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La souffrance est pire dans le noir, on ne peut poser les yeux sur rien | Kaileen

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La souffrance est pire dans le noir, on ne peut poser les yeux sur rien | Kaileen Vide
MessageSujet: La souffrance est pire dans le noir, on ne peut poser les yeux sur rien | Kaileen La souffrance est pire dans le noir, on ne peut poser les yeux sur rien | Kaileen EmptyMer 27 Oct - 19:49

Nouvelle journée qui débutait, nouvelle occasion de pouvoir enseigner son savoir et propager l'ode à la souffrance qu'il avait composé à l'aide de son rasoir et du sang de ses élèves. Jamais le mutant ne se serait permis de considérer les personnes qui participaient à cette œuvre, comme des « victimes ». Ce mot hérissait les cheveux de l'évadé lorsqu'il posait son regard sur les divers articles de journaux qu'il rencontrait en se promenant dans la rue, « Les victimes du tueur en série augmentent toujours », comment osaient-ils proférer de telles insanités ? Tueur en série, Marek n'en revenait pas qu'on le traite d'une telle insulte, il détestait les tueurs et les assassins, c'était des gens plats et sans intérêt, sans volonté. Personne ne parvenait à comprendre le véritable but de ses actions, les personnes que l'homme sélectionnait n'étaient que des pêcheurs, des hérétiques que ne suivaient plus les doctrines de la souffrance. Ils désiraient une vie facile, une vie paisible, dénuée de toute souffrance, comme si le succès et la joie n'allaient pas de paire avec la douleur. Pour atteindre le stade de papillon, la chenille passait par la douloureuse évolution d'un cocon, puis le stade final ou elle devrait s'extraire de son ancienne enveloppe charnelle. Et bien les humains étaient pareils, les mutants aussi. Ils devaient accepter de souffrir et d'évoluer, revenir en arrière certaines fois, afin de mieux comprendre le but de leur vie, la raison de leur venue sur Terre. Marek ne se prenait guère pour un Inquisiteur, bien que ses idées ressemblaient beaucoup à celle de ces personnes, mais la grande différence, c'était que lui, ne croyait pas en l'existence d'une force supérieure. Chacun était responsable de ses actes, la venue d'une personne sur Terre était de son fait, et non suite au désir d'un dieu quelconque qui serait incapable de comprendre la complexité de la personnalité des habitants de cette planète.

C'était ce genre de réflexion qui avait poussé les parents du jeune mutant à le confier aux soins du docteur Johanson, Psychiatre à l’Asile St Hélène comme l'indiquait si bien son petit morceau de bois qui trônait à l'avant de son bureau, bien dirigé vers les sièges destinés aux patients. Un titre ronflant pour un incapable surtout, Marek l'avait rapidement compris, cet homme était un incapable doublé d'un charlatan, et il avait pris beaucoup de plaisir à jouer avec les nerfs de l'homme pendant ses longues années passées au cœur de l'hôpital. Une petite vie rythmée par des évasions pendant lesquelles il se débrouillait généralement pour former quelques élèves, puis par agacement et lassitude, il revenait toujours à l'asile. Malgré tout, il avait encore décidé de s'évader après avoir récolté les belles cicatrices qu'il arborait maintenant, celle qui lui avait tranché la carotide, et son sourire de l'ange. La gentille infirmière qui avait accepté de l'aider à fuir, et qu'il avait récompensé en la faisant pleurer des larmes de sang. Aucun regret alors que ces pensées défilaient dans l'esprit de l'homme, il se fichait d'être mutant, tout comme il se fichait de la lutte qui avait lieu entre les deux races. Les gènes ça ne se voyait pas, l'hostile avait déjà ouvert mutants et humains, et ils avaient tous les mêmes tripes, leur cerveau était d'ailleurs le même lui aussi. Pourquoi s'embêter de petits détails comme les gènes de chacun, peut-être que les mutants étaient l'évolution des humains, comme les fous l'évolution des êtres sensés, mais Marek ne participait pas à leur petite guerre. C'était d'ailleurs pour ça que ses apprentissages laissaient les policiers aussi perplexes, mutants, humains, ils trouvaient de tout, des riches comme des pauvres, il n'y avait aucun lien entre les différentes « victimes » comme ils disaient, et les profilers qui étaient lancés sur son affaire ne comprenaient pas sa manière d'être. Mais c'était simplement parce qu'il n'y avait rien à comprendre peut-être.

Marek avait donc pris la décision de pallier au problème de la mauvaise information, et quoi de plus logique que d'aller directement à la source ? La décision était donc prise, le fou se souvenait parfaitement du nom qui figurait au bas de chaque article qui parlait de son œuvre, qui salissait sa création, et qui faisait passer ses doctrines pour des choses futiles. Il allait donc se porter à la rencontre de cet homme, ce dénommé Antony Wilkins, et lui apprendre le véritable sens du mot « souffrance ». Le localiser ne fut pas dur pour un homme expérimenté comme c'était le cas de Marek, il attendit donc son futur élève à la sortie de son travail. Il était tard, Antony allait certainement décider de rendre rapidement chez lui, la lumière du soleil avait cédé la place à la lueur artificielle des lampadaires du parking sous-terrain pour le journaliste gardait sa belle voiture pendant la journée. Le bruit de ses chaussures à 400 dollars sur le sol, Marek suivait son élève de loin, dans l'ombre, et le jeune homme ne se doutait de rien, peut-être comprendrait-il seulement lorsque ce serait trop tard ? Antony était penché sur son sac au moment ou l'hostile se glissa derrière lui, plaçant sa main sur sa nuque avant d'ouvrir rapidement le rasoir de barbier qu'il chérissait depuis son enfance avec un bruit familier de métal qui cri, puis d'appliquer la lame aiguisée avec soin sur la gorge du jeune homme. Le silence se fit soudain alors que le journaliste s'immobilisait, et Marek approcha de la bouche balafré de l'oreille de son élève pour y murmure quelques mots.

« Tu vas voir la différence entre un tueur en série, et moi-même, comme ça tu pourras comprendre ta faute ma brebis. »

L'hostile sentit le cœur de son élève s'emballer lorsqu'il comprit qui était son agresseur alors qu'il l'entraînait avec lui, profitant au passage du moment présent pour sonder l'esprit du journaliste avec l'aide de son don. Beaucoup de bons souvenirs, une fille, sa fiancée visiblement, il venait de la demander en mariage, le souvenir d'un ventre arrondis, elle était enceinte et il était heureux à l'idée de devenir papa. Et bien peut-être que tu n'en connaitrais pas la joie, ou le malheur, il verrait par lui-même ce qu'il en coutait de mentir et blasphémer. Le fou avait tout prévu, imaginé dans le moindre détail, car même s'il était sans aucun doute possible, complètement fou, l'homme restait très intelligent et capable échafauder les plans les plus tordus, mais les plus compliqués, les policiers avaient d'ailleurs salué le génie utilisé pour la création des « pièges » destinés à tuer. Arrivé dans la ruelle sombre contiguë au journal, Marek poussa sa cible dans un immeuble désaffecté avant de le regarder de ses yeux noirs, un léger sourire flottant sur ses lèvres balafrés.

« Qu'est-ce que vous voulez ? Je vais faire un démenti sur mes derniers articles et dire que je me suis trompé, s'il vous plait, laissez-moi m'en aller. J'ai une femme, et je vais avoir un enfant, je vous en prie.... » Sa supplication mourut dans sa gorge alors que l'hostile s'avançait vers lui, son rasoir toujours à la main, il était vrai que son apparence autant que son regard pouvait effrayer le jeune journaliste. D'une voix de fanatique, Marek s'adressa enfin à lui.

« Tu n'es pas encore marié ma brebis, ta fiancée trouvera quelqu'un d'autre pour s'occuper d'elle si tu ne comprends pas la leçon. Mais je ne vais pas te tuer, ne prends pas peur, tu connais la chèvre de monsieur Seguin ? Si tu ne te montre pas sage, il t'arrivera la même chose, être dévoré par le gros méchant loup. Sois sage, écoutes-moi, et peut-être que tu sauveras ta vie. »

Des paroles de fou, il était fou, le journaliste le regardait d'un air effrayé alors que Marek le poussa sans ménagement vers une chaise qui trônant au milieu de la pièce. Après l'avoir assit dessus, Marek attrapa des sortes de morceaux de journal roulés de telle sorte à ce qu'ils fassent une longue corde mis bout-à-bout, et l'homme se servit de ça pour attacher les bras et les jambes du jeune humain, aux barreaux de la chaise. Il ne se débattait comme tétanisé sous la crainte, une biche devant le chasseur. Après quoi, Marek se servit de son rasoir pour entailler les bras, le visage et les jambes du jeune homme, des vraies coupures qui saignaient, pas des petites scarifications de jeune fille. Le journaliste hurlait déjà sous le regard neutre de son tortionnaire, il souffrait déjà ? Ce n'était que le début. Marek s'accroupit devant son élève pour se mettre à la même hauteur que lui, puis il reprit la parole.

« Ma brebis, dans cet endroit il n'y a que peu d'habitants, il y a mes amis, des rats. Ils se nourrissent de tout ce qu'ils trouvent, ordures, morceaux de viande, humains, cadavres.... Le sang les attire, il vont certainement venir te rendre une petit visite d'ici quelques minutes, et goûter ta chair. Tu vas devoir te libérer de ces entraves, des articles de ton cru qui sont tous aussi faux les uns que les autres, il te faudra beaucoup de volonté pour y parvenir. Si tu traînes trop, mes amis rongeurs viendront de dévorer vivant, et tu risqueras de te vider de ton sang, mais si tu te presses trop, tu pourrais aggraver tes coupures et ainsi perdre encore plus de sang. Le temps passe, tic tac, à toi de survivre, il faut souffrir pour expier ses fautes, et la tienne a été de croire que je tuais. Je ne tue pas, ce sont mes élèves qui se suicident. Si tu y arrives, tu vivras, peut-être.... »

Marek se redressa, puis utilisa son rasoir de barbier pour une dernière action, graver un « 2 » sur la nuque du jeune homme, un 2 comme la première leçon qu'il avait apprise, une fois qu'il aurait les deux autres numéros, il serait libéré. L'hostile s'éloigna d'un pas tranquille alors qu'il entendait déjà le bruit des pas affolés et intéressés des rats qui accouraient vers le journaliste qui hurlait de peur, et suppliait Marek de le sauver. Il le remercierait un jour, s'il survivait. L'hostile sortit du bâtiment avant de s'éloigner encore plus d'un pas toujours aussi paisible, il se dirigeait vers nul part et partout en même temps, laissant ses pas le guider d'eux-même. Les cris du journaliste devenaient de moins en moins forts, et bientôt le balafré n'entendit plus rien. Son esprit vaquait, son don tendu à la recherche d'un esprit intéressant à expérimenter, en vain. Des clochards, des mutants en fuite, il pouvait croiser tout un tas de choses en lisant les esprits des autres, et souvent tout se révélait intéressant vu sous un certain angle. Et ce fut le tic, Marek s'immobilisa, sentant un esprit familier, et se rappela alors, avec difficulté, de la jeune femme rencontré sur la place la veille. Son regard fou parcourut la zone, et il du avancer encore un moment avant de la visualiser devant lui, son esprit était plus aiguisé que ses yeux. L'homme laissa un sourire se dessiner sur ses lèvres, une seconde chance, c'était le moment où jamais. Marek s'approcha d'elle, d'un pas toujours aussi silencieux, il avait gardé son rasoir sanglant à la main l'air de rien, et alors qu'il s'immobilisait à quelques mètres de la demoiselle, sa voix s'éleva à nouveau dans le silence de cette nuit sans lune.

« Les sorcières sont de sortie cette nuit, la lune n'est pourtant pas pleine. »

Il faisait référence à son déguisement d'Halloween, une sorcière au visage fermé, mais c'était non l'enveloppe charnelle de la demoiselle qui avait autant d'attrait pour lui, c'était son esprit. Une nouvelle fois le mutant tendit son don pour percevoir quelques pensées et souvenirs agréable de la jeune femme, mais rien ne vint. Plus déroutant, aucune trace de souffrance, habituellement lorsqu'il sondait un esprit, le fou trouvait toujours des moments désagréables parsemés de souffrance, mais là, le néant. Ne parvenant pas à comprendre ce malheur, il reprit la parole d'un ton sentencieux.

« On ne guérit d'une souffrance qu'à condition de l'éprouver pleinement, comment pouvez-vous guérir si vous ne souffrez pas ? »

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Kaileen Moore

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La souffrance est pire dans le noir, on ne peut poser les yeux sur rien | Kaileen Vide
MessageSujet: Re: La souffrance est pire dans le noir, on ne peut poser les yeux sur rien | Kaileen La souffrance est pire dans le noir, on ne peut poser les yeux sur rien | Kaileen EmptyJeu 28 Oct - 14:26

La nuit tombait. Dans les quartiers pauvres où je me réfugiais, sans avoir pourtant de domicile, les gens rentraient dans leurs appartements miteux, leurs masures, fuyaient les rues peu fréquentables de la ville. Moi, je n’avais nulle part où me réfugier, et n’ayant pas envie d’aller essayer de dormir quelque part, je me mis en route, parcourant la cité au hasard. D’un pas décidé, mais qui se laissait guider par l’instinct, sans chercher à savoir où j’allais. Jusqu’à m’asseoir dans une petite rue que l’artificielle lumière projetée par les éclairages humains n’atteignaient pas.

Il y avait des jours où je faisais ma vie sans penser au passé, d’autres, bien plus rares, où je ressassais interminablement des questions qui n’auront jamais de réponses. Je ne sais pas ce qui me plongeait dans cet état un peu mélancolique ce soir, mais c’était le cas, il n’y avait pas à chercher plus loin. Peut être était-ce dû à mon absence de domicile, … Qui sait ? Mais passons. Assise dans une ruelle sombre, à l’écart de la lumière et de la vie quotidienne de ces gens répugnants, qui vivaient sans vergogne sur les cadavres de mutants, je gardais le regard fixé dans un vide lointain. L’odeur du sang, écœurante, tellement douceâtre, cette odeur de fer que je connaissais si bien, régnait autour de moi. Son origine ? Sans doute le cadavre humain de ce vulgaire voleur, violeur, ou quoi que ce soit, qui avait cru pouvoir m’atteindre. Une dague dépassait de son dos, promesse de mort. A me voir, jeune femme seule à l’écart de tout, il avait du s’imaginer pouvoir profiter de moi, de quelque façon que ce soit. Il ne m’avait même pas touché. Etonnement, il avait tout de suite compris sa méprise. Quand je m’étais levée pour lui faire face ? Quand j’avais pris d’un geste assuré et sans hésitation une de mes dagues de lancer ? Peut être que le sourire un peu carnassier que je lui avais offert l’avait aiguillé aussi, maintenant que j’y pense. Il avait cherché à fuir le prédateur, le véritable prédateur, mais il n’était pas allé bien loin. Et je l’avais déjà oublié. On s’habituait vite à tuer… Jusqu’à ce que ça devienne presque anodin. Je dis presque, parce que jamais prendre la vie ne deviendrait véritablement naturel pour moi. Mais j’avais un but, un but à réaliser coûte que coûte, et s’il fallait tuer pour triompher des hommes, je tuerais encore, encore, et encore, sans même m’y arrêter. C’est ce qui c’était passé ce soir. Je m’approchais de l’homme plaquant son corps déjà refroidi au sol, pour en extraire mon arme. Ensuite, je m’en allais. Il n’y avait pas trace de moi sur les lieux, la police bâtirait une hypothèse bancale mais banale pour rassurer le petit peuple d’Achaea, et tout le monde s’en satisferait.

