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Excuses et discussions sur un lit de malade [ Privé Ai ]

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Excuses et discussions sur un lit de malade [ Privé Ai ] Vide
MessageSujet: Excuses et discussions sur un lit de malade [ Privé Ai ] Excuses et discussions sur un lit de malade [ Privé Ai ] EmptyMar 23 Juin - 18:39

Sven était assez inquiet depuis plusieurs jours, encore une fois ce n’était pas pour lui mais pour une personne qu’il avait juste rencontré quelques temps auparavant. Cette personne était une jeune femme étrangère, du moins son apparence laissait clairement filtrer des origines du pays du soleil levant. Quoi qu’il en soit, lorsqu’ils s’étaient rencontrés, les deux personnes n’avaient pas eut le temps de se parler réellement, Ai, puisque tel était son nom, avait été blessée par Abby et la suite s’était enchaînée toute seule sans que personne ne puisse trouver le temps de parler normalement. Bien entendu lorsque la jeune humaine avait été blessée aussi gravement, elle devait forcément être hospitalisée pour que l’on soigne sa blessure, et c’était depuis ce jour que le mutant se demandait comment pouvait bien se porter la jeune femme. Bien évidemment, il ne savait absolument rien d’elle mis à par le fait que c’était une jeune femme humaine qui devait avoir entre 15 et 20 ans, et qui avait été blessée à l’épaule par la morsure d’un loup. Soit, la nature de sa blessure avait de quoi étonner étant donné que les loups étaient logiquement craintifs et qu’ils s’attaquaient dans de cas très rares aux humains, surtout qu’on imaginait aisément qu’une jeune fille comme Ai n’allait pas dans la forêt faire la chasse au loup dans sa tenue de jeune fille sage. Mais bon, le blondinet espérait juste qu’elle n’avait pas parlé de la raison de cette blessure, et au fond de lui il en était sûr, la question ne se posait même pas ils en avaient parlé tous les quatre, et elle avait juré de ne jamais trahir leur secret. Avec Abby et Piotr, cette jeune fille était la seule à connaître son secret, excepté les gens de sa famille bien entendu, mais même s’il savait qu’il l’aurait peut-être dû, Sven ne se sentait pas menacé, au contraire.

En tout les cas, lorsqu’il avait réfléchit au sujet, Sven en était arrivé au point ou il devait se rendre à l’hôpital pour essayer de voir si la jeune femme était encore hospitalisée et s’il pouvait la revoir. Bien évidemment, lorsque le blondinet avait soulevé l’idée d’accompagner son père à l’hôpital pour rendre visite à une amie qui s’y trouvait – certes il brodait autour mais son père ne s’en douterait pas venant de lui – son père avait réagit avec joie et une satisfaction très nette. Bien entendu que son fils pouvait l’accompagner sur son lieu de travail, depuis le temps qu’il parlait de lui à ses collègues, enfin de ses jumeaux, il rêvait de les présenter. Bon bien sûr le blondinet avait plutôt imaginé une arrivée discrète et non jouer la bête de foire devant les collègues de son père, mais à défaut d’autre chose et surtout pour éviter de se retrouver questionné sur la mystérieuse jeune femme, il avait accepté toujours aussi docilement. Depuis plusieurs semaines, son père avait tendance à étouffer le jeune garçon, depuis que Siegfried devenait distant et frimeur même avec ses parents, ces derniers se rabattaient sur l’autre jumeau histoire de l’étouffer de leurs attentions des fois un peu trop prononcées. Mais il ne pouvait pas leur en vouloir, même si depuis sa rencontre avec Abby il avait un peu de mal à apprécier toujours autant ses parents, même s’ils voulaient les protéger, il n’appréciait pas l’idée d’être obligé de se faire passer pour un humain et de ne pas pouvoir aider les mutants dans le besoin.

Les deux Allemands arrivèrent donc à l’hôpital assez tôt dans l’après-midi, Sven était en vacances et ça ne posait donc pas de problème. Après avoir pallié aux présentations et aux compliments des collègues de son père, le jeune homme avait réussi à s’esquiver pour se rendre à l’accueil en adressant un sourire à la responsable pour lui demander si elle avait une jeune femme prénommée Ai en service quelque part. La jeune femme était humaine elle n’aurait donc aucune raison de donner un faux nom. Après avoir apprit qu’il était le fils du docteur Liederven, la réceptionniste lui donna un numéro de chambre avec grand plaisir, lui faisant jurer malgré tout de repasser lui donner une petite visite de temps en temps ! Visiblement l’humaine était en visite de contrôle, ce qui laissait penser qu’elle n’avait pas été trop grièvement blessée, et ça rassurait plutôt le jeune homme qui s’était presque attendu à la trouver gravement blessée voir mourante. Le mutant se rendit à l’étage donné par la réceptionniste, il avait une espèce de bouquet à la main, son père avait insisté pour qu’il en prenne un, même si Sven se voyait mal lui offrir en s’excusant d’avoir failli assister à sa mort sans réagir. Mais bon, il avait bien sûr pensé à le faire bien qu’il avait rapidement abandonné l’idée, à croire que finalement son père pensait comme lui ! Le voilà donc planté devant la porte de la chambre, un bouquet de fleurs sauvages à la main, n’osant pas frapper comme si cela risquait d’amener la fin du monde. Finalement après un moment d’hésitation, se mordant la lèvre inférieure en signe de gêne, le mutant finit par frapper deux coups légers mais sonores, à la porte, puis attendit calmement. Une voix légère se fit entendre à l’intérieur, et le blondinet poussa la porte pour l’ouvrir avant de s’arrêter sur le palier, n’osant pas vraiment entrer comme ça en s’invitant. Alors qu’il parcourut la pièce du regard, ses yeux bleus se posèrent sur une silhouette menue mais familière, celle d’Ai qui se trouvait donc bien dans cette chambre. Immédiatement il regretta d’être venu, mais s’obligea à lui parler, il craignait vraiment qu’elle lui en veuille. Sa voix douce mais hésitante s’adressa donc à la jeune asiatique.


« Bonjour Ai. Je m’excuse de vous déranger, je suis… On s’est rencontrés sur le port il y a quelques temps. Je, j’étais venu prendre de vos nouvelles, mais, si vous êtes occupée, je pourrais repasser plus tard, sauf… Sauf si vous n’avez pas envie de me voir, ce que je comprendrais. »

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MessageSujet: Re: Excuses et discussions sur un lit de malade [ Privé Ai ] Excuses et discussions sur un lit de malade [ Privé Ai ] EmptyMar 23 Juin - 20:18

      « - Ai-Chan, je peux comprendre que tu désire te faire des amis, mais ne t'ai-je pas dis de ne pas rester si tard dehors ?!
      - Si maman, tu lui as dis. »


      Pas une réponse derrière le grincement de la porte. Comme un silence pesant le poids du monde entier, le seul bourdonnement perpétuel aux oreilles de n'importe qui quand on se plonge dans le noir glacé de la nuit. Un sourire trompeur. Haya se retourna, les lèvres pincées et les mains sur les hanches, ouvrant aussi grand la bouche que les hostilités habituelles, observant la silhouette fine de son enfant dans l'ombre de l'entrée de la pièce.

      « - Tu as dix-sept ans. Dix-sept ans, Ai-Chan !
      - Ah ça o... »


      Elle lança un regard sans plaisir au plus jeune que ses fils, réprobatrice, avant de repartir aussi vite sur son unique fille. Pas le temps, pas le moment, le sang reflua alors que l'autre coulait.

      « - Par... Pardon, Okaasan...
      - Ai-Chan ! »


      -

      « - S'est-elle blessée ? Avec quoi ?
      - Je ne sais pas... Je ne sais pas !
      - Mais... ?! C'est une morsure ! Vous avez un chien ?
      - Non... Non !
      - Elle va mourir ?
      - Tais-toi !
      - Madame, calmez-vous et allez vous asseoir...
      - Non, je dois rester avec elle !
      - MADAME ! Asseyez-vous, ce n'est pas de vous qu'elle a besoin, mais de soins ! »


      Immobile. Une petite fleur fanée aux pétales repeint de rouge. Alice au Pays des Merveilles ? Les cauchemars arrivaient, insidieux, le sourire abandonné d'un souvenir éphémère. L'asiatique débuta un gémissement pour le terminer sur un soupir. Le chemin avait été long, et il restait encore quelques mètres à parcourir avant de pouvoir arriver au bon endroit, à ce lieu final et sans un bruit, dans ce blanc cotonneux qui soigne les cœurs.

      -

      « - Ai, c'est bien ça ?
      - Oui...
      - Ai Mei ?
      - Oui...
      - Quel âge as-tu ?
      - Dix-sept ans...
      - Comment t'es-tu blessée ?
      - ...
      - Ai ?
      - ... Je suis tombée... »


      Le docteur poussa un soupir, faisant un bref signe de main à l'infirmière qui prenait des notes pour lui. Laissant retomber la feuille qu'il observait au sujet de la jeune patiente présente depuis la soirée de la journée précédente, il la regarda durement, l'air presque fâché de la voir mentir aussi effrontément et, surtout, aussi mal.

      « - Ai, ce n'est pas une blessure résultant d'un choc. Ce que tu as là, c'est une blessure ouverte causée par une morsure de...
      - Un chien m'a mordu.
      - ... Loup. »


      La jeune fille écarquilla les yeux avant de les détourner, ses bras blancs étroitement serrés sur son corps frêle. A travers la vitre, elle pouvait observer l'activité des rues, s'imprégner de la normalité à laquelle elle avait de plus en plus de mal à faire confiance. Son esprit avait bien plus mal que sa blessure pour le moment, entre les révélations qu'elle avait faites pour s'excuser et s'expliquer et la réaction d'Abby qu'elle avait encore du mal à comprendre. Concrètement, elle était loin de lui en vouloir, ce genre de sentiment ne faisant pas partie de son caractère profond ou à fleur de peau, mais l'idée que les choses pouvaient être aussi dures...

      « - Ai ?
      - ...
      - Je vois, je comprends. Ou es-tu tombée, Ai ?
      - Au... Port.
      - Vers quelle heure ?
      - En début d'après-midi.
      - Tu n'es rentrée chez toi que vers vingt-et-une heure. Tu peux expliquer ça ?
      - ...
      - Tu n'es pas obligée de le dire si tu ne le veux pas.
      - J'ai eus du mal à marcher.
      - Tu n'as pas pris le bus pour rentrer en ville ?
      - ... Non, j'ai marché. »


      Un nouveau geste vers l'infirmière sembla mettre fin à la discussion. L'homme, d'âge mûr, le regard pénétrant, se releva dans un mouvement brusque qui fit reculer légèrement la jeune fille, lui adressant un petit signe de la main avant de sortir. Au final, Ai Mei était restée enfermée dans cette même chambre d'hôpital durant presque un mois, passant son temps entre examens, soins et questions. Pas une seule fois elle n'avait expliqué ce qu'elle faisait au port, bien que quelques infirmières chuchotaient à présent au sujet de la grève anti-mutants qui avait eut lieu à l'école de la ville, et inutile de préciser que la brune n'avait pas déserré les lèvres au sujet de la morsure qui garnissait sa gorge d'un rouge sombre tournant au fur et à mesure des jours au bleu-jaune. Ce n'était pas la première fois qu'elle se sentait prisonnière dans ces lieux, car sa fragile personne avait déjà visité le service de pédiatrie quelques années auparavant à cause de la rencontre avec son père, mais à cette époque... Autant dire qu'elle ne savait rien.


