était, des souvenirs d'une bonne fête de l'année passée, qui remontaient à la surface avec la fin d'année qui approchait. Marek était contre ce genre d'évènement, après tout, comment pouvait-on fêter la fin d'une année qui n'avait aucun justificatif ? Le calendrier que les habitants de cette ville, et d'une bonne partie du monde aussi, utilisait, n'était pas justifié, il y avait tellement de fausses dates dans ce calendrier, que Marek ne pouvait pas comprendre que des humains, ou des mutants, puissent y prêter foi. Une manière de compter le temps qui était basée sur la naissance d'un homme auquel le fou ne croyait pas, et dont nous n'avions que très peu, pour ne pas dire aucune, preuve de son existence, non, vraiment, si l'évadé devait croire à quelque chose, ça ne serait pas à ce stupide calendrier. C'était sans compter que tout avait été totalement faussé avec les dernières modifications, comme l'idée de nommer les moins d'après leur positionnement dans le calendrier, septembre qui devenait le neuvième mois de l'année, pour quelle raison ? Quelle logique trouvait-on aussi au fait que le mois de Février soit la poubelle de l'année, de récolte les jours restants ? Aucune.

          Décidément, la logique « normale » des autres habitants de ce monde le laissait pantois. On disait qu'il était fou, que c'était lui qui ne comprenait rien à rien, mais lorsqu'il demandait des réponses, Marek ne trouvait que des excuses ou des faux-semblants. Il était impossible d'obtenir une réponse logique des habitants de cette planète, c'est pourquoi l'Américain préférait largement sa manière de penser que celle des autres. De toute manière, l'esprit du fou était ainsi fait, il ne se souciait pas de ce que les autres pensaient, tout comme il lui arrivait d'oublier comment il s'appelait, les noms, les visages, des choses sans importance. Le balafré n'était pas charmé par les courbes d'une belle femme, il était séduit par son esprit, par ses souvenirs, par ce qu'elle pouvait lui apporter en matière de souffrance, c'est une chose que les autres humains, ou mutants, avaient du mal à comprendre, mais qui pour le concerné, apparaissait très claire. Pourquoi tomber amoureux d'une femme au physique et à la plastique parfaite, alors qu'il y avait obligatoirement le passage par la case « vieillesse » ? Un physique changeait, évoluait avec le temps, la femme que l'on avait aimée devenait une autre femme, son esprit aussi évoluait, mais il restait le même, la base était toujours présente, alors qu'un accident de voiture pouvait transformer la femme parfaite en un monstre de chair et de sang. C'est pour ça que l'amour était si périssable, que Marek ne pouvait comprendre l'intérêt pour ce sentiment qui n'apportait rien, pas même une souffrance digne de ce nom. On pouvait ne plus éprouver d'amour pour la personne qu'on avait aimé durant des lustres, simplement à cause d'un changement physique, c'était totalement stupide, les humains étaient trop accrochés aux choses matérielles, tout le contraire du fou. Celui-ci avait déjà évolué de nombreuses fois, le sourire de l'ange qu'il arborait, la cicatrice qui passait sur sa jugulaire et qui avait failli lui coûter la vie, et d'autres balafres qui parsemaient son corps à d'autres endroits. Il n'était plus le même depuis qu'il était entré dans cet asile pour « fou ».