J’arrivais sur une rue plus fréquentée, quand je ressentais une étrange sensation, une sensation que j’avais connu pas plus tard que la veille. Je fronçais légèrement les sourcils, me posant deux questions bien précises : de une, était-ce l’homme d’hier ou un autre mutant, de deux, qu’est ce que j’avais fait pour mériter de rapatrier tous les cas sociaux vers moi ? Je m’arrêtai, et regardai autour de moi, jusqu’à voir arriver ma nouvelle connaissance… Génial, c’était le fou furieux d’hier. Pour ne rien arranger, monsieur se baladait avec une lame de rasoir, tachée de sang, je précise. Vive la discrétion, hein. Histoire que personne ne percute qu’il y avait un assassin en puissance, un psychopathe dans la rue. Enfin, c’était son problème, pas le mien. Je restais sur place, curieuse de savoir la suite de cette petite rencontre. Elle avait au moins un avantage : me sortir de cette stupide crise de nostalgie. Qui y avait-il à regretter ? Mes parents si lâches, mes amis soumis à l’autorité comme un chien à son maître, les persécutions dont j’avais été victime… Ah, bien sûr, voyons, ça me manquait à un point ! L’inconnu m’adressa alors la parole, comme quoi les sorcières étaient de sortie. Ce à quoi je répliquais aussi sec :

    « Ah, mais, sorcière, c’est un emploi de tous les instants. Lune ou pas lune, il faut bien que je bosse, non ? »


Je m’apprêtais à reculer d’un ou deux pas pour me mettre plus en sécurité, si l’on veut, quand je me sentais, comme hier, comme aujourd’hui, assaillie. Des souvenirs passés en revue involontairement, sans qu’aucun ne semble attirer l’attention de l’autre. Désagréable impression, je reculais jusqu’au mur pour m’y appuyer, secouant légèrement la tête comme pour me débarrasser d’un moucheron agaçant. Pas de douleur, mais cette étrange sensation, encore une fois, d’être fouillée de fond en comble, que mon esprit était mis à sac. Ah, ça suffisait maintenant ! Mais j’avais beau tenter de le repousser, mon interlocuteur continuait son inventaire. Quand enfin il finit son inventaire, il parut déçu. Je venais de voir une grande partie de ma vie défiler en avance rapide sous mes yeux, et il n’avait pas réussi à trouver ce qu’il voulait. Je dois dire que je tirais un plaisir certain de ce fait. Déconcerté, il était déconcerté, voilà le mot que je cherchais.

    « On ne guérit d'une souffrance qu'à condition de l'éprouver pleinement, comment pouvez-vous guérir si vous ne souffrez pas ? »


Oh !! C’était donc ça qu’il cherchait avec tant d’acharnement. De la souffrance ? Le pauvre pouvait toujours chercher, tiens. J’avais presque pitié de lui, maintenant que je comprenais. J’étouffais un rire léger. Ce type était complètement fou, sadique et tout ce que vous voulez, mais je sentais que j’allais bien m’amuser brusquement. Je réfléchissais un temps à sa question, avant de répondre tranquillement, d’un ton badin, léger, comme si je lui faisais la conversation, tout naturellement. Je ne parlais pas bien fort malgré tout, des fois que les quelques passants qui restaient ne soient un peu trop curieux pour rester longtemps en bonne santé.

    « Ah, mais, comme ça je n’ai rien à guérir. Pas besoin, je ne suis pas blessée, je ne souffre pas. Une démonstration ?»


Avec l’air de lui dire, pleure pas mon grand, ce n’est pas si grave, ou en tout cas c’est ce que je pensais, j’attrapais une de mes lames, comme plus tôt dans la soirée. J’en appliquais doucement la pointe sur le bout de mon index gauche, jusqu’à ce qu’un peu de sang perle. Sans surprise je ne sentais rien, strictement rien, néant, zéro… vous avez compris l’idée où il faut que j’insiste ? J’avais volontairement créé une blessure dont la douleur aurait été moindre, je n’avais pas envie de finir vidée de mon énergie en essayant de contenir quelque chose de plus… grave, dirons nous. Mon don me tuerait dans ce cas, je n’en avais aucun contrôle, strictement aucun, c’était un automatisme pur et dur. J’avais essayé, pourtant, longtemps, de manière répétitive, de diriger moi-même ce pouvoir, mais rien n’avait fonctionné, et je m’étais résignée. Il fallait faire attention, c’est tout. J’escamotais mon arme, ni vu, ni connu, et essuyait le peu de sang qui coulait de mon doigt sur le mur que je n’avais pas quitté. Jolie, comme déco, non ? Mais je n’allais pas tacher mes vêtements, je n’avais pas envie de passer mon temps à faire de la lessive. Je n’étais pas très tâche ménagère, personnellement, et surtout, je n’avais pas énormément de moyen, déjà que la laverie me pompait assez d’argent comme ça. Encore une fois, je m’égarais du sujet qui nous intéressait le plus… C'est-à-dire ce cher évadé de l’asile en face de moi. J’attendais sa réaction avec beaucoup d’intérêt, disons le bien. Aucune animosité à son égard, tant qu’il n’essayait pas de m’embêter plus que ça. Je suis très pacifiste dans mon genre…

Quel bonne blague. Non, sérieusement, s’il me cherchait, il allait trouver, et ce serait vite expédié. Il se retrouverait épinglé au mur où quelque chose d’approchant.



[pas du grand art, désolée >.<]

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La souffrance est pire dans le noir, on ne peut poser les yeux sur rien | Kaileen Vide
MessageSujet: Re: La souffrance est pire dans le noir, on ne peut poser les yeux sur rien | Kaileen La souffrance est pire dans le noir, on ne peut poser les yeux sur rien | Kaileen EmptyJeu 28 Oct - 20:46

La réponse formulée par la future élève du fou n'avait aucun sens, un comble pour un homme évadé d'un asile psychiatrique que d'avoir une telle pensée, comme s'il pouvait qualifier quelque chose de ne pas avoir de sens. Elle parlait comme si elle était vraiment sorcière, et l'esprit malade du mutant ne pouvait s'empêcher de lui dire que cette femme était bien « normale », alors pour quelle raison suivre la métaphore lancée par l'évadé ? Difficile de le savoir lorsqu'on avait toujours eu l'esprit « dérangé » comme le qualifiait les termes médicaux, il ne pouvait comprendre comment une personne qui possédait un esprit simple (il fallait comprendre normal), pouvait réfléchir. L'élève choisie par le fou recula, comme si elle craignait quelque chose, est-ce qu'elle avait peur de lui ? Possible, mais Marek ne comprenait pas pour quelle raison, il n'avait eu aucun geste hostile à son égard, il se promenait avec un rasoir plein de sang, certes, mais ce n'était pas son sang à elle, et qui plus est, la douleur ne devait faire peur à personne, pas même à une élève non initiée comme elle. L'hostile tournait et retournait les pensées et les souvenirs de la sorcière d'Halloween, quêtant partout pour trouver une trace d'une douleur quelconque, lorsqu'elle était tombée de son lit étant petite, lorsqu'elle s'était fait arracher une dent, qu'elle avait reçu une piqûre, mais rien ne vain, et Marek ne comprenait pas, c'était la première fois. Pendant quelques secondes, le souvenir flou du visage du Zorro qui avait sauvé la jeune femme lors de leur première rencontre, se dessina dans l'esprit brouillé par la folie, est-ce que cet homme avait affecté son don et qu'il l'empêchait maintenant de ressentir la souffrance des autres ? Impossible, après tout il n'avait eu qu'à chercher quelques secondes dans l'esprit de son élève précédent pour trouver des traces de souffrance, ça n'avait donc aucun sens, aucun sens même pour un fou.

Le regard sombre du mutant parcourut les environs comme s'il cherchait à nouveau un visage familier, essayer de voir si le mutant masqué se trouvait à nouveau dans cette zone, et l'empêchait d'utiliser convenablement son pouvoir, mais rien, mis à part les deux mutants qui se tenaient là dans la lumière de la lune, il n'y avait rien, strictement rien. La réponse vint d'elle-même après que Marek ait déclaré à l'inconnue qu'elle ne pourrait guérir, puisque la concernée répliqua qu'elle ne souffrait pas. C'était impossible, on ne pouvait pas ne pas souffrir, c'était comme vivre sans pouvoir respirer, la souffrance faisait d'un homme ce qu'il était, la souffrance forgeait le caractère d'un homme, elle ne pouvait pas être entière, et elle ne savait pas souffrir, c'était certainement pour ça qu'elle parlait de la sorte. Mais la démonstration fut faite du contraire, la jeune femme attrapa une lame qu'elle portait avec elle, puis s'entailla le bout de son doigt alors que le mutant tendait son don pour essayer de repérer la trace d'une souffrance, même minime, mais rien. Le vide, le néant, l'incompréhension. Alors que Marek portait sa main à sa tête comme s'il ne comprenait pas ce qui se passait, la mutante se débarrassait de son arme pour essuyer son doigt contre le mur, laissant une petite tache de la couleur écarlate qui plaisait tellement au fou. Le regard sombre de l'homme, le gouffre de folie qui lui servait de regard plutôt, erra un moment sur la minuscule tâche laissée par le sang de la jeune femme, du sang, et pas de douleur, c'était impossible, comment une personne pouvait-elle vivre sans éprouver de souffrance ? Il ne comprenait pas, tout son univers se bornait à apprendre aux autres à souffrir et à comprendre la beauté de la vie à travers la peur de mourir, et là, il tombait sur cette femme. C'était peut-être le test ultime envoyé par une force supérieure, le défis qui lui était lancé afin de constater qu'il était véritablement ce qu'il disait, un enseignant de la souffrance, la juste main de la vie et de la mort.

Constatant qu'il avait toujours son rasoir plein de sang à la main, Marek prit soin de l'essuyer sur les habits qu'il portait, ajoutant une petite touche Halloween à sa tenue, puis il passa son pouce sur le fil du rasoir pour tester son coupant comme à chaque fois qu'il venait de l'utiliser. Il s'entaillant le doigt se faisant, le rasoir était tellement bien aiguisé qu'il aurait pu couper une feuille de papier en deux dans le sens de la hauteur. L'homme ferma avec une grande douceur la lame du rasoir qui brillait de mille feux sous la lueur blafarde de la lune, le seul objet de valeur qu'il avait gardé de son ancienne vie, un rasoir qui valait plusieurs centaines de dollars à lui seul. Le regard plein de folie du mutant se posa sur la silhouette de la jeune femme, tenant toujours le rasoir d'une main, laissant pendre son autre bras dans le vide comme s'il cherchait quelque chose en observant son interlocutrice avec autant d'intérêt. Enfin, après un temps qui sembla durer une éternité, le fou prit enfin la parole pour s'adresser à la jeune femme d'un ton des plus étrange, à la fois lointain et perturbé comme toujours, mais avec un fond de pitié.

« Comment est-ce que vous pouvez vivre sans savoir comment faire ? Pour forger un homme il faut qu'il souffre, la souffrance est un long apprentissage qui passe par des phases difficiles, mais qui permet à la chenille de devenir papillon. Voulez-vous rester chenille toute votre vie ? »

Il ne disait pas ça par méchanceté, en fait il avait vraiment pitié de l'inconnue, du fait qu'elle ne pourrait jamais savoir ce que c'était que de souffrir, de toujours être seule dans son esprit, ne pas ressentir pleinement à quel point on avait dansé avec la mort. Elle passerait du stade de la fatigue à celui de la mort, sans glisser sur la douce pente de la souffrance, sentant sa vie l'abandonner un peu plus à chaque minute, jusqu'à se laisser bercer par les bras de la mort, conduit en enfer par Charon. Marek secoua légèrement la tête, il était navré pour elle, sincèrement, et il ne se doutait pas une seule seconde que la jeune femme ne comprendrait pas qu'il était sincère. L'hostile réfléchissait, comment faire comprendre à cette fille qu'elle devait essayer de vaincre la malédiction qui lui avait été donnée à sa naissance ? Le fou orienta son regard sur son rasoir avant de la caresser légèrement avec son autre main comme s'il quêtait une réponse par ce procédé, puis sa voix s'éleva de nouveau, relents de folie....

« Je ne peux pas vous aider, je voudrais pouvoir faire de vous une personne meilleure, une autre personne, capable de se venger des humains comme vous le désirez. Mais je suis navré, tant que vous resterez au stade de chenille, vous serez sans défense, et votre vengeance ne sera qu'une larme dans l'océan. »

Lui-même avait du évoluer, passer de la chenille qu'il était avant son passage à l'hôpital d'Achaea, au stade de papillon qu'il était à ce jour. Marek était passé par un long stade de souffrance après s'être fait trancher la gorge et les joues qui lui donnaient maintenant les cicatrices visibles qu'il arborait sans gêne, le stade de la chrysalide. La souffrance éprouvée pendant ce stade était équivalente à la forme finale, plus tu souffrais au moment de la métamorphose, plus du devenais puissant une fois papillon. Mais évoluer sans souffrance ne servait à rien, Marek ne voyait pas l'intérêt de l'aider du moment qu'elle ne serait pas capable d'éprouver la merveille de la douleur. Le fou avança d'un pas, puis un second, en direction de la jeune femme, observant son regard comme s'il cherchait quelque chose dedans, qu'il ne parvenait pas à trouver, il réfléchissait rapidement mais sans montrer une quelconque trace de ce qui passait dans son esprit. Arrivé à quelques mètres de la mutante, Marek s'immobilisa complètement, son rasoir toujours à la main, il reprit la parole toujours du même ton.

« Je lis dans vos souvenirs, je sais que vous voulez vous venger des humains, mais vous tuez sans aucune application. J'ai horreur des tueurs en série, ils ne comprennent pas la véritable manière de vivre, personne n'est supérieur au point de se permettre de pouvoir tuer un autre être vivant, et s'en donner le droit ne fera pas de vous quelqu'un de plus puissant. »

Marek n'avait jamais tué de ses propres mains, il mettait ses élèves dans la possibilité de toujours survivre, ils avaient tous une chance de s'en tirer mais ils devaient souffrir assez pour cela. Après ils comprenaient le véritable sens de la vie, et dans ce cas, la mission du fou était remplie. Voir des autres tuer sans aucune analyse, sans laisser une chance aux autres de survivre, ça le rendait fou, si tant est qu'il puisse l'être encore plus. Le fou observa son rasoir avant de l'ouvrir une nouvelle fois, puis de reporter son attention sur la demoiselle qui se tenait toujours à coté de son empreinte sanglante, puis il reprit la parole.

« Si vous voulez vous venger, il faudra semer la peur dans cette ville, les empêcher de dormir tellement ils sont hantés par la vision de vos apprentissages, mais ce n'est pas en agissant comme ça que vous réussirez. Il faut arriver au stade final pour pouvoir comprendre comment agir. Vous pourriez essayer de me tuer, là, si vous vouliez, je pourrais vous laisser faire, mais cela vous apporterait quoi ? Rien, la rage restera toujours dans votre cœur, alors que si vous apprenez à maîtriser votre colère, ça peut devenir quelque chose de très puissant. »

Il savait bien de quoi il parlait, voilà quatre ans qu'il semait la peur dans cette ville, qui mieux que lui pourrait apprendre à cette fille comment se venger. Mais pour quelle raison exactement ? Parce qu'il avait pitié d'elle, parce qu'elle ne pouvait souffrir, et qu'il ne comprenait pas qu'elle puisse vivre encore sans savoir ce que c'était que de ressentir tout son être vibrer de douleur. Une fois la maitrise totale de son organisme, lorsqu'on contrôlait sa douleur, c'était comme tenir le monde dans ses mains, on pouvait pousser son corps jusqu'au dernières limites, alors qu'elle, elle devait certainement se servir des faiblesses de son corps pour sentir arriver la fin, et non sa force, on ne pouvait pas baser une vengeance sur une faiblesse. L'américain joua un moment avec son rasoir avant de reprendre la parole sans quitter la lame brillante des yeux.

« Une fois que vous contrôlez votre douleur, vous contrôlez tout, mais dans l'état ou vous êtes, vous ne ressentirez que plus de frustration au fur et à mesure de votre avancée dans les crimes, puis au final vous serez tuée par des policiers en mal de gloire, et rapidement oubliée, voir jugée comme une tueuse sans envergure. Alors que si vous prenez le temps de tout planifier, vous deviendrez la femme dont tout le monde se souviendra, même dans plusieurs années. »

Marek n'avait pas quitté la lame des yeux, et il ouvrit soudain sa main libre pour tirer la manche de son sweat avant d'appliquer son rasoir aiguisé sur sa peau, et d'un geste rapide et entraîné, il entailla la peau qui se mit aussitôt à saigner, de la magnifique couleur écarlate qui fascinait tant le mutant. Ce n'était pas une coupure sans conséquence, elle était profonde et saignait déjà bien, de quoi mettre une vie en danger s'il ne la soignait pas dans les quelques heures qui suivaient, mais l'homme n'y porta aucune attention, et laissa pendre son bras le long de son corps avant de planter son regard inquisiteur dans celui de la femme.