    « - Ai ?
    - Mhh ? »


    Perdue dans ses pensées, la jeune fille tourna douloureusement la tête vers la belle rousse qui l'accompagnait. Trop occupée à ressasser ses souvenirs pour ne pas devoir se concentrer sur la douleur qu'avaient réveillés les quelques tests de la journée, il est vrai qu'elle n'avait pas capté le mouvement de cette dernière vers une chambre inoccupée. Ainsi donc, elle lui accorda un petit sourire avant de la suivre docilement, sans prononcer plus de paroles qu'elle ne l'avait fait auparavant. Ce n'était qu'un mauvais moment à passer.

    « - Tu peux attendre là un petit moment ? Nous aurons les résultats dans quelques heures et ta mère est déjà au courant, donc tu n'as pas de soucis à te faire, d'accord ? »

    Elle hocha la tête et alla s'asseoir docilement sur le lit, étendant ses jambes lourdes sur le tissu blanc et léger qui le recouvrait. En fait, la demoiselle ne mourrait pas d'envie de rester, d'autant qu'elle leur aurait bien dit qu'elle ne sentait presque plus la douleur depuis un moment, mais puisque Haya avait donné sa permission, ou plutôt son ordre, quant à sa présence... Ses yeux de biche suivirent le déhanchement de la sulfureuse femme qui sortait avant de s'autoriser à s'installer un peu plus confortablement, calant sa tête contre le coussin moelleux – Peut-être trop – De la tête du lit. Les bruits au-dehors ne parvenaient pas jusqu'ici, et c'était en un sens un bien pour un mal puisque la jeune fille appréciait mieux ce dernier que le silence, mais au fond, observer les murs blancs garnis de bandes turquoises était déjà suffisamment horrible en soi. Elle était même rassurée de ne pas avoir dut subir les cris effrayants des urgences, puisqu'elle était sonnée à sa première arrivée à l'hôpital, que la dernière fois. Peut-être était-ce, au fond, la raison principal de son malaise grandissant.

    Toc toc.

    Dans un sursaut et un froncement de sourcils ennuyé, la japonaise porta naturellement son regard en amande sur la porte turquoise, sincèrement surprise d'être dérangée de la sorte. Quelqu'un était-il habituellement dans la chambre ? En dehors d'elle-même qui avait été abandonnée là, elle n'en avait en fait aucune idée, aussi haussa-t-elle les épaules avant d'entrouvrir les lèvres :

    « - Entrez ! »

    Ce fut donc avec surprise qu'Ai observa la personne entrant dans la pièce ainsi que l'arrêt direct qu'il eut en la voyant allongée là. Presque plus pour être polie que par une gêne réelle, la jeune fille se redressa en pivotant sur elle-même, dérangeant les draps pour se permettre de s'asseoir juste au bord du lit, une main de chaque côté de son corps, laissant ses jambes dénudées par la tenue de patiente s'agiter dans le vide sans parvenir à atteindre le sol tant elle était petite. Petite et blanche, en vérité, dans cet état et dans ce lieu.

    « - Bonjour Ai. Je m'excuse de vous déranger, je suis... On s'est rencontrés sur le port il y a quelques temps. Je, j'étais venu prendre de vos nouvelles, mais, si vous êtes occupées, je pourrais repasser plus tard, sauf... Sauf si vous n'avez pas envie de me voir, ce que je comprendrais.
    - Non ! »


    Elle eut un mouvement en avant qui, sembla-t-il, manqua de la surprendre autant que le jeune homme par son petit cri non contenu : Boum ? Presque. Ses pieds touchèrent maladroitement le sol, la faisant osciller dangereusement le temps qu'elle se rattrape au lit, les yeux écarquillés, se promenant d'un air paniqué tout autour d'elle comme si elle découvrait que même la pièce pouvait l'attaquer. Puis elle le regarda à nouveau, croisant son regard, et commença sur un petit sourire gêné qui fini dans un rire délicat et un peu moqueur vis-à-vis d'elle-même.

    « - Ah, pardon, je suis maladroite, surtout pour le moment... »

    La brunette s'approcha, se penchant doucement sur le côté en observant le nouvel arrivant, se mordillant la lèvre inférieure comme si elle réfléchissait intensément à la conduite à adopter. Bon, pas à lui sauter dessus, c'était une chose claire et nette. Mais était-elle réellement suffisamment fâchée ou peureuse face à lui que pour le mettre dehors ?

    « - En fait, finalement, sortez ! Oust, dehors ! Ah, mais sans les fleurs, si vous voulez bien me les donner, je ne dirais pas non... Oh, je pourrais même vous autoriser à rester avec ça, vous ne croyez pas ? »

    Elle lui accorda enfin son plus beau sourire, amorçant une petite marche arrière montrant clairement qu'elle ne tenait pas à devoir exposer l'autre côté de sa charmante tenue à son invité. Puis l'asiatique esquissa un sourire joyeux et lui montra la chaise située à côté du lit, à première vue parfaitement à l'aise avec le fait qu'il fut là pour la voir. Ses doigts se portèrent alors à se menton, son nez se fronçant en chœur pour lui donner un petit air pensif qui collait parfaitement à l'image générale d'innocence qu'elle donnait habituellement.

    « - Mais... N'y a-t-il pas que la famille proche pour avoir l'autorisation de venir visiter un patient normalement ? »

    Son regard amusé s'éclaira, et elle tendis un doigt devant elle tout en se re-hissant maladroitement avec l'autre bras sur le lit, semblant avoir trouvé une solution aussi soudaine que – Probablement – Farfelue.

    « - A moins que ça n'arrive que dans les films, c'est ça ? Ou alors, vous avez le pouvoir de vous faire invisible, mais j'ai du mal à imaginer que le bouquet ait suivi sur ce terrain là... »

    Enfin, son regard se fit un peu moins réjouit, et elle passa le bout de ses longs doigts sur le bandage remit à la hâte sur la large blessure qui garnissait le creux entre son épaule et sa gorge. Elle ne pouvait pas en vouloir à ce jeune homme qui n'avait voulu que défendre son amie, sinon plus, et en aucun cas elle ne voulait le repousser alors qu'il avait une attitude aussi adorable, mais il était vrai également que la morsure de la louve restait bien plus présente dans son esprit que sur son corps bien qu'elle lui arracha encore de temps à autre de petites grimaces. Ai reposa lentement ses mains de chaque côté de son corps, laissant retomber quelques mèches sombres devant ses yeux, leur rendant cette apparence obscure et nostalgique des jours sombres, avant de lâcher dans un souffle court la question qui lui taraudait l'esprit.

    « - Comment va... Abby... ? »

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Dernière édition par Ai Mei le Mer 24 Juin - 11:39, édité 1 fois
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Excuses et discussions sur un lit de malade [ Privé Ai ] Vide
MessageSujet: Re: Excuses et discussions sur un lit de malade [ Privé Ai ] Excuses et discussions sur un lit de malade [ Privé Ai ] EmptyMer 24 Juin - 9:45

La jeune femme répondit très rapidement, tellement que le jeune mutant sursauté presque sur le coup. C’était peut-être plus pour le retenir le temps de réfléchir que parce qu’elle voulait vraiment qu’il reste. Ai tomba plus qu’elle ne sauta su lit ou elle était assise quelques instants auparavant, et un moment Sven crut qu’il allait la ramasser sur le sol, mais elle réussi à reprendre son équilibre et sembla plus stable sur ses pieds après quelques secondes. Puis elle le regarda avec une expression étrange, comme si elle était un peu surprise de sa descente, et s’excusa juste après, en expliquant qu’elle était encore maladroite, et Sven ne put s’empêcher de se dire que c’était compréhensible après ce qui lui était arrivé, mais il se tût, souriant simplement s’un air à la fois amusé et rassuré. Rassuré oui il l’était, Sven avait vraiment eut peur pendant plusieurs semaines que la jeune femme n’ait été trop blessée, mais il n’avait jamais osé demander à son père de l’aider à retrouver la jeune fille, ça aurait été trahir Abby et tous les autres. Mais maintenant c’était différent, il était là, elle aussi, alors autant espérer qu’elle ne lui en voulait pas trop et q’elle n’estimait pas que la race des mutants était coupable de ce qu’elle avait subit, Sven s’en serait voulu si elle avait pensé ça, sans compter que cela aurait très certainement beaucoup gâché sa relation avec le mutant russe. Le silence s’éternisait, et c’est dans ces moments que le temps passe si lentement, habituellement lorsqu’il passait de bons moments, autant dire que la journée passait en un éclair, mais là les quelques secondes de silence donnèrent l’impression au jeune visiteur qu’elles duraient des heures entières. Mais voilà que soudain la jeune humaine lui répondit qu’il devait s’en aller, et à son étonnement Sven ne lui en voulut pas, il aurait certainement fait pareil à sa place, ou pas ? Difficile à dire. Mais Ai ajouta aussitôt qu’avec les fleurs il pourrait rester, qu’elle pourrait lui en donner l’autorisation, puis elle décrocha un magnifique sourire à l’adresse du visiteur toujours planté sur le palier de la porte à fixer la jeune femme avec une expression à la fois hésitante et surprise. Sven fut un peu surprit en effet, avant de comprendre le sens de ce qu’elle voulait dire, puis il hocha légèrement la tête avec un sourire à son tour, affiché sur les lèvres.

« Ca se pourrait bien. »

La jeune femme recula ensuite en prenant bien sûr garde de ne pas tourner le dos au nouvel arrivant, puis elle lui adressa un signe en direction d’une chaise placée juste à coté de lit avant d’afficher un air pensif. Le mutant était plutôt content de voir qu’elle semblait accepter sa présence, après tout peut-être qu’elle n’en voulait pas tant que cela aux mutants ? En tous les cas, Sven ne pouvait s’empêcher de se demander la jeune humaine en voulait à son amie, Abby, qui n’était pas complètement responsable de son acte, sinon jamais elle n’aurait aussi attaqué les autres mutants présents ici. Le blondinet avança dans la pièce avant de fermer la porte derrière lui en silence, puis il s’avança dans la pièce, son bouquet de fleurs sauvages toujours à al main. Malgré tout il n’alla pas s’asseoir, il était encore trop hésitant sur certains points et ne voulait pas s’imposer à la jeune femme, sans compter que si elle n’avait pas envie de parler elle préfèrerait peut-être qu’il s’en aille dans quelques temps. Mais voici qu’elle demanda quelque chose de tout à fait fondé, habituellement seule la famille avait le droit de rendre visite aux patients, mais son nom de famille était comme une clé à n’importe quel problème, enfin du moins dans cet hôpital. L’allemand afficha un sourire amusé, puis il hocha la tête en répondant d’une voix à la fois légèrement réservée, mais ou l’on entendait clairement son ton habituel.