          Marek ne s'estimait pas comme fou, c'était tellement réducteur, il refusait d'être qualifié par un simple mot, un mot ne pouvait pas contenir tout ce qu'il avait effectué comme chemin depuis sa venue dans ce monde. En parlant d'évolution, le balafré sentit soudain son don titillé par quelque chose, un esprit qui passait à coté de lui et qui attira son intérêt. La chose surprenante avec le mental, c'est qu'on ne pouvait pas le dissimuler, impossible de camoufler ses souvenirs, et puisque la source du don de l'évadé était basée sur ce point, quoi de plus logique que de tout savoir des gens qu'il rencontrait . Les souvenirs étaient une source précieuse pour lui, « Le souvenir est le parfum de l'âme », sans souvenir une personne n'est plus, c'est pourquoi l'hostile prenait particulièrement plaisir à retirer un à un les souvenirs des gens qui éveillaient son intérêt. C'était comme de vider une personne de son bonheur, cela se voyait sur son visage, et c'était la chose que le balafré aimait le plus dans son don, voir la douleur et la tristesse envahir les traits des gens qu'il croisait. Il faisait nuit, c'était le soir du nouvel an, et il errait dans les ruelles de la ville comme à son habitude. Sans domicile fixe comme certains le qualifiait, Marek se percevait plutôt comme le propriétaire des lieux, de la ville, des ruelles. Il semait la terreur chez pas mal de personnes avec ses « meurtres » qui étaient en réalité le fruit de ses apprentissages, et par conséquent, à la nuit tombée, les femmes et les enfants essayaient de ne pas sortir. C'était vain, l'hostile n'attaquait pas n'importe qui, et il se fichait du sexe ou de l'origine génétique de ses brebis égarées, tout comme de l'heure à laquelle il débutait son œuvre. L'esprit qui avait éveillé son attention s'éloignait, et Marek emboîta le pas à la personne qui se révéla être un homme d'une quarantaine d'année, le crâne rasé, et beaucoup plus grand que son poursuivant.

          Mais le professeur s'en fichait, le plus important était de pouvoir trouver un souvenir intéressant dans son esprit. L'hostile pista sa cible pendant un petit moment il ignorait combien de temps exactement, mais c'était sans importance, puisque l'homme s'arrêta finalement à coté d'un bar pour chercher quelque chose dans son sac, et le fou profita de ce moment précis pour pouvoir passer à l'action. Il tendit son don, frôla l'esprit de l'homme, et lui retira un souvenir de joie récente, sa fille qui venait de décrocher un stage qu'elle attendait depuis longtemps. Tiens donc, un bon père de famille ? Brièvement le souvenir du géniteur du balafré lui vint à l'esprit mais s'évapora aussitôt, remplacé par le souvenir volé à l'homme qui s'immobilisa, laissant tomber son portefeuille sur le sol alors que son professeur s'approchait de lui pour lui toucher l'épaule tout en le poussant légèrement pour l'inciter à entrer dans la ruelle contigüe au bar. Comme un automate, l'homme s'exécuta, c'était le point positif avec les personnes touchées par le don du balafré, elles obéissaient comme un chien, quoique les chiens étaient plus vifs qu'eux. Lorsque l'homme et son éducateurs furent éloignés dans la ruelle, hors de vue des passants qui marchaient dans la ruelle principale, Marek poussa l'homme pour qu'il s'assoit sur le sol, et retira un nouveau souvenir de son esprit pour voir encore s'accentuer sur son visage la tristesse que l'on ressentait lorsque toute joie quittait notre corps. Les larmes de l'homme se mirent soudain à couler, il pleurait sans avoir pourquoi comme ça arrivait bien souvent à certaines personnes qui se disaient « déprimées », comme s'ils savaient quelque chose de la déprime, ce n'était qu'une excuse pour se rendre intéressant en réalité.

          « Peut-être la peur de la mort n'est-elle que le souvenir de la peur de naître. »

          L'homme avait peur, il ne savait pas pourquoi, mais Marek si. Ce dernier s'accroupit pour se mettre à la hauteur de son élève, et il laissa un bref sourire étirer ses lèvres, déformant le sourire de l'ange qui les ornaient, donnant une nouvelle dimension à son expression, et presque l'impression que tout avait été étudié avec application pour provoquer la peur chez celui qui le voyait. Au début, l'hostile avait pensé le mettre à l'épreuve, mais il ressentit soudain l'envie d'éprouver les membres de cette famille, et non l'homme ne question. Le balafré n'avait jamais agit de la sorte, mais après tout, un peu d'évolution dans ses techniques ne faisait jamais de mal non ? Marek sourit doucement et laissa filtrer un léger rire qui ne pouvait certainement pas rassurer l'inconnu s'il était encore conscient, puis l'évadé prit tout son temps pour retirer intégralement les souvenirs de sa brebis, vidant son esprit pour en faire un légume. Comme on disait, sans souvenirs, une âme n'est rien, et cet homme ne serait plus qu'un corps sans âme désormais. Cette partie du pouvoir de l'homme s'était révélée depuis peu de temps seulement, et elle était assez éprouvante pour lui, il fallait supprimer totalement les souvenirs pour éviter qu'ils ne reviennent à celui à qui il les avait volé, et le fou avait compris qu'il devait sacrifier une partie de lui-même en agissant de la sorte. Au final donc, s'il y avait souvent recourt, cela risquait de le transformer lui-même en légume lorsqu'il n'aurait plus de souvenirs joyeux à supprimer de son coté. Ces derniers étaient déjà tellement rares chez lui que c'était comme de jouer avec le feu, mais il s'en contrefichait, c'était excitant de jouer avec la mort, et Marek n'en avait pas peur.