« Comment voulez-vous être considérée alors que vous évitez la mort ? La mort ne doit pas être crainte mais considérée comme une alliée. Si vous voulez jouer au jeu de la coupure, vous n'avez pas levé le bon adversaire, je considère trop la souffrance comme faisant partie de moi pour parvenir à m'en passer. »

Plic, Ploc, les gouttes de sang glissaient lentement le long de la main du mutant avant de tomber sur le sol en provoquant de petites auréoles carmines, pendant que l'hostile essayait de faire comprendre qu'il n'avait pas envie d'un concours de vantardise, mais qu'il était en train de lui parler d'une chose importante. Restait à voir si la jeune femme comprendrait qu'elle n'avait rien à craindre de lui, tout au contraire même.

HP : C'est très bien (:

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Kaileen Moore

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La souffrance est pire dans le noir, on ne peut poser les yeux sur rien | Kaileen Vide
MessageSujet: Re: La souffrance est pire dans le noir, on ne peut poser les yeux sur rien | Kaileen La souffrance est pire dans le noir, on ne peut poser les yeux sur rien | Kaileen EmptyVen 29 Oct - 15:38

A nouveau, je le sentis fouiller mes souvenirs. Il pouvait chercher longtemps, il ne trouverait rien, rien, et rien… Cette fois, cependant, je me forçais à me détendre, essayais de ne pas songer à sa présence… Je n’avais pas la capacité de le repousser, alors… Il paraissait abasourdi, comme si je lui avais confisqué son jouet préféré, et je le comprenais. Puis il partit dans un long monologue, que j’écoutais d’une oreille, tout en pensant à tout autre chose de l’autre. Et la souffrance et bla et bla et bla. Il n’y avait pas que le physique dans la vie, il y avait tellement pire. J’estimais que j’avais payé ma part, que j’avais bien assez souffert comme ça, d’une certaine manière… D’un autre côté, il avait l’air tellement désolé pour moi. Fou, cet homme était fou à lier, mais d’une certaine manière (même s’il fallait voir les choses sous un angle très large, je vous l’accorde), il n’avait pas totalement tort. Les grands hommes, les grandes femmes, n’étaient-ce pas ceux qui avaient su maîtriser la douleur, qui l’avait dompté ? Souvent, on parlait de ces héros qui, blessés, parvenaient encore à combattre avec leur force intacte…

Pendant ce temps, lui continuait à déblatérer son cours sur la souffrance, passablement barbant soit dit en passant. Impassible je l’observais se charcuter joyeusement le bras, sans la moindre hésitation. A nouveau, l’odeur du sang m’entoura, pour la deuxième fois en une seule soirée. Je finirais bien par m’y habituer définitivement. Enfin, c’était sa vie, il en faisait bien ce qu’il voulait. La mienne m’était encore un tant soit peu précieuse, même si je ne la considérais sûrement pas comme mon plus grand bien.
Quand il eut enfin fini son fichu discours, ma réponse était prête, bel et bien prête… Je m’approchais alors de lui, me dressais un peu sur la pointe des pieds, et lui murmurais doucement :

    « Ce qui m’intéresse c’est la douleur de celui qui reste. La douleur de ne pas savoir pourquoi, de ne pas savoir comment. Avoir conscience que plus jamais cette personne disparue ne vous sourira. Mourir, c’est tellement facile, on dramatise tant, mais celui ou celle qui reste seule, on s’en fiche, on l’oublie après l’avoir accablée de condoléances aussi vaines que fausses. »


Je reculais d’un pas, et repassais dans ma tête ce souvenir d’un soir de juin, qui me fit serrer les poings. Ce retour de l’école, un jour banal, qui aurait dû être comme les autres. Mes cris résonnant dans une maison vide, l’incompréhension, la peur. Pas de traces de lutte, seulement… rien. Ce silence qui me vrillait les tympans, et cette absence qui me déchirait le cœur. C’était sans doute la dernière fois que j’avais versé des larmes, dans ce moment de froideur absolue.

    « On m’a détruit, ce jour là, j’aurais préféré mourir, et ça aurait été tellement facile pour moi. Comme de s’endormir, un dernier sommeil… Mais je n’ai pas osé, j’ai retrouvé un but, ma vengeance est devenue mon moteur. »


Je marquais une pause, légère. Si on m’enlevait ça, je m’en rendais compte, je n’avais plus rien. Mais je m’étais habituée, j’avais fait une croix sur les possessions matérielles, je n’avais pas besoin de cela. A qui ça profiterait, quand je mourrais ? Avec la vie que je menais, demain ou dans dix minutes, dans trois ans comme dans vingt, je pouvais quitter ce monde. Assassinée, enlevée par Apocalypto… Qui savait comment et pourquoi Kaileen Moore disparaîtrait ? Pas moi en tout cas, mais ça m’était égal, vraiment égal. La mort n’était qu’une amie que j’avais connue de près, que j’avais failli rejoindre à plusieurs reprises, et c’était ainsi. J’étais la seule responsable de mon futur, la seule maîtresse de mes lendemains, je m’étais construite cet avenir incertain, parfois inquiétant, et j’assumerais mes actes jusqu’à la fin.

    « Peu m’importe leurs souffrances physiques, peu m’importe les sentiments de celui qui passe de vie à trépas. La vie est comme une chandelle, c’est banal, mais vrai : il suffit d’un minuscule souffle pour qu’elle s’éteigne. Mais les regrets peuvent durer éternellement, eux. Et, accessoirement, ma postérité m’indiffère, je me fiche du regard des autres, tant mieux si l’on m’oublis. Je n’ai jamais voulu marquer les esprits, et ça ne risque pas de changer. »


Le plus étrange, c’est que j’étais mortellement sérieuse. Je ne me préoccupais pas de ce qui se passerait ici bas quand je serai morte et enterrée. A partir de cet instant, qu’ils s’entretuent, que la Terre vole en éclats, moi, j’aurais fini avec ces misères là. J’en aurais fini avec ce fardeau incroyablement pesant, et pourtant si léger, qu’est la vie. Tout homme, toute femme, tient à la vie. Mais l’abandonner, c’est le cours naturel des choses. Mes paroles frisaient la démence, autant que celle de l’homme en face de moi, mais j’avais trop perdu, trop donné, maintenant, je prenais. Sans rancune, n’est ce pas ? Il fallait réfléchir avant d’agir, j’y avais réfléchi. Je réagissais de manière typiquement humaine, œil pour œil, dent pour dent… Mais j’étais humaine, je faisais partie de cette déprimante espèce, bien que mes gènes ne soient pas au même nombre que l’humain moyen. Ridicule, de haïr mes alter-egos ! Ridicule de haïr ceux que je traitais de tueurs, alors que moi-même je ne tuais quasiment que des humains. Mais j’étais ainsi, je n’arrivais pas à oublier, et même quand j’essayais (vaguement) de faire un effort, je démarrais au quart de tour.

    « Là où tu dis apprendre à souffrir physiquement, j’apporte cette douleur lancinante, permanente, à d’autres… Chacun son credo. »


Et ça y est, je passais pour une psychopathe moi aussi. Au fond, je m’en fichais, c’était le dernier de mes soucis, même, mais bon. J’étais ce qu’on avait fait de moi, ce qu’on avait créé, année après année. La solitude et l’absence d’amour m’avait douloureusement forgé, et encore aujourd’hui j’avais mal, mal au cœur de me dire que certains vivaient leur petite vie sans encombre quand d’autres ressentaient cela. Pourquoi je n’étais pas passé à travers les mailles du filet ? Pourquoi moi, et pas Ariana ? Depuis le temps, je me résignais, je n’attendais plus rien de bon, mais tout de même. L’injustice rodait partout autour de nous, et avait ces victimes favorites, apparemment. C’était déprimant, à se pendre. Je me secouais mentalement, sortais de ma phase de mélancolie passagère. Ça ne me ressemblait pas, mais sans doute était-ce une réaction à cette stupide fouine. Demain je reprendrais ma vie comme avant, j’aurais rangé ses souvenirs pesants au fin fond de moi-même, et je plaisanterais de tout et de rien. A leurs dépends, encore une fois. Toujours, toujours, toujours. Cette rencontre virait de manière étrange, mais ce n’était pas pour me déplaire. Une manière comme une autre de sortir de mon quotidien routinier. Tuer pouvait être tellement répétitif, vous savez ?

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La souffrance est pire dans le noir, on ne peut poser les yeux sur rien | Kaileen Vide
MessageSujet: Re: La souffrance est pire dans le noir, on ne peut poser les yeux sur rien | Kaileen La souffrance est pire dans le noir, on ne peut poser les yeux sur rien | Kaileen EmptySam 30 Oct - 16:36

Marek secoua légèrement la tête en entendant son élève lui répondre, elle s'était approchée de lui en se hissant sur la pointe des pieds comme pour donner du poids à ses paroles, mais c'était inutile avec son interlocuteur, l'hostile n'était pas du genre à se laisser abuser par les codes sociaux, il était considéré comme sociopathe, incapable de vivre en société, et ne respectait donc pas du tout les codes qui la régissait. Il ne vit rien de plus qu'une tentative de détourner son attention dans le rapprochement physique de son élève, tout comme le fait qu'elle murmure afin de lui faire tendre l'oreille. Mais le visage et l'expression de son interlocuteur restèrent de marbre, il ne se laissait pas avoir comme ça, et bien qu'une personne « normale » aurait porté de l'attention à ces paroles camouflées en gestes, l'hostile, lui, n'y voyait rien de plus qu'un mouvement agaçant. Marek pouvait être comparé à un serpent, il ne portait importance qu'à certaines choses, les serpents voyaient leurs cibles se mouvoir par la chaleur dégagée par leur corps, le fou, lui, les voyaient par la souffrance qu'ils avaient éprouvés. Pour son élève, en l'occurrence, elle était totalement invisible pour le moment, mais il était prêt à l'aider à se rendre plus voyante, si du moins son esprit n'était pas si fermé. Il y avait lu, Indiana savait donc ce qu'il contenait, et pour tout dire, se demandait comment elle avait réussi à survivre jusqu'à présent, c'était un esprit chaotique ou la vengeance se mêlait à l'envie de mourir, puis à la peur d'être tuée par son pouvoir, tout un tas de contradictions qui perturbaient l'esprit cartésien, bien que fou, de son interlocuteur.

Elle était intéressée par la douleur des autres, de ne pas connaître la raison de cette survie et de subir la perte d'un être cher. Marek n'était pas en mesure de comprendre la signification de ces paroles, sa maladie, qui se trouvait aussi être son salut, l'empêchait tout simplement d'éprouver un sentiment quelconque l'égard de qui que ce soit. Il n'avait pas versé une larme lorsque sa mère lui avait dit qu'elle l'aimait, juste avant qu'il ne termine sa mutation, pas plus qu'il n'avait considéré son père comme lui étant lié, malgré le fait qu'il était du même sang que lui. Aux yeux fous du balafrés, chacun devenait ce qu'il désirait devenir, il avait fait son choix en coupant les liens avec le passé, se débarrassant des lestes qui le retenait dans cette vie futile, puis avait même changé de nom, troquant celui hérité de son père contre un pêché dans un livre dont il ne se souvenait même plus le titre ou l'histoire. Une nouvelle fois, une lueur d'incompréhension passa dans le regard du mutant qui ne saisissait pas le sens profond des paroles de la brune, pas plus que la douleur qui y était liée. Naturellement, son don s'était à nouveau tendu vers l'esprit de l'élève, quêtant une trace de souffrance, mais il ne perçut que la tristesse liée aux souvenirs qu'elle venait d'aborder, cela signifiait qu'elle connaissait une autre forme de souffrance que lui . Marek n'était pas satisfait de sa prestation, il savait faire souffrir les gens, moralement et physiquement, bien qu'il excellait tout particulièrement dans le second domaine, mais pour ce qui était de souffrir mentalement de son coté, le néant. Il n'avait rien à quoi il tenait, et ne pouvait donc pas en éprouver la perte. Finalement, elle 'était peut-être pas si dénuée d'intérêt que cela. Le regard du fou se teinta d'une touche d'intérêt alors que ses yeux d'un noir profond dardait le visage de son interlocutrice.

La concernée recula d'un pas, repassant un sourire dans sa tête que Marek analysa tout de suite, cherchant les sentiments qui y étaient liés, intéressé par cette soudaine apparition de regret, elle n'avait pas de bon souvenir récent, mais celui-ci était des plus agréables aux yeux du balafré. Elle avoua avoir voulu mourir, mais avoir choisi une autre option, qui se trouvait être la vengeance, se venger de ceux qui avaient visiblement enlevé ce que Marek reconnaissait comme ses géniteurs, sans connaître le sens du sentiment qui était lié à ce souvenir. L'élève continua en parlant de la fragilité de la vie, et de la durée des regrets, puis elle répliqua qu'elle se fichait de la postérité de ses actes, et qu'elle serait ravie d'être oubliée, chose qui ne plut pas spécialement au fou qui ne la quittait pas de son regard. Plic, Ploc, les gouttes de sang continuaient de glisser le long de la main de l'hostile, puis s'élargir les petites auréoles formées sur le sol, mais visiblement cela ne semblait pas inquiéter le fou qui continuait d'observer avec un intérêt nouveau la demoiselle. Il était en totale désaccord avec tout ce qu'elle venait de prononcer, et il n'allait pas se priver de lui faire remarquer l'erreur dans laquelle elle vivait depuis toujours. Il en savait un rayon sur la mort, il en savait un rayon sur la vie aussi, et si une chose était sûre, c'était qu'il n'y avait rien de plus difficile à faire que de tuer un humain qui désirait vivre, ou même un mutant, il l'avait constaté à de nombreuses reprises en voyant certains élèves qu'il avait eu, survivre à son premier test. Marek leva doucement sa main tenant le rasoir sanglant, puis il se servit à nouveau de son sweat afin de le nettoyer avec application, comme si son élève était soudain invisible. Marek se fichait pas mal de la faire patienter, et il répondit donc seulement une fois qu'il se fut assuré que son rasoir fétiche était parfaitement propre.

« Si je pouvais éprouver de la peine, je pense que j'en aurais à votre égard. C'est étrange que vous estimiez la vie comme étant quelque chose de semblable à la flamme d'un bougie, je le voyais plutôt comme un roseau, qui plie mais ne craque pas. Un souffle puissant et contrôlé peut éteindre une petite flamme, il est vrai, mais un souffle faible ou hésitant risque d'attiser cette flamme, et de la propager à tout ce qui l'entoure pour finalement mettre le feu à une maison entière. Tout est une question de point de vue. »

Elle avait toujours dirigé ses attaques sur des flammes fragiles, mais le jour ou elle tomberait sur une flamme plus puissante, elle se ferait brûler, Marek n'en doutait pas une seule seconde. Pour apprendre, il fallait souffrir, et lui en savait quelque chose, on apprend mieux de ses erreurs que de ses succès. A force d'être sûre d'elle et de toujours réussir à tuer sans être blessée, la mutante s'exposait à son manque d'expérience et son assurance en elle la pousserait forcément à se faire blesser un jour. Jouer avec le feu reste dangereux, surtout lorsqu'on croit le contrôler comme elle visiblement. Marek avait aussi toujours été sûr de lui, et un jour le serpent avec lequel il jouait l'avait mordu et avait failli avoir raison de lui. Son regard de jais toujours planté dans celui de son élève, il reprit avec la même voix lointaine, mais pourtant étonnamment sûre de lui.