« Oh. Si normalement c’est uniquement la famille, mais bon je vous avouerais que mon père est médecin dans l’hôpital, et qu’en échange de mon nom de famille et quelques promesses à la gentille réceptionniste, elle a bien voulu me donner votre numéro de chambre. Mais je ne voulais pas m’imposer, vous savez si vous voulez rester seule je comprendrais. »

A peine eut-il terminé sa phrase qu’Ai ajouta une éventualité pour expliquer le fait qu’il soit là, mais le blondinet secoua la tête, non son pouvoir n’était pas de se rendre invisible, et même en imaginant que ce soit le cas il n’aurait pas eut besoin de l’utiliser ici. Le jeune homme trouvait assez amusant cette possibilité, il fallait avouer qu’elle pouvait douter de son gène mutant étant donné qu’il n’avait pas utilisé son pouvoir lors de leur rencontre, mais qui est-ce qu’il pouvait inventer l’existence d’un tel gène ? Pas une personne sensée en tout cas, et Sven pensait en être une. Un sourire amusé sur les lèvres, il répondit donc à nouveau.

« Non, je n’ai pas le pouvoir de me rendre invisible mais je pense qu’en effet le bouquet n’aurait pas trop apprécié si c’était le cas. D’ailleurs, il est pour vous comme vous l’avez deviné, je ne savais pas quelles fleurs vous aimiez, alors j’ai fais dans la simplicité. »

Et puis en même temps Sven était une personne simple qui ne voyait pas de raisons de chercher compliqué lorsque la simplicité était tout aussi utile. Le mutant posa le bouquet sur la petite table à coté du lit, il était simple et sentait la nature, peut-être qu’elle apprécierait l’odeur lorsqu’elle était enfermée ici ? Le silence se fit à nouveau, et Sven regardait de temps en temps la jeune femme, n’osant tout de même pas la dévisager comme il aurait pu avoir envie de le faire. Il comprenait qu’elle pourrait se sentir mal à l’aise sous son regard et par conséquent, il préférait patienter et éventuellement se faire congédier sans avoir pu prendre de nouvelles d’elle, plutôt que d’avoir l’air de la fixer avec trop d’insistance. Mai voilà qu’après un moment de silence, après avoir effleuré son bandage, puis baissé la tête, l’asiatique demanda comment allait Abby. Cette simple phrase fit s’emballer le cœur du jeune homme qui baissa instantanément la tête vers le sol, comme pour ne pas avoir à répondre dans l’immédiat. Comment elle allait ? Pas bien c’était sûr, mais pas seulement à cause de ce qu’elle avait fait à l’humaine, à cause de sa solitude, du manque de son frère, du fait qu’il ne soit pas capable de lui remonter le moral et de la protéger. Il se sentait inutile, autant pour Abby que pour Ai, mais s’il pouvait au moins rassurer la jeune humaine sur l’état de la mutante, c’était quelque chose de bien. Si du moins elle voulait savoir ça pour se rassurer. Relevant les yeux, il les dirigea vers le visage angélique de la jeune femme, oui c’était sûr, elle voulait savoir parce qu’elle s’inquiétait vraiment. C’était étrange mais le mutant avait l’impression qu’ils se ressemblaient d’avantage que lui et Abby qui pourtant étaient tous les deux humains, mais Ai semblait avoir le même genre de caractère doux que le mutant, sauf qu’elle, cela lui donnait un air, précieuse et angélique, et lui un air un peu lourd et stupide dans certaines circonstances. Ses yeux se brouillèrent un moment avant qu’il ne réponde finalement d’une voix qui se faisait un peu plus douce à la pensée de son amie, même s’il savait qu’elle était seule à ce moment précis.

« Abby. Elle, elle va bien dans la mesure du possible. Sa vie ne peut pas lui donner la même possibilité d’être en forme que nous mais… On va dire qu’elle a retrouvé les siens et que ça l’aide un peu. Mais, elle n’ira jamais totalement bien, je crois, non je sais qu’elle se sent coupable de vous avoir attaquée et… Et votre ami aussi. Abby n’est pas une femme méchante vous savez, elle est simplement victime de ce que les autorités font d’elle, une personne traquée. »

Le jeune homme se tut un moment, se mordant la lèvre dans un geste de gêne, il voulait rassurer la jeune humaine mais ne voulait pas avoir l’air de lui donner des excuses pour justifier l’attitude de son ami. Sven la regardait toujours, et après une très légère pause, il inspira légèrement en continuant à répondre, sa voix toujours douce et hésitante qui résonnait seule dans l’espace clos de la pièce, entendue seulement par eux deux.

« Je ne lui cherche pas d’excuses vous savez, je veux simplement vous dire, elle ne voulait pas vous faire mal comme ça, c’était,… C’était son coté animal qui ressortait, elle a été comme entraînée à attaquer les humains. Mais, je ne peux pas vous dire qu’elle va vraiment bien. »

Sven ne savait pas comment expliquer ce qu’il voulait dire, il se tut donc, ne sachant pas comme s’adresser à elle pour lui demander comment elle se sentait. La jeune femme avait l’air tellement fragile sur ce lit, il se demanda encore comment elle avait pu survivre à une telle attaque, Abby s’était attaquée avec elle d’une manière vraiment violente, et Sven avait du mal à comprendre qu’Ai ait été assez résistance, mais c’était tant mieux ! Le blondinet n’avait pas été d’une grande utilité lors de leur première rencontre, et encore une fois il se sentait vaguement inutile, il devait avoir l’air de donner des excuses pour expliquer l’attitude de son amie, elle devait penser qu’il était venu juste pour ça si ça se trouvait même. Après un petit moment de silence, le jeune homme finit par reprendre la parole, pourquoi chercher à faire difficile lorsqu’il faisait toujours simple d’habitude ? il allait lui demander très simplement comment elle allait, et en même temps, comment son ami russe allait, il avait aussi été touché par Abby, pas physiquement, pas trop, mais plus mentalement, et c’était souvent pire.

« Et vous ? J’étais venu pour prendre de vos nouvelles, je suis navré de ne pas être venu avant, mais je ne pouvais pas trop sans déclencher des questions gênantes. J’imagine que votre blessure a dut cicatriser, mais peut-être seulement physiquement… ? Et… Et votre ami Piotr, comment va-t-il ? »

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MessageSujet: Re: Excuses et discussions sur un lit de malade [ Privé Ai ] Excuses et discussions sur un lit de malade [ Privé Ai ] EmptyMer 24 Juin - 14:47

    Plongée dans le noir, comme au plus profond des abysses inconnus, nageant à la recherche d'un unique reflet d'argent pour indiquer ne serait-ce que l'existence de la surface. Ai connaissait ce sentiment, comme on connait bien des choses sans pouvoir les expliquer, sans même chercher à les comprendre, en se donnant un tas d'excuses pour ne pas remonter. Assise sur le lit, le visage affichant un petit air fautif d'animal blessé, l'asiatique était encore à ce jour persuadée que tout ce qui était arrivé n'était dût qu'à sa propre stupidité. Un comportement qui lui vaudrait sans doute la haine de chacun au fur et à mesure qu'elle grandirait. A moins qu'elle finisse par bouger sur ses constatations ? Le regard laissé vide par l'inquiétude qui déformait son beau visage, la poupée osa en revenir au blond qui lui faisait face, lui arrachant un petit sourire attendri bien que bref alors que lui-même ne savait plus sur quel pied danser face à elle. Pourtant, l'asiatique n'était pas à proprement parler une personne difficile d'accès lorsqu'il s'agissait de lui parler, et ce malgré ses fréquentes réactions de peur ou d'hésitation. Ainsi donc, voyant son malaise évident lui échapper alors qu'il cherchait des mots à lui servir sur un plateau d'argent, la jeune fille s'autorisa-t-elle seulement un petit sourire encourageant sans lâcher un seul mot pour ne pas l'effrayer.

    « - Oh. Si normalement c'est uniquement la famille, mais bon je vous avouerais que mon père est médecin dans l'hôpital, et qu'en échange de mon nom de famille et quelques promesses à la gentille réceptionniste, elle a bien voulu me donner votre numéro de chambre. Mais je ne voulais pas m'imposer, vous savez si vous voulez rester seule je comprendrais. »

    Pour unique réponse, elle secoua lentement la tête, faisant voler quelques mèches de ses longs cheveux le long de ses bras blancs, créant un contraste saisissant qui devait probablement accentuer son apparence enfantine et fragile. Nul doute que même plus tard, elle posséderait toujours cet air délicieusement doux, et si son regard par moment s'assombrissait d'en avoir trop vu dans sa vie, à jamais la bonté coulerait dans ses veines. Naïve, certes, mais pourrait-elle un jour être suffisamment influencée au point d'en devenir mauvaise ? Sincèrement, inutile de donner de réponse à une question qui n'a pas lieu d'être. Mais en bref, il n'était pas question dans sa tête de le voir repartir aussi rapidement et, disons-le franchement, aussi facilement, d'un aller retour ressemblant à une brise légère en plein été, bienvenue mais trop vite enfuie sur un chemin impossible à suivre. Toutefois, malgré son silence, il était évident qu'Ai mourrait d'envie d'en savoir plus au sujet du père médecin du jeune homme face à elle, ne serais peut-être que pour enfin connaître son nom, ou pas une simple curiosité toute naturelle qu'elle possédait, se montrant si évidemment telle une enfant qui ne peut rester tranquille. La preuve en était au mouvement de ses jambes, d'avant en arrière, comme dans l'espoir de voir le lit faire l'effet d'une balançoire, pour peut-être sauter droit sur le blond ? Évitons. Il était juste clair que contre son silence ne se trouvait en tout cas pas une totale indifférence mais plutôt une politesse parfois excessive. Observant son sourire amusé, la demoiselle en conclu qu'en rien il n'était en tout cas vexé par son attitude alors que ses doigts légers se portaient pour jouer dans sa trop longue chevelure.

    « - Non, je n'ai pas le pouvoir de me rendre invisible mais je pense qu'en effet le bouquet n'aurait pas trop apprécié si c'était le cas. D'ailleurs, il est pour vous comme vous l'avez deviné, je ne savais pas quelles fleurs vous aimiez, alors j'ai fais dans la simplicité. »

    Un immense sourire vint étirer les pétales rosés qui servaient de lèvres à la jeune fille, qui se fit aussitôt suivre par un mouvement gracieux qui lui permis de prendre aussitôt, bien que délicatement, le bouquet de fleurs que venait de déposer le mutant. La simplicité ? Il n'en fallait pas plus pour elle, et nul doute que si elle avait été impolie elle aurait lui dire que c'était même déjà trop : Sentant ses joues s'enflammer, elle se risqua tout de même à le couper dans son élan d'une voix douce portée par son accent mélodieux.