          avoir vidé l'homme de ses souvenirs, l'évadé se redressa, laissant sa cible appuyée contre le mur, assise sur le sol, puis il sortir de la ruelle en pensant s'en aller, mais opta finalement pour l'idée d'aller dans le bar qui se trouvait juste à coté histoire de voir si quelqu'un allait trouver son élève dans quelques heures. Au fond de son esprit, l'Américain imprima l'adresse de l'homme pour pouvoir aller tester sa famille, et il poussa la porte du bar pour y pénétrer en sentant su r lui quelques regards qui se posèrent. Certains détournèrent rapidement les yeux, d'autres le suivirent du regard alors qu'il s'avançait dans la salle qui se trouvait dans une demi-pénombre, mais cela était totalement égal au trentenaire qui ne portait aucune importance à l'avis des autres sur sa personne. Comme à son habitude, le balafré tendit son don autour de lui pour espérer recueillir un esprit intéressant, mais rien ne capta son attention. Avec déception, Marek s'apprêtait à s'en aller lorsqu'il sentit soudain quelque chose qui éveilla son attention : un esprit flou, il n'arrivait pas à capter les souvenirs de cette personne comme s'ils étaient derrière une brume, et c'était la première fois que son don échouait de la sorte. L'évadé identifia aussitôt le propriétaire de cet esprit, qui se trouva être une propriétaire, assise à une table un peu en retrait, le regard de plusieurs hommes posés sur elle. Le fou ne portait aucune importance au physique, mais en imaginant que ce soit le cas, il est vrai qu'elle avait un physique qui pouvait se qualifier d'avenant, bien qu'elle aurait davantage été du goût du balafré avec un sourire de l'ange et quelques cicatrices en prime. Intéressé par cet esprit original, le trentenaire s'avança vers la table de la concernée avant de prendre la parole d'un ton où filtrait la folie qui l'habitait.

          « Si on fait le vide autour d'un souvenir, il ne reste plus rien que ce souvenir dans l'infini qu'on a, et ce souvenir devient l'infini. »

          Manière très subtile de faire savoir à la belle qu'il avait comprit qu'il y avait quelque chose d'étrange dans son esprit, et qu'il sentait qu'elle ne possédait pas des souvenirs normaux. Elle était peut-être télépathe ? Il n'arrivait pas encore à cerner les souvenirs et les pensées des télépathes avancés, comme celui rencontré à la fête, mais elle n'avait pas l'air d'être dans ce cas. Marek n'avait sentit aucune résistance lorsqu'il avait caressé son esprit, comme si elle-même ne pouvait accéder à ses souvenirs, étrange ! Après avoir observé le regard de la demoiselle, Marek tendit son don pour caresser une nouvelle fois son esprit, elle devait sentir une désagréable sensation d'incursion dans ses souvenirs, et visiblement, elle devrait comprendre que le nouvel arrivant était responsable de tout cela. A moins bien entendu qu'elle ne puisse sentir son don en raison de cette particularité qu'il ne parvenait à analyser. Le souvenir du bonheur n'est plus du bonheur ; le souvenir de la douleur est de la douleur encore. Sans souvenir, pas de douleur ? Une personne sans souffrance, une véritable hérésie pour un homme comme Marek, et il allait y remédier !