« A force de croire en ses capacités, on finit forcément par se faire toucher, lorsque vous lancez une pierre dans l'eau dans l'espoir de tuer le poisson qui nage paisiblement, vous vous faites éclabousser par l'eau, et le poisson, lui, s'en tire sans égratignure. Comprenez-vous ce que j'essaye de vous expliquer ? A force d'être sûre de pouvoir vous en sortir pour la simple raison que vous avez souffert à cause de ces hommes, vous finirez pas être éclaboussée, et là, votre esprit disparaitra peut-être, mais votre vengeance ne sera pas achevée, et tout ce que vous avez fais jusqu'à ce jour sera oublié. A quoi bon se donner un but si l'on ne désire pas qu'il serve d'exemple. L'égoïste, voilà comment je vous vois. C'est cruel de vouloir profiter seule de vos succès. Et les autres personnes dans votre cas, n'ont-ils pas le droit de profiter aussi de votre vengeance ? »

Il entendait par là le fait que d'autres familles qui avaient été séparées comme celle de son élève, ne pourraient pas se défendre aussi efficacement qu'elle, par conséquent, en semant la peur dans le rang des coupables, elle provoquerait peut-être l'hésitation, et par conséquent, le salut d'autres familles qui auraient subit le même sort. Marek agissait dans l'intérêt des autres, bien que ce n'était pas réellement perçu comme tel par les différents protagonistes, mais le fou désirait apporter le vrai sens de la vie aux yeux de ses élèves, une fois la mort frôlée, s'ils survivaient, ils prenaient conscience du véritable sens de la vie. Le balafré reprit la parole, toujours sans avoir l'air plus perturbé que cela, comme s'ils étaient en train de parler de la pluie et du beau temps, pendant que la manche de son sweat se teintait d'un rouge écarlate, le sang aspirer pas le tissu bien entendu.

« Une souffrance durable est préférable à une souffrance aussi futile que la mort. Vous vous contredisez, en parlant de la souffrance de la vie après avoir perdu un être cher, et que vous abordez ensuite le fait de les tuer pour les faire autant souffrir. Les laisser vivre après les avoir privé d'une chose importante à leurs yeux ne serait pas un plus agréable vengeance à vos yeux ? La vie n'est pas si facile à trancher ma brebis, si je m'approchais pour vous tuer, vous laisseriez-vous faire comme ça ? J'en doute, je crois qu'il est ironique de dire que la vie est facile à supprimer, essayez de noyer une araignée, elle remontera par les égouts, essayez de l'enfoncer sous l'eau, elle se fera une bulle d'air. L'instinct de survie est intégré au système humain, comme au système mutant, il faut simplement savoir comment l'enclencher. »

Lui avait trouvé le système en question, certains le déclenchaient plus facilement que d'autres, mais dans l'ensemble, tout être vivant se battait pour sa survie, même les pauvres clochards qui ne possédaient plus rien, et que la mort débarrasserait d'un bon nombre de soucis. Soudain, Marek recula, observant autour de lui, il repéra l'espèce de gros bidon en métal, découpé pour permettre aux sans abris de se réchauffer. Il fit signe à son élève de le suivre, et attrapa une branche aux feuilles sèches qui se trouvaient après un arbre, puis posant le tout dans le bidon, il rangea son rasoir dans sa poche pour sortir le briquet en argent qu'il avait récupéré lors de son passage dans son ancienne vie, et alluma le tout. La sècheresse ambiante aidant, les feuilles se mirent rapidement à prendre feu et Marek passa sa main au-dessus des flammes comme pour tester leur chaleur. Le sang coulant toujours de sa blessure tomba au milieu des flammes, produisant des petits bruits étrange alors que l'odeur métallique du liquide carmin était plus présente que jamais, sans provoquer l'inquiétude du fou pour autant. Marek porta alors son attention sur la brebis à ses cotés, puis d'un ton sentencieux, s'adressa à elle.

« Voici une flamme, imaginez que c'est une vie comme celle que vous avez déjà détruite depuis longtemps, essayez de la supprimer, mais sans vous aider de quoi que ce soit, simplement avec vos mains, interdiction de toucher le bidon. C'est comme une vie, soufflez, vous verrez bien que même le souffle le plus puissant ne peut pas éteindre toutes les flammes, à moins de tricher et de se servir d'objets qui nous entourent. »

C'était un petit test, il y avait énormément de manières de stopper ce feu, Marek n'était pas stupide, il n'attendait qu'une solution, une seule qui prouverait au fou qu'elle n'était finalement pas autant sans défense qu'il ne le pensait. Mais bien sûr, le balafré s'attendait à ce qu'elle n'y parvienne pas, ou ça signifiait qu'elle avait déjà été capable d'éprouver réellement une souffrance physique, ce qui signifiait qu'elle n'était pas si désespérée que ça. Le fou rangea son briquet alors que les gouttes de sang continuaient de couler, provoquant des auréoles colorées en tombant dans la terre du sol, un mélange de l'humain et de la nature. Ou plutôt du mutant et de la nature.

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La souffrance est pire dans le noir, on ne peut poser les yeux sur rien | Kaileen Vide
MessageSujet: Re: La souffrance est pire dans le noir, on ne peut poser les yeux sur rien | Kaileen La souffrance est pire dans le noir, on ne peut poser les yeux sur rien | Kaileen EmptyDim 31 Oct - 15:34

Il ne paraissait pas comprendre, ça ne m’étonnait qu’à moitié. Je ne comprenais pas particulièrement sa fascination pour la souffrance non plus, parce que je ne savais pas ce que c’était. Il ne ressentait pas la peine, ne vivait que pour ceux qu’il appelait ses élèves, et la souffrance. C’était son problème pas le mien. Et je ne voulais pas le convaincre, moi, je voulais simplement qu’il sache ce que j’en pensais, de ce qu’il me racontait. Pas grand-chose. Par contre, il continuait de dégouliner. D’accord c’était son bras, mais le bruit intermittent de gouttelettes qui rencontraient le sol commençait à m’énerver. J’essayais de me reconcentrer sur son monologue, mais ça m’embêtait sérieusement. Apparemment selon lui, la vie était comme un roseau. Dépend de qui on parle. A mon sens, certaines rares personnes étaient encore capables de se battre jusqu’au bout, de plier, les autres abandonnaient en cours de route et se laissaient « souffler » à force de persévérance. Chacun son avis, encore une fois, c’était mon problème.

Une partie avec laquelle j’étais d’accord. A force d’attaquer, encore et encore, on finissait par tomber sur trop fort pour soi. A l’heure d’aujourd’hui, ça m’était arrivé une seule fois. Je m’en étais tiré de justesse, avait atterrie à moitié morte devant chez moi, et avait été retrouvé par une voisine que je côtoyais un peu. Mutante recensée, neutre, je ne me souviens plus de son prénom. En fait, je ne veux même pas m’en souvenir. Le passé, ça devrait rester le passé. On ne doit pas le ressortir, il faut vivre au présent… C’est tellement dur d’appliquer la théorie, pourtant. Elle m’avait amenée à l’hôpital. C’était ainsi qu’on avait ressorti mon dossier. Kaileen le retour, tadaaam. Résultat des courses, j’avais du déménager, et je m’étais faite discrète quelques temps dans mon coin. De toute manière, quand on me demandait mon prénom, je me présentais sous le pseudonyme d’Eve Green, brave petite humaine dont j’avais usurpé l’identité deux ou trois ans auparavant. Elle n’était pas morte, je rassure les âmes sensibles. Je lui avais juste volé sa carte. Bref, passons. De toute manière, le jour où ça me serait fatal, ça le serait, fin de l’histoire, clouez le chapitre. Il ne m’attendit pas pour continuer, le fou, il déblatérait sans discontinuer, et je me forçais à l’écouter d’au moins une oreille, pour finalement enfin reprendre la parole.

    « Et bien, ma petite vendetta ne sera pas achevée, et tant pis pour moi. Je suis égoïste, indépendante, dis le comme tu le veux, ça reviendra au même, je m’occupe de moi, et j’ai déjà bien du mal. C’est bas, lâche, cruel, tout ce que voudras, mais je suis comme ça, et à moins d’un miracle quelconque ce n’est pas près de changer. J’ai assez à faire comme ça, bien assez. Ne cherche pas plus loin, tu ne trouveras pas. Et je n’appelle pas forcément ça un succès de tuer des gens, d’empoisonner à jamais la vie d’autres, seulement un crime, même si je me satisfais parfaitement de cette appellation. Il faut bien oser appeler un chat un chat. »


Je privais des gens de personnes chères à leurs yeux. Le problème, c’est que forcément, il y en avait une qui mourrait, l’autre qui restait, je n’avais pas la solution miracle. De toute façon je ne savais pas, comme il l’avait si judicieusement remarqué, souffrir, alors faire souffrir les autres, très peu pour moi. Pas à ce niveau purement physique en tout cas. Je levais les yeux au ciel. Mais qu’est ce qu’il allait encore aller me chercher celui là ? Malgré tout je le suivais un peu plus loin, et observais son petit manège les bras croisés, clairement hostile pour le coup. Je déteste les surprises. En tout cas, il attrapa une branche sèche, la plaça dans un bidon, puis rangea son rasoir au profit d’un briquet. Il comptait faire un barbecue maintenant ? Monsieur le psychopathe en puissance alluma donc sa branche, et les flammes léchèrent aussitôt le bois sec.

Fascinée par les flammes hautes et claires, qui visitaient des tons allant du jaune au rouge, je tendais la main, lentement, le regard totalement fixe. Deux images se superposaient dans ma tête, celle du présent, de cette branche qui brûlait, et celle du passé, d’un incendie bien plus vaste. Je me souvenais de ce feu là, qui avait réduit en cendres les preuves de mon existence d’enfant, que j’avais allumé de ma main rageusement. J’avais contemplé, de loin, l’anéantissement de mon passé, j’avais vu mon chez moi disparaître dans le néant, jusqu’à ce qu’il ne reste que des terres brûlées et stériles. Puis je m’en étais allée, construire le futur, construire ce présent macabre que je vivais. Je sentis une douce chaleur m’envahir… Je fermais les yeux, un instant, reprenait pied avec la réalité. Et ouvrais des yeux ronds en me rendant compte que ma main droite était dans les flammes avides, que ma peau brûlait lentement. Je la retirais du feu en jurant mentalement et remuais le bout de mes doigts. Trois d’entre eux étaient bien brûlés, les deux autres étant encore à peu près fonctionnel. Je ne parlais même pas de la paume de ma main. Brûlures au deuxième degré, au moins, et j’espérais vaguement que ce n’était pas au troisième degré. J’allais être obligé de surveiller ça, j’en avais pour deux bonnes semaines au moins, à vu d’œil.

Qu’est ce qui m’avait pris ?! Un instant, je me demandais si ce n’était pas à force de remuer ma mémoire de fond en comble à cause du balafré en face de moi. A défaut de sentir quoi que ce soit en réaction, avais-je réagi de manière excessive à un souvenir que j’avais assimilé voilà longtemps ? Pourquoi pas, ça restait plausible. Je le retenais d’ailleurs, avec ses tests stupides, monsieur le prof. Et ses « ma brebis » par ci et par là. Merci beaucoup, grâce à toi je vais être en situation précaire pour un temps indéterminé. Je ne parlais pas de la douleur, vous vous en serez douter. Simplement il allait falloir que je fasse attention en permanence à ménager ma main, et en prime, à faire comme si je souffrais en public. Et quand on ne souffrait pas réellement, on oubliait vite de se surveiller, croyez le ou non. Merci, franchement, merci. J’avais des envies de meurtre, là, tout de suite, très sérieuse. Au moins de le placarder au mur pour qu’il réfléchisse un bon coup. En attendant, je me demandais comment éteindre ça.

Combustible, comburant, source de chaleur. Le triangle du feu, trois éléments nécessaires à son existence. Le combustible, c’était cette branche, ses feuilles, etc. Comburant ? L’oxygène, comme dans beaucoup de cas. Quand à la source de chaleur, maintenant que les flammes vivaient, c’était le foyer lui-même, impossible donc de le supprimer. Je me fichais pas mal de ce qu’il en disait, je prenais ma veste, nouais les manches pour couper l’arrivée d’air, et étouffait le foyer. Plus de comburant, plus de feu, fin de l’histoire. Je ne tuais pas à mains nues non plus, aux dernières nouvelles, mais enfin. Dagues, armes à feu en principal.

    « Admettons qu’il s’agit d’une vie, je n’en ai jamais prise une seule sans instrument extérieur. Point barre, j’utilise ce que j’ai à disposition, je triche, mais c’est comme ça. »


Je m’apprêtais à partir, récupérant ma veste (de la main gauche) qui sentait à présent le brulé. En fait, à la base, je comptais lever le camp en laissant tout ça brûler, mais après réflexion, je n’avais pas envie de rameuter le quartier à cause d’un pseudo-incendie. Déjà que je n’étais pas bien riche, voilà que mes maigres possessions servaient d’extincteur. Je me demandais ce qu’il attendait de moi, en pensant bien que je n’avais sûrement pas réagi comme il le voulait, mais monsieur me tapait sur les nerfs avec ses grands airs de professeur. J’avais perdu ma main droite et ma veste en une soirée, je ne comptais pas aller plus loin. Stop, maintenant, ça suffisait. L’égoïste sans âme que j’étais n’avait plus qu’à trouver un coin pour dormir en cette nuit un peu fraîche.

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La souffrance est pire dans le noir, on ne peut poser les yeux sur rien | Kaileen Vide
MessageSujet: Re: La souffrance est pire dans le noir, on ne peut poser les yeux sur rien | Kaileen La souffrance est pire dans le noir, on ne peut poser les yeux sur rien | Kaileen EmptyLun 1 Nov - 15:40

La brebis n'était toujours pas décidée à baisser la garde, elle ne comprenait visiblement pas que les intentions de son vis-à-vis, bien que clairement fou, n'étaient pas mauvaises, du moins pas pour le moment. De toute manière, quoi qu'il en soit, Marek ne voyait jamais ses agissements comme une chose « mauvaise », il faisait uniquement ça dans le but d'aider son prochain, et peut-être de permettre à la race humaine ou mutante d'évoluer encore un peu. Vous imaginez un peu le tableau, des populations entières capables de supporter la douleur à un palier tellement élevé que les tortures et les autres moyens de pression utilisés par les autorités ne pourraient plus avoir d'effet sur les sujets concernés. Certains avaient du mal à croire que les intentions de l'homme étaient bien ce qu'elles étaient, mais c'était un fait, le fou ne pouvait pas se mentir à lui-même, et il ne voyait pas l'intérêt de cacher la vérité aux autres puisqu'il était persuadé du bien-fondé de ses actes. Il observa donc un moment de silence lorsque la mystérieuse, comme il se la qualifiait maintenant, répliqua qu'elle ne voyait pas les choses comme lui, c'était comme ça et il ne pourrait rien y changer, sa brebis n'était pas encore assez éveillée pour lui permettre d'expliquer plus amplement les choses et de rentrer dans la pratique. Il se contenta donc de préparer rapidement le terrain, avec son habitude d'installer les systèmes qui lui permettaient de remplir sa mission, celui-ci fut préparé en moins de temps qu'il ne faut pour le dire, et il retomba dans le silence, se contentant d'observer son élève d'un air neutre, comme s'ils étaient en train de parler de la pluie et du beau temps. La brebis fut prise dans la contemplation des flammes qui offraient un bien beau spectacle à est vrai, mais l'intérêt de Marek était tout autre, son regard d'ébène plongé dans la contemplation silence du visage de l'élève indisciplinée. Cette dernière ferma les yeux, un instant, alors que sa main s'avança d'elle-même vers les flammes, comme guidée par un esprit indépendant de son corps, puis elle resta un moment au-dessus du brasier sans bouger, jusqu'à ce que la brebis se réveille soudain pour retirer sa main avec vivacité. Le regard qu'elle porta sur ses brûlures indiqua à Marek qu'elle ne souffrait effectivement pas, et un tour par les derniers souvenirs de l'élève confirmèrent ce point, elle était en effet insensible à la douleur et à toute forme de souffrance physique.