    « - Merci... »

    Les autres mots étaient superflus, aussi se détourna-t-elle directement d'eux pour retoucher au silence est d'or en portant les fleurs à ses narines, étirant un sourire d'ange sur ses traits alors que l'odeur profonde et sauvage l'entourait comme un bouclier naturel. Au fond, Sven avait été parfaitement inspiré dans sa démarche, comprenant déjà sans efforts et sans forcément s'en rendre compte à qui il avait affaire. En tout cas, le regard en amande semblait émerveillé devant les teintes d'or et de vermeil, au myosotis envoutant perdu dans l'émeraude argenté d'une vie au-delà de toutes les autres sans qu'on en comprenne sa puissance. Le plaisir était évident pour elle qui n'avait que de rares instants de bonheur comme celui-ci à pouvoir apprécier l'extérieur bien qu'il soit aussi enfermé qu'elle en bouquet de verre.

    « - Abby. Elle, elle va bien dans la mesure du possible. Sa vie ne peut pas lui donner la même possibilité d'être en forme que nous mais... On va dire qu'elle a retrouvé les siens et que ça l'aide un peu. Mais, elle n'ira jamais totalement bien, je crois, non je sais qu'elle se sent coupable de vous avoir attaquée et... Et votre ami aussi. Abby n'est pas une femme méchante vous savez, elle est simplement victime de ce que les autorités font d'elle, une personne traquée. »

    Dès que les mots franchirent les lèvres du jeune homme, Ai rebaissa les fleurs sur des genoux avec lenteur, mordillant ses lèvres et détournant les yeux de la réalité. Le mur blanc, la bande turquoise. La peau blanche, le sang rouge. Un sourire triste vint répondre à la discussion presque solitaire de son visiteur alors qu'elle-même hésitait entre repousser en bloc ce qu'elle savait et ce qu'elle désirait savoir, son esprit doutant encore et toujours, tel un manège ne cessant jamais de tourner. La réalité des sentiments du jeune homme envers cette mutante touchait l'asiatique de plein fouet, douloureusement, d'une chose qu'elle comprenait mais qui lui faisait mal. Humainement, les choses auraient été simples, mais au fur et à mesure de l'avancée de ses pas dans cette ville, la compréhension d'une façon d'être différente la saisissait à la gorge, l'empêchant de voir l'inquiétude plus que sincère de son vis-à-vis.

    « - Je ne lui cherche pas d'excuses vous savez, je veux simplement vous dire, elle ne voulait pas vous faire mal comme ça, c'était, ... C'était son côté animal qui ressortait, elle a été comme entrainée à attaquer les humains. Mais, je ne peux pas vous dire qu'elle va vraiment bien.
    - Bien sûr que si, vous lui cherchez des excuses. »


    Contrairement à la réaction rapide qu'avait eue Ai, son sourire se fit plus long à revenir éclairer son regard sombre et expressif qu'elle planta dans le bleu de celui du fils de médecin. Faisant glisser une main tout au long de sa chevelure lisse et brillante, ramenant la soie sombre à côté du bouquet si clair et masquant d'un mouvement bref ces yeux aux longs cils qui parlaient parfois plus que la jeune fille elle-même.

    « - Mais je le comprends, et j'estime même le fait que vous le fassiez. »

    De ce fait, elle inclina sa petite bouille en avant dans geste de remerciement qui pouvait au fond sembler précieux à qui ne connaissait pas les coutumes japonaises qu'elle avait gardé en partie, refusant de retirer de son sang les souvenirs d'autrefois. Puis elle se détourna une fois de plus, ses lèvres pincées par le semblant de larmes qui voulaient s'imposer sans son autorisation, dans une habitude qui semblait lui en coûter bien plus qu'elle ne l'admettait d'elle-même.

    « - J'imagine que, lorsque vous parlez des siens, vous n'insinuez pas par là une quelconque famille, ou encore des amis, n'est-ce pas ? J'ai compris sa solitude dès que je l'ai vue, et pourtant... Non, vraiment, vous n'avez pas à justifier ses actes, car je peux les comprendre. Tout du moins, j'espère y être enfin arrivée, depuis le temps que je patiente dans cette chambre noire à ressasser sans cesse les évènements de ce jour au port. En tout cas, je suis persuadée qu'elle n'est en rien mauvaise au fond d'elle-même, et je suis heureuse de voir qu'elle ne sera jamais aussi seule qu'elle peut le croire. Je prierai en tout cas pour qu'elle le remarque... »

    Et enfin, oui, enfin, son regard scintillant d'étoiles se reporta sur le blond, dans un sourire caressant comme l'aile d'un ange frôlant un rêve dont on ne voudrait jamais s'éveiller. Clairement, autant que le jour lorsqu'il repousse la nuit afin que toujours existe un renouveau, la japonaise n'en voulait ni à la mutante gothique ni à son charmant compagnon qu'elle trouvait on ne peut plus attachant dans ses doutes innocents. Il n'y avait donc aucune utilité à le préciser, ce qui l'amena à se comporter parfaitement normalement en reposant les fleurs sur le meuble collé au lit, lui offrant parallèlement sa totale attention maintenant qu'elle avait exprimé une partie très infime de son ressentis par rapport à la journée lointaine qui avait poussé le blond a venir la voir. Quelle chance il avait eut, par ailleurs, de tomber justement à sa visite de contrôle.

    « - Et vous ? J'étais venu pour prendre de vos nouvelles, je suis navré de ne pas être venu avant, mais je ne pouvais pas trop sans déclencher des questions gênantes. J'imagine que votre blessure a dut cicatriser, mais peut-être seulement physiquement... ? Et... Et votre ami Piotr, comment va-t-il ? »

    Arrêt sur image. Le temps qu'une feuille tombe, annonçant le début d'un automne orageux, et qu'un cri se pousse au-delà de l'orée du bois, les mains figées sur le bouquet sans savoir quand lâcher et pourquoi le faire. La petite demoiselle prit une respiration lente, un peu saccadée, puis une seconde, se demandant quoi répondre, et surtout à quelle partie. Pas très longtemps, cependant, pas assez pour réellement changer le cours de l'histoire tout du moins, ainsi reprit-elle du service en ramenant ses mains sagement croisées sur ses genoux, empêchant ses jambes de bouger à nouveau aussi librement que la joie d'une enfant recevant une visite lui avait donné plus tôt. Ai n'était pas blessée. Juste triste.

    « - Il a... Fallut un peu de temps. » Un petit sourire s'étira, gêné et peu convainquant, le visage se montrant lui-même plus pâle qu'auparavant. « - La blessure s'est infectée au début, sans doute parce que j'ai trop tardé pour rentrer chez moi. Physiquement. »

    Le silence s'étira doucement, uniquement bordé par le son énervant du tic tac de l'horloge appuyée contre le mur, au-dessus de la porte, laissant le presque loisir mental à la femme-enfant pour remettre ses propres pendules à l'heure. Mentalement, ce n'était pas les évènements qui l'avaient le plus blessée. Son cœur se serrait douloureusement dans sa poitrine tandis que son esprit admirait en pensée un bleu aussi clair qu'un lagon exotique, en beaucoup plus froid.

    « - J'ignore... Comment il va. »

    Un peu plus fort, un peu plus intense, la main ne voulait plus lâcher son principal organe vital, à moins qu'il ne fut la source d'une chose plus profonde que le fonctionnement de son corps de porcelaine, et elle accorda un regard voilé à son vis-à-vis, un sourire proche du jaune fiché sur ses traits apparaissant comme soudain tirés.

    « - Je dois admettre que je l'ai... Evité... Depuis ce jour. J'ignore quel comportement adopter face à lui. J'ai été... Ignoble, vous ne trouvez pas ? Même pour vous. Je ne m'explique même pas pourquoi vous êtes venu, tant j'ai l'impression de m'être comportée comme un monstre par rapport à ce que vous vivez au quotidien. »

    Ses épaules se soulevèrent, tremblantes, d'une respiration à nouveau étrangement contrôlée, tandis que sa tête se baissait comme celle d'une poupée désarticulée, faisant retomber une bonne partie de ses longs cheveux devant son visage. Elle l'avait blessé, et elle le blesserait encore, elle en prenait peu à peu conscience, ignorant si ses rêves et ses espoirs pouvaient finalement se lier avec la réalité, puisqu'elle ne semblait pas capable de contrôler ses réactions. Les blessures... Pouvait-on les soigner d'un simple signe de la main, ou un sourire n'était-il au final destiné qu'à se changer en mensonge ? Cette main sur son visage, devenue tiède sous l'effet d'une envie commune, elle en sentait encore la caresse distante sans savoir si un jour elle reviendrait à elle.

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Excuses et discussions sur un lit de malade [ Privé Ai ] Vide
MessageSujet: Re: Excuses et discussions sur un lit de malade [ Privé Ai ] Excuses et discussions sur un lit de malade [ Privé Ai ] EmptyMer 24 Juin - 21:47

Tout était si calme, si silencieux, Sven avait du mal à croire qu’il était là, il se sentait… de trop, ou presque. Le silence oppressant de la pièce achevait de mettre le blondinet mal à l’aise. Il voulait tellement bien faire, prendre de ses nouvelles autant pour sa rassurer que pour pouvoir annoncer à Abby que Ai n’allait pas si mal que ça, enfin physiquement. Il ne voulait pas mentir à son amie, mais il avait sincèrement envie d’essayer d’arranger un peu les choses entre les deux jeunes femmes. Ai était tellement spéciale, elle avait l’air fragile, précieuse, comme une poupée de porcelaine que l’on pouvait briser en la touchant. Oui voilà, une poupée.

    Sven se souvenait que lorsqu’il était jeune sa mère lui interdisait d’entrer dans la pièce du fond de leur chalet Allemand. Le blondinet croyait toujours que c’était parce qu’il y avait une bête méchante derrière, et son jumeau ajoutait encore plus en lui racontant l’histoire de barbe bleue. Bien entendu les menaces de sa mère avaient fonctionnées quelques jours, mais après cela les deux jumeaux avaient finalement bravé l’interdit en forçant la porte pour entrer dans la pièce. C’était comme au paradis, des tas d’anges sur les murs, des petites poupées de porcelaine qui fixait les deux garçons de leurs yeux de verre, leur visage blanc si précieux et si beau. Bien entendu, Sven n’avait pas résisté à l’envie de toucher la plus belle d’entre eux, une magnifique poupée au sourire figé. Bien qu’il savait qu’il n’avait pas le droit, le blondinet avait caressé le visage en porcelaine de la poupée, et celle-ci avait glissé au bas de l’étagère pour aller se briser sur le sol. Sa mère avait été très en colère, mais le plus étrange c’était que Sven en avait pleuré, non pas parce qu’il avait mal de la fessée que venait de lui donner sa mère, mais parce qu’il était triste d’avoir abîmé la poupée et de ne jamais plus pouvoir la voir comme avant. Quelques jours après sa mère lui avait apporté quelque chose, c’était une poupe en bois, elle lui avait expliqué que comme c’était un mutant, il serait comme la poupée en bois, moins précieux, et que c’était pour ça qu’il ne devait jamais dire qu’il était en bois, pour faire croire qu’il était comme la poupée de porcelaine, pur et fragile. Depuis ce jour, il avait toujours dissimulé la poupée de bois dans son armoire, il ne voulait pas qu’on sache, il voulait rester en porcelaine.