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Le souvenir des peines passées est agréable ▬ Zhenya Vide
MessageSujet: Re: Le souvenir des peines passées est agréable ▬ Zhenya Le souvenir des peines passées est agréable ▬ Zhenya EmptySam 1 Jan - 17:30

Le souvenir des peines passées est agréable ▬ Zhenya Sanstitre4oj

          La jeune femme était plongée depuis de longues minutes déjà dans un bain glacé. Entourée par la lumière vacillante de quelques bougies, elle prenait plaisir à se détendre dans cette pénombre réconfortante. Depuis peu de temps, la mutante ressentait en effet le poids de cette nouvelle vie citadine sur son corps, et plus particulièrement sur ses muscles. Davantage habitués à une vie nomade et surtout bien plus rustre que celle des buildings, ses muscle commençaient à s'ankyloser avec douleur. Bien que Zhenya ne puisse se rappeler avec exactitude de son passé, elle était sure d'une chose : elle avait besoin de mouvement.
Dans cette froideur presque insupportable elle tentait de se souvenir de ce qu'avait été sa vie avant. Avant qu'elle ne l'oublie, avant qu'elle même ne s'oublie. Bien que sa mémoire ne veuille lui accorder l'accès à nombre de ses souvenirs, c'était comme si son corps lui essayait de lui montrer la voie, de lui exprimer son formidable potentiel. C'était une situation agaçante que de sen sentir piégée ainsi dans la monotonie d'une existence urbaine, alors qu'au plus profond de son être la jeune mutante sentait bien que son corps lui réclamait davantage. Ses sens étaient en ébullition, encore plus qu'à l'accoutumée, et depuis peu c'était comme si un animal rugissait en elle, cherchant par tout les moyens de sortir de ce carcan. Zhenya ne se rappelait pas avoir déjà ressentit cela; c'était à la fois une situation pressante mais tellement agréable...

          Un concert d'éclats de voix et autres rires tirèrent la jeune femme de sa torpeur. Quelques mètres plus bas deux jeunes venaient de s'engouffrer dans sa rue. Elle ferma les yeux pour mieux se concentrer sur eux, et en quelques secondes les sons prirent vie. C'est avec une facilité déconcertante que la mutante vit se dérouler derrière ses paupières closes la scène qui avait lieu quelque mètres plus bas. Elle devinait deux jeune hommes chantonnant gaiment, chacun un verre à la main, et se tenant par l'épaule. L'un avait le pas lourdaud et semblait être musclé, tendit que l'autre se faisait plus léger sur le sol, comme s'il sautillait. Leurs verres s'entrechoquèrent en parlant d'une jolie lapine rencontrée plus tôt, et ils se dirent qu'ils feraient mieux de retourner la dame, histoire de finir l'année en beauté.

          La mutante ouvrit les yeux en entendant cette phrase, alors que les deux hommes retournaient de là où ils étaient venus. Effectivement, l'année 2024 toucherais dans quelques heures à peine à sa fin. Bien qu'elle ne soit pas du genre à célébrer ce genre de trivialité, Zhenya ressentit le besoin de se délecter d'un bon verre et se décida à sortir un peu. Son être entier était ainsi très souvent poussé par le désir, un instinct qu'elle ne savait réprimer et qui la rendait impulsive. Déambulant dans la pénombre de son appartement avec pour seul vêtement la serviette tiède dont elle se servait pour vaguement sécher ses cheveux, la jeune femme ne prêta quasiment pas attention à la tenue qu'elle enfila. Davantage à la recherche d'un habit confortable que d'une quelconque envie de séduire, elle se vêtit d'un simple jean sombre et d'un haut noir qui laissait apparaître son dos. Se chaussant d'une paire de bottes à talon moyen, elle chercha Shayera, la chatte qu'elle avait recueilli à son arrivée ici, du regard. La chat de gouttière se trouvait finalement sur le lit de la colocataire actuellement absente de la jeune femme, Cindy, à jouer avec ses affaires. La mutante soupira en se dirigeant vers l'animal et lui demanda de ne pas toucher à cela sous peine de se faire réexpédier à la rue par son amie très sensible à la mode. La chatte passa une patte derrière son oreille en se redressant et émit un long ronronnement. Intriguée, Zhenya regarda de plus près ce qu'elle était en train de faire, et remarqua une paire de bracelets en métal sorti du sac de sa colocataire. Lorsqu'elle s'en saisit, Shayera, visiblement ravie, vint se frotter contre elle. Ces deux là avaient très rapidement eu un lien très privilégié, peut être de part la nature génétique de la mutante, et avaient pris l'habitude de communiquer par divers biais. Aussi, Zhenya décida de se ranger à l'avis de son homologue félin et enfila le bijou en la gratifiant d'une caresse. Finalement, elle quitta son appartement en précisant à Shayera que si elle voulait elle pouvait s'offrir un petit plaisir avec le lait qu'elle avait ramené plus tôt dans la journée, et l'animal ne se fit pas prier pour se ruer dans la chambre de la jeune femme.