Sa main porterait bientôt les stigmates d'une brûlure, un souvenir qui lui rappellerait certainement le fou balafré, à moins qu'elle ne survive pas assez pour permettre à sa blessure de cicatrice bien entendu. La brebis attrapa sa veste avant d'en nouer les manches pour l'appliquer sur le feu et en étouffer le foyer, lorsqu'elle ôta le tissu, de la simple fumée monta avec l'odeur familière du bois brûlé, puis elle se détourna, récupérant sa veste tout en répliquant. Ainsi elle ne se servait que de ce qu'elle avait autour d'elle ? Lui aussi bien entendu, mais son don lui permettait beaucoup plus de choses que celui de son élève visiblement, à moins qu'elle ne sache pas comment l'utiliser correctement bien sûr. Elle tentait de s'enfuir, Marek voyait ça comme tel en tous les cas, et il n'avait pas envie de la laisser faire, pas encore du moins, il s'avança donc vers elle, un simple pas qui réduit la distance qui les séparait à néant, puis d'un geste leste et sûr, il attrapa le poignet de la brebis qui tentait de se soustraire au grand méchant loup. Une poigne ferme et sûre de lui, sans pour autant la tenir au point de pouvoir lui faire mal, du moins si elle était capable de ressentir la douleur, c'était simplement le geste qui signifiait qu'elle ne pourrait pas se dégager tant que lui ne le voudrait pas. Marek plongea un instant son regard fou dans celui de son élève, puis ses yeux sombres se baissèrent en direction de la main de la jeune femme qui portait les traces de brûlures dues à son manque de méfiance. La mutante devait sentit le contact poisseux de la main sanguinolente du balafré, mais lui ne se souciait pas du tout de ce genre de détails, pas plus qu'il n'était perturbé par l'odeur très présente du sang qui flottait autour d'eux, il était tellement habitué à la sentir que c'était presque aussi familier que l'odeur du gâteau préparé avec amour par une mère à son enfant, pour certains. De sa main « propre », il entrouvrit légèrement la main de la brebis avant de sourire doucement, une esquisse de sourire du moins, qui donna à ses cicatrices une dimension nouvelle. D'un ton sentencieux, il répliqua.

« Vous n'êtes pas une sorcière. Les sorcières sont en bois, elles brûlent comme lui, c'est pour ça qu'on ne peut pas les noyer, elles flottent comme les barques. »

Il laissa ses yeux d'ébènes et leur éclat de folie remonter le long du bras de l'élève pour se plonger dans ses yeux comme s'il venait de faire la trouvaille de l'année avec cette remarque. Le mystérieuse devait déjà avoir oublié le coup de la sorcière qui danse sous la pleine lune, mais dans l'esprit d'un fou comme Marek, chaque parole était archivée avec soin, et les plus étranges discussions prenaient un sens nouveau. Puis soudain, le balafré lâcha la main de la jeune femme, ne lui laissant pour tout souvenir qu'une trace sanglante sur le poignet, et un sourire étrange collé sur le visage. Il semblait à la fois étrangement fou, et pourtant très paisible, bien qu'il était difficile de mettre les deux dans la même phrase, en réalité, le fou n'avait qu'une idée en tête, en savoir plus sur la brebis égarée qu'elle était. Il lança son don à l'attaque, plongeant à nouveau dans les souvenirs de la mystérieuse pour en trouver quelques-uns d'heureux, un cadeau qu'elle avait attendu à son anniversaire, un noël ou elle avait obtenu ce qu'elle désirait depuis toujours, tout le monde avait obligatoirement un souvenir agréable, et le don de l'hostile le localisait toujours. Une fois que ses recherches furent fructueuses, il retira quelques souvenirs de l'esprit de la jeune femme, provoquant certainement chez elle une brusque envie de pleurer, ou alors simplement une déprime plus prononcée suivant l'état d'esprit dans lequel elle se trouvait présentement. Il pencha doucement la tête sur le coté, comme s'il cherchait à lire quelque chose d'autre dans l'esprit de la brebis, et il garda ses bras ballants le long de son corps pendant que son sourire s'éclaircissait légèrement, puis il glissa ses mains dans les poches de sa veste sans quitter le regard de la mystérieuse de ses yeux de jais. La manche de sa veste était gorgée de sang, et sa poche se teinta tout de suite de traces lorsque le tissu sanguinolent le frôlait, ça faisait presque déguisement d'Halloween d'un goût douteux, mais ça ne semblait pas l'inquiéter outre-mesure.

« Que dirait la fausse petite sorcière si je lui proposais d'apprendre quelque chose pour rendre sa vengeance plus douce, et plus efficace surtout ? »

Passé du vouvoiement au tutoiement parce qu'il changeait aussi de registre, allant de l'élève potentiel, à la chenille qu'il fallait transformer en papillon. Ses paroles étaient devenues très courtes, alors qu'avant il n'hésitait pas à soliloquer, maintenant il ne se concentrait que sur sa brebis, son regard le montrait déjà très clairement, plus intéressé qu'avant, moins fanatique, presque.... « normal » pour ainsi dire. Ce n'était pas tous les jours qu'il proposait ce genre de chose, en fait c'était même la seule et unique fois de sa vie, mais pourquoi à cette élève ? La souffrance, elle ne savait pas ce que c'était, et si elle parvenait à comprendre ne serait-ce qu'un minimum, une seule des parcelles de pouvoir que ça donnait à celui qui savait la comprendre, elle pourrait peut-être progresser, et l'aider dans sa tâche, malgré elle. Un pur intérêt, et à la fois de la pitié vis-à-vis d'elle parce qu'elle ne saurait jamais ce qu'elle perdait à ne pas savoir comment souffrir. Le mutant avait quitté le visage de la brebis pendant un instant, baissant les yeux vers sa manche et il constata alors seulement à ce moment qu'elle était écarlate et pleine de sang. Marek sortit sa main de sa poche en observant le tissu de son sweat avec un intérêt nouveau, comme s'il avait oublié l'élève qui se tenait face à lui. Une seconde, deux secondes, puis son attention quitta à nouveau le tissu imbibé pour se perdre dans la contemplation des yeux de sa vis-à-vis.

« Ressens-tu le vide dans ton esprit ? Ce n'est qu'une minime parcelle de ce que tu peux faire aux gens qui t'entourent, si tu comprends ce que tu peux faire, et que tu as envie d'y parvenir, tu y arriveras. Ton éclosion ne peut pas se passer avant que tu ne sois capable de t'envoler, mais je peux t'apprendre comment y parvenir. »

Il parlait à ce moment précis des souvenirs qui étaient passés dans son esprit et s'étaient envolés aussitôt, ne laissant qu'un grand vide qui devait logiquement déclencher chez elle, une déprime passagère. Elle pourrait encore être en colère, mais jusqu'à présent ôter des souvenirs à des élèves ne provoquait qu'une baisse de moral chez le sujet concerné. Il l'observait donc en silence, si elle refusait son offre, le fou ne se fatiguerait pas, il n'avait pas grand chose à y gagner après tout, et Marek ne se ferait pas une catastrophe du fait que sa proposition avait été déclinée, le balafré se contenterait de la laisser partir pour se chercher un autre élève. L'intérêt était pour l'autre, mais si elle était trop solitaire pour s'y plier, ce serait vite réglé. Il ne lui suggérait pas une association, toute idée qui pouvait lier Marek à une autre personne était tout bonnement impossible à réaliser, mais un apprentissage de quelques minutes suffirait, et peut-être même qu'ils seraient amenés à se recroiser un jour. En silence, le fou laissa ses yeux descendre à nouveau vers sa manche de veste d'où sa main sanglante pendait, et de laquelle des gouttes carmines recommençaient à tomber. C'était une belle musique d'entendre les gouttes tomber sur le sol, il s'en serait bercé toute la nuit !

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Kaileen Moore

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La souffrance est pire dans le noir, on ne peut poser les yeux sur rien | Kaileen Vide
MessageSujet: Re: La souffrance est pire dans le noir, on ne peut poser les yeux sur rien | Kaileen La souffrance est pire dans le noir, on ne peut poser les yeux sur rien | Kaileen EmptyMar 2 Nov - 14:13

Je faisais demi-tour, décidée à lever le camp pour de bon cette fois, sauf que le fou n’était apparemment pas de cet avis. Il me rattrapa par le poignet, et je sentis aussitôt un contact étrange… un peu poisseux en fait … Poisseux ? Je faisais –à nouveau- volte-face et regardais mon poignet. C’était bien ce que je pensais, il était maculé de sang. Très propre, bravo. N’empêche qu’il avait de la poigne. Je n’avais pas énormément de force, en plus, ajoutez à ça le fait que je faisais, disons, au moins vingt bons centimètres de moins que lui (ce que je venais de remarquer soit dit en passant)… Non, mais, j’étais si intéressante que ça ?! Pourtant moi-même, personnellement, je me trouvais plutôt pénible. J’adorais embêter le monde, c’était quelque chose comme mon petit amusement personnel, alors… Je n’étais pas la personne la plus agréable à côtoyer. Passons. Le mutant me fixait, ses yeux sombres posés dans les miens avec insistance. Qu’est ce qu’il pouvait bien me vouloir ?

Quand monsieur enchaîna sur ses histoires de sorcière, je fronçais les sourcils, essayant de replacer la conversation dans le contexte. J’avais loupé un épisode ou quoi ? Je repassais ce qui s’était dit depuis que je l’avais rencontré, en avance rapide. Jusqu’à retrouver mes petites moqueries. Etrange. Il avait une façon de penser qui visiblement ne ressemblait à aucune autre. Là où j’avais simplement prononcé une parole anodine, indigne du moins d’intérêt, il semblait y voir quelque chose de clair, normal. Quelque chose qui avait un sens, quand c’était faux, totalement faux. Petite curieuse que j’étais, ça m’intriguait. Même si mon interlocuteur ne serait jamais un ami (en admettant que je puisse encore appeler quelqu’un mon ami un jour), ce n’était pas vraiment de l’animosité que je ressentais à son égard. Simplement de la lassitude, je n’avais même pas envie de chercher à comprendre ses paroles. Je ne vivais pas de la même manière que lui, c’était aussi simple que ça. Peut être quelqu’un atteint d’analgésie congénitale, cette maladie qui vous empêchait de sentir la douleur, à l’instar de mon pouvoir, pourrait comprendre de quoi je parlais. Je n’attendais pas de quelqu’un d’autre de le faire. J’avais beau être en désaccord avec lui sur bien des points, il fallait bien avouer que c’était parfois gênant de ne rien sentir. Comme un vide, qui me séparait des autres. Je ne me sentais pas spéciale, je savais juste que jamais je ne partagerais ma douleur avec d’autres. Je n’étais pas blessée, ma brûlure serait simplement un stigmate supplémentaire que j’oublierais bientôt. Certains se scarifiaient, comme si la douleur physique pouvait effacer le reste. Je ne pouvais pas, je n’avais pas droit à ça, et ça m’avait longtemps perturbée.

J’en étais là de mes pensées, lugubres, comme toujours depuis le début de notre dialogue, quand je ressentis de nouveau sa présence dans mon esprit. Encore ?! L’abattement qui s’abattit sur moi comme une chape de plomb aussitôt après n’était pas naturel. Je savais parfaitement qui était responsable, et je commençais à me dire que j’allais craquer et lui coller une balle entre les deux yeux (j’avais oublié de préciser que j’étais bien armée ? Pour faire court : deux dagues, ma petite arme à feu, volée à un policier qui n’en aurait plus jamais besoin soit dit en passant, que j’avais un peu modifié à ma sauce. Et divers accessoires, ça ne vous intéresse pas, et surtout je veux garder un peu de suspens…).
C’est ce que je me disais avant de ne plus penser à rien mis à part ce vide, cette absence. J’avais conscience qu’il me manquait une partie de moi, je me sentais mal, vraiment très mal. Je n’avais jamais très heureuse, j’avais assimilé mes souvenirs agréables comme désagréables côte à côte, sans en valoriser un plus que l’autre. Travail long et douloureux sur moi-même pour me persuader que c’était rien de plus ni de moins que le passé. C’était comme si tous mes efforts venaient de voler en éclats, le bonheur venait de disparaître de ma mémoire, et je ressentais comme un froid, un manque, horrible. Le cœur serré, je restais immobile un instant, essayais de me battre contre ce sentiment déstabilisant, qui me ressemblait si peu. Je finis par réussir à prononcer, à peine balbutiante, mais bien énervée tout de même au fond de moi :

    « Mais tu vas sortir de ma tête oui ?! »


Je me forçais à me calmer, respirant profondément. Par contre, cette horrible impression de déprime, car c’était bien de ça qu’il s’agissait, ne voulait pas me quitter, me collait au corps. Je remarquais en passant qu’il me tutoyait, maintenant, cet abruti. Remarque, moi aussi. J’arrivais à me reprendre, sans oublier pour autant cette envie de pleurer au fond de moi. Peut être l’aurais je fais si ça n’avait pas été si peu moi-même. En l’occurrence, je ne pleurais pas, fini, tout ça, j’avais déjà versé des larmes et ça ne m’avait jamais soulagé, alors j’avais laissé tomber. Je prêtais donc attention aux paroles du fou, enfin attentive, pour de bon, sans doute pour la première fois depuis toute à l’heure. En essayant d’ignorer le vide en moi. Rendre ma vengeance plus douce ? Ah oui, et comment ? Je n’avais jamais trouvé ça particulièrement agréable. Oh, bien sûr que j’étais satisfaite que je réussisse mon cou, j’avais l’impression d’avancer, un peu. Pour autant, ce n’était pas la plus réconfortante des occupations. Pendant que je monologuais intérieurement, l’autre avait baissé les yeux sur sa manche. Je suivais son regard, observais d’un regard froid et fixe le sang qui avait imbibé le tissu. J’aurais eu quelque chose à faire de sa santé, j’aurais été sympathique, je lui aurais bien conseillé de voir un médecin, cependant, je n’avais rien à faire de sa santé, et je n’étais pas sympathique. De toute manière, c’était son problème, à l’échappé de l’asile (et j’ignorais à quel point j’étais dans le vrai, je précise).

Accessoirement, oui, je ressentais un sacré vide dans mon esprit, je vous l’ai déjà dit, vous ne l’avez pas oublié. Mes pensées étaient plus noires que noires, ça voulait tout dire, c’est ainsi que j’exprimais mon malaise, ma déprime passagère et inhabituelle. Enfin, pas si inhabituelle que ça, je vous avoue que j’avais une tendance assez importante à me torturer les méninges… Comprendre ce que je pouvais faire ? Je ne pouvais pas faire ça, ou alors, c’était bien caché. D’un autre côté… j’aurais pas dit non…

Je pesais le pour et le contre dans mon esprit. Une partie de moi n’aspirais qu’à partir, m’éloigner. Je ne supportais pas les métaphores de monsieur le cinglé, ça commençait sérieusement à me peser. Vous en auriez pas eu marre vous ? Remarque, je me fiche pas mal de votre avis, oubliez la question. L’autre partie de moi ne cachait pas son intérêt soudain pour la proposition… Même si j’avais de sérieux doutes sur ma capacité à y parvenir, disons le bien, ça pouvait toujours être utile, et surtout, ça ne me coûtait rien. En fait, j’avais assez payé je crois. Pensive je baissais les yeux sur le bout de mes doigts, brûlés, à vif, plus muette qu’une carpe pendant que je prenais ma décision. Jusqu’à lâcher du bout des lèvres, un peu réticente à l’idée de rester une minute de plus en la compagnie du fou (techniquement, la compagnie de n’importe qui aurait commencé à me peser, j’étais une grande solitaire dans l’âme) :

    « Oui, je sens le vide dans mon esprit, d’ailleurs si je pouvais récupérer ce qui m’appartient… comment dire... ça m'arrangerai.
    Et vas y dis moi ce que tu as à m’apprendre. Ça pourrait bien m’intéresser en fin de compte. »


Je marquais une pause, regrettant déjà mon acquiescement. Mais bon, j’étais lancée, et trois minutes de plus, ou même une heure, ne me tueraient pas. Normalement en tout cas. C’était pas prévu dans les plans.