C’était étrange que cette pensée lui revienne en tête maintenant, mais il savait pourquoi, l’attitude de la jeune femme, son air de douceur et ce qu’elle représentait, il avait l’impression que c’était une jolie poupée de porcelaine qui avait été brisée par les crocs de la louve, et qui ne serait jamais plus aussi jolie et joyeuse à voir qu’avant. Bien entendu il ne pensait pas qu’elle était moins belle depuis sa morsure, mais c’était, mentalement, Ai ne serait certainement jamais plus la jeune femme qu’elle avait été avant cette rencontre sur le port, et il ne pouvait pas croire qu’il avait laissé faire ça. Il avait été totalement inutile ce jour-là, autant pour protéger son amie que pour protéger les autres d’elle, et il s’en voulait maintenant, peut-être qu’Ai en voudrait toujours à Abby, même au fond d’elle, juste parce qu’elle s’était montrée trop naturelle, trop mutante, trop louve. Le jeune homme baissa les yeux, c’était bizarre mais il se sentait soudain triste à la pensée de cette poupée, mais c’était plutôt ce qu’elle représentait réellement, et il passa sa main sur son visage comme pour se débarrasser de quelque chose sans y arriver pour autant, c’était certainement la honte qu’il éprouvait d’avoir échoué à un test qu’il s’était imposé lui-même. Elle avait apprécié les fleurs qu’il avait amenées, et le sourire qu’elle avait étalé sur ses lèvres avait remonté quelques instants le moral du blondinet. C’était drôle, on aurait presque dit que c’était une fleur parmi les fleurs, autant les fleurs étaient simples et éphémères, autant Ai avait l’air fragile mais tenace malgré tout, il la voyait bien comme un roseau, à plier sous le vent mais le pas casser. Sauf que cette fois-ci le roseau avait été brisé par la tempête, du moins c’était ce qu’il ressentait bien qu’il espérait de tout son cœur se tromper. Mais voilà que le jeune homme fut tiré de ses pensées par la voix de la jeune fille qui se fit enfin entendre, pour dire plus qu’un simple merci. Elle répliqua qu’il cherchait des excuses à Abby. C’était possible, mais des excuses réalistes et non des mensonges. Sven ne vit pas quoi répondre, et alors qu’elle affichait un nouveau sourire qui rassura un peu le jeune homme, elle ajouta une phrase, ajoutant qu’elle estimait ce qu’il faisait. Cette phrase perturba un peu le blondinet, mais il secoua la tête en répondant brièvement, sa voix était toujours aussi douce, la voix qui avait le don de rassurer Abby, mais cette fois-ci, elle était si basse que c’était presque comme un murmure.


« Il n’y a rien à estimer dans ce que je fais. »

La petite inclinaison de sa tête fût certainement un signe qui venait de ses origines, comme ses expressions Allemandes, et il fut un instant nostalgique de ces instants. Mais voilà qu’Ai reprit la parole en lui disant qu’elle savait maintenant ce que c’était, qu’elle comprenait pourquoi Abby avait agit comme ça, et qu’elle ressentait sa solitude. L’asiatique ajouta ensuite qu’elle espérait qu’Abby qu’elle ne sera jamais plus seule. Elle l’avait comprit, pas depuis si longtemps, mais elle était à présent consciente qu’il était là pour elle, seulement depuis plusieurs semaines Sven doutait d’être à la hauteur, il doutait tout simplement de lui comme toujours, bien qu’il avait très envie d’être à la hauteur de la jeune mutante. Sven était quelqu’un de très peu sûr de lui, il était toujours là pour aider les autres lorsqu’ils en avaient besoin, Abby lui avait demandé des noms, il les lui avait donnés, Abby lui demanderait autre chose, il le ferait, mais dans les moments d’action comme lorsqu’ils s’étaient tous retrouvés au port, il n’était pas à la hauteur. Le jeune homme regardait à présent le visage de la patiente, à moitié caché par ses cheveux d’ébènes, et il avait bien tout un tas de réponses qui lui venaient à l’esprit mais tout semblait trop stupide pour qu’il réponde. Finalement après un petit moment de silence, il trouva enfin le courage et les réponses qu’il voulait donner.

« Non je ne parle pas de sa famille ne de ses amis, mais je ne peux pas en dire plus, vous comprendrez un jour si vous rencontrez de nouveau Abby dans d’autres conditions, ce que j’espère de tout mon cœur d’ailleurs. Vous savez, autant les choses doivent vous sembler un peu étranges concernant ce qui est arrivé, mais lorsque vous connaissez Abby, c’est autre chose. Je ne veux pas dire qu’elle est naturellement hostile, c’est une bonne personne, mais c’est différent. J’espère qu’elle acceptera de ne plus être seule, elle l’a comprit, mais je ne suis pas sûr que la personne sur qui elle compte soit à la hauteur. »

Bien évidemment il parlait de lui et de personne d’autre, mais elle ne devait pas trop comprendre ce qu’il voulait dire, à moins qu’elle ne puisse lire à travers l’esprit ou les yeux du jeune mutant, qui bien qu’il était très expressif, arrivait à garder ça pour lui, la preuve Abby ne remarquait jamais les doutes qu’il avait à son égard. Mais voilà que soudain l’attitude de la jeune femme se transforma, elle sembla avoir du mal à respirer, mais c’était plus en raison de ce qu’il venait de dire que parce qu’elle n’était pas en forme. Il s’en voulait de la rendre dans cet état mais il devait aller au bout de ce pourquoi il était venu ici. Sven voulait pouvoir savoir si elle allait vraiment bien, non animé par une curiosité malsaine, mais simplement parce qu’il s’inquiétait sincèrement de son état de santé. Ai sembla changer complètement d’attitude, elle n’arrivait plus à respirer d’après ce qu’il voyait, et il avait un peu de mal à se dire que tout cela en valait vraiment la peine.

A moins que le malaise soudain de la jeune fille soit du au fait qu’il lui demande comment allait son ami ? Il avait un peu de mal à comprendre tout ce qui se passait, mais une chose était sûre, elle n’était pas au mieux de sa forme, et il y avait quelque chose qui couvait, quelque chose de malsain très certainement, mais Sven n’était pas sûr d’être à la hauteur de la situation. Finalement elle répondit. La blessure avait été infectée en raison du temps, et très certainement des microbes qui avaient du entrer dans la plaie avec les dents de la louve, mais visiblement ce n’était pas ça le plus important pour elle. Le silence dura, encore et encore, comme si elle n’arrivait pas à mettre les mots sur ce qu’elle voulait exprimer, ou encore tout simplement à expliquer ça à une personne autre que celle qui était concerné. Puis les mots virent tout seuls. Elle ajouta qu’elle ignorait comme il allait. Elle ignorait comme le mutant qui avait essayé de la protéger allait, cela surprenait vraiment le mutant, il s’était attendu à ce que Piotr s’inquiète de l’état de santé de son amie, mais visiblement il ne l’avait pas fait. Est-ce qu’ils n’étaient pas assez amis, ou bien s’étaient-ils juste rencontrés quelques temps avant qu’ils n’arrivent au port ? Sven ouvrit la bouche comme pour parler sous le coup de la surprise, mais il la referma un peu, avant de finalement se lancer.


« Oh ! Je suis désolé, je ne voulais pas… »

Il ne voulait pas la rendre triste mais en même temps, le malaise venait nettement de là, et il avait envie de pouvoir aider cette jeune femme, comme il n’avait pas réussi à le faire la première fois, lorsqu’ils s’étaient rencontrés là-bas au loin, sur ce port désert. Mais Ai expliqua ses pensées, elle avait évité le mutant, elle se sentait ignoble, elle se voyait comme une coupable certainement, mais lorsqu’elle ajouta qu’elle ne comprenait pas pourquoi il était venu et qu’elle avait l’impression de s’être comportée comme un monstre, la réaction du mutant fut étrange. Son visage se redressa, il plongea son regard bleu dans celui de la jeune fille, et un sourire doux mais sincère s’étira sur ses lèvres bien dessinées. Comme il la comprenait à ce moment ! Le jeune homme glissa ses mains dans ses poches pour essayer de s’occuper les mains. Mais la pauvre, elle se torturait l’esprit alors qu’elle ne pouvait rien faire contre ça, c’était la nature humaine, ou même mutante, le coté humain du gène qui rendait les gens comme ça. Inspirant légèrement, Sven s’adressa à Ai de sa voix douce, mais cette fois-ci nettement plus sûre de lui que d’habitude.

« Non, je ne trouve pas que vous ayez été ignoble. En fait, je trouve que vous avez été… Humaine. Ce que vous ne connaissez pas vous effraye, même les mutants agissent comme ça, je crois que ça explique pourquoi les mutants et les humains se font la guerre justement. Je suis venu pare que ce jour-là je n’ai pas vu une humaine ignoble, mais une humaine qui semblait vouloir comprendre ce qu’il se passait. Vous avez été poussée à haïr les mutants, comment est-ce que je pourrais vous en vouloir ? Et puis vous savez, moi, ma vie, c’est la votre. »

Oui la dernière phrase avait de quoi surprendre beaucoup il fallait l’admettre ! Mais en même temps il comprenait clairement ce qu’il voulait dire. Son regard toujours plongé dans les yeux de la jeune fille, il détourna soudain le regard, ce qu’il abordait comme sujet le rendait honteux de lui depuis plusieurs années, il se détestait pour ça, mais il ne voulait pas que la jeune humaine le remarque. Ses yeux lui piquèrent étrangement, il n’aimait pas parler de ça, mais pour lui faire comprendre qu’elle n’était pas la seule dans ce cas, il devait lui parler. Inspirant pour essayer d’avoir sa même voix douce et posée, et non le léger tremblement qu’il sentait venir dans sa voix. Après quelques secondes, il plongea à nouveau son regard dans celui de la jeune fille, puis s’adressa à elle d’un air concentré.