          Bien que Zhenya ne connaissait que très peu la ville, elle avait entendu parler d'un bar plutôt agréable en centre ville et décida de s'y rendre à pied bien que son appartement soit situé à plusieurs dizaine de kilomètres de là, en périphérie d'Achea. Elle marchait d'un pas rapide, non pas par peur d'éventuels rôdeurs, mais d'avantage pour ce besoin impérial de s'aérer le corps. Pourtant, au bout de quelques minutes à ce rythme, la jeune femme ressentit de plus en plus pressant cette envie de libérer ses muscles de leur écrin. Aussi, elle jeta un rapide coup d'œil aux alentours afin de s'assurer qu'elle était seule à cet endroit et en direction du bar, puis s'élança dans une course effrénée à travers la ville. Pour gagner en sécurité, elle opta rapidement pour un déplacement à hauteur surélevée par rapport au niveau trop visible et trop emprunté, même à cette heure tardive, de la rue. Elle sautait de toits en toits avec une agilité déconcertante, sentant contre sa peau la fraîcheur des nuits Américaines et les battements de son cœur s'accélérer progressivement.

          Lorsqu'elle arriva à une rue de sa destination, la mutante sauta sur le sol avec aisance après s'être assurée d'être seule. Elle passa une main dans ses cheveux, un curieux sourire au coin des lèvres. Ses joues s'étaient teintées d'un joli rose du à l'entrée massive d'oxygène dans son organisme, et malgré ce petit exercice la température de son corps demeurait à son niveau certes très chaud mais habituel. Elle croisa quelques personnes emmitouflées dans leur manteaux en se rapprochant du bar, mais heureusement n'eut pas à faire la queue pour entrer.
A l'intérieur, l'ambiance était plutôt joyeuse mais pas trop bruyante, ce qui fait énormément plaisir à la jeune mutante à qui depuis quelques jours l'ouïe sur-développée jouait des tour. Elle se dirigea vers le comptoir sans se préoccuper des quelques regards qui la suivaient, et commanda un verre lorsque son tour arriva. Le barman lui lança un franc sourire et l'invita à regrets à se choisir une table, expliquant que le bar était bondé. Zhenya acquiesça, puis se dirigea vers un endroit un peu plus clame où elle s'assit. A quelques mètres de là une partie de poker était en train de se dérouler, et plutôt que d'observer des personnes sans intérêt se déhancher sur une musique barbare, elle décida de porter son attention sur celle-ci.

          Elle sirotait tranquillement son cocktail, un mojito que lui avait apporté le barman quelques minutes plus tôt, quand elle fut prise d'étranges sensations. Ses lèvres quittèrent la paille qu'elle mordillait, et son regard se porta sur un homme qui se rapprochait d'un pas lent vers elle. Sans qu'elle ne sut clairement définir pourquoi, elle devinait que le léger malaise qu'elle ressentait ne lui était pas étranger. L'homme, certainement un trentenaire, était vaguement effrayant. Certes il avait un certain charme avec sa coupe en fouillis et sa barbe de plusieurs jours, mais les deux balafres qui entouraient ses lèvres rendaient son visage menaçant. Lorsqu'il prit la parole, son ton fantasmatique ne surprit pas la jeune femme, mais provoqua pourtant malgré elle une vague de frissons qui lui traversa le dos.

          - "Si on fait le vide autour d'un souvenir, il ne reste plus rien que ce souvenir dans l'infini qu'on a, et ce souvenir devient l'infini. "

          Le souvenir .. c'était donc cela cette étrange sensation. Pas de douleur ou de bien être particulier à l'approche de l'homme, simplement le sentiment d'une drôle de caresse. Il devait être un mutant, un genre qui manipule l'esprit ou peut-être, comme il l'avait dit,les souvenirs ? Zhenya n'en avait pas la moindre idée, elle connaissait très peu de chose du monde des mutants et de leurs possibilités. A vrai dire, c'était la première fois qu'elle en rencontrait un, du moins à sa connaissance …Elle se demanda ce que l'homme pouvait bien lui vouloir, et décida de lui répondre avec le même mystère qui avait entouré ses paroles.