    « J’espère que ce que j’entendrais ne me sera pas inutile, parce que à cet instant, je doute fort d’arriver à quoi que ce soit. J’ai jamais été très douée comme fille. »


Sans le regarder je baissais à nouveau les yeux sur mes mains. Pourquoi pas ? Allez Kaileen, au pire, tu peux toujours t’en aller.

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La souffrance est pire dans le noir, on ne peut poser les yeux sur rien | Kaileen Vide
MessageSujet: Re: La souffrance est pire dans le noir, on ne peut poser les yeux sur rien | Kaileen La souffrance est pire dans le noir, on ne peut poser les yeux sur rien | Kaileen EmptyMer 3 Nov - 13:18

L'esprit perturbé et malade du fou avait encore une fois brillé par son originalité, visiblement l'élève ne comprenait pas ce qu'il disait en parlant des sorcières, et ça n'avait rien de très étonnant, l'hostile était trop particulier pour qu'on puisse penser comme lui. Étrange de constater que même s'ils étaient de la même « race », les deux êtres ne se comprenaient pas du tout, comme quoi les gènes ne définissaient pas l'état d'esprit d'une personne, et en l'occurrence l'état de l'esprit du balafré était un état de folie pure et simple. La brebis protesta soudain, exprimant enfin une contrariété depuis le début de leur rencontre, visiblement elle n'appréciait pas que le fou lui retourne l'esprit comme il avait l'habitude de le faire. Labourer les souvenirs d'une personne, faire tout remonter à la surface, aérer un peu le tout, telles étaient les habitudes de l'hostile qui ne se souciait absolument pas de savoir s'il provoquait une quelconque douleur, ou une déprime passagère chez son élève. Marek était ainsi fait, il ne portait aucune importance aux gens eux-même, la personne ne l'intéressait pas, c'était uniquement les souvenirs qui habitaient les esprits de tous les pêcheurs de ce monde, la vision de pouvoir se servir de leurs propres pensées contre eux, briser leur joie, et détruire leurs souvenirs. Indiana ne vivait que pour cela, apprendre aux autres à souffrir, l'idée que la brebis insensible puisse protester à cause de ce traitement et de l'intrusion du fou dans ses pensées, ne lui avait tout simplement même pas effleuré l'esprit. Ils subissaient et n'avaient rien à redire, la seule personne que le balafré avait laissé tranquille avait été « l'intéressant », cet homme rencontré il y a de cela plusieurs années, et qui avait pu lui apporter suffisamment de bonnes choses pour que Marek ne se laisse pas tenter par l'envie de plonger dans ses souvenirs.

Un bref sourire éclaira les lèvres balafrées de l'homme, il ne souriait pas de joie, non, plutôt d'une sorte d'amusement devant l'effronterie donc elle venait de faire preuve à son égard. Marek pouvait très exactement lire sur son visage le moment où il retirait les quelques souvenirs de la jeune femme, son expression devint plus sombre, et elle s'efforça de reprendre son calme sans parvenir à chasser la déprime qui venait de lui tomber dessus d'un coup. L'hostile nota toutefois une chose intéressante, la brebis ne pleurait pas, ses larmes devaient avoir été taries depuis des années pour que son expression ne s'arrête qu'à une grosse déprime, habituellement même les plus forts se mettaient à verser des larmes suite à la rapidité de la perte de ses souvenirs. Lorsqu'on se voyait volé un souvenir, il laissait un gros trou vide, il fallait le remplir par quelque chose, et généralement c'était des larmes ou de la déprime, voir les deux pour certains. Finalement, la fausse sorcière baissa ses yeux vers sa main brûlée qui aurait provoqué une douleur insoutenable chez n'importe qui, mais qui chez elle ne déclenchait rien de plus qu'un léger embarras, encore une fois, le fou n'en revenait pas qu'une telle chose puisse être possible. Le silence prit sa place entre les deux acteurs de cette scène des plus étrange, puis finalement, l'élève osa reprendre la parole, brisant la nuit de sa voix quelque peu réticente, exprimant le fait qu'elle souhaitait récupérer ses souvenirs, et qu'elle acceptait de recevoir son enseignement, bien que la brebis ne semblait pas avoir compris ça se passait exactement. Un apprentissage avec Marek ne se résumait pas à l'aide de quelques paroles, mais par un cours sur le terrain, elle aurait tôt fait de le comprendre, et apprécierait ou non ce qu'il avait à lui apporter. Une nouvelle petite pause alors que le regard de Marek s'était à nouveau dirigé vers le visage de son élève, et elle continua en disant qu'elle espérait ne rien entendre d'inutile et qu'elle doutait tout simplement d'arriver à quoi que ce soit, ce qui fit briller les yeux de l'hostile d'un éclat nouveau, bien que la brebis ne devait pas l'avoir remarqué comme elle avait déjà reporté son attention sur sa main brûlée.

Plic, Ploc, Marek sortit des pensées de la jeune femme et dans un silence parfait, troublé par le seul bruit du tissu contre le tissu lorsque le fou relevait son bras avant de tirer sa manche en arrière et découvrir la blessure qu'il s'était infligée juste avant, il observa la plaie qui laissait encore échapper un liquide écarlate qui semblait avoir imbibé toute sa manche. L'évadé ignorait combien de ce précieux liquide il avait perdu, et pour tout dire il s'en fichait, mais désormais, son corps commençait à lui envoyer des signaux pour signaler qu'il perdrait bientôt conscience s'il ne s'occupait pas de stopper le flot de sang. Observant donc un silence parfait sans porter la moindre attention à la brebis en face de lui, l'hostile glissa sa main dans l'une de ses poche, tira son couteau de chasse finement aiguisé qu'il prit dans sa main blessée, et il attrapa ensuite le briquet en argent auquel il avait eu recourt pour allumer le feu de joie juste avant, qui avait retrouvé sa place dans sa poche, et s'en servit pour l'allumer et le placer sous la lame du couteau. Alors, et seulement à ce moment, son attention se reporta sur la brebis face à lui, qu'il observa en silence. Elle avait accepté, soit, il allait donc lui rendre ce qu'il venait de lui voler, l'hostile tendit donc son don en direction de l'élève pour replacer doucement au goutte-à-goutte les souvenirs dérobés, dans l'esprit de leur propriétaire. La demoiselle en détresse devait sentir son humeur remonter peu-à-peu, et se rendre compte à quel point le vide qu'elle venait de ressentir avait été immense et douloureux, certains ne survivaient pas à ce genre d'interventions et finissaient complètement fou. Plusieurs fois Marek s'était demandé si l'état de son esprit n'était pas lié à son don, à force de visionner de telles choses, il avait peut-être endommagé son esprit étant enfant, puisque sa « folie » ne n'avait été détectée qu'à l'aube de ses huit ans. Peu lui chalait, ce n'était que des détails ! Après quelques secondes exposée au feu du briquet, la lame du couteau était devenue chaude et brillante, l'hostile stoppa donc sa manœuvre, rangeant son briquet, puis attrapa son couteau par le manche dans la main en bon état, et appliqua avec rapidité et précision, la lame chaude sur la plaie sanguinolente. Une odeur de chair brûlée, à peu près semblable à celle de la brebis lorsqu'elle s'était brûlée, s'éleva dans les airs, avant de prendre fin lorsque le balafré retira la lame de sa blessure désormais désinfectée et qui ne saignait plus. L'hostile perdit alors toute attention pour ce détail et laissa retomber son bras, tenant toujours son couteau, mais plongeant son regard dans celui de la brebis avant de reprendre d'un ton toujours aussi étrange.

« Ton esprit à récupéré ce qu'il avait perdu. Mais tu vas devoir me suivre brebis, ce que j'ai à t'offrir ne s'exprimer pas par de simples mots, les gestes sont plus éloquents que la meilleure des explications. »

Marek quitta le visage de son élève de son regard, puis il s'éloigna soudain, passant à coté d'elle sans lui dire de le suivre, si elle ne le faisait pas, ma foi tant pis pour elle, il n'allait pas l'obliger, après tout qu'avait-il à y gagner ? Rien. Il ne s'occupa donc pas de s'assurer que l'élève le suivait, et en l'espace d'à peine cinq minutes de marche pour s'éloigner de la zone où ils étaient juste avant, le fou trouva ce qu'il cherchait. Plus loin, dans la rue ou les deux mutants devaient de déboucher, se dressait une femme, fine, séduisante, vêtue de manière extrêmement courte, à tous les coups une fille de joie étant donné l'heure et l'endroit où elle se trouvait. Le fou avait stoppé son avancée, et sans même regarder le brebis pour s'assurer qu'elle était là, il lui désigna la femme qu'il venait de repérer. Ils se trouvaient dans l'ombre de la rue, à environ une vingtaine de mètres de la prostituée, elle ne devait pas les voir ni les entendre, alors qu'elle, se trouvait sous la lueur d'un lampadaire, la cible idéale pour tout dingue, mais heureusement que ni l'hostile, ni son élève n'étaient dotés de mauvaises intentions à son égard. Enfin, ça dépendait des points de vue bien entendu.

« Comment te prendrais-tu pour tuer cette jeune femme, en imaginant qu'elle aurait été l'une des personnes qui se trouve être responsable de toute la peine que tu as éprouvée ? »

Marek ne quitta pas la prostituée du regard, elle était magnifique c'était indéniable, mais l'hostile ne le remarquait pas, pas plus que la brebis qu'il avait trouvé l'était tout autant, c'était le genre de détails secondaires. Le balafré ne gardait pas à l'esprit les divers visages qu'il rencontrait, un visage ça se transformait sans peine, d'un coup de bistouri bien placé, pour quelle raison se remplirait-il donc l'esprit de choses qui changeaient avec le temps ? Non, lui, tout ce qu'il voyait à ce moment précis, c'était l'esprit de la demoiselle, il pouvait sentir tous les souvenirs qui l'habitait, et elle ne devait pas encore détecter sa présence, avec le temps le fou avait amélioré sa maîtrise du pouvoir, et désormais il pouvait sans peine permettre à son élève de ne pas sentir sa présence, sauf pour un puissant télépathe bien entendu. Bien que généralement, l'hostile ne prenait pas cette peine, lorsqu'on le sentait c'était souvent trop tard, il avait déjà dérobé des souvenirs comme un pilleur d'esprit, et son élève se retrouvait sans défense. Mais cette fois-ci il allait agir en douceur, son idée était déjà clairement dessinée dans sa tête, et tout était prévu pour permettre à sa brebis de comprendre pleinement comment provoquer la souffrance chez les autres, pour rendre leur mort plus difficile et plus insupportable, autant pour l'élève en question que pour ses proches.

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La souffrance est pire dans le noir, on ne peut poser les yeux sur rien | Kaileen Vide
MessageSujet: Re: La souffrance est pire dans le noir, on ne peut poser les yeux sur rien | Kaileen La souffrance est pire dans le noir, on ne peut poser les yeux sur rien | Kaileen EmptySam 6 Nov - 13:36

Je commençais déjà à regretter ma décision, mais je n’étais pas du genre à partir à reculons. Quitte à faire, autant avancer dans la vie. J’observais avec un air que je savais intrigué le fou furieux, alors qu’il découvrait la blessure qu’il s’était lui-même infligé auparavant. Je ne voyais sérieusement pas l’intérêt, c’était son corps qu’il venait d’handicaper, mais de toute manière, je ne pensais clairement pas comme lui, à deux ou trois détails près. Je remarquais qu’il avait un peu pâli, et sans doute avait-il de légers vertiges. Perte de sang importante. Quel crétin (oups, c’est sorti tout seul). Pas trente six solutions, il fallait poser un garrot et passer voir le médecin, ou alors s’occuper de ça seul. J’aurais choisi, tout comme il était visiblement en train de le faire, la deuxième option. Mes idées noires tourbillonnantes, le nœud au creux de mon estomac ne m’empêchèrent pas de le regarder chauffer son couteau de chasse à l’aide d’un briquet. Je n’étais pas (totalement) idiote, je savais pertinemment qu’il allait cautériser la plaie. Dans le même temps, je poussais un profond soupir de soulagement, que je ne pus retenir tandis que peu à peu il replaçait mes souvenirs là où était leur place. Je me mordillais les lèvres, nerveusement, dans un mouvement que je ne pouvais réprimer. Plus il remplissait le vide, plus celui qui restait me paraissait immense, jusqu’à ce que je sente qu’il avait terminé. Je reculais d’un pas, involontairement, je me sentais mal, peut être même plus mal que quelques secondes auparavant. J’en avais presque envie de pleurer, et aurais-je été seule, sans doute les larmes qui s’étaient accumulées ces dernières années auraient jailli. En l’occurrence, je sentais mes yeux humides, mais me faisais violence pour ne rien céder. Je n’étais pas excellente au niveau résistance mentale, j’avais rarement (et c’est pour ne pas dire jamais) eut à résister à une quelconque agression psychique. Etait ce mon caractère décidé qui m’aidait à tenir (plus ou moins) le coup. Je l’ignorais, cependant je ne m’y intéressais pas plus que ça bien trop occupée à récupérer mon calme.

Je mis quelques temps à me remettre, forçant ma respiration à se faire lente et paisible, pensant à tout sauf à la sensation qui m’avait assaillie auparavant. Pendant ce temps, le psychopathe en puissance avec lequel j’avais encore la bêtise d’être appliquait la lame chauffée à blanc sur sa plaie. Un léger grésillement retentit dans le silence quasi-religieux que nous observions tous deux, tandis que l’odeur que je trouvais on ne peut plus désagréable de la chair brûlée m’enveloppait. Quand il me signale que j’avais récupéré mes souvenirs, je marmonnais du bout des lèvres, encore retournée, secouée, et donc vaguement hésitante :

    « Merci bien, trop aimable. »


Je bougonnais mais j’étais on ne peut plus soulagée alors que petit à petit je me calmais. Les tremblements de mes mains, que je n’avais pas remarqué jusqu’à alors s’espacèrent jusqu’à disparaître. Alors qu’il me regardait fixement un instant auparavant, le fou fit brusquement demi-tour et s’éloigna. Je tergiversais une minute, puis finissais par le suivre en ayant une fois de plus la sensation de faire la plus stupide bêtise de toute ma misérable vie. Je traversais donc les rues derrière lui, de mon pas quasi silencieux, jusqu’à ce qu’il s’arrête devant moi. Je restais un peu en retrait, méfiante. (Comme d’habitude, notez bien).