« Vous savez, je ne connais rien de la vie des mutants, je ne sais pas ce que c’est d’être traqué, j’ignore ce que c’est de voir ses amis ou sa famille arrêtée ou être séparé d’elle. Je suis un mutant oui, mais je vis comme un humain, je ne suis pas recensé. Je… Je suis aussi ignorant que vous sur la vie des mutants, je ne pourrais pas aider les autres si je voulais. Mais vous, vous connaissez juste quelques mutants, et vous avez offert votre vie à Abby, vous auriez été prête à vous sacrifier. Moi j’ai toujours vécu caché, comme si j’avais honte de mes origines de mutant. Ai, croyez-moi, si quelqu’un ici est ignoble ce n’est pas vous. Vous, vous êtes ce qui sauvera les mutants, les humains qui comprennent qu’ils puissent souffrir comme des humains et non comme des bêtes. »

Tout ca avait été extrêmement dur pour le blondinet, il avait un mal fou à garder son sérieux et à pouvoir parler sans sentir sa voix défaillir. En fait c’était ce qu’il cachait depuis toute sa vie à tout le monde, même à lui, il ne s’était jamais avoué clairement qu’il avait honte de lui, mais c’était une chose sûre à présent. L’allemand ne pouvait pas comprendre comment il était capable de vivre encore sans se cacher, il savait que des personnes comme Ai allaient pouvoir faire avancer la cause contre les mutants, mais de son coté il ne faisait rien. C’était comme si les rôles étaient inversés, elle comprenait Abby, elle lui avait offert sa vie, et elle avait très clairement montré que c’était une personne digne de confiance. Pire, elle s’avouait avoir évité son ami, elle osait voir ça, Sven depuis des jours se voilait la face en sachant qu’il n’était pas à la hauteur pour Abby, il avait peur en réalité, peur de ne jamais pouvoir lui donner ce dont elle aurait besoin et ça le minait, ça le rendait honteux de lui et de sa vie. Ce qu’il venait d’avouer à Ai venait du fond de son cœur, est-ce que la jeune femme comprendrait, il espérait, c’était ce qu’il pensait d’elle, une personne vraiment magnifique, une poupée de porcelaine qui n’avait pas glissé de l’étagère, qui ne s’était pas brisée en ayant été touchée. Ai était celle qui arriverait à réaliser le rêve de tout les mutants, elle serait une petite poupée qui serait capable de ne pas tomber et se briser, et qui arriverait à faire en sorte que les poupées de bois soient aussi belles et importantes que celles de porcelaine.

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Excuses et discussions sur un lit de malade [ Privé Ai ] Vide
MessageSujet: Re: Excuses et discussions sur un lit de malade [ Privé Ai ] Excuses et discussions sur un lit de malade [ Privé Ai ] EmptyVen 10 Juil - 12:33

    Le regard dans le vide, l'esprit tremblant, Ai Mei serrait ses petites mains sur le bord du lit, froissant imperceptiblement les draps d'une soudaine émotion qui voulait avec rage mener de terribles larmes vers ses beaux yeux. Dans le calme étonnant de cette chambre d'hôpital se trouvaient deux êtres souffrant de leur amour pour les autres, et l'un comme l'autre ne savait pas contrôler ses émotions. Les choses auraient-elles été différentes pour autant si ils l'avaient put ? Rien n'était moins sûr, et l'asiatique semblait loin, si loin de toutes ces préoccupations et de la simple réalité qui l'entourait, ses sourcils fins se fronçant sous l'effet d'un souvenir ténu mais Ô combien rassurant. En dehors d'Akio, personne n'avait réussi à amener autant de paix dans son esprit torturé, à l'intérieur de ses membres trop tremblant de fragilité, hors maintenant un autre nom dansait perpétuellement à la lisière de son esprit. Elle voulait le voir, mais ne le pouvait pas.

    « - Il n'y a rien à estimer dans ce que je fais. »

    Et chez elle-même, y avait-il quelque chose à exprimer ? A cette réponse, la jeune fille innocente n'en avait trouvé aucune, ayant toujours rassuré sans chercher à se voiler la face comme le blond le faisait. Pourtant, elle eut mal, comme un coup de poignard dans son cœur blessé, mais... Si sa douleur pouvait un jour ramener la paix à quelqu'un d'autre, ce n'était pas grave. Il fallait laisser le temps au temps, et c'était la raison qui l'avait poussée à continuer sur sa lancée sans chercher trop loin pour consoler le mutant. Dieu sait pourtant qu'elle le désirait. Pas tout de suite, pour autant, car elle ne pouvait guérir une personne seule, encore fallait-il que cette dernière accepte d'elle-même d'être aidée avant cela. Sven n'était pas prêt.

    « - Non je ne parle pas de sa famille ni de ses amis, mais je ne peux pas en dire plus, vous comprendrez un jour si vous rencontrez de nouveau Abby dans d'autres conditions, ce que j'espère de tout mon cœur d'ailleurs. Vous savez, autant les choses doivent vous sembler un peu étranges concernant ce qui est arrivé, mais lorsque vous connaissez Abby, c'est autre chose. Je ne veux pas dire qu'elle est naturellement hostile, c'est une bonne personne, mais c'est différent. J'espère qu'elle acceptera de ne plus être seule, elle l'a comprit, mais je ne suis pas sûr que la personne sur qui elle compte soit à la hauteur. »

    De nouveau, la brune posa son regard de petit chaton perdu sur le visage douloureux du jeune homme, mordillant sa lèvre inférieure en réfléchissant intensément à ses paroles. Oui, c'était autre chose. Sans savoir pourquoi ni comment, elle pouvait parfaitement le comprendre sans que son vis-à-vis ne soit obligé de poser d'autres mots dans l'air ambiant. Mais ce jour-là, sur le pont, le petit ange avait compris la détresse certaine de la louve, qu'importe sa forme et ses réactions, et cette douleur lui avait rappelé celle qu'elle avait passé son temps à cacher durant toute son adolescence. La seule différence entre elles ne tenait qu'à un fil ténu, celui des gênes. Peut-être la mutante était-elle de nature plus ouverte et plus franche que sa propre personne, mais en quoi cela changeait-il la nature d'un être au plus profond de lui-même ? Cette fille, Abby, était aussi pure qu'Ai, et elle en avait une conscience accrue de par son histoire qui lui avait appris à remarquer la souffrance des autres avec justesse. Un petit soupir s'enchaina, puis vint le drame, et de nouveau l'image de Piotr dans son esprit supprima tout le reste, de son sourire hésitant au dernier plein de promesses qu'il lui avait adressé, sans parler de sa main contre la sienne qui avait mené tant de frissons dans son corps. Juste du froid ?

    « - Oh ! Je suis désolé, je ne voulais pas... »

    Presque dans la seconde qui suivit la réaction du blond, la poupée secoua la tête, faisant danser la soie sombre de ses cheveux devant son visage défait, un sourire nostalgique mais brave se dessinant sur ses lèvres soudainement pâles. Être désolé, mais pourquoi ? Tout le monde avait le droit de posséder un ange gardien, mais pas elle. Pas quand elle ne savait rien faire d'autre que de blesser, seule impression qui lui restait de ses récentes rencontres, qu'elles aient été étranges ou non. Envers elle, ce genre de sentiment était inutile, car un mouchoir n'est bon qu'à être jeté en bout d'usage, chose pour laquelle Ai arrivait malgré tout à se montrer reconnaissante. N'importe qui lui aurait donné quelques baffes pour cette seule pensée, mais heureusement, en dehors d'Akio, l'humaine n'avait encore rencontré personne pour la confronter à ses propres réactions mentales.

    « - Non, je ne trouve pas que vous ayez été ignoble. En fait, je trouve que vous avez été... Humaine. Ce que vous ne connaissez pas vous effraye, même les mutants agissent comme ça, je crois que ça explique pourquoi les mutants et les humains se font la guerre justement. Je suis venu parce que ce jour-là je n'ai pas vu une humaine ignoble, mais une humaine qui semblait vouloir comprendre ce qu'il se passait. Vous avez été poussée à haïr les mutants, comment est-ce que je pourrais vous en vouloir ? Et puis vous savez, moi, ma vie, c'est la vôtre. »

    Entre l'incompréhension et la surprise, la jeune fille releva la tête, réaffichant son doux visage à la lueur claire du monde extérieur, jouant à peine son intrus par la fenêtre aux rideaux ouverts. Tout cela n'était-il pas un peu forcé, un peu exagéré, même un peu ? Le voyant détourner les yeux, elle sentit son cœur se serrer douloureusement, comme si la vie voulait s'en retirer petit à petit. Ce genre de réaction, elle le savait, n'était là que pour masquer des sentiments. Mutant ou humain, personne ne dérogeait à cette règle étrange, ce code social du mouvement, chose que la brune avait apprit à décrypter à force de passer des journées dans un mutisme douloureux qui ne lui laissait que ses yeux en totale activité. Sa mère repassant des robes qu'elle ne mettait plus depuis longtemps, Rai écrivant sur un bout de papier, Masao venant lui parler sans avoir aucune chance de réponse autre que le fait d'ignorer son regard implorant. En le voyant ramener ses yeux au fond des siens, elle esquissa un pauvre sourire, de ce simple mouvement qui se révélait à la fois une invitation et une tentative vaine de réconfort.

    « - Vous savez, je ne connais rien de la vie des mutants, je ne sais pas ce que c'est d'être traqué, j'ignore ce que c'est de voir ses amis ou sa famille arrêtée ou être séparé d'elle. Je suis un mutant oui, mais je vis comme un humain, je ne suis pas recensé. Je... Je suis aussi ignorant que vous sur la vie des mutants, je ne pourrais pas aider les autres si je voulais. Mais vous, vous connaissez juste quelques mutants, et vous avez offert votre vie à Abby, vous auriez été prête à vous sacrifier. Moi j'ai toujours vécu caché, comme si j'avais honte de mes origines de mutant. Ai, croyez-moi, si quelqu'un ici est ignoble ce n'est pas vous. Vous, vous êtes ce qui sauvera les mutants, les humains qui comprennent qu'ils puissent souffrir comme des humains et non comme des bêtes. »

    Un long silence s'installa après ces mots, plongeant à nouveau les deux adolescents dans une forme discrète de malaise. Aborder ce genre de choses dans un lieu publique ne dérangeait pas Ai au demeurant tant que personne ne s'introduisait dans la pièce, mais ça ne devait pas être aussi facile pour son compagnon, d'autant qu'elle se doutait bien qu'il ne parlait pas de ce genre de chose sans arrêt et à tout le monde. Ainsi donc, elle l'observa juste, son regard expressif parlant pour elle tant que ses lèvres ne bougeaient pas, exprimant par ce biais toute la tendresse qu'elle pouvait donner à ce jeune homme. Un petit être, en vérité, aussi petit qu'elle mentalement, non pas dans un mauvais sens, mais d'une façon douloureuse qu'elle ne pouvait pas s'expliquer. Méritait-elle qu'on lui ouvre les portes de toute une histoire ainsi ? En fait, elle n'y pensait plus. Et de fait, elle se laissa à nouveau glisser du lit, ses petits pieds nus venant toucher une fois de plus le sol froid de la pièce, dans un mouvement toujours maladroit mais empreint d'une farouche envie de faire le bien. Les sourcils froncés de cette détermination à la fois sûre et pourtant emplie d'une extrême douceur, elle s'approcha de Sven, des larmes plein les yeux. Pouvait-on parler dans ces circonstances ? Elle se contenta de le prendre dans ses bras, délicatement, le serrant contre son corps menu sans pour autant l'étouffer, prête en cela à se faire repousser si il ne désirait pas de cette forme de compassion qui lui donnait envie de l'entourer d'ailes blanches et cotonneuses pour le protéger à jamais. Il méritait ça. Il méritait tout.