          - "Mais n'est ce pas dans le souvenir que les choses prennent leur vraie place ?"

          Elle bu une nouvelle gorgée de sa boisson, la finissant cette fois directement au verre, comme une invitation à l'intention de cet inconnu qui l'intriguait grandement, puis pursuivi :

          - " Et vous, quelle est votre place ?"

          Un ton de défis filtrait de ses paroles, comme si l'air menaçant de cet homme ne l'atteignait pas mais l'intriguait plutôt. La sensation de caresse qu'elle percevait de manière très étrange grace peut-être à son propre don ne lui déplaisait finalement pas. S'il n'y avait pas eu se petit côté intrusif de la part de son hôte, la jeune femme l'aurait même trouvée agréable tant cela ressemblait à un frôlement charnel mais .. pourtant était différent. Elle se demanda ce qu'il cherchait à savoir en fouillant ainsi son esprit, et si contrairement à elle il parvenait à y trouver des réponses.



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Le souvenir des peines passées est agréable ▬ Zhenya Vide
MessageSujet: Re: Le souvenir des peines passées est agréable ▬ Zhenya Le souvenir des peines passées est agréable ▬ Zhenya EmptyDim 2 Jan - 13:30

     Le brebis à l'esprit flou avait attiré l'attention du professeur qui voulait en savoir plus sur cette éventuelle élève. Marek ne choisissait pas aussi simplement que ça les personnes qui seraient ses élèves, même s'il était vrai que dans sa quête de la brebis parfaite, il rencontrait et éprouvait des personnes qui n'éveillaient pas réellement son intérêt. Ça avait été le cas pour l'homme qui venait de transformer en légume dans la ruelle contiguë au bar où il venait de pénétrer, alors pour une fois que son don repérait un élève digne de ce nom, il n'allait pas la lâcher aussi facilement. Peut-être parviendrait-il à se divertir quelque peu qui sait ? Il ne s'accordait que très peu de relaxations, d'occasions de changer un peu de ses souvenirs stupides et sans âmes qu'il prélevait sur différentes personnes. Alors qu'il observait la jeune femme face à lui, son don s'activait, cherchant quelque chose dans son esprit qui pourrait le renseigner sur la vie qu'elle menait, le genre de personne que c'était, et pourquoi pas, même, les choses qui la ferait souffrir ? Marek était un manipulateur d'esprit, peut-être qu'entre d'autres mains son don aurait été mal utilisé, mais en possession d'un homme aussi particulier que le balafré, il prenait toute son ampleur, même si le fou délaissait certaines zones sans réel intérêt pour lui, comme la possibilité de modifier certains souvenirs. Ce n'était pas encore quelque chose qui l'intéressait, cela viendrait peut-être un jour, mais pas pour le moment. Alors qu'il tournait et retournait l'esprit de la jeune femme comme un fermier cultive son champ, il entendit la voix de la jeune femme s'élever, un léger accent teintant son ton agréable. Il aimait bien les accents, les touches d'originalité qui faisaient d'une personne, un être original. Les humains disaient que chaque personne était unique, et pourtant du point de vu du balafré, rien n'était plus faux que cela.