    « Comment te prendrais tu pour tuer cette jeune femme, en imaginant qu’elle aurait été l’une des personnes qui se trouve être responsable de toute la peine que tu as éprouvée. »


Je levais les yeux au ciel, et fixais la jeune femme en question. Une sinistre inconnue, que je n’avais jamais vu, et que je ne reverrai jamais. Je réfléchissais sérieusement à la question de l’homme, en essayant d’imaginer ce que je pourrais bien faire à un des responsables d’Apocalypto, à quiconque qui était haut placé au gouvernement. Ce n’était pas bien sympathique avouons le. Je voulais qu’ils souffrent, tous autant qu’ils étaient, autant que j’avais pu souffrir d’être seule. Mes idées, rendues chaotiques par la simple idée de pouvoir réellement me venger, étaient bien sombres. Je n’étais pas vraiment versée dans la torture gratuite, mais ce qui me cherchait risquait bel et bien de me trouver… Il n’y avait qu’à penser à ce que je réservais à Ethan le jour où je remettrais la main sur lui. Mais, chut, je n’allais pas développer plus. Ça ne concernait que lui, il faut dire que j’avais particulièrement envie de l’assassiner après l’avoir torturer de la manière la plus cruelle qui soit. D’un autre côté, ce petit idiot que je haïssais plus que tout l’avait bien cherché. Mais passons. Je revenais à mes idées tordues de torture. Les yeux flamboyants, je levais mon regard vers le ciel un instant, puis finalement le reposais sur le fou furieux avant de reprendre la parole :

    « Ce que je lui ferais ? Tout ce qui est possible et imaginable. Il y a des gens qui méritent à mes yeux leur sort, et elle en ferait partie. Alors pour commencer, je lui enverrais une petite balle dans la jambe, histoire qu’elle ne fuit pas. Ensuite je l’enverrais dans les vapes le temps de pouvoir la trainer dans un coin isolé, qu’elle ne rameute pas tout le quartier en criant, en appelant à l’aide. Du genre entrepôt désaffecté ou quelque chose comme ça. J’attendrais qu’elle se réveille, je lui briserais quelques os. Bras et jambes en priorité, quelques côtes au passage, qu’elle ne puisse plus faire le moindre mouvement sans souffrir le martyr. Ensuite je la clouerai au mur, avec mes dagues, je l’arroserais d’essence elle et le sol aux alentours. Puis je vérifierais dans son sac si mademoiselle avait un quelconque lien avec qui que ce soit, pour savoir qui d’autre recevrait ma visite, et qu’elle sache bien que dans l’éventualité minime où elle survivrait, il n’y aurait personne pour l’attendre nulle part. »


Je marquais une pause, reprenais mon souffle car j’avais parlé d’une traite ou presque. Je mettais le point final d’une voix sans âme, plus froide que tout, dans laquelle toute la noirceur qui m’habitait à l’instant était perceptible :

    « Fin de l’histoire, je fiche le feu au tout. Je lui laisserai une chance de survivre, mais pas sans douleurs. »


Un peu surprise de moi-même, je fronçais les sourcils. Je me rendais compte que tout ce que je venais d’énoncer comme si j’étais en train de parler de la météo, j’aurais non seulement été capable de le faire, mais j’aurais en plus pris un plaisir malsain à torturer les causes de ma déchéance. J’étais peut être bien aussi folle que mon interlocuteur pouvait l’être, cependant je voulais véritablement ma vengeance. Le, les coupables auraient tout le temps de regretter avant de passer l’arme à gauche, tout le temps de se rendre compte qu’ils avaient fait une des plus grandes erreurs de leur vie en croyant pouvoir frapper la population mutante impunément. Quand à ce qui concernait les proches de mes futures victimes… je ne plaisantais pas le moins du monde. Aussi horrible que ça puisse être j’aurais fait disparaître n’importe qui de la surface de la terre pour montrer à ma victime ce que c’était que de n’avoir plus rien.

Néanmoins, malgré ses réjouissantes et noires pensées, la prostituée au coin de la rue n’était pas une de mes tortionnaires, j’étais bien assez lucide pour m’en rendre compte. Alors elle n’avait pas grand-chose à craindre de moi. Je ne pensais pas vraiment la tuer, ça m’étais inutile. J’avais déjà envoyé un idiot six pieds sous terre aujourd’hui, et je ne me sentais pas de recommencer. J’avais un certain sens de la pitié. Très léger, je vous l’avoue, mais bien présent. J’attendais de voir ce que le fou allait bien pouvoir m’inventer cette fois, du coup, patiente, laissant retomber la fureur qui m’avait envahie brusquement.

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La souffrance est pire dans le noir, on ne peut poser les yeux sur rien | Kaileen Vide
MessageSujet: Re: La souffrance est pire dans le noir, on ne peut poser les yeux sur rien | Kaileen La souffrance est pire dans le noir, on ne peut poser les yeux sur rien | Kaileen EmptyDim 7 Nov - 15:35

La brebis tourna la tête en direction de son berger, plongeant son regard flamboyant dans celui noir comme la cendre volcanique, de son interlocuteur, après avoir brièvement regardé le ciel comme si elle pourrait y trouver l'inspiration. Marek observait rarement le ciel, tout comme il ne regardait jamais le plafond, c'était stupide de regarder en l'air alors qu'il n'y avait strictement rien d'intéressant, les étoiles n'apportaient pas plus de réponses que la lune, et mieux valait rester concentrer sur ce qui se passait autour de nous, sous peine de se faire prendre par surprise. L'on disait de lui qu'il avait un esprit malade, mais en fin de compte, de l'avis de certains médecins plus futés que d'autres qui l'avaient ausculté, le fonctionnement de son cerveau était seulement développé d'une autre manière, peut-être à cause du gène mutant, peut-être pas, mais ce n'était pas de la dégénérescence. C'était plus une sorte de fonctionnement différent, un peu comme la comparaison d'un moteur de coccinelle et de formule 1. Bien sûr, ces déclarations avaient été repoussées par le docteur qui s'occupait du cas du jeune homme et qui ne voyait en lui qu'un simple malade simplement doté du gène mutant, rien de bien original, ce qui n'était pas surprenant d'un homme aussi stupide. De l'avis du concerné, son pouvoir était en lien avec sa prétendue déficience mentale, il le sentait, lorsqu'il utilisait son don, tout son cerveau était en action, et réagissait instantanément à chaque information apportée, c'était une évolution de l'esprit du point de vu de l'évadé, et non une régression. Mais les êtres vivants, humains ou mutants, de cette planète, n'étaient pas encore prêts à voir la véritable évolution de l'esprit, ils comprendraient dans plusieurs centaines d'années, voir même plus à l'allure où allaient les choses.

La réponse de la jeune brebis arriva alors, bien assez rapidement, trop rapidement de l'avis du fou. L'élève annonça qu'elle lui ferait tout ce qui était possible et imaginable, commençant par la rendre incapable de s'enfuir en la blessant à la jambe, puis elle suggéra tout un tas d'autres tortures qui étaient véritablement efficaces, Marek les avait déjà testées, visiblement la brebis avait une certaine expérience, mais le balafré n'aurait pas agit de la sorte pour cette brebis, la prostituée donc. Il attendit néanmoins la fin de sa réplique dans le silence et l'immobilité la plus parfaite, semblable à une statue qui attendait patiemment la fin de l'explication de la brebis pour s'animer. Elle avait de bonnes idées, l'hostile ne pouvait le nier, lui-même y avait y recourt certaines fois, et elles faisaient toutes leur effet, mais dans ce cas, il n'approuvait pas tout, très peu de chose même. Malheureusement, comme l'élève le lui avait dit, ils n'étaient pas pareils, ils n'avaient pas la même manière d'agir, et pourtant dans son esprit perturbé, le fou était sûr qu'elle comprendrait ce qu'il cherchait à lui expliquer avec cette petite scène. La pêcheuse avait terminé son explication, concluant le tout en disant qu'elle mettrait le feu en lui laissant une chance de s'en tirer si elle voudrait, bien que le trentenaire avait du mal à imaginer comment si elle était entravée et blessée à la jambe. Son expression resta de marbre alors que le visage de son interlocutrice semblait s'étonner de tout ce qu'elle venait de dire, normal, c'était une première fois, elle comprendrait avec le temps et y prendrait une habitude, voir même un certain plaisir à force. Quelques instants après les derniers mots qui avaient traversé les lèvres de la brebis, Marek se décida enfin à réagir, et comme s'il sortait d'un rêve, il baissa les yeux en direction de la main de la jeune femme avant de reporter son regard inquisiteur sur son visage tout en répondant d'un ton toujours aussi étrange.

« Intéressant. »

C'est tout ? Pas très développé, mais il avait ses raisons, jamais l'hostile ne parlait pour rien dire, contrairement à ce que la brebis en face de lui devait penser. Avant, il avait soliloqué comme à son habitude, cherchant plus à résumer son œuvre pour lui qu'à réellement essayer de convaincre la sorcière qu'il venait de rencontrer, mais ça, personne mis à part lui ne pouvait le comprendre. Marek Indiana Hopkins vivait dans un autre monde, dans son monde à lui, et il était le seul habitant de sa planète. Une brève pause alors qu'il leva un instant sa main pour passer son doigt sur ses lèvres comme dans un geste de réflexion ou pour imposer le silence à sa brebis, et il laissa retomber son bras le long de son corps alors qu'il reprenait la parole, toujours aussi paisiblement, ce qui tranchait étrangement vu la situation.

« Ce genre de torture est intéressant, pour n'importe qui, mais c'est justement ça, le problème. N'importe qui peut être exposé à cette œuvre, il faut trouver LA torture qui lui est destinée. L'hostile retomba dans le silence alors que son regard s'illumina un instant. Crois-tu en l'âme sœur ? Le rapport ? Vraiment très étrange et extrêmement déplacé comme question au vu de la situation, il était réellement étrange mais ne semblait pas s'en soucier plus que ça. Deux âmes faites pour s'unir, et bien il existe aussi des souffrances qui sont destinées à une âme en particulier et qui provoqueront une réaction spéciale. Si tu te trompes d'âme, ta torture sera vaine, et ton effort inutile. Il fit une légère pause avant de tourner la tête en direction de la prostituée, puis de la désigner d'un geste de sa main dont la manche sanglante luisait encore d'humidité. Regardes-là. »

Que voulait-il exactement que son élève voit ? Il voulait qu'elle comprenne l'importance de l'analyse de la brebis égarée. Il venait de lui en donner la raison, une torture, une seule était destinée à une personne, une âme, en fonction de sa manière de vivre, ses idéaux, son entourage, bref, tout ce qui faisait d'elle une personne à part entière. Il fallait analyser et comprendre ce système compliqué, parfois ça prenait très longtemps avant d'y parvenir, et il fallait avouer qu'avec son don Marek possédait un très net avantage, mais s'il ne l'avait pas possédé, il aurait agit autrement. Comme il attendait de sa brebis qu'elle agisse de son coté. Seulement, en observant son attitude et en sentant son esprit bouillonner, le fou avait l'impression que c'était vain, jamais elle ne comprendrait, elle était trop.... Impatiente, et trop belliqueuse, avec l'âge, la brebis grandirait de deviendrait plus sage, mais pas pour le moment. Pourtant, il voulait essayer, la sonder, la tester, savoir jusqu'à où elle était capable d'ouvrir son esprit, et estimer le degré de haine qui l'habitait réellement. Marek attendit un instant que l'élève observe la prostituée, elle était belle mais son corps était marqué de traces visibles certainement dues à des scarifications et à la drogue, ses cheveux sales montraient qu'elle n'avait pas prit de douche depuis longtemps, tout comme les cernes sous ses yeux et sa peau blafarde indiquaient une mauvaise hygiène de vie. Elle ne devait pas manger à sa faim, et très certainement se laisser faire si on venait à l'attaquer. Elle était au bout du rouleau. L'hostile posa alors son regard noir sur le visage de la brebis à ses cotés avant de reprendre la parole.

« Vois-tu ? Comprends-tu ? »

Il se doutait que non, elle aurait besoin qu'il lui éclaire la route, et Marek décida donc de faire provisoirement profiter de son don à la brebis belliqueuse. Il tendit son don vers la prostituée à quelques mètres d'eux, puis leva sa main salie de sang en direction de l'élève à ses cotés, puis sans lui demander sa permission, il plaça sa main sur la sienne, provoquant un contact physique, et avant qu'elle ne puisse protester, il commença. La jeune brebis du sentir son corps sursauter sous le coup de la surprise alors que plusieurs souvenirs défilaient dans son esprit, mais des souvenirs qu'elle ne connaissait pas. Une dose d'héroïne prise il y a peu qui lui redonnait du courage, un homme qui la battait si elle n'apportait pas assez d'argent, et surtout une très puissante envie de mourir, sans oser se donner la mort toute seule pour autant. Les scarifications sur son corps provoquées par ses tentatives de suicide qu'elle ne parvenait pas à pousser assez loin pour se donner la mort, son courage atrophié par des années de mauvais traitement. En somme, une femme qui attendait qu'on la libère de cette vie sans intérêt. L'hostile rompit le contact, ôtant sa main de celle de la brebis, y laissant juste une légère tâche carmine alors qu'il coupait aussi le contact avec la prostituée qui n'avait pas sentit l'intrusion dans son esprit comme le fou s'était dissimulé. Il n'avait pas l'intention de la tuer, elle était sans intérêt à ses yeux pour le moment, il voulait simplement tester sa brebis égarée. Le balafré tourna la tête en direction de l'élève à ses cotés, dardant son regard de ses pupilles aussi sombres qu'une nuit sans lune, et il reprit la parole.

« Si tu agissais comme tu venais de le décider, tu ne ferais que lui donner ce qu'elle attend, sa mort serait un soulagement pour elle, et comme tu vois, sa famille est inexistante, il ne restera qu'un macro ayant perdu une de ses filles, mais qui ne versera aucune larme pour elle. Le fou prit une légère pause avant d'orienter son regard vers la femme debout dans la lumière, tout en continuant. Le seul moyen que tu as pour la faire mourir avec regret, c'est de lui redonner un espoir pour mieux la faire souffrir. Lui souffler l'idée qu'elle pouvait changer de vie en allant voir un homme qui aidait les femmes comme elle, l'espérance de fonder une famille et peut-être de trouver l'homme de sa vie. Les choses stupides qu'une brebis de son genre pourrait avaler. Puis lorsque l'espoir sera revenu dans son regard, tu pourras la faire souffrir plus amplement, parce que cette fois-ci, elle aura quelque chose à quoi s'accrocher. »

Il était vrai que s'il s'était dirigé vers elle avec dans l'idée de la tuer, Marek n'aurait même pas eu besoin de la menacer ou de lui ôter un souvenir pour éviter qu'elle ne s'en aille, la brebis qu'elle était, se trouvait au bord du gouffre, et jamais elle ne serait plus proche de l'envie de mourir qu'à cet instant. La mort était une délivrance pour son corps abruti par l'alcool, et son esprit embrumé par la drogue qui n'avait plus d'effet sur elle depuis longtemps. Est-ce que son élève avait compris ? Il ne savait pas, il pourrait vérifier en fouillant dans son esprit mais s'en abstint, l'élève devait comprendre, sans quoi elle deviendrait sans intérêt pour le professeur qu'il était. L'hostile reprit encore une fois la parole, toujours avec le même ton sentencieux, comme s'il était en train de faire la leçon à une brebis récalcitrante.

« Vas la menacer et je doute même qu'elle résiste, elle te verrais comme un ange de bonté alors que tu voulais lui apporter la douleur et la tristesse. Si elle avait eu une famille, tu aurais dû t'en débarrasser avant, pour la faire souffrir longuement, puis t'en prendre à elle après, et non tenter de l'inquiéter sans preuve. Il laissa une pause de plusieurs longues secondes prendre place entre eux alors qu'il détourna le regard de la prostituée qui ne se doutait pas de tout ce qui se passait en ce moment à quelques mètres d'elle à peine. Il ne faut pas agir aussi promptement, tu es trop vive, il faut étudier ta cible pour mieux la faire souffrir. Une vengeance trop prompte n'est plus une vengeance, c'est une riposte, si tu veux te venger, ne gifle pas celui qui t'as insulté, laisse-le s'imaginer que tu as oublié pour mieux le poignarder lorsqu'il te tourneras le dos. »

C'était certainement très obscure comme depuis le début de leur conversation, et le balafré doutait que la brebis puisse être assez patiente pour agir de la sorte. Lui ne regardait pas le temps passer, depuis combien de temps étaient-ils à parler ? Il l'ignorait et s'en fichait, tout comme il ne connaissait pas son âge, tout est relatif, le temps a été décidé par les humains et peut être erroné comme tout ce qu'ils ont fait. Le temps apaisait les peine mais pouvait aussi les aiguiser, et rendre une vengeance plus jouissive. La vengeance est un plat qui se mange froid, dans le cas de Marek, elle était plutôt gelée. L'hostile se tut, reculant pour se détourner de la prostituée qui ne montrait plus aucun intérêt à ses yeux, et il orienta ses yeux sombres vers le visage de la brebis comme s'il attendait qu'elle comprenne, ou tout simplement pour poser les yeux sur quelque chose, son expression était redevenue neutre comme s'ils parlaient de la pluie et du beau temps. Un comble pour une nuit ou la lune n'était pas pleine.

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Kaileen Moore

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La souffrance est pire dans le noir, on ne peut poser les yeux sur rien | Kaileen Vide
MessageSujet: Re: La souffrance est pire dans le noir, on ne peut poser les yeux sur rien | Kaileen La souffrance est pire dans le noir, on ne peut poser les yeux sur rien | Kaileen EmptyJeu 11 Nov - 17:52

Enfin remise de mes émotions, du vide intersidéral que j’avais ressenti quelques temps auparavant, je revenais définitivement au présent, fermant soigneusement la porte de ma mémoire derrière moi. Non, j’avais assez versé dans le sentimentalisme pour aujourd’hui, ça commençait à m’énerver. Déjà que je sentais venir le coup pour dans quelques jours. Date commémorative personnelle, ne cherchez pas à comprendre, vous ne comprendrez pas de toute manière. Perte de temps, je suis gentille, je vous l’évite. Je dois vraiment être trop aimable.