    Beaucoup de personnes disent avec ironie que tendre la main est un acte facile, dénué de tout fondement car plein d'une hypocrisie dégoûtante. Ai n'avait jamais accepté cette façon de voir la bonté. Pour elle, il restait encore bien des choses magnifiques dans ce monde, qui valaient le coup d'avancer à petit pas pour ne pas risquer de les rater ou, pire, de les détruire d'un coup de talon bien placé. Réconforter les autres, sans penser à soi-même, était quelque chose de compliqué, dans le fait certain qu'on doit obligatoirement donner beaucoup afin d'être sûr de réussir. Donnait-elle assez ? Les bras tremblants de l'enfant-femme se firent plus serrant à cette idée, comme si de le tenir ainsi pouvait empêcher toute la laideur du monde de l'atteindre, au moins durant un court instant.

    « - Je crois, pour ma part, que votre amie compte justement sur la meilleure personne qui soit pour elle. Sven-San, vous n'avez pas à vous rabaisser de cette façon juste parce que des gens ont désiré vous protéger, vous empêcher de vivre une vie aussi dure que celles des mutants recensés. Ou plus exactement, vous n'avez pas le droit de rabaisser leurs actes. Il est évident qu'avant vous, il y a eut vos parents. Qu'importe ce qu'ils sont, ils ont fait leur possible afin que personne ne découvre ce que vous êtes, parce qu'ils désiraient votre bien, parce qu'ils vous aimaient. Vous savez, grandir normalement n'a pas que des mauvais côtés, bien que vous ne puissiez que voir ces derniers à l'heure actuelle à cause de votre position vis-à-vis d'Abby-San. Si vraiment il fallait que je vous trouve une mauvaise réaction, ce ne serait pas celle d'avoir eut une vie normale et de la chérir avec force. Non, ce que je vous reprocherai si j'en avais le droit, et surtout l'envie, c'est de ne pas réagir à vos propres pensées. »

    Toujours sans un seul geste brusque, l'humaine retira ses bras de lui et lui prit la main, d'un geste léger, juste de quoi l'inciter à la suivre mais sans l'y obliger. Elle le fit s'asseoir sur le lit, appuyant son autre main au niveau de son cœur afin de lui indiquer d'y rester sans pour autant devoir briser ses paroles d'une indication, puis elle lui prit l'autre main, les joignant sur ses genoux en lui offrant un petit sourire angélique à souhait.

    « - Avant de vous rencontrer sur le pont, je ne connaissais pas tant de mutants que ça. Juste Piotr-San, en fait, sans oublier mon frère. Et... Lui, évidemment. »

    Sur cette petite insinuation qu'elle ne trouva pas le courage de continuer, elle secoua doucement la tête en haussant élégamment les épaules avant de continuer, de sa voix maîtrisée et pourtant toujours tremblante, agrémentée de son petit accent chantant.

    « - Vous n'avez pas à avoir honte, pas plus que moi si telles sont vos paroles, que ce soit de vous-même comme de vos origines. J'aurai tant aimé avoir un ange gardien comme vous à une certaine époque ! Hors je suis sûre qu'Abby-San sait la chance qu'elle a, et je suis également sûre qu'elle ne désirerait en aucun cas que votre vie ait été différente, car il y aurait alors une infime chance pour que vous ne vous soyez jamais rencontrés. De plus, personne ne pourrait souhaiter voir quelqu'un d'autre être poursuivi, surtout lorsqu'on y tient plus que tout, ou même d'une manière légère comme l'aile d'un papillon. Sven-San, il faut que vous compreniez que... L'amour existe encore. »

    Oui, Ai comprenait au final parfaitement le point de vue de Sven, mais également le point de vue d'autres personnes, qu'elles fussent importantes dans l'histoire de cette vie ou non. C'était un peu comme elle et le russe auquel elle pensait sans cesse : Elle aurait tout donné pour qu'il ne soit pas sans arrêt traqué, pour qu'il puisse goûter au bonheur simple d'avoir une famille, des amis, une personne pour l'aimer comme il le méritait.

    « - Pour que plus jamais cette étincelle de douleur ne brille dans ses yeux... »

    Murmurant pour elle-même, elle remua encore sa tête de droite et de gauche avant d'offrir un nouveau sourire délicat au blond, pressant ses mains entre les siennes comme si elle avait voulu lui donner une dose de courage en plus. Et ma foi, le but était là. Si il voulait la convaincre qu'elle n'était pas un moindre, alors le contraire ne pouvait qu'être vrai également, et ce sans même prendre en compte que tout le monde était bon aux yeux de la petite brune au regard de biche.

    « - Ne doutez pas de mes paroles, je vous en prie, car je pense sincèrement ce que je dis. De plus, il faut que vous compreniez également que vous non plus, vous n'êtes pas seul, et qu'il faut que vous l'acceptiez aussi. Vouloir aider ne marche jamais dans un seul sens, et l'amour non plus... »

    Si seulement les paroles de la jeune fille pouvaient l'atteindre, ne serais-ce qu'en partie ! Deux êtres blessés pouvaient-ils se soigner l'un l'autre ? Encore une fois, cette question, qui revenait sans cesse, pour chaque rencontre récente. Les mutants étaient toujours représentés comme des bêtes, mais l'adolescente ne voyait face à elle qu'un autre humain, avec des sentiments on ne peut plus réels, et une douleur dévorante qui risquait de le détruire si il continuait sur ce chemin. Au fond d'elle-même, l'asiatique sentait encore parfois se débattre une petite fille brisée qui ne demandait qu'à retrouver la lumière du soleil, et de ce fait savait à quel point il était facile de se blesser soi-même. Pourtant, être à la hauteur ne touchait pas à soi, mais à l'Autre, toujours. Et cet Autre qui vacillait au coin de sa mémoire, comme pour effleurer ses sentiments les plus cachés, elle voulait absolument tout lui donner pour qu'un jour la vie soit bien plus belle et équitable aujourd'hui. Pour ça, elle s'en rendait compte de plus en plus, la jeune fille était prête à tout. Même à tuer ? Même à tuer. Très probablement, et aussi surprenant que ça le soit. C'est à ce moment là que l'idée vint trotter dans sa tête, une idée terrible et sombre, mais de celles qui ne s'en vont jamais. Il était temps de bouger réellement pour ce en quoi elle croyait car, contrairement à ce que disait Sven, jusqu'à maintenant elle n'avait rien fait sinon parler dans le vide, à croire sans voir.

    « - Et être présent, croyez-moi, c'est déjà faire plus que la majorité des gens... »

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Excuses et discussions sur un lit de malade [ Privé Ai ] Vide
MessageSujet: Re: Excuses et discussions sur un lit de malade [ Privé Ai ] Excuses et discussions sur un lit de malade [ Privé Ai ] EmptyVen 24 Juil - 22:40

Debout, en train de fixer la jolie asiatique après avoir parlé si longuement, il n’eut comme réponse qu’un silence pensant, mais qui n’était pas particulièrement gênant pour lui. Le blondinet avait un peu de mal à imaginer qu’elle ne puisse pas lui en vouloir, enfin lui en vouloir, pas vraiment, mais qu’elle puisse prendre ses paroles comme des plaintes ou quelque chose d’approchant, ce qui n’était pas du tout le cas en réalité, mais souvent c’était ce que les autres comprenaient. En vérité, il se taisait souvent pour ça, il n’aimait pas parler de lui, il n’aimait pas avouer des choses qui l’inquiétaient, il avait toujours peur de la réaction des gens. Au fond malgré le fait qu’ils pensaient tous que le blond était altruiste, il avait un égoïsme caché, il craignait qu’on ne le juge comme une personne plaintive et qui ne cessait de ressasser les mêmes sentiments. Il n’avait aucune estime pour lui c’était vrai, mais ce qu’il disait en annonçant qu’il était ignoble ou qu’il n’était pas à la hauteur de ce qu’on attendait de lui, ce n’était pas pour avoir des réponses aimables qui le contrediraient. Non, son but était simplement de dire la vérité, il ne voulait pas risquer qu’on attende trop de lui, il avait essayé de le dire à Abby, craignait qu’elle compte trop sur lui et l’idéalise, mais ça c’était passé autrement, et ils en avaient parlés plus sérieusement sans qu’il ne le veuille. Ses paroles destinées à Ai n’étaient donc pas simplement pour essayer de se plaindre, pas du tout même en réalité, mais disons simplement qu’il voulait mettre les choses au clair, il avait simplement peur que la belle fleur de cerisier s’imagine qu’il était trop bon, ou quelque chose d’approchant, personne n’était parfait, ni elle, ni lui, mais lui n’approchait pas du tout de cette perfection, du moins pas de son point de vue. Mais la jeune femme se redressa finalement, descendant doucement de son lit, tombant de ses pieds nus sur le sol certainement froid de la chambre, puis elle s’avança vers le jeune homme, et il manqua de reculer sous le coup de la surprise lorsqu’il vit son regard plein de larmes, et encore plus lorsqu’elle passa ses bras autour de sa taille pour le serrer contre elle. Sven ne s’était sincèrement pas attendu à une telle réaction, elle avait eut l’air tellement éloignée, tellement distante lorsqu’il parlait que son geste la toucha droit au cœur. Un léger sourire se dessina sur les lèvres pleines du jeune homme, il était à la fois agréablement surprit et… Attendrit, si le terme s’appropriait à la situation, et à la fois légèrement étonné, ne pensant pas spécialement mériter ce geste, du moins pas venant d’une jeune femme aussi douce et fragile que la belle. Puis elle commençait à parler, ses bras tremblants qui se resserraient légèrement autour du jeune Allemand qui la regardait un peu surprit. Elle était plus petite que lui, à peu près de la taille de Abby en réalité, la comparaison l’étonna un peu, mais au fond il s’aperçut que les deux jeunes femmes se ressemblaient un peu, à leur manière.

Sven écoutait ses paroles, puis soudain il leva légèrement la main pour la poser dans le dos de la jeune femme, comme pour la remercier en silence, ou lui faire comprendre qu’il appréciait sincèrement le geste, et qu’il lui était redevable de ce qu’elle faisait, il sentait que c’était plus qu’une simple enlaçade, mais n’était pas sûr de mériter ça…. Les paroles de la jeune femme étaient très profondes, Sven se taisait en écoutant ce qu’elle disait pour débuter, elle avait ressentit le coté peu sûr de lui qu’il avait, il ne pensait pas être aussi transparent que ça, et c’était étrange qu’elle lise en lui avec autant de facilité, il n’aimait pas trop mais il n’était pas fâché pour autant. Oui, son père avait cherché à le protéger, mais à se protéger lui aussi, c’était une protection égoïste, bien souvent le blond en voulait à son géniteur pour lui avoir fait ça, après tout chacun avait le droit de choisir sa vie, et lui on lui avait un peu imposé. Mais la suite des paroles de la belle troublèrent le blond qui ne savait plus trop quoi penser. Ils désiraient son bien ? Le leur avant, mais peut-être qu’elle avait raison ? Le gros souci du jeune Allemand était simple, il ne pouvait pas croire qu’on s’intéresse à lui, qu’on s’inquiète pour lui, ou qu’on l’aime peut-être simplement ? L’amour de sa famille n’était pas sincère, factice, il ne s’en plaignait pas, il aimait sa famille et si c’était à sens unique tant pis, il donnait de la joie autour de lui c’était suffisant. Mais l’idée que son père se soit inquiété pour lui ne lui avait jamais effleuré l’esprit, pour lui ça avait toujours été l’égoïsme de son père qui le poussait à vivre comme ça avec sa famille. Sven découvert ils le seraient tous tout simplement, mais ce n’était pas ça ? Si, penser le contraire allait trop le perturber, des fois il valait mieux se voiler la face, pour le moment, il ne pouvait pas s’attarder sur ses ennuis, il devait aider son amie avant, et les autres passaient avant sa petite personne et les minimes soucis qu’il avait, ce n’était que de broutilles dans le monde des mutants, il était un privilégié et ne l’oublierait jamais. Grandir normalement avait de bons cotés en effet, il pouvait se permettre de se pencher sur les ennuis des autres sans être touché par les siens, Abby avait assez d’ennuis pour eux deux et il pourrait mieux l’aider la tête vide, du moins il le pensait. Elle lui reprochait de ne pas réagir à ses pensées ? Ca c’était vrai, il repoussait sans cesse ses pensées, mais il ne pouvait pas s’en empêcher, il trouvait des ennuis là où il n’y en avait pas simplement…. Que voulaient-ils de plus ? Il n’y avait rien d’autre à dire sur le sujet, la jeune femme pensait peut-être qu’il avait des ennuis lui aussi, mais non, sa vie était la plus calme possible certainement ses pensées étaient détournées pour se transformer en ennuis imaginaires, peut-être à force de vivre aisément il cherchait à s’inventer des problèmes simplement. En tous les cas il avait très largement moins de soucis que la jeune femme présente ici, il n’avait jamais été blessé, moralement ou physiquement, et ça ne le toucherait certainement jamais.