     Lui qui voyait tout cela de l'intérieur, de l'esprit et des souvenirs des gens, il savait très bien que ce n'était que pures fadaises, presque tout le monde avait les mêmes souvenirs joyeux, Marek recherchait la perle, la personne qui possèderait un esprit unique, et non comme ces bêtes moutons qu'il croisait quotidiennement. La demoiselle répliqua en lui demandant si ce n'était pas dans le souvenir que les choses prenaient leur vraie place, chose intéressante pour une femme qui ne semblait pas en posséder, peut-être avait-elle une vision différente de la vie comme elle ne la percevait pas à travers son expérience passée ? Comme le disait si bien un philosophe Russe « Bien émouvants sont les souvenirs des souvenirs. » mais sans souvenirs, comment se sentir ému ? Peut-être ne connaissait-elle plus la joie depuis que l'accès à ses souvenirs lui était refusé ? Marek sentit une pointe d'intérêt émerger à nouveau dans son esprit, cette femme éveillait son attention, il avait bien envie d'aller plus en avant, de sentir ce qu'elle ressentait, et peut-être même, pourquoi pas, de l'éprouver pour savoir ce qu'elle était réellement. Les souvenirs, le but de la vie du fou, le fait que ceux de la jeune femme lui soient caché apparaissait comme un défis dressé devant lui par des forces supérieures qui voulaient peut-être lui montrer qu'il n'était pas ce qu'il prétendait être. Il se prenait pour un Inquisiteur, mais non au service des Dieux comme la Bible le prétendait, lui il était au service de l'humanité, de son point de vue, ses actions étaient là pour aider la race humaine, et mutante, à évoluer. La belle vida son verre alors qu'elle poursuivait en lui demandant quelle était sa place. Ça, il le savait bien, et le défis lancé dans le ton de la brebis égarée l'interpella une nouvelle fois alors qu'il reprenait la parole de son ton étrangement intriguant.

     « Je suis le gardien des souvenirs. »

     Il disait ça avec un ton tout à fait logique, comme s'il était étonné que la jeune femme ne s'en doute pas. Il est vrai que dans son esprit, il croyait ce qu'il disait, c'était donc aussi évident que le feu qui brûle et que la pluie qui mouille, mais malheureusement pour lui, les autres êtres vivants ne pensaient pas comme lui. C'était d'ailleurs pour ça qu'on l'avait enfermé dans cet hôpital pour le « soigner ». Marek ne voyait pas la « dégénérescence » mentale comme une tare, il voyait sa « maladie » comme une évolution de l'esprit, une nouvelle manière de percevoir les choses. Malheureusement, tant que les humains refuseraient de la comprendre, ils seraient cantonnés à leurs pensées stupides et sans attraits. Sans vraiment prendre la peine de demander la permission à la jeune femme, l'hostile poussa doucement la chaise face à elle pour y prendre place, puis il plongea son regard de jais dans les yeux de la jeune femme tout en continuant de caresser son esprit alors qu'il reprenait la parole d'un ton toujours aussi étrange. Elle ne devait pas beaucoup comprendre ce qu'il lui disait, mais de son point de vue, c'était on ne peut plus clair et logique.

     « Un homme a dit que nous avons les souvenirs que nous méritons. Avez-vous fait quelque chose de mauvais dans votre vie pour qu'ils vous soient ainsi retirés ? »

     Il fouillait dans son esprit pour essayer de savoir ce qu'il en était, mais c'était bien plus amusant de pouvoir en apprendre plus de la belle bouche de la jeune femme. C'était intéressant de voir habituellement les pupilles des gens s'agrandir d'inquiétude lorsqu'ils comprenaient que cet homme savait des choses qu'il ne devait logiquement pas connaître, mais sans vraiment savoir pourquoi, l'évadé avait l'impression que ça n'allait pas être le cas de son interlocutrice. Le balafré observa quelques instants la brebis face à lui, il n'était pas du tout dirigé sur le physique, et lire les pensées des autres sur leur visage n'était pas dans ses cordes, lui il plongeait directement à la source. Mais par contre, ce point avait aussi pour effet de ne pas lui faire masquer ses pensées et sa folie, cette dernière filtrait clairement dans son regard, si l'on ne trouvait pas déjà les cicatrices qui parsemaient son visage étranges, c'était une indication claire de l'état mental de l'homme sombre qu'il était. La discussion était toujours aussi étrange, avec l'hostile elles tournaient toujours de cette manière, déjà avec « l'intéressant » qu'il avait rencontré dans un bar, mais dont il ne gardait aucun souvenir, un comble pour celui qui se disait maître de souvenirs. Peu importait, si la brebis face à lui refusait de jouer le jeu, elle n'aurait pas répliquer sur le même ton que lui, et Marek se contrefichait totalement de ce que les autres pouvaient penser de sa manière de parler.