Je continuais à observer le fou furieux en silence. Je commençai tout juste à m’habituer à sa manière… originale, dirons-nous, de penser. Parce que monsieur avait beau être fou à lier, il avait tout de même une certaine logique. Malsaine, tordue, il n’empêche que ça restait intéressant à voir en action. J’étais loin, bien loin d’imaginer que ce genre de personne existait ailleurs que dans les films. Et je doutais sérieusement de recroiser un jour quelqu’un comme lui. C’est pourquoi je me disais que, quitte à perdre mon temps (et j’ignorais totalement quelle heure il pouvait bien être), autant le faire bien. La réponse plutôt succincte de l’homme à mes idées plutôt déplacées ne me surprit plus. Je me faisais petit à petit à ses pirouettes, à ces changements de direction permanente et déconcertante. La suite, par contre, me déstabilisa. Bien évidemment que si il parlait de la prostituée en elle-même, ça changeait tout. Moi, j’avais préféré voir ça comme si elle était une autre personne, parce que j’imaginais mal cette femme pour laquelle je n’avais pas le moindre intérêt en tant que ma tortionnaire. Mais passons. Encore une fois, je restais maîtresse de moi malgré tout. J’avais tellement l’habitude de tout régler, que déjà, la faiblesse dont j’avais fait preuve depuis le début de cette rencontre était bien inhabituelle. Me décomposer ainsi n’était pas digne de ce que j’étais. J’aurais presque eu honte de moi-même, presque. Néanmoins je n’étais pas de ce genre là non plus, c’est pourquoi je classais l’épisode soigneusement dans un coin de mon esprit, pour ne plus y repenser de trop avant un moment.

Mon interlocuteur compara alors la souffrance destiné à chaque personne sur terre à une âme sœur. Je réfléchissais une seconde à l’image, puis décidais qu’elle n’était pas si mal trouvée. En tout cas si une souffrance quelconque m’était destinée, nul doute qu’elle était d’ordre moral. J’estimais d’ailleurs avoir déjà donné, mais ça n’engageait que moi. Bref, il me désigna ensuite la femme, que j’avais déjà presque oubliée, toute à mes idées de vengeance sanglante et douloureuse, en m’ordonnant de la regarder. J’eus une envie irrésistible de lui signifier clairement de ce que je pensais de ses injonctions, que je réprimais impitoyablement pourtant. Tant qu’il pouvait m’être utile, je devais faire en sorte qu’il ne disparaisse pas. Après je ne comptais pas aller répandre sa bonne parole. Ce qu’il me disait, je le prenais pour moi, et en l’occurrence, je le destinais à quelques personnes en particulier. Que je ne nommerais pas ici, ce serait gâcher le suspense, voyons. Levant les yeux au ciel un instant, je reportais donc mon attention sur la malheureuse plus loin. Elle n’était pas en forme, visiblement, mais ça ne me touchait pas vraiment. J’étais détachée de ces problèmes là, je vous ai déjà signifié clairement ce que je pensais. Ou peut être pas. Enfin, en clair, je ne suis sûrement pas sur Terre pour plaindre tous ceux qui n’y vivent que péniblement et sans la moindre envie d’avancer encore. A côté de moi, le fou recommençait à me dire je ne sais quoi. Je n’eus pas le temps d’essayer de saisir le sens de ce qu’il me disait. A nouveau, je sentis le contact de sa main poisseuse, et, en réflexe, je portais cette fois carrément la main sur ma dague, rangée bien sagement à ma ceinture.

La sensation était… déroutante. Sentir des souvenirs vous traverser l’esprit sans savoir d’où ils peuvent bien sentir. C’était ceux d’un autre, de l’autre, et c’était plus que gênant d’avoir la mémoire d’une inconnue vous traverser la tête. Je me sentis me raidir aussitôt, la main toujours posée sur mon arme, en prévision de. A trop jouer avec le feu, il allait finir mort sur le pavé. Oui, c’est dangereux d’attraper quelqu’un d’armé jusqu’aux dents par surprise. Réaction automatique et irréfléchie, on m’embête, j’attaque. Je contemplais donc ce qu’il me faisait passer, des souvenirs désordonnés mais pas bien pas gais dans l’ensemble : drogue, violences, envie de suicide. Tout ça se mélangeait en moi sans que je n’aie aucun contrôle dessus. Il rompit enfin le contact. Il était temps. Je commençais très sérieusement à me lasser de le voir se balader à sa guise en moi. Entre Blake qui espionnait la moindre de mes pensées, et lui qui espionnait le moindre de mes souvenirs, je me sentais quelque peu violée dans mon intimité. Il n’avait pas attendu pour enchaîner dans son petit cours magistral.

Mais étant pour une fois d’accord avec lui, je le laissais continuer. Il était en train d’expliquer que la jeune femme était au bout du rouleau. Clair et net, il n’y avait qu’à la voir pour le comprendre, et si cela n’avait pas suffi, les souvenirs que l’homme m’avait fait visionner effaçaient les doutes. Je l’écoutais donc me sermonner. Oui, je le voyais comme ça. Son petit ton sentencieux était agaçant, mais j’avais besoin de ce qu’il me racontait, ayant une promesse de mort lente et douloureuse envers certaines personnes (que je ne nommerais pas ici) à tenir. Alors je me maîtrisais. Tant qu’il me servait encore, je pouvais bien tenir le coup. Même si j’avais l’impression, au contraire de ce à quoi j’étais accoutumée, d’être menée en bateau. Depuis le début de la rencontre, c’était lui qui m’emmenait où il voulait, et ça ne me plaisait pas énormément. Et je me retenais de dire que ça ne me plaisait pas du tout. Non, d’habitude, je menais les gens là où j’en avais envie, je manipulais adroitement pour obtenir ce que je voulais. Pas de garantie que ça marche à tous les coups, cependant, en principe, ça ne se passait pas trop mal. Et c’était déjà mieux que d’être non plus la manipulatrice mais la manipulée. Je me contenais, comme depuis un bon moment, et essayais de rester attentive. Important, encore une fois, quitte à perdre son temps… Moi ce que j’en dis, c’est qu’il faut s’investir à fond. Je reprenais la parole, après avoir pesé soigneusement ce que j’allais dire.

    « Je ne sais plus redonné de l’espoir aux gens, personnellement. J’ai déjà bien du mal à garder le mien, alors… Mais il y a du vrai dans ce que tu dis, je l’admets volontiers. »


Oui, l’espoir, cette lumineuse présence en vous, franchement… Je ne la connaissais pas très bien. L’espérance m’avait déserté il y a bien longtemps, bien, bien, longtemps. Vous voyiez où, dans ce bas monde, une raison de la conserver ? Dans les meurtres ? Les disparitions ? J’avais beau chercher, je ne trouvais pas. Le fait d’être seule ne m’aidait en rien dans cette entreprise que je trouvais vaine et fade au possible de toute manière. Dans le genre quête impossible, et dans mon cas, on ne pouvait pas faire mieux. Tant mieux pour vous si vous continuez d’espérer, hein, je ne dis pas que c’est idiot ou quoi que ce soit. Simplement que je n’y crois pas une seconde. Ça ne regarde que moi, non ? Question rhétorique, ne prenez pas la peine d’y répondre, je m’en fiche totalement. Je ne savais pas où et comment allait finir ce petit rendez vous nocturne impromptu. D’un autre côté, même si je n’aimais pas l’inconnu, c’était le quotidien de tout un chacun. Y compris le mien, à mon grand regret.

[HP : désolé, long à venir, et inconsistant en plus T.T]

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La souffrance est pire dans le noir, on ne peut poser les yeux sur rien | Kaileen Vide
MessageSujet: Re: La souffrance est pire dans le noir, on ne peut poser les yeux sur rien | Kaileen La souffrance est pire dans le noir, on ne peut poser les yeux sur rien | Kaileen EmptyVen 12 Nov - 15:06

Marek sentait bien la résistance de la jeune femme, son manque de compréhension et d'envie, se dégageait d'elle comme des vapeurs parfumées, une aura de mauvaise volonté flottait autour d'elle à la manière des odeurs dégagées par les puissants parfums qu'affectionnaient les femmes, destinés à camoufler les véritables senteurs qu'elles possédaient. Et pourtant l'hostile semblait s'obstiner à essayer de lui faire comprendre, elle ne voulait pas, la brebis égarée qu'elle était ne comprenait pas encore que le loup pourrait lui être plus utile qu'elle ne le pensait. Son visage montrait clairement qu'elle n'avait pas du tout apprécié l'incursion dans son esprit, et encore moins le fait qu'il ose poser sa main sur elle sans lui demander la permission, mais elle ne protesta pas pour autant. Si naïve que l'élève puisse être, elle comprenait que son professeur n'était pas soumis aux mêmes codes sociaux qu'elle, le balafré ne se fatiguait pas à savoir si elle acceptait où non qu'il lui touche la main, ou vienne fouiner dans son esprit. Le meilleur moyen pour récolter un refus, c'était de poser la question et de demander la permission, et s'imposant, il ne risquait donc qu'une vive réaction de la part de la personne en face de lui, mais généralement ses élèves étaient tous trop surpris par sa manière d'être et n'osaient pas riposter. Quand bien l'un d'entre eux déciderait de lui planter son arme dans le ventre, Marek n'en serait pas particulièrement plaint, son coté masochiste étant très demandé ces derniers temps, ce qui avait pour habitude de clore toute protestation de la part des brebis sur lesquelles il jetait son dévolu. Le fou n'était pas particulièrement du genre à s'amuser à analyser le comportement des gens, en réalité ça se faisait presque tout seul dans son esprit « malade », il avait tôt fait de remarquer que l'élève à ses cotés n'éprouvait absolument aucune sympathie à son égard, pour tout dire, le balafré ignorait tout simplement le signification même de ce mot. Il savait en tous les cas que la brebis était du genre à ne pas hésiter à se débarrasser de lui si elle en avait l'occasion, mais au fil de leur conversation plutôt étrange, elle avait fini par comprendre, peut-être, qu'il fallait faire preuve de patience dans certains cas.

C'était au moins un point positif, Marek n'avait pas pour habitude de perdre son temps avec les autres, les âmes égarées inutiles, lorsqu'il sentait que quelqu'un était trop faible, ça ne l'attirait pas, contrairement aux lions. L'hostile n'était pas un prédateur à proprement parler comme les journaux le définissait, un lion, un requin ou un autre animal hostile attaquait toujours la victime la plus faible, la gazelle malade ou encore jeune, histoire de se faciliter le travail. Lui, c'était totalement différent, le contraire même si l'on pouvait dire, le fou préférait amplement choisir ses élèves parmi des personnes capables de riposter, de se débattre, et de survivre, si au passage elles pouvaient même lui infliger quelques blessures, il ne serait pas contre, loin de là. Le balafré avait donc choisi si élève non sans raison, contrairement à ce qu'elle pensait croire, et le fait qu'ils aient été mis deux fois sur le même chemin n'était pas un hasard, Marek ne croyait pas au hasard de toute manière, c'était son esprit qui l'avait inconsciemment mené vers l'âme égarée, la sorcière d'Halloween sans son déguisement. La pècheresse semblait croire qu'elle était destinée à se venger et à mourir, mais l'esprit étrange de l'américain le poussa à voir plus loin, et il savait qu'elle était destinée à un autre avenir, seulement son esprit était encore trop éveillé, et son corps retenu par son enveloppe charnelle non évoluée. Elle devrait souffrir encore avant de pouvoir éclore sous sa forme la plus parfaite, après métamorphose, mais la brebis devrait trouver comment souffrir, et à partir de cet instant, sa vie prendrait un véritable sens. La voix claire de la brebis s'éleva dans le silence de la nuit sans lune alors qu'elle déclarait ne plus pouvoir redonner l'espoir aux gens alors qu'elle avait du mal à garder le sien, en admettant toutefois qu'il y avait du vrai dans les paroles du fou. Ce dernier observa un petit moment de silence avant de porter ses yeux noirs et perçants sur le visage de l'élève qu'il oublierait très rapidement après qu'ils se soient quittés.

« Garder l'espoir n'est qu'une affaire de volonté, de vocabulaire. Ce que toi tu appelles espoir, moi je l'appelle défis, je l'appelle but, je l'appellerais vengeance à ta place. Ta vie est ce que tu décides qu'elle soit, si tu penses que c'est une force supérieure qui décide de tout, régit ta vie et celle des autres, tu n'iras pas loin en effet. Il faut prendre les devants et attraper ta vie pour lui imposer le chemin que tu veux. Vois-tu ma brebis, je voulais te tester à notre première rencontre, mais j'en ai été empêché. Je voulais te retrouver pour sonder ton esprit, et nous voilà réunis. Ce n'est pas l'affaire du hasard, c'est la force d'un esprit qui sait ce qu'il veut. »

Il ne se qualifiait pas d'esprit supérieur, loin de là même, la vantardise ne faisait pas partie des attributs que la nature lui avait donné, il connaissait sa force simplement de son coté agnostique le poussait à manifester d'autres idées. Si vous ne croyez pas aux fantômes, vous chercherez une explication scientifique aux choses qui semblent surnaturelles à d'autres. Dans l'esprit « malade » de Marek, c'était la même chose, les coïncidences et le hasard ne faisaient pas partis de son vocabulaire, il fallait donc trouver une autre explication à cette rencontre imprévue. Que la brebis à ses cotés le croit ou non n'était pas vraiment son soucis, il n'était pas ici pour prôner ses idées quant à ce point, mais pour permettre à une brebis égarée de retrouver le chemin de sa vie, et peut-être même de devenir une future professeur ? Qui sait, l'avenir n'existait pas de son avis, mais si elle prenait le bon chemin, elle trouverait tout un tas de possibilités qui s'offraient à elle. La voix de l'hostile était redevenue lasse, il commençait à trouver que cet entretien avait duré, et sa capacité de concentration aux relations sociales était largement dépassée pour la journée. Il observa brièvement le visage de son interlocutrice avant de répondre une dernière fois.

« Si tu commences à comprendre qu'il y a du vrai dans mes paroles, tu as peut-être une chance d'évoluer un jour, lorsque tu seras prête, je te retrouverai, et qui sait, peut-être que cette fois-ci ce sera toi qui aura quelque chose à m'apprendre ma brebis. »

Puis il se tut, retombant dans le silence si particulier dont il avait le secret, celui qui avait le don de mettre les responsables de l'asile dans lequel il avait habité, mal à l'aise. C'est parce qu'il savaient que lorsqu'il devenait comme ça, c'était que son esprit était en ébullition, et généralement il n 'y avait jamais rien de bon qui en sortait, du moins de leur point de vue, de celui du fou, c'était autre chose. Il avait déjà oublié la brebis dont il ignorait encore le nom, et à peine son regard s'était détourné d'elle pour se planter sur le chemin dans l'ombre, qu'il avait déjà oublié sa présence et son visage, Marek n'était pas homme à s'alourdir l'esprit d'informations inutiles. Il avait conservé le souvenir de son esprit et ça lui suffirait largement s'il décidait de la retrouver un jour. Désormais, les pensées du balafré étaient toutes dirigées droit sur son ancien élève, le journaliste qu'il avait mis à l'épreuve il y a quelques temps, combien, il l'ignorait. Des minutes, des heures ? Marek ne portait aucune importance au temps qui passait, vivant à son rythme, le balafré se dirigea donc en direction du bâtiment où il avait préparé l'apprentissage du jeune homme, histoire de voir s'il s'en était sortit ou non, tournant le dos à une brebis égarée qu'il avait planté là sans plus de cérémonie. Encore une manière originale de sa part de mettre fin à une discussion, mais l'élève n'allait certainement pas s'en plaindre. Il ne disait jamais adieu, sauf lorsqu'il avait rencontré trois fois la même personne, mais là, c'était une autre histoire.....

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