La jeune femme retira ses bras, puis elle entraîna légèrement le mutant pour l’asseoir sur le lit avant de lui signifier d’y rester, et elle reprit la parole après un sourire angélique qui lui donnait encore plus l’air d’un ange gardien. Elle ne connaissait pas d’autres mutants à part Piotr, son frère et son père d’après ce que déduisait le jeune homme, en repensant à ce qu’elle avait dit sur le pont simplement à propos de son père qui avait profité de son statut et de son âge pour profiter d’elle…. Cette pensée révoltait le blondinet, il avait du mal à pouvoir imaginer qu’un père puisse faire ça à le fruit de ses entrailles, il ne comprenait pas qu’un père puisse agir d’une manière aussi horrible sur une jeune femme comme elle. Certains méritaient ce qui leur arrivait, mais même les animaux ne battaient pas ou ne faisaient pas d’autres violences à leurs petits, l’humain ou le mutant capable de faire ça était pire que les animaux, il n’était même pas qualifiable d’animal, c’était trop flatteur pour lui. Ai coupa ses pensées en continua d’une voix chantante comme un oiseau, elle disait qu’il n’avait pas à avoir honte, quelle que soit son origine, et elle parla d’un ange gardien, ce qui l’aurait presque fait sourire. Il ne se voyait pas comme tel, et il voyait plutôt l’humaine comme un ange, pourtant elle devait aussi avoir son protecteur à elle, un prince ou un chevalier pour la protéger, le mutant Russe ? Ai continua en disant qu’Abby avait de la chance et surtout qu’elle n’aurait certainement pas désiré que sa vie soit pire, c’était vrai, l’hostile lui avait dit plusieurs fois, elle avait même refusé son aide lorsqu’il voulait l’aider à avancer dans sa recherche. Peut-être simplement parce qu’elle craignait qu’il ne puisse souffrir autant qu’elle avait souffert ? Certainement, mais il ne voulait pas qu’elle le considère comme une chose fragile, c’était à lui de la protéger et non à elle ! C’était ce qui agaçait le blond, il avait une vie plus facile que celle d’un gamin, et pourtant Abby persistait à le protéger alors qu’il n’en avait aucun besoin. Malgré tout, la belle marqua un point en disant que si sa vie avait été différente, ils ne se seraient peut-être pas rencontrés, grandes chances pour que ce soit vrai hélas, mais heureusement ce n’était pas le cas, seul point positif à l’affaire nota le jeune mutant. L’asiatique continue en disant qu’on ne voulait pas voir les gens qu’on aimait souffrir ou être poursuivis, mais hélas ce n’était pas toujours le cas, lui ne voulait pas voir Abby malheureuse, pourtant il le voyait sans rien pouvoir y faire, pourquoi ne pourrait-il pas être égoïste en risquant aussi sa vie pour pouvoir peut-être améliorer celle de la jeune femme. Puis elle parla de l’amour, il existait encore… Oui il savait, il en avait à revendre, mais il ne connaissait que l’amour unique, l’amour dans un sens, et il préférait ça, c’était plus dur lorsque l’autre nous aimait aussi, on ne pouvait pas prendre des risques pour lui.

Elle prononça une légère phrase presque murmurée, il saisit un peu le sens, et il ne put que la regarder en silence, elle devait penser à son ami, au mutant Russe qui avait tellement souffert, du moins le blond le pensait. Son regard avait été tellement blessé et tellement vide que Sven se demandait comment le mutant pouvait encore vivre et avancer dans la vie. Un petit ange comme Ai aurait beaucoup de travail, mais en échange elle obtiendrait aussi énormément, il en était sûr. La jeune femme serra un moment les mains du blond qu’elle tenait toujours, reprenant la parole d’un ton toujours aussi chantant, elle parlait comme si elle chantait, c’était tellement agréable qu’il ne se lassait pas de l’entendre, sans compter que ses paroles avaient un sens tout particulier pour lui. Elle lui demandait de ne pas douter, de la croire, de ne pas douter de tout ce qu’elle venait de dire, et il avait du mal, même si certains points le troublaient encore beaucoup, et qu’il n’arriverait certainement pas à les admettre avant longtemps. Elle dit alors qu’il devait accepter de ne pas être seul, et le jeune homme resta un instant pétrifié, il se demandait si ce n’était pas le cas depuis longtemps, en fait il avait admit que c’était ça il s’était fait une raison avant ce jour, avant sa rencontre avec Abby en réalité. Qui aurait dit qu’ils deviendraient comme ça alors qu’il avait été menacé par la gothique lorsqu’ils étaient tombés l’un sur l’autre dans la forêt ? L’amour n’était pas dans un sens ? Aider non plus ? Pourtant pour lui ça avait toujours fonctionné comme ça, à sens unique, on l’utilisait en le remerciant puis on disait au revoir j’ai apprécié ton aide mais tu ne m’es plus d’une quelconque utilité. A force il ne se liait plus réellement, une sorte de protection qu’il s’était faite, ne plus vouloir qu’on le blesse en s’éloignant, et il vivait avec depuis des années désormais, sans soucis, du moins il le pensait. Le mutant inspira doucement, il avait du mal, il craignait ça en réalité, l’idée qu’elle ou Abby puisse accepter son aide mais en exigeant de lui faire de même en retour, c’était impossible pour lui, il aidait mais ne voulait pas être aidé en retour, mais pourtant il ne pouvait pas repousser ce que disait la jeune femme. Un léger sourire sur les lèvres, le jeune Allemand répondit de son éternelle voix douce qui devenait presque un murmure à force, en inclinant légèrement la tête.


« Vous devez avoir raison, c’est dans les deux sens, mais à force d’être habitué à donner sans recevoir, on perd vite l’habitude de pouvoir accepter les gestes des autres. Je n’ai pas forcément besoin de recevoir vous savez, je n’ai pas de problème. Vous savez, me donner quelque chose en échange de ce que je donne ne sert pas, ce serait comme remplir d’eau un récipient plein, ça coule à coté et c’est perdu. Mieux vaut le donner à une personne qui en a besoin. J’ai déjà eu assez d’amour et d’attention dans toute ma vie pour en recevoir encore, c’est pour ça que je peux donner sans compter. Même si quelque fois les gens refusent. Je veux simplement qu’on accepte ce que je donne, rien de plus. Mais je ne douterais pas de vos paroles, elles sont vraies, mais toutes ne s’appliquent pas à ma personne. »

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MessageSujet: Re: Excuses et discussions sur un lit de malade [ Privé Ai ] Excuses et discussions sur un lit de malade [ Privé Ai ] EmptyVen 24 Juil - 22:40

Il était sincère comme il n’était jamais avec personne, pas même Abby, mais la jeune femme le mettait en confiance et il ne pouvait pas lui mentir, il ne mentait jamais mais voilait ses sentiments habituellement. Un sourire amical se dessina encore plus sur les lèvres pleines du blond qui resta un moment silencieux, écoutant la douce conclusion de la jeune femme. Être présent était beaucoup en effet, il ne niait pas ça, mais la différence c’était que beaucoup de personnes ne pouvaient pas simplement parce qu’elles manquaient de temps ou simplement n’avaient pas les moyens de supporter la douleur des autres. Il n’avait pas d’ennuis, il en profitait, mais il considérait néanmoins les paroles de la jeune femme comme de l’or, elle avait raison sur toute la ligne, c’était vraiment un petit ange. Sven avait beaucoup laissé parler de lui, il n’en avait pas l’habitude, il plongea son regard dans les yeux de biche de la jeune femme, toujours souriant, il pensait beaucoup en ce moment, et il avait du mal à exprimer ce qu’il voulait. Ai était un ange, elle donnerait beaucoup à son protégé, et il était sûr que c’était le Russe, Piotr, mais celui-ci lui donnerait aussi beaucoup. L’asiatique était comme une perle rare, le Russe était un diamant, mais à l’état brut, encore sale et que personne ne voulait, mais une fois bichonné avec amour et nettoyé, il serait certainement plus beau que tous les autres autour. Sven avait sentit quelque chose entre eux deux, une sorte de compréhension silencieuse, et il ne doutait pas que la belle saurait redonner l’éclat à son diamant, sans compter qu’un diamant pouvait rehausser la beauté d’une perle, ensemble ils seraient parfaits, mais chacun seul de son coté, ce serait plus difficile…. Le mutant resta un moment silencieux, puis il reprit légèrement la parole, d’un ton léger, son regard toujours planté dans les beaux yeux de la jeune femme, il ne voulait pas jouer les psychologues, simplement dire ce qu’il pensait à la jeune fleur de cerisier, après tout il l’avait longuement écouté, il pouvait lui parler à son tour, comme elle disait, tout était dans les deux sens, même les discussions.

« Comme vous, être présent comme vous avez réussi à l’être auprès de votre ami…. Vous savez, Piotr, je ne le connais pas, je ne connais pas son passé, mais le geste que vous avez eu pour lui, c’était quelque chose de très parlant, vous avez réussi à lui redonner quelque chose. Ses yeux étaient vides, il avait l’air réellement au bord du gouffre, et avec votre simple présence vous lui avez redonné une lueur dans les yeux. C’est comme un diamant brut qu’il faut découvrir je pense. Et je suis sûr que c’est votre ange gardien, son action pour vous protéger le montre. Il s’est attaqué à Abby oui, mais c’était juste pour vous… Pour vous protéger, il tient beaucoup à vous, j’en suis sûr. C’est votre chevalier servant, et vous êtes son ange gardien, vous vous complétez…. Il ne faut pas perdre espoir. »

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