     « Avez-vous lu L'Inconnue d'Arras ? Il dit qu'un homme sans souvenirs est un homme perdu. Est-ce que vous vous sentez perdue, ou êtes-vous différente ? »

     Même s'il était considéré comme fou, Marek avait une culture assez impressionnante, bien qu'on ne pouvait pas le penser de prime abord, l'hostile avait lu pas mal d'ouvrages parlant des souvenirs ou tout simplement de la folie. En fin de compte, il possédait une certaine culture à sa manière, mais il y avait fort à parier que son interlocutrice ne serait pas vraiment de son avis sur ce domaine. La recherche dans l'esprit de la jeune femme donna tout doucement ses fruits, il trouva un récent souvenir agréable, celui d'elle en train de courir sur les toits, elle semblait visiblement posséder un don tout comme lui, mais ce n'était pas ce que le trentenaire regardait de plus près, il n'y portait aucune importance. Elle avait peut-être interprété sa précédente question, comme une interrogation sur son origine génétique, mais ce serait totalement erroné, l'Américain se fichait comme d'une guigne de savoir si son voisin était humain ou mutant, lui il voyait intérieur des gens, leurs pensées, et que la brebis soit humaine ou mutante ne changeait que très peu de choses. Elle possédait donc un don, il pouvait éventuellement chercher plus loin pour savoir de quoi il en retournait réellement, mais pour le moment, son intérêt était éveillé par autre chose, il allait d'abord la sonder un peu sur ses pensées, on pourrait toujours voir ce qu'il en retournait plus tard pour le reste.

     « Les souvenirs sont plus fidèles que les amis et les amants : ils reviennent nous voir lorsque notre âme grelotte toute seule. Peut-être que vous n'avez pas encore suffisamment grelotté pour que vos souvenirs daignent vous revenir, c'est que vous devez être mise à l'épreuve. »

     En homme fou qu'il était, Marek pensait que le hasard n'existait pas, le destin non plus, il s'imaginait que chaque action avait ses raisons, et que c'était la personne concernée qui en décidait, et non un quelconque force supérieure. Il avait testé la jeune femme tout à l'heure en avançant l'idée que ça soit éventuellement quelqu'un qui l'avait privée de ses souvenirs. Marek aimait bien connaître l'avis des autres sur la question, bien qu'il pouvait fouiller leur esprit pour le trouver directement, c'était bien plus divertissant de les prendre sur le fait alors qu'ils mentaient ou qu'ils modifiaient leurs pensées réelles. La balafré avait constaté que les personnes étaient souvent mal à l'aise lorsqu'on montrait qu'on connaissait un de leurs secrets, il savait que désormais le fait d'être « mutant », était mauvais dans cette ville. Peut-être que s'il faisait comprendre à la brebis égarée qu'il avait flairé qu'elle avait un don particulier, elle risquait de lâcher quelques informations intéressantes. Malgré tout, le balafré avait l'impression que cette brebis n'allait pas se laisser mener à l'abattoir aussi facilement que les autres, mais avait-on déjà vu une brebis mordre un loup ? Jamais, et malheureusement pour elle, Marek était un prédateur. Comme un chat, cruel naturellement, le balafré aimait à s'amuser avec sa souris, ou sa brebis avait de l'achever, il allait d'abord jouer, mentalement avec l'élève face à lui, et si elle se montrait intéressante, il pourrait peut-être faire quelque chose d'autre d'elle. Après une brève pause, il reprit donc la parole, d'un ton toujours aussi étrange et prononcé d'un ton normal, de manière à ce que quiconque aux alentours puisse l'entendre.

     « J'ignorais qu'il était dans les us des habitants de cette ville de courir de toit en toit pour se rendre à un endroit. Hurlez-vous aussi à la lune lorsqu'elle est pleine, ou préférez-vous vous gorger de sang à la nuit tombée ? »

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Liam Winchester

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Le souvenir des peines passées est agréable ▬ Zhenya Vide
MessageSujet: Re: Le souvenir des peines passées est agréable ▬ Zhenya Le souvenir des peines passées est agréable ▬ Zhenya EmptyMer 23 Fév - 16:19

Pas de nouvelles suite à mon MP, comme je suis bloqué avec ce sujet depuis quelques semaines maintenant, je l'envoie aux archives. On pourra en refaire un autre lorsque tu seras plus disponible et que tu seras sûre de pouvoir tenir le rythme ^^

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MessageSujet: Re: Le souvenir des peines passées est agréable ▬ Zhenya Le souvenir des peines passées est agréable ▬ Zhenya Empty